Jean-François Achilli : "La réforme des retraites est une malédiction !"

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Il est 8h14, merci d'être avec nous, nous sommes avec Jean-François Ackilly.

00:09Jean-François, vous avez envie de nous parler de la situation internationale...

00:16...internationale, de la situation nationale ?

00:19Ben oui, parce que je parle tellement d'internationale,

00:22entre l'Ukraine, la Russie, l'Algérie, etc.

00:26Nous parlions de l'Algérie tout à l'heure avec Françoise,

00:29que nous allons revenir au national avec vous,

00:31et au fameux débat sur la retraite.

00:34La retraite à 62 ans, les propos de François Bayrou.

00:37Vous avez entendu Ludepay qui dit,

00:40« Je terminais la conclave, terminé, 62 ans pour nous, non non non non,

00:44il faut au moins 64 et peut-être même plus ! »

00:47Peut-être même plus.

00:49Alors, la menace de censure du gouvernement est donc de retour.

00:52Oui, et cette réforme des retraites, c'est une malédiction.

00:57Il y a de quoi faire tomber 5 ou 6 gouvernements dans les prochaines années.

01:01C'est une prédiction signée Michel Rocard, 1991.

01:06C'était son livre blanc, question déjà explosive à l'époque.

01:10Il a écrit autre chose, l'ancien Premier ministre de François Mitterrand,

01:13« L'âge du départ à la retraite se constate plus qu'il ne se décrète ».

01:18Il avait tout dit, il était prémoniteur de bout en bout,

01:21alors 34 ans plus tard, on en est toujours au même point,

01:24c'est le non NON de François Bayrou, Dimanche sur France Inter.

01:28Non au retour aux 62 ans, pas question de revenir en arrière,

01:31dans le contexte dans lequel on est tranché, le Premier ministre, celui d'aujourd'hui.

01:35Et depuis, c'est le feu, les syndicats parlent de trahison,

01:38ils réclament des comptes.

01:39Non, pas tous, la CGT, pour l'instant, c'est ce qui a été reçu aujourd'hui.

01:42Mais le conclave, il a quand même du plomb dans l'aile.

01:44Le conclave, il a du plomb dans l'aile, oui, ça c'est sûr.

01:46Et puis dans l'interview, Dominica, le bel Premier ministre,

01:49il piétine le dialogue social, tout en expliquant avec conviction

01:53qu'il faut associer les partenaires sociaux,

01:55qui sont trop souvent écartés depuis des années, et en même temps.

01:58C'est ce qu'il vient de faire lui-même, de piétiner,

02:01en disant, vous avez la main, attention, pas de retour en arrière.

02:04Il y en a un qui a mis du plomb dans l'aile au conclave, c'est Edouard Philippe aussi.

02:08Dimanche, dans son discours, vous l'avez remarqué.

02:11Mais, attention, peut-être que l'opinion publique a évolué

02:14sur la question de l'âge de départ à la retraite.

02:17Ça, je ne sais pas.

02:19Bon, François Bayrou, ne vient-il pas de réactiver la machine à censurer ?

02:24Alors, tout seul, comme un grand, le parti socialiste, on va voir,

02:27qui n'exclut pas de voter, ça a été dit, ça est là, une éventuelle censure.

02:30Jérôme Gatch va nous dire !

02:31Ce qu'il va nous dire, le porte-parole, il est là, tout à l'heure.

02:33Le Rassemblement national, il ressort la menace,

02:35mais quand ? Jusqu'à où est la fenêtre de tir ? Personne ne sait.

02:38Le Rassemblement national, pardon, je vous coupe toujours,

02:40est très embêté, parce que sa position, retour à 62, à 60 ans,

02:45ne tient plus aujourd'hui, dans l'opinion publique.

02:48L'électorat de droite est très divisé, là-dessus.

02:51Alors, ce qu'il y a, c'est que François Bayrou,

02:53vous l'aviez dit, payé Edouard Philippe, dimanche.

02:56Edouard Philippe qui avait dit que le conclave n'avait plus d'objet,

02:59qu'il fallait avancer sur le réarmement.

03:01Bayrou, donc, se fabrique même des ennemis au sein de la Macronie.

03:05On va attendre ce qui va se passer tout à l'heure,

03:07aux questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale.

03:09Ce sera l'épreuve du feu.

03:10Ah, ça va boxer, là, je pense.

03:12Le réarmement, c'est l'épreuve du feu.

03:13Est-ce que François Bayrou s'est-il mis dans cette situation ?

03:16Et pourquoi maintenant ?

03:17Alors, pourquoi maintenant ?

03:18Parce que le contexte dont il a parlé,

03:19c'est celui de la guerre en Ukraine, des conséquences en Europe.

03:22Les 100 milliards à trouver, 100 milliards pour le réarmement,

03:25c'est la volonté d'Emmanuel Macron.

03:27Alors que les caisses sont désespérément vides,

03:30et qu'il faut sauver à terme le système des retraites.

03:32Je rappelle le chiffre de la mission flash de la Cour des comptes,

03:35déficit 15 milliards en 2035,

03:3830 milliards en 2045.

03:40Il y a aussi la pression, Jean-Jacques,

03:42c'est celle du Président de la République,

03:44qui a pris la main de façon très dynamique sur la scène internationale,

03:47qui estime que ça ne va pas assez vite.

03:49Il n'est pas content, Macron, il faut que ça aille plus vite.

03:51Il n'a plus que deux ans pour agir.

03:53Le temps n'est plus au conciliabule.

03:55Il y a cette réforme ratée.

03:57Elle est ratée, cette réforme.

03:58Dans la discussion, elle est sans fin.

04:00Elle aura traversé, pollué les deux quinquennats d'Emmanuel Macron.

04:04La pression du temps qui court, de la dette colossale du pays,

04:06la pression de l'inertie politique.

04:08François Bayrou est dans le dur.

04:11François Bayrou est dans le dur.

04:13Oui, il est dans le dur, d'abord sur la fenêtre de tir.

04:15Vous savez que tout groupe dépose une motion quand il veut, au nom du 49.2.

04:20Donc oui, je suis d'accord absolument avec ce qu'a dit Jean-François.

04:23Il a réarmé la machine à censure.

04:27Il est impossible, vous savez, à un moment donné,

04:29la parole d'un Premier ministre, ça devrait avoir du poids.

04:32Vous ne pouvez pas, pour éviter la censure,

04:35promettre, promettre, droit dans les yeux,

04:37que vous allez avoir un conclave,

04:39et d'abord définir déjà les règles du conclave.

04:41C'était déjà ça il y a trois semaines,

04:43où ça commençait à grincer,

04:45et ensuite vous expliquez que,

04:46quelles que soient les conclusions, ça sera comme ça.

04:48Le conclave, c'était pour faire venir le Parti Socialiste.

04:50Non, mais c'est ce que j'explique.

04:51C'est-à-dire que ce n'est pas assez une négociation.

04:53Pour éviter la censure.

04:54Mais c'est ce que je viens de dire à l'instant.

04:56Donc la réalité n'est pas là.

04:57La réalité, ce n'est pas que pour...

05:00On ne peut pas raisonner comme ça, Jean-François.

05:02On ne peut pas dire que c'est pour faire plaisir au Parti Socialiste.

05:04C'est pour éviter la censure,

05:06mais parce que ça devait déboucher sur quelque chose.

05:08La question des retraites n'est pas que la question des retraites.

05:11C'est une question philosophique,

05:13et Michel Rocard l'avait très bien expliqué.

05:15Donc, François Bayrou, en plus de ça...

05:17Oui, Frédéric Michel Rocard, c'était il y a 35 ans.

05:19Mais à chaque fois, c'est toujours le problème.

05:2095...

05:21Ça a évolué quand même.

05:22Le monde a évolué.

05:23Mais Juppé saute sur les retraites en 95.

05:25Oui, non mais d'accord.

05:25Mais le monde a évolué.

05:26Peut-être que l'opinion publique a évolué, François.

05:28Moi, je ne crois pas du tout que l'opinion publique a évalué.

05:30Non, parce que je pense que les Français...

05:31Vous savez, il y a une chose profonde en France,

05:33c'est la soif folle d'égalité.

05:35La retraite, ça touche ça.

05:38Et donc, voilà, moi, je pense que...

05:39Enfin, il n'y a pas un pays d'Europe

05:41qui baisse l'âge de départ à la retraite.

05:43Écoutez, on ne va pas recommencer avec...

05:44On s'en fout des pays extérieurs.

05:45On n'est pas obligés d'aller...

05:46Non, on n'est pas obligés d'aller vers le moins 10 ans, Jean-Jacques.

05:49On peut aussi considérer qu'on peut faire

05:51du rehaussement social au niveau de l'Europe.

05:53Peut-être que c'est le moins 10 ans aussi.

05:54Rappelez-vous, nous citions, il n'y a pas si longtemps,

05:57puisque Emmanuel Macron s'est, on va dire,

05:59s'est épanché là-dessus, le Danemark à 67 ans,

06:02qui réfléchit depuis des années à 70 même.

06:05Oui, bien sûr, et puis vous avez la réforme complètement ratée.

06:08Vous avez l'approbrissement rien des Allemagnes.

06:10Vous avez l'approbrissement...

06:11Parce qu'en France, ce n'est pas l'approbrissement.

06:12Mais ce n'est pas ce que je vous explique.

06:14Écoutez, on ne va pas refaire le débat des retraites.

06:16Je vous dis juste que...

06:17Je vous dis, simplement,

06:19est-ce que l'opinion publique n'est pas en train de bouger

06:21sur la question des retraites ?

06:22Nous allons attendre.

06:23C'est une vraie question.

06:24C'est une vraie question.

06:25On aura rapidement la réponse.

06:28Je vous dis juste qu'à partir du moment où vous vous mettez trop tard,

06:30moi, je vois bien ce qui se passe en Italie.

06:3267-68 ans, les gens ne peuvent plus bosser.

06:35Ils partent en faisant une croix sur la moitié de leurs indemnités.

06:38Et ils sont après obligés...

06:39Donc, un peu de capitalisation.

06:40Ils sont obligés de cumuler des boulots.

06:42De cumuler de nouveaux boulots.

06:44Donc, il y a un peu de capitalisation.

06:45Et puis, il y a un corollaire avec le report de l'âge

06:48ou l'âge de départ, peu importe.

06:49C'est le travail des seniors dans ce pays.

06:51Oui, ça, c'est évident, Jean-François.

06:53Vous passez 50 ans.

06:55Vous êtes destiné à la poubelle du monde du travail.

06:59Les seniors, c'est un vrai sujet.

07:0245 ans, ça commence.

07:03Ça commence plus tôt.

07:04Il est quelle heure ?

07:058h21.

07:06On est tous d'accord, en fait.

07:07Le débat est engagé à nouveau.

07:09D'ailleurs, on va l'avoir, ce débat.

07:12Qu'est-ce que vous en pensez ?

07:130,826, 300, 300.

07:15Jérôme Guedj sera avec nous tout à l'heure.

07:18Porte-parole du Parti Socialiste.

07:19Est-ce que le PS a évolué sur la question ?

07:21Oui ou non.

07:22Il est 8h21.

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