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Elle fut la dernière compagne de Serge Gainsbourg, elle est la mère de Lulu, elle est aussi mannequin, et publie aujourd'hui son autobiographie "Pas à pas dans la nuit" (XO Editions) : Bambou est l'invitée de Léa Salamé ce mardi 5 novembre. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mardi-05-novembre-2024-4863994

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00:00Et Léa, ce matin, vous recevez une ancienne mannequin, la dernière compagne de Serge Gainsbourg.
00:06Et oui, elle est le dernier bé de la trilogie de Gainsbourg, Bardot, Birkin, Bambou.
00:10Bonjour, Bambou.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être là avec nous ce matin.
00:14Je suis très contente de vous recevoir, on vous connaît tous Bambou et en même temps
00:17vous ne connaît pas du tout.
00:18Longtemps silencieuse, vous vous livrez pour la première fois dans un livre bouleversant.
00:23Vraiment, sincèrement, je ne m'attendais pas du tout à ça.
00:25A la fois délicat et sans filtre, comme vous sans doute, on va en parler, mais d'abord
00:30si vous étiez une chanson, un livre, un pays et une émotion, vous seriez qui ? Vous seriez
00:35quoi ? Une chanson ?
00:36Une chanson, « Mariez-nous sous la neige ».
00:40Très bien.
00:41Un livre ?
00:42Un livre pensé pour moi-même de Marc Aurel, qui était un philosophe, qui était un empereur
00:52et qui était un guerrier.
00:54Et ça ferait du bien à beaucoup de gens de lire Marc Aurel.
01:01Aujourd'hui ?
01:02Oui.
01:03Si vous étiez un pays ?
01:04Si j'étais un pays, je suis quand même moitié chinoise.
01:12Donc ?
01:13Donc, la Chine.
01:15La Chine.
01:16Et une émotion ?
01:18Une émotion, la bienveillance.
01:25La bienveillance.
01:26Il y a un livre que vous adoriez, « Vous et Gainsbourg », c'est « Jésus-Christ
01:31raste à couert » de Francis Picabia.
01:32Dans ce livre, il y a une citation que vous citez dans votre livre « Si vous regardez
01:36au-dedans de vous, vous pouvez apercevoir une bibliothèque qui vous étouffe et vous
01:41dites aussi, l'un comme l'autre, avec Gainsbourg, on est plein de pages déchirées, reprises,
01:46froissées, contradictoires.
01:48On comprend bien que vous vous êtes sauvés l'un l'autre, c'est ce que vous racontez
01:51dans ce livre-là.
01:52Mais sur la citation de Picabia, vous aussi, vous avez eu longtemps l'impression d'avoir
01:58une bibliothèque en vous qui vous étouffait ?
02:01Oui, absolument.
02:03Avec tout mon passé, et je n'ai pas eu une enfance facile, très tôt, je ne savais
02:13pas ce que je faisais là, je ne comprenais pas.
02:16Ce qui se passait, je savais que je n'étais pas comme tout le monde, pas comme les autres
02:21enfants, que les gens qui étaient là n'étaient pas mes parents, qu'ils étaient méchants.
02:27Alors, je n'ai pas eu une enfance facile, c'est un euphémisme, parce que quand on
02:32lit votre vie, Bambou, quelle enfance, quelle dureté, quelle souffrance, c'est terrible.
02:38Pourquoi avez-vous, je vais y venir, je vais les détailler, le livre s'appelle « Pas
02:44dans la nuit », je précise, c'est chez XO Éditions, pourquoi avoir décidé aujourd'hui,
02:47à 65 ans, alors que vous vous êtes tue si longtemps, de parler et d'écrire, et de
02:52raconter cette vie, Gainsbourg évidemment, mais aussi cette enfance incroyable ?
02:55On m'a souvent proposé d'écrire un livre, mais c'était toujours, il voulait que je
03:03fasse une autobiographie sur Serge, et moi je ne voulais pas faire ça, et puis ce n'était
03:11pas le moment, et j'ai eu Etienne Dao au téléphone, que je remercie encore, et
03:20on parlait, et il m'a dit « Mais Bambou, tu devrais écrire ta vérité », et j'y
03:27ai réfléchi, et deux mois après, j'ai dit « Ok, c'est parti ».
03:32Votre vérité, Bambou, vous êtes née Caroline Paulus, fille d'un légionnaire français
03:36malgré son nom allemand, mais il est français, et d'une mère vietnamienne, chinoise.
03:41Les premières pages du livre sont poignantes, elles s'ouvrent sur une image, des barreaux
03:46blancs, alors que vous n'êtes qu'un bébé.
03:48Que sont ces barreaux blancs dont vous vous rappelez encore aujourd'hui ?
03:52Oui, je pensais que j'avais rêvé ça, que j'avais inventé, mais ces barreaux blancs,
04:03j'avais un an, et c'est resté dans ma mémoire, le blanc, et quand je suis arrivée
04:10chez les Ténardiers, il y avait de la neige, il y avait du blanc aussi, et ces blancs c'étaient
04:17les barreaux de mon lit, où on me laissait toute la journée parce que j'étais trop
04:22petite.
04:23Parce que vous étiez à l'assistance publique ?
04:24Oui, et je voyais tous les autres se lever, et moi on me laissait dans le lit.
04:30Et vous, on vous laissait dans le lit, derrière ces barreaux blancs.
04:33Les Ténardiers dont vous parlez, c'est la famille d'accueil, les Ténardiers comme
04:38dans Les Misérables, ils ont deux filles, vous êtes la fille adoptive, et vous serez
04:44cosette.
04:45Votre mère adoptive, en vous voyant, vous dira, tiens, voilà le colis, vous êtes le
04:49colis de cette famille, atroce, atroce famille, vous allez vivre un enfer avec eux, ils vont
04:57vous maltraiter, vous priver de nourriture, vous battre, vous faire avaler votre vomi
05:01quand vous vomissez.
05:02À 6 ans, votre cadeau de Noël, c'est un martinet.
05:05Oui, le seul cadeau que j'ai eu en 13 ans.
05:09En 13 ans chez eux, c'est un martinet, pour mieux vous frapper.
05:12À l'école, c'est pas mieux, vous subissez les brimades de votre institutrice qui vous
05:16appelle la jaune.
05:17Oui, ils étaient racistes, mais dans le Morvan, il y a eu une émission de fête en 2021, et
05:27ils ont fait un reportage sur les enfants de l'assistance publique, ça s'appelle
05:32les petits paris, c'est les enfants de l'assistance publique placés dans le Morvan, et ça n'a
05:38pas changé, c'est toujours pareil.
05:40Ils ont fait tout un reportage, rien n'a changé, il y a eu abus sexuels, maltraitance,
05:48c'est dingue que ça existe encore.
05:51Et c'est dingue ce qu'on lit quand on découvre ça, en fait ils vous prennent uniquement
05:55pour avoir l'argent.
05:56Oui, ils sont payés tous les mois pour nous garder.
06:00Et c'est pour ça qu'ils vous prennent et vous font vivre un enfer, ça va durer
06:0413 ans.
06:05Un enfer qui va être entrecoupé parce que votre mère biologique veut vous revoir à
06:09plusieurs moments.
06:10La première fois que vous la voyez, vous la revoyez, vous comprenez immédiatement
06:13que ça va être encore pire que votre famille d'accueil.
06:15Vous écrivez « Donc voilà, c'est ma maman, elle me regarde pendant trois minutes
06:19et je la dégoûte déjà, au moins j'ai ma réponse à l'une de mes centaines de
06:22questions, elle ne m'aime pas, ne m'a jamais aimée et ne m'aimera jamais.
06:26» Ce dégoût qu'elle ressentira, votre mère, que vous lisez avec vos yeux d'enfant.
06:30Oui, c'était atroce.
06:31J'étais debout, je n'ai pas bougé, je suis restée stoïque, debout comme ça.
06:39Je la voyais qui me regardait avec dégoût et je me disais « c'est ça ma mère ?
06:45Mais ce n'est pas ma mère ! » Et pourtant c'est votre mère, mais ce regard-là
06:50de dégoût, vous l'aurez toute votre vie, vous le traînerez toute votre vie.
06:54Je me rappelais de ce que disait ma mère, que j'étais moche, que je n'étais pas
06:59belle.
07:00Et même quand vous serez mannequin, et même quand vous serez magnifié par les photographes,
07:03pour vous, vous êtes toujours moche.
07:05Ben oui, je pensais que faire des photos, n'importe qui pouvait faire des photos avec
07:13une bonne lumière, un bon photographe, un bon maquilleur, un bon coiffeur et le tout
07:19réjouit.
07:21Face à ce déchaînement de souffrance et de rejet, très vite, c'est vraiment, je
07:27dois dire que, voilà, on m'a dit « Bambou écrit son livre, est-ce que ça t'intéresse ? »
07:31Je lui ai dit « oui, pour Gainsbourg ». Et en fait c'est vous qui êtes très intéressante
07:35dans le livre et cette enfance folle, incroyable, ce déchaînement de souffrance et de rejet,
07:42à 5-6 ans vous pensez déjà à la mort, première tentative de suicide à 9 ans, il
07:47y en aura d'autres, vous vous raterez.
07:48Et vous écrivez, toujours cette ironie un peu drôle, « finalement rater un suicide
07:52c'est comme rater un examen, tout le monde vous en veut et vous trouve nul ».
07:56Oui, c'est complètement ça, mais quand je me suis ouvert les veines, je les ai ouverts
08:04dans le mauvais sens, parce que je ne savais pas, j'étais trop petite.
08:07C'est ballot.
08:08Oui.
08:09Et puis à 16 ans, vous décidez de fuguer définitivement, vous commencez à égriner
08:13les nuits parisiennes, première photo de mannequin et puis la drogue.
08:17La drogue comme remontant, comme anesthésiant, vous plongerez dans l'héroïne, vous chargez
08:23les seringues, vous mettez le paquet, dites-vous.
08:26Oui, absolument, c'était presque à la louche, c'était même plus dans une cuillère.
08:31C'est le moment où j'en mettais, parce que je pensais en finir, je ne voulais pas
08:43vivre jusqu'à 20 ans.
08:45Oui, vous ne vouliez pas vivre jusqu'à 20 ans, la drogue va vous aider à anesthésier
08:50les douleurs.
08:51Ça rendait supportable ce qui n'était pas supportable et c'est tout, ça ne faisait
08:58rien de plus.
08:59Il y a la drogue, et puis il y a autre chose qui va vous aider, c'est la littérature,
09:03l'amour des livres.
09:04Oui.
09:05Depuis l'enfance.
09:06Oui.
09:07Ça m'a sauvée.
09:08Par exemple, Antoine Arthaud, c'est vous qui le ferez découvrir à Gainsbourg plus
09:10tard ?
09:11Oui, c'était drôle, qu'ils ne connaissent pas Antoine Arthaud, enfin, ils ne l'avaient
09:16jamais lu.
09:17Et puis il y a la musique aussi qui vous sauvera, vous écoutez en boucle, avant de le connaître,
09:21vous écoutez ça en boucle.
09:22Ça, c'est l'histoire de Melody Nelson, qu'à part moi-même, personne n'a jamais pris
09:37dans ses bras.
09:38Ça bouge de temps en temps, mais c'est comme ça.
09:44Gainsbourg, vous le connaissez d'abord par sa musique, vous adorez, et puis par le couple
09:49culte qu'il forme avec Jane Birkin.
09:51Oui, quand je les voyais à la télé, je me disais que si je devais choisir un papa,
09:57je voudrais un papa comme lui, et j'étais sûre que s'ils m'encontraient, ils comprendraient
10:04que j'étais malheureuse.
10:06Voilà, et j'en étais convaincue.
10:07Et bien c'est ce qui s'est passé.
10:08La rencontre, elle est culte, vous l'avez déjà racontée, mais c'est vrai qu'on la
10:12relit avec plaisir.
10:13Elle se fait dans une boîte à l'Elysée Matignon, on vient vous dire, vous lui tapez
10:16dans l'œil, on vient vous dire « Monsieur Gainsbourg ordonne que vous alliez à sa table »,
10:19vous répondez qu'il aille se faire foutre, ce vieux con, et du coup qu'est-ce qui se
10:23passe ?
10:24Il y a Serge qui, je retourne à ma table parce que j'étais en train de danser, il
10:28y a Serge qui arrive avec son seau de champagne, sa bouteille, qui pose le seau sur ma table
10:35et il me dit « le vieux con vient à ta table, espèce de boudin », et là j'ai éclaté
10:39de rire et c'était parti.
10:42Et c'était parti, aujourd'hui je peux le dire en une phrase entière, pour moi avec
10:45lui c'est tout de suite, dans notre premier rire, l'amour qui me vient.
10:49Pour Serge, je ne sais pas, je ne demande pas et je n'ai jamais demandé, au fond
10:53je ne veux pas savoir.
10:54Et ce qu'on lit c'est qu'à travers cette histoire qui durera 13 ans, vous avez 19 ans
10:59quand vous le rencontrez, il a 36 ans de plus que vous, il y a toujours, vous ne lui avez
11:04jamais demandé s'il vous aimait vraiment, ou peut-être que vous le saviez.
11:08Par ses actes, de me faire confiance au point de me faire un enfant, tout était dit là.
11:15Tout était dit, puis il écrira « Bambou » pour vous, enfin pour Chanfort qui sera
11:20le but, mais c'est pour vous, et puis évidemment il y a cet enfant, Lulu, pour qui il composera
11:26cette chanson.
11:27Quand je serai reproduit, je laisserai à mon petit Ludivine, les nèvres et mes abattus.
11:42Evidemment vous ne voulez pas d'enfant, il est hors de question d'avoir un enfant avec
11:53tout ce que vous aviez subi.
11:54Je pensais que j'étais stérile, puisque je n'avais pas de règles et je tombe enceinte
12:04et je ne le savais pas.
12:05On revenait d'Afrique, je croyais que j'avais attrapé des amibes, parce que ça bougeait
12:10et dans les prises de sang, on me dit « vous n'avez pas d'amibes, vous êtes enceinte ».
12:17Lulu, les pages sur Lulu sont magnifiques, vous racontez ce que c'est de connaître
12:21le bonheur, le vrai bonheur, nager dans le bonheur.
12:24Je comprends ce que ça veut dire.
12:25Evidemment, vous allez avoir une passion avec votre fils.
12:29Mais ce qui est intéressant aussi, c'est ce qu'on lit sur l'entourage de ce couple-là.
12:34Jane, la figure de Jane, vous n'avez pas de jalousie à son endroit, vous allez même
12:39devenir son amie.
12:40Charlotte aussi.
12:41Oui, mais le clan Gainsbourg a toujours été là avec Jane, je l'ai tout de suite acceptée,
12:49parce que j'ai accepté tout de suite que Serge avait 31 ans de plus que moi, donc
12:55il avait eu une vie avant moi et que c'était normal de respecter, c'était la moindre
13:01des choses.
13:02Et donc, je n'ai jamais eu de jalousie, de choses comme ça.
13:08Je trouvais que c'était bien que tout le monde s'entende.
13:11Et vous avez été amie avec elle jusqu'au bout.
13:14Oui, la dernière fois où elle est allée à l'hôpital, j'ai été aller la voir,
13:21je lui ai apporté à manger, etc.
13:23Et son dernier nouvel an, on l'a passé ensemble.
13:27Je lui avais fait des pâtes avec des truffes blanches râpées dessus.
13:32Charlotte, vous la considérez ?
13:34Charlotte, c'est comme ma petite sœur.
13:37On a un rapport très proche quand on se voit, c'est comme si on revient en arrière
13:47et que je m'occupais d'elle.
13:50Vous racontez en revanche ceux qui ont été insupportables avec vous.
13:54Les didés showbiz sont insupportables, vous racontez avalanches d'insultes déguisées
13:59en bons mots, plaisanteries et suggestions dégueulasses, pas de limite pour ça non
14:02plus.
14:03Je ne suis pour eux qu'une pétasse de camé, une de plus qui cherche à profiter de Serge,
14:07mépris et ricanement à la tonne.
14:09Vous racontez ce dîner où Catherine Deneuve, on se moquait tellement de vous, vous allez
14:12aux toilettes, vous effondrez.
14:14Catherine Deneuve vous suit et vous dit « j'ai été touchée par sa gentillesse », elle
14:18vous dit « c'est que des cons ne les écoutent pas ».
14:20Oui, elle me m'a dit « reviens, c'est que des cons ne les écoutent pas ».
14:25J'ai pris un peu de temps et je suis retournée.
14:28Mais vous avez senti le mépris au fond de tout le monde qui se disait « c'est que
14:33c'est une pétasse ».
14:34Oui, ils se disaient que j'étais vachement plus jeune et que j'étais inexistante pour eux.
14:42Plus jeune, l'âge revient tout le temps chez lui et chez Serge, la vôtre différence
14:47d'âge c'est 36 ans.
14:48Et quand vous faites une interview, rarissime interview chez Ardisson à l'époque, Ardisson
14:52vous demande de poser des questions à Serge qui vous répond, on écoute.
14:55Tu crois qu'on va rester longtemps ensemble, encore tous les deux ?
15:00Mathématiquement parlant, je risque de casser ma pipe avant toi, je l'espère pour toi.
15:10Donc, tu me perdras un jour dans ce sens-là, c'est cruel mais c'est mathématique.
15:18Mathématique, pas sup, c'est alimentaire, mon cher Watson.
15:25Mon cher Watson, j'ai écrit ce livre pour lui dire merci à Serge et dire la grâce
15:30qu'il était en dehors du vacarme de la gloire et des provocations.
15:33Oui, j'ai eu beaucoup de chance parce que dès que je l'ai rencontré à l'université
15:39Matignon, il a laissé tomber l'homme show-biz, show-off, etc.
15:45Et il est devenu tout de suite l'être humain que peu de gens connaissent.
15:54Et que vous avez voulu raconter dans ses pages.
15:56Et j'ai voulu montrer dans ses pages l'homme qu'il était.
15:59Et sa générosité, vous racontez des scènes de générosité au Gainsbourg,
16:02paye des dents à 10 000 balles, fait des chèques, etc.
16:05Tout ça, on revit cette page de vie parce qu'on a grandi avec vous.
16:10A chaque fois que je vois Charlotte Gainsbourg, on a grandi avec vous, avec cette famille culte.
16:15Et c'est la première fois que vous prenez la parole.
16:18Le livre se termine sur la mort de Gainsbourg le 2 mars ?
16:24Oui, le 1er mars, c'est mon anniversaire.
16:26Donc Charlotte et moi, on était les deux dernières à l'avoir vue.
16:30Voilà, vous lui dites, je viens de voir ce soir.
16:33Et il vous dit non, laisse-moi travailler.
16:35Mais amène-moi Lulu demain.
16:37Le lendemain, il ne répondra pas à vos coups de fil.
16:38Et le livre se termine.
16:40C'est votre fils, 5 ans, qui joue au piano, qui ne s'arrête pas de jouer,
16:43qui vous dit en vous regardant, papa est mort.
16:46Oui, parce que je revenais de la rue de Berneuil où j'avais trouvé Serge mort.
16:50J'étais partie la veille et il m'a vue pleurer quand je partais.
16:55Il a compris, à 5 ans, il a compris.
16:57Le livre s'arrête là.
16:58Et je me suis dit, depuis 91, il n'y a plus rien à raconter de votre autobiographie, bambou ?
17:03Non, je voulais fermer une boucle.
17:06Mais elle est comment votre vie aujourd'hui ?
17:08Ma vie, elle est paisible maintenant.
17:12Je suis sereine.
17:13J'espère que tous les gens qui me sont proches seront heureux.
17:24Je leur souhaite le meilleur.
17:25Et puis à tout le monde, quoi.
17:27J'espère que le monde va aller mieux, surtout.
17:30Les impromptus en une seconde, Gainsbourg ou Gainsbar ?
17:34Ah, excusez-moi.
17:37Gainsbourg.
17:38Vous êtes allée au musée, Gainsbourg, ouvert par Charlotte ?
17:41Dao ou Bachung ?
17:44Dao.
17:45Aujourd'hui, votre drogue, c'est le yoga ?
17:47Oui, et la méditation.
17:50La dernière fois que vous avez pleuré ?
17:53Ça fait un bout de temps.
17:55Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
17:58Fraternité.
17:59Et Dieu dans tout ça ?
18:01Dieu, je ne sais pas ce qu'il fait actuellement, mais on a besoin de lui.
18:06Le livre s'appelle « Pas à pas dans la nuit ».
18:08Il est signé de bambou et c'est vraiment très poignant.
18:12Et très beau et très bien écrit.
18:14Merci beaucoup.
18:15Merci à vous.
18:16Belle journée à vous, bambou.
18:17Merci.

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