• il y a 4 minutes

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des conséquences que peuvent avoir le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

Category

🗞
News
Transcription
00:00Avant de libérer Julien Dreyfus, j'aurais juste qu'on écoute François Hollande.
00:03C'est bien, cadeau, cadeau pour vous !
00:06Le comeback ! C'est la journée des comebacks !
00:10Je suis expert pour Mélenchon, pas pour Hollande.
00:12On va écouter ce qu'il dit sur Trump et la relation qu'il a eue avec Donald Trump.
00:16De l'expérience qui fut la mienne, courte, quant à mes relations avec Donald Trump,
00:23j'en ai tiré une leçon.
00:25C'est que ce qu'il proclame dans une campagne, avec outrance,
00:30il le fait avec excès quand il devient au sommet de l'État le président des États-Unis.
00:36Et que là, il est évident qu'il fera ce qu'il a proclamé dans la campagne
00:43et que ça va être une période de tension avec l'Europe.
00:46D'abord sur l'Ukraine, il est clair que, comme il l'a dit sous un mode de forfaiterie
00:52qu'il allait régler le problème en quelques jours,
00:54il n'a nul doute qu'il abandonnera l'Ukraine à Vladimir Poutine,
00:58je ne dis pas là une partie de l'Ukraine, sauf si les Européens réagissent.
01:03Ce qu'il faut savoir, c'est que François Hollande avait des très mauvaises relations avec M. Obama.
01:08Très mauvaises. Il ne le supportait pas.
01:11D'abord parce que quand il mangeait, il ne mangeait rien.
01:14Déjà, ça commençait mal.
01:16Et surtout, il mentait.
01:18Par ailleurs, lui-même se désintéressait totalement de l'Europe.
01:23Le peu de relations qu'il avait avec Trump, d'après moi,
01:25là, il est en train de faire le numéro classique
01:27parce qu'il faut que, comme il a maintenant repris l'uniforme du mec de gauche,
01:31du gauche dur, il faut qu'il fasse ce qu'il cotise.
01:33Mais ce n'est pas exactement ce qu'il m'a raconté moi,
01:35quand il a commencé la rencontre.
01:37Il disait plutôt justement qu'il savait où il allait.
01:39Et c'était d'ailleurs le compliment qu'il faisait à Poutine.
01:42Il disait, avec Poutine, ce qui est bien, c'est que quand on discute,
01:46il dit ce qu'il veut faire. Au moins, on sait où on va.
01:48Il n'y a pas de surprise.
01:50C'est pour ça que je pense que, sur le plan international,
01:52on va avoir des surprises.
01:53Maïmaï M'Fadel ?
01:54Non, mais j'allais dire que c'est ce qu'on attend un peu de nos politiques.
01:57C'est que, quand ils s'engagent, ils s'engagent vraiment
01:59et qu'ils fassent ce qu'ils disent qu'ils vont faire.
02:01Malheureusement, on n'a pu que constater que,
02:05malgré les différents partis qui ont pu être au gouvernement,
02:09malheureusement, ils n'ont jamais tenu promesse.
02:12Yoann Uzay ?
02:13Oui, enfin, on ne peut pas reprocher à des responsables politiques
02:15de tenir leurs promesses.
02:16Je sais qu'en France, on n'a pas l'habitude qu'ils les tiennent.
02:18Si Donald Trump fait ce qu'il a dit durant sa campagne,
02:20ce sera très bien pour les Américains qui ont voté pour lui.
02:22On ne pourra pas lui reprocher cela.
02:24Et, en l'occurrence, sur la politique étrangère, il a été très clair.
02:26Alors, on verra bien s'il y a du suspense, évidemment.
02:28Mais là, pour le coup, il a, me semble-t-il, joué carte sur table
02:32et il a dit très clairement ce qu'il comptait faire.
02:34Allez, petite pause.
02:35On s'entend dans un instant dans PUNCHLINE, c'est News Europe 1.
02:37On parlera de ce que ça veut dire, cette élection de Trump,
02:39pour l'international, pour la Russie, l'Ukraine, Israël
02:42et puis aussi, est-ce que ça peut impacter la politique en France ?
02:45A tout de suite.
02:5718h38, de retour dans PUNCHLINE, sur CNews et sur Europe 1.
03:00Elisabeth Guédel, vous êtes notre correspondante à Washington.
03:03On se pose évidemment la question de
03:05que va changer l'élection de Donald Trump à l'échelon international
03:08par rapport à la Russie et l'Ukraine, par rapport à Israël.
03:10Ce sont des questions que se posent les Américains ou pas du tout.
03:13Ils ne réfléchissent encore une fois qu'à l'Amérique.
03:16Qu'est-ce qui va changer pour eux, Elisabeth ?
03:20Le vote, en tout cas, leur vote a été très clair.
03:24Ils se préoccupent surtout de leur quotidien, de l'économie,
03:27de leur pouvoir d'achat.
03:28C'est ça qui a primé le message répété par Donald Trump
03:31de meeting en meeting.
03:32Je vais redonner de la richesse aux États-Unis.
03:36Vous allez pouvoir vivre mieux sous ma présidence.
03:39C'est plutôt ce message-là sur l'immigration
03:43qui a été plutôt mis dans les ballots, dans l'urne, si je peux dire.
03:48Sur la politique étrangère, on en parle nettement moins.
03:51C'est vraiment une préoccupation souvent mineure
03:54lors de la présidentielle et ça s'est encore confirmé.
03:57Merci beaucoup, Elisabeth Guédel, homme du plexe depuis Washington.
04:00Néanmoins, Donald Trump, hier, Vincent, a dit qu'il allait arrêter les guerres.
04:04Écoutons juste ce qu'il a dit et on parlera des guerres en question.
04:08Lorsque moi j'étais président, nous n'avions pas de guerre.
04:11Nous avons seulement battu l'État islamique.
04:16Mais il n'y avait pas de guerre lorsque j'étais président.
04:19Nous allons arrêter les guerres.
04:21Et c'est une victoire aujourd'hui pour la démocratie, pour la liberté.
04:25Nous allons réussir à mettre en place un avenir radieux pour notre peuple.
04:37Elisabeth Guédel, vous vouliez rajouter quelque chose sur la politique étrangère de Trump ?
04:41Oui, effectivement, juste un mot.
04:45Si son premier mandat à la Maison Blanche donne une idée de ce que sera son second mandat,
04:50Donald Trump a priori devrait placer le Moyen-Orient en tête de ses priorités.
04:55On se souvient qu'il était entré dans l'histoire en choisissant l'Arabie saoudite
04:58comme premier voyage à l'étranger de sa présidence.
05:02Il a voulu négocier ce qu'il avait appelé un accord du siècle
05:05entre palestiniens et israéliens.
05:08Il a promis, vous l'avez dit, de mettre fin à ce conflit au Proche-Orient.
05:12Il a renforcé l'intégration régionale d'Israël
05:16et puis il avait mis une pression maximum sur l'Iran.
05:18Donc ça, ça devrait continuer.
05:20Pression aussi sur la Chine.
05:21Tension commerciale, même s'il semble s'être rapproché du président chinois.
05:25Puis les Européens.
05:26Il a un allié en Europe qui est le premier ministre hongrois, Victor Orban.
05:30Il en a parlé à longueur de meeting.
05:32Mais les Européens craignent évidemment pour l'avenir de l'OTAN.
05:36Est-ce que Donald Trump va encore taper du poing sur la table
05:39pour que les Européens investissent davantage dans leur défense ?
05:42Qu'est-ce qu'il sera aussi ?
05:43Qu'est-ce qu'il va devenir de l'article 5 de l'Alliance atlantique
05:46qui prévoit une assistance mutuelle en cas d'agression étrangère ?
05:50Et puis cette guerre commerciale avec l'Europe.
05:53Donald Trump qui a promis une très hausse des tarifs douaniers,
05:59encore plus élevée que lors de sa première présidence.
06:02Il ne faut pas oublier que Donald Trump va avoir le Congrès avec lui
06:05puisque les Républicains sont en passe de contrôler
06:07les deux chambres du Congrès américain.
06:09Merci Elisabeth Guedel.
06:10Vincent Herbouet sur tous ces sujets.
06:12Tout ça est vrai.
06:13Tout ça est juste.
06:14L'inventaire est formidable.
06:15Il va tout faire.
06:16Mais j'ai juste un petit bémol, c'est que quand même
06:18les Américains élisent leur commandant en chef.
06:20Donc sa capacité à peser sur les affaires du monde
06:23et à tenir à ce que l'Amérique tienne son rang existe bien.
06:27Sur le bilan de son premier mandat et par contraste le bilan de Biden
06:32qui est très contrasté parce que Biden c'est l'homme quand même
06:36qui a commencé son règne avec l'évacuation lamentable,
06:40désastreuse de Kaboul où les talibans n'ont absolument pas été tenus
06:44de respecter l'accord qu'ils avaient passé.
06:47Et ensuite ça n'a pas arrêté, ça se termine.
06:50Il y a quelque chose d'assez crédible dans l'affirmation vaniteuse
06:56de Trump qui dit, avec moi, il n'y aurait pas eu la guerre en Ukraine
07:00et il n'y aurait pas eu le 7 octobre.
07:02Il y a quelque chose qui est assez juste.
07:04Il a tenu en respect, par exemple, les Iraniens
07:07en décapitant la force à la route...
07:10Soleimani.
07:12Soleimani.
07:13J'ai dit ?
07:14Oui.
07:15Le général qui dirigeait la force à la route, c'est-à-dire
07:18qui était le vrai ministre de la défense iranien en réalité,
07:21qui a été transformé en chaleur et lumière
07:23avec un missile bien ajusté.
07:26Ça, c'est un langage que les Iraniens ont compris.
07:31Il les a tenus en joue pendant tout son mandat.
07:34L'accord qu'il a passé avec les Séoudiens
07:36est un accord stratégique très important
07:39qui a permis à la stupéfaction générale
07:42les accords d'Abraham.
07:44Personne, au début, quand il est arrivé à la Maison-Blanche,
07:48n'imaginait qu'il y ait comme ça une sorte de normalisation
07:51qui se mette en route entre les pays du Golfe, du Maghreb, etc.
07:54Et il peut peser à nouveau sur la situation ?
07:57Sur l'Iran, sur Israël ?
08:00Stabiliser la région ?
08:01C'est à l'usage que ça se voit quand même,
08:03ce genre de déclaration solennelle et de principe.
08:06Il faut regarder comment dans la pratique
08:08les gens arrivent à les ajuster.
08:09Ce qui est certain, c'est que c'est lui qui le fera.
08:11Il est entouré cette fois-ci d'une équipe
08:13qui est entièrement à sa main.
08:15Il n'est pas le débutant dans les affaires d'État
08:17qu'il était dans son premier mandat,
08:19avec quelques adultes dans la pièce
08:21qui n'étaient pas forcément d'accord
08:23et qui ne relayaient pas forcément sa politique.
08:25Là, il a tout à sa main et on sait que...
08:28On va voir, la première tête, ça va être l'Ukraine quand même.
08:31Zelensky le félicite chaudement.
08:33Très, très content. Félicitations.
08:35Zelensky a eu la prudence d'aller le voir,
08:37de le rencontrer en septembre,
08:39quand il était à l'Assemblée générale des Nations unies.
08:41Il a eu la précaution d'aller le voir et de le saluer.
08:43Et il disait partout que ça s'était très bien passé.
08:45Donc il prétend être confiant.
08:47Quand Donald Trump dit qu'il va régler ça en 24 heures,
08:50évidemment, c'est une façon de parler,
08:53mais ça va être douloureux, quoi qu'il arrive.
08:57Pour qui ? Pour l'Ukraine ?
08:58Oui, parce que l'Ukraine est à bout de souffle,
09:00à bout d'hommes.
09:02On a l'impression qu'on en revient,
09:04deux ans et demi après, à ce qui avait été dealé
09:06à Istanbul, quand Boris Johnson a surgi
09:09au milieu de la négociation, en disant
09:11« Arrêtez, on va vous aider à faire la guerre et à la gagner. »
09:13Eh bien, un million de morts, de blessés disparus après,
09:16on en revient pratiquement là.
09:18Est-ce que les Russes vont lâcher le Donbass,
09:20vont lâcher l'Ukraine, la Crimée,
09:22alors qu'ils y ont sacrifié tant d'hommes ?
09:24On a du mal à le croire.
09:26Ils ne sont pas, semble-t-il, pressés de négocier.
09:28Bernard de la Villardière, à Mollet.
09:29Je vous trouve un peu injuste sur le retrait d'Afghanistan,
09:31parce que ça avait été quand même largement négocié
09:33par l'administration, avant l'arrivée de Biden,
09:36qui a été obligé, effectivement, d'exécuter
09:39ce qui avait été convenu avec les talibans,
09:41à Dubaï et en Douce,
09:43qui a été une trahison du peuple afghan, d'ailleurs.
09:45Parce que ça a été initié du temps d'Obama.
09:47Ça a été négocié par, effectivement, Trump.
09:51Il voulait à tout prix se dégager de l'Afghanistan,
09:53mais il était prêt à y rester le temps qu'il fallait.
09:55Et il y est resté pendant les quatre ans,
09:56alors que dès le début, il voulait se retirer.
09:58Il y est resté,
09:59c'est-à-dire qu'il est quand même capable
10:01de prendre en compte le réel et de s'y adapter.
10:04Ce qu'il a fait en Afghanistan,
10:05ce que n'a pas fait Biden.
10:07Ce qui fait une des forces de Trump, à mon avis,
10:09c'est son imprévisibilité.
10:11On en parlait tout à l'heure.
10:13Je pense qu'il impressionne les dirigeants
10:15et même les pires dictateurs au monde,
10:17à commencer par Kim Jong-un,
10:19le dictateur nord-coréen, quand même,
10:21qu'il a rencontré,
10:22parce qu'il s'est dit,
10:23il y a un mec qui est plus fou que moi,
10:25qui peut m'en coller une,
10:28il vaut mieux que je me fasse ami-ami avec lui.
10:30Et c'est marrant, parce que l'imprévisibilité,
10:32c'est un outil important dans la relation internationale,
10:36que l'ONU n'utilise pas.
10:37C'est la France, d'ailleurs.
10:38Nous, en France, on a besoin d'abord d'être aimé,
10:41et on se dit, si on est aimé, on sera respecté.
10:43Non, il faut d'abord être respecté,
10:45et Trump fait ça très bien.
10:47Un mot, Yohann ?
10:48Un mot sur la défense européenne,
10:49qu'a évoquée Elisabeth Guedel dans son duplex,
10:52notamment l'OTAN.
10:54On sait que Donald Trump a enjoint les Européens
10:58d'augmenter significativement le budget de la défense.
11:01Juste être au niveau qu'il devrait être, c'est tout.
11:03Oui, 2 % du PIB, à peu près, au niveau européen.
11:055.
11:065 % du PIB ?
11:07Maintenant, il dit 5.
11:09C'est plutôt le même tarif.
11:11En Europe, l'objectif, c'est 2.
11:14Je crois que c'est plus, c'est 3.
11:16L'objectif, c'était 2 à l'époque où il régnait.
11:19Maintenant, il dit 5.
11:20Donald Trump dit 5, mais les Européens...
11:23L'objectif des Européens, c'est d'être à 2 pour l'instant.
11:27Est-ce que la France est à 2 ?
11:28Bientôt.
11:29Elle n'y est pas encore.
11:31Elle n'y est pas encore, mais l'objectif...
11:32On ne paye pas assez pour le parachute d'OTAN.
11:33On y sera, a priori, bientôt.
11:34Normalement, c'est prévu pour l'année prochaine,
11:35me semble-t-il, les 2 % du PIB.
11:37On verra si le budget passe.
11:38Néanmoins, quand même, les Européens ont augmenté
11:41assez significativement leur budget de la défense.
11:43On se souvient de l'Allemagne qui a débloqué 100 milliards
11:45pour se mettre à niveau.
11:46Il faut dire qu'ils partaient de très très loin.
11:48Mais un mot pour dire quand même...
11:50Ursula von der Leyen a dit qu'il faudrait débloquer
11:53500 milliards d'euros sur 10 ans.
11:56500 milliards sur 10 ans.
11:58C'est pas mal, c'est un joli chiffre.
11:59Emmanuel Macron vient de parler 25 minutes au téléphone
12:02avec Donald Trump.
12:03Un très bon échange, nous dit l'Élysée,
12:05la présidence française.
12:07Ils se connaissent bien.
12:08On va voir un petit sujet justement sur ces relations
12:10Trump-Macron qui n'ont pas toujours été au beau fixe
12:13avec Maxime Leguep.
12:15Il a été l'un des premiers dirigeants occidentaux
12:18à saluer la victoire de Donald Trump
12:20sur le réseau social X.
12:22Félicitations Président Donald Trump,
12:24prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire
12:26durant 4 années, avec vos convictions et avec les miennes,
12:29avec respect et ambition,
12:31pour plus de paix et de prospérité.
12:33La relation entre les 2 hommes n'a pourtant jamais
12:35été un long fleuve tranquille.
12:37Tous 2 élus en 2017,
12:39les 2 dirigeants avaient d'abord semblé nouer
12:41une relation amicale.
12:42Les images de leurs accolades chaleureuses
12:44ou de la présence du président américain
12:46au défilé du 14 juillet
12:47avaient marqué les esprits.
12:49Donald Trump était alors élogieux
12:51avec le jeune président français.
12:53Emmanuel Macron sera connu comme l'un de vos meilleurs présidents.
12:56Voilà ce que je dis aux Français.
12:57Ils ont de la chance.
12:59Mais très vite, les divergences politiques
13:01entre les 2 chefs d'État se multiplient,
13:03notamment avec le retrait des États-Unis
13:05des accords de Paris sur le climat
13:07ainsi que sur celui du nucléaire iranien.
13:10L'idée de dire on déchire le JCPOA
13:13pour aller vers rien d'autre
13:15ne me paraît pas être une bonne solution.
13:17La relation finit même par tourner au vinaigre.
13:20Le locataire de la Maison Blanche
13:22ira jusqu'à qualifier le dirigeant français
13:24de stupide sur les réseaux sociaux.
13:26Alors que Donald Trump ne cache pas sa volonté
13:28de réitérer une politique protectionniste
13:30et de se désengager du vieux continent.
13:32Emmanuel Macron a lui appelé avec Olal Scholz
13:35à mettre en place une stratégie européenne coordonnée
13:38pour une Europe plus souveraine et plus forte.
13:41Voilà pour des relations pas si simples que ça.
13:43Macron et Trump affirment leur volonté
13:45d'œuvrer au retour de la paix et de la stabilité
13:47lors de leur premier échange téléphonique,
13:49nous dit l'Élysée, Vincent Herouette.
13:51Depuis ce matin, on voit les dirigeants européens
13:53envoyer des SMS de félicitations
13:56que l'intéressé d'hier ne lira pas.
13:58C'est une espèce de grand concours,
14:01d'une sorte de grand concours de l'Eurovision,
14:03de la soumission au maître atlantique
14:05dont on veut être à tout prix le meilleur ami.
14:08Le concours pour être le meilleur ami de l'Amérique.
14:10Emmanuel Macron le revendique ce soir à la première place,
14:14ce qu'il avait fait au début du règne de Donald Trump.
14:17Il voulait être l'interlocuteur.
14:20Ça faisait oublier les années où Obama
14:22faisait escale à Berlin sans même regarder Paris.
14:25Et ça s'est terminé comme un échec cinglant.
14:29Il faut rappeler, dans les mémoires
14:31de l'ancien secrétaire général de la Maison-Blanche,
14:33il raconte comment Donald Trump, à partir de 2017,
14:37parle d'Emmanuel Macron.
14:41« Tout ce que touche ce type devient de l'âme ».
14:45Ça, c'est une phrase qui doit plaire à Donald Trump
14:48parce qu'il l'a beaucoup reprise à propos de Kamala Harris.
14:50Il s'est moqué d'Emmanuel Macron plusieurs reprises
14:53pendant la campagne, en l'imitant.
14:55En l'imitant son accent anglais, son accent américain,
14:58son accent déplorable.
15:00Franchement, il y a quelque chose...
15:04Le communiqué d'Élysée, ce matin, est très calibré.
15:07Chaque mot est pesé.
15:08Ses convictions, les miennes, ensemble, etc.
15:12Ce que dit le président, c'est moi qui fais la politique étrangère
15:16et je parle d'égal à égal avec le grand maître de l'Occident.
15:21Qui peut y croire ?
15:23L'enjeu pour les Européens, en l'occurrence,
15:25c'est de voir s'ils vont arriver à être unis.
15:27Ou si chaque chef de gouvernement ou chef d'État des pays de l'Europe
15:31vont accourir à Mar-a-Lago dans les deux prochains mois
15:33pour essayer de négocier des privilèges pour leur pays
15:36et voir comment ils peuvent se détacher et avoir quelques avantages.
15:39Benjamin Netanyahou connaît très bien Donald Trump.
15:42Oui, c'est vrai.
15:43Ça peut infléchir la politique israélienne ?
15:45Sur l'Europe, l'anglais est à terre.
15:49L'allemand se prépare à vivre une dissolution
15:52qui vaudra bien celle du français.
15:54Il n'y a pas d'interlocuteur.
15:56Les leaders européens, à part Mélanie,
15:59l'espagnol, il est minoritaire.
16:02Le polonais est assez solitaire.
16:05Franchement, vous faites le tour à l'inventaire,
16:07vous êtes frappés de voir qu'il n'y a pas un leader en Europe
16:10capable de prendre la main et d'avoir un discours.
16:13Tout le reste, soit défense européenne, la souveraineté, etc.,
16:16c'est pipo, c'est du discours, c'est de la jactance.
16:20La réalité, c'est qu'il va falloir payer.
16:23Il va falloir payer cher.
16:24Nos économies sont exsangues.
16:25Comment voulez-vous qu'on paye ?
16:27Il va forcément augmenter les droguanes, les taxes, etc.
16:31Ça va être compliqué.
16:33Ça ne peut pas être fait sous l'administration Biden.
16:35Savourez le champagne que vous avez envie d'abattre
16:38en vous disant qu'ils nous vengent de tout le politiquement correct
16:40et du wokisme, parce que c'est vrai.
16:42C'est vrai.
16:43Mais le lendemain...
16:45Il va falloir payer.
16:46La filière viticole connaît ça très bien, pardon.
16:48Mais durant le premier mandat de Donald Trump,
16:50la filière viticole estime qu'elle a perdu 500 millions d'euros
16:54à cause des taxes mises en place par Donald Trump.
16:57500 millions d'euros.
16:58Bernard Arnault était allé le voir au Texas,
17:00me semble-t-il, à l'époque,
17:01et avait obtenu de Donald Trump qu'il n'augmente pas encore plus...
17:06C'était l'inauguration d'une usine, si je me rappelle bien.
17:08À cause de toute la branche alcool.
17:09Le gouverneur de la Banque de France
17:11affirme que la victoire de Donald Trump
17:13augmente les risques pour l'économie mondiale.
17:15Voilà.
17:16Ça m'agace un peu.
17:18Avant 2016, tout le monde nous expliquait que l'économie allait s'effondrer.
17:21Et pourtant...
17:22Je voulais revenir un peu sur ce que vous avez dit.
17:25Moi, je trouve qu'il ne faut pas aller à cette caricature de Donald Trump,
17:31parce que moi, je me souviens de quelque chose
17:33qu'il a fait d'assez extraordinaire
17:35et qu'on n'aurait jamais, jamais cru.
17:37Et moi, la première, c'est notamment les accords d'Abraham.
17:40Ça a été quelque chose d'exceptionnel.
17:42Personne n'a jamais pu faire ça que lui.
17:45Parce que, justement, lui, il ne met pas en avant un filtre.
17:49C'est-à-dire qu'il a cette assurance,
17:52il met en avant le rapport de force.
17:55Et vous savez, si le 7 octobre, justement, ça s'est déclenché,
17:59c'est parce que les Saoudiens allaient...
18:01C'est pour s'aborder les accords.
18:03Exactement, l'Arabie saoudite allait signer les accords d'Abraham.
18:06Et vous remarquerez que, actuellement,
18:08le Bahreïn, les Émirats arabes, le Soudan,
18:10le Maroc et l'Arabie saoudite
18:13n'ont pas, justement...
18:15Comment on dit ?
18:17Ne sont pas revenus sur ces accords.
18:19En tout cas, pour moi, je suis persuadée,
18:21et je prends le pari,
18:23qu'il va régler, effectivement,
18:25le problème de l'Ukraine.
18:27Il va régler parce qu'il va aller parler à Poutine.
18:30Il va aller parler à Zelensky.
18:31Il ne va pas faire ce que nous avons fait.
18:33Nous, on a été extrêmement vatte en guerre.
18:36On n'a pas privilégié la médiation.
18:38Et il va retourner par rapport au Proche-Orient,
18:40parce qu'il a de bons rapports aussi avec Netanyahou,
18:42apparemment,
18:44parce que c'est le bon moment pour régler aussi
18:46cette guerre au Proche-Orient.
18:48Et, je l'espère de tout cœur,
18:50qu'il y ait enfin cette solution à deux États.
18:52Israël et la Palestine.
18:54Après, puisqu'on parle de politique internationale,
18:56il y a le style du bonhomme,
18:57qui est d'une grande vulgarité, quand même.
18:58Donc, on va souffrir aussi, quand même.
19:00On va quand même beaucoup souffrir.
19:02Oui, mais voilà, ça fera du grain à moude
19:04pour les journalistes, Vincent.
19:05Je pense qu'il y a une partie des Américains
19:06qui vont souffrir aussi.
19:07Vous pouvez voir cette image.
19:09C'est l'image qu'ils donnent de leur pays.
19:11Mais sur l'économie, je pense qu'il faut faire
19:13d'une faiblesse une force.
19:15Finalement, la contrainte, effectivement,
19:17de cet arriére-douanier et de ces guerres commerciales
19:19possibles avec les États-Unis,
19:20il faut que l'économie européenne
19:22sache comprendre qu'elle ne doit sa survie
19:24qu'à elle-même et que nous ne pourrons pas
19:26avoir tout en même temps.
19:27Nous n'aurons pas à la fois la protection sociale,
19:29l'immigration sans contrôle,
19:32l'innovation avec des réglementations
19:34qui, dans le même temps, veulent l'empêcher.
19:35Parce que sur l'intelligence artificielle,
19:37qui est quand même là où se trouvent,
19:38vraisemblablement, tous les gains de productivité
19:40de demain, la directive qui a été retenue
19:42par l'Union européenne,
19:43de facto empêche tout développement.
19:45Mais la Chine et les États-Unis nous ont déjà dépassés,
19:48alors que les meilleurs ingénieurs
19:50sont bien souvent français.
19:51Sauf qu'ils sont aux États-Unis.
19:53Donc l'Europe va devoir comprendre
19:55qu'elle ne peut s'en sortir que grâce
19:57à elle-même et pas en continuant
19:59à vouloir tout et son contraire.
20:00En même temps, c'est un truc d'adolescence,
20:02ça ne fonctionne pas dans la vraie vie.
20:03Et là, nous sommes dans un monde adulte.
20:04Le mot de la fin, Vincent Herbouet,
20:06je vais regarder votre montre, c'est la fin.
20:07Ah ça y est, ainsi va le monde !
20:09Ainsi va le monde, Vincent !
20:11Je vous sentais pris d'un élan, comme ça.
20:13Je vous dis, quelle heure est-il ?
20:15Le deuxième coup de fil de Donald Trump,
20:17c'était pour Benjamin Netanyahou.
20:19Il y a eu Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou.
20:21Oui, mais c'est là où le caractère imprévisible
20:24du bonhomme va se manifester,
20:26parce que vous avez remarqué
20:29que le Premier ministre israélien
20:31vient de changer de patron de la Défense.
20:34Vous savez, ils se connaissent.
20:37Ils se sont déjà éprouvés.
20:40Dans ce monde-là, on ne se fait pas beaucoup de câlins.
20:44On mesure l'homme à la popularité qu'il a,
20:47au pouvoir réel qu'il exerce.
20:49Donc, ce sont deux grands fauves.
20:51Mais je pense que Benjamin Netanyahou
20:53a davantage à redouter de Donald Trump,
20:56même si Donald Trump le défend,
20:58il se défendra d'Israël,
21:00a reconnu Jérusalem comme sa capitale éternelle.
21:02Il a davantage à redouter de Donald Trump
21:04que de Joe Biden qui s'est gosillé.
21:06C'est 23h15, dimanche soir.
21:09Déspêchez-vous, vous me l'enlevez dans la bouche.
21:11Merci Bernard Delamille-Lardière.
21:12Enquête exclusive sur les campus américains,
21:1423h10 sur M6, dimanche soir.
21:16Merci Vincent Arouet, bravo à vous.
21:18Qu'est-ce qu'on découvre ?
21:19Ah, une ligne américaine.
21:20Naïm Haïm Fadel, Jean-Sébastien Ferjou.
21:22Merci à tous, chers amis auditeurs et téléspectateurs.
21:24Tout de suite, Pierre Devineau et Christine Kenney
21:26sur nos deux antennes.
21:27Bonne soirée à vous, à demain.

Recommandations