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Toujours trop peu de femmes dans les filières scientifiques et techniques ? L’association Elles Bougent publie une étude en partenariat avec OpininWay pour lutter contre les biais qui éloignent toujours de nombreuses jeunes filles de leurs aspirations professionnelles

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00:00Générique
00:12Fenêtre sur l'emploi, on termine sur la place des femmes ou des jeunes femmes dans les écoles d'ingénieurs et dans les carrières scientifiques.
00:20Trop genré, trop d'hommes et il faut évidemment pousser à ce que ces jeunes filles commencent la carrière scientifique.
00:26Et on en parle avec vous Valérie Brussaux, ravie de vous accueillir. Vous êtes présidente de Elle Bouge.
00:32Je précise par ailleurs que c'est une activité complémentaire. Vous êtes ingénieur, ingénieur arts et métiers, responsable R&D chez un équipementier automobile.
00:41Vous êtes en première ligne évidemment sur tous ces sujets. Qu'est-ce qui se passe ?
00:45Même si j'ai le sentiment que les choses ont un peu bougé, il reste trop peu de femmes encore dans les filières scientifiques. Comment vous l'expliquez d'abord ?
00:53Alors aujourd'hui il reste effectivement trop peu de femmes dans les carrières scientifiques.
00:57Et c'est ce que met en évidence la dernière enquête que nous venons de mener avec Elle Bouge et Opinion Way.
01:04Enquête où il y a eu 6000 répondantes, près de 4000 femmes en poste dans les secteurs scientifiques en entreprise et 2000 étudiantes.
01:1430% de ces femmes connaissant Elle Bouge. Donc en fait on est sur une vraie enquête qui montre l'état de la société.
01:21Et aujourd'hui qu'est-ce qui se passe ? Il se passe que 82% des femmes aujourd'hui disent avoir été confrontées à des stéréotypes de genre durant leurs études.
01:33Mais ça veut dire qu'on démarre bien avant l'entrée en école d'ingénieur ? C'est dès le collège ?
01:37C'est ça, c'est dès le collège voire plutôt dès l'école primaire. Donc qu'est-ce qu'on fait avec Elle Bouge ?
01:43Elle Bouge c'est une association qui a été créée il y a une vingtaine d'années et qui vise à faire découvrir aux filles les métiers de la tech, de la techno,
01:52de manière à susciter des vocations et faire en sorte qu'elles embrassent ces carrières d'ingénieurs ou de techniciennes et elles rejoignent l'industrie où actuellement il n'y a que 30% de femmes.
02:04Stéréotypes de genre, 44% selon le sondage Opinion Way ont entendu qu'elles étaient les femmes, donc moins compétentes que les garçons en mathématiques.
02:12Il faut faire tomber les clichés, les filles sont très brillantes en math aussi.
02:16Les filles sont tout à fait brillantes en math, voire plus brillantes qu'en math par contre, elles doivent faire face à un syndrome qui est le syndrome de l'imposteur.
02:27Ce syndrome de l'imposteur c'est quoi ? C'est un phénomène psychologique qui fait que des personnes, bien que compétentes, doutent d'elles-mêmes et n'osent pas et doutent de leur capacité et de leur succès.
02:39Ce syndrome de l'imposteur, pour les filles en science, il est augmenté par deux facteurs.
02:46Le premier facteur, c'est un manque de représentation de rôle féminin, il y a 24% par exemple de femmes dans les écoles d'ingénieurs.
02:56Mais c'est aussi le modèle que renvoie la société et des stéréotypes de genre qui perdurent dès le plus jeune âge, dès les prescripteurs d'orientation par exemple.
03:05On dit que la bosse des maths, elle est faite plutôt pour les garçons. Oui j'ai connu ce phénomène, moi je suis d'une génération où il y avait de l'ordre de 5% de filles dans les écoles d'ingénieurs.
03:19Aujourd'hui elles sont 24% et effectivement ces stéréotypes de genre, les prescripteurs d'orientation, que sont les parents, les amis et tout le ciel, mais aussi les enseignants.
03:30Ils ne font pas obliger le personnel enseignant puisqu'aujourd'hui il est démontré que, sans le vouloir évidemment, les professeurs ne vont pas enseigner la physique ou les maths de la même manière aux petites filles et aux petits garçons.
03:44C'est pour ça qu'avec Elle Bouge, nous intervenons dès la primaire, dès le CE2, où on vient parler dans la classe, on vient déconstruire ces stéréotypes, on apprend à la classe qu'il n'y a pas de métier de fille, il n'y a pas de métier de garçon.
03:58Il y a des métiers tout courts de manière à encourager les petites filles à aller chercher le potentiel en maths et en physique.
04:04– Valérie, vous nous dites un truc qui est une bombe, vous dites qu'on n'enseigne pas de la même manière, c'est-à-dire qu'il y a une sorte de biais inconscient ?
04:09– Il y a un biais inconscient, stéréotype de genre et c'est pour cela d'ailleurs que, fort des résultats de cette enquête, Elle Bouge fait 4 recommandations.
04:20La première recommandation pour le personnel enseignant, de manière à mettre une formation dès le cursus élémentaire ou une formation au cours de la vie des enseignants,
04:30de manière à les sensibiliser à ces stéréotypes de genre et faire en sorte qu'ils aient une éducation beaucoup plus inclusive.
04:37La deuxième mesure s'adresse au gouvernement, faire une journée nationale autour des stéréotypes, de manière à sensibiliser tous les prescripteurs d'orientation.
04:46La troisième, c'est pour les écoles d'ingénieurs, de manière à favoriser le nombre de filles et de garçons qui entrent dans les écoles d'ingénieurs.
04:54– Un numerus clausus ?
04:55– Un numerus clausus, à l'instar de ce qui se fait sur la loi…
04:58– Pour ne pas dire quota ?
04:59– Pour ne pas dire quota.
05:01Et le dernier, à l'attention des entreprises, on parle de formation obligatoire à la sécurité, nous demandons une formation obligatoire au genre,
05:10à la responsabilité sociale d'entreprise, à tous les niveaux de l'entreprise, de manière à ce que celle-ci soit plus inclusive.
05:16Et d'ailleurs pour l'entreprise, il y a un vrai enjeu d'efficacité collective, puisqu'il y a des études autour du management inclusif
05:25qui disent que dès lors qu'il y a un minimum de 20% de femmes, l'efficacité collective du groupe en est augmentée de 40%.
05:32– Et on ne parle pas de l'informatique, on n'a plus le temps, mais la manière dont on va construire un algorithme ne se construit pas pareil
05:37quand on travaille avec un homme et une femme ou qu'avec que des hommes pour faire un algo.
05:41Merci Valérie Brussaux, merci de nous avoir partagé votre passion, parce qu'il y a une vraie passion, un engagement fort de votre part
05:48et de toute l'équipe de Elle Bouge avec ce sondage qui est sorti il y a quelques jours en septembre dernier,
05:53à découvrir évidemment sur le site Elle Bouge et puis allez-y, engagez-vous, poussez vos enfants à s'engager dans les carrières scientifiques.
06:00Merci à vous Valérie Brussaux, et vous êtes vous-même responsable R&D de l'équipementier automobile.
06:06Merci à vous, merci à vous et de votre fidélité, merci à toute l'équipe, merci à Xavier Laréalisation,
06:12merci à Thibault Ausson et merci à Nicolas Juchat qui me brûle l'oreille.
06:16Nous sommes très en retard, je vous dis à très bientôt, bye bye.

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