Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui 30/10/2024, il revient sur la suspension d'un partenariat de Sciences Po Strasbourg avec une université israélienneavec une université israélienne.
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00:00Je vous l'ai donné il y a une grosse demi-heure, Sciences Po Strasbourg qui suspend un partenariat avec une université israélienne,
00:08l'université Reichmann de Tel Aviv, l'IEP de Strasbourg regrette ses positions profondément bellicistes et déduées de toute perspective humaniste au regard de la guerre en cours à Gaza.
00:21C'est en tout cas l'opinion donc des membres du conseil d'administration. On est en ligne avec Mathéo, bonjour.
00:27Bonjour.
00:28Vous êtes étudiant à Lille, qu'est-ce que vous pensez de cette décision du conseil d'administration de l'IEP de Strasbourg ?
00:37Écoutez, je ne suis pas étonné par cette décision, on l'a bien vu depuis le 7 octobre 2023, l'ambiance et l'état d'esprit dans les universités vis-à-vis des questions de ce conflit-là sont assez difficiles
00:52et donc ça reflète assez bien à la fois à Strasbourg, parce qu'à l'anniversaire du 7 octobre, vous aviez des militants d'extrême-gauche qui avaient bloqué l'université et qui avaient violenté des militants de droite,
01:04mais aussi de Sciences Po en général, où l'administration notamment de l'IEP de Paris se met à mal avec les militants d'extrême-gauche et les militants pro-palestiniens
01:20en les laissant notamment faire des minutes de silence ou manifester au milieu de Sciences Po Paris sur les causes élevées.
01:27Et ça, ça vous scandalise ? Vous êtes vous-même représentant de l'Uni, qui est un syndicat d'étudiants...
01:33Responsable.
01:34Responsable et classé à droite.
01:36Exactement. Je ne suis pas étonné, mais je trouve ça inadmissible, parce qu'Israël est quand même classé 9e pays dans le monde pour ses universités, pour la qualité de ses universités,
01:52et donc priver des étudiants à la fois français comme israéliens de pouvoir étudier et faire un échange avec ces deux universités-là est totalement inadmissible,
02:02surtout que c'est une décision purement idéologique et absolument pas objective, donc je trouve ça totalement inadmissible.
02:08En même temps, vous ne comprenez pas que certains puissent être choqués par, on va dire, le mot ne va pas vous plaire, mais la disproportion de la réponse israélienne sur Gaza ?
02:20Je ne suis pas sûr qu'il faille regarder objectivement les universités et le travail qu'on peut avoir avec certaines universités dans le monde par les conflits ou des décisions gouvernementales.
02:34Ce sont deux choses bien distinctes et ce n'est pas les étudiants israéliens qui décident de bombarder Gaza ou du moins de continuer ce conflit-là.
02:46Je pense qu'il ne faut pas voir les différents contrats qu'on peut avoir avec d'autres universités en fonction de ce que le gouvernement national peut réaliser.
02:56Finalement, c'est l'Institut d'études politiques Liopède-Strasbourg qui se punit lui-même ?
03:01En quelque sorte, oui. Ils punissent avant tout les étudiants, comme je l'ai dit. Les universités israéliennes sont de très bonne qualité, ils sont classés 9e dans le monde.
03:11Donc c'est dommage de supprimer des contrats comme ça et des potentiels échanges d'étudiants juste par idéologie sur ce conflit israélo-palestinien.
03:23Et vous, vous êtes étudiant en quoi, sans indiscrétion ?
03:25En sciences politiques.
03:27À Lille ?
03:28À Lille.
03:29Bon ben ça secoue aussi pas mal à Liopède-Lille.
03:32Alors ça secoue aussi, mais on n'est pas à supprimer des contrats avec d'autres universités encore.
03:40Mais ça ne saurait tarder parce que les universités sont un peu soumises de plus en plus, les administrations se soumettent de plus en plus à ces militants d'extrême-gauche pro-palestiniens.
03:50Donc ça ne saurait tarder.
03:52Et ils sont très très présents à Liopède-Lille, je crois ?
03:56Ils sont extrêmement présents, il y a des tentatives de blocage très souvent, tant sur l'IEP de Lille, sur l'école supérieure de journalisme, que sur les différentes universités, différents campus de Lille.
04:08Donc ils sont extrêmement présents, avec une administration qui fait un petit peu comme elle peut, mais ils sont extrêmement nombreux, ils ont une capacité de mobilisation très importante.
04:16Donc c'est pour ça que certaines administrations, et Strasbourg en est l'exemple parfait aujourd'hui, se soumettent par peur à ces militants-là.
04:23En même temps, que des instituts d'études politiques fassent de la politique, ce n'est pas complètement surprenant ?
04:30Je ne suis pas sûr qu'on puisse dire que ce qu'ils font actuellement, c'est faire de la politique, parce qu'il y a toujours une part d'objectivité lorsqu'on fait de la politique.
04:40Et là, l'administration ne leur demande pas vraiment, leur rôle n'est pas de faire de la politique, c'est de permettre à des étudiants, français comme étrangers, d'apprendre et d'étudier.
04:52Ce que je veux dire par faire de la politique, c'est prendre des positions, écrire des tracts, organiser des manifestations, on l'a fait à notre époque également, sur d'autres sujets.
05:05Je suis bien d'accord avec vous, mais c'est plus le rôle des étudiants qui sont au sein de ces UEP de faire cette politique, de manifester, de tracter,
05:12plutôt qu'à l'administration qui, au final, prise des étudiants qui voulaient peut-être faire des formations très précises qu'on retrouve seulement dans cette université-là.
05:20Alors d'ailleurs, c'est étonnant ce vote, parce que c'est les dernières nouvelles d'Alsace qui révèlent l'affaire.
05:25La décision a été adoptée par 12 voix contre 7, il y a eu deux abstentions et 12 administrateurs qui n'ont pas pris part au vote,
05:36ce qui signifie qu'ils étaient quand même un peu gênés aux entournures et pas très courageux.
05:42Exactement, ça témoigne encore une fois que ce n'est pas une décision de la majorité de ce conseil d'administration-là,
05:51mais c'est seulement une minorité qui a décidé d'imposer cette motion-là à l'ensemble de l'UPE de Strasbourg,
05:58et donc qui prive des dizaines de milliers d'étudiants, ce qui est bien malheureux.
06:02Merci beaucoup Mathéo, étudiants, représentants de l'Uni, à l'Institut du politique de l'Île, merci d'avoir réagi sur ce qui se passait à Strasbourg.
06:11Vous avez été étudiant vous aussi jadis, non ?
06:14Jadis ?
06:15Dites-moi oui, c'était ma question, allez-y !
06:17À l'UPE de Strasbourg, j'ai fait une partie de mes études là-bas, donc je connais bien, je connais ce que je...
06:22Vous avez un peu le sang alsacien ?
06:24Voilà, la choucroute coule dans mes veines.
06:27Vous êtes une belle flamine-cuche !
06:31C'est la première fois qu'on me traite de flamine-cuche, très honnêtement je ne sais pas comment le prendre,
06:35mais je vais réfléchir pendant le réclame.
06:38On se revoit tout de suite avec Olivier Lagarde de 11h à 13h sur Europe.