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Franz-Olivier Giesbert, journaliste, écrivain et auteur de "Histoire intime de la Ve République" Tome 3 Tragédie française aux éditions Gallimard, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la visite d’Etat au Maroc du président Emmanuel Macron entourée de nombreux ministres et accompagné d’une surprenante délégation, des trois jours de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires, de la condamnation de Nicolas Bedos et du procès de Gérard Depardieu.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Franz-Olivier Giesbert, journaliste, écrivain et auteur de "Histoire intime de la Ve République" Tome 3 Tragédie française aux éditions Gallimard, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la visite d’Etat au Maroc du président Emmanuel Macron entourée de nombreux ministres et accompagné d’une surprenante délégation, des trois jours de carence pour les arrêts maladie des fonctionnaires, de la condamnation de Nicolas Bedos et du procès de Gérard Depardieu.
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NewsTranscription
00:00Bonjour François-Olivier Gisbert, bonjour Sonia Mabouk, merci de votre présence, c'est votre grande interview sur ce
00:12news européen éditorialiste écrivain, vous êtes l'auteur notamment de la trilogie à succès sur
00:18l'histoire intime de la Ve République, une histoire forcément ponctuée par des voyages
00:22présidentiels, c'est le cas en ce moment, du voyage au Maroc du président Emmanuel Macron
00:27entouré de nombreux ministres accompagnés d'une surprenante délégation, je vous ferai réagir à
00:32une présence en particulier dans quelques instants, mais tout d'abord les enjeux François-Olivier
00:36Gisbert, une moisson de contrat, est-ce que c'est aussi l'occasion, ce genre de déplacement, de faire
00:41avancer les choses notamment, par exemple sur le sujet de l'immigration, les fameuses QTF,
00:45Bruno Rotailleau y tient particulièrement. Oui enfin il y a autre chose aussi, il était temps
00:49de rétablir des relations normales avec le Maroc, depuis qu'il est arrivé, Emmanuel Macron faisait
00:54comme s'il n'y avait qu'un seul pays dans le Maghreb, en gros c'est l'Algérie. Bon, il n'avait pas
00:59compris une chose absolument fondamentale, c'est que les dirigeants algériens ont besoin de la
01:03France, ils ont besoin de la France comme bouc émissaire pour expliquer que c'est à cause de la
01:06France que l'Algérie en est là, malgré son gaz, malgré son pétrole, l'Algérie n'est pas en très
01:13bon état économiquement et donc c'est normal aussi de s'intéresser à ce pays qui a toujours été,
01:20enfin jusqu'à présent tous les dirigeants politiques français, tous les présidents, ils ont toujours fait
01:24en sorte d'entretenir des relations avec les deux. Le Maroc existe, le Maroc est un grand pays, c'est
01:29comme 37 millions d'habitants, c'est une richesse nationale par habitant qui n'est pas loin de celle
01:33de l'Algérie, c'est à 5 000 dollars, vous voyez, ils sont pas loin de l'Algérie et par habitant c'est
01:39pas beaucoup mais c'est un pays pauvre, mais c'est un pays qui travaille, c'est un pays qui innove, c'est
01:44un pays qui invente, enfin il a découvert que le Maroc existait. Il suffit d'une visite, d'un
01:50déplacement pour oublier l'humeur, la glaciation de cette période et tout cela, oui ?
01:57Mais attendez, ça fait 7 ans, 7 ans sans relation pratiquement, tout ça parce que quand il est
02:03arrivé, il a cru qu'il allait pouvoir, comment dire, effacer des dizaines d'années d'histoire
02:10entre la France et l'Algérie, non mais c'était complètement infantile et il faut bien voir que
02:16c'est un pays qui compte, c'est un pays important avec des dirigeants politiques, je pense notamment
02:21à cette dynastie incroyable entre Mohamed V, Mohamed VI maintenant et puis Hassan II qui était
02:27un personnage fascinant, moi je l'ai rencontré souvent. Vous avez bien connu, bien sûr. Oui, bien sûr, et qui était,
02:32comment dire, qui avait une culture folle, enfin ce sont des grands personnages. Il est temps
02:37d'y aller, évidemment, parce que le Maroc, comment dire, c'est une partie de la France et vous parliez
02:42justement de l'immigration. Hassan II, d'ailleurs, il n'y avait pas de tabou à parler de ce sujet-là.
02:48Est-ce que c'est l'occasion d'une telle visite ? Le ministre de l'Intérieur devrait vouloir faire
02:53avancer ses pions, mettre sur le devant de la scène les fameuses OQTF. Est-ce qu'un tel voyage
02:58peut permettre de faire avancer les choses ? Je ne crois pas, ça ne se passe pas pendant les voyages, mais les voyages en tout cas, c'est
03:03important parce que ça veut dire, voilà, c'est fini. Cette espèce de bouderie absurde, enfin du fait de
03:09la France. Du fait de la France, parce que je pense qu'on a maltraité le Maroc, je le pense profondément.
03:14Et d'ailleurs, il y a beaucoup de grands... Je pense par exemple qu'Arben Jelloun, le romancier, a écrit des
03:20papiers très sévères sur la politique de Macron à l'égard du Maroc. Ce n'était pas normal.
03:24Une délégation importante, France Olivier Gisbert, et une présence étonnante, celle de Yacine Balatar,
03:29qui n'a pas été annoncée au départ, en tous les cas dans la première mouture de la délégation
03:33française. Yacine Balatar, je le rappelle à nos auditeurs et téléspectateurs, a été condamnée
03:37pour menace de mort. Il avait déclaré aussi qu'il n'était pas Charlie, qu'il n'était pas Nice, après les attentats.
03:42Proche du CCIF, dissous depuis par Gérald Darmanin. C'est celui-là même aussi qu'Emmanuel Macron avait
03:49reçu quelques jours avant la fameuse marche contre l'antisémitisme et qu'il lui aurait justement
03:54déconseillé d'y aller. Comment vous réagissez à une telle présence ? Comment vous l'expliquez ?
03:59Ecoutez, ça ne m'étonne pas. C'est du Macron, tout simplement. Vous savez, je le dis ça avec tout le respect que je dois à sa fonction.
04:05Il me fait penser toujours à ces conducteurs de voitures en état d'ébriété qu'on voit sur les routes,
04:10vous savez, qui donnent des grands coups de volant à droite, puis après des grands coups de volant à gauche,
04:13qui pilent, qui réaccélèrent, etc. C'est, comment dire, quelqu'un qui n'a pas de continuité.
04:20C'est quelqu'un qui n'a pas de colonne vertébrale, on l'a souvent dit, mais qui, en plus, travaille un peu dans le discontinu.
04:26C'est comme ça, comme ça. Et voilà, on en arrive là. C'est-à-dire, mais ça, c'est quoi ? C'est de la com ?
04:31C'est pour faire parler de lui. Enfin, c'est absurde. Ce n'est pas un comportement d'homme d'État.
04:36Un homme d'État ne doit pas faire ça. Vous voyez ce que je veux dire ? Après, je ne veux pas parler du cas de M. Benatar
04:43ou des autres, d'ailleurs, parce qu'il y a d'autres invités aussi qui sont étranges, mais...
04:47C'est-à-dire que c'est la sphère d'influence, semble-t-il, du président de la République.
04:50On rappelle que lui, en particulier, avait été nommé au conseil présidentiel des villes.
04:55Ah non, vous croyez que c'est juste de la communication ?
04:57Je crois qu'il n'a pas de sphère d'influence, parce qu'il sait toujours le jour. Il ne sait pas où il va.
05:00Et c'est pour ça qu'il a abîmé la France, parce que c'est quelqu'un qui n'a pas de ligne, il n'a pas de continuité.
05:06Il faudrait qu'il s'achète un corpus idéologique sur Internet, vous voyez, pour avoir un minimum de conviction.
05:11On voit très bien, c'est l'absence de conviction. Ça, c'est la preuve qu'il n'y a zéro conviction.
05:16Parce que demain, ça va être autre chose, et ce n'est pas grave, et il s'en fout.
05:19Et il recommence parce qu'il est dans la com, ça fera parler, ça fait le buzz. Tout ça est absurde.
05:25Ça fait parler, ça peut blesser, ça peut avoir des conséquences très importantes
05:28quand il s'agit, évidemment, de propos sur la scène internationale.
05:31Les mots d'Emmanuel Macron ne passent toujours pas.
05:34Nous avons un reportage ce matin, notamment sur CNews, de franco-israéliens
05:38qui disent, pour certains, François-Olivier Gisbert, que Emmanuel Macron n'est même plus leur président.
05:44Les mots, quand même, sont forts, ils ont un sens. Comment vous analysez cela ?
05:48C'est encore cette stratégie sans GPS ?
05:51Je crois que c'est une absence totale de stratégie. Vous savez, gouverner, De Gaulle disait ça, c'est être dur.
05:57Je crois que gouverner, aussi, c'est savoir à peu près où l'on va, même si c'est difficile par les temps qui courent.
06:02Et lui, il n'est pas du tout là-dedans. Il est au jour le jour.
06:04Quand on parle de court-termisme, oui, c'est au jour le jour, et c'est une opération de com après une opération de com.
06:10Donc on peut passer d'une coalition contre le Hamas, aujourd'hui, à ne même plus parler du Hezbollah dans une phrase pour dénoncer un terroriste.
06:18C'est fou, bien sûr, et puis là, on se couche devant le premier ministre, peut-être sur l'influence du Qatar,
06:24parce que vous savez, l'endettement de la France, parce que c'est quand même monsieur 1000 milliards d'endettement,
06:29plus de 1000 milliards, 1200 milliards d'endettement, Emmanuel Macron.
06:33Oui, oui, mais il y a eu de l'endettement.
06:35Il y a eu une situation qui dure depuis des années, oui.
06:37Oui, enfin, cette situation, excusez-moi, il n'a rien arrangé.
06:39Et il faut parler de l'endettement, c'est très intéressant, d'ailleurs, parce que c'est pas très bon pour notre indépendance et notre souveraineté.
06:47Je vous ai interrompu, c'est-à-dire ? On est dépendants ? On a été dépoussés de notre souveraineté ?
06:51Le Qatar, quand il est accueilli, quand même l'émir du Qatar, on a l'impression que c'est le patron de la France.
06:55Et puis, s'il vous plaît, on ouvre les portes, tapis rouges, etc.
06:59Parce que le Qatar est un de nos créanciers.
07:03Vous savez, quand on emprunte, on a des créanciers.
07:07Ces créanciers, ils ont un peu de pouvoir, toujours, et c'est normal.
07:09C'est très malsain.
07:11Et je trouve, d'ailleurs, cette attitude par rapport au Hezbollah est très malsaine.
07:15Parce que le Hezbollah, il suffit de...
07:19Macron, on se dit souvent, je veux dire, il n'a pas lu de livres, il n'a pas de culture politique.
07:23Enfin, le Liban, les Libanais, quand on connaît les Libanais,
07:27quand on vit avec les Libanais, les Libanais n'aiment pas le Hezbollah.
07:31Enfin, en majorité, sauf quand ils sont chiites, pro-iranien, mais ils sont rarement chiites, pro-iranien.
07:35Il y en a quelques-uns, oui, un petit tiers du pays, mais c'est pas...
07:39Comment dire ? Le Liban... Et le Hezbollah, c'est pas la même chose.
07:43Pourtant, Emmanuel Macron a souvent affiché sa proximité,
07:47voire une forme de... Comment dire ?
07:51Presque d'amour, si j'ose dire, pour ce pays, par rapport à la France.
07:55Il a raison, mais il ne le connaît pas. Parce que quand il attaque la classe politique libanaise en disant qu'ils sont tous pourris,
07:59il sait pas que c'est le Hezbollah qui dirige tout au Liban depuis des années.
08:03D'ailleurs, à l'occasion de cette crise, on voit très bien que la classe politique libanaise,
08:07à travers son Premier ministre, essaie de reprendre un peu la main,
08:11respecte la célèbre résolution 1701 de l'ONU,
08:15qui demande le désarmement du Hezbollah et qui part de son dépôt iranien.
08:19Il n'aura rien à faire au Liban.
08:21On a vu la situation internationale, en tout cas la voix de la France.
08:25On est passé par la situation migratoire, la situation financière.
08:27Quelle diagnostic alors faites-vous du pays, François-Olivier Gisbert ?
08:31Hier, à votre place, pour cette grande interview, Philippe de Villiers avait dit que le pronostic
08:35vital de la France était engagé, et puis il dénonce la responsabilité des politiques.
08:39Il évoque une Assemblée nationale qui fut une annexe, dit-il,
08:43de l'Académie française, avec Degnaud, Perfit, ça vous parle, Giscard,
08:47et puis aujourd'hui, dit-il, c'est l'annexe de la fabrique des crétins numériques.
08:51Il a raison.
08:53Oui, je ne dirai pas ça de toute l'Assemblée nationale,
08:55mais il y a quand même une partie de l'Assemblée nationale,
08:57vous voyez ce que je veux dire ?
08:58Il parlait d'extra-gauche, oui.
08:59C'est la ZADA, c'est quand même...
09:01Voilà, c'est très étrange.
09:03On se demande...
09:05Enfin, ça ne ressemble plus à une démocratie normale.
09:08Bon, je pense qu'il ne faut pas s'habituer.
09:10Je pense que, d'abord, je pense que la France n'est pas fichue.
09:12De loin, il y a énormément de problèmes.
09:15Il y a des problèmes à régler qui ne sont pas réglés.
09:17Parce que l'histoire de l'immigration, c'est toujours le même sujet.
09:20Moi, je cite toujours ces chiffres, parce que je pense qu'il faut les citer,
09:23il faut que les Français le sachent.
09:25L'immigration, c'est 326 954 premiers titres de séjour l'an dernier.
09:30Vous rajoutez 167 956 demandes d'asile.
09:34Et vous rajoutez également 30 000 sans-papiers qui sont régularisés.
09:38C'était la loi Valls.
09:39Ça fait 524 000.
09:41Et j'ai appris, comme tout le monde, par an...
09:44Enfin, par an, en 2023.
09:46Et j'ai appris qu'il y avait peut-être entre 600 000 et 900 000 clandestins.
09:50Vous rajoutez ça, vous arrivez à 600 000, 700 000, peut-être.
09:54C'est-à-dire l'équivalent d'une agglomération comme Toulouse,
09:56comme Bordeaux, comme Nantes,
09:58qui arrive comme ça sur la France, et il n'y a pas de préparation, il n'y a rien.
10:01Étonnez-vous que ça ne marche pas.
10:03On a besoin d'immigration.
10:04Évidemment, il suffit d'aller dans les restaurants
10:07et de regarder ce qui se passe dans les cuisines.
10:09Ce n'était pas le cas il y a quelques années.
10:11Mais aujourd'hui, il y a toute une partie de notre milieu économique
10:16qui a besoin d'immigration.
10:17Mais qu'est-ce que vous dites ?
10:18Immigration est une chance ou un problème ?
10:22Vous avez vu la différence entre Didier Michaud et Bruno Retailleau ?
10:25Non, mais Retailleau a raison.
10:28C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'immigration de masse,
10:30évidemment que ce n'est pas une chance.
10:32L'immigration, c'est une chance quand elle est contrôlée,
10:34quand elle est choisie, quand il y a un travail.
10:37Et là, c'est quoi ?
10:38C'est-à-dire qu'on reçoit, on accueille,
10:40on ouvre des centres d'hébergement.
10:42Tout ça est complètement absurde.
10:44Là, on retrouve, si vous voulez, le côté...
10:46Comment dire ?
10:48Pas de stratégie d'Emmanuel Macron.
10:51Et de son ministre de l'Intérieur, oui.
10:53Est-ce qu'il y a un volontarisme aujourd'hui que vous reconnaissez ?
10:55Oui, évidemment.
10:56C'est notre école aussi, parce qu'il y a de la culture.
10:59C'est un gouvernement avec un Premier ministre
11:01et un président de la République.
11:02Il y a une culture, il y a de l'histoire.
11:04Enfin, bref, il y a une réflexion.
11:06Et puis, il y a, comment dire, une ligne.
11:09Une ligne ? Il n'y en a qu'une seule ?
11:11Mais non, mais il y a une ligne.
11:13La différence entre l'Intérieur et la justice,
11:15François-Louis Gisbert, vous avez écrit sur...
11:17Oui, c'est une autre ligne, mais bon...
11:19Combien de lignes, combien de divisions, Emmanuel Macron ?
11:21Après, c'est normal aussi.
11:22C'est-à-dire qu'il y a toujours, comment dire,
11:24une sorte de débat entre le ministère de l'Intérieur
11:26et le ministère de la Justice.
11:27Franchement, c'est normal, et c'est bon
11:29du point de vue démocratique.
11:30Moi, je trouve que c'est...
11:31Après, simplement, c'est que de temps en temps,
11:33le ministre de l'Intérieur peut avoir le dernier mot.
11:36Autre sujet, François-Louis Gisbert.
11:38Quand même, un mot sur le budget, c'est très important.
11:42L'utilisation du 49-3 est-elle inévitable ?
11:44Est-ce que, pour vous, c'est un outil contre la démocratie ?
11:47Ou alors, pas du tout ?
11:48Il fait partie de la Constitution,
11:49et puis le Premier ministre finira par l'utiliser.
11:51Je pense que c'est un outil contre les ganaches
11:54qui ont multiplié des amendements débiles.
11:57Comment dire ?
11:58Vous savez, les crédits d'impôts
12:00pour les propriétaires de chiens et de chats,
12:02parce que les croquettes ont augmenté,
12:03enfin, ce genre de choses.
12:04Alors, on est dans la démagogie la plus basse,
12:07et l'Assemblée nationale a donné une très mauvaise image.
12:10Et je pense que le gouvernement,
12:12aujourd'hui, quand il va faire le 49-3,
12:14ce ne sont pas des cas d'infrastructures rapides,
12:16comme pouvaient l'être ceux de Mme Borne.
12:18Ce sont des 49-3, là,
12:20je pense que les Français se diront,
12:22enfin, oui, bien sûr...
12:23Il était temps.
12:24Il était temps.
12:25Parce que c'est vrai qu'on a l'impression
12:28que ces députés ne lisent pas les journaux,
12:32ne sont pas au courant
12:33de la situation économique de la France,
12:35qui est grave.
12:36Je le disais tout à l'heure,
12:37et Mme Macron, il a abîmé le pays.
12:39Et on parle de politique étrangère,
12:41et j'espère qu'il ne s'en mêlera pas trop
12:43et qu'il fera attention dans les prochaines années,
12:47parce qu'il y a encore deux ans et demi à tirer,
12:49parce que, justement, il n'y a pas de ligne.
12:52Et il faut essayer de retrouver une ligne.
12:54Vous savez, la ligne, par exemple, de la France
12:57au Proche-Orient,
12:58l'espèce de politique qui, finalement,
13:01on voit très bien une continuité de De Gaulle,
13:03Amitéran, Achirac, Giscard, tout ça,
13:05c'était, comment dire,
13:06une espèce de position d'équilibre
13:08sur le Proche-Orient.
13:09On l'a perdue.
13:10On l'a perdue parce que c'est bancal,
13:11parce que c'est un coup à droite, un coup à gauche,
13:13on ne comprend plus rien.
13:14Je voulais vous faire réagir,
13:15François-Olivier Gisbert,
13:16sur la condamnation du réalisateur
13:18que vous connaissez bien.
13:19Vous avez travaillé avec lui,
13:20vous avez été d'ailleurs l'un des premiers,
13:21je crois, à Nicolas Bedos,
13:23à le mettre en scène dans une émission.
13:26Il a été condamné en première instance,
13:27je le précise,
13:28à un an de prison,
13:29dont six mois fermes pour des faits
13:30d'agressions sexuelles.
13:31De l'avis de certains,
13:32cette condamnation tranche,
13:34avec la faiblesse,
13:35d'autres verdicts pour des crimes
13:36et des délits,
13:37disent-ils, bien plus graves.
13:38Comment vous avez réagi ?
13:39De l'avis de certains, vous savez très bien...
13:40Du pictorialisme, certains...
13:42Non, mais c'est évident
13:44que là, on a voulu faire un exemple.
13:46Les juges se sont payés,
13:48Nicolas Bedos,
13:49bien oui, évidemment,
13:50pour faire un exemple,
13:51puisque c'est quand même
13:52une condamnation très violente
13:53pour quelqu'un qui est accusé
13:55d'avoir commis des gestes déplacés,
13:57ce qu'il nie d'ailleurs,
13:59mais qui nie pas, en revanche,
14:02qu'il était en état d'hybridité.
14:03Bon, simplement,
14:04la condamnation est extrêmement lourde
14:07et là, si vous voulez,
14:08l'idée que les juges,
14:09aujourd'hui,
14:10mais de toute façon,
14:11ils ont perdu la tête,
14:12ces juges-là,
14:13qui sont là pour faire des exemples,
14:15mais où est-ce qu'on est ?
14:16Les juges, ils sont là
14:17pour juger en droit.
14:19Qu'est-ce que vous répondez ?
14:20C'est important, le droit.
14:21François Bujet,
14:22à ceux qui disent,
14:23mais une telle condamnation
14:24peut faire oeuvre de pédagogie
14:26sur ces sujets-là.
14:27Mais tu parles, enfin, écoutez.
14:28Enfin, le type qui a traîné
14:32un policier à Nantes
14:34dans un refus d'obtempérer,
14:36d'ailleurs, c'était un mineur,
14:39bon, il a fait quoi ?
14:40Il avait 35 heures
14:41de travaux d'intérêt général,
14:43c'est-à-dire, de toute façon,
14:44il ne s'est pas présenté
14:45parce que, vous savez,
14:46quand vous vous êtes condamné
14:47à une peine de travail
14:49de travaux d'intérêt général,
14:51vous savez que vous ne la ferez pas.
14:52Vous ne la ferez pas
14:53parce que c'est comme ça,
14:54parce que c'est...
14:55Donc, il a été jugé
14:56pour ce qu'il est,
14:57pas pour ce qu'il a fait.
14:58Totalement, bien sûr.
14:59Mais là, on a vraiment...
15:00C'est une dérive totale de la justice.
15:02On assiste depuis, quand même,
15:04un certain nombre d'années
15:05à une dérive...
15:06Mais c'est aussi la faute,
15:07la faiblesse du pouvoir politique,
15:09vous savez,
15:10la nature horreur du vide,
15:12la politique aussi.
15:13Et si la politique...
15:14Comment dire ?
15:15Quand la politique s'affaisse,
15:16c'est un peu le cas quand même
15:17depuis des années,
15:18il y a d'autres pouvoirs
15:19qui s'installent.
15:20Le Conseil constitutionnel aussi.
15:22Enfin, le Conseil constitutionnel
15:23est plus politisé
15:24qu'il ne l'a jamais été,
15:25ce qui n'est pas normal.
15:26Donc, tout ça fait partie
15:27d'un affaissement.
15:28On verra ce qu'il en sera
15:29pour Gérard Depardieu.
15:30On sait que le procès a été reporté
15:31pour mars 2025.
15:32Il nie également les faits
15:34qui lui sont reprochés
15:35d'agressions sexuelles.
15:37Là encore, vous dites...
15:39Alors, attendez.
15:40Une fois que j'ai dit ça,
15:41je critique,
15:42mais j'ai toujours confiance
15:44dans la justice.
15:45Bon, il y a une partie
15:46de la justice
15:47qui est très politisée,
15:48c'est évident.
15:49Il suffit de regarder, d'ailleurs,
15:51comment dire,
15:52sur les intentions de vote,
15:53les études qui ont pu être faites.
15:54Enfin, bon,
15:55il y a beaucoup, là,
15:56de halefistes.
15:57Mais il y a aussi
15:58des juges qui jugent en droit.
16:00Dieu merci.
16:01Et même, il y en a encore beaucoup.
16:02Il faut les saluer.
16:03Merci, François-Olivier Gisbert.
16:04Et on les aime.
16:05Bien sûr.
16:06Voilà pour la déclaration.
16:07Bonne journée et à bientôt.
16:08Merci à vous.