Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, est l'invité de BFM Politique ce dimanche 3 novembre 2024.
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00:00Dans le contexte de concurrence internationale exacerbée, le modèle social français est-il encore soutenable ?
00:04Mais non, il n'est pas soutenable. Il faut le préserver coûte que coûte, mais on voit bien que quand on dépense, même si on revient à 6 %,
00:11je vais faire une chronique, c'est-à-dire, on va se dire qu'on est déjà en 2029, parce que maintenant c'est le plan, à 3 %, on se dit « Waouh, ça y est, on est à 3 %, c'est bien. »
00:213 %, on est presque à zéro. Mais 3 % de déficit, ça veut dire qu'on a encore 100 milliards de dépenses de plus que ce qu'on gagne.
00:28Ça veut dire qu'on a encore 100 milliards qui vont abonder la dette. Donc ça veut dire que non, notre modèle social n'est plus tenable.
00:34Il faut donc qu'on s'assoie autour de la table pour voir comment on fait maintenant, globalement, tous parties confondues, pour traiter ce problème.
00:41Et là aussi, c'est un peu comme ce qu'on disait tout à l'heure avec les dinosaures herbivores et les tyrannosaures.
00:48Maintenant, il faut qu'on s'assoie tous ensemble, parce que c'est de notre pays dont il s'agit. C'est notre pays.
00:53Et si on continue à se dire « Encore un moment, M. Le Bourreau », alors on court à la catastrophe. Faut-il encore que nous ayons maintenant quelques politiques qui nous amènent sur ce chemin ?
01:02Je l'appelle de mes voeux.
01:03– Vous nous le disiez au moment de la dissolution, vous étiez encore à Bruxelles, et je crois que vous y étiez encore au moment où on a découvert que le déficit serait bien supérieur à ce qui avait été envisagé.
01:14Franchement, entre nous, on se dit tout depuis le début de cette émission, sans langue de bois, est-ce que la parole de la France est encore crédible, vu de Bruxelles, sur ces questions ?
01:22– Non mais, alors là, d'abord, il y a deux choses. Alors je parle en tant que, je dirais, opérationnel, j'ai toujours été opérationnel dans ma vie, que ce soit dans l'entreprise ou que ce soit en tant qu'acteur public.
01:32Quand j'étais à Bercy, j'étais opérationnel pour blesser la dette, à Bruxelles, modestement, j'ai décidé d'être opérationnel là où j'étais, et je vous parle en tant qu'opérationnel.
01:41À partir du moment où vous levez le pied, dans quelque organisation que ce soit, et les dérives s'installent, notre pays, c'est pas injure que de...
01:50– Ce n'était pas ma question, c'était la crédibilité de la parole française.
01:52– Je réponds, je réponds. Notre pays, depuis le mois de février, il est en attente d'élection. Donc on sait qu'en attente d'élection, ça a été les européennes, il fallait les têtes de liste, etc.
02:02Ça a été ensuite la dissolution, ça a été après les législatives. Donc finalement, pendant 6 mois, 8 mois, 10 mois, notre pays n'a pas été, je dirais, gouverné avec la détermination qu'il faut pour prendre des mesures correctrices.
02:16Donc ces mesures, elles n'ont pas été prises, et on peut le comprendre, encore une fois, je ne vous jette la pierre à personne, donc il y a eu des dérives.
02:22Maintenant, je n'ai pas eu les chiffres moi-même, j'ai pas très bien compris les 7%, parce qu'on disait il y a 7%, moi j'étais plutôt à 6 dans mes calculs, 6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6,6
02:52D'ailleurs surtout quand on vous dit, on va faire la baisse des impôts de façon temporaire,
02:56si c'est temporaire, quand on enlèvera cette temporalité, où seront les dépenses qui vont l'incompenser ?