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Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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Transcription
00:00Vous nous disiez Nicolas Péju que vous avez mis au point un traitement pour permettre de redonner la vue à des personnes atteintes de cécité.
00:11Nous ce soir on a trouvé peut-être une technologie, on peut appeler ça comme ça, un dispositif.
00:15Ça s'appelle Arta France, c'est la start-up de ce soir.
00:19Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:22Avec vous Louis de Veron, vous êtes le co-fondateur d'Arta France, vous avez 33 ans c'est ça ?
00:28Exactement.
00:29Vous avez fait une école de commerce, vous êtes aussi musicien, vous avez été dans des conservatoires en Europe.
00:35Vous avez toujours su que vous vouliez être entrepreneur ?
00:38Oui en fait, rapidement en école de commerce et même avant, j'avais envie de monter une entreprise.
00:45Le fait de créer quelque chose me fascine et donc j'ai toujours eu le goût pour monter.
00:52J'avais aussi créé un groupe de musique, c'est quelque chose qui est en moi, que j'apprécie.
00:57Louis, l'idée, vous êtes là ce soir parmi nous, ce soir sur Europe 1 pour Arta France, mais l'idée elle vient de votre associée.
01:03Elle vient de Rémi, qui a été inspiré parce qu'il avait l'habitude d'accompagner des handicapés ou des personnes malvoyantes au ski.
01:11Exactement.
01:12Et que s'est-il passé ?
01:13En fait il les a accompagnés et pendant toute la journée il ne pouvait faire que des pistes vertes.
01:18Et du coup pour rajouter un peu de difficulté à la descente, il a mis une écharpe sur ses yeux et il s'est dit
01:24il faut que j'invente quelque chose qui puisse aider les personnes malvoyantes et non-voyantes à percevoir.
01:30Donc c'est percevoir, c'est ce que vous nous disiez.
01:32C'est percevoir, ce n'est pas retrouver la vie, mais c'est percevoir.
01:35C'est de là que tout part.
01:36Je vous laisse pitcher pour qu'on comprenne bien, pour qu'on sache ce qu'est Arta et ensuite on va revenir dans le détail.
01:43Est-ce que vous êtes prêt ?
01:44C'est parti.
01:45C'est à vous Louis.
01:46Si oui, je redis juste pourquoi percevoir.
01:48Parce qu'en fait, si vous voulez, le cerveau est capable de modifier et de mettre en musique une image qui va être reçue par les yeux.
01:56Donc nous en fait on est un clip de lunettes que vous allez mettre qui pèse 30 grammes sur vos lunettes,
02:01qui va filmer l'environnement et qui va envoyer l'image qui est filmée dans une ceinture lombaire dite haptique.
02:07Haptique c'est transmettre une information via le sens du toucher.
02:10Et dans le bas du dos, cette ceinture, il y a des petits solenoïdes, c'est des pressions douces qui vont venir dessiner
02:15le poteau qui est devant vous, les deux passants, le vélo qui passe.
02:18Et le cerveau va être capable de régénérer une image mentale.
02:22Et donc la personne non-voyante ou malvoyante va pouvoir savoir à 5 mètres, il y a un poteau, il y a de l'espace, il y a deux personnes, je peux passer entre elles.
02:29C'est pour ça qu'on ne dit pas, on n'a pas envie de mentir aux gens en leur disant qu'on leur rend la vue.
02:33Ce n'est pas du tout ça.
02:34Mais en revanche, on se sert de la logique que le cerveau a avec les yeux.
02:39On fait la même chose sauf qu'on utilise le sens du toucher.
02:43C'est exceptionnel.
02:44C'est génial.
02:45Moins d'une minute. Dans une minute pile, c'est...
02:48On peut l'utiliser aussi la nuit si on veut, quand on a soif, pour ne pas se prendre la porte ou rouler un meuble.
02:54Vous savez qu'il y a un truc qui s'appelle la lumière.
02:56Je suis un peu loin de mon lit en fait.
02:58Oui mais exactement, pour les personnes qui ne voient pas bien, il y a la possibilité aussi, il y a un capteur infrarouge qui permet aussi d'avoir de la visibilité le soir.
03:09Et donc l'image est envoyée dans la ceinture qui va redessiner très rapidement l'image.
03:13Si je comprends bien, c'est une mini caméra que l'on fixe sur les lunettes.
03:16Exactement.
03:17Donc la personne a des lunettes.
03:19Cette mini caméra va filmer l'environnement.
03:22Par exemple, on est sur le...
03:24Donc vous sortez du métro, vous marchez dans la rue.
03:27Et si on est dans la rue, la lunette va donc filmer par exemple le poteau qui est en face de moi.
03:32Ça va envoyer un signal de cette fameuse façon haptique, donc par le toucher.
03:37Alors pas forcément un signal, mais l'image qui va être filmée.
03:41C'est comme si, voyez l'écran qu'on a en face de nous, il est composé de petits pixels.
03:45Là c'est la même chose, vous allez avoir un écran dans le dos avec des pixels.
03:50Mais cette fois-ci, c'est des pixels haptiques qui vont tous venir dessiner l'image qui est filmée.
03:55Et personne qui est malvoyante voit ces pixels ?
03:58Et en fait, c'est ça qui est extraordinaire. Cette technologie est révolutionnaire parce que même une personne non voyante qui n'a jamais vu, son cerveau est capable de générer, il y a une telle plasticité qu'il est capable de régénérer une image.
04:09Donc il y aura des impulsions mécaniques qui vont dessiner dans le dos l'image qui a été filmée.
04:15Exactement. Et après, c'est là les génies vraiment, j'insiste parce que Rémi, c'est vraiment un professeur dans le sol, ils ont créé des traitements d'images.
04:25C'est-à-dire que par exemple là, vous êtes à un mètre de moi, si je recule de 10 mètres, normalement je devrais être 100 fois plus petit.
04:31Et que fait le cerveau ? Il regrossit l'image. Et nous, on va réaliser la même logique que le cerveau a avec les yeux, on va le faire mais au sens du toucher.
04:40Donc on va venir regrossir aussi l'image. Par exemple, le relief aussi. Le relief, c'est le cerveau qui va mettre du relief dans l'image.
04:47C'est totalement fou, ça me paraît totalement révolutionnaire. Et pourtant, ce n'est pas juste une idée en l'air. Vous l'avez testé déjà, je crois, sur 450 personnes.
04:55Exactement.
04:56Et vous avez même gagné le concours l'épine l'an dernier. Donc ça signifie que ça y est, c'est en route.
05:02C'est en route, mais c'est quand même beaucoup de R&D. On a commencé en 2018 et maintenant, après ces 450 tests, on a enfin pu lever des fonds.
05:12On a signé avec plusieurs industriels et on reçoit enfin le produit final, une première version du produit final avant Noël.
05:19Une deuxième au Q1 de l'année prochaine et une troisième avant l'été.
05:23Donc les précommandes vont être lancées ?
05:25En fait, elles sont déjà lancées.
05:26Combien ça coûte ?
05:27Alors aujourd'hui, on est sur un tarif de précommande. Donc ça ne sera pas ce même prix, parce qu'on ne peut pas produire ce prix-là.
05:34Ça coûte 3000 euros. Et notre objectif, c'est de dire, écoutez, on est certain, le produit a été testé plus de 500 fois même maintenant.
05:42On est certain du produit ?
05:44Oui, on est certain. Et là, on a les professionnels de santé comme les 15-20 qui sont avec nous.
05:49Nicolas Péjus, vous connaissiez, vous êtes le directeur général de l'hôpital des 15-20 sur Europe 1. Vous connaissiez ?
05:54Oui, absolument. Et non seulement on connaît, mais on a déjà eu des tests.
06:00C'est un hasard, je tiens à le préciser. On ne les a pas...
06:02Non, parce que c'est un sujet majeur. On ne l'a peut-être pas dit, mais le nombre de personnes touchées par la malvoyance,
06:10pas que la cécité, la malvoyance en France, c'est 2 millions de personnes.
06:14C'est beaucoup de monde. Parce qu'on pense toujours à l'aveugle avec sa canne blanche, mais en fait, la malvoyance,
06:20ça va être aussi la personne qui, par exemple, ne voit qu'à travers un trou de serrure au milieu de son champ visuel
06:25parce qu'il a perdu toute la vision périphérique. C'est un handicap extraordinaire.
06:30C'est le contraire aussi, vous pouvez perdre complètement la vision centrale et avoir une tâche en permanence au milieu de votre champ visuel.
06:38Donc là, ça vous handicap tout le temps, mais vous n'êtes pas aveugle au sens strict.
06:42Pour autant, vous avez besoin d'aide. Et c'est pour ça qu'on a créé, et c'est pour ça qu'on travaille ensemble,
06:47on a créé un institut qui s'appelle l'Institut Saint-Louis, notre créateur, qui est dédié au handicap visuel.
06:52Parce qu'on a beaucoup parlé des pathologies que l'on peut soigner, y compris avec de la chirurgie,
06:56mais il y en a qu'on ne peut pas soigner. Pour les malvoyants, pour les personnes aveugles, on a besoin de renforcer leur autonomie.
07:03Et je trouve que ce dispositif que vous avez inventé et qu'il faut tester, il faut peut-être le perfectionner,
07:10mais en tout cas, ça peut donner beaucoup d'espoir à des gens qui, dans leur vie sociale, professionnelle,
07:18sont handicapés par une déficience visuelle qui aujourd'hui est insuffisamment prise en charge.
07:24Donc oui, on va essayer de vous aider à valider ce dispositif.
07:29Donc vous êtes accompagné en ce moment par l'hôpital des 15-20 Louis Véron, vous avez signé aussi avec Optique 2000
07:35pour vous aider à distribuer cette solution dans toute la France. Mais si vous êtes parmi nous ce soir sur Europe 1,
07:40c'est aussi parce que vous avez des besoins, notamment en termes de recrutement.
07:45J'étais très étonnée, je ne pense pas tout de suite au recrutement. Pourquoi ? Vous avez besoin de quoi ?
07:50En fait, là, c'est vrai qu'on recherche des ingénieurs, si vous voulez, en traitement d'images.
07:55Donc c'est une petite niche, c'est vraiment des pépites.
07:59C'est des développeurs qu'on peut trouver aussi dans le monde des jeux vidéo.
08:04Et je sais que c'est des ressources rares, donc il nous en faut parce que c'est un logiciel qui s'améliore.
08:11Et vous avez aussi besoin d'argent, vous avez eu une levée de fonds de près de 2 millions d'euros cet été.
08:17Exactement.
08:18Et vous recherchez encore combien ?
08:21On voudrait partir en série A entre 10 et 15 millions pour pouvoir accélérer, investir,
08:25parce que la R&D n'est pas terminée, et commencer l'accélération avec les ouvertures de pays,
08:30notamment la France, à partir de septembre prochain.

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