Un seul métier à la fois ? Boring. Les slasheurs sont chaque jour plus nombreux sur le marché du travail. Leurs motivations ? Cumuler plusieurs emplois, profiter de missions variées et user d’un panel de compétences toujours plus large. Marielle Barbe, auteure de l’ouvrage “Profession / Slasheur”, nous présente sa méthode pour bien slasher dans Le Livre de SMART JOB.
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00:12 Fenêtre sur l'emploi, c'est le livre de Smartjob pour parler d'un mot dont vous avez, j'en suis sûr, entendu parler, des slasheurs.
00:18 On va en parler à travers ce livre Profession Slasheur, édition Diathéno et j'accueille Marielle Barbe. Bonjour Marielle.
00:25 Bonjour. C'est ma cueillère. Vous coach conférencière, vous êtes vraiment centrée sur ce sujet des slasheurs et vous en faites un livre.
00:32 D'abord pour le commun des mortels, un slasheur c'est quoi ? C'est quoi votre définition ?
00:35 Alors, ce n'est pas ma définition. Le mot est rentré dans le Larousse en 2019 et un slasheur c'est une personne qui cumule plusieurs activités professionnelles à la fois.
00:46 Le Larousse précise spécifiquement des millenials, notamment des millenials, ce en quoi je ne suis pas d'accord parce que je vois des slasheurs de toutes les générations.
00:56 Alors évidemment les millenials ils arrivent avec des aspirations à slasher, ils zappent, ils slashen, c'est évident pour eux.
01:06 Donc ils le revendiquent peut-être un peu plus fermement mais en réalité j'en vois dans toutes les générations.
01:11 Ça dit quoi à la fois de notre société et d'une personnalité parce qu'il y a un enjeu un peu psy et puis un enjeu un peu sociétal.
01:17 Slasheur c'est parce qu'il a besoin de plusieurs métiers pour vivre parce qu'il a besoin de plus de revenus ou c'est parce qu'il a une vie tellement incroyable qu'il fait plein de choses en même temps pour s'équilibrer ?
01:27 Je vais commencer par le méta. Sans doute que c'est un vrai phénomène de société parce que 26% aujourd'hui d'actifs selon la dernière étude du salon SME sont slasheurs en France.
01:40 Et ce qui en fait un phénomène de société parce que ça a toujours existé, voir avant mes grands-pères étaient slasheurs, la barre oblique n'existait pas.
01:48 Je suis d'accord, agriculteurs et en même temps bûcherons.
01:51 Mais il n'était pas forcément par choix, il était pour faire bouillir la marmite par nécessité économique. Ce qui en fait un phénomène de société aujourd'hui c'est que 96% de ces 26% d'actifs le sont par choix.
02:05 Donc ça c'est vraiment surprenant parce qu'on pourrait imaginer que dans un contexte de poli crise, dans un contexte de marché de travail assez tendu, les personnes n'y vont pas nécessité économique.
02:19 Et vous votre étude démontre quoi ? L'inverse ? Qu'on y va aussi par une forme de passion, de lassitude ?
02:25 Ce phénomène il s'inscrit dans un contexte de métacrise, d'évolution du travail, dans un contexte où une compétence qui durait 30 ans en 87 dure 2 ans aujourd'hui.
02:39 Obsolescence programmée des métiers.
02:41 La digitalisation du travail, la nomadisation qui a été embarquée par la crise du Covid, la quête de sens embarquée par la crise du Covid etc.
02:49 Donc tout ça favorise cette émergence fulgurante parce qu'en 2015-2016 on était à 16% d'actifs, en 2022 on est à 26%.
02:57 Juste un mot Marielle, vous qui connaissez ce sujet par coeur, c'est des cumulations de contrats, ce sont des auto-entrepreneurs qui prennent un CDD, c'est quoi les outils ou les véhicules ?
03:06 Il y a toutes les configurations. Alors pour revenir au méta, je finis juste pour pouvoir arriver au psychologique et arriver aux différentes formes de slashing.
03:14 Je pense qu'aujourd'hui dans le monde du travail ce qui fait qu'il y a cette émergence de slasher c'est que les actifs avancent comme des fusées dans leur vie personnelle.
03:22 On évolue tous, on se forme partout, on évolue comme une fusée. Mais dans le monde du travail on n'évolue pas au même rythme.
03:30 Donc il y a cette aspiration à faire évoluer évolution personnelle et évolution professionnelle.
03:34 Ensuite, vraiment le slasher, la personne qui a un profil multipotentiel, elle est éminemment curieuse et elle a besoin d'une diversité professionnelle.
03:46 Un peu comme la nature, c'est-à-dire j'ai besoin de faire des choses qui m'appellent à ma tête, d'autres à mon coeur, d'autres à mon corps.
03:51 Et qui la construisent et l'équilibrent.
03:52 Qui me construisent, qui me construisent en une forme de complétude où je ne vais pas laisser à la porte de mon entreprise ou de ma fiche de poste des choses qui sont essentielles pour moi, pour mon plaisir, pour ma passion.
04:01 Compliqué pour un employeur parce que vous pouvez avoir quelqu'un qui a son auto-entreprise, il y a eu même des problèmes juridiques.
04:06 Oui, c'est bien le problème en France.
04:08 Il y a un problème là.
04:09 Oui, alors c'est un problème en France. Mais en réalité ça peut être aussi un atout.
04:12 Bien sûr.
04:13 Il va falloir réfléchir, il va falloir que nos institutions, j'ai eu la chance de travailler l'année dernière avec France Travail, enfin, Pôle emploi, ex-Pôle emploi,
04:20 sur un gros projet d'études sur la polyactivité attractive.
04:24 Donc ça veut dire qu'on doit aussi, les pouvoirs publics vont devoir re-questionner, quid des contrats, quid de la législation, etc.
04:31 Mais en réalité, si on regarde comme un atout, c'est vraiment un atout énorme pour les entreprises aujourd'hui pour répondre à tous ces gros enjeux RH.
04:41 Merci Marielle Barbe, désolé, je serai restée avec vous plus longtemps parce que c'est un sujet, vous avez raison, il faut faire un débat véritablement parce que c'est un sujet de société qui est un peu une zone d'ombre.
04:52 En tout cas qui est une zone grise pour le moins.
04:55 Il y a beaucoup de croyances, de représentations, de préjugés, il y a beaucoup de leviers à activer.
05:01 Marielle Barbe, auteure de ce livre "Profession Slasheur", je ne sais pas si on peut voir le livre, voilà, il est là avec une très belle couverture, édition,
05:07 Diathéno, coach conférencière, slasheuse et consultante, et très slasheuse à sa manière.
05:13 Merci de nous avoir rendu visite, c'est la fin de notre émission, merci à toute l'équipe, merci à Angèle à la réalisation,
05:19 merci à Thibault Ausson et merci à l'équipe de programmation, évidemment Nicolas Juchat, Alexis Mathieu et notre ami Victor en stage dans l'équipe Bismarck.
05:29 Je vous dis à très très bientôt, bye bye.
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