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##SOYEZ_LIBRES-2024-10-29##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Jean-François Ackilly, bonjour. — Bonjour, Jean-Jacques.
00:06— Françoise de Gaulle vous écoute avec attention.
00:08— Alors, oui. — Ça fait combien de temps que vous vous êtes rencontrées, vous deux ?
00:11— Professionnellement, 30 ans. — 30 ans !
00:13— Vous avez travaillé ensemble... — En refondation d'une ligue dissoute.
00:17— Oui, ici, sur Sud Radio. Nous réunissons tous les talents sur Sud Radio.
00:23— Vous savez qu'on a dirigé ensemble un grand service politique d'une grande radio.
00:26Et 93, 31 ans que je te supporte. Horrible. — Oui, c'est horrible.
00:30— Bon, Jean-François, si nous parlions de la visite d'État d'Emmanuel Macron...
00:33— Oui, qui n'est pas en vacances, hein, au Maroc.
00:35— Qui n'est pas en vacances au Maroc. Moi, j'y étais la semaine dernière.
00:38J'étais à Rabat, justement. Ça tombe bien... Enfin non, ça n'a aucun rapport.
00:42— On se demande bien, oui.
00:44— Le président de la République se déplace au Maroc avec une délégation XXL.
00:49Il faut dire que l'enjeu est de taille, la réconciliation avec le royaume shérifien
00:53avec lequel la France était en froid, problème de visa, signature de contrat.
00:58Nous avons bien besoin, question du Sahara occidental, quitte à tourner le dos à l'Algérie voisine.
01:02Oui, le président de la République a signé beaucoup de contrats déjà
01:06et tourne le dos à l'Algérie voisine. C'est clair.
01:09— Absolument. Alors l'Élysée a donné le chiffre. Hier, il était connu par avant.
01:13C'est 10 milliards déjà signés. — Déjà. Premier jour.
01:16— 10 milliards. On en cherche 60 en ce moment pour remplir les caisses de l'État.
01:19Là, c'est 10 qui vont rentrer bientôt. Ce sont des accords long terme.
01:22— Ça va pas rentrer dans les caisses de l'État, quand même, ces 10 milliards.
01:25— Non. Vous avez le prolongement du TG marocain qui irait de Kenitra.
01:28Alors c'est près de Rabat jusqu'à Marrakech. C'est un gros chantier, parce qu'il n'y a pas seulement les rames.
01:34Il faut toute l'ingénierie, toute la structure. Alors les Français sont dessus.
01:38Il y a de l'hydrogène vert. Il y a de l'investissement aussi.
01:42Il y a des plateformes d'échange entre les Marocains et les Français.
01:45Bref, c'est une sorte de gros attirail qui arrive avec Emmanuel Macron, qui draine quand même...
01:51On parle beaucoup des personnalités qui sont autour de lui.
01:54Oui, des arts, des spectacles, etc. Mais c'est surtout ce qui compte.
01:57C'est les patrons français. Ils sont une quarantaine à tous les groupes.
02:01Jean-Jacques, vous avez LVMH, Veolia, Orange, Engie, Alstom, Total Energy, CMA, CGM.
02:06C'est un petit morceau de France qui s'est déplacé à Rabat pour saigner ses fameux contrats.
02:1310 milliards, c'est important. Et vous avez effectivement l'autre aspect des choses, plus politique,
02:18puisqu'il y a 9 ministres, dont Bruno Retailleau, pour les histoires d'OQTF.
02:22Souvenez-vous, il y a eu le meurtre de Philippine récemment qui a émis la France.
02:26Bref, c'est le président qui sort le grand jeu, je dirais, à la recherche du temps perdu.
02:30Oui, à la recherche du temps perdu. D'autres contrats seront signés aujourd'hui.
02:33Au-delà, il y a aussi deux prix Goncourt.
02:37Il y a les acteurs Darmon Debbouze, le réalisateur Toledano, Jack Lang,
02:42le président de l'Institut du Monde arabe, Yassine Belattar, dont on se demande ce qu'il fait là, d'ailleurs.
02:46Mais enfin bon, ça c'est autre chose. Le président a sorti le grand jeu,
02:52à la recherche du temps perdu. Vous avez raison.
02:55Mais il a dû au préalable annoncer la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
03:03— Oui, alors ça, là, nous étions en retard, la France, là-dessus. Les Américains l'ont fait, l'Allemagne l'a fait,
03:08l'Italie aussi et tant d'autres pays. Et il fallait... De toute façon, c'était l'un ou l'autre.
03:13On avait un problème avec l'Algérie et le Maroc. Il n'y a rien qui marchait avec les deux.
03:17Donc tant qu'à faire, autant choisir celui qui nous aime bien.
03:20— Cette fois, Emmanuel Macron a décidé, enfin.
03:22— Oui, il a choisi Mohamed VI parce que nous avons une relation historique avec le Maroc,
03:26plutôt apaisée depuis si longtemps. L'Algérie, c'est plus compliqué, y compris depuis les accords d'Evian.
03:31Donc il a choisi le Maroc. Emmanuel Macron, il a envoyé ce courrier.
03:34C'était le 30 juillet pour dire reconnaissance du Sahara occidental.
03:37Alors je précise, c'est quand même un bout de terre qui est grand comme la moitié de la France.
03:41— Le Maroc et la Mauritanie. — Oui. Et que le Maroc revendique.
03:44C'est une ancienne colonie espagnole, 1975. Ça date pas d'hier.
03:47Et que l'Algérie revendique via le franc polisario, vieille histoire.
03:51Et les Algériens, du coup, sont très fâchés contre eux.
03:54— Mais il est-ce grave qu'on soit fâchés avec un pays qui nous déteste ?
03:58— Alors le président... Non, c'est pas grave. — Je pose la question.
04:01— Bon, tant qu'à... Il faut faire des choix. Il n'y a pas de « et » en même temps dans cette histoire.
04:04Faites le choix. Non, c'est pas grave. Vous avez le président algérien.
04:08qui a dit « J'irai pas à Canossa ». Grosso modo, il veut pas venir en France. Il nous tourne le dos.
04:12Il fait de la politique intérieure aussi. Il y a une espèce de désamour depuis la guerre d'Algérie.
04:16On va pas refaire ça ce matin. On n'a plus le temps.
04:18Donc Macron a décidé de pas jouer sur tous les tableaux. Il a fait un choix.
04:21Il a fait le choix de l'efficacité, de l'amitié. C'est le Maroc.
04:24— Est-ce que c'est le retour du président à l'international après le désastre de la dissolution ?
04:29— Oui, absolument. Vous savez ce qu'il dit à Michel Barnier, qui s'est fait donc opérer...
04:33Enfin du moins qui a été hospitalisé ce week-end. Il lui dit, Macron, en substance,
04:37« Au fait, l'international, c'est chez moi. C'est pas chez toi. C'est pas un domaine partagé ».
04:41Donc il est en surplomb. Il est en train de reprendre des plumes, notre président de la République,
04:46avec cette histoire. Vous savez qu'il est le doyen des chefs d'État occidentaux, le jeune Macron,
04:50toujours. C'est l'un des plus anciens, voire le plus ancien en exercice chef d'État occidentaux,
04:55y compris États-Unis, Canada. — Oui, chef de gouvernement.
04:58— Oui, absolument. Oui. Enfin un dirigeant. — Oui, dirigeant.
05:01— Or dictateur, on va dire. — Or dictateur.
05:03— Non mais c'est vrai, bien sûr. Mais ça tend, c'est énorme.
05:05— Ça, je sais que dans l'opinion publique, les enquêtes le disent, il y a une attente
05:09qui est adressée à Macron, à Emmanuel Macron, qu'il assure sa place à l'étranger. On lui demande ça,
05:14en fait. Peu importe ce qui s'est passé à l'intérieur. Il n'est pas aimé pour... Il est très critiqué
05:17pour cette année du président. — Je comprends. Je comprends.
05:19— Et c'est peut-être sa planche de salut pour les 3 années qui viennent.
05:22— Oui. Alors vous savez, tous les seconds quinquennats ou tous les seconds mandats
05:27sont déroulés toujours de la même manière. On a vu François Mitterrand partir au bout du monde.
05:32On a vu Jacques Chirac... « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ».
05:36Bon, Emmanuel Macron, il met ses pas dans les pas classiques d'un président
05:40qui ne sait souvent pas quoi faire de son deuxième mandat. C'est ça, le véritable sujet.
05:44Mitterrand a connu cet obstacle. Chirac... — Il sait qu'il ne sera pas réélu,
05:47qu'il ne se représentera pas. — C'est très compliqué. Donc il est là.
05:50Après, moi, je suis d'accord avec ce que dit Jean-François sur le Maroc.
05:53Nous n'avons pas tant de vrais amis que ça au monde. Et nous avons les Marocois.
05:57Là où je ne suis pas d'accord avec vous, mon cher ami, c'est que nous connaissons tous Emmanuel Macron
06:02et que nous savons tous qu'il est impossible qu'Emmanuel Macron ne tombe pas du côté où il penche,
06:06c'est-à-dire qu'à un moment donné, le « A » en même temps va revenir.
06:09Je vous fiche mon billet que les 10 milliards, c'est magnifique, l'appui de contrats.
06:13Il y a notamment Rodolphe Saadé, le patron de CMACGM. Mais il est évident qu'Emmanuel Macron le sait parfaitement.
06:22On ne pourra pas rester non plus sur une fâcherie avec l'Algérie. Vous savez, on en parle comme ça autour de la table.
06:27J'ai beaucoup d'amis marocains. Nous aussi, parce que nous avons besoin du gaz algérien,
06:33parce que nous avons besoin absolument d'avoir des accords véritablement...
06:40— Mais l'Algérie a besoin de nous aussi. C'est un moyen de faire pression sur l'Algérie.
06:44— Je termine, Jean-François. Je voulais juste dire que je pense que dans quelques temps,
06:48nous aurons un double salto arrière, pas sur la reconnaissance évidemment du Sahara occidental,
06:54mais nous aurons un geste fort. C'est évident d'Emmanuel Macron. Nous ne pouvons pas nous fâcher non plus avec l'Algérie.
07:00Moi, je vous dis juste... On en parle tranquillement, là, du Sahara occidental.
07:04Quand vous discutez... Vous connaissez très bien le Maroc. Et vous aussi, Jean-François.
07:07Commencer à discuter avec un Algérien marocain, c'est hystérisant. C'est comme pour ou contre la corrida en France.
07:14Non mais c'est complètement... Il y a des familles qui peuvent se fâcher pour la question du Sahara.
07:18— C'est une bonne méthode aussi de serrer la main à l'un pour faire pression sur l'autre.
07:22C'est plutôt que d'être fâché avec les deux. Enfin à un moment donné, il faut avancer.
07:25— Non mais moi, je suis d'accord avec vous. Je pense que c'était terrible que nous soyons dans cette fâcherie du Maroc.
07:29Je dis juste que connaissant Emmanuel Macron, nous savons qu'à un moment donné, il reviendra sur soi en même temps.
07:35— Bien. Nous verrons. 8 h 19. Restez avec nous. — Ah bah oui.
07:39— Restez avec nous. Nous allons voir ce que nous raconte Benjamin Inglès dans quelques instants.
07:43Il est 8 h 19. Si vous voulez réagir, c'est pas compliqué sur Sud Radio. 0826 300 300.

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