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Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du marché intérieur et des services est l'invité de BFM Politique ce dimanche 3 novembre 2024.

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00:00— Et parlons maintenant de la santé économique de la France, puisque vous avez commencé à aborder ce que faisait Michel Barnier.
00:06Il y a un plan d'économie massif de 60 milliards d'euros. Est-ce que vous trouvez que ça va dans le bon sens ?
00:11Est-ce qu'il y a certaines mesures qui vous plaisent ou vous choquent ?
00:14— Non, mais Michel Barnier est arrivé – je l'ai dit pendant cette expression un peu triviale – mais en pompier un peu, quelque part,
00:19parce qu'il est arrivé. Il fallait qu'il fasse un budget en deux semaines. Alors que c'est le budget, les observateurs s'accordent...
00:27— C'est bancaire ? — Non, ce que je veux dire, c'est que c'est le budget le plus compliqué à faire, parce qu'évidemment, on peut quand même
00:32pas vivre à 6% de déficit et être le plus mauvais élève de l'Europe. Lorsqu'on est par ailleurs l'un des pays membres, fondateurs,
00:39l'un des pères de l'Europe, c'est pas possible de ne pas respecter les traités pour soi et de demander aux autres de suivre des logiques européennes.
00:45Ça ne marche pas. Voilà, ça marche pas. Donc il faut également... — Donc il fait ce qu'il faut.
00:50— Parce que 6% de déficit, c'est quand même à peu près 180 milliards d'euros de dépensés en plus que ce qu'on gagne. Et donc si c'est dépensé en plus,
00:59ça va dans la dette. Donc c'est plus tenable, c'est plus viable. Alors...
01:03— Et néanmoins, on voit que les parlementaires ont largement réduit l'effort dont parle Amandine, c'est-à-dire qu'ils ont renoncé à certaines
01:08hausses d'impôts, à certaines économies. Est-ce que vous estimez que ces parlementaires sont irresponsables ?
01:12— Mais Mme Robbin, c'est un sujet absolument majeur. C'est un drame. C'est l'un des drames de notre pays. Le président de la République nous a dit
01:20– et il n'y a aucune raison de ne pas le croire – qu'il a souhaité la dissolution parce qu'il s'attendait – et on voit qu'il avait raison –
01:26à des discussions budgétaires compliquées au mois de septembre qui pouvaient risquer d'aller jusqu'à la motion de censure et que celle-ci
01:33soit suivie des faits avec donc une dissolution de faite. Donc il a anticipé. Très bien. On a eu des élections législatives.
01:41Mais moi, je me disais naïvement – j'étais encore à l'époque commissaire européen, donc je voyais ça de Bruxelles – je me disais « Ah, enfin, pendant ces élections,
01:48on va expliquer ce qu'il faut qu'on fasse pour suivre la raison pour laquelle le président de la République a dissous ». Mais les bras m'en sont tombés.
01:56Tous les partis politiques – je dis bien tous, y compris ceux qui sont au gouvernement aujourd'hui – sont venus avec des idées supplémentaires de dépenses.
02:02— On a très peu parlé de déficit, effectivement, pendant la campagne.

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