Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de ce que traduit la large victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines.
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00:00En pleine forme à tous. Alors, on va écouter tout de suite Donald Trump qui célèbre sa victoire cet été. Hier soir à Mar-a-Lago. Écoutez.
00:08Et je pense qu'on peut dire que c'est le plus grand mouvement politique qui n'ait jamais existé dans notre pays, et même au-delà.
00:19Nous arrivons à un nouveau niveau de notre mouvement politique, car nous allons aider notre pays, car il a besoin d'aide.
00:31Nous allons nous occuper de la frontière.
00:41Nous avons écrit l'histoire cette nuit.
00:44Vincent Herbouet, j'ai hâte d'entendre vos punchlines sur cette élection de Donald Trump que personne n'attendait, surtout pas en France, surtout pas les médias français.
00:52Ah oui, ça c'est une veste, parce qu'on n'entend pas, vous avez remarqué Kamala Harris ?
00:57Ce soir elle s'exprimera à 22h.
01:00Elle prend son temps, et personne n'imagine qu'elle soit encore là en 2028. Elle sera enterrée avec Joe Biden.
01:08Elle a disparu de la scène, et c'est un espèce de rêve magique qui évidemment s'estompe au douze coups de minuit.
01:17C'est-à-dire que le succès de Donald Trump est éclatant, non seulement c'est un retour, un comeback, c'est la légende américaine,
01:24mais en plus c'est une victoire, il a élargi sa base républicaine, il triomphe, donc il fait le grand chelem,
01:31puisqu'il a à la fois le vote populaire, le plus de voix, la majorité au Sénat, peut-être la majorité à la Chambre des représentants,
01:40ajoutez à ça la Cour suprême, il va avoir un pouvoir absolument incontesté, considérable, comme il en a eu très peu dans l'histoire américaine au fond.
01:51D'accord. Bernard Laleu, il va leur dire, c'est une victoire absolue de Trump, absolument sans débat ?
01:58Oui, oui, c'est une victoire, je crois qu'on en voit d'ailleurs, il a aussi la majorité, ce qui n'était pas le cas auparavant.
02:03C'est un vrai succès populaire, ce qui n'était pas le cas en 2017.
02:07À l'époque, j'avais suivi d'ailleurs sa campagne, et j'étais déjà étonné par la cécité française et notamment des médias à l'égard du phénomène Trump,
02:14et je pensais qu'il y avait des rednecks du fin fond de l'Amérique qui votaient Trump.
02:17Et en fait, en assistant à ces meetings, j'avais bien vu qu'il y avait toute la société américaine qui était là,
02:23et j'avais constaté aussi, ce qui m'avait frappé, c'est cette faille narcissique chez tous ces Américains qui répondaient aux questions que je leur posais,
02:30et cette faille narcissique, c'était notre pays n'est plus une grande puissance, notre pays n'est plus respecté.
02:36Ils étaient extrêmement sensibles au regard que pouvaient avoir les autres sur leur pays.
02:40Quelques réactions d'électeurs de Trump, heureux, on entendra ceux de Harris, malheureux, juste après.
02:45Le président Trump va désormais reprendre la direction de ce pays.
02:50Mais je suis tellement excitée qu'il ait remporté cette élection, et que tous nos rêves de restauration de l'Amérique soient à nouveau possibles.
02:59Il va rendre tout le monde heureux à nouveau, même s'il ne voulait pas de lui comme président, ils seront plus riches, plus en sécurité et en meilleure santé.
03:06Donc je suis excité.
03:08Le costume que je porte, mon costume en briques, c'est une métaphore.
03:11C'est censé évoquer un mur.
03:13Et dans ce cas-ci, il s'agit d'un mur frontalier solide.
03:16Et c'est là que je pense que l'Amérique a besoin de contrôles plus stricts aux frontières.
03:20Le président Trump le fera.
03:22Il remettra de l'ordre à la frontière.
03:24Julien Drey, est-ce que c'est la révolte du peuple américain ?
03:27Contre l'establishment, contre le wokeisme, contre le politiquement correct ?
03:31Oui, la majorité silencieuse a parlé.
03:33Et elle a pris à défaut toute cette élite qui croyait qu'elle détenait le bien, qu'elle avait la morale,
03:38que quand elle parlait, tout le monde devait obéir.
03:39Et c'est tous les établissements médiatiques aussi.
03:42Parce que c'est les réseaux sociaux contre les grands journaux.
03:45Regardez même le procès qui a été fait quand un éditorialiste n'a pas voulu prendre position.
03:50Tout le monde l'a insulté, etc.
03:52Donc il y a quelque chose qui a bougé là, très fortement.
03:56Et qui va ébranler, d'après moi, terriblement le Parti démocrate.
04:00Parce que c'est une remise en cause profonde de la manière dont il gère,
04:04dont il a existé, dont il a géré le pays,
04:06dont il s'est attribué une autorité.
04:09Et on voyait d'ailleurs des commentaires commencer à apparaître en disant qu'on s'est peut-être trompé.
04:13Un Parti démocrate, Julien, qui est à la main de Barack Obama ou pas ?
04:16Un Parti démocrate qui était totalement à la main de Barack Obama.
04:19C'est Barack Obama qui a fait le renversement, qui a écarté Biden.
04:22D'ailleurs, il ne s'est pas beaucoup engagé dans la campagne.
04:25Il a fait quelques meetings, quand même, avec son épouse.
04:27Je ne suis pas sûr qu'il soit si triste de la défaite de Kamala Harris ce soir.
04:32Pourquoi ? Il prépare le terrain à sa femme ?
04:33Non, voilà, mais Barack Obama, lui, il a…
04:36Ah, Vincent, après l'heure de bien, non ?
04:38Vous savez, le nombre de meetings qu'il a faits, quasiment, c'était lui le candidat, même à la fin.
04:44Il y a deux certitudes, c'est qu'on meurt tous et que Michel Obama ne se présentera jamais.
04:49Ça vous êtes sûr de ça ?
04:51Il ne reste pas de le répéter, on verra bien.
04:53Mais ce qui est certain, c'est que les déchets dont parlait le président Biden,
04:57en parlant des électeurs de Donald Trump,
05:01c'est ce qui colle à la semelle, quand même, de l'Américain digne
05:05et qu'il faut essuyer contre le rebord du trottoir.
05:08Mais le déchet, il va falloir l'avaler.
05:10C'est dur à vivre, ce qui leur arrive aux démocrates.
05:13Il y a quand même la moitié des Américains qui, aujourd'hui, ne sablent pas le champagne.
05:16Non, effectivement.
05:18Je vais vous dire, nous, Européens, certains peuvent se réjouir
05:22parce que c'est une grande claque donnée au politiquement correct.
05:24C'est une gifle au visage des médias, de la bonne société, etc.
05:27Mais demain, ce champagne, vous avez intérêt à le boire vite
05:31parce que demain, ça va être plus rugueux.
05:33Et là, les bourses européennes ont toutes le tiré à la baisse,
05:36qui est un petit signe, quand même, de la fébrilité qui s'empare du continent européen.
05:39On écoute juste les électeurs déçus de Kamala Harris et puis je vous passe la parole.
05:44Je ne suis pas d'accord avec certaines choses auxquelles il croit,
05:47comme les expulsions de masse et les droits des femmes.
05:50Je crois que ce sont des enjeux plus importants que l'économie.
05:53Je crois que c'est assez déroutant pour moi, personnellement.
05:55Je ne suis pas très surprise, mais pour moi, c'est décevant.
05:58Évidemment, chacun a sa propre perspective sur les choses
06:01et je choisis de croire que les gens font ce qu'ils pensent être juste.
06:04Ça ne laisse pas beaucoup d'espoir pour moi,
06:06mais on verra ce qui arrivera, j'imagine.
06:09Je ne veux pas le dire à la caméra, mais je ne suis pas content.
06:13Parce qu'il veut être un dictateur
06:15et je pense qu'il n'aime pas les gens qui ne sont pas de sa race.
06:19Et ça ne sera pas bon pour moi ou mon peuple.
06:22Donc je suis un peu déçu.
06:24Mais c'est les Etats-Unis.
06:26Très intéressant ce que dit ce monsieur, cet électeur afro-américain,
06:30d'ailleurs on a Imaine Fadel,
06:32il n'aime pas les gens de notre couleur.
06:34Alors qu'on voit que le vote Trump a transcendé les ethnies.
06:38C'est pour ça que je trouve vraiment la société américaine terrifiante.
06:44Dans cette racialisation, on fonctionne en tant...
06:47Par rapport à sa communauté et sa communauté contre les autres communautés.
06:53D'ailleurs, je vais vous raconter juste une anecdote.
06:55Vous savez que les Arabes en Amérique,
06:57c'est des Libanais, des Syriens, des Américains qui sont blancs.
07:02Et ils ont demandé il y a quelques années
07:04à être considérés comme une communauté pour négocier des privilèges.
07:08Donc la société américaine, elle s'est construite ainsi.
07:12Et malheureusement, on a vu ça venir aussi dans notre pays.
07:15Donc pour moi, l'échec aussi de Kabbalah Harris,
07:19c'est aussi l'échec, c'est aussi une gifle à Obama
07:23qui a quand même aussi mis en avant cette racialisation,
07:27rappelons-le, lors de sa campagne électorale.
07:29Yoann Ouzaï, votre analyse sur ce qui s'est passé aux Etats-Unis ?
07:32Écoutez, c'est un vote évidemment qui est un vote anti-système, d'abord.
07:38Donald Trump avait contre lui l'ensemble des médias, naturellement.
07:42L'ensemble des stars, tout à l'heure, qui se sont positionnés pour lui.
07:46Oui, l'ensemble des stars, naturellement.
07:48D'ailleurs, on voit que ça n'a absolument aucune influence.
07:50Au contraire.
07:52Au contraire, même peut-être.
07:54C'est une leçon à tirer pour les responsables politiques français, naturellement.
07:58Mais les problématiques qui se posent aux Etats-Unis,
08:00les thèmes de campagne en tout cas aux Etats-Unis,
08:02c'est-à-dire que Donald Trump, il a gagné avec ses propositions
08:05d'abord sur le pouvoir d'achat, sur l'immigration et sur la sécurité.
08:09Ce sont les thèmes qui s'imposent en France,
08:10qui se sont imposés en France à la dernière élection présidentielle
08:13et qui s'imposeront à nouveau en 2027.
08:16Donc, il y a beaucoup de leçons pour les responsables politiques français
08:19à tirer de ce qui s'est passé là, et notamment pour Marine Le Pen.
08:23Bernard de la Villardière, l'économie, l'économie, l'économie.
08:26C'est là-dessus qu'il fait campagne.
08:28Oui, bien sûr. Pour revenir aux questions de race quand même,
08:30c'est le racialisme qui a remis la race au cœur de la société américaine
08:34et finalement permis au racisme de s'enflammer davantage encore.
08:39Cette espèce d'hystérisation de la discrimination positive
08:43à travers notamment la fameuse règle de la diversité, équité, inclusion
08:48qui a été mise en place dans certaines universités,
08:50notamment à Princeton, dans le New Jersey,
08:52où notamment le conseil d'administration a voté
08:55de verser des salaires plus haut, au noir, par rapport aux étudiants blancs.
09:00Et il y a un professeur juif qui s'est élevé contre ça
09:03et il a été licencié, tout simplement.
09:05Donc ça a abouti à des choses insemblables.
09:08Et derrière ça, on voit un autre critère.
09:10Petit mot, Jean-Sébastien, avant d'appeler.
09:12Un autre critère que ce critère racial, qui est le critère sociologique.
09:15C'est-à-dire que ça s'est inversé en 40 ans.
09:17Il y a 40 ans, les diplômés de l'université votaient républicains
09:20quand ceux qui avaient moins de diplômes votaient démocrates.
09:22Aujourd'hui, c'est l'inverse.
09:24Les diplômés des universités votent démocrates,
09:26les autres votent républicains.
09:28Et pourquoi c'est majeur ?
09:30Parce que précisément, ils se sont dressés contre ces politiques-là.
09:31Parce que quand vous n'avez que le bon sens comme capital culturel,
09:37c'est une énorme violence symbolique que le wokisme.
09:40Parce qu'en quelque sorte, on vous dit
09:42ce que vous avez sous les yeux ne correspond pas au réel.
09:44Vous pensez qu'il y a des hommes, qu'il y a des femmes.
09:46Ça n'existe pas.
09:48Vous pensez que les êtres humains sont tous égaux entre eux.
09:50Ça n'existe pas.
09:52Et toutes ces catégories-là et cette violence symbolique énorme
09:55qui s'exerce sur les catégories populaires aux États-Unis
09:58de la part de leurs élites qui leur disent
09:59que vous êtes vraiment des ploucs, incapables de rien comprendre.
10:02Non, précisément aux États-Unis qui est ce pays du rêve américain
10:05où les gens se disent justement, ce qui peut me sauver,
10:07c'est à la fois mon travail et mon bon sens.
10:09Mais en quelque sorte, on leur tirait le tapis sous le pied.
10:11On continue ce débat dans un instant,
10:13dans PUNFLINE, sur CNews et sur Europe 1.
10:15On entendra notamment les propositions de Trump sur l'immigration.
10:17Ça aussi, ça a été un élément clé du vote en sa faveur.