L'actrice et réalisatrice Géraldine Nakache est l'invitée de Léa Salamé ce mardi à 9h20, pour son rôle dans la série "Les enfants sont rois", disponible le 23 octobre 2024 sur Disney+. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/l-itw-de-9h20-du-mardi-08-octobre-2024-8638457
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Léa, ce matin, vous recevez une actrice et réalisatrice.
00:03Et bonjour Géraldine Nakache.
00:05Et bonjour.
00:06Merci d'être avec nous ce matin.
00:07Si vous étiez un livre, une chanteuse, un personnage historique et une époque, vous
00:13seriez qui, vous seriez quoi ? Un livre d'abord.
00:15Un livre, je pense à Maus, que j'ai beaucoup offert et beaucoup lu et relu.
00:20CQFD.
00:21Et puis j'ai hâte que ma petite-fille soit assez grande pour le lire.
00:27Une chanteuse ?
00:28Là, Mylène Farmer, parce que j'ai raté les concerts.
00:31Ah d'accord.
00:32Un personnage historique ? J'allais vous dire Gisèle Halimi, mais je vais vous dire
00:36Gisèle Pellicot, après ce que je viens d'entendre encore plus.
00:39Après le débat ?
00:40Oui.
00:41Elle est pour vous déjà un personnage historique tellement elle a marqué la cause des femmes ?
00:44Je pense, oui.
00:45Et une époque ?
00:47Aujourd'hui.
00:48Aujourd'hui ?
00:49Oui.
00:50Quand même.
00:51J'y crois.
00:52Malgré tout.
00:53Parce que j'ai le sentiment que c'est le moment où peut-être tout ça va nous permettre
01:00d'assainir les égouts et que ça va devenir… C'est pas possible quoi.
01:06Moi j'ai des enfants en bas âge donc j'ai envie d'y croire pour la suite.
01:09Aujourd'hui alors.
01:10« Nous avons eu l'occasion de changer le monde et nous avons préféré le télé-achat
01:14». C'est la phrase de Stephen King qui ouvre le livre de Delphine de Vigan, « Les
01:19enfants sont rois » dont on va parler.
01:21Vous êtes d'accord avec lui ? On a préféré le télé-achat ?
01:23Ah oui.
01:24Complètement.
01:25Moi-même.
01:26Vous-même vous avez préféré le télé-achat ?
01:27Oui.
01:28Au lieu de changer le monde ?
01:29Oui.
01:30Je dois l'admettre.
01:31Disney a décidé d'adapter en série le livre best-seller de Delphine de Vigan, « Les
01:35enfants sont rois » et vous êtes à l'affiche de cette série événement qui sera disponible
01:39le 23 octobre prochain sur la plateforme avec un casting XXL très bon d'Henri Attilier,
01:44Panaïotis Pascot, Chantal Lobby, Jacques Weber, India Herr, Oussama Kedam.
01:48L'histoire dit beaucoup de notre époque, une petite fille de 6 ans, Kimi, devenue une
01:53star des réseaux sociaux, millions d'abonnés grâce à sa mère qui gère tout ça, disparaît.
01:58Et vous, vous êtes la policière enquêtrice qui est chargée de retrouver cette gamine
02:02de 6 ans qui a disparu.
02:03Qui a enlevé Kimi ? Est-ce son père ? Est-ce des fans jaloux ? Des influenceurs concurrents ?
02:09Des pédocriminels ? Bref, il y a plein de suspects.
02:12Le suspense est total, il est glaçant.
02:15Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a plu dans cette histoire ?
02:18Qui dit tant de l'époque ?
02:20Eh ben voilà, je vous ai répondu en fait, c'est que je pense que même si aujourd'hui
02:24on a plutôt la tête dans le guidon et qu'on a pas tellement de recul sur tout ça, je
02:28trouve que c'est une forme de radiographie de la société telle qu'elle est aujourd'hui,
02:31qui porte pas de jugement quoi, mais qui vous explique, voilà, on en est là, qu'est-ce
02:35qu'on fait ? C'est peut-être une histoire d'ajustement de curseur mais il est peut-être
02:38temps de les ajuster parce qu'on se fait un peu happer par tout ça.
02:41Je trouve que et le livre de Delphine de Vigan et la série le met en scène très bien.
02:45Alors vous, votre personnage est intéressant parce qu'il incarne vraiment le décalage
02:49entre le vieux monde et le nouveau monde, c'est-à-dire que vous êtes une enquêtrice,
02:52une policière qui en général est enquêtée sur des faits différents qu'un enlèvement
02:56d'une gamine de 6 ans qui a des millions d'abonnés.
02:59Vous connaissez rien au monde des réseaux sociaux et vous vous retrouvez face à ce
03:04monde-là de gamins hyper connectés, toujours un smartphone à la main, le business des
03:08enfants influenceurs, le cyber harcèlement, la monétisation des contenus, les tendances
03:12sur TikTok et au début vous captez rien, votre personnage comprend rien, vous êtes
03:15vraiment une boumeuse face à ce nouveau monde.
03:18Mais voilà, c'est ce qui me lie à ce personnage, je ne suis pas loin de ça.
03:22Non mais c'est un millefeuille en fait, c'est vraiment un millefeuille, c'est-à-dire
03:24qu'effectivement, c'est vertigineux le nombre de bourreaux potentiels et vertigineux
03:30encore plus avec ce type d'enfant qui a été kidnappé et qui est tous les jours
03:35qui montre son quotidien qui n'est pas réel, un vrai quotidien justement.
03:39Oui, dans un faux appartement, avec sa mère à côté, etc.
03:42Vous racontez tout ça.
03:43Panayiotis Pascot, qui connaît très bien, qui est très très fort sur les réseaux sociaux,
03:46lui dit que ce thriller pose les bonnes questions, il dit aussi que les réseaux sociaux représentent
03:50un énorme changement pour le monde, aussi énorme que l'invention de la voiture.
03:55Mais j'ai juste l'impression qu'avec les réseaux sociaux, on n'a pas encore inventé
03:58la ceinture de sécurité.
03:59Tu parles bien Panayiotis.
04:00Oui, mais je trouvais que cette phrase, elle était juste.
04:02Oui, c'est tout à fait juste.
04:03C'est vrai que c'est énormissime et en même temps, on a l'impression qu'il n'y
04:05a pas la ceinture de sécurité.
04:06J'étais en presse junket avec lui, je donnais des interviews et puis il était à côté
04:11de moi et il disait à un journaliste « moi, grâce à Instagram, j'ai pu interviewer
04:15quand j'avais 14 ans Aurel San ». Je lui dis « ah bon, t'as pu faire ça ? ». Il
04:19me dit « bah ouais, parce qu'en fait, je lui ai parlé en message privé, il m'a
04:22répondu et j'ai fait une interview de lui ». Et je me suis dit « ah waouh, donc
04:26à son âge, à son époque, on pouvait faire ça ». Donc effectivement, c'est formidable.
04:29Mais par ailleurs, il y a aussi le revers de la médaille, celui qui nous enferme un
04:34peu dans quelque chose qu'on ne maîtrise pas très bien, je trouve, là, aujourd'hui.
04:38– Quel est votre rapport, vous, aux réseaux sociaux ? Vous vous êtes assez présente
04:41sur Instagram ?
04:42– Il est merdique, mon rapport.
04:43Il est complètement merdique parce que je trouve que je passe un temps infini dessus.
04:46Je suis de la génération, pour le coup, des gens qui ne postent pas et qui ne filment
04:50pas ce qu'ils sont en train de bouffer et pour autant, je vais regarder ce que les
04:53gens bouffent comme une petite addiction, je dois reconnaître.
04:56Et ça, ça m'excite un peu.
04:57– Et comment vous vous soignez ?
04:58– Je vais jeter mon téléphone.
05:01Pour l'instant, je n'arrive pas à retirer les apps de mon téléphone.
05:04– Mais c'est-à-dire que vous vous réfléchissez notamment à…
05:06– J'y pense, quoi.
05:07Je vous en parle, par exemple.
05:08– Oui.
05:09Un jeune d'Instagram.
05:10– Oui, franchement, oui.
05:11– Si votre petite-fille de 7 ans vous dit « Maman, je veux être une influenceuse.
05:16»
05:17– Ah là là, non, ben non.
05:18Enfin, oh là là, non.
05:19Alors, c'est une bonne question.
05:20– Mais c'est intéressant parce que la maman, dans la série, jouée très bien
05:26d'ailleurs par Adoria Thillier, c'est un personnage complexe.
05:30C'est-à-dire qu'on se demande si elle aime sa fille ou si elle l'utilise.
05:32Elle-même, elle rêvait d'être une star de téléréalité, ça n'a pas marché et
05:36elle projette sur sa gamine.
05:39Est-ce qu'elle la manipule ?
05:40Qu'est-ce qui la motive ?
05:41La célébrité ?
05:42Les clics ?
05:43Les likes ?
05:44L'argent ?
05:45– C'est terrible parce que ces gens-là, à priori, ils communiquent sur ce qu'ils
05:47sont eux.
05:48Ils n'ont rien d'autre à vendre que ce qu'ils sont eux.
05:50Donc, du coup, c'est vrai qu'on peut se dire que quand on décide de ne pas acheter
05:55ce qu'ils nous vendent, c'est peut-être un refus de qui ils sont.
05:58Donc, je me dis que pour une adulte, déjà c'est compliqué, mais pour un enfant, de
06:01se dire « Moi, je ne plais pas aux gens à qui je parle, donc je n'ai pas de raison
06:05de continuer à être », ce n'est pas évident quand même.
06:09– Il y avait un gamin, je ne sais pas si vous le connaissez, Néo The One, un jeune
06:13influenceur, un gamin influenceur, qui a défendu sa mère, qui était critiquée, justement,
06:19elle a été condamnée par ailleurs pour harcèlement moral, mais il l'a défendue
06:24en 2017.
06:25Donc, il y a un moment, écoutez ce que disait ce gamin pour défendre sa mère.
06:30– Salut tout le monde, c'est Néo ! En ce moment, il y a des vidéos critiques sur
06:33Youtube qui parlent de moi, ils disent que je me fais exploiter par ma mère et que ça
06:37fait du fric sur mon dos.
06:38Moi, je vais vous dire ma vérité.
06:40D'abord, pour commencer, je ne suis pas forcé par ma mère.
06:43C'est moi qui fais ce que je veux, c'est moi qui ai envie de faire des vidéos quand
06:46je veux.
06:47Moi, j'ai toujours voulu être Youtubeur, plus tard, j'aimerais bien en faire mon métier.
06:50Il y en a qui disent que je me fais harceler au collège, c'est n'importe quoi.
06:53Au contraire, tout le monde m'adore, tout le monde me félicite, tout le monde trouve
06:57que ce que je fais, c'est super, c'est vraiment n'importe quoi.
07:00Bon, maintenant, on va parler de choses qui fâchent, on va parler d'argent.
07:02Je sais que les vidéos de Swanthevox et Nezohan sont monétisées et je sais bien
07:07aussi ce que ma mère fait avec cet argent.
07:09Elle nous offre tout ce qu'on veut.
07:10Notre mère nous fait une vie de rêve et elle nous prépare un avenir de rêve.
07:14Elle nous offre tout ce qu'on veut.
07:18Du coup, qui filme ? Est-ce qu'elle est là ? Est-ce qu'elle voit cette maman ?
07:27Il a 17 ans aujourd'hui, je crois, et il continue à être Youtubeur, ce gars-là.
07:32Ah voilà ! C'est comme ça ! Mais Delphine de Vigan, dans son livre, dit
07:40« Je ne juge pas, je n'ai pas voulu juger la mère ».
07:43C'est vrai qu'elle ne juge pas, parce que c'est complexe aussi.
07:45Cette maman, elle dit « j'aime ma fille » et nous, on s'aime, tout va bien, tout
07:51va bien.
07:52Il s'avère que je peux lui offrir tout ce qu'elle veut, exactement.
07:54Géraldine Nakach, on vous a longtemps vue dans des comédies, avec le rôle de la bonne
07:58copine, mais ces dernières années, on vous découvre dans des rôles plus graves, plus
08:01compliqués, comme dans cette série-là, ou encore récemment un film sur le déni
08:04de grossesse, « Toi non plus, tu n'as rien vu », ou d'autres thrillers, le thriller
08:08« Vacances » il y a deux ans, et pourtant, vous dites dans le dossier de presse « J'ai
08:12eu peur de jouer ce personnage dans la série Les Enfants sont rois, parce que j'avais
08:16peur qu'on aille voler quelque chose de moi qu'on n'avait pas attrapé jusque-là.
08:20»
08:21Parce que Sébastien Marnier voulait que je me taise.
08:24Et si je me tais, j'imagine qu'on peut voir quelque chose dans mes yeux.
08:30Et ça, j'étais inquiète de ça.
08:32Qu'est-ce qu'on peut voir dans vos yeux ?
08:34Vous me direz si vous avez vu un truc dans la série.
08:36En tout cas, c'est vrai que le débit, le texte, le verbe, l'humour, la musique de
08:43l'humour…
08:44Vous rassure.
08:45Oui, c'est un bon bouclier, puisque c'est celui que j'ai dans la vie aussi.
08:47Donc c'est vrai que ça me rassure.
08:48Et c'est pour ça d'ailleurs que je continue à faire des comédies et que ça m'éclate.
08:51Mais là, il y avait quelque chose à dire dans cette série de trop intéressant pour
08:56refuser le rôle.
08:57Mais j'étais inquiète, oui.
08:58Je me suis longtemps demandé si j'étais vraiment désirée ou si j'étais un second
09:01choix, avez-vous dit ?
09:02Oui, c'est vrai.
09:03Vous êtes rassurée aujourd'hui ?
09:04Ça vient.
09:05Mais oui, je me suis souvent demandé si les films que j'écrivais et que je mettais
09:10en scène n'étaient pas juste pour me satisfaire.
09:13Pour vous donner des rôles qui ne venaient pas assez ?
09:15Oui.
09:16Sûrement.
09:17Ça a dû jouer.
09:18Aujourd'hui, de plus en plus, vous avez les premiers rôles dans cette série.
09:20Vous avez le premier rôle avec Doréa Thillier.
09:22C'est vrai.
09:23Après, on sait comment c'est.
09:26Rien n'est acquis, mais oui, être choisie, c'est un sujet chez moi.
09:33Et du coup, vous avez fait des films, la réalisation et ce succès en 2010, film générationnel,
09:38tout ce qui brille avec Laila Bekti qui a fait plus d'un million et demi d'entrées.
09:56C'est vrai que Véronique Sanson nous a dit la semaine dernière à ce micro que grâce
10:10à votre film, grâce à tout ce qui brille et à la chanson Drôle de Vie que vous avez
10:14reprise avec Laila, elle avait touché un nouveau public qui vient dans ses concerts
10:19maintenant.
10:20Je suis contente.
10:21Ça me plaît.
10:22C'est quand la prochaine réalisation ?
10:24Bientôt, j'espère.
10:26Vous êtes toujours meilleure copine avec Laila Bekti ?
10:29Oui, ça continue encore et encore.
10:31Vous êtes née à Surenne, Géraldine Nakach, d'un père directeur informatique et d'une
10:35mère assistante comptable.
10:37Vous avez grandi à Puto.
10:38Votre frère, Olivier Nakach, réalisateur d'Intouchables, entre autres avec son partenaire
10:41de toujours Eric Toledano, raconte que gamine, vous passiez votre temps à chanter et à
10:45danser en tutu rose fuchsia dans le salon, à imiter Céline Dion, Lio, Mylène Farmer déjà.
10:51Pardon Olivier.
10:53Je choisissais évidemment l'heure du JT pour bien vampiriser tout le monde.
10:57Je me disais tout le monde va être là dans le salon, donc à 20h, ça partait.
11:01Il disait que c'était la joie de vivre dans la famille et elle faisait ça pour faire
11:04sourire mes parents.
11:05Oui, c'est vrai.
11:06Il y avait quelque chose d'aller chercher la lumière et la joie chez vos parents ?
11:11Pour être honnête, ils me l'ont offerte la lumière.
11:14Je n'avais pas besoin de chercher beaucoup.
11:16J'ai 7 ans d'écart avec mon grand frère, j'étais la dernière a priori.
11:21Du coup, j'avais la lumière tous les jours, mais j'en profitais grassement.
11:24Et la chouchoute ?
11:25La chouchoute complète.
11:26Vous les avez emmenés pour la première fois sur la terre de leur enfance en Algérie.
11:30Vos parents, c'était il y a quelques mois.
11:32Vous avez fait le voyage tous les quatre avec votre frère et vos parents.
11:36Vous avez filmé ça, vous avez mis quelques extraits sur les réseaux sociaux.
11:40On voit votre émotion absolue avec vos parents, tous deux nés en Algérie, qui étaient parvenus
11:45depuis 60 ans.
11:46Qu'est-ce que vous avez ressenti ?
11:48Je suis rentrée dans les souvenirs de mes parents.
11:51Je suis rentrée dans les odeurs dont ils me parlaient.
11:54Enfin, j'ai compris, j'ai senti aussi.
11:56Parce que finalement, mon frère et moi, on a grandi avec les fantômes de leurs souvenirs.
12:01Puis même, ce qu'ils nous racontaient de l'Algérie, c'était comme ça, très large.
12:05Ils nous parlaient d'odeurs, d'un palmier dans un jardin.
12:08Et je leur disais « racontez-moi, racontez-moi ».
12:10Et là, j'ai compris ce que c'était le déchirement.
12:12J'ai tout compris.
12:13J'ai vu mon père parler déjà, un peu libérer sa parole, nous raconter.
12:19Et ça, ça n'a pas de prix.
12:21Je suis ravie qu'on ait pu le faire grâce à mon frère qui a réussi à organiser ce voyage.
12:26C'était chargé en émotions.
12:28Au départ, évidemment, je ne voulais pas du tout en parler parce qu'encore une fois,
12:30je suis de la génération de ceux qui ne racontent pas trop leur vie sur les réseaux.
12:33Et puis après, je me suis dit « tiens, c'est marrant, j'ai l'impression que ça a de l'importance
12:37que je dise ça, moi, sur mes réseaux, que j'envoie ce message-là ».
12:40Je crois que j'ai bien fait.
12:41C'était au mois de mai dernier.
12:43Et je suis contente que ça existe quelque part.
12:46Vous avez eu des retours, des messages.
12:49Oui, j'ai eu des messages formidables.
12:50Moi, je ne vous connais pas, mais c'est vrai que j'avais été très touchée par ce voyage
12:52et ces photos que vous avez mises avec vos parents qui étaient profondément bouleversées
12:56de ce retour au pays local.
12:59Et puis surtout, la façon dont ça s'est passé, parce que pendant 20 ans, avec mon frère,
13:02on a voulu organiser ce voyage et puis on nous disait « ce n'est pas le moment,
13:05peut-être pas, attention, vous risquez d'être déçus, il faut peut-être de la sécurité ».
13:09Bon là, nous y sommes allées tous les quatre.
13:12C'était très simple, très facile et surtout, on nous a dit bienvenue partout.
13:17Ça a été très facile comme voyage, émotionnel certes, mais c'était un grand moment.
13:23L'émotionnel, il est aussi là parce qu'on est le 8 octobre.
13:26Hier, c'était la commémoration d'un an des massacres terroristes du 7 octobre.
13:29Vous avez dit « on m'a beaucoup invitée pour en parler en tant que juive ».
13:35Peut-être qu'on vous a essentialisée, peut-être pas, je ne sais pas.
13:44Je travaille et je suis un personnage public, si j'ose dire, depuis 15-20 ans.
13:50Je n'ai jamais été reconnue parce que j'étais juive, mais tout d'un coup c'est vrai
13:56qu'on m'a posé des questions qu'on ne m'avait pas posées jusqu'alors.
14:00Ça m'a d'abord attristée, dérangée même.
14:04Et puis aujourd'hui, un an après, je me dis que c'est normal.
14:08On nous a tous demandé de choisir une paroisse.
14:12Et du coup, je me dis « si il faut en parler, parlons-en ».
14:19Je pensais que ma paroisse était celle de la femme, pas forcément celle de la femme juive.
14:25Mais finalement, je suis juive et je n'ai jamais voulu le cacher.
14:29Très bien, allons-y, parlons-en.
14:32Après, je suis attristée par certains témoignages qui me disent des choses qui me marquent un peu.
14:37On m'a dit la dernière fois « Géraldine, je t'adore, tu ne veux pas aller parler à ton président
14:42pour cesser ses massacres au Proche-Orient ? »
14:45J'ai dit « mon président ? »
14:47J'ai commencé à mon président.
14:49Vous pensez que votre président c'était Benjamin Netanyahou ?
14:51Voilà.
14:53L'animateur Arthur a dit qu'il avait perdu des amis après le 7 octobre. Est-ce que vous aussi ?
14:58Oui. Est-ce que j'ai perdu des amis ?
15:01Ah pardon, je pensais « pendant les massacres » parce que c'était plus que ça.
15:04Oui, c'était plus que ça. C'est plus light ma question.
15:08Est-ce que j'ai perdu des amis ? Non, je ne crois pas, non.
15:11Des amis, non.
15:12Non, parce que, comment vous dire ?
15:17Ma subjectivité à moi, elle est faite de la vie que j'ai depuis toujours.
15:22Et la vie que j'ai depuis toujours, ce n'est justement pas la paroisse.
15:25Ce n'est pas le communautarisme.
15:27Je me sens très juive et pour autant, je partage ma vie au quotidien avec des chrétiens et des musulmans.
15:32Donc du coup, non, je ne peux pas perdre qui que ce soit.
15:35En revanche, il ne faut pas...
15:37Votre meilleure copine, c'est Leïla Bekti. Votre mec, il est libanais.
15:40Vous êtes mal barré.
15:42Je suis dans la merde.
15:44C'est dur d'être assignée à un camp.
15:46Mais d'ailleurs, du coup, de fait, je ne le refuse pas.
15:49Je ne peux pas. J'ai une petite fille qui a une partie de sa famille qui vit en Israël
15:53et un petit garçon qui a une partie de sa famille qui vit au Liban.
15:56Quel camp je peux choisir, en fait ?
15:58Les impromptus, pour finir, vous répondez sans trop réfléchir.
16:01TikTok ou Instagram ?
16:03Non, Instagram.
16:04Quand est-ce que vous jouez dans un film de votre frère ?
16:06Demain.
16:07La flamme ou le flambeau ?
16:09Le flambeau.
16:10C'est quand le prochain flambeau ?
16:11Je ne sais pas. Dites-moi.
16:13Je ne sais pas. Vous n'avez pas demandé à Jonathan Cohen ?
16:15Non, on parle d'autres trucs. On parle du conflit.
16:18Vincent Dedienne ou Jonathan Cohen ?
16:19Oh non, c'est dégueulasse.
16:21C'est à la peste tout le choléra.
16:25Jean-Pierre Bacri ou Alain Chabat ?
16:27Oh mais vous êtes dégueulasses.
16:29Je vais dire Alain Chabat parce que je le vois demain.
16:33Raymond Depardon ou Richard Avedon ?
16:37Avedon.
16:38Avedon, c'est votre photographe préféré.
16:40Les nuls ou les inconnus ?
16:42Les nuls.
16:43BFM ou CNews ?
16:45Oh l'enfer !
16:49CNews.
16:50Toledano ou Nakash ?
16:51Nakash parce qu'il a le sang quand même.
16:53Qu'est-ce qui vous endigne ?
16:57CNews ou BFM.
16:59Vous votez ?
17:00Bien sûr, je vote.
17:01La dernière fois que vous avez pleuré ?
17:06Hier.
17:08La fidélité c'est important dans le couple ?
17:10Oui, c'est important partout, tout le temps, pour tout.
17:12Liberté, égalité, fraternité, vous choisissez quoi ?
17:16Aujourd'hui, fraternité, oui.
17:18Et Dieu dans tout ça ?
17:21Je collecte les mailles pour plus tard.
17:25Les Enfants sont Rois, la série événement de Disney,
17:28qui sera mise en ligne à partir du 23 octobre.
17:31Très réussie la série, suradaptée du livre de Delphine de Vigan,
17:35avec Géraldine Nakash, que je suis très contente de recevoir.
17:39Merci et belle journée.