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00:00Comme vous l'aurez compris, c'est un marathon, donc je vais inviter mes
00:06panélistes à me rejoindre. C'est le moment quand même, je regarde la
00:10présidente du JT éducation et santé publique, donc il faut vous lever, c'est
00:17le moment de dire bonjour à votre voisin derrière vous pour vous détendre, là
00:20parce qu'on enchaîne, c'est terrible, et puis manger, bouger, donc là on va pas
00:24vous proposer de manger mais c'est le moment de bouger un peu pour vous réveiller
00:27parce qu'on vous emmène dans un marathon. Voilà alors merci à mes panélistes de
00:33m'avoir rejoint pour que je ne sois pas seul en scène. Je lance tout de suite un
00:38peu la discussion. On a eu cette mission qu'on a menée avec Antoine et on en est
00:47ressorti, on l'a dit, on a été très modeste, nous notre ambition ça a été de
00:52à la fin de la mission de trouver les bonnes questions, les réponses, on va
00:56prendre le temps, donc ce processus c'est vraiment un début, mais on est
01:00ressorti quand même en se disant mais quelle hiérarchie on met, où est-ce qu'on met
01:03les enjeux, de quoi on doit vraiment s'inquiéter, et on a eu le
01:11sentiment quand même que sur ce sujet médias et informations, pardon, IA et
01:15médias d'information, je vais y arriver, on sent quand même qu'on va tous être
01:20attirés par ce point, on est tous tellement forts à faire des dystopies,
01:24à écrire des scénarios de dystopie, à se dire mais tout va disparaître à
01:28cause d'intelligence artificielle et des hyper-truquages.
01:31Le premier hyper-truqueur pour moi il s'appelait Léonard de Vinci et on a
01:35survécu, après on a eu Photoshop, on a survécu, donc là on va survivre aussi.
01:40Et on s'est dit quand même, il faut en retenir, nous on est ressorti avec la
01:45conviction qu'il faut d'abord se concentrer sur tout ce que l'IA peut
01:48apporter aux médias et on est convaincu que ça a été dit, mais il ne faut pas
01:53se focaliser sur la concurrence entre êtres humains et IA, mais plutôt
01:57entre humains augmentés et humains qui ne sont pas augmentés.
02:00Et là, on fait face à une révolution industrielle et les médias de
02:04premier rang, qui sont très bien représentés autour de moi aujourd'hui,
02:09ils vont survivre, mais ils vont d'autant plus survivre de l'avant et
02:12ressortir plus fort s'ils embrassent ces nouvelles technologies et le
02:17potentiel.
02:17Et ce qu'on a entendu dans les auditions était très clairement exprimé,
02:20c'est qu'on faisait face à une industrie qui était hautement responsable et
02:25qui avait le sentiment qu'il fallait y aller et qu'il y allait aussi prudemment
02:28parce que la conscience, son avenir repose dans la confiance que ses
02:35auditeurs, ses téléspectateurs, ses lecteurs lui accordent et que donc il
02:39fallait être prudent.
02:40Et donc nous, on est ressorti avec la conviction qu'elle était naturellement
02:43responsable et que du coup, la posture de politique publique devrait
02:47vraiment être, non pas dans la régulation, parce que ça a quand même
02:49une petite connotation négative et un petit coup quand même,
02:52il y a un questionnaire en général à envoyer au régulateur à minima,
02:55mais plutôt dans l'accompagnement.
02:56Et donc c'est le premier sujet sur lequel j'ai demandé au panel de
03:00s'exprimer en disant mais vu de chez eux effectivement, où est-ce qu'ils
03:03voient le potentiel ?
03:04Comment ils l'abordent ?
03:05Et est-ce qu'ils partagent ce tropisme qu'on a, nous, qu'on postule pour
03:09avancer sur le sujet de dire, il faut encourager les acteurs,
03:14les éditeurs à se saisir.
03:15S'il y a un risque, c'est peut-être qu'on n'y aille pas assez.
03:18Première chose.
03:19Et la deuxième chose, parce qu'on n'est pas dans l'irénisme,
03:21on s'est dit, bon, il y a quand même un sujet de ces médias du troisième type.
03:26On a essayé de trouver une formule, donc je la réplique en deux secondes.
03:29On s'est dit, pour nous, les médias du premier type, c'est des médias
03:31qui sont fondamentalement humains, avec des journalistes, avec des rédactions.
03:35C'est la presse, c'est la télévision, c'est la radio et c'est ça qui fait
03:41vivre, qui amplifie le débat dans nos sociétés.
03:44Les médias du deuxième type, vous les connaissez tous, c'est les réseaux sociaux,
03:48c'est les plateformes algorithmiques.
03:49Ce sont des médias, parce qu'on voit bien que les gens s'informent dessus,
03:52mais ils ont toujours dit qu'ils ne produisaient pas de contenu,
03:53ils sont en responsabilité limitée.
03:55Alors déjà, on sait que faire vivre les deux, trouver un équilibre,
03:58c'est compliqué.
03:59Mais là, nous, on a le sentiment qu'il y a potentiellement un média du
04:02troisième type qui va apparaître.
04:04Troisième type, parce qu'ils sont fondamentalement différents des deux
04:06premiers.
04:07Ce sont des médias qui produisent des contenus, mais il n'y a pas de
04:11journalistes, en forçant le trait, donc ils ne font que des promptes.
04:15Et à coup de prompte, vous sortez du contenu.
04:17Et on voit que ce type de médias peuvent exister, et comme ils ne sont
04:23pas à base d'humains fondamentalement, on sent aussi qu'ils vont être très
04:25durs à inscrire dans les géographies.
04:27Or, les lois qui responsabilisent s'inscrivent dans les géographies.
04:30Donc vous voyez, ce n'est pas un sujet...
04:32La loi de 1980, elle s'applique en France, comme la loi de 1986 qui
04:35s'applique en France.
04:36Mais si on a des médias qui sont totalement synthétiques, qui sont
04:39totalement numériques, on ne sait pas très bien si on les attrapera
04:43dans ces géographies.
04:45Et donc là, on retrouve un phénomène aussi assez classique qu'on a
04:47à chaque fois qu'on a une nouvelle technologie dans un marché,
04:51c'est qu'elle permet d'énormes gains.
04:53Mais à quoi servent ces gains ?
04:54Est-ce qu'ils servent à faire toujours plus de qualité ou à les partir
04:57toujours plus bas, vers le low cost ?
05:00Et donc, il y a un enjeu très classique, pardon, de savoir comment
05:04est-ce qu'on accompagne un marché pour être sûr que tout le monde ne
05:06se met pas à confondre les deux catégories.
05:08Parce que si par hasard, les gens confondent les deux catégories,
05:11alors tout le marché part vers le bas.
05:12Donc, on retrouve l'enjeu de différenciation, de permettre aux
05:16gens de reconnaître la qualité et donc de permettre de monétiser
05:19cette qualité, ce qui nous amène au deuxième sujet que j'aimerais
05:22bien qu'on mette dans le débat, dans cette table ronde,
05:24qui est de dire, mais quel est l'enjeu d'avoir des instruments
05:27pour séparer le haut de marché du bas de marché ?
05:30Et nous, on avoue qu'on est très admiratifs de l'initiative qui a
05:35été prise par tous les grands éditeurs à l'initiative de
05:38les reporters sans frontières, de créer un standard comme la
05:42confiance en...
05:44J'ai essayé de le traduire en temps réel, j'ai échoué.
05:46La Journalist Trust Initiative.
05:48Et donc, là aussi, j'aimerais bien que les membres du panel s'expriment
05:52un peu là-dessus.
05:53J'ai planté le décor et donc je cède la parole.
05:56Je vais commencer à ma droite.
05:57Christelle, vue du groupe TF1.
06:00Oui, bonjour et merci pour votre invitation.
06:04Vu du groupe TF1 et je pense de l'ensemble des médias de premier
06:07rang et ce ne sont pas mes confrères qui diront le contraire.
06:11Je crois qu'on ne peut pas ne pas monter dans le train.
06:15Ça, c'est une évidence.
06:16C'est une opportunité.
06:17Il faut considérer l'intelligence artificielle aujourd'hui comme une
06:20opportunité pour nos métiers à partir du moment où il y aura une
06:25acculturation des différents collaborateurs parce que ça ne
06:30touche pas que les journalistes dans la fabrication de l'information.
06:34Ça va toucher aussi les monteurs.
06:36Ça va toucher les infographistes.
06:37Ça va toucher les documentalistes qui ne sont pas forcément des
06:41journalistes mais tous ces métiers.
06:43Nous allons devoir les accompagner.
06:45Nous avons déjà démarré cet accompagnement avec de la formation.
06:49L'opportunité c'est quoi ?
06:50C'est de la rapidité.
06:53C'est de remplacer l'outil, de remplacer des tâches chronophages
07:00par cet outil qui devient indispensable si on veut être
07:04encore une fois dans le train de ce marché-là et on ne veut pas être
07:09à la traîne.
07:10Ça veut dire aujourd'hui l'usage que nous en faisons c'est de
07:14l'indexation par exemple sur des contenus.
07:17C'est de la transcription.
07:19Aujourd'hui lorsque vous avez des longues interviews, des longs
07:22discours de nos ministres, du président de la République, ça
07:26prend énormément de temps pour les décrypter.
07:30Donc là on utilise évidemment de l'intelligence artificielle qui est
07:34aujourd'hui très prometteuse sur la transcription de ces discours
07:40ou de ces interviews.
07:41Donc on va l'utiliser également pour de l'aide rédactionnelle.
07:46C'est un peu l'intelligence artificielle, il faut la considérer
07:49parce qu'évidemment elle fait peur l'intelligence artificielle,
07:51surtout dans nos rédactions où tout le monde a peur que tout à coup
07:56le robot arrive et on l'a vu, il y a eu des avatars qui viennent
07:59remplacer des présentateurs de journaux télévisés.
08:02Donc oui elle fait peur mais si elle est accompagnée dans les usages
08:07et évidemment avec des médias responsables qui sont des médias
08:11vous le disiez de premier rang où naturellement nous avons des
08:14chartes de déontologie qui accompagnent ces rédactions,
08:18il n'y a pas de raison d'avoir peur à partir du moment où cette
08:22intelligence artificielle est considérée un peu comme l'assistant.
08:26Elle accompagne le journaliste dans des tâches qui vont lui permettre
08:29de se consacrer à faire un travail plus fouillé, un travail de
08:32vérification, un travail d'enquête et il va gagner du temps pour tout
08:38ça.
08:38Donc il faut la considérer comme une opportunité aujourd'hui.
08:42Encore une fois en étant accompagnée mais nous sommes des médias
08:45responsables avec une information qui est fiable, avec une information
08:50qui est vérifiée.
08:51Aujourd'hui il n'y a pas de raison qu'elle ne le soit plus avec
08:53l'arrivée de ces outils d'intelligence artificielle générative.
08:56Ensuite cet accompagnement il faut l'encadrer et donc nous avons
09:01je le disais des chartes de déontologie.
09:05Nous travaillons, nous sommes en train de nous doter.
09:07Je crois qu'à l'AFP vous avez déjà une charte sur l'intelligence
09:11artificielle.
09:12Ces chartes elles doivent être concises parce que c'est amené à évoluer
09:16rapidement évidemment.
09:17Nous sommes en train de nous doter d'une charte d'intelligence sur
09:20l'utilisation de l'intelligence artificielle avec l'ensemble des
09:24journalistes.
09:25Je vous disais tout à l'heure avec l'ensemble des collaborateurs qui
09:28contribuent à la fabrication de l'information que ce soit sur les
09:33réseaux sociaux puisqu'aujourd'hui on travaille aussi sur les réseaux
09:37sociaux.
09:38Nous sommes présents sur Internet.
09:41Il faut travailler avec l'ensemble des journalistes de nos rédactions
09:44de TF1, de LCI et je pense que c'est pour tous les médias la même
09:48chose.
09:49Cette charte qui sera susceptible d'être évolutive on va l'écrire
09:53avec l'ensemble des collaborateurs pour savoir où est-ce qu'on met la
09:57barre, où est-ce qu'on met une frontière ou pas sur l'usage de ces
10:01intelligences artificielles.
10:02Ensuite...
10:03Essayons donc peut-être un premier tour de table rapide pour voir
10:07comment chaque organisation d'où on part et puis on reviendra derrière.
10:11Fabrice ?
10:14En matière...
10:15Les usages sont extrêmement nombreux.
10:17Nous on s'est fixé quatre priorités à court terme parce que sinon ça partait
10:20dans tous les sens.
10:21Et les quatre priorités c'est la retranscription d'interview.
10:26Je pense que tout le monde comprend de quoi il s'agit.
10:28La traduction, on produit en six langues donc c'est clair et on a
10:33parfois...
10:34Donc quand on dit qu'on produit un fil en espagnol, il y a une grande
10:39partie de ce fil qui est de la production autonome.
10:43Il y a aussi une partie qui est de la traduction du fil français.
10:46Il est évident que demain les traducteurs puisqu'on en a pas sûr
10:52que leur métier soit totalement garanti vu l'évolution des outils
10:56de traduction.
10:57Donc on travaille là dessus.
10:58Le troisième c'est tout ce qui concerne les métadonnées, les légendes
11:03des photos par exemple.
11:04Donc c'est des outils de reconnaissance faciale, de reconnaissance des
11:07objets pendant la Coupe du monde.
11:09Au lieu de passer beaucoup de temps à taper vos légendes, c'est
11:13automatique et c'est bien écrit avec les bons orthographes etc.
11:18Et le quatrième sujet c'est tout ce qui concerne le monitoring de
11:22l'actu pour être gagné en rapidité.
11:24On est abonné à plein de flux d'agences, à plein de...
11:26Évidemment il y a la veille sur les réseaux sociaux et l'intelligence
11:29artificielle peut nous aider énormément à gagner en rapidité.
11:33Donc on s'est dit quatre priorités à court terme, c'est-à-dire qu'il
11:37faut qu'à la fin du premier trimestre 2025, on ait des outils
11:42adoptés et surtout industrialisés, qu'on arrête de bricoler parce
11:46qu'évidemment vous vous doutez que les journalistes ont leurs propres
11:49préférences pour Deeper dans un cas tel autre.
11:52Non, on en adopte un et puis on l'intègre dans le système,
11:56le Content Management System, ce qui est toute une autre aventure.
12:00Donc voilà, après on fixera d'autres priorités d'usage.
12:05Ça c'est pour les, je dirais l'IA comme outil de productivité avec
12:09l'idée de réallouer les ressources sur le terrain qui est notre métier
12:12de base.
12:13Et la deuxième opportunité qu'on voit dans l'IA, c'est beaucoup en
12:18termes de revenus additionnels.
12:20Et là, il y a deux grandes voies, il y a nos archives qui servent à
12:24entraîner les modèles et puis il y a tout ce qu'on peut concevoir
12:27comme produits et services nouveaux, ce qui, je pense, est beaucoup
12:29plus prometteur que la mise à disposition de nos archives pour
12:33l'entraînement.
12:34Et ça, je peux en parler une demi-heure, mais je ne pense pas
12:38que...
12:39Je ne m'y retenais pas, mais on va y revenir.
12:41Alors, Vue de Radio France, point de départ, où vous en êtes ?
12:45Alors, Vue de Radio France, on est en train de quitter le moment
12:48de l'expérimentation et donc, effectivement, le mot clé, c'est
12:51l'industrialisation.
12:52C'est à quel moment, pour des médias de notre taille, une fois qu'on
12:55a commencé à prototyper des choses, à expérimenter, on commence à
12:58les déployer à grande échelle avec une acculturation suffisante
13:03des équipes.
13:04Donc, on a fondé aujourd'hui une façon de travailler qui est entre
13:07la direction de l'information et la direction de l'innovation.
13:10On considérait qu'il fallait qu'on travaille vraiment main dans la
13:12main.
13:13On a créé une structure qu'on a appelée la conférence éditoriale
13:15de l'IA.
13:16L'acronyme, c'est CIA, comme ça, les gens s'en souviennent.
13:19Et ça nous permet de faire des opérations sur le terrain en
13:22permanence et donc de déployer des outils.
13:24Pour résumer rapidement les cas d'usage qu'on a aujourd'hui,
13:27on a évidemment un énorme sujet, nous, sur la transcription.
13:30On est une radio, donc le speech-to-texte est massif.
13:33Et pour le coup, c'est notre premier projet vraiment
13:34industrialisé, puisque aujourd'hui, l'intégralité de ce qui est
13:37diffusé sur les antennes de Radio France est entièrement scripté et
13:41disponible dans le back-office Maison Atlas.
13:43Donc ça, c'est très important parce que c'est le socle de nombreux
13:46usages, notamment d'aide à l'édition et qui permettent à nos
13:50programmes d'être découverts sur Internet et les réseaux sociaux.
13:54Donc ça, c'est effectivement très important.
13:56Et à côté, on déploie beaucoup d'expérimentations pour l'aide au
13:59travail journalistique au quotidien, qui sont des usages qui
14:02sont très courants désormais, mais qu'on a besoin d'accompagner
14:04plus fortement, que ce soit l'exploration de grandes bases
14:08de données, le résumé de texte pour aller beaucoup plus vite.
14:11On collabore à ce sujet avec l'INRIA sur un projet qui s'appelle
14:15StatCheck, qui nous permet de vérifier beaucoup plus rapidement
14:19des données statistiques, puisqu'évidemment, la rapidité est
14:21une question importante et un projet, d'ailleurs, qu'on est en
14:25train d'étendre aussi à de la détection automatique de mauvaises
14:29informations, de désinformations sur les réseaux sociaux.
14:31Donc, on essaie de tenir les deux bouts, c'est à dire un déploiement
14:34de plus en plus industriel de l'usage de l'IA, là où c'est
14:37pertinent pour nos activités.
14:39Et de l'autre côté, de continuer à expérimenter le plus possible.
14:42Je citais l'exemple de l'INRIA, parce que là, on travaille vraiment
14:45avec un labo de recherche pour être les plus avancés possibles.
14:48Tout ça, évidemment, répond.
14:49Alors, on parle beaucoup de chartes.
14:52Juste avant de venir, parce qu'on va publier non pas une charte,
14:54mais un manifeste à Radio France sur l'usage de l'intelligence
14:58artificielle.
15:00En revanche, c'est vrai qu'on avait publié les huit principes de
15:02l'information il y a déjà deux ans.
15:04On avait déjà mis l'IA dedans, avec un principe tout simple,
15:07c'était de traiter l'IA comme n'importe quelle source et donc de
15:09la vérifier.
15:10Et je trouve que c'est important de rappeler ça.
15:12Oui, c'est important d'avoir, et on a des discours plus fins que ça
15:16sur la transparence.
15:16Où est-ce qu'on met le curseur ?
15:17Des choses comme ça qui sont très importantes.
15:19Mais à la fin des fins, c'est quand même se souvenir que
15:23l'intelligence artificielle générative est a priori un outil
15:28qui est incapable de traiter la vérité, qui est incapable de
15:32traiter les faits.
15:33Le principe même de l'IA générative, c'est des modèles
15:36probabilistes.
15:37Ce sont des perroquets stochastiques, comme on dit.
15:39Donc, ils improvisent en fonction de tout ce qu'ils ont lu,
15:42tout ce qu'ils ont vu, la suite d'une phrase, la suite
15:44d'une information.
15:45C'est l'inverse exact de ce qu'on va faire en journalisme.
15:47On va recouper les informations pour être au plus près et au plus
15:50juste.
15:51Donc, ça ne veut pas dire que ces outils sont inutiles en
15:52journalisme.
15:53Bien entendu, je l'ai dit, mais ça veut dire qu'en revanche,
15:55tout ce qui en sort doit être vérifié par des journalistes.
15:58Donc, c'est très important.
15:59Et en fait, finalement, c'est le principe cardinal de l'usage
16:01qu'on peut en avoir aujourd'hui.
16:03Si je suis très, très optimiste sur l'usage de l'IA pour le
16:06journalisme et je pense qu'au quotidien, on voit à quel point
16:09c'est un outil qui peut être extrêmement puissant et nous aider
16:12sur beaucoup de choses.
16:13Je pense que la suite du débat le montrera.
16:14Je suis un peu plus inquiet ou plus pessimiste sur l'impact de
16:17l'IA sur le paysage informationnel.
16:19Je pense que c'est ça, l'enjeu majeur aujourd'hui.
16:22Mais alors, pour revenir un petit peu sur les apports de l'IA,
16:25on voit que vous avez tout cité des usages déjà qui sont pour
16:28faire des gains d'efficacité, de l'indexation automatique,
16:30de la transcription automatique.
16:31C'est le premier cas d'usage qui est très concret.
16:34Vous avez évoqué du bout des lèvres, mais moi, j'aimerais bien
16:38le savoir.
16:39On sent quand même que c'est aussi une capacité à traiter
16:42de l'information en masse et mis dans des mains responsables.
16:46Et pour moi, les mains responsables, c'est ceux d'une équipe
16:49éditoriale, d'une rédaction.
16:50Est-ce qu'on a l'espoir d'avoir des outils qui vont nous permettre,
16:54justement, de permettre aux médias de décrypter un peu ce qui se
16:57passe sur les réseaux sociaux ?
16:58Parce que là, on a quand même l'impression qu'on vit dans un monde
17:00où on est toujours en train de dire, ça a été dit plusieurs fois
17:02aujourd'hui, on trouve à boire et à manger et on ne sait jamais
17:06si on fait face à un mouvement de fond de la société qui s'exprime
17:09sur les réseaux sociaux.
17:10Ça existe.
17:11Me too.
17:12Ça n'existe pas tous les jours.
17:13Ou est-ce qu'on fait face à une manipulation, à un petit groupe
17:17qui se fait passer pour un grand groupe ?
17:18Est-ce qu'on peut espérer qu'il y aura des nouveaux instruments
17:20qui vont venir ?
17:21Parce que souvent, on se focalise sur les IA génératives,
17:23mais c'est une toute petite partie des IA.
17:25Les IA, c'est une capacité à traiter de l'information en masse.
17:28Est-ce qu'on peut espérer avoir des nouveaux instruments qui viennent
17:31et qui permettent justement aux médias, à un acteur comme l'AFP,
17:35de sortir des nouvelles formes d'information, une nouvelle
17:38caractérisation de ce qui se passe dans nos espaces informationnels ?
17:41Est-ce que ça rééquilibre un petit peu ?
17:43Parce que pour l'instant, on a vu les IA, elles ont bénéficié
17:45aux plateformes.
17:47Ça a son charme, ça a ses limites aussi.
17:49Mais est-ce que là, ce n'est pas le retour des médias ?
17:53Il y a deux versions peut-être.
17:55Il y a l'utilisation des IA pour effectivement faire ce travail
17:59de veille sur les réseaux sociaux et détecter les signaux faibles.
18:03Il y a quelques exemples qui montrent qu'on a pu louper des choses
18:07ou au contraire les repérer grâce à ça.
18:09Donc ça existe déjà.
18:11Et ensuite, il y a l'utilisation de l'IA pour aller détecter les
18:16deepfakes, les médias synthétiques et autres.
18:19Et là, la réponse à ce stade, c'est qu'il n'y a aucun outil
18:22aujourd'hui qui permet de détecter les deepfakes à coup sûr.
18:29Il y a beaucoup de startups, il y en a qui progressent bien,
18:34mais elles sont chacune dans leur couloir de nage.
18:37Elles peuvent faire des choses très spécifiques et il n'y a pas
18:41encore la solution magique.
18:43Alors, l'AFP a développé ses propres plug-ins pour détecter
18:48notamment les altérations de la voix et les reconfigurations de visage
18:56ou labial.
18:57Ça marche assez bien.
18:58Mais rien ne se substitue à l'intervention humaine et au travail
19:02des équipes de fact-checking.
19:05Je ne sais pas si ça répond à la question.
19:06En partie, mais il y a un côté de même que les médias ont appris
19:10à travailler avec l'industrie des sondages et à savoir comment
19:14est-ce qu'on sondait les opinions et à en rendre compte pour
19:17comprendre mieux.
19:18Moi, j'ai le sentiment qu'il n'y a pas d'outils sur étagère,
19:22c'est vrai, mais qu'il y a un potentiel dans le recours à des
19:25intelligences artificielles développées sur mesure avec le monde
19:27de la recherche, à savoir petit à petit mieux décoder ce qui se passe
19:31sur les réseaux sociaux et à savoir qualifier ce qu'on y trouve
19:34justement, parce qu'on y trouve à boire et à manger si on le prend
19:37contenu par contenu.
19:39Effectivement, on est au cœur des sujets qui nous préoccupent
19:42aujourd'hui.
19:43Je pense qu'il y a un enjeu pour nous tous d'être mieux armés sur
19:45ces sujets-là.
19:47Aujourd'hui, c'est des compétences qui existent dans les rédactions,
19:51qui, en général, dans les services de fact-checking,
19:53notamment historiquement.
19:54On a aussi des enquêteurs aux ints, des gens qui sont comme ça,
19:57capables d'être plus à l'aise sur ces questions-là.
20:00Comme je le disais tout à l'heure, je pense qu'il y a un petit enjeu
20:02d'industrialisation aujourd'hui, c'est que ces compétences soient
20:04plus largement partagées que quand on est face à, comme c'est le
20:07cas pour nous trois, avec des rédactions qui sont très
20:10importantes, que si jamais on a trois experts dans un coin,
20:13que leur connaissance soit capable de diffuser et dans le bon timing
20:16que le reste de la rédaction.
20:18Donc ça, c'est des enjeux qui, je pense, sont très importants en
20:20termes de formation, d'équipement, d'outillage et de compétences
20:24internes.
20:25Plus directement sur, est-ce qu'il y aura des outils d'IA demain
20:28qui vont nous aider ?
20:30On se sert déjà de certains outils.
20:31Il n'y a pas d'outils sur l'étagère, il n'y a rien de magique.
20:33Donc c'est un ensemble d'outils que, par ailleurs, il faut apprendre
20:36à maîtriser, pareil, à qualifier, pour ne pas commencer à dire
20:39que ça, c'est un faux, alors qu'en fait, l'outil qu'on utilise
20:41est complètement tapé et qu'en fait, si, c'est une vraie info.
20:44Donc être capable aussi de mesurer la limite des outils qu'on
20:46utilise.
20:47Et c'est un peu le cœur des réflexions qu'on a, notamment avec
20:50l'INRIA, c'est d'être capable, notamment en scannant les réseaux
20:53sociaux, d'être capable de mieux s'identifier des discours,
20:55par exemple.
20:56On a travaillé avec l'INRIA sur la question du discours de
20:59propagande.
21:00C'est quoi un discours de propagande ?
21:01C'est quoi les qualificatifs ?
21:02Qu'est-ce qui permet de repérer un discours de propagande ?
21:04Encore une fois, pas pour faire automatiquement ce tweet est
21:07un tweet de propagande, ça n'aura aucun sens, mais simplement
21:09pour faire dans la masse de ce qui est diffusé sur les réseaux,
21:12de commencer à avoir plutôt des alertes un peu plus précises sur
21:15ce qui s'y dit, sur comment c'est qualifié et que derrière,
21:18un humain, des humains, des journalistes puissent se plonger
21:22là-dedans et gagner du temps pour mieux s'identifier des
21:24phénomènes qui, sinon, passeraient totalement inaperçus ou
21:27qu'on découvrirait bien trop tard.
21:29C'est-à-dire que pour moi, la question, par exemple, de ce que
21:33fait Viginium aujourd'hui, c'est intéressant.
21:35Viginium est un organisme qui a commencé à acquérir une
21:38crédibilité mondiale par sa capacité à détecter des
21:41manipulations étrangères.
21:43Il est évident qu'on ne peut pas dépendre en tant que média
21:45uniquement de Viginium.
21:46On ne peut pas attendre que Viginium envoie des rapports pour dire
21:49ça, c'est de la manipulation étrangère.
21:50On doit être en capacité, si ce n'est de déployer les mêmes
21:53technologies, mais tout simplement d'avoir au moins nos propres
21:56capacités d'investigation et de vérification, ne serait-ce que
21:59parce que Viginium ne traite de toute façon que les manipulations
22:01étrangères et pas les manipulations franco-françaises,
22:03qui, évidemment, existent aussi.
22:04Donc, tout ça, c'est important.
22:06Et je pense que la question dans ces cas-là, c'est d'avoir une
22:10vraie prise de confiance.
22:11C'est ce que je disais tout à l'heure.
22:12Je suis très optimiste sur ce que l'IA va faire au journalisme et
22:16fait déjà au journalisme parce qu'elle rend plus puissants les
22:20journalistes eux-mêmes et leur permet de se concentrer sur ce qui
22:22fait l'essence même de leur métier, d'aller plus souvent sur le
22:24terrain, d'être capable de mieux recouper l'information.
22:28En revanche, c'est vrai que quand on voit la bascule du paysage
22:31informationnel, il y a de quoi, pour l'instant, en l'absence de
22:33régulation magique, là aussi, être un peu plus inquiet.
22:37On a recensé par NewsGuard à peu près 1 000 sites aujourd'hui.
22:40Des médias du troisième type, des médias synthétiques, en tout cas,
22:44des sites qui publient de la proto-information, de l'information
22:49à peu près, de l'information non vérifiée, mais qui a toutes les
22:53apparences souvent de la vraie information.
22:54Et c'est bien ce problème-là.
22:55Souvent, on se focalise sur la désinformation, mais aujourd'hui,
22:58c'est l'information à peu près qui est la plus ennuyeuse,
23:00la plus dangereuse et sans doute probablement la plus massive
23:04avec l'IA.
23:05Et là, pour ce cas spécifique, ce n'est pas illégal.
23:11On ne voit pas comment attaquer ça.
23:13La question, c'est la confiance et la façon dont les médias qui,
23:16avec l'IA, vont faire un meilleur journalisme vont émerger dans ce
23:18paysage, lui, qui peut être très secoué.
23:21On évoquait le Journalisme Trust Initiative tout à l'heure.
23:23Je ne sais pas si c'est la réponse idéale à la fin des fins.
23:27Radio France s'engage en ce moment même.
23:29On est en train de terminer le processus de certification.
23:31Moi, j'y crois beaucoup.
23:32Je pense que la question d'un label, qui, en plus, n'est pas
23:34un label d'État, parce que là, il ne s'agit pas...
23:36Ce serait évidemment la pire déconfiguration d'avoir un tampon
23:39étatique qui nous dirait associer de la bonne information.
23:42Mais là, il ne s'agit pas de qualifier les informations,
23:44il s'agit de qualifier les sources et nos méthodes.
23:46De la même manière que quand vous allez...
23:48Je vais être très trivial, mais quand on va chez le boucher,
23:50en général, il a des normes sanitaires, des normes d'hygiène.
23:53Il ne pratique pas la boucherie comme ça pour son plaisir.
23:57C'est pareil pour les journalistes.
23:58Les journalistes ont des méthodes.
23:59C'est un métier précis avec des engagements, des responsabilités,
24:01des chartes.
24:03Et tout ça doit être, à un moment, reconnu comme une pratique
24:07un peu spécifique, qui permet justement de la distinguer
24:10des médias synthétiques qui n'ont pas ces pratiques-là.
24:13Reste, à un moment, à ce que ça soit visible.
24:16Sans doute que ça permette, j'entendais tout à l'heure
24:18la piste d'Alexandre Bensemoun sur une indexation de confiance,
24:23par exemple.
24:24C'est évidemment des pistes qui existent et ça, ça passera
24:26par des régulations.
24:28Alors, c'est peut-être le moment de poursuivre sur cette discussion.
24:32En disant, mais quels sont les bons standards ?
24:33Nous aussi, on ne dit pas que la GTI, c'est la solution magique,
24:39mais on a quand même été aussi de constater que c'est intéressant
24:43parce que c'est fondé sur des méthodes objectives.
24:48Ça va éviter l'écueil de vouloir qualifier qu'est-ce qui est bon,
24:51qu'est-ce qui est mauvais en information.
24:53Ça utilise des recours à la normalisation.
24:55Donc, ça marche à une échelle internationale.
24:57Il y a déjà une dynamique qui dépasse le continent européen.
25:02Donc, c'est tentant et je trouve que c'est intéressant parce qu'on
25:06l'a vu ressortir dans les états généraux de l'information avec
25:11une recommandation, je trouve, qui est très bien formulée puisqu'elle
25:14est adressée aux médias, pas à l'État, pas aux pouvoirs publics,
25:17en disant certifiez-vous, autocertifiez-vous.
25:22Par contre, ce qui m'a marqué, c'était mis en avant en disant
25:24c'est important pour que la valeur soit reconnue par les gens qui
25:28consomment l'information.
25:30Et je me demandais, moi aussi, s'il n'y a pas aussi une importance
25:32pour que ça soit reconnu par les gens qui accélèrent l'information,
25:36qui distribuent l'information parce qu'il y a un vrai enjeu de plus
25:39en plus.
25:40On s'informe via des médias éditorialisés, mais aussi via
25:43les réseaux sociaux.
25:44Du coup, souvent, on a envie de demander aux grandes plateformes
25:48d'être proactives là aussi et nous répondre de bonne foi.
25:51On n'est pas là pour dire où est le vrai, où est le faux.
25:54On n'est pas le ministère de la vérité.
25:55Mais donc, il y a pour moi un autre usage qui est, entre guillemets,
25:58dans le B2B pour arriver à dire toutes les informations n'ont pas
26:01la même qualification et savoir est-ce que, dans le cadre du
26:05règlement sur le service numérique de la gestion des risques systémiques,
26:08dans le cadre d'un règlement à venir, je pense qu'on n'a pas fini
26:10la discussion de politique publique sur le sujet, est-ce qu'on peut
26:14être amené, si on a un standard comme ça qui s'impose, qui est
26:17international, à pouvoir dire bon, ça sera la base pour une plus
26:20grande mise en valeur, justement, de ce qui est une information
26:24de qualité humaine avec un standard objectif.
26:27Je rêve ou pas ?
26:29Fabrice ?
26:31Un peu, mais c'est bien de rêver.
26:35Côté AFP sur GTI, nous, on a été un des membres fondateurs.
26:40Je crois que même la première réunion s'est passée dans nos locaux.
26:44Maintenant, on va entamer le processus de certification.
26:49On va rejoindre les médias qui sont déjà certifiés.
26:52On y croit.
26:53Après, ça reste...
26:55Est-ce que ça a déjà dépassé le cadre européen ?
26:57Je n'en suis pas très sûr.
26:59Tant mieux si c'est le cas.
27:00Je n'en avais pas conscience.
27:02Si, il y a des médias d'Afrique, des médias sur plusieurs continents
27:05qui ont commencé à s'inscrire.
27:06Maintenant, il y a la question, à quel moment on se fédère pour
27:09aider à la monétisation ?
27:10Parce qu'au début, c'est un coup.
27:12Tant mieux.
27:13Bonne nouvelle.
27:14Je crois qu'il n'y a qu'une seule plateforme qui joue le jeu.
27:17C'est Bing, c'est Microsoft.
27:19Il faut encore convaincre les plateformes que leurs algorithmes
27:24poussent davantage ces contenus.
27:25Il y a encore énormément de boulot, mais c'est une des réponses
27:28possibles.
27:30Je pense que j'ai bien aimé l'expression de l'information,
27:33à peu près.
27:34Je pense que c'est aussi un des plus grands dangers.
27:36C'est qu'en fait, on voit très bien qu'il y a de moins en moins
27:40de gens qui sont prêts à payer pour l'info.
27:42Je crois qu'en France, c'est 8 à 9 % de gens qui sont prêts
27:46à payer pour un abonnement et autres.
27:49Donc, c'est rien.
27:50Et beaucoup vont se dire ou se disent déjà, au fond, avec les
27:55médias synthétiques, je sais qu'il y a des problèmes de fiabilité,
27:59mais c'est de l'information, peut-être à peu près.
28:02En anglais, on dit good enough.
28:03C'est good enough pour moi.
28:06Ça fait la blague.
28:07Ça me suffit.
28:08J'ai ma synthèse de ce qui s'est passé en Ukraine ces 15 derniers
28:12jours sous forme de bullet points et je n'ai pas besoin avec ça
28:16d'aller voir tel journal.
28:19C'est ça, la grande menace.
28:21C'est le risque, mais il faut le combattre.
28:25La GTI, pour moi, ça fait partie d'une des solutions, mais ce n'est
28:28pas la seule solution.
28:30Nous, on est certifié GTI maintenant depuis un an.
28:33Je crois qu'il y a à peu près 1000 médias parce que s'il faut remplir
28:36un questionnaire, c'est assez fastidieux.
28:38Il y a quand même 130 questions sur...
28:40En fait, c'est une initiative sur la fiabilité de l'info et les bonnes
28:44pratiques du journalisme.
28:47C'est assez complexe et un peu long à remplir.
28:50Et lorsque vous demandez la certification, vous la sollicitez,
28:53mais c'est payant.
28:54Ça limite aussi les demandes de certification pour certains médias,
28:58surtout, notamment dans les pays d'Afrique ou même d'Asie,
29:01puisque je crois que ça s'étend quand même dans pas mal de pays.
29:05Et sur l'Europe, je crois que nous sommes quatre médias seulement
29:09aujourd'hui à avoir une certification.
29:11C'est une certification qui est validée par un cabinet d'audit,
29:15etc.
29:16Ce ne sont que des points qui sont objectivables sur les 130 questions.
29:19On ne va pas intervenir sur votre ligne éditoriale,
29:22mais c'est vraiment un outil de transparence pour les médias
29:26et de fabrication de l'information sur comment on la fabrique,
29:30quelle est la sécurité, par exemple, pour vos collaborateurs,
29:35comment travaillent-ils sur le terrain, dans quelles conditions,
29:37quelles conditions de transparence.
29:39Il y a des demandes aussi sur qui est le propriétaire de votre média,
29:43la partie financière et identité du propriétaire.
29:46Donc, ça fait partie d'une solution, mais ce ne sera pas la seule face,
29:49effectivement, aux médias synthétiques, en sachant que,
29:53comme vous le disiez, il n'y a que Microsoft pour l'instant
29:55qui reconnaît, enfin, ils n'ont un accord qu'avec Microsoft.
29:58Donc, comment faire remonter cette information responsable,
30:01vérifier qui est la nôtre ?
30:02Ça risque d'être très compliqué dans cet océan de médias aujourd'hui,
30:07du troisième type.
30:08Après, il y a une telle défiance aussi de nos concitoyens
30:12par rapport aux médias, il faut bien trouver des moyens.
30:15Donc, je pense que la GTI peut être un moyen à partir du moment
30:18où cette certification, comme ça l'est pour de nombreuses normes ISO
30:22dans le monde industriel, elle soit reconnue, amplifiée,
30:26qu'elle ait un peu de publicité aussi, qu'elle existe auprès
30:29de nos concitoyens.
30:30Ça passe aussi, évidemment, par de l'éducation aux médias
30:34et à l'information.
30:35Ça, c'est très, très important aujourd'hui.
30:38Et je crois qu'on aura cette responsabilité-là dans les rédactions
30:43à être responsable par rapport à cette éducation aux médias
30:47et à l'information et d'être de plus en plus présent sur le terrain
30:50pour expliquer comment nous travaillons.
30:53Et je suis persuadée qu'en tout cas, sur notre territoire national
30:58et voire plus, si on ne fait pas cette démarche-là,
31:01et je pense que ce sont tous les acteurs qui doivent la faire
31:04et pas seulement l'éducation nationale, c'est-à-dire que l'ensemble
31:07des médias et des acteurs doivent participer à cette éducation
31:12aux médias parce que la défiance, elle va être de plus en plus grande.
31:16Les médias du troisième type, ça nous fait peur quand même.
31:20Si vous voulez, des médias où il n'y aura aucune supervision humaine
31:25derrière, avec des avatars, des robots qui vont vous faire des sites
31:30Internet qui seront plus vrais que nature, comme la création aujourd'hui
31:34d'images, même si nous les utilisons.
31:36Nous, lorsque nous utilisons l'intelligence artificielle, il faut être
31:40respectué aussi de notre téléspectateur et de notre public, c'est-à-dire
31:43qu'on a une transparence.
31:45Nous lui devons cette transparence à notre public.
31:48C'est-à-dire que la différence, c'est que nous, nous allons l'indiquer.
31:50Il va y avoir une signalisation de ce que nous faisons.
31:52À chaque utilisation d'une image d'intelligence artificielle,
31:55cela va être indiqué.
31:57Le jour où vous aurez des médias du troisième type, ce sera une jungle.
32:02Comment se retrouver dans cette jungle-là ?
32:04Le jour, il est arrivé, vous avez tous en tête qu'il y a un an, déjà,
32:07Amazon, en catastrophe, dans sa branche maison d'auto-édition, a dû sortir
32:13une règle en disant que les auteurs qui s'auto-éditent ne peuvent pas
32:16sortir plus de trois livres par jour parce qu'ils commençaient à être
32:19inondés d'une minorité d'auteurs qui sortaient des vrais faux livres,
32:23des livres synthétiques à coups d'intelligence artificielle et qui
32:26simplement polluaient tout leur linéaire, entre guillemets, de livres
32:29qui étaient en auto-édition.
32:31Donc, ce n'est pas de la théorie.
32:32Nous, on a le sentiment que ça vient vite.
32:34C'est pour ça qu'il faut commencer à passer effectivement, non seulement
32:37à construire ces standards, mais à les valoriser.
32:41Et on est quand même...
32:42C'est bientôt la saison où les grandes plateformes vont sortir leur
32:47première évaluation des risques systémiques et donc leur remède aussi.
32:51Donc, ça va être l'occasion de franchir un nouveau cap dans le règlement
32:54sur les services numériques, de commencer à discuter, de savoir
32:56comment on fait face à ces nouveaux désordres informationnels.
33:00Et donc, c'est aussi le moment de promouvoir des outils si on a des
33:04choses à promouvoir.
33:05En tout cas, nous, c'est notre message.
33:06Et ce qui est dangereux, c'est la manipulation aussi de l'opinion
33:09derrière.
33:10On parlait d'ingérence étrangère tout à l'heure, mais ces moyens-là
33:14vont faire de la manipulation de l'opinion.
33:18Et on l'a déjà vu d'ailleurs avec les élections.
33:20On le voit aussi lorsqu'il y a des conflits.
33:23Donc, rien ne remplacera, là où je rejoins mon confrère de Radio France,
33:28rien ne remplacera le reporter de terrain.
33:31Ce n'est pas l'intelligence artificielle qui va venir remplacer le reporter
33:33de terrain.
33:34Mais encore faut-il que celui qui l'écoute, le regarde ou le lit en
33:39soit bien conscient.
33:41Si je peux me permettre un mouvement.
33:43J'ai écouté la première table ronde.
33:45Il y avait des choses très intéressantes.
33:46Il y a un truc qui n'est pas toujours vu.
33:47Nous, dans l'industrie de l'information, on commence à voir cette dérive.
33:53La labellisation des contenus.
33:56On devrait s'attendre à ce que ceux qui posent problème aient la charge
34:01financière de labelliser ce qui est un contenu synthétique.
34:06Il y a un mouvement qui est en train de se faire vers nous.
34:12Les médias traditionnels, c'est nous qui, progressivement,
34:19devons faire l'investissement pour prouver que nos contenus sont
34:23bien authentiques.
34:24Il y a l'exemple de la photo.
34:26Est-ce que c'est surprenant ?
34:27Il y a un standard qui est développé par l'industrie Nikon, Canon,
34:33les plateformes, Adobe, etc.
34:36qui demande qu'on mette dans les appareils un watermark qui vienne
34:45s'afficher sur toutes nos photos.
34:47Mais c'est nous qui devons faire l'effort de changement des matériels,
34:52d'adoption, d'intégration dans la chaîne, d'édition, etc.
34:57On assiste à un renversement qui est complètement anormal.
35:00Est-ce que c'est un renversement ?
35:02Parce que quand on a un marché, il y a deux qualités.
35:04C'est toujours celui qui produit la qualité haute qui a intérêt à
35:06montrer qu'il est d'une qualité haute et celui qui produit la qualité
35:09basse qui a intérêt à faire croire qu'il est de la qualité haute.
35:12J'ai tendance à penser que c'est celui qui pose problème qui doit
35:15porter la charge.
35:16Bonne question.
35:17Mais dans le marché du bio, c'est les gens qui font du bio qui
35:20essayent de dire le bio est de bonne qualité.
35:22Donc moi, je ne sais pas si ce n'est pas naturel.
35:24Par contre, c'est vrai qu'il y a un enjeu, comme toujours.
35:27Par ailleurs, on n'y arrive pas.
35:29J'ai cité la photo, mais on sait très bien que pour le texte,
35:31on n'y arrive pas.
35:32On n'arrive pas à prouver.
35:33On ne peut pas mettre un fichier associé à telle et telle phrase.
35:38Non mais en tout cas, en première période, il faut toujours dépenser
35:41de l'argent pour en gagner en deuxième période.
35:44Donc effectivement, une certification, c'est un coût en première période.
35:49Et donc la question, c'est comment on valorise ?
35:50Est ce que justement, cette initiative qui existe et encore une fois,
35:54c'est peut être pas la bonne.
35:55Il faut peut être en lancer une autre.
35:56Mais en tout cas, celle là, elle existe.
35:59Est ce que ce n'est pas le moment ?
36:00Justement, il faut discuter de dire comment on la valorise pour qu'on
36:03dépasse le fait que ce soit un coût et qu'on commence à en avoir
36:07le bénéfice ?
36:07La question, je pense qu'il ne faut pas avoir de religion.
36:10Je n'ai certainement pas de religion JTI ou labellisation.
36:13Je pense qu'on n'a surtout pas le choix et qu'il faut appuyer sur
36:16plusieurs boutons à la fois.
36:17Donc je suis assez d'accord qu'il y a un moment un peu paradoxal à
36:19se dire qu'il y a des gens qui posent problème et qu'en fait,
36:21il faut qu'on paye pour s'en prévenir.
36:23Bon, en même temps, on a toujours aussi fait ça partiellement.
36:25Et je pense que l'un ne va pas sans l'autre.
36:28C'est à dire qu'on peut très bien estimer.
36:29D'ailleurs, certains acteurs commencent à le faire d'eux mêmes
36:31parce que des grandes plateformes n'ont pas forcément envie de se
36:34faire polluer par des contenus sans source et complètement.
36:37On l'espère.
36:38En tout cas, elle cherche aussi elle même à labelliser les contenus
36:42qui sont purement synthétiques.
36:44Je pense que les efforts vont aller dans tous les sens.
36:46À un moment, ça ne reposera pas que sur nous.
36:49Nous, ce qui nous incombe, c'est d'être d'accord sur qu'est ce
36:52qui fait notre spécificité face à des médias synthétiques.
36:55Quelle est la valeur propre de nos méthodes, de nos façons de faire,
36:58de notre vertu démocratique ?
37:00Ensuite, qu'on en fasse des labels et peut être le GTI.
37:03Il y en a plein d'autres qui peuvent exister.
37:05Ça, il ne faut pas avoir de religion là dessus.
37:07Et s'il faut en signer quatre demain, on en signe quatre demain.
37:09Mais après, la question, c'est encore une fois, c'est la loi.
37:13Les labels seuls ne feront pas grand chose.
37:15Il ne s'agit pas de faire des publicités en disant je suis un
37:17média GTI. Ça n'a aucun sens.
37:19Ces labels, ces certifications ne peuvent avoir de sens que dans un
37:24espace informationnel où progressivement, ce type de label
37:27donnera accès à des bonus d'exposition à des critères
37:32spécifiques.
37:33On prend l'image du bio.
37:34Le bio n'existe pas si la distribution petite, grande,
37:37ne met pas en avant le bio.
37:38En disant le bio, c'est différent.
37:39Avec un rayon particulier.
37:40Avec un rayon particulier.
37:41Cela dit, aujourd'hui, il y a des endroits.
37:44Vous regardez Google, on a un acteur majeur.
37:47Il y a deux endroits, Google Discover et Google News, qui sont
37:50des endroits triés.
37:51C'est de l'information.
37:53Quand vous posez directement la question à Google, dites donc
37:55Google News, c'est quoi le critère ?
37:57C'est quoi ?
37:58Vous faites un label, en fait.
38:00En fait, ils bottent en touche.
38:01Ils ont des espèces de critères un peu vagues.
38:03Ils ne les maîtrisent pas tous.
38:04Ils essaient de faire le ménage quand il y a un média qui est un
38:06peu trop chelou.
38:07Ils l'évacuent.
38:08Mais en vrai, Google Discover, pour le coup, et vous regardez un
38:12Google Discover, c'est quand vous ouvrez Google, c'est les
38:14informations qu'ils vous proposent en base.
38:16Et aujourd'hui, c'est là où se passe le plus gros de l'audience
38:20issue de Google pour les médias d'information.
38:23Google Discover, vous regardez ce qui remonte par rapport aux
38:26efforts qui avaient été faits avant sur Google News pour justement
38:29essayer de faire la chasse à tout ce qui était un peu putaclic,
38:32comme on dit, ou à toute l'information un peu bidon.
38:34Sur Google Discover, on voit bien que le même effort n'est pas fait.
38:37Remontent énormément d'articles de médias un peu obscurs.
38:41Vous n'êtes pas trop sûr que ça n'a pas été écrit au trois quarts
38:44par l'IA qui sont faits pour vous faire lire avec des tas de titres
38:48où vous allez découvrir de façon incroyable avec qui est Brad Pitt
38:50aujourd'hui.
38:51Et en fait, vous n'avez pas la réponse au sixième para.
38:55Il y a vraiment des choses qui sont faites comme ça.
38:56Et ce sont des endroits triés par Google aujourd'hui.
38:59Sur quels critères ?
39:00Les leurs.
39:01Alors, leurs passent.
39:03Est-ce qu'il y a des questions dans la salle ?
39:06Parce qu'on a le droit d'avoir un débat.
39:08C'était même prévu.
39:09Et donc, on peut prendre des questions.
39:10Je vois, il y a des plateformes qui ont disparu, mais il reste des gens.
39:14Alors, je suis néophyte dans le monde de l'information.
39:22Ce que je trouve intéressant dans ce que vous dites, c'est qu'il y a
39:26deux choses qui me frappent.
39:27Une première qui est le type de média.
39:31Le média dit de type 1 dont on voit bien que tout le monde est
39:34absolument en responsabilité.
39:36Tout le monde fait un travail éthique très fort, prend toutes les garanties
39:41disponibles.
39:42J'ai plus de doutes sur la séparation que je trouve de plus en plus
39:45artificielle sur les médias algorithmiques dont on voit bien que
39:49selon comment on configure un algorithme, il pèse.
39:52On voit bien depuis le changement de main d'index, pour ne pas les noter,
39:55qu'il y a quand même un infléchissement à une forme d'éditorialisation
40:01algorithmique.
40:02Donc là, je veux dire, cette frontière-là, honnêtement, vu de
40:05l'extérieur, paraît de plus en plus floue.
40:07Je trouve intéressant, dans votre remarque sur le bonus à l'exposition,
40:14il serait intéressant de se dire que certaines informations dûment
40:18certifiées est une espèce de promotion à la circulation, c'est-à-dire
40:22de travailler sur la viscosité de l'information et de se dire qu'une
40:27information fiable, vérifiée, soit plus fluide et soit incitée à être
40:36reprise.
40:37Est-ce qu'il existe des mécanismes qui pourraient être envisagés dans
40:40ce sens-là, c'est-à-dire que des médias synthétiques, par exemple,
40:43pour continuer d'exercer, devraient diffuser X % d'informations
40:49certifiées ?
40:53On aimerait bien, on aimerait bien.
40:59Après, c'est de l'ordre de la régulation aussi, on ne va pas pouvoir
41:03leur imposer quoi que ce soit.
41:04Après, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
41:05Par exemple, quand vous avez la certification de JTI, ils essaient
41:09de discuter, de négocier avec les plateformes pour que, justement,
41:13les contenus de qualité puissent remonter.
41:16Mais je ne suis pas sûre que tous les GAFA me suivent pour diffuser
41:20tous les contenus qui sont de qualité.
41:24Les GAFA, non, mais avec une régulation un peu contraignante,
41:26on peut les inviter à le faire peut-être.
41:29Mais ça, ça existe, ça s'appelle un règlement sur les services numériques.
41:32Maintenant, il faut s'en saisir.
41:34Il a sa temporalité.
41:36Donc, encore une fois, on arrive au point où, pour la première fois,
41:39les grandes plateformes vont publier leur synthèse d'évaluation des
41:42risques systémiques.
41:43A priori, elles vont toutes identifier le risque de désinformation.
41:45Elles vont toutes revenir avec des propositions de remède.
41:48Ça vient en novembre, cette étape.
41:50Pour nous, c'est un point de départ.
41:51C'est un exercice, donc on ne va pas trouver spontanément ce qu'on y
41:55veut dedans.
41:56Mais la question, c'est est-ce que le débat public s'enclenche pour
42:00que, petit à petit, ça vienne ?
42:02Alors, est-ce qu'il y a une autre question ?
42:05J'en profite, j'ai le micro.
42:07Et du coup, je rebondis sur ce que tu as dit, Samuel.
42:10Ce qui fait qu'une information se diffuse ou un contenu sur un réseau
42:15se diffuse, c'est effectivement des algorithmes, mais aussi le fait
42:18de l'homme qui le propage.
42:21Et donc, qu'est-ce qui serait envisagé vis-à-vis des publics pour leur
42:25expliquer la différence entre un contenu synthétique, un contenu
42:28pas synthétique ?
42:30Est-ce que, pour la peine, ça va de pair avec la partie algorithmique ?
42:35Mais est-ce que ce n'est pas simplement l'effort qui a toujours été
42:39nécessaire d'éducation au sens critique ?
42:41Moi, je suis d'une génération où on m'a appris que sur une photo
42:45argentique, le régime soviétique savait, petit à petit, enlever les
42:48personnages au fur et à mesure où ils étaient sortis du système
42:53soviétique.
42:53Et donc, on a tous appris, je pense, dans cette salle que une photo
42:57argentique, ce n'était pas une vérité révélée.
42:59Donc, je pense qu'aujourd'hui aussi, les enseignants apprennent
43:02de la même manière que toute photo pouvait être photoshoppée et que
43:05non, tout le monde n'est pas mince, comme on le voit dans les magazines
43:08de mode.
43:09Et ça, ce n'est pas de l'intelligence artificielle et que ça va continuer.
43:11Donc, est-ce que ce n'est pas...
43:14Il faut poursuivre.
43:15Si on met des labels sur des médias qui sont bienveillants,
43:19en tout cas, qui sont responsables et qu'on n'explique pas ce qu'est
43:24ce label...
43:26On n'en revient à rien.
43:27Il faut monétiser, il faut valoriser les standards concrets.
43:30Il faut aller à la même vitesse à créer le standard et expliquer
43:34sa valeur.
43:35Nous, c'est notre message aujourd'hui.
43:36Et à faire attention quand même tout le temps à ne pas être créé
43:40des réactions de rejet et d'être contre-productif.
43:42C'est-à-dire qu'il faut faire très attention.
43:44Encore une fois, le ministère de la Vérité, c'est l'élastique qui
43:46commence à se reprendre dans la figure.
43:47J'entendais tout à l'heure, par exemple, comment faire pour que
43:50des contenus certifiés circulent mieux.
43:54En fait, moi, je ne sais pas très bien ce que c'est qu'un contenu
43:56certifié.
43:57Je pense qu'il faut se méfier de cette notion-là.
43:59Je sais ce que c'est qu'une méthode de travail journalistique
44:02professionnelle.
44:03Donc, c'est pour ça que commencer à certifier, garantir qu'à Radio
44:07France, on travaille selon des critères qui sont professionnellement
44:10les bons, ça, je sais le certifier.
44:13En revanche, sur une infodonnée, la formulation d'un tweet, un mot
44:17malheureux, etc.
44:18Là, je trouve ça beaucoup plus casse-gueule.
44:20Et surtout, je pense que c'est contre-productif si on commence à
44:23faire clignoter partout sur Internet des tampons avec ceci est
44:26juste, ceci n'est pas juste, ceci est peut-être moyennement juste.
44:29Je pense qu'on aura des réactions assez violentes.
44:31Il ne faut pas oublier qu'on est quand même sur un terreau où les
44:33gens, en moyenne, n'ont pas tellement confiance dans les médias.
44:35Donc, c'est un enjeu énorme de travailler là-dessus et qu'il ne
44:38faut pas qu'à un moment, on soit tenté de faire passer cette
44:41conscience au forceps à coups de lois et de stickers partout.
44:44Je pense que c'est très dangereux.
44:46Donc, il faut trouver la juste mesure sur ce chemin-là.
44:50Si on veut être un tout petit peu encourageant, les développeurs
44:53de grands modèles de langage ont conscience quand même de la valeur
44:56de tout ce dont on discute.
44:59Pour faire un grand modèle de langage, je crois qu'il faut
45:02généralement l'entraîner sur 10 000 milliards de mots.
45:06Le total des archives numérisées textes de l'AFP, c'est 15 milliards
45:10de mots.
45:11Donc, on est une chure de mouches dans cet univers et pourtant,
45:14on discute avec beaucoup de ces développeurs parce qu'ils ont
45:18besoin de contenus de qualité, c'est-à-dire sourcés où l'info
45:23est bien écrite, hiérarchisée, etc.
45:26Donc, c'est en soi un signe de reconnaissance.
45:30Alors après, il y a toute la question de la valeur qu'on met sur
45:33les archives, etc.
45:35et le déséquilibre de la négociation, le problème de la transparence.
45:39Mais c'est déjà quand même une bonne indication.
45:44Merci beaucoup.
45:45Alors, il est 17h59.
45:47Je crois qu'on pouvait s'autoriser un quart d'heure de retard,
45:50mais pas tellement plus parce qu'il y a un moment où il faut savoir
45:52conclure.
45:53Donc, je vous propose peut-être de conclure la discussion là et je
45:56tenais à remercier à la fois les panélistes et l'ensemble des gens
45:58qui ont participé à cette journée pour cette discussion et vous redire
46:03que, vu de l'ARCOM, ce travail, c'est un point de départ,
46:05ce n'est pas un point d'arrivée et on espère que ça va stimuler
46:08la discussion.
46:10C'est notre but.
46:11On a essayé de donner les pistes sur lesquelles on comptait s'investir
46:14dans la durée.
46:15Et évidemment, avec vous, avec tous les professionnels du secteur.
46:18Un grand merci et bonne soirée.