Regardez Les auditeurs ont la parole avec Vincent Parizot et Isabelle Choquet du 01 novembre 2024.
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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole sur RTL, avec Vincent Parizeau et Isabelle Choquet.
00:07Et justement, avant de retrouver Isabelle pour l'essentiel de l'actualité de ce 1er novembre,
00:12petit détour par le 3210, on était à l'instant avec le préfet de la Vienne,
00:18on s'interrogeait sur cette ville de Poitiers,
00:22est-ce que les choses se sont dégradées sur le terrain du trafic de drogue dans cette ville ?
00:27Et on est avec Martine, bonjour Martine !
00:29Oui bonjour !
00:30Vous avez habité à Poitiers de nombreuses années, hein ?
00:34Oh oui, j'ai 74 ans et j'ai habité presque 40 ans,
00:39et après, pendant 10 ans, jusqu'à ma retraite.
00:45Et vous avez vu les choses déjà se dégrader il y a quelques années ?
00:48Ah oui, quand j'entends le préfet dire que quelques années, mais non, ça fait plusieurs années !
00:52Moi déjà, à cette époque-là, il y a 30 ans, ça commençait déjà à se dégrader, petit à petit.
00:57Vous allez nous expliquer tout cela dans un instant Martine.
01:00Isabelle Choquet, l'actualité, dominée par cette affaire de Poitiers.
01:04Cette fusillade à Poitiers, bien sûr, 5 jeunes grièvement blessés,
01:07l'un d'eux, âgé de 15 ans, est entre la vie et la mort.
01:09Cette fusillade a été suivie d'une rixe entre bandes rivales dans le quartier des Couronneries,
01:13une cinquantaine de personnes impliquées.
01:15Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, parle de narco-racailles et d'une mexicanisation de la France.
01:21Il se rend cet après-midi à Rennes, où un enfant de 5 ans a été blessé
01:24lors d'une course-poursuite liée au narcotrafic la semaine dernière.
01:27En Espagne, le bilan s'alourdit à 205 morts et ça risque de s'aggraver encore,
01:32car les autorités parlent de dizaines et de dizaines de disparus.
01:35La ministre de la Défense annonce l'envoi de 500 soldats supplémentaires sur le terrain,
01:39en plus des 1200 déjà mobilisés.
01:42Elle se dit prête à mobiliser aussi les 120 000 hommes de l'armée,
01:45la totalité de l'armée espagnole.
01:47Et puis, les nouveautés de ce 1er novembre,
01:49le SMIC, revalorisé de 2%, il passe à 1426 euros net.
01:54Les retraites, elles aussi, augmentent de 13 euros si vous touchez une pension de 800 euros.
01:59Le prix du gaz diminue de presque 1,2%.
02:02Et puis, si vous allez à la montagne, à partir d'aujourd'hui,
02:04obligation d'avoir des pneus neige ou des chaînes dans 34 départements, et ça jusqu'au 31 mars.
02:11La météo, Valérie Quintin, vous ne faites pas dans l'originalité, on ne vous en veut pas.
02:14C'est vrai, moitié nord sous la grisaille, moitié sud au soleil,
02:17avec 2-3 petites nuances tout de même la pointe bretonne.
02:19Profite de petites poches ensoleillées, c'est le cas également vers la Bourgogne,
02:23la Côte d'Or ou encore vers le Jura ou le sud de l'Alsace.
02:25Ce n'est pas grand-chose, mais enfin, c'est toujours bon à prendre pendant ce temps-là.
02:28Dans la moitié sud, c'est franchement l'été.
02:30Déjà parce que le ciel est tout bleu, mais surtout parce qu'on aura 25 degrés à Nîmes cet après-midi,
02:3522 à Bordeaux, 18 à Annecy, comptez 15 degrés à Lille, 14 à Paris et 12 à Metz.
02:40Merci Valérie.
02:42Midi, 14h.
02:44Les auditeurs ont la parole.
02:46Avec Vincent Parizeau et Isabelle Choquet.
02:49Narcotrafic, narcoracas et risque de mexicanisation,
02:54ce sont les termes employés par Bruno Retailleau ce matin après les événements de la nuit dernière à Poitiers.
03:01On vous le disait, fusillade devant un restaurant, 5 blessés dont un très grave,
03:06il s'agit d'un jeune garçon de 15 ans et fusillade suivie d'une rixe assez violente,
03:12comme nous l'expliquait il y a quelques instants le préfet.
03:17On retrouve Martine.
03:19Vous nous disiez Martine que vous, vous avez vu le trafic de drogue s'installer dans cette ville de Poitiers
03:26qu'on imagine paisible, tranquille.
03:29On se dit Poitiers, c'est pas Chicago, c'est pas Marseille, c'est pas les quartiers nord de Marseille.
03:34Vous voyez ce que je veux dire ?
03:35On imagine que c'est une ville tranquille.
03:37Oui, mais non, il y a des quartiers comme ça.
03:39Et la colonie en fait partie.
03:41Moi ce que j'ai peur c'est que ça devienne comme Marseille parce que là c'est vraiment gros ce qui se passe.
03:45Et qu'il a fallu qu'il y ait des enfants de cet âge-là, de 15 ans,
03:49bon c'est vrai que c'était Halloween, mais c'est pas d'aujourd'hui qu'il y a des enfants qui traînent comme ça.
03:55D'ailleurs quand vous avez entendu le préfet dire qu'il va faire en sorte que les enfants ne sortent pas la nuit prochaine
04:03parce que le risque c'est qu'effectivement il y ait une réplique.
04:07Oui mais ça me fait légèrement sourire parce que ça va durer quelques années et puis ça va recommencer.
04:11Vous le savez très bien.
04:13Vous nous parlez des enfants qui traînent, là on est au-delà des enfants qui traînent.
04:17On est quand même sur une fusillade.
04:19Je suis bien sûr, je suis bien d'accord.
04:21C'est pour ça que j'ai peur parce que franchement ça s'est dégradé petit à petit.
04:25Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas mis le doigt dessus.
04:27On a laissé faire.
04:29Comment ?
04:30On a laissé faire.
04:31Renseignez-vous auprès de la police de Poitiers, la police combien de fois qu'elle a été déplacée.
04:37Donc bon, c'est pas d'aujourd'hui.
04:40Sauf que là aujourd'hui c'est un grand...
04:42Quand je vois 50-60 personnes, comment ils vont avoir arrivé à bout ?
04:47Je ne comprends pas.
04:49Je ne sais pas quelle solution prendre parce que franchement la France se dégrade petit à petit.
04:53Et Poitiers qui était une ville universitaire et c'est vraiment devenu moins universitaire que c'était.
04:59C'est reconnu.
05:00Mais vous nous dites Martine, ça va se dégrader encore.
05:02Vous le savez bien.
05:03Vous vous adressez à nous, vous le savez bien.
05:05Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
05:08C'est-à-dire, est-ce que vous avez une idée des moyens qu'il faudrait utiliser ?
05:14Si j'en avais, je ne serais pas là.
05:17Je ne sais pas à quoi vous parlez.
05:20Vous soyez à d'autres fonctions effectivement.
05:22Parce qu'on semble assez démuni face à cette situation.
05:26Mais je suis tout à fait d'accord.
05:29Quelle solution prendre ?
05:31Moi, j'ai dit que des enfants de cet âge-là, si les parents n'ont pas accès pour les éduquer,
05:37il faut faire comme dans le temps qu'il y avait des maisons de redressement.
05:42Des maisons de correction, on appelait ça.
05:44Des maisons de redressement, mais pourquoi pas.
05:46Jusqu'à l'âge de 20 ans ou 18 ans s'ils sont âgés à 18 ans.
05:50On les laisse sortir s'ils ne sont pas âgés jusqu'à 20 ans.
05:53Pourquoi on a enlevé le service militaire ?
05:55Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu.
05:57On va prendre un autre ravi.
05:59Jean-Michel nous a appelé également au 3210.
06:01Bonjour Jean-Michel.
06:02Oui, bonjour à tous.
06:04A Lyon, c'est exactement pareil.
06:06Ça devient infernal.
06:07C'est très compliqué de sortir la nuit.
06:09À partir de 22h, on ne peut plus vous balader sans tenir à deux mains votre téléphone portable ou votre portefeuille.
06:15Vous vous sentez à danger dans les rues de Lyon le soir ?
06:18Complètement.
06:19Je vais en voiture sur Lyon.
06:20J'habite à quelques kilomètres.
06:21Je pose ma voiture dans un quartier qui s'appelle Gerland, par exemple,
06:23pour aller dans un très bon restaurant à viande.
06:25Et je reviens, ma voiture est cassée.
06:27Toutes les vitres sont par terre.
06:28On a fouillé la voiture.
06:30Et quand je vais porter plainte, on me dit de toute façon,
06:32on a enlevé toutes les caméras des endroits dangereux et stratégiques
06:35pour des raisons de statistiques.
06:37Donc ça fait doucement bondir.
06:39Ah bon ? On vous a expliqué ça, mais vous êtes sûr de...
06:42Qui vous a expliqué ça ?
06:44La policière qui a enregistré ma plainte.
06:46Ah oui.
06:47Qui vous dit, il n'y a pas de caméra, on ne peut pas avoir filmé ce qui s'est passé sur le véhicule.
06:52Aux endroits dangereux, voilà.
06:55Ça, c'est quelque chose qui est récent ?
06:57Qui remonte au changement de municipalité ?
07:00Oui, deux ou trois années.
07:01Bien sûr.
07:02Deux ou trois années, oui, tout à fait.
07:04Est-ce que vous pensez que les caméras de surveillance, ça change véritablement les choses ?
07:08C'est un dissuade.
07:09Mais la vraie dissuasion, elle viendra de la pénalisation de la consommation.
07:13Si demain, vous mettez une amende, par exemple, à 5 000 euros
07:17pour tout possesseur d'un gramme de shit ou de tout ce que vous voulez,
07:21vous allez voir, ça va ralentir la donne.
07:23Mais sans procédures longues.
07:25Vous êtes piqué avec un gramme, on vous demande 5 000 euros le lendemain ou 48 heures après.
07:30Mais si on ne les a pas, les 5 000 euros ?
07:32Eh bien, on vous saisit votre compte, on vous saisit votre télé, on vous saisit votre téléphone.
07:36Et comme ça, vous allez voir, ça va calmer tout le monde.
07:38C'est le seul moyen.
07:40Je ne sais pas si vous vous souvenez, il y a quelques années, il y avait des juges...
07:43Parce que les consommateurs, c'est aussi des gens qui ont une addiction.
07:48En règle générale.
07:51Vous pensez qu'il faut aller les frapper de cette manière ?
07:55Je ne suis pas d'accord sur le fait de l'addiction.
07:58Certains, certes, sont des drogues durs.
08:00Mais c'est devenu la norme, pratiquement, de prendre du shit.
08:04Tous les gamins, dans toutes les campagnes,
08:06même dans des bleds les plus paumées où il y a 300 habitants,
08:09vous voulez vous procurer du shit.
08:12C'est un truc de fou.
08:13Ce n'est pas qu'une mode, c'est une addiction, Jean-Michel.
08:16Quoi qu'il arrive, même avec du cannabis.
08:19On est d'accord.
08:20Mais on pourrait dire que les gens sont addicts à l'alcool quand ils aiment faire la fête.
08:24Non, je suis désolé, ce n'est pas vrai.
08:26Il y a des consommateurs qui prennent un petit peu,
08:28et le petit peu fait les grands trafics.
08:31Et si vous arrêtez ça, vous mettez des amendes vraiment déchiragées...
08:34Vous frappez très durement les consommateurs.
08:375 000 euros, vous allez voir, ça va calmer tout le monde.
08:40Je vous disais, à Marseille, il y a deux juges qui avaient fait un rapport
08:44sur la mexicanisation de la France, des réseaux.
08:49Et il s'était fait taper sur les doigts par un certain monsieur Dupond-Moretti,
08:54qui leur avait dit, mais arrêtez de raconter des sornettes.
08:58La France n'est absolument pas en train de se...
09:03Mexicaniser ?
09:04En tout cas, c'est encore une fois l'expression qui a été employée par Bruno Retailleau.
09:10Quand on parle de mexicanisation, on évoque aussi les cartels,
09:16les cartels qui ont investi les milieux politiques et le pouvoir politique.
09:22On n'en est pas là.
09:23C'est déjà fait, puisque vous avez des députés et des filles qui prennent des drogues.
09:28On en connaît un.
09:29Il y a un moment, on en connaît un, mais il y en a plein.
09:31Il y en a plein, surtout à gauche.
09:33Le syndicat de la magistrature n'a pas aidé non plus,
09:37parce qu'il s'est constitué, à mon avis, pas mal de gens qui sont à gauche,
09:40voire même très à gauche, et ça n'arrange pas.
09:42Vous voulez dire qu'on paie des années et des années de laxisme et de laisser faire ?
09:46Des années et des années.
09:47Puis ça fait partie du PIB.
09:48C'est 5 milliards de rapports par an par la drogue.
09:515 milliards.
09:52Oui, c'est une économie souterraine.
09:54Et que se passerait-il dans les quartiers si cette économie souterraine disparaît ?
10:01Ça, c'est un autre problème.
10:04Le problème, je pense, il faut apprendre dans sa globalité.
10:08Il faut remettre les gens au travail.
10:10Il faut que le travail coûte moins cher en France.
10:13Il faut qu'on puisse passer le SMIC à 1 800 euros net, même pas 1 500,
10:17sans que ça coûte plus cher aux sociétés.
10:20Et si vous faites ça, vous allez remettre au travail tous les gens des banlieues,
10:23parce qu'ils auront envie d'aller travailler, parce qu'ils auront envie de prendre 1 800 balles.
10:26Tout simplement.
10:27En tout cas, Jean-Michel, on retient votre principale proposition,
10:31parce qu'on est là aussi à se demander qu'est-ce qu'on peut faire.
10:34Il y a le constat de la situation, de ce qui s'est passé hier soir,
10:38qui se répète régulièrement à Marseille, à Grenoble, à Pense et Nsani,
10:43et maintenant de plus en plus dans des villes moyennes.
10:46On va redire quand même que pour l'instant, on n'est pas tout à fait certain
10:49que ce soit lié au narcotrafic.
10:50C'est ce que nous disait le préfet de la Vienne tout à l'heure.
10:52Il faut prendre quand même effectivement quelques pincettes.
10:55Mais je retiens votre proposition.
10:57On a attrapé très durement et de manière, j'allais dire, presque brutale les consommateurs
11:035 000 euros, si vous vous êtes trouvés, avec du cannabis.
11:06C'est votre proposition, Jean-Michel.
11:08Peut-être qu'elle va faire réagir aux 30 de 10.
11:11Je ne sais pas ce qu'en pense Xavier à Grenoble.
11:15Bonjour Xavier !
11:16Bonjour !
11:17Grenoble aussi, c'est une ville régulièrement au cœur de l'actualité,
11:21des règlements de compte autour du trafic de drogue.
11:24Ah oui, on est pas mal lotis sur Grenoble pour ça, oui.
11:27Et vous, vous le constatez, vous le voyez, vous en êtes témoin, Xavier, ou pas ?
11:33Ah bah oui, complètement.
11:35Je veux dire, Grenoble, c'est quand même la principale ville de France,
11:41on va dire la plus craignosse, entre guillemets.
11:44Quand vous avez certains groupes, certaines mafias qui sont très très grosses
11:50dans le nord de la France, qui ont dit une fois, alors j'ai entendu ça,
11:53peu importe, mais bref, qui disaient que Lyon et Grenoble ne peuvent pas être prises,
11:58c'est vous dire quand même l'ampleur que ça a.
12:00Nous, on est allé éloigné de Grenoble justement pour chercher un peu de tranquillité,
12:03mais au final, ça se déplace.
12:05Vous avez préféré vous éloigner, c'est-à-dire que vous êtes un petit peu dans la campagne,
12:09dans la banlieue ?
12:10Ouais, un petit peu dans la campagne, une vingtaine de kilomètres de Grenoble.
12:14Mais le problème, c'est qu'au final, ça se déplace.
12:17Ça prend tellement d'ampleur que ça se déplace jusque-là.
12:20Donc vous vous êtes rattrapé malgré tout par ce genre de problème ?
12:23Oui, complètement.
12:24Ça se traduit comment ?
12:26Ça se traduit par de plus en plus de jeunes qui forment un gros groupe,
12:31qui occupent la place du village, qui circulent sur des bécanes sans casque
12:37à 11h, minuit, 1h du matin, ça fait un barouf de tous les diables.
12:40Ça se traduit par ça, oui.
12:42Avant, c'était beaucoup plus calme.
12:44Et donc, le fait de partir pour vous, c'était essentiel pour des raisons de sécurité,
12:48mais vous avez pu le faire avec votre travail, ça n'a pas posé de problème particulier ?
12:53Non, ça ne pose pas de problème particulier, ça ne pose pas de problème du tout.
12:57Ma femme est infirmière à l'hôpital sur la région grenobloise.
13:02Quand le soir, elle finit à 22h, elle m'a dit « c'est un sketch ».
13:06Elle a peur ?
13:07Ah ben ouais, elle a peur.
13:08Et puis sur les parkings de l'hôpital, c'est une dizaine de jeunes qui font du trafic,
13:11alors que 500 mètres plus loin, il y a un camion de police qui passe,
13:16qui ne s'arrête pas.
13:18Et puis, une fois par mois, derrière le parking de l'hôpital,
13:21ils font péter des feux d'artifice pour avertir tout le monde que les stocks ont été re-remplis.
13:26Ah d'accord !
13:28Donc, ils tirent des feux d'artifice, ça veut dire qu'on a été réapprovisionné,
13:32vous pouvez venir faire vos courses.
13:34Exactement, c'est ça.
13:35C'est les signaux de fumée, version 2024.
13:38Ouais, c'est ça, ouais.
13:40Et des opérations, j'allais dire places nettes comme il y en a eu, vous en avez vu ou pas ?
13:50Des opérations massives avec l'envoi de forces de l'ordre ?
13:54On en entend parler, mais je n'ai pas l'impression que ça change.
13:59De toute façon, c'est tellement engrené qu'il va falloir du temps.
14:02Voilà, constat adressé par Xavier à Grenoble, ça concerne les villes, les grosses villes,
14:08évidemment on en parle régulièrement, que ce soit Paris région parisienne, Marseille, Lyon,
14:15mais aussi les villes moins importantes, Grenoble, on a eu l'exemple de Poitiers.
14:19On sera dans un instant avec Philomène qui est dans une ville de moins de 10 000 habitants
14:23et qui habite dans un immeuble où ça sent fort, ça sent bizarre,
14:28et il y a des allers-retours dans l'escalier.
14:31A tout de suite.
14:39J'ai entendu notre ministre de l'Intérieur parler des narco-racailles, il a raison,
14:53mais les narco-racailles génèrent du narco-pognon qui transite par des narco-banques,
15:00ça sert à acheter des voitures à des narco-concessionnaires
15:04et des maisons à des narco-agents immobiliers.
15:08Il serait bien de s'occuper plus de l'argent que d'autres choses, notre ministre.
15:13Voilà, réaction de Jean-Claude, c'est le répondeur du 3210,
15:19qui illustre d'ailleurs ce qu'on disait, la réponse est sans doute beaucoup plus globale,
15:24même si je rappelle que tout à l'heure on avait Jean-Michel,
15:29Jean-Michel qui évoquait la possibilité de mettre une très forte amende...
15:34Une amende de 5000 euros, effectivement, pour les consommateurs de cannabis,
15:37c'était la proposition de Jean-Michel.
15:39Vous vous souvenez d'ailleurs de ce qu'avait dit l'ancien ministre de l'Intérieur,
15:43M. Darmanin, à ce sujet ? Est-ce qu'on a ça en boîte ? On écoute.
15:46Quand vous fumez du cannabis, vous comprenez votre rail de coke, c'est pas festif,
15:50c'est souvent les gens des beaux quartiers d'ailleurs qui le font.
15:52Le trafic de drogue a des conséquences, on exploite des gens partout,
15:55il y a des gens qui sont exploités, il y a des assassinats,
15:58il y a du proxénétisme, il y a du financement du terrorisme,
16:01la consommation de drogue fait naître le trafic,
16:03et s'il n'y avait pas de consommation, s'il n'y avait pas de consommateurs,
16:06il n'y aurait pas d'offres, et donc il n'y aurait pas de trafiquants de drogue.
16:09Et bien voilà, et moi j'aimerais bien qu'on entende Tristan à ce sujet.
16:12Bonjour Tristan.
16:13Bonjour.
16:14Vous venez d'entendre l'ancien ministre de l'Intérieur,
16:18mais peut-être auparavant Jean-Michel, cet auditeur qui disait
16:21qu'il faut sanctionner très durement les consommateurs.
16:24Consommateur vous l'êtes vous-même ?
16:26Oui, je le suis depuis 30 ans.
16:28Déjà je voulais dire à monsieur Rotailleux, légalisez le cannabis,
16:31faites comme aux Etats-Unis, mettez une TVA à 35%,
16:34et vu le souci de budget en ce moment...
16:37Ça fera rentrer de l'argent dans les caisses.
16:39Ça fera rentrer de l'argent dans les caisses.
16:42Et ce que dit Jean-Michel, une amende de 5000 euros ?
16:47Ah non mais là je suis sur le derrière quand j'entends ça.
16:51Moi je fume du cannabis depuis 30 ans,
16:54comme les gens boivent un verre de vin ou une bière en rentrant du travail.
16:57Moi c'est pour me détendre.
16:59Mais comme c'est un produit interdit, du coup,
17:01est-ce que vous n'avez pas l'impression de financer le narcotrafic ?
17:05Certains vous diront même le narcoterrorisme.
17:08C'est le serpent qui se mord la queue.
17:11C'est le serpent qui se mord la queue.
17:14Il n'y a pas de souci.
17:16C'est légalisé.
17:18C'est beaucoup plus dangereux, à mon avis, l'alcool que le cannabis.
17:21Et après, je ne parle pas des drogues plus dures.
17:24C'est-à-dire que vous, vous voudriez que ce soit dépénalisé le cannabis ?
17:27Complètement.
17:28Et qu'on mette une taxe là-dessus, même plus élevée que la TVA actuelle,
17:33et comme ça, ça résoudrait beaucoup de problèmes.
17:36Ça ferait rentrer de l'argent dans les caisses.
17:40Ça permettrait d'ailleurs d'avoir accès au consommateur,
17:44peut-être pour avoir justement...
17:47Un produit de meilleure qualité.
17:49Et puis de pouvoir, j'allais dire, atteindre le consommateur
17:54et lui proposer peut-être un petit coup de main pour ceux qui veulent arrêter.
17:59Mais est-ce que ça résoudrait les problèmes qu'on a aujourd'hui de trafic ?
18:08Le problème de trafic au niveau des drogues plus dures, c'est compliqué.
18:12Je vois sur Vannes déjà, par exemple, moi je suis en Bretagne,
18:15je vois sur Vannes tout ce qui peut se passer dans certains quartiers.
18:19Quand vous achetez votre cannabis, Tristan, vous l'achetez où ?
18:22Enfin, on ne va pas vous demander le lieu.
18:24Non, non, non, mais je fais comme beaucoup de gens, je vais dans les quartiers
18:28et je demande au premier gars qui voit,
18:33qu'est-ce que tu sais, on peut avoir un peu de hachis ?
18:35Et il me dit, va à tel bloc ou à tel immeuble.
18:38C'est facile.
18:40C'est facile, c'est très facile.
18:42On vous propose d'autres produits, d'autres drogues ou pas à ce moment-là ?
18:45Pardon ?
18:46Est-ce qu'on vous propose autre chose ?
18:48On ne me propose rien. Si je ne demande pas, on ne me propose rien.
18:51D'accord. Donc on ne vous propose pas d'autres drogues ?
18:54Non. Ah non, non, non.
18:58Vous vous sentez en sécurité quand vous allez l'acheter, ce produit ?
19:02Ah, il faut être carré, il faut faire attention.
19:05Enfin, voilà, il faut faire attention un petit peu,
19:08mais si on fait profil bas, ça se passe bien.
19:11Les gens sont là pour faire aussi leur business, donc voilà.
19:14Et vous entendez quand même ce discours,
19:16alors qu'il n'est pas uniquement celui de Monsieur Taillaud
19:19ou celui de Jean-Michel ou d'autres,
19:21qui est de dire que la faute finalement,
19:26la faute principale au départ, c'est celle de consommer.
19:30S'il n'y a pas de consommateurs, il n'y a pas de trafic, il n'y a pas tout ça.
19:34Alors j'entendais qu'on disait aussi que ça consommait
19:37au niveau politique beaucoup à gauche.
19:39Il faut arrêter de rigoler, ça consomme autant à droite.
19:42Et peut-être bien des choses un peu plus compliquées à droite.
19:45Non, mais bon, il n'y a pas d'étude statistique là-dessus.
19:50La France entière fume. Il ne faut plus se le cacher maintenant.
19:53Et je parle de la fume.
19:55La France entière fume.
19:57C'est un problème ou pas ça, Tristan ?
19:59Pour moi, ce n'est pas un problème.
20:01C'est comme le vin. Je compare le cannabis au vin.
20:05Et en France, on a une culture du vin qui fait qu'on tolère beaucoup de choses,
20:10alors que l'alcool, c'est beaucoup plus.
20:13Une fois qu'on est addict,
20:17Les deux produits sont addictifs, Tristan.
20:20Vous fumez depuis 30 ans.
20:22J'imagine que vous-même...
20:25Vous avez déjà essayé d'arrêter, d'ailleurs.
20:27L'alcool est plus dur que le cannabis.
20:28Vous ne m'en avez pas ça de la tête.
20:30Est-ce que vous avez déjà essayé d'arrêter ?
20:33Non, je n'en ai pas l'envie.
20:35J'ai arrêté de fumer des cigarettes.
20:38Parce que voilà, je fume toujours mon petit pétard tous les soirs
20:41en rentrant du travail.
20:44Franchement, on n'est pas là pour vous juger.
20:46On est là pour écouter et pour entendre votre manière.
20:49Quand je me réveille le matin, je suis bien.
20:52Je suis frais, dispo.
20:53Par contre, bien sûr, je ne fume pas avant d'aller au travail.
20:56Mais comme beaucoup de gens qui boivent une bière en sortant du travail,
21:00moi, je fume mon pétard.
21:03Et vous ne voulez pas être stigmatisé ?
21:06Non, pas du tout.
21:08Je pense que je suis très bien intégré dans la société.
21:10Je travaille depuis 30 ans.
21:11J'ai toujours travaillé.
21:13Je n'ai jamais eu de soucis judiciaires ni rien.
21:16Et je fais mon petit truc.
21:18C'est vrai que c'est embêtant tous les mois
21:21de devoir aller à Vannes ou à Nantes,
21:24pour moi, pour aller chercher son petit truc.
21:27Moi, je préfère avoir mon petit commerce légal
21:30à deux kilomètres de chez moi
21:33et aller acheter quelque chose, un produit de meilleure qualité
21:36et, en plus, contribuer à la réduction de la dette.
21:41On vous a entendu, Tristan.
21:43On avait promis d'aller voir Philomène.
21:45Merci, Tristan.
21:46Merci à vous.
21:47Merci à vous. Bonne journée.
21:48Bonne journée.
21:49On avait promis d'aller voir Philomène.
21:50Philomène, c'est intéressant parce qu'elle habite dans une petite ville.
21:53Enfin, une ville de moins de 10 000 habitants, en tout cas.
21:55Bonjour, Philomène.
21:56Bonjour.
21:57Bonjour, Philomène.
21:58Bonjour, bonjour.
21:59Dans votre petite ville, vous êtes confrontée également à des problèmes de trafic.
22:04Ah oui, bien sûr, bien sûr.
22:06Bien sûr, mais c'est quelque chose de très souvent là.
22:09Oui.
22:10C'est-à-dire ?
22:11C'est-à-dire que ça se passe dans notre petite copropriété.
22:16On est 28.
22:18Dans votre immeuble ?
22:20On est 12 dans mon immeuble et 16 dans l'autre.
22:26Et ça se passe dans le mien.
22:28Vous allez nous expliquer tout cela dans un instant, Philomène.
22:31À tout de suite.
22:33Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
22:3750 centimes la minute.
22:39Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole sur RTL.
22:42Avec Vincent Parizeau et Isabelle Choquet.
22:45Les auditeurs ont la parole et ils écrivent aussi sur les réseaux sociaux.
22:49Victor est avec nous.
22:50Bonjour, Victor.
22:51Bonjour, Isabelle.
22:52Bonjour, Vincent.
22:53Bonjour à tous.
22:54Alors, quels sont les messages que vous avez reçus ?
22:55Que nous avons reçus sur notre application RTL.
22:57Philippe, depuis des décennies, les politiques nous disent qu'il n'y a pas plus de violence qu'avant.
23:01Et bien là, on en a la démonstration.
23:03Sébastien nous dit que si tous les moyens étaient réellement mis en œuvre pour éradiquer le deal de drogue,
23:08le marché de la dope serait anéanti.
23:10Et cela depuis longtemps.
23:12Et puis un habitant d'Angoulême qui souhaite rester anonyme nous dit que sa ville n'est plus sûre
23:16et qu'il voit le trafic grandir quotidiennement.
23:18Ah bah tiens, on en parlera également dans un instant avec un auditeur d'Angers, je crois.
23:23Mais pour l'instant, on est avec Philomène.
23:28On vous retrouve, Philomène.
23:29Vous nous disiez qu'il y a du trafic dans votre immeuble.
23:32Comment vous le savez, d'abord, qu'il y a du trafic dans votre immeuble ?
23:36Moi, je l'ai entendu.
23:39Les gens me parlent.
23:42On se parle.
23:43On est 28 en tout.
23:45Donc on se parle.
23:46Vous voyez des gens aller, venir.
23:48Est-ce que vous sentez l'odeur du cannabis ?
23:51Moi, j'ai 76 ans, monsieur.
23:53Je ne sais pas ce que c'est que le cannabis.
23:56Je suis désolé.
23:57Est-ce que vous sentez une odeur particulière ?
23:59Oui, on m'a dit.
24:01Écoute, ça pue dans l'immeuble quand on rentre.
24:05Et il y a un monsieur, effectivement, qui, de temps en temps,
24:10ouvre la porte en grand pour que...
24:12Mais moi, je ne sais pas l'odeur.
24:14Je ne connais pas l'odeur.
24:16Mais moi, je sais.
24:18Et on a vu...
24:21Moi, j'ai vu une transaction.
24:24Une transaction, ça prend 3 minutes.
24:27Même pas 3 minutes.
24:29Effectivement.
24:30Donc, c'est-à-dire que vous voyez des inconnus
24:32entrer dans votre immeuble.
24:35Absolument.
24:36Casque.
24:37On n'enlève pas son casque.
24:39Ah, ils gardent le casque pour ne pas être identifiés.
24:42Moi, je ne sais pas.
24:44Mais en tous les cas, c'est ce que je voulais vous dire.
24:47Pour lutter contre ce trafic.
24:51Parce que j'ai des petits-enfants, monsieur.
24:53Bien sûr.
24:54On imagine.
24:55Voilà.
24:56Je ne voudrais pas...
24:57Je ne crois pas.
24:58Je ne crois pas qu'ils soient confrontés avec les parents qu'ils ont.
25:02Mais...
25:03Ne serait-ce que s'ils viennent vous voir, effectivement,
25:05ils peuvent être confrontés au trafic.
25:07Ça veut dire quoi ?
25:08Vous avez appelé la police ou pas ?
25:10Alors, je vais vous dire.
25:12Il y a une dame qui habite...
25:15Oui, une habitante de l'immeuble.
25:17Non, juste un petit peu au-dessus.
25:20Elle a prévenu la police municipale,
25:23étant elle-même agent de la police municipale,
25:27employé à la mairie.
25:29Ils lui ont dit...
25:31Elle leur a dit à la police municipale,
25:35vous savez, ce monsieur a des comportements un peu bizarres.
25:39Il me fait voir ses fesses.
25:41Il me fait des doigts d'honneur.
25:43C'est bizarre.
25:45Mais elle suspectait, elle, un trafic.
25:48Et la police municipale lui a répondu.
25:51Oui, mais il faut le prendre sur le fait.
25:53Oui, c'est ça.
25:54Il n'y a pas de flagrant délit.
25:55Comment voulez-vous qu'on prenne quelqu'un sur le fait
26:00qu'on fasse passe à l'intérieur d'un appartement ?
26:04Ça fait partie du phénomène.
26:07Je suis obligé de vous couper la parole, Phidemène,
26:09parce qu'elle doit circuler, cette parole,
26:11entre les auditeurs d'RTL.
26:13Mais on vous souhaite d'abord une bonne journée.
26:16Et puis, on souhaite que ça s'arrange un petit peu
26:19dans votre immeuble, dans votre copropriété.
26:21En ligne aussi avec nous, Evan.
26:23Je crois que vous nous appelez.
26:24Bonjour.
26:25Bonjour.
26:26C'est bien ça, vous êtes d'Angers ?
26:28Voilà, c'est ça, exactement.
26:30On évoquait une ville comme Poitiers.
26:32C'est du même ordre, une ville moyenne,
26:35touchée par le trafic également ?
26:39Touchée par le trafic, mais c'est encore pire.
26:41Maintenant, les trafiquants agissent à ciel ouvert.
26:45C'est-à-dire ?
26:46C'est-à-dire que j'étais en centre-ville, il y a 2-3 semaines,
26:49et j'ai remarqué qu'ils tournaient,
26:52en centre-ville, en voiture,
26:54à 6-7, chacun dans une voiture,
26:57à faire leur petit business.
26:59Comment vous savez que ce sont des trafiquants ?
27:02Il n'y avait pas besoin de faire polytechnique pour voir.
27:05Ils étaient dans leur voiture avec...
27:09C'était un peu des voitures, des grosses cylindrées.
27:14Ils regardaient bizarrement.
27:16Je vois directement, il n'y a pas besoin d'avoir fait plus de 5.
27:20Ils n'étaient pas là pour la douceur en jeu vide ?
27:22Non, non, non.
27:23Il y a un sentiment d'impunité, d'après vous ?
27:26Oui, j'ai l'impression que...
27:28Pourtant, on est à Angers,
27:30une ville qui est normalement bien tenue,
27:32par le maire Béchut.
27:34Mais là, ça finit carrément dans le centre-ville.
27:39C'est très inquiétant.
27:42Ça dérape complètement.
27:44C'est du trafic qui se passe de voiture à voiture ?
27:47Non, non, non.
27:49Je pense qu'ils tournent en centre-ville
27:52pour aplater les clients potentiels.
27:56Il n'y a même plus besoin, comme disait Tristan tout à l'heure,
27:58de se déplacer dans les quartiers maintenant.
28:01Il suffit juste d'aller en centre-ville et on les trouve.
28:03Ou même d'être livré carrément à domicile.
28:07C'est hallucinant.
28:09Qu'est-ce qu'il faut faire, Yohann ?
28:11C'est vrai que le constat, on le dresse tous.
28:14On est assez attirés.
28:16Qu'est-ce qu'il faut faire ?
28:18Moi, je suis pour la tolérance zéro.
28:21J'entendais un député l'autre fois qui disait
28:24« On ne peut pas construire d'autres prisons,
28:26ça engendrerait une hausse d'impôts. »
28:28Mais il y a beaucoup de Français qui aimeraient
28:30qu'il y ait plus de prisons
28:32et que leurs impôts servent à financer.
28:34Moi, je serais pour que mes impôts
28:36servent à financer la construction de prisons.
28:39Voilà, tout simplement.
28:41Un tour de vis.
28:43Un sérieux tour de vis.
28:45Est-ce que vous prenez,
28:47comme Jean-Michel nous le disait,
28:49une très forte amende dès que quelqu'un
28:51est pris en flagrant délit d'usage ?
28:53D'usage de consommation.
28:55Merci, Evan, du côté d'Angers.
28:57Merci à vous tous d'avoir fait le 32-10 sur cette question.
28:59Mais on n'en a pas fini avec vous.
29:01On va sortir les stylos et les copies.
29:04Je me souviens, ça, ça arrivait.
29:06Je voyais encore
29:08le maître ou la maîtresse
29:10qui disait « Bon, rangez,
29:12sortez de vos cartables une feuille
29:14et prenez un stylo. »
29:16Les premières évaluations de CM2, elles ont eu lieu.
29:18On a les résultats. Ils ne sont pas bons.
29:20Pas très brillants, effectivement.
29:22Un élève sur trois, quasiment, qui n'est pas fluide en lecture.
29:24On va en parler dans un instant.
29:34Jusqu'à 14h.
29:36Les auditeurs ont la parole sur RTL.
29:38Avec Vincent Parizeau et Isabelle Chocu.
29:40Je suis intervenue pendant
29:42de très longues années
29:44auprès d'adultes illettrés.
29:46J'ai rattrapé en trois mois
29:48ce qu'on essayait de réculquer
29:50en trois ans
29:52grâce à une méthode globale.
29:54Moi, j'applique une méthode syllabique.
29:56Tant qu'on n'aura pas compris
29:58que le français est une langue syllabique
30:00faite de consonnes et de voyelles,
30:02on conduira les enfants
30:04à l'échec.
30:06C'est tout un dogme que vous remettez
30:08en cause, Odette.
30:10Un dogme apparu, d'ailleurs,
30:12dans les années 70.
30:14Fin des années 60.
30:16Dans les années 70.
30:18On va rappeler Odette.
30:20J'aimerais bien qu'on développe cette question
30:22avec elle dans un instant.
30:24En attendant, on retrouve Nathalie
30:26qui était avec nous pendant quelques secondes.
30:28Bonjour, Nathalie.
30:30Bonjour.
30:32On revient sur ces évaluations
30:34de CM2.
30:36J'en ai une sous les yeux.
30:38Dites-nous, ça nous intéresse.
30:40Un élève de CM2.
30:42CM2, c'est 11 ans.
30:44Vous êtes enseignante.
30:46Ils vont avoir 10 ans.
30:48Vous pouvez juste
30:50nous faire partager
30:52un ou deux éléments ?
30:54Première séquence, un texte
30:56de deux pages.
30:58Une copie, un recto verso
31:00plus une page.
31:02Deux pages et demie, on va dire.
31:04Après, des questions de compréhension.
31:06Ensuite,
31:08dictée de nombres en mathématiques.
31:10Des grands nombres, ça veut dire
31:12avant le million.
31:14Ensuite, on a
31:16des problèmes.
31:18Un problème
31:20où ils trouvent eux-mêmes
31:22l'opération. Ils ont le choix
31:24entre plusieurs réponses.
31:26Un problème où on leur demande
31:28deux ou trois questions.
31:30On leur donne un choix de six réponses.
31:32Il faut qu'ils entourent la bonne réponse.
31:34Qu'est-ce qu'on a d'autre ?
31:36Quatre figures géométriques
31:38proposées avec
31:40un détail de construction.
31:42Il faut qu'ils entourent la bonne figure.
31:44D'accord.
31:46Type polygone ?
31:48Triangle rectangle ?
31:50Je vais vous dire ça tout de suite.
31:52Construis un carré ADCD. Place un point K
31:54au milieu du segment CD. Construis la parallèle.
31:56Ensuite, à quelle figure
31:58correspond ce programme ?
32:00Il faut faire le graphisme ?
32:02Même pas !
32:04Il y a quatre
32:06constructions
32:08géométriques. Il faut dire à quelle construction
32:10correspond le programme qui vient d'être
32:12cité.
32:14Les résultats sont pas bons.
32:16Nathalie, je ne vais pas donner votre âge.
32:1850 ans.
32:20Vous avez pu voir quand même une évolution.
32:22J'ai 50 ans ressenti.
32:24J'ai ressenti 40.
32:26Et ça s'entend à votre voix. La pêche.
32:28Mais est-ce que vous avez vu
32:30constater une évolution sur ces 20
32:32dernières années par exemple ?
32:34Vous voulez dire un changement ?
32:36On prend l'évolution dans quel sens ?
32:38Dans le mauvais sens.
32:40C'était comment avant ?
32:42On est loin du...
32:44Moi, j'ai
32:46un point de vue qui est assez
32:48clair parce que ça fait
32:5021 ans que je suis dans cette école.
32:52J'ai fait avant
32:54un milieu défavorisé.
32:56Là, on n'estime pas que c'est
32:58un milieu défavorisé
33:00dans lequel je travaille.
33:02Là, depuis 20 ans,
33:04je peux comparer.
33:06Il y a 10 ans, je n'avais pas du tout
33:08les mêmes inquiétudes.
33:10Et donc ça s'est dégradé ?
33:12Évidemment.
33:14Les enfants n'ont pas...
33:16T'as la base de tout.
33:18Ce qu'on constate, c'est le manque
33:20de vocabulaire, le manque
33:22de maîtrise de la langue.
33:24Forcément, ça se retrouve partout.
33:26Pourquoi, Nathalie ?
33:28Est-ce que vous avez une explication,
33:30Nathalie ?
33:32Les parents n'ont pas changé.
33:34Si.
33:36Notre carte scolaire
33:38n'est plus la même qu'il y a 10 ans.
33:40Et pourtant, on est dans le même quartier.
33:42En quoi ils ont changé,
33:44les parents ?
33:46Oui, il y a beaucoup
33:48de parents démissionnaires.
33:50Il y a des parents qui laissent leurs
33:52enfants pour qu'on les éduque.
33:54Qu'on leur apprenne à dire bonjour, au revoir,
33:56faire leur lacet, respecter.
33:58Bonjour, au revoir, merci.
34:00Ce n'est pas le travail
34:02de l'école, ça.
34:04Ils confondent l'éducation avec l'enseignement.
34:06Comme nous a dit notre inspectrice
34:08l'année dernière, vous n'êtes pas au service
34:10des parents. Vous êtes au service
34:12de l'enseignement.
34:14De l'enseignement de leurs enfants.
34:16On n'est pas à la poste. Ce n'est pas l'éducation nationale.
34:18Ce n'est pas un service.
34:20Je vais me faire l'avocat du diable un petit peu, Nathalie.
34:22Vous vous dites que les parents sont démissionnaires.
34:24Les parents disent que les profs ne sont pas au niveau.
34:26Quand je
34:28convoque
34:30deux parents avant les vacances,
34:32suite justement à ces évaluations,
34:34je vais donner un exemple concret,
34:36deux enfants qui ont
34:3812 et 15% de réussite.
34:40Mélangeons
34:42l'anglais et le français.
34:44Ça ne fait pas
34:46beaucoup.
34:48Effectivement.
34:50Un sur deux, il y a le papa
34:52de la petite en question
34:54qui me dit, vous savez,
34:56elle vient du Mali, elle n'a jamais été
34:58scolarisée.
35:00Elle arrivait en CM1, elle n'avait jamais été scolarisée.
35:02Il me dit, écoutez, c'est vous
35:04la maîtresse, vous êtes la professionnelle.
35:06Je vous fais confiance. Si elle doit avoir
35:08un parcours, ce que je lui ai proposé,
35:10elle ne va pas pouvoir
35:12suivre un 6e banal.
35:14Elle va être paumée, la petite.
35:18Ça me fait mal au cœur.
35:20Si je m'en foutais,
35:22je passerais en 6e, de toute façon, ils passeront tous en 6e.
35:26Donc là, on va faire un dossier
35:28et on va essayer de lui trouver une solution,
35:30qu'elle aille dans une structure avec des petits effectifs
35:32et auquel cas elle pourrait
35:34rattraper un collège banal.
35:36Mais de l'autre côté,
35:38je reçois un autre parent qui me dit
35:40non, non, non, mais moi, mon fils,
35:42il va juste se concentrer.
35:44Écoutez, il n'y a pas de problème.
35:46Juste une petite question avant de marquer
35:48une pause. Tout à l'heure, on s'interrogeait.
35:50Est-ce qu'il faut que le passage en 6e
35:52soit systématique ? Vous nous avez dit
35:54de toute façon, ils passeront tous en 6e.
35:56Ça, c'est un problème ou pas ?
35:58Ça, on le voit avant, mais même avant.
36:00Mais il faut faire redoubler du CM2 à la 6e,
36:02parce que le niveau n'est pas là.
36:04Il y en a qui sont efficaces et d'autres non,
36:06pas du tout.
36:08Mais c'est avant le CM2.
36:10C'est avant qu'ils se rendent occupés.
36:12C'est la maternelle, j'ai envie de dire.
36:14On va y venir avec d'autres enseignants
36:16et d'autres parents. Merci beaucoup de votre témoignage,
36:18Nathalie. Très riche.
36:20On accueille très rapidement, Sophie.
36:22Oui, bonjour.
36:24Bonjour à tous. Bonjour, Sophie.
36:26On va vous prendre juste après la pause.
36:28Je crois que vous aussi, vous avez un petit garçon
36:30qui a quelques difficultés
36:32en lecture. On vous en parle tout de suite après ça.
36:46On parle du niveau des élèves
36:48de CM2 apparus à la lumière
36:50des premières évaluations,
36:52qui ne sont pas très bonnes, notamment
36:54en français, où il apparaît
36:56qu'un peu plus de la moitié des élèves
36:58ont du mal à lire un texte simple
37:00à voix haute.
37:02Et donc, on est avec Sophie.
37:04Bonjour.
37:06Bonjour, Sophie.
37:08Vous-même, vous avez un petit garçon
37:10de 6 ans. Alors, ça veut dire qu'il est quoi ?
37:12En CP, CE1 ?
37:14Il est en CE1.
37:16Il déchiffre difficilement.
37:18L'année dernière,
37:20j'ai interpellé l'enseignante plusieurs fois
37:22en demandant, mais
37:24ça serait quand même bien de prévoir un redoublement.
37:26Oh là là ! Qu'on m'a répondu
37:28que ce n'est pas possible.
37:30Pas de redoublement. Mon collègue Gérard
37:32sera là l'année prochaine.
37:34Or, on est en CE1.
37:36La lecture est toujours difficile.
37:38Donc,
37:40il décroche par rapport au groupe.
37:42C'est un enfant qui
37:44perd toute confiance en lui.
37:46Il se sent moins capable que les autres.
37:48Le rapport à la lecture,
37:50ça lui génère de l'anxiété.
37:52Et j'ai peur
37:54qu'il décroche.
37:56Et on voit vraiment le décalage avec le groupe.
37:586 ans en CE1,
38:00c'est jeune pour être en CE1 ?
38:02Il a 7 ans.
38:04Je comprends mieux.
38:06Vous aimeriez
38:08qu'il redouble en vérité ?
38:10Bien sûr. C'est la base.
38:12C'est la base.
38:14C'est un enfant qui s'exprime très bien
38:16à l'oral. Il a un langage
38:18riche, élaboré.
38:20Il n'y a pas de problème. Je ne suis pas parent.
38:22Donc, on ne peut pas m'accuser
38:24d'être parent. Je ne suis pas enseignante.
38:26Moi, je suis travailleuse sociale.
38:28Je m'occupe de cet enfant
38:30sur 365 jours.
38:36Donc, vous n'êtes pas sa maman ?
38:38Je ne suis pas sa maman.
38:40Je suis comme, mais pas sa maman.
38:44Est-ce qu'il perd en confiance
38:46ce petit garçon ?
38:48Bien sûr, parce qu'il voit bien que les autres
38:50sont à l'aise dans tout ce qui est
38:52lecture. Et lui,
38:54le temps qu'il commence sa phrase,
38:56les autres sont déjà à la fin.
38:58Est-ce que vous arrivez
39:00à identifier d'où ça vient, ce problème
39:02en lecture ?
39:04Vous ou quelqu'un d'autre, d'ailleurs.
39:06Je pense qu'il faudra
39:08que je lui apprenne une autre méthode.
39:10La méthode style la vie.
39:12Parce qu'on a Odette qui est en ligne avec nous.
39:14Je suis d'accord avec Odette.
39:16Je suis là. Vous entendez ce que dit Sophie ?
39:18Une autre méthode.
39:20Je suis d'accord avec elle.
39:22On n'enseigne plus la méthode syllabique.
39:24On apprend les enfants maintenant
39:26à deviner des mots.
39:28Vous l'avez enseignée, la méthode syllabique,
39:30à des enfants en difficulté ?
39:32Non. Je l'ai enseignée
39:34à des adultes dits illettrés.
39:36Qui sont
39:38à peu près dans la même situation.
39:40Il ne faut pas utiliser tout à fait le même vocabulaire.
39:42Mais j'ai eu
39:44affaire à des adultes
39:46qui étaient dans une structure dont je tairai le nom.
39:48Des adultes auxquels
39:50on faisait dessiner des mots.
39:52Dessiner des mots.
39:54Je me suis trouvée par exemple
39:56avec une apprenante qui s'appelait
39:58Latifa qui avait un très beau cahier
40:00plein de mots. Et quand je lui ai dit
40:02d'écrire Fatima, elle n'a pas su.
40:04Il ne faut pas faire dessiner des mots.
40:06Il faut présenter aux enfants
40:08un alphabet.
40:10Leur dire que...
40:12Le B-A-B.
40:14Le bon vieux B-A-B.
40:16J'ai l'impression Audette
40:18que j'entends un débat
40:20des années 70 entre la méthode globale
40:22et la méthode syllabique.
40:24Je suis un dinosaure.
40:26Ça a été une erreur fondamentale ?
40:28Ça a été une erreur fondamentale.
40:30Moi je le dis
40:32en tant qu'enseignante
40:34de la scénographie et du secrétariat
40:36pendant 40 ans.
40:38Or si il y a un domaine où on manie les mots,
40:40c'est bien celui-ci. Et la scénographie
40:42c'est basé sur la syllabation.
40:44Ce qu'il faut avec nos enfants,
40:46c'est leur apprendre qu'un son
40:48c'est une consonne. D'ailleurs
40:50consonne ça veut dire qui sonne avec.
40:52La consonne elle sonne avec une voyelle.
40:54La voyelle elle chante.
40:56Il faut marier la consonne
40:58qui est un peu muette avec une voyelle
41:00qui sonne.
41:02Qu'est-ce que vous pourriez conseiller à Sophie
41:04avec ce petit garçon de 6 ans
41:06qui a du mal ?
41:08Qu'est-ce qu'on peut faire pour l'aider ce petit garçon ?
41:10Eh bien moi
41:12je ne peux pas faire de
41:14publicité pour ma méthode.
41:16J'ai édité une méthode
41:18qui s'adresse aux adultes.
41:20Commencer par ce qu'on appelle les syllabes simples.
41:22Lui faire écrire des mots
41:24comme cinéma, garage,
41:26patate,
41:28potager.
41:30Et surtout qu'il est capable
41:32de trouver des mots comme ça.
41:34Après on passe à des mots comme porte
41:36où il y a un R qui
41:38suit la voyelle.
41:40Et ce n'est pas un problème si parallèlement à l'école, l'enfant va suivre
41:42la méthode globale ? Il ne va pas se mélanger ?
41:44Je ne pense pas que ce soit un problème.
41:46Ça ne peut que l'aider.
41:48Et le conseil que je peux donner
41:50surtout c'est ne pas
41:52essayer de lui faire lire des mots
41:54où il y a un son nasal.
41:56Comme un, oin,
41:58yant. Ça c'est vraiment
42:00la menthe. C'est très très difficile.
42:02Si on a avant
42:04assemblé une consonne et des voyelles
42:06simples.
42:08Les sons simples
42:10qui ne sont pas des sons de nasalité.
42:12Ça passe tout seul. La nasalité,
42:14il faut la faire après.
42:16Merci Odette.
42:18Là vous nous proposez une solution
42:20et vous voulez revenir à la méthode
42:22syllabique. On va reparler quand même
42:24de l'origine
42:26de cette baisse de niveau.
42:28Avec François qui nous a appelé
42:30au 3210. Bonjour François.
42:32Bonjour à vous.
42:34Bonjour. Alors vous, vous êtes
42:36enseignant à la retraite ?
42:38Oui, je suis enseignant à la retraite.
42:40J'ai commencé à enseigner
42:42si j'avais l'école normale, j'étais normalien.
42:44En 76.
42:46Alors en 76,
42:48première classe, CP.
42:50Et comment vous expliquez la baisse
42:52de niveau qu'on constate actuellement ?
42:54Je vais expliquer parce que je me souviens
42:56de mes années scolaires
42:58étant élève en primaire.
43:00Déjà en primaire, moi j'avais
43:0230 heures par semaine.
43:045 jours. Lundi, mardi, mercredi,
43:06congé le jeudi, vendredi
43:08et samedi toute la journée. 30 heures.
43:10Donc déjà maintenant il y en a 4 de moins.
43:12Deuxièmement, il y a
43:14toutes les matières à côté.
43:16Moi je me souviens qu'on faisait
43:18énormément
43:20de calculs, pas encore mathématiques,
43:22calculs et français.
43:24Alors qu'aujourd'hui on a rajouté d'autres matières ?
43:26Alors aujourd'hui on a rajouté par exemple
43:28de l'anglais. Moi j'ai
43:30commencé l'anglais en 6ème.
43:34Oui c'est ça, je l'ai commencé.
43:36Maintenant on fait l'informatique.
43:38On travaille sur les ordinateurs.
43:40Voilà, on a oublié un petit
43:42peu les deux matières fondamentales
43:44qui sont les français et les maths.
43:46En durée.
43:48En plus on est obligé, comme on vous l'a
43:50dit tout à l'heure, à leur apprendre
43:52comment il faut manger,
43:54comment il faut respecter le voisin.
43:56Alors que nous, moi je me
43:58rappelle, après la récré, l'après-midi,
44:00le maître arrivait
44:02bled.
44:04Numéro, numéro, numéro, numéro.
44:06Je sais pas si vous avez
44:08connu le bled.
44:10Le bled.
44:12Le bled.
44:14Je vois qu'on a les mêmes bases.
44:20En tout cas, effectivement, on a compris ce que vous vouliez nous dire.
44:22Vous, en tant qu'enseignant, enseignant
44:24à la retraite, à savoir que les élèves
44:26...
44:28Il faudrait revenir aux fondamentaux, c'est ça que nous dit François.
44:30Peut-être faire un peu moins d'anglais, un peu moins
44:32d'informatique et plus
44:34de français et de maths. C'est dit.
44:36On aura l'occasion d'y revenir parce que c'est un sujet récurrent
44:38évidemment dans cette émission.
44:40Merci Isabelle. Merci à vous Vincent.
44:42Vous savez que tout à l'heure il y a l'heure du crime.
44:44Oui, Jean-Alphonse Richard, dans deux minutes.
44:46Aujourd'hui, le barbe bleue de Montreuil.
44:48Oulah, quelle affaire.
44:50Albert Pell, horloger, faux médecin
44:52mais vrai empoisonneur.
44:54L'homme qui a tué en total sept femmes assassinées
44:56plus de vingt ans avant Landru.
44:58Il fait ainsi son entrée dans la chronique criminelle.
45:00Ce sera l'heure du crime.
45:02Après les infos de 14h.
45:04Belle après-midi.