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00:00Ils n'avaient pas la liberté de sortir des villes.
00:24Ils n'avaient pas la liberté de sortir des femmes.
00:31Toutes les lois sur les libertés ont été votées à mon époque.
00:37En tant que députée, Mme Mballe a eu à sensibiliser les femmes.
00:44C'est elle qui nous a appelées, femmes réveillez-vous, réveillez-vous.
00:49Parce que notre militantisme n'est que pour animer, chanter.
01:49Je m'appelle Eline Mbam, Emilienne, veuve Mballe.
01:58Je suis née le 1er avril 1940.
02:06Mon pauvre père était un chauffeur.
02:12La mère s'appelait Abengdang Obam, Suzanne, une fille d'un coéché, veuillez-vous.
02:23Mon village est à 6 kilomètres de Bolova, c'est-à-dire à Cac et Satolo.
02:32J'ai commencé à apprendre le boulot dans l'école boulot.
02:39C'est à Yaoundé, en place de 6e, que j'ai fait mon CEPE et je l'ai passé.
02:46Je suis en place de 5e, je dois aller en place de 4e.
02:54Mes études s'arrêtent.
02:56En 1958, mon père fait contracter mon mariage avec M. Mballe.
03:17On l'a envoyé à Batur.
03:20On l'a envoyé en 1960 à Mangio, dans le Mungo, là où le Maki battait son plein.
03:35On l'a envoyé en 1960 à Mangio, dans le Mungo, là où le Maki battait son plein.
03:50On l'a envoyé comme remplaçant du sous-prophète assassiné par les Makisards.
04:01Trois ans après, à Mangio, on l'envoie à Doumé.
04:08Je deviens donc maîtresse d'enseignement général auxiliaire, en abrégé MEGA.
04:19Voilà mon entrée en fonction à l'éducation nationale.
04:27Nous sommes en 1964.
04:30J'ai obtenu le cap-mère Kapia Kapi.
04:37C'est à Bombis que M. Mballe m'a quittée.
04:49Me voici donc.
04:52Restez veuves.
04:56M. Assel était maire de la commune urbaine des Bolovars.
05:15Je suis venue habiter à côté de lui.
05:20Voilà sa femme, qui s'appelait Danaris Asseli.
05:33Elle me sollicite pour venir l'aider en politique.
05:40Elle était présidente du comité de base d'Angale.
05:46Il faut que je sois sa secrétaire.
05:52Voilà mon entrée en politique.
05:55J'ai commencé secrétaire du comité de base de sous-section,
06:05de section conseillère municipale à la commune urbaine des Bolovars.
06:14C'est à l'époque, en 1975.
06:19En 1980, je suis devenue présidente de la section au FUNC du Thème.
06:29J'ai laissé la craie.
06:31Je suis allée travailler à la délégation de l'éducation nationale.
06:39Voilà, en 1983, on lance les élections législatives.
06:55Les hommes disent, nous ne voulons pas de députés femmes dans le Thème.
07:02Ce sont les hommes qui sont des députés.
07:06On me menace comme ça verbalement.
07:10Je ne pose pas de candidature.
07:15Mais les dirigeants de Yaoundé disent que nous voulons les femmes à la santé nationale.
07:28Ils m'ont traité d'audacieuse de tous les mots.
07:33Qu'est-ce qu'ils ne m'ont pas dit ?
07:37Mais j'ai posé la candidature.
07:42Le préfet de l'époque, quand j'ai posé la candidature,
07:47il m'a dit, on va t'envoyer à Cousserie.
07:52On va t'envoyer à Cousserie parce que tu es déduite.
07:57Tu posais la candidature quand on te dit de ne pas poser la candidature.
08:03Je n'ai pas répondu.
08:06J'ai dit, j'attends l'acceptation à Cousserie.
08:11Alors, quand on a lu mon nom à 20 heures,
08:19Département du Thème, Mme Valémilienne,
08:24je vous dis que toute la Guilde des Bolets va se transporter chez moi.
08:41Je suis allée donc siéger à l'Assemblée nationale.
08:46J'ai commencé d'abord à étudier le milieu
08:51et puis à résoudre les problèmes que j'ai laissés ici.
08:57C'est-à-dire, mes enfants avaient des problèmes.
09:05C'est-à-dire, mes enfants avaient des problèmes d'examen.
09:14Ils allaient faire leur probatoire et baccalauréat à Yaoundé.
09:23Il fallait résoudre ce problème.
09:26Il fallait qu'un centre d'examen soit créé à École 20.
09:31Il fallait demander qu'on crée d'autres établissements.
09:36C'est à la suite de mes demandes qu'on a créé le lycée Blanc et le lycée de Haddou
09:48pour venir désengorger les autres établissements qui étaient là à l'époque.
09:59Et puis, il fallait créer des écoles publiques dans des villages.
10:06Elle a contribué aussi à mettre les femmes dans les services de l'État
10:14en tant que députés à cette époque.
10:17C'est les députés qui faisaient les démarches pour la population
10:21pour faire en sorte que les évolutions du département puissent marcher
10:27et que, pour les routes, elle s'est battue quand même.
10:31Le quartier de Nubay, à son temps, elle s'est battue.
10:35On a eu la lumière, on a eu le soleil.
10:38Par exemple, le quartier de Mbanga, c'était à son temps.
10:41On faisait les séminaires.
10:44Chaque trois mois, il fallait aller à Ambrousse pour former les femmes,
10:50faire les causeries éducatives, dire aux femmes comment elles devaient se comporter.
10:59On empêchait même les filles de vagabonder partout.
11:21Après la politique, j'ai créé une association de personnes âgées de la villa, ici,
11:31qui était très forte, très animée, cette association.
11:38On l'appelait ASPAM.
11:43Entre-temps, j'ai eu la maladie des yeux.
11:54On m'a opéré les yeux de suite de cataractes bilatérales.
12:01J'ai perdu la vue.
12:07C'est bien court.
12:10C'est ma fille, Nathalie, qui m'a accueillie. Je suis celle-ci.
12:16Pour moi, maman est une bibliothèque.
12:19Je ne sais pas où commencer pour parler d'elle.
12:22Parce qu'avec maman, on est complet.
12:27Sur le plan politique, elle a su nous donner certaines règles qui, aujourd'hui, nous aident à nous en sortir.
12:34Vous savez que la politique, c'est généralement un terrain très glissant.
12:39N'eût été vraiment ses conseils, ses petites mises en garde, ses enseignements.
12:46Je ne pense pas que je m'en serais sortie telle que je suis là.
12:52Je suis conseillère régionale et je tiens ça d'elle.
12:56Parce que cette fibre politique-là, je la tiens d'elle.
12:59Parce que je suis née dans la politique.
13:02J'ai grandi dans la politique et aujourd'hui, je peux dire que je suis une femme politique.
13:07Lorsque Mme Bale était députée, j'étais encore étudiante.
13:13On la voyait de loin parce qu'on ne pouvait même pas l'approcher.
13:18On ne pouvait pas l'approcher.
13:21Mais cela donnait quand même envie de suivre ses pas.
13:32Je suis ancienne d'église depuis 1992.
13:37À l'église, j'ai été très active.
13:42D'abord, choriste.
13:45Je chantais à la grande chorale.
13:49J'étais très active.
13:52À l'église, j'ai été très active.
13:56D'abord, choriste.
13:59Je chantais à la grande chorale.
14:03On m'a vu que je suis devenue aveugle.
14:07Donc, invalide.
14:11On m'a fait place de toutes les autres charges.
14:16Maintenant que je n'ai pas écrit le latin, je suis là.
14:22J'écoute les cultes à la radio.
14:26J'adore mon dieu ici.
14:29Je remercie le Président Colbia.
14:35Parce qu'il continue à s'occuper de nous autres
14:41qui ont travaillé pour le parti, pour ce parti.
14:47Je le remercie de tout cœur.
15:11J'aime mieux qu'il me guide dans sa main percée.
15:24Que Dieu t'envoie.
15:29Viens-tu de fin là.
15:34Mets-le comme ça.