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Guerre au Proche-Orient, présidentielle américaine, marche à Mazan... Les informés de franceinfo du samedi 05 octobre 2024

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00:00Générique
00:1020h, 21h, France Info, les informés, Victor Mathais.
00:15Bonsoir à toutes et à tous avec, comme tous les samedis vous le savez, le regard des correspondants étrangers sur l'actualité avec la phrase du jour Emmanuel Macron
00:24qui se prononce pour l'arrêt de la livraison d'armes à Israël utilisée à Gaza à deux jours du premier anniversaire de l'attaque du Hamas en Israël
00:32et alors que l'état hébreu poursuit ses frappes au Liban.
00:35La situation au Proche-Orient et la présidentielle américaine, elle a lieu dans un mois, jour pour jour, ce sera le 5 novembre.
00:41Cela n'a pas échappé à Donald Trump en meeting ce soir en Pennsylvanie sur les lieux même de la tentative d'assassinat qu'il a visée en juillet.
00:49Un autre milliardaire sera regardé de près ce soir aux côtés du candidat.
00:52C'est Elon Musk, le patron de Tesla et du réseau social X, désormais grand soutien du candidat républicain.
00:58Lui se rêve en candidat de la gauche pour 2027 et la présidentielle en France.
01:03Première rentrée politique pour Raphaël Glucksmann et son parti Place Publique en Gironde
01:07avec l'objectif de proposer une alternative à gauche et à Jean-Luc Mélenchon et puis des roses blanches à la main.
01:12Quelques centaines de personnes ont à nouveau exprimé leur soutien à Gisèle Pellicot aujourd'hui dans les rues de Mazan dans le Vaucluse.
01:18Gisèle Pellicot dont l'ancien mari est jugé en ce moment accusé d'avoir drogué son ex-épouse pour la violer et la faire violer par des dizaines d'autres hommes.
01:27Bonsoir Adeline Percept.
01:28Bonsoir, bonsoir à tous.
01:30Correspondante pour la RTBF, la radio et la télé belge à Paris.
01:33Bonsoir Léo Klim.
01:34Bonsoir.
01:35Du journal allemand Berg Spiegel, Juan José Dorado est là aussi. Bonsoir.
01:39Buenas tardes.
01:40Journaliste espagnole, indépendant pour différents médias et Richard Berly.
01:44Bonsoir Richard.
01:44Bonsoir Victor.
01:45Correspondant de Blic pour la France et l'Europe.
01:48Blic, médias suisse bien évidemment.
01:50C'est parti pour une heure de débat.
01:54La situation donc d'abord au Proche-Orient marquée cette semaine par ces frappes de l'Iran sur Israël.
02:00Des attaques en représailles aux frappes de l'État hébreu qui se poursuivent sur le Liban et la mort du chef du Hamas Hassan Nasrallah.
02:06C'était le week-end dernier.
02:08Israël promet désormais à son tour une riposte alors que lundi marquera le premier anniversaire du 7 octobre 2023.
02:15L'attaque du Hamas sur le sol israélien a plus de 1000 morts et une centaine d'otages.
02:19Depuis, Israël frappe quotidiennement la bande de Gaza.
02:22C'est dans ce contexte qu'Emmanuel Macron s'est exprimé aujourd'hui appelant à l'arrêt de livraison d'armes.
02:29Je pense qu'aujourd'hui la priorité c'est qu'on revienne à une solution politique.
02:32Qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza.
02:35La France n'en livre pas.
02:37Et maintenant, notre priorité est aussi d'éviter l'escalade.
02:40Je pense que nous ne sommes pas entendus, je l'ai redit au premier ministre Netanyahou.
02:42Et je pense que c'est une faute y compris pour la sécurité d'Israël demain.
02:45Car ce qui est en train de se passer, et on le voit bien dans nos opinions publiques,
02:48mais on le voit de manière encore plus terrible dans les opinions publiques de la région,
02:52c'est au fond un ressentiment qui est en train de naître, une haine qui est nourrie par cela.
02:57Et le Liban ne peut pas devenir un nouveau Gaza.
02:59Et c'est pourquoi, de la même manière, tous ces derniers jours,
03:01nous avons demandé à ce qu'il y ait l'arrêt de ces opérations
03:03et d'essayer d'engager le maximum d'États de la région et à l'international pour porter la même pression.
03:08Le président de la République chez nos confrères de France Inter à l'occasion d'une émission spéciale
03:13consacrée à la francophonie, entretien enregistré mardi.
03:17Emmanuel Macron qui précise bien dans cet entretien que la France ne livre pas d'armes à Israël.
03:22Richard Verli ne livre plus d'armes à Israël, ce serait plus exact.
03:26Oui, la France en a livré dans le passé.
03:28Dans ce cas de figure, bien évidemment, il fait référence aux livraisons d'armes
03:31constantes, quotidiennes des États-Unis à Israël.
03:35Des livraisons d'armes qui sont indispensables à Israël pour poursuivre ses opérations
03:38puisque l'armée israélienne n'a pas de stock d'armes et notamment d'obus.
03:42Les obus qu'elle tire sur le Liban Sud et puis les frappes aériennes également.
03:46Maintenant, est-ce que ce propos d'Emmanuel Macron a un retentissement au-delà de la France ?
03:50Très franchement, je ne le crois pas.
03:52Je ne crois pas que la France est en état aujourd'hui de constituer une quelconque coalition
03:56de pays qui chercheraient à peser sur les événements,
04:00surtout à la veille de la commémoration du 7 octobre.
04:03Je ne crois pas que les États-Unis soient d'une manière ou d'une autre
04:07influencés par les propos d'Emmanuel Macron.
04:09Donc pour moi, c'est plutôt des propos à usage interne,
04:11à un moment donné où il s'attend sans doute, Emmanuel Macron, dans les rues françaises
04:15à des initiatives, disons, de tous ceux qui soutiennent le peuple palestinien
04:19pour dire que le gouvernement français, lui, ne livre pas d'armes.
04:22Mais sur le fond, je n'ai pas l'impression que ça aura une quelconque influence sur les événements.
04:26On va revenir sur l'impact sur la société française.
04:29Juan Trocé Dorado, votre regard, c'est quoi ?
04:31C'est une posture finalement, ce qu'il dit Emmanuel Macron.
04:33Il sait qu'il n'a aucune chance aujourd'hui d'être entendu par Joe Biden
04:36quand on sait en plus que les Américains ont validé il y a un mois et demi
04:39maintenant des milliards de dollars d'armement supplémentaires à Israël.
04:42Je partage effectivement l'avis de Richard.
04:45C'est une posture. Il le dit.
04:47Cette interview qui a été enregistrée, vous l'avez signalé,
04:50et qui est diffusée aujourd'hui, le jour même où il y a une manifestation
04:54pro-palestinienne pour le Liban du côté de Paris
04:57avec quelques milliers de personnes dans la rue.
05:00Et c'est vrai aussi, effectivement,
05:03que la deuxième partie de cette phrase où il signale
05:06« Oui, mais nous on ne vend plus d'armes »
05:08ou « on ne vend pas d'armes à Israël »
05:13nous laisse pantois, puisque de toute façon, on le savait depuis plusieurs mois.
05:16D'ailleurs, l'ancien ministre de la Défense l'avait signalé
05:19que le pourcentage des ventes d'armes de la France à Israël
05:22était à peine des 2%.
05:23Et donc, sur le fait que ces propos sont à usage interne,
05:27sans aucun doute, puisqu'il est certain que Joe Biden
05:30peut-être ne saura jamais qu'elles ont été les déclarations d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
05:33Puisqu'apparemment, ça devrait être dirigé vers les États-Unis
05:37qui est le plus grand pourvoyeur d'armes pour Israël.
05:41Adeline Percept, il parle d'Emmanuel Macron des opinions publiques au Proche-Orient
05:45dans l'entretien qu'on vient d'entendre, cet extrait.
05:47Mais bien sûr aussi en France, il le dit, il y a ce chiffre du gouvernement avant-hier
05:51sur les actes racistes, antisémites.
05:53Voilà, il parle directement à l'opinion publique Emmanuel Macron, française.
05:56Oui, juste j'ajoute que la presse belge en a fait sa une quand même.
05:59Donc voyez, il est quand même entendu en Belgique.
06:02Mais effectivement, c'est un peu l'énergie du désespoir.
06:05Cette déclaration, en désespoir de ne pas avoir pesé sur la scène internationale,
06:10sur les opinions publiques.
06:13Évidemment, on le voit et on voit énormément de reportages à la sortir
06:18avec l'anniversaire du 7 octobre.
06:21Les positions sont en train de se radicaliser, je veux dire, des deux côtés.
06:25Et avec un ententissement dans les sociétés européennes,
06:28mais les positions se radicalisent très très fortement.
06:31Et on arrive à un point où on se demande réellement
06:35si on n'arrive pas au point de non-retour en termes de haine respective.
06:39On le disait, il y a eu ces manifestations aujourd'hui dans plusieurs villes françaises.
06:435 000 personnes d'après la préfecture réunies à Paris notamment,
06:46dont Jean-Luc Mélenchon, Léo Klims.
06:48Ce message d'Emmanuel Macron, c'est ça, il est avant tout à destination des Français,
06:51de l'opinion publique, pour éviter encore une escalade.
06:54On a beaucoup parlé de l'importation du conflit en France.
06:57Bien sûr, bien sûr, et à juste titre, puisqu'elle a eu lieu partiellement quand même en France.
07:02Pareil, en Allemagne, on est tendu aussi.
07:05Après l'Allemagne, il y a évidemment une autre histoire.
07:08Et je crois, le deuxième pourvoyeur d'armes après les Etats-Unis pour Israël.
07:13Mais oui, je pense que c'est un message à usage interne.
07:18Après, avec Emmanuel Macron, on ne peut jamais savoir.
07:21Il peut peut-être vivre dans cette illusion qu'il pourrait peser sur le conflit avec ses mots.
07:26Mais on va continuer la discussion dans un instant.
07:2920h10, Le Fil Info, d'abord avec vous Emmanuel Langlois.
07:32Ce nouveau drame dans une année déjà record pour les décès dans la Manche.
07:36Plusieurs migrants dont un enfant sont morts ce matin lors de deux tentatives distinctes
07:41de gagner l'Angleterre sur de petites embarcations.
07:44Le préfet du Pas-de-Calais l'a donc évoqué tout à l'heure.
07:49Une enquête a été ouverte.
07:51Emmanuel Macron se prononce donc pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël
07:55qui sont utilisées dans le conflit à Gaza.
07:57Le chef de l'État l'a dit mardi dernier lors d'un entretien à nos confrères de France Inter diffusé ce samedi.
08:03Plusieurs personnalités de gauche, comme le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, saluent sa décision.
08:08En revanche, le député RN, Julien Audoul, accuse lui, le locataire de l'Elysée, de désarmer Israël.
08:15Au Proche-Orient, sur le terrain et alors que l'aviation de l'État hébreu a mené de nouveaux bombardements au Liban,
08:20Israël prépare une réponse à l'attaque de missiles lancées mardi sur son territoire par l'Iran
08:25d'après un de ses responsables militaires.
08:28Attaque qui devrait viser la banlieue sud de Beyrouth, une nouvelle fois le fief du Hezbollah.
08:34Encore un week-end derrière les barreaux pour Greta Thunberg.
08:37La militante écologiste a été arrêtée en compagnie de dizaines de manifestants aujourd'hui
08:42après avoir bloqué la circulation sur un carrefour de Bruxelles.
08:46Action qui visait à sensibiliser contre les subventions aux énergies fossiles.
08:51Et puis c'est déjà bien parti pour lui.
08:53En quête de son centième titre, le serb Novak Djokovic a battu l'américain Alex Mikkelsen en 2-7,
09:00remporté au tie-break 7-6, 7-6 pour son entrée en liste tout à l'heure au Masters 1000 de Shanghai en Chine.
09:16À deux jours du premier anniversaire du 7 octobre et de l'attaque du Hamas en Israël,
09:21cette interview d'Emmanuel Macron dont on parlait, ses propos sur l'arrêt souhaité de la livraison d'armes
09:27et puis aussi sur la désescalade dans la région au Proche-Orient.
09:31J'évoquais ce chiffre du gouvernement avant-hier,
09:33estimant à 3600 les actes racistes et antisémites à l'école en France depuis un an.
09:39Des paroles qui visent à une désescalade, je le disais.
09:41Ce phénomène on l'observe aussi en Belgique, Adeline Percebe dans les écoles.
09:45Oui, oui, c'est un phénomène tout à fait parallèle.
09:49Il faut savoir que la société belge est aussi une société multiculturelle.
09:54Je pense que dans tout le monde occidental, en réalité, ce conflit est importé.
10:00Et c'est pour ça qu'il a des répercussions politiques absolument partout,
10:05et en Europe et aux États-Unis, on va en parler.
10:08C'est tout à fait le cas.
10:10En revanche, ce qui est différent un peu en Belgique,
10:13c'est que si vous voulez, vous avez une communauté juive qui est moins importante.
10:16Donc les chiffres sont évidemment moins impressionnants.
10:20Ce que concentre la France, c'est à la fois communauté juive extrêmement importante,
10:25je crois que c'est quand même la plus importante d'Europe,
10:28et communauté musulmane très importante,
10:31avec des jeux politiques de certains partis qui, au milieu, attisent ce conflit.
10:39Comment est traité ce premier anniversaire dans les médias espagnols ?
10:43Juan Trocé, Dorado, on sait que le gouvernement espagnol a été un des premiers
10:47à demander la création d'un État palestinien.
10:49Et d'ailleurs, l'Espagne qui a reconnu l'État palestinien,
10:52il y a quelques semaines, quelques mois,
10:55et dont l'ambassadeur a présenté ses lettres de créance au roi il y a quelques semaines.
10:59Donc effectivement, c'est quelque chose qui intéresse beaucoup l'Espagne.
11:02C'est vrai que l'Espagne a aussi une très petite communauté juive.
11:06On dit que c'est entre 300 et 50 000 Juifs uniquement en France,
11:09et que la communauté musulmane est beaucoup plus importante.
11:12Mais vous l'avez signalé, l'Espagne est un pays qui est pro-arabes, pro-palestiniens.
11:16Il y a des déclarations que ce soit des ministres,
11:18que ce soit des différents responsables politiques
11:22qui ont demandé d'ailleurs devant la Cour pénale internationale
11:26que M. Netanyahou soit envoyé devant la Cour pénale internationale
11:30et qu'on rompt les relations diplomatiques avec Israël.
11:33Donc il y a bien sûr, parce que l'Espagne connaît le phénomène du terrorisme.
11:36Donc l'Espagne sait ce que c'est le terrorisme.
11:39Se rappeler ce qui s'est passé, bien sûr.
11:42Mais ça n'empêche pas la critique à Israël et la critique au gouvernement israélien.
11:48D'ailleurs, je vous fais remarquer tout simplement qu'il y a quelques jours à peine,
11:52M. Borrell, qui est le représentant de la politique extérieure européenne,
11:57a critiqué fortement Israël, encore en disant à la radio espagnole, bien sûr,
12:02mais en tant que représentant, qu'Israël est loin d'être une armée exemplaire
12:06comme elle l'a prétendu souvent.
12:08Le regard de blic des médias suisses, Richard Averly, sur ce premier anniversaire du 7 octobre
12:12et puis la situation plus globalement.
12:14Alors c'est évidemment un sujet que tout le monde suit de très près
12:17et que tout le monde suit avec une grande émotion.
12:19Il y a eu aussi une montée des actes antisémitistes,
12:22mais j'ai l'impression quand même moins importante ou peut-être en a-t-on moins parlé.
12:26Mais surtout, il y a en Suisse un questionnement.
12:28Parce que la Suisse est le dernier pays, ou c'est le pays plutôt,
12:32à avoir abrité la dernière initiative de paix.
12:34C'était 2001, c'était ce qu'on a appelé le plan de paix de Genève.
12:37À ce moment-là, il y avait encore un plan de paix extrêmement précis
12:40pour aboutir à une solution à deux États.
12:42Des Israéliens, des Palestiniens avaient accepté de venir négocier en Suisse.
12:46Or aujourd'hui, ce ne serait plus possible.
12:48La Suisse, par exemple, a suspendu son financement à l'UNEROI,
12:52l'agence des Nations Unies qui aide les Palestiniens,
12:55dont le responsable est un Suisse, Philippe Lazzarini.
12:58La Suisse a désormais considéré le Hamas comme un groupe terroriste,
13:02ce qui n'était pas le cas avant le 7 octobre.
13:04Par contre, le Hezbollah continue de ne pas être considéré
13:07comme un groupe terroriste par la suite.
13:08Bref, il y a une vraie interrogation sur qu'est-ce que ça veut dire.
13:11On avait eu un peu cette interrogation sur l'Ukraine,
13:13mais là encore plus, qu'est-ce que ça veut dire être neutre ?
13:15Peut-on être neutre face au 7 octobre et face à la guerre à Gaza ?
13:19C'est une question qu'on ne va pas résoudre ici,
13:21mais c'est une question qui se pose, je dirais,
13:23même au niveau des valeurs helvétiques
13:26de ce que la Suisse espère incarner dans le monde.
13:28Clairement, aujourd'hui, le sentiment, c'est que ce n'est pas possible d'être neutre.
13:31Avec pourtant sa légendaire neutralité en Allemagne,
13:34comment les médias, justement, le vôtre, Léo Klim,
13:37les autres aussi, traitent cet anniversaire qui va arriver du 7 octobre ?
13:40C'est évidemment la une, cette semaine du Spiegel,
13:44et on contextualise avec cet embrasement du conflit.
13:50Il faut rappeler que c'est parti le 7 octobre 2023,
13:55à partir d'une énorme attaque terroriste contre,
13:59visant des juifs, parce que juifs,
14:02par les terroristes du Hamas,
14:05et que ça a déclenché cet embrasement,
14:08qui a probablement déclenché un réajustement des forces
14:13dans une région qui a l'habitude de la guerre.
14:17En un an, il s'est peut-être passé plus de choses qu'en plusieurs décennies
14:20en termes de comment les lignes ont bougé, ont été bougées,
14:24parce qu'effectivement, Benjamin Netanyahou s'est saisi de l'occasion
14:28et d'un certain vide pour frapper fort en échange,
14:33et il va le faire au moins encore jusqu'à ce que
14:36la nouvelle présidente des Etats-Unis sera en place.
14:40Transition toute trouvée, Léo Klim, cette situation au Proche-Orient,
14:43très présente effectivement dans la campagne présidentielle américaine.
14:46Un mois désormais, l'élection jour pour jour, ce sera le mardi 5 novembre,
14:50le président Joe Biden a de plus en plus de mal, semble-t-il,
14:53à peser sur les choix et les orientations du Premier ministre israélien,
14:56Benjamin Netanyahou, son prédécesseur qui espère faire son grand retour
15:00à la Maison-Blanche-Stralu en meeting ce soir et pas n'importe où,
15:03à Butler en Pennsylvanie, c'est là où il a échappé en juillet
15:06à une tentative d'assassinat. Les images, vous vous souvenez,
15:09avaient fait le tour du monde, Donald Trump triomphant, l'oreille en sang,
15:12avec ses gardes du corps autour de lui.
15:15Ce n'est bien sûr plutôt pas innocent, Juan José Dorado,
15:19que le candidat républicain retourne à cet endroit,
15:22que l'on pensait à cette époque de l'été être sans doute
15:24un basculement définitif dans la campagne, c'était avant le retrait
15:27de Joe Biden au profit de Kamala Harris.
15:30Je pense qu'il n'y a rien d'innocent dans tout ce qu'il fait, Donald Trump,
15:33et d'autant plus qu'il est en campagne, effectivement, électorale.
15:36Donc le fait de revenir, ça va peut-être l'aider,
15:39ou il doit penser que ça va l'aider, effectivement,
15:42à coller un peu plus à Kamala Harris, parce que tous les sondages
15:45lui donnent quand même 2 points, voire 3 parfois, derrière Kamala Harris.
15:49Donc effectivement, ce n'est pas du tout anodin.
15:51Est-ce qu'il va réussir à convaincre cette partie de l'électorat
15:54qui est en train de se rendre compte qu'effectivement la crispation
15:57qu'il a menée tout au long de ces dernières années
15:59n'est peut-être pas la solution pour les États-Unis ?
16:01On verra, mais c'est vrai aussi que le conflit au Proche-Orient
16:05va avoir une certaine influence dans les élections.
16:08Mais son retour là, c'est tout sauf anodin.
16:11Adeline Percept, cette idée pour Donald Trump d'effacer aussi,
16:14de faire passer au second plan, d'autres séquences qui lui ont moins réussi,
16:17on pense forcément au débat avec Kamala Harris par exemple ?
16:20Oui bien sûr, et alors il a déjà scénarisé en amont ce retour à Butler
16:25en disant je vais finir le job, c'était un unfinished job,
16:29je vais y retourner et je vais commencer très certainement mon intervention
16:34en disant comme je le disais, comme si le temps était suspendu
16:41aux paroles de Donald Trump.
16:43Donc évidemment, ça va être un grand show marketing,
16:47c'est d'ailleurs où on nous promet un gros meeting,
16:50il y a différents formats pour les meetings,
16:52là ça va être le gros show à l'américaine,
16:55et on sait qu'on est un petit peu dans le money time,
16:58puisque là même au niveau de l'argent dépensé dans la campagne,
17:02on va être à 100 millions de dollars cette semaine,
17:05si j'ai bien compris, dans les dépenses de campagne
17:09pour tous les spots publicitaires et la publicité sur Internet.
17:14Donc je pense qu'il marque son money time à lui.
17:18La dernière ligne droite de cette présidentielle américaine
17:20et ce meeting de Donald Trump ce soir, on continue la discussion
17:24dans un instant, l'essentiel de l'info, 20h20, Emmanuel Langlois.
17:29Il apparaît une manifestation en solidarité avec les peuples palestiniens et libanais,
17:33a réuni 5000 personnes aujourd'hui d'après la préfecture de police,
17:36plusieurs personnalités de gauche ont défilé en tête de cortège
17:40comme Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry pour LFI,
17:42d'autres manifestations étaient organisées à Montpellier, Nantes ou Toulouse,
17:46mais aussi ailleurs en Europe et jusqu'en Afrique du Sud, ainsi à Londres,
17:51deux cortèges, l'un pro-palestinien en soutien aux populations du Liban,
17:55un autre pro-israélien se sont frôlés sans se croiser
17:59à quelques jours maintenant de l'anniversaire de l'attaque du Hamas le 7 octobre.
18:03Le président israélien affirme ce soir que l'Iran reste une menace permanente
18:08pour l'état hébreu, d'après l'armée israélienne,
18:11440 combattants du Hezbollah ont été tués depuis le début de l'offensive au sol d'Israël, au Liban.
18:18Et puis c'est la plus importante du Moyen-Orient,
18:20la compagnie aérienne Emirates interdit à ses passagers de transporter des beepers,
18:24des talkie-walkies après la vague d'explosion au Liban
18:28de ses petits boîtiers dans une attaque contre le Hezbollah imputée à Israël.
18:32On n'arrête plus Tadej Pogacar,
18:34le Slovéne a réussi une nouvelle démonstration pour sa première course
18:38avec le maillot arc-en-ciel de champion du monde,
18:40en dominant tout à l'heure le Tour d'Emilie à Bologne en Italie,
18:44l'a à nouveau emporté en solitaire après une échappée de 37 km.
18:49Enfin quelques résultats du top 14 de rugby, 5e journée,
18:52Bordeaux-Bègle l'emporte à domicile face à Bayonne 30 à 27,
18:56victoire également sur sa pelouse de La Rochelle sur Lyon 43 à 22.
19:02France Info
19:0620h, 21h, les informés, Victor Mathey.
19:11Avec ce meeting de Donald Trump ce soir aux Etats-Unis,
19:15sur les lieux même de la tentative d'assassinat
19:17à laquelle il avait réchappé au mois de juillet en Pennsylvanie à Butler,
19:21le candidat républicain qui ne sera pas seul ce soir sur scène,
19:24il y aura à côté de lui son potentiel futur vice-président,
19:28mais surtout Elon Musk, le milliardaire patron de Tesla, SpaceX
19:32ou encore du réseau social X, ex-Twitter,
19:35désormais soutien inconditionnel de Donald Trump.
19:39Ce n'était pourtant pas évident au début, Richard Verli,
19:42si l'on remonte à quelques années en arrière.
19:44On se souvient que Elon Musk avait soutenu, par exemple, Joe Biden en 2020.
19:48Oui, et moi je crois que c'est très important.
19:50Je pense qu'on ne mesure pas d'ici ce que peut peser le soutien d'Elon Musk.
19:56Alors Elon Musk peut aussi repousser quantité d'électeurs,
20:00des électeurs plus modérés qui le trouvent absolument fou, en gros.
20:05Il y a une partie, il est vrai, de folie quand on voit ses tweets,
20:09mais moi je pense que ça a un impact.
20:11Ça a un impact pour cette clientèle trumpiste
20:14qui, on le sait, veut le retour de la Grande Amérique.
20:17Au fond, vous avez un assez bon binôme, il faut bien le reconnaître.
20:20Vous avez Trump et son vice-président putatif,
20:24J.L. Evans, qui incarnent l'Amérique industrielle.
20:27Au fond, l'Amérique d'hier qui veut revenir aujourd'hui,
20:30qui veut redevenir prospère.
20:32Et vous avez Elon Musk qui incarne l'Amérique du futur
20:35avec ses expéditions sur Mars, avec les nouvelles technologies, etc.
20:38Je trouve que cette alliance est quand même assez performante
20:42sur le plan électoral et il ne faut pas la sous-estimer.
20:44Ils font tous des déclarations complètement folles,
20:47mais cet électorat...
20:49Certains analystes disent d'ailleurs que son vice-président,
20:52c'est vraiment lui, c'est Elon Musk.
20:54Si vous voulez, ça allie quand même deux choses
20:56qui sont très fortes dans l'imaginaire américain.
20:58Musk, c'est rien n'est impossible.
21:00On peut aller sur Mars et moi je vais y aller,
21:02moi le milliardaire.
21:03Et Trump, c'est je vais réinventer l'Amérique d'hier.
21:06Donc ne négligeons pas ce tandem-là
21:08parce qu'il peut faire beaucoup de performances électorales.
21:11Encore une fois, un point important.
21:13On parlait de Butler-Pennsylvanie, ça prouve une fois de plus une chose.
21:16Cette élection américaine n'est pas nationale.
21:18Elle se joue dans quelques États-clés,
21:20notamment en Pennsylvanie.
21:21Et donc si vous êtes californien,
21:23si vous êtes new-yorkais,
21:24ou si vous êtes dans un autre État,
21:26éloigné de ces bastions,
21:28à part aller voter pour vos candidats locaux,
21:30vous vous demandez un peu pourquoi vous allez vous déplacer le 5 novembre.
21:33Léo Klim sur ce poids d'Elon Musk auprès de Donald Trump,
21:36on peut le comparer à Taylor Swift côté démocrate ?
21:40C'est un peu leur star à eux qui peut faire basculer...
21:43On attend le débat Taylor Swift-Elon Musk.
21:45Voilà, ça serait intéressant.
21:47Je pense que, oui,
21:49Elon Musk est plutôt là aussi pour creuser le clivage.
21:54C'est un danger aussi pour Trump.
21:56Parce que, justement,
21:58alors il incarne peut-être les nouvelles technologies,
22:01aller sur Mars, des rêves, etc.
22:03Mais aussi, il dit des choses en permanence
22:06qui sont très clivantes.
22:09Donc, contre les LGBT,
22:13contre ce qui peut être transgenre,
22:16contre tout ce qui peut être un peu progressif.
22:18Et donc, ça va contribuer peut-être à clarifier les lignes.
22:24Mais pour moi, ce qui se passe là ce soir,
22:27c'est surtout une forme de pèlerinage de Trump
22:30sur un lieu où il a vécu un miracle.
22:33Parce qu'il faut le dire, c'est un miracle
22:35qu'il ait survécu à cette tentative d'attentat.
22:37Et donc, c'est habilement utiliser le lieu,
22:40le miracle, pour parler en tant que gourou
22:44aux trumpistes.
22:46Parce que le trumpisme, c'est aussi une certaine spiritualité.
22:49C'est bien au-delà de la rationalité.
22:53Adeline Percept, on se rappelle qu'Elon Musk
22:55avait supprimé le compte Twitter de Donald Trump
22:57après le 6 janvier 2021,
22:59après l'assaut du Capitole.
23:01Il l'avait finalement rétabli.
23:02Et voilà, on les retrouve aujourd'hui meilleurs alliés.
23:04Oui, et en fait, ce n'est pas très surprenant.
23:06Si on essaie de se placer un petit peu
23:09quelques années en arrière,
23:11souvenez-vous, c'était quand même l'équipe de Donald Trump
23:14qui avait imaginé cette histoire
23:17d'ère de post-vérité.
23:19Il disait, on est dans l'ère de la post-vérité,
23:21c'est-à-dire que chacun a finalement sa vérité,
23:24l'information pour, qu'est-ce que c'est dans tout ça ?
23:27Les fameux faits alternatifs.
23:28Les faits alternatifs.
23:30Et je pense qu'avec les réseaux sociaux,
23:32évidemment, ces deux concepts,
23:34ces deux réalités se rencontrent à merveille,
23:37n'est-ce pas ?
23:38Puisque sur les réseaux sociaux,
23:40on est quand même dans l'irrationnel, l'émotionnel.
23:43Et donc, finalement,
23:45c'est un mariage complètement logique,
23:47à mes yeux,
23:48et c'est ce qu'il faudrait quand même
23:50essayer d'éviter aussi à l'avenir
23:53pour les sociétés occidentales.
23:56Contre Cédorado.
23:58Ce qui m'interpelle de la présence d'Elon Musk,
24:00c'est le rôle qu'il va pouvoir jouer
24:02si Trump venait à gagner.
24:04Déjà, on se pose la question,
24:05quelles sont les envies politiques d'Elon Musk ?
24:07Souvenons-nous qu'il a essayé...
24:09Il serait question d'imposer un audit
24:11sur les dépenses publiques,
24:12avoir dû lui confier des missions très politiques.
24:14Mais au-delà de ça,
24:15souvenez-vous, au début de la guerre
24:17avec la Russie et l'Ukraine,
24:18il a essayé d'imposer un plan de paix à l'Ukraine.
24:22Il a utilisé le réseau des satellites
24:24dont il est le maître,
24:26justement, pour imposer ce plan de paix.
24:28Donc, quel est le rôle qu'il souhaite jouer par la suite ?
24:31Est-ce qu'il est avec Donald Trump
24:33parce qu'il essaie de copier Donald Trump ?
24:35Et il s'est dit, après Donald Trump,
24:36c'est peut-être moi, le prochain candidat
24:38à la présidence des Etats-Unis.
24:40Donc, il y a beaucoup de questions
24:41auxquelles il va vouloir répondre
24:43dans les prochaines semaines,
24:44dans les prochains mois.
24:45Richard Verli.
24:46Juste une précision,
24:47si je ne me trompe pas
24:48et je pars sous votre contrôle,
24:49Musk n'était pas encore propriétaire de Twitter
24:51quand on avait supprimé le compte de Donald Trump.
24:54Il l'a racheté en 2022.
24:55Je crois que c'était le précédent propriétaire.
24:57Le président, c'était Jack Dorsey, je crois.
24:59Et puis, il est né en Afrique du Sud,
25:01me semble-t-il,
25:02donc il ne peut pas se présenter
25:03à la présidence des Etats-Unis.
25:04Mais il est évident qu'il rêve d'un rôle magique.
25:07Il rêve d'un rôle majeur aux Etats-Unis.
25:09Mais encore une fois...
25:10C'est ce que j'allais vous demander.
25:11On peut comprendre
25:12ce que Donald Trump a à gagner
25:14et à s'afficher à côté d'Elon Musk.
25:16En revanche,
25:17qu'est-ce qu'Elon Musk, lui, a à gagner concrètement ?
25:20Peut-être une question d'argent et de crédit.
25:22Sûrement une question d'argent et de crédit
25:24pour ces sociétés
25:25qui sont extrêmement dépendantes
25:26des programmes militaro-industriels.
25:28Une question à nouveau
25:29sur le Proche-Orient
25:30que j'évoquais tout à l'heure.
25:32Ce n'est pas forcément
25:33le sujet de préoccupation
25:34numéro un des Américains,
25:36mais avec un vote très serré,
25:37on l'évoquait tout à l'heure,
25:38contre Cédorado.
25:39Cela pourrait tout de même être ce sujet
25:40qui fait basculer le résultat ?
25:42Il n'y a pas que ce sujet.
25:43Il y a d'autres sujets,
25:44mais c'est l'un des sujets importants.
25:46Rappelons-nous,
25:47il y a eu un fort mouvement pro-palestinien...
25:50Avec le sentiment qu'on le voit, nous,
25:51avec notre prisme européen ou occidental
25:53et que finalement, les Américains,
25:55eux, voient l'économie d'abord,
25:56l'immigration, etc.
25:57Ils voient l'économie,
25:58mais il y a eu un mouvement pro-palestinien
26:00dans certaines villes américaines
26:02qui a été aussi réprimée.
26:04Et il y a aussi d'autres sujets importants.
26:06Il y a notamment la question de l'avortement
26:08qui est mise en avant aujourd'hui par Kamala Harris
26:10et qui pourrait aussi, effectivement,
26:12faire tourner la valance du côté peut-être
26:15des démocrates au lieu des républicains.
26:17Vous voulez rajouter un mot, Léo Clim ?
26:19Moi, je pense que ça ne va pas vraiment influer.
26:22Ça pourrait jouer un rôle
26:24s'il y a, sur le dernier mois,
26:26une escalade énorme au Proche-Orient
26:29qui forcerait peut-être Kamala Harris
26:31à plus prendre ses distances avec Israël.
26:34Ce qui serait une situation un peu désagréable pour elle.
26:37Donc, se démarquer aussi de Joe Biden,
26:40de la politique actuelle du président américain.
26:43Nous verrons ce qui se passe dans les prochaines semaines
26:45d'élection présidentielle.
26:46On vous le rappelle, dans un mois, jour pour jour,
26:48ce sera le 5 novembre.
26:49La seconde partie des Informés.
26:51On s'intéressera à la politique en France
26:53avec la rentrée d'un certain Raphaël Luxman.
26:5620h30, d'abord l'info.
27:02L'info 20h30, c'est avec Emmanuel Langlois.
27:05Un enfant de 2 ans, 2 hommes et 1 femme.
27:08Le bilan est lourd.
27:094 migrants sont morts la nuit dernière,
27:11écrasés dans de petites embarcations
27:13selon les premiers éléments
27:14au cours de de nouveaux drames dans la Manche
27:17qui viennent alourdir un bilan humain
27:19déjà record en 2024.
27:21Alors que les tentatives de traversée
27:23se sont multipliées depuis jeudi dernier
27:25à la faveur d'une fenêtre météo favorable.
27:28Le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés
27:31parle d'une terrible crise au Liban
27:33dans un tweet.
27:34Filippo Grandi évoque des centaines de milliers
27:36de gens démunis et déplacés
27:38par les frappes israéliennes dans le pays.
27:41C'est de loin le pays le plus touché au monde
27:43par le virus.
27:44La République démocratique du Congo
27:46se prépare à administrer ses premiers vaccins
27:48depuis le début de l'épidémie actuelle
27:50de Hempox, la variole du singe,
27:52pour tenter d'enrayer la propagation
27:54de la maladie dans le pays.
27:57Retour en France où plusieurs établissements
27:59de santé du Grand Ouest ont été victimes
28:01d'une cyberattaque entraînant
28:03de fortes perturbations sur leur réseau
28:05informatique commun, d'après West France.
28:08L'attaque touche des cliniques de Bretagne
28:10et de Pays de la Loire.
28:12Elle a eu lieu la nuit dernière
28:14et n'était toujours pas résorbée
28:16cet après-midi, d'après nos confrères.
28:18Des centaines de personnes ont manifesté
28:20ce samedi à Soissons.
28:22Elles étaient venues dénoncer
28:24le projet d'implantation
28:26dans une commune voisine
28:28d'une usine de laine de roche
28:30du géant danois Rockwool
28:32qu'elles accusent d'être hyper polluants
28:34à cause notamment du rejet
28:36dans l'air de poussière.
28:38Un mot de football, il était ménagé
28:40après une blessure à la cuisse gauche
28:42dont il est revenu plus vite que prévu.
28:44Kylian Mbappé n'a pourtant pas été retenu
28:46par Didier Deschamps pour les deux prochains
28:48matchs des Bleus. Mais en revanche,
28:50l'attaquant français sera titulaire ce soir
28:52avec le Real Madrid pour la réception
28:54de Villarreal en Liga Espagnole.
29:06Et ils sont quatre ce soir dans le studio
29:08désinformé de France Info.
29:10Adeline Percept, correspondante pour la RTBF
29:12à Paris. Léo Klim du journal
29:14allemand, Der Spiegel, Juan José Dorado
29:16journaliste espagnol
29:18et Richard Verly pour la Suisse, correspondant
29:20de Blic pour la France
29:22et l'Europe. Parlons, si vous le voulez bien,
29:24de la politique en France.
29:26Vous l'avez suivi cette semaine sur France Info. C'était
29:28mardi le discours de politique générale
29:30du Premier ministre Michel Barnier.
29:32Il était aussi en déplacement hier sur le thème
29:34de l'agriculture avec deux premières
29:36annonces. Et pendant ce temps-là,
29:38la gauche, elle, essaye de trouver la bonne
29:40stratégie et pourquoi pas déjà le bon candidat
29:42pour 2027 et la présidentielle.
29:44Ce week-end, Raphaël Glucksmann
29:46arrivait en tête de la gauche aux Européennes
29:48avec plus de 13% des voix
29:50et bien organise sa première
29:52rentrée, la première rentrée de son parti
29:54politique Place Publique en Gironde.
29:56Le week-end dernier, c'était Carole Delga
29:58et Bernard Cazeneuve qui se réunissaient
30:00en présence notamment de François Hollande, avant-hier
30:02le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane.
30:04Tous veulent un retour au
30:06premier plan de la sociale-démocratie
30:08mais avec quelles idées ? S'interroge
30:10sur France Info le politologue Rémi Lefebvre.
30:12Il y a énormément de
30:14présidentiables et c'est vrai qu'ils
30:16ont quelque chose en commun, ils se disent
30:18social-démocrates mais cette
30:20identité sociale-démocrate, elle se construit
30:22surtout négativement, contre la
30:24France Insoumise. On ne voit pas bien en fait
30:26ce qui les relie, ce qui les
30:28caractérise. Ces diverses individualités
30:30veulent que le PS retrouve
30:32sa place centrale à gauche
30:34mais concrètement avec qui ?
30:36Parce qu'aujourd'hui, il faut
30:38trouver des alliés
30:40dans la macronie de gauche et pour l'instant,
30:42ils sont quand même très très peu nombreux. Sacha Houlier,
30:44Clément Bonne sont quand même assez
30:46isolés. Voilà l'analyse du politologue
30:48Rémi Lefebvre tout à l'heure sur France Info.
30:50C'est ça aujourd'hui, Adeline Percep, le point commun
30:52finalement principal entre toutes ces
30:54personnalités qu'on évoquait dont Raphaël Glucksmann
30:56s'émanciper en quelque sorte
30:58de la France Insoumise et de Jean-Luc Mélenchon ?
31:00Ça ne va pas plus loin ?
31:02Je suis en
31:04grande partie d'accord avec ce qui vient
31:06d'être dit mais pas complètement.
31:08Justement, je pense que le succès
31:10de Glucksmann aux élections
31:12européennes, c'était aussi
31:14des idées qui peuvent paraître
31:16un peu vieillottes mais qui
31:18n'avaient plus cours dans le débat public,
31:20c'est-à-dire des valeurs d'humanisme,
31:22il emploie des grands mots,
31:24enfin vous voyez, le style
31:26du bonhomme a
31:28quand même fait quelque chose, je pense, dans la
31:30campagne. Maintenant,
31:32moi la dernière fois que j'ai croisé,
31:34j'ai même passé la journée
31:36en campagne avec Raphaël Glucksmann,
31:38c'était pendant les élections,
31:40la course aux européennes,
31:42et c'était justement avec Karim Bouamrane,
31:44à Saint-Ouen. Et ce que j'ai observé
31:46sur le terrain, c'est que
31:48celui qui avait le charisme,
31:50c'était Glucksmann.
31:52Bouamrane était pourtant
31:54sur son terrain, mais
31:56à l'époque c'était ça, donc
31:58je sens qu'il y a des rivalités quand même.
32:00Parce que c'était lui le candidat aussi peut-être ?
32:02C'était lui le candidat bien évidemment, mais si vous voulez,
32:04sur le terrain, quand vous suivez une
32:06campagne, vous voyez quand même
32:08qui arrive à connecter
32:10avec les gens. La présidentielle française,
32:12pardon, mais c'est que ça. Ce n'est
32:14quasiment que ça. Donc,
32:16c'est ce qu'il y avait sur le terrain
32:18à l'époque. Après, Glucksmann a perdu
32:20beaucoup de points avec l'histoire de la dissolution.
32:22Macron ne lui a pas fait un cadeau.
32:24Donc il va falloir voir
32:26comment tous ces gens-là
32:28arrivent, et je mets aussi
32:30Carole Delga,
32:32les deux gauches de la Macronie,
32:34comment ils arrivent à s'entendre, éventuellement,
32:36et ce n'est pas dit que ce soit le cas.
32:38Et au clim, justement,
32:40comment chacun peut arriver à se démarquer,
32:42ou alors à travailler ensemble ? Il y a une équation qui est assez compliquée.
32:44Oui, bien sûr. Alors, évidemment,
32:46les deux gauches,
32:48ça, ce n'est pas nouveau,
32:50ça dure depuis des décennies, doivent
32:52arriver à se rassembler.
32:54Mais si cette année électorale
32:562024 nous a...
32:58Mais déjà, au sein de ce courant, on va dire, social-démocrate,
33:00en gros, plus PS, que la France insoumise,
33:02on voit déjà que c'est difficile de...
33:04À mon avis,
33:06ils vont pouvoir quand même se mettre d'accord
33:08sur un héros.
33:10On a vu, là,
33:12cette année, juste avant les législatives,
33:14qui ont été très surprenantes
33:16pour tout le monde, qu'en danger de mort,
33:18la gauche savait se rassembler très vite.
33:20Donc, ça, c'est un enseignement.
33:22L'autre enseignement, c'est que la gauche
33:24est structurellement minoritaire en France.
33:26Mais c'était des législatives et pas une présidentielle.
33:28Oui, d'accord, mais quand même,
33:30toutes les élections depuis
33:32longtemps le montrent, il n'y a pas
33:34de majorité à gauche en France.
33:36Par contre, sur un malentendu,
33:38ça peut marcher.
33:40Donc...
33:42Ce qui pourrait se passer,
33:44c'est que, ce qu'on a vu également
33:46cette année, c'est que
33:48il faut, évidemment, être
33:50présent au second tour
33:52et ensuite être au centre
33:54du jeu de l'échiquier.
33:56Et peut-être mobiliser
33:58des électeurs de droite modérés qui préfèrent
34:00avoir un social-démocrate
34:02que Marine Le Pen.
34:04Donc voilà, il va falloir
34:06gagner cette élection au centre.
34:08Ce n'est pas sur la gauche de la gauche qu'elle se gagnera.
34:10Vous partagez cette analyse, Richard Verli ?
34:12Moi, je pense que Raphaël Luxman,
34:14il a un problème, c'est qu'il est retombé en bas de la pente.
34:16Il était en haut au sortir
34:18des élections européennes puisqu'il a réalisé
34:20un très beau score.
34:22Mais toute la question, au fond, c'est
34:24où était Raphaël Luxman le jour
34:26où Bernard Cazeneuve a été reçu par Emmanuel Macron ?
34:28Ce jour-là, on ne l'a pas entendu.
34:30C'est ce jour-là où,
34:32fort de sa légitimité des élections
34:34européennes, de ses 13%,
34:36qu'il avait acquis alors qu'il y avait
34:38à côté une liste de la France insoumise
34:40dirigée par Manon Aubry qui est, je crois,
34:42quatre points derrière, à neuf et quelques pourcents,
34:44il avait la capacité,
34:46Raphaël Luxman, s'il avait dit à ce moment-là
34:48« Je soutiens Bernard Cazeneuve comme
34:50Premier ministre », ça changeait la donne
34:52et pour le coup, ça mettait Emmanuel Macron
34:54dans une position extrêmement difficile.
34:56Il ne l'a pas fait
34:58et je pense
35:00qu'il va continuer de le payer cher.
35:02Il aurait pu le faire en Suisse
35:04mais en France, non.
35:06Non, il ne le pouvait pas
35:08tout simplement parce qu'il est quand même
35:10très lié au Parti Socialiste. Et n'oublions
35:12pas que le Parti Socialiste, pour l'instant,
35:14c'est la ligne fort qui
35:16le dirige.
35:18Et qui n'a pas appuyé très fort en faveur
35:20de la candidature. Mais Cazeneuve est parti
35:22justement. Ils sont
35:24en conflit. Or,
35:26Luxman, même dans son équipe
35:28au Parlement européen,
35:30a beaucoup de gens,
35:32si ce n'est la plupart, qui viennent du Parti
35:34Socialiste aussi. Il faut penser
35:36au quotidien aussi.
35:38Entre ces deux radeaux, autres obstacles ?
35:40Un candidat social-démocrate,
35:42socialiste ou autre aujourd'hui,
35:44quel qu'il soit, est-ce qu'il peut faire cavalier
35:46seul en vue de 2027 ? Si on est insoumis
35:48aujourd'hui, rien que mathématiquement
35:50et électoralement ?
35:52De toute façon, il vient de vérifier
35:54qu'effectivement, avec les insoumis...
35:56On se souvient des 1,6% d'Anne Hidalgo
35:58à la dernière présidentielle.
36:00Mais on sait où était le Parti Socialiste
36:02et où il a terminé après
36:04le mandat de
36:06François Hollande. Effectivement, vous faites référence.
36:08Mais quand on parle d'Olivier Faure,
36:10la ligne d'Olivier Faure,
36:12c'est quoi comme ligne ? C'est Anne Hidalgo ?
36:14C'est ça la ligne Olivier Faure
36:16au Parti Socialiste ?
36:18Je me félicite qu'il revienne
36:20en première ligne de la politique française.
36:22La ligne Olivier Faure, au fond, c'est l'alliance
36:24avec Alifi.
36:26L'idée, c'est qu'il revienne
36:28en première ligne de la politique.
36:30Pourquoi pas ? Alors, le micro-parti
36:32qu'il a créé, on verra ce que ça donne.
36:34Mais de toute façon, je suis
36:36comme disait Richard,
36:38surpris qu'il n'ait pas pris la parole
36:40quand effectivement Casse-Neuf
36:42est allé voir le président Macron.
36:44Je pensais qu'il avait un rôle
36:46à jouer. Peut-être que maintenant,
36:48il est plus prêt à aller jouer.
36:50C'est un social-démocrate, il n'est pas cramé
36:52par la politique française intérieure.
36:54Et donc, il offre quelque chose de différent
36:56par rapport aux autres candidats,
36:58que ce soit Olivier Faure,
37:00que ce soit Mélenchon, que ce soit encore
37:02Mme Castex.
37:04Le regard des correspondants étrangers sur la politique
37:06française et la gauche, et Raphaël Glucksmann
37:08en particulier, on va continuer d'en discuter
37:10dans un instant, 20h40.
37:12Le Fil-Info, Emmanuel Langlois.
37:14Une rose blanche à la main,
37:16des personnes environ ont défilé
37:18lors d'une marche blanche en soutien
37:20à Gisèle Pellicot à Mazan, dans le Vaucluse,
37:22dont le mari est jugé en ce moment
37:24pour l'avoir drogué et livré
37:26à des dizaines d'hommes pendant des années.
37:28À des habitantes de la commune de Mazan,
37:30ainsi que des élus et des maires
37:32des communes voisines étaient présents
37:34dans ce cortège.
37:36Emmanuel Macron lui se prononce pour l'arrêt
37:38des livraisons d'armes à Israël,
37:40qui sont utilisées dans le conflit à Gaza.
37:42Le chef de l'État l'a dit mardi dernier,
37:44dans un entretien accordé à nos confrères
37:46de France Inter, diffusé ce samedi,
37:48le Premier ministre israélien
37:50lui n'a pas tardé à réagir,
37:52honte au chef de l'État français,
37:54au dirigeant qui appelle à des embargos
37:56d'armes contre Israël,
37:58à lancer tout à l'heure Benyamin Netanyahou.
38:00Sur le terrain au Liban,
38:02le Hezbollah lui affirme que des combats
38:04sont en cours avec l'armée israélienne
38:06à la frontière entre les deux pays.
38:08De son côté, l'armée israélienne
38:10dit avoir frappé des combattants du mouvement
38:12basqués du sud du Liban,
38:14à quelques jours maintenant,
38:16deux jours précisément des commémorations
38:18de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.
38:20Le président israélien Isaac Herzog
38:22affirme lui que l'Iran
38:24reste une menace permanente
38:26pour l'État hébreu.
38:28Dans ce contexte, le président
38:30de l'université d'Aix-Marseille lui dénonce
38:32les propos dangereux, selon lui, de Jean-Luc Mélenchon.
38:34Le leader de la France insoumise
38:36appelle en effet à mettre des drapeaux palestiniens
38:38partout où c'est possible,
38:40dans les universités à partir de mardi prochain
38:428 octobre, au lendemain
38:44de l'anniversaire de cette attaque
38:46du Hamas en Israël.
38:48France Info
38:5220h, 21h,
38:54les informés,
38:56Victor Matei.
38:58Et nous évoquions l'État de la gauche à l'occasion de la rentrée politique
39:00de place publique, le parti de
39:02Raphaël Glucksmann. Un tour de table
39:04peut-être pour clore le sujet
39:06avec un regard de vos différents pays.
39:08Comment on regarde la situation de la gauche française
39:10en Belgique, Adeline Percept, avec l'émergence
39:12d'une gauche qualifiée de radicale
39:14en Wallonie, particulièrement à Bruxelles ?
39:16Écoutez, franchement,
39:18la gauche en Wallonie ressemble
39:20beaucoup à la gauche
39:22ici en France. Il y a
39:24un pôle aussi qui est très proche
39:26de la France insoumise
39:28avec des leaders qui reçoivent Jean-Luc Mélenchon.
39:30Il y a un pôle
39:32social-démocrate qui d'ailleurs
39:34est très proche de Glucksmann
39:36et ils se sont reçus
39:38pendant les élections.
39:40Donc, en réalité,
39:42l'État de la gauche
39:44en Belgique est très très similaire.
39:46On parlait de la gauche radicale. En Allemagne,
39:48au climat, a émergé ces derniers mois
39:50un parti assez particulier
39:52qui est à la fois de gauche et de populiste.
39:54C'est quoi une émanation de la formation
39:56des Linke ?
39:58L'alliance
40:00Zara Wagner, qui est directement
40:02liée, puisque même le parti
40:04n'a pas le nom de cette dame.
40:06Une femme
40:08qui était encore,
40:10même officiellement, au parti unique
40:12de la RDA, quand la RDA existait
40:14encore, qui est
40:16une marxiste communiste
40:18au départ et qui aujourd'hui
40:20prône une politique économique-sociale
40:22de gauche avec une politique
40:24sécuritaire et intérieure
40:26de droite, voire d'extrême-droite,
40:28qui s'entend plutôt bien
40:30avec la FD.
40:32Et donc,
40:34nous, en Allemagne, en regardant
40:36la gauche française,
40:38on ne sait pas trop quoi regarder.
40:40On a été assez fascinés par la figure de Mélenchon,
40:42mais les social-démocrates,
40:44depuis des années, n'avaient plus
40:46personne vraiment à qui parler,
40:48les social-démocrates allemands.
40:50Je me tourne vers vous, Juan Troce, Derrado,
40:52l'Espagne, comme à chaque fois que l'on parle
40:54de la gauche, vous servez d'exemple,
40:56alors pas vous directement, Juan Troce, mais la coalition
40:58menée par le chef du gouvernement
41:00Pedro Sanchez.
41:02C'est un peu particulier, parce que la gauche radicale
41:04espagnole, l'ancien Podemos,
41:06Soumar, etc.,
41:08Mélenchon, donc,
41:10a un regard très attendrissant
41:12vers lui et sa politique, sa façon
41:14de faire. Mais par contre, les socialistes
41:16espagnols, ils ont du mal à se positionner
41:18par rapport à la gauche française,
41:20aux socialistes français. D'ailleurs,
41:22vous allez comprendre, parce que
41:24ces dernières semaines,
41:26différents ministres espagnols sont venus à Paris.
41:28Même le président est venu
41:30pendant les Jeux Olympiques, et il est allé
41:32voir qui ? Mme Hidalgo.
41:34Il n'est pas allé rencontrer
41:36M. Glusman, M. Olivier Faure.
41:38Les socialistes espagnols ont très
41:40mal, ils n'arrivent pas à se positionner
41:42par rapport à la gauche. Pour eux, la gauche
41:44française, aujourd'hui, c'est encore
41:46Anne Hidalgo, je pense que ça fait à peine
41:482%.
41:50La gauche en Suisse, Richard Verli,
41:52qui dirige, je crois, les grandes villes, aujourd'hui,
41:54on parle de nouvelle gauche urbaine.
41:56Il y a une gauche influente au niveau
41:58des cantons et des grandes villes.
42:00Au niveau fédéral, vous le savez, c'est cette coalition
42:02obligée avec les principaux partis
42:04du Parlement. Les socialistes se retrouvent
42:06dans un gouvernement aux côtés de
42:08la droite traditionnelle et de la droite nationale
42:10populiste. Je crois qu'il y a
42:12deux sentiments en Suisse,
42:14quand on regarde la France et quand on regarde la gauche française.
42:16Premièrement, on se dit que, vu l'état du budget
42:18français, ça va être quand même très compliqué
42:20de confectionner un programme
42:22de gauche. Parce qu'un programme de gauche,
42:24ça veut dire plus de dépenses publiques
42:26et on a compris qu'il n'y a pas d'argent dans les caisses.
42:28Donc, ça va quand même être un problème structurel
42:30dans les mois, voire les années à venir pour la gauche
42:32afin de bâtir un programme crédible
42:34et qui soit combattible avec les règles
42:36de l'Union Européenne. Ça, c'est la première chose.
42:38Et la deuxième chose, c'est qu'en termes de
42:40talent politique, je mets le mot entre guillemets,
42:42en termes de capacité
42:44à imprimer son agenda,
42:46on a l'impression que Jean-Luc Mélenchon est quand même
42:48au-dessus du lot. Il le fait à sa manière,
42:50de manière autoritaire, impériale
42:52en quelque sorte, mais il est clairement
42:54au-dessus de tous
42:56les autres dirigeants, et notamment des dirigeants
42:58social-démocrates. Donc voilà, on a l'impression
43:00que malheureusement, quelque part, la gauche
43:02française est otage de Mélenchon,
43:04mais peut-être parce que Mélenchon est simplement
43:06le meilleur.
43:08Ils ne sont pas d'accord.
43:10Oui, je ne suis pas sûr,
43:12je pense que le temps de Mélenchon
43:14est passé et qu'il y a une fenêtre
43:16qui s'ouvre pour les social-démocrates français.
43:18Je comprends aussi
43:20qu'ils ne veuillent pas être associés
43:22à Emmanuel Macron,
43:24maintenant sur la fin de mandat. On parle
43:26juste de tactique. Pour le pays, ça aurait peut-être
43:28été mieux que Bernard Cazeneuve
43:30puisse être porté Premier ministre,
43:32mais pour eux, de leur point de vue,
43:34pour acquérir le pouvoir,
43:36c'est peut-être mieux de ne pas être associé. Par contre,
43:38et là réside le paradoxe,
43:40c'est qu'il va falloir ensuite imiter
43:42Emmanuel Macron, sans paraître
43:44être dans l'imitation
43:46aux prochaines élections. Parce qu'Emmanuel Macron,
43:48je vous le rappelle, était parti en social-démocrate,
43:50en social-libéral en 2017,
43:52en faisant plein de promesses.
43:54Ni de gauche ni de droite,
43:56ou à la fois de gauche et de droite.
43:58Il faut copier ça
44:00et en même temps, et c'est toujours
44:02la magie des élections françaises,
44:04se prétendre être en rupture
44:06avec tout ce qui s'est passé avant.
44:08Oui, non, quand on tue
44:10ses propres
44:12successeurs,
44:14forcément, on reste seul
44:16le meilleur. Enfin, je veux dire,
44:18il y a une fenêtre,
44:20à mon avis, sur
44:22l'après Mélenchon. Il y a beaucoup de talents,
44:24même,
44:26je veux dire,
44:28chez LFI, aujourd'hui,
44:30il y a beaucoup de talents qui n'arrivent pas
44:32à s'exprimer parce que Mélenchon
44:34est là. Donc il faut voir s'il va vraiment
44:36laisser la place aux successeurs, comme
44:38il l'avait promis il y a quelque temps,
44:40ou pas. Mais de toutes les façons,
44:42il y en a un certain nombre qui sont
44:44partis en rupture. Donc,
44:46Ruffin, Autain,
44:48Corbière, Garrido, etc.
44:50Et tous ces gens-là sont, a priori,
44:52dans la capacité de
44:54dialoguer avec les fameux
44:56sociodémocrates, avec les écologistes,
44:58avec les communistes.
45:00Et on aura l'occasion d'y revenir largement
45:02dans les prochaines semaines, les prochains mois,
45:04dans Les Informés sur France Info.
45:06Notre dernier sujet ce soir dans Les Informés,
45:08quelques centaines de personnes, avec parfois
45:10une rose à la main, étaient réunies cet après-midi
45:12à Mazan, commune du Vaucluse,
45:14une marche blanche pour dire à nouveau
45:16leur soutien à Gisèle Pellicot,
45:18au centre d'un procès, et surtout d'une affaire
45:20hors normes. Son ex-mari, jugé
45:22en ce moment à Avignon pour avoir drogué
45:24son ex-femme, puis l'avoir violée, et fait
45:26violer par une cinquantaine d'hommes.
45:28Des viols filmés, dont les images ont été
45:30diffusées à l'audience. Hier, les accusés
45:32n'en ont pas pour autant changé leur version
45:34des faits, assurant penser participer
45:36à un jeu de couple. Richard Verlis,
45:38la diffusion de ces images, moment fort
45:40de ce procès, cela va contribuer
45:42à ce que ce procès marque sans doute quelque chose
45:44qui va rester dans notre société ?
45:46Oui, je pense que c'était déjà le cas. Je veux dire, ce procès,
45:48moi-même, j'avoue que j'ai été surpris par l'ampleur
45:50internationale qu'a pris ce procès.
45:52Toute la presse internationale
45:54y a été, il y a eu énormément de reportages.
45:56C'est un procès qui est vu
45:58comme une forme de découverte
46:00d'une réalité, une réalité
46:02française, et le
46:04courage de cette femme. Donc, sans doute
46:06que les images vont rajouter, mais il me semble
46:08que Gisèle Pellicot, elle est
46:10déjà maintenant inscrite
46:12dans, je dirais, le patrimoine
46:14de ces femmes qui ont changé la France.
46:16Léo Klim, votre collègue du Spiegel,
46:18Britta Sandberg, dit que c'est le mitou, en quelque
46:20sorte, de la France profonde.
46:22C'est ça aussi qui change. Nous ne sommes pas cette fois
46:24dans le milieu de la politique, du cinéma,
46:26ou encore, je ne sais pas, de la médecine. Gisèle Pellicot,
46:28c'est Madame Tout-le-Monde, finalement ?
46:30Alors, oui,
46:32c'est en tout cas ce qui frappe.
46:34Je suis allé moi-même aussi
46:36visiter aux audiences à Vignon.
46:38C'est que, oui, vous voyez
46:40aussi des messieurs, Tout-le-Monde,
46:42qui peuvent vous paraître, vous les croisez aux toilettes,
46:44d'ailleurs, et c'est des gars
46:46qui, voilà, bien sûr, ce n'est pas inscrit
46:48sur leur front que ce sont des criminels
46:50qui sont capables
46:52des pires choses. Donc, il y a
46:54effectivement ce côté...
46:55Vous entendez un homme, aujourd'hui, on l'avait déjà entendu
46:57plusieurs fois, pas cet homme-là, mais ce genre de témoignage,
46:59dire justement, voilà, je suis père de famille,
47:01je suis grand-père, il était dans la manifestation, et dire
47:03ça pourrait être moi, d'une certaine manière,
47:05ça pourrait être mon voisin, mon copain,
47:07mon frère, et dans d'autres
47:09circonstances, j'irais boire une bière avec lui.
47:11Et c'est ça qui vous fait
47:13effectivement froid dans le dos.
47:15Heureusement qu'il y a eu des hommes dans cette manifestation,
47:17aujourd'hui, mais moi, je n'en ai pas vu beaucoup,
47:19300 personnes, c'est très peu aussi,
47:21et ce que j'ai observé sur place,
47:23c'est l'absence des hommes à l'audience.
47:25Les hommes remplissent
47:27les bancs des accusés,
47:29mais ils ne sont pas dans le public, parce qu'il y a une salle
47:31aménagée, et spécialement pour le public,
47:33il n'y a quasiment pas d'hommes. Moi, c'est ce qui m'avait
47:35beaucoup frappé et choqué.
47:37Il y a eu une tribune, pourtant, de 100 personnalités,
47:39des hommes qui ont signé, mais ils ne sont pas là au procès.
47:41Alors, très peu, et pour moi, c'est
47:43une forme d'indifférence qui se manifeste,
47:47et c'est terrible, parce que c'est cette indifférence
47:49qui rend possible
47:51la violence, les violences sexuelles contre les femmes.
47:53Donc voilà, moi j'ai envie de dire
47:55aux hommes, si vous ne voulez pas que ce
47:57procès soit le procès
47:59de la masculinité,
48:01alors que ça doit être le procès de la masculinité
48:03toxique, intéressez-vous
48:05à ce procès, et
48:07regardez et levez la voix.
48:09La discussion se poursuit
48:11dans un instant, 20h et 51 minutes,
48:13c'est l'heure du Fil Info, avec vous Emmanuel Langlois.
48:15Le porte-parole d'armée israélienne
48:17qui dit ce soir se préparer à
48:19de nouvelles attaques terroristes
48:21le 7 octobre, lundi, dans deux jours,
48:23un an, jour pour jour, après l'offensive
48:25inédite du Hamas en Israël,
48:27à deux jours de ce premier anniversaire,
48:29Emmanuel Macron regrette, lui,
48:31ce samedi, le choix du premier ministre
48:33israélien Benjamin Netanyahou
48:35d'intervenir militairement au Liban,
48:37notamment dans des opérations terrestres,
48:39tout en réaffirmant le droit
48:41de l'état hébreu à se défendre.
48:43Quatre migrants, dont un enfant,
48:45sont morts lors de deux tentatives
48:47distinctes de traversée de la Manche, ce samedi.
48:49Plusieurs personnes, dont le mineur
48:51décédé, ont été récupérées par les secours,
48:53d'après la préfecture maritime.
48:55Une enquête a été ouverte,
48:57le drame montre la nécessité
48:59de lutter sans relâche contre les réseaux
49:01de passeurs, réagit dans un tweet
49:03ce soir le premier ministre
49:05Michel Barnier. A l'étranger,
49:07Elon Musk, attendu ce soir à Butler,
49:09en Pennsylvanie, à un mois
49:11d'élections présidentielles américaines.
49:13Le milliardaire assistera au meeting
49:15de Donald Trump, là où,
49:17le 13 juillet dernier, il avait réchappé
49:19de peu d'une tentative d'assassinat.
49:21Le patron de Tesla et du réseau
49:23social X ne cache pas ses sympathies
49:25pour les thèses de Donald Trump.
49:27Encore un week-end derrière
49:29les barreaux pour Greta Thunberg.
49:31La militante écologiste a été arrêtée
49:33en compagnie de dizaines de manifestants
49:35après avoir bloqué la circulation
49:37sur un carrefour de Bruxelles, aujourd'hui.
49:39Une action qui visait, selon elle,
49:41à sensibiliser contre les subventions
49:43allouées aux énergies fossiles.
49:45Et puis du football,
49:47et Saint-Etienne qui s'impose
49:49au dépens d'Osser 3-1, au stade
49:51Geoffroy-Guichard, en match de la septième journée
49:53de Ligue 1, Lille mène toujours
49:55face à Toulouse 2-1,
49:57en attendant tout à l'heure, à 21h,
49:59le match entre Rennes et Monaco,
50:01en Bretagne.
50:03France Info
50:0520h, 21h,
50:07les informés,
50:09Victor Matei.
50:11Avec donc cette marche, aujourd'hui,
50:13dans les rues de Mazan, dans le département
50:15du Vaucluse, marche en soutien
50:17à Gisèle Pellicot.
50:19Léo Klim disait à l'instant
50:21qu'il y avait trop peu d'hommes
50:23sur les bancs, lors de ce procès,
50:25également dans les rues, aujourd'hui.
50:27Adeline Percept, vous partagez
50:29cette analyse ?
50:31C'est une analyse qui se situe
50:33sur le plan
50:35symbolique. Je pense que
50:37vous avez raison pour ce
50:39point-là. Maintenant, je pense
50:41qu'en France, l'énorme problème,
50:43il est juridique. Enfin, l'un des
50:45énormes problèmes, il y en a beaucoup, mais
50:47il est juridique, je pense, comme en Espagne.
50:49En Belgique, on a défini, depuis
50:512022, que le viol,
50:53c'était quand il y avait absence de consentement.
50:55Donc on a retourné, si vous voulez,
50:57l'argument juridique.
50:59C'est ce qui manque, à mon avis,
51:01en France. Vous ne pouvez pas juste être
51:03dans la cantation et dire
51:05« ah oui, tous les hommes et toutes
51:07les femmes devraient s'intéresser à ces questions ».
51:09Rappelons que le débat est au cœur de ce procès, qu'il a été
51:11relancé. Emmanuel Macron avait dit
51:13que le consentement entrerait,
51:15justement, dans la loi. Il l'avait dit
51:17le 8 mars dernier, lors de la journée internationale
51:19des droits des femmes, et le nouveau ministre de la Justice,
51:21pour bien préciser, l'a redit dernièrement.
51:23Il faut qu'on dépasse le symbole. Il faut que, juridiquement,
51:25il y ait des changements.
51:27Et sans changements juridiques,
51:29vous pouvez faire ce que vous voulez,
51:31on va continuer avec des
51:33viols qui sont correctionnalisés.
51:35On n'a pas suffisamment
51:37d'éléments, donc en fait, la justice ne les traite
51:39pas, ou peu, ou a minima.
51:41Et donc c'est ça, l'énorme problème de la société
51:43française. – Vous évoquiez l'Espagne,
51:45on l'inpercepte. Les médias espagnols, notamment,
51:47sont très nombreux lors de ce procès
51:49autour de Gisèle Pellicot. On sait que le pays,
51:51on l'a dit, est en avance sur la France en termes d'accompagnement
51:53des victimes de violences sexuelles,
51:55de prévention, de formation. Il l'est aussi
51:57dans la façon de couvrir les procès
51:59liés à ces affaires ? – Tout à fait.
52:01L'Espagne, ça fait plus de 20 ans.
52:03C'était au début des années 2000,
52:05où les médias se sont emparés
52:07à partir d'un fait divers, grave fait divers,
52:09criminel fait divers, ils se sont emparés
52:11de cette information. Et donc, aujourd'hui,
52:13quand vous avez un fait divers comme ça,
52:15c'est-à-dire une femme qui est violée, une femme qui est assassinée,
52:17etc., ça ouvre les journaux
52:19télévisés de 20h, ou l'équivalent
52:21de 20h ou de 13h, c'est dans les
52:23premières pages des journaux. Donc l'Espagne s'est emparée
52:25médiatiquement. Et je suis d'accord avec
52:27mes confrères, sur les deux sont ceux qui nous surprennent
52:29le plus. Déjà, effectivement, c'est le
52:31manque, peut-être, de
52:33personnes dans les manifestations.
52:35J'ai un cas similaire, il y a quelques années, en Espagne,
52:37avec la manada qui avait violé
52:39une jeune fille. Et il y a eu
52:41pendant des semaines, tous
52:43les jours, des manifestations dans
52:45toutes les villes espagnoles. Donc ça nous choque
52:47qu'en France, effectivement, il n'y ait que 300
52:49ou 400 personnes, aujourd'hui, à Masson.
52:51Et puis, effectivement, après, c'est la
52:53question juridique. Puisque l'Espagne,
52:55effectivement, comme la Belgique, a introduit
52:57le consentement dans la définition de viol,
52:59je vous rappelle, tout simplement, que la France,
53:01depuis des mois, n'était pas d'accord
53:03pour une définition commune européenne
53:05de la définition du viol.
53:07Donc, espérons, effectivement,
53:09que ces malheureux
53:11succès nous amènent,
53:13effectivement, à changer
53:15la règle. L'Espagne, donc,
53:17le consentement est obligatoire, comme en Belgique.
53:19Richard Verly, on a parlé de la loi
53:21qui doit évoluer.
53:23Est-ce que ce procès, il peut aussi changer la façon
53:25dont on l'évoquait, dont les médias du monde entier
53:27couvrent et parlent de ces affaires de viol ?
53:29Est-ce que ça aussi, c'est une donnée importante ?
53:31Peut-être. En tout cas,
53:33ce qui est sûr, c'est que la manière
53:35dont le procès est conduit...
53:37Alors, moi, je ne l'ai pas suivi,
53:39donc j'en ai lu les comptes rendus.
53:41La manière dont il est conduit va rester,
53:43parce qu'il y a des avocats
53:45des prévenus de la défense,
53:47qui ont été,
53:49semble-t-il, assez durs
53:51vis-à-vis de Mme Pénicaud.
53:53Et ça pose toute la question
53:55de comment on apprécie, comment on se comporte
53:57face à un cas comme celui-ci.
53:59Pour moi, ce procès, il fera jurisprudence
54:01autant sur le fond,
54:03c'est-à-dire l'attitude des hommes
54:05sur la question du consentement,
54:07que sur la forme, c'est comment on mène
54:09une bataille juridique
54:11sur ce thème-là, avec ce type de prévenu.
54:13Donc, je pense que dans les deux cas,
54:15c'est un procès emblématique.
54:17Et ce sera le mot de la fin pour ce soir.
54:19Merci à tous les quatre d'être venus
54:21sur le plateau des informés.
54:23Adeline Percept, correspondante pour
54:25la RTBF, la Belgique,
54:27à Paris, Léo Klim, du journal Allemand,
54:29Dersch-Piguel, Juan Trossé, Dorado,
54:31journaliste espagnol, indépendant
54:33de Paris, et Richard Verly, la Suisse,
54:35correspondant de Blic pour la France et l'Europe.
54:37Richard Verly, vous partez bientôt, je crois,
54:39pour les Etats-Unis, couvrir cette
54:41fameuse élection américaine
54:43le 5 novembre, on le rappelle.
54:45À suivre sur France Info.
54:47Merci à tous les informés, on revient demain matin.
54:49Très bonne soirée.

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