Trump réélu : en Occident, la révolte du «plouc-émissaire»

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ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur les conséquences de l'élection de Donald Trump en Occident.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Vincent Trémolet de Villers.

00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.

00:07Vincent, au lendemain de la victoire écrasante de Donald Trump, l'onde de choc est mondiale.

00:11Y a-t-il, Vincent, selon vous, des leçons à tirer pour la politique française ?

00:15Alors Paris n'est pas New York, donc on va écarter d'abord ce qui est spécifiquement américain,

00:20la personnalité de Donald Trump qui n'a pas d'équivalent en France,

00:23le mode de scrutin qui n'a rien à voir avec le nôtre.

00:26Enfin, nous avons actuellement une tripartition politique,

00:29alors qu'aux Etats-Unis, le match entre républicains et démocrates est structurellement binaire.

00:34Ceci étant dit, il est une première leçon préalable,

00:38accepter de regarder la réalité en face.

00:41Non, ce ne sont pas les réseaux sociaux, les fake news ou les russes qui ont provoqué ce séisme électoral.

00:47Ce vote, c'est un bras d'honneur du peuple contre la morgue d'une élite qui croyait pouvoir décider pour lui,

00:52comme s'il existait une avant-garde progressiste exemplaire et une arrière-garde déporable à rééduquer.

00:58Cette avant-garde se pensait comme une digue infranchissable,

01:01et cette fois encore la digue avait fière allure avec une grande majorité des médias, des universités,

01:06mais aussi Beyoncé, Lady Gaga, Taylor Swift, Magic Johnson et Georges Clooney ou Hattels, quoi d'autre ?

01:12Et bien la colère du peuple américain, ce qui a submergé la digue,

01:15et ça c'est un avertissement pour ceux qui en France n'ont plus qu'un programme et qu'une stratégie, celle du Castor.

01:21C'est-à-dire faire barrage à Marine Le Pen.

01:23Alors justement, diriez-vous que Marine Le Pen est à la France, ce que Donald Trump est aux américains ?

01:28Pas du tout. L'antitrumpisme moutonnier ressemble à l'antilupinisme paresseux,

01:33mais pour le reste les différences sont grandes entre le président américain et la candidate du RN.

01:37Leur vie d'abord. L'un est milliardaire entré dans la rétine des américains par le business,

01:41la télé-réalité avec une célébrité de People.

01:44L'autre est une héritière d'un parti radioactif relégué aux marges sociales.

01:48Politiquement, Trump joue la rupture et la radicalité, tandis que Marine Le Pen cherche le consensus et la centralité.

01:55Alors, si les deux se retrouvent dans leur critique de l'immigration

01:58et dans le lien qu'ils ont réussi à établir avec les catégories populaires,

02:01Donald Trump est beaucoup plus offensif contre le wokisme et dans la défense des valeurs traditionnelles que la patronne du RN.

02:07Il est plus libéral en économie et puis il est beaucoup plus provocateur.

02:12D'ailleurs, Marine Le Pen se tient à distance.

02:14Vous aurez noté que le RN n'avait rien prévu pour cette élection

02:17et que ce sont Éric Ciotti, Marion Maréchal et Éric Zemmour qui se sont félicités de la victoire du candidat républicain.

02:23Alors d'ailleurs, Éric Zemmour, en 2022, en avait fait son modèle.

02:26Oui, mais la campagne de Zemmour fondée sur le choc des civilisations était sombre, parfois crépusculaire.

02:31Celle de Trump, avec Elon Musk à ses côtés, beaucoup plus positive.

02:35Le cœur de la campagne de Trump, c'était le réveil de l'Amérique, le retour de sa grandeur.

02:40De son côté, Jean-Luc Mélenchon aime, comme Trump, hystériser le débat, mais au profit d'une stratégie gauchiste.

02:47Ses troupes reprochent même à Kamala Harris d'avoir été trop modérée.

02:51Elles n'ont vraiment rien compris.

02:52C'est au contraire la politique des identités, tout comme les obsessions sociétales

02:57qui ont jeté de nombreux électeurs des minorités dans les bras de Donald Trump.

03:01Beaucoup de Latinos, de Noirs, de Femmes n'ont pas supporté le paternalisme électoral des démocrates

03:06qui croient compenser les effets de l'inflation par une kalinothérapie communautaire.

03:10C'est à l'échelle américaine le fiasco spectaculaire de la stratégie Terra Nova

03:15appliquée en 2012 par François Hollande et que Jean-Luc Mélenchon poursuit de façon radicale.

03:19En fait, cette élection confirme le renversement annoncé depuis des années par le géographe Christophe Guillouis.

03:25Les métropoles qui depuis un demi-siècle font la loi et les mœurs se trouvent désormais déclassées au profit des périphéries.

03:32Dans tout l'Occident, nous assistons à la révolte de ceux que Philippe Muray avait appelé les ploucs émissaires.

03:38L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers et Alain Dufigaro ce matin.

03:43Donald Trump évidemment, le retour fracassé.

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