Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00:0019h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir, tout de suite la minute d'info avec Simon Guilain, bonsoir.
00:00:06Bonsoir Christine et bonsoir à tous, chers téléspectateurs, des missiles ont été tirés depuis l'Iran vers Israël.
00:00:11C'est ce que vient d'annoncer l'armée israélienne, des sirènes d'alerte ont été activées sur l'ensemble du territoire israélien.
00:00:17Saal demande à la population de rester en alerte et de suivre précisément les instructions du commandant du front intérieur.
00:00:23Face à l'offensive de l'armée israélienne au Liban, plusieurs pays organisent des évacuations de leurs ressortissants.
00:00:29La France a déployé un navire militaire par mesure de précaution en Méditerranée orientale.
00:00:33Emmanuel Macron réunit ce soir un conseil de défense et de sécurité nationale à 19h30.
00:00:39Enfin, Michel Barnier a présenté cet après-midi son discours de politique générale.
00:00:43Le Premier ministre a fait de nombreuses annonces devant les députés.
00:00:46Ramener le déficit à 5% dès l'année prochaine, une revalorisation du SMIC de 2% dès le 1er novembre.
00:00:52Michel Barnier a affirmé vouloir réfléchir à des aménagements raisonnables de la réforme des retraites avec les partenaires sociochristiens.
00:00:59Merci beaucoup mon cher Simon. Nous suivrons en direct évidemment ce qui se passe en ce moment à Tel Aviv.
00:01:05Tel Aviv où le trafic aérien est interrompu en ce moment avec ces tirs de missiles lancés depuis l'Iran.
00:01:13Bien évidemment nous suivrons l'évolution tout au long de cette émission.
00:01:18Au sommaire ce soir, Michel Barnier a donné le cap de son gouvernement sur la forme.
00:01:24Calme, sérénité, détermination, sagesse. Je dis cela car il fallait bien à certains sans froid pour faire face aux invectives incessantes de l'extrême gauche lors de son discours.
00:01:35Sur le fond, une volonté de réduire les dépenses, de faire payer les plus fortunés, aménager la réforme des retraites, revaloriser le SMIC.
00:01:43Plus de force de l'ordre, des peines de prison courte, mieux contre les frontières.
00:01:49Bref, un peu pour tout le monde. Peut-on parler d'exercice réussi ?
00:01:53Ou est-il condamné à l'immobilisme face à un parlement sans majorité, pris en étau entre chaque parti politique ?
00:02:00L'édito de Mathieu Bocoté.
00:02:02Alors que le Liban est au cœur de l'actualité, on l'a vu à l'instant, comment en est-on arrivé là ?
00:02:08Nous nous arrêterons ce soir pour comprendre comment le pays a été gangréné par l'hydre du Hezbollah.
00:02:14A quel point il est fragmenté, communautarisé, impossible à gouverner.
00:02:17A quel point le pays a failli sur le plan économique comme sur le plan politique,
00:02:22en se demandant si la France va elle aussi inexorablement devenir le Liban.
00:02:28L'analyse de Gabriel Cluzet.
00:02:31Écoute, respect, dialogue.
00:02:33Michel Barnier s'est voulu rassembleur comme tous les premiers ministres lors de cet exercice de discours de politique générale.
00:02:39Mais il a insisté sur une nouvelle méthode, en voulant donner plus de place aux parlementaires,
00:02:44en souhaitant relancer le dialogue avec les partenaires sociaux.
00:02:47Il a insisté sur la fraternité, la culture, la pratique du sport.
00:02:51En quoi peut-il réellement réussir à rassembler les Français ?
00:02:55Le regard de Marc Menon.
00:02:58Sur la sécurité et l'immigration, le premier ministre a déclaré vouloir des forces de l'ordre, je le disais,
00:03:03plus visibles, plus présentes, mieux contrôler les frontières,
00:03:06des restrictions de visa plus importantes pour certains pays,
00:03:09ou encore respecter l'état de droit.
00:03:12Le premier ministre a parlé de l'ignorance à ce sujet.
00:03:15Bruno Rotailleau lui-même avait publié un communiqué.
00:03:18Est-on passé d'une prise de conscience éphémère à un reniement éclair ?
00:03:23Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:26Nous pensons à Philippine, à sa famille et à toutes les victimes de violences,
00:03:31a déclaré Michel Barnier lors de son discours de politique générale.
00:03:35Nous nous arrêterons donc ce soir sur le sort tragique de Kilian, 17 ans,
00:03:40poignardé par un Algérien après celui de Philippine, 19 ans, tué par un Marocain.
00:03:47Pourquoi ceux qui veulent que l'on se taise sur ces affaires évoquent un fait divers,
00:03:52comme il y a 30 d'autres, je cite, et qu'il s'agit là en évoquant le jeune Kilian
00:03:57uniquement d'inciter à la haine raciale contre les Algériens ?
00:04:01L'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:03Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire et sans tabou.
00:04:21Mathieu Bocoté, quel a été votre regard sur le discours du Premier ministre ?
00:04:25Il est arrivé à l'Assemblée nationale sans applaudissement.
00:04:28Première remarque.
00:04:30Alors, imaginez un exercice obligatoire que vous devez faire régulièrement.
00:04:36C'est un peu sous le signe de l'anesthésie, mais néanmoins douloureux.
00:04:40Je ne parle pas d'un rendez-vous médical, je parle d'un discours de politique générale.
00:04:45J'ai regardé ce discours, on nous avait promis 60 minutes, il y en a eu 90.
00:04:50Je dénonce les fausses nouvelles aujourd'hui, parce que je ne m'étais pas préparé
00:04:53à un exercice aussi long, aussi douloureux.
00:04:55Vous allez comprendre pourquoi je me moque un peu.
00:04:57C'est parce qu'on était devant un discours qui était moins un discours de politique générale
00:05:02qu'un discours exhaustif, cherchant à nommer tous les problèmes de la société,
00:05:07tous les domaines de l'existence collective, et se présentant à la manière
00:05:11d'un discours technocratique davantage qu'un discours politique.
00:05:15Alors, vous avez raison, vous l'avez mentionné, Michel Barnier a fait son discours.
00:05:19Non seulement les applaudissements n'étaient pas là, mais quelques personnes
00:05:22qui manquent terriblement de savoir-vivre, ou alors sont tout simplement des brutes,
00:05:26sont cherchées à rendre le discours impossible en multipliant les cris,
00:05:31en multipliant les invectives.
00:05:33Tout au long du discours d'ailleurs, les insoumis ne manquent pas d'énergie
00:05:36quand vient le temps de perturber la société.
00:05:38Gardons ça à l'esprit.
00:05:40Quoi qu'il en soit, le discours s'est présenté, en plus de la part de Michel Barnier,
00:05:44sous le signe de la méthode.
00:05:46Michel Barnier nous a dit tout au long de son discours,
00:05:48il nous faut retrouver le sens du compromis, il nous faut retrouver l'art du dialogue,
00:05:54il nous faut nous respecter les uns les autres,
00:05:57il est possible de trouver des compromis qui ne seront pas des compromissions,
00:06:01il est possible, autrement dit, nous disait-il, de trouver une manière
00:06:04de réconcilier la France par une communication efficace.
00:06:07On peut se demander si Michel Barnier ne sous-estime pas la profondeur
00:06:12des fractures françaises lorsqu'il croit qu'il suffirait d'un peu de méthode
00:06:17à l'allemande pour réconcilier les Gaulois.
00:06:20Je confesse, ma surprise aussi, donc je l'ai dit, c'était un long exercice,
00:06:25c'était long quand même, mais alors que je m'attendais à un discours,
00:06:29ça aurait été inattendu du personnage, mais un peu plus tonique,
00:06:33un discours un peu plus tonique parce que tous ont l'impression aujourd'hui,
00:06:37de près ou de loin, que nous sommes dans une situation de crise de régime.
00:06:41Tous sentent bien qu'il y a un potentiel de violence et de chaos
00:06:45accumulé dans la société française qui pourrait, sur n'importe quel événement,
00:06:49exploser. Tous sentent bien qu'on est dans une crise de régime semblable,
00:06:53je l'ai dit à celle de 1958, et on ne sait pas qui va l'emporter.
00:06:57Tous sentent bien le rejet profond des élites dans la population,
00:07:03d'élites politiques qui ont globalement échoué.
00:07:06Donc on aurait pu s'attendre à un discours plus tonique, plus émergique,
00:07:10disant je sais que la situation est difficile, mais voilà le cap
00:07:12que je me donne dans cette situation. Ce n'était pas vraiment le choix
00:07:15qu'il a fait. On comprend que M. Barnier se croit au pouvoir jusqu'en 2027.
00:07:19C'est le signal qu'il a voulu envoyer dans un discours aussi long.
00:07:22D'ailleurs, s'il est renversé rapidement, j'espère qu'un autre discours
00:07:25de politique générale et un autre et un autre chaque fois,
00:07:27c'est du temps quand même. Je crois que lui, dans son esprit,
00:07:32il est là jusqu'en 2027. À tout le moins, il voulait envoyer ce signal,
00:07:35envoyer le signal qu'il était là pour appliquer durablement sa politique.
00:07:41Mais le problème étant, je crois que c'était un peu déréalisé.
00:07:45Premier élément sur la méthode, sur l'ambiance générale de ce discours.
00:07:48Ensuite, qu'est-ce qu'on attendait dans ce discours?
00:07:51Je reviendrai dans un instant dans le détail, mais la première question
00:07:53dont on parlait depuis quelques jours, c'est la question des hausses d'impôts.
00:07:56Est-ce qu'il y aura, oui ou non, une hausse de ce qu'on appelle aujourd'hui
00:08:00de la justice fiscale? M. Barnier, à notre grande surprise,
00:08:05autant que c'est un homme de droite, dit-on, fait partie de ceux qui croient
00:08:08que les Français sont insuffisamment taxés et imposés.
00:08:10Et dès lors, il croit qu'il est encore possible de taxer et d'imposer
00:08:14son prochain ou l'entreprise. Donc, il dit notamment, les entreprises
00:08:17qui font de très bons profits, eh bien, vous devront faire
00:08:21une contribution supplémentaire. Vous connaissez peut-être la formule
00:08:24de Reagan qui m'a toujours amusé. Si ça fonctionne, taxez-le.
00:08:28Si ça fonctionne...
00:08:29Je vous laisse ma place. Je vous laisse la poignette.
00:08:32Je vais régler un petit café.
00:08:35Donc, si ça fonctionne, taxez-le. Si ça ne fonctionne encore,
00:08:39taxez-le encore. Si ça ne fonctionne plus, eh bien, subventionnez-le.
00:08:43Alors, j'ai l'impression que cette philosophie économique n'est pas étrangère
00:08:46à la philosophie du gouvernement. Donc, on croit qu'il y a encore
00:08:49la possibilité de taxer, taxer, taxer encore.
00:08:52Ayons ça à l'esprit parce que Gabriel Attal, dans son discours de réponse,
00:08:56a dit non, c'est plus possible de taxer davantage. Il faut sortir
00:08:59de ce logiciel qui veut qu'il soit possible de taxer toujours davantage.
00:09:03D'autant que Michel Barnier a dit, oui, la question des dépenses
00:09:06est fondamentale. Elle est fondamentale, mais il l'a formulée
00:09:10d'étrange manière, dis-je. C'est-à-dire, sur la question
00:09:16des dépenses, il dit qu'il faut s'en prendre à la fraude fiscale.
00:09:19Il faut s'en prendre aux doublons administratifs. Il faut s'en prendre
00:09:22à la suradministration. Donc, il faut s'en prendre aux dépenses
00:09:25d'inefficacité. Appelons ça ici, oui.
00:09:28On vous écoute avec passion, bien évidemment.
00:09:31L'actualité tant ce qu'elle est, la question que l'on peut se poser,
00:09:35est-ce que ce soir, c'est encore le discours du Premier ministre
00:09:39qui est là à nous accaparer et à créer nos inquiétudes ?
00:09:44Est-ce qu'il n'y a pas une situation ? Est-ce que le Premier ministre
00:09:47a déjà, en lui-même, évoqué ce qui était en train de se passer ?
00:09:51Je vous dirais qu'il y a ce qui se passe aujourd'hui en Israël,
00:09:54si c'est votre question. Il y a ce qui se passe au Liban,
00:09:57bien évidemment. Mais ce qui se passe en France continue d'exister,
00:10:00si je peux me permettre. Le Moyen-Orient s'embraserait-il
00:10:03qu'il y aurait néanmoins encore le discours de politique générale
00:10:06porterait à conséquence sur la France ? Donc, je poursuis sur ce thème.
00:10:09Excellente question. Je vous prie de bien m'excuser.
00:10:12Mais bien sûr.
00:10:13On veut suivre ce qui se passe à Tel Aviv parce qu'il y a un attentat
00:10:16quand même terroriste qui a fait au moins 8 morts. Je voudrais
00:10:19qu'on puisse mettre une double fenêtre, qu'on puisse suivre ce qui se passe.
00:10:22Je vous laisse continuer toujours sur le discours de politique générale
00:10:25du Premier ministre tout en suivant. Donc, on laisse la double fenêtre,
00:10:29on regarde quand même un petit peu Mathieu Bocquete et on reviendra
00:10:32dès qu'on a un peu plus d'informations. Donc, je rappelle
00:10:35les informations que nous avons à l'heure qu'il est.
00:10:38Tsal informe que des missiles ont été tirés d'Iran vers Israël
00:10:42après les frappes du Liban contre le Hezbollah.
00:10:45L'ambassade des Etats-Unis en Israël ordonne à son personnel
00:10:48et à leur famille de se rendre dans des abris.
00:10:51Et une attaque terroriste a fait au moins 8 morts à Tel Aviv.
00:10:55Nous suivons, et je le disais aussi en début d'émission,
00:10:58que le trafic aérien a été temporairement interrompu à Tel Aviv.
00:11:03On continue l'émission, on reste en direct.
00:11:06Dès qu'on a plus d'informations, on revient vers vous.
00:11:09Donc, on garde cette image à Tel Aviv et on continue avec vous.
00:11:12On en était où ?
00:11:13On en était aux dépenses. C'est-à-dire qu'on en était au fait que
00:11:16Michel Barnier envisage des hausses d'impôts temporaires.
00:11:19Méfiez-vous de toutes hausses d'impôts temporaires.
00:11:22Rien n'est plus durable que le temporaire fiscal.
00:11:25Il nous dit ensuite les dépenses.
00:11:27Donc, on va s'en prendre, je le disais plus rapidement,
00:11:30on va s'en prendre aux doublons administratifs,
00:11:32on va s'en prendre aux dépenses d'inefficacité.
00:11:34Tout ça, on l'entend bien, mais il n'a pas osé toucher l'autre tabou,
00:11:37le véritable tabou qui explique l'ampleur des dépenses publiques en France,
00:11:41c'est les dépenses sociales et en partie la condition des retraités.
00:11:44Donc, les dépenses sociales, il n'y a pas touché.
00:11:46C'est un non-sujet pour lui. Ce n'est pas un détail.
00:11:49Ensuite, deux autres thèmes qu'on peut évoquer rapidement.
00:11:52Charlotte y reviendra plus en détail, je crois,
00:11:54sur la question de la sécurité et de l'immigration.
00:11:56Moi, ça m'a frappé de voir que dans ce discours,
00:11:58la question de l'immigration est arrivée tardivement,
00:12:00un peu à la fin comme ça, à la manière d'une priorité parmi d'autres,
00:12:03alors qu'on avait l'impression que c'était le problème majeur
00:12:06qui aujourd'hui chamboule la société française.
00:12:09Au final, Michel Barnier dit oui, c'est une question importante,
00:12:12comme celle, je l'ai dit, des biocarburants pour l'aviation
00:12:14et la possibilité pour chacun d'avoir un kinésithérapeute.
00:12:17Je ne doute pas que ce soit important,
00:12:19mais le fait de traiter cette question comme une question parmi d'autres,
00:12:22plutôt que comme la question existentielle,
00:12:24de même lorsqu'on parle de sécurité et d'insécurité,
00:12:27j'étais quelque peu étonné de le voir accorder si peu d'importance à cela.
00:12:34Ensuite, parlons lignes rouges.
00:12:37Elle va aborder les lignes rouges.
00:12:39Il a installé ses lignes rouges.
00:12:41Ce qui est intéressant, c'est de voir quelles lignes rouges il a installées
00:12:44et lesquelles il n'a pas installées.
00:12:46Michel Barnier a décidé de faire semblant que, en France,
00:12:49les fameux droits sociétaux étaient en danger et en péril.
00:12:53Vous savez, c'est l'espèce de grand récit de la gauche qui nous dit
00:12:56« Faites attention, l'IVG est en péril, la PMA est en péril,
00:12:59le mariage homosexuel est en péril. »
00:13:01Ça, c'est une espèce de discours de gauche repris par Gabriel Attal
00:13:05et auquel Michel Barnier avait répondu une première fois
00:13:07et auquel il répond une deuxième fois.
00:13:09Ils disent « Ne vous en faites pas, ce n'est pas en danger. »
00:13:12Mais le fait est que personne ne remettait ça en question.
00:13:14Donc, on est dans une séquence un peu étrange où on répond à des périls imaginaires.
00:13:17Pour rassurer.
00:13:18Oui, d'accord. Je vous rassure qu'il n'y aura pas non plus de pluie de sauterelles.
00:13:21Je vous rassure aussi, Jupiter ne va pas entrer en collision avec la Terre non plus.
00:13:25Donc, moi, je peux vous rassurer de mille manières.
00:13:27Non, mais comme si c'est pour acheter une centaine de paix à gauche qui n'arrivera jamais.
00:13:31Ça, c'est intéressant. Moi, je dirais plutôt que c'est se soumettre à gauche et à son récit.
00:13:34C'est-à-dire qu'on doit croire, on doit participer au récit des peurs de la gauche
00:13:38pour être légitime de son point de vue.
00:13:40Ensuite, pour les lignes rouges.
00:13:42Il nous a dit l'antisémitisme. C'est une ligne rouge.
00:13:45Avec raison, mais il ne nous a pas dit d'où vient l'antisémitisme qui frappe la France aujourd'hui.
00:13:49Est-ce une renaissance d'une jeunesse morassienne radicalisée?
00:13:52Ou c'est autre chose?
00:13:54Pour la laïcité, il nous a dit pas de compromis.
00:13:57Mais d'où vient la remise en question de la laïcité aujourd'hui?
00:14:00Les cathôtres a dit, est-ce que c'est vraiment eux?
00:14:03Ce n'est pas ce qu'il a dit.
00:14:04Mais il a nommé la laïcité sans nommer ce qui la remettait en question aujourd'hui.
00:14:08Le communautarisme.
00:14:09Lequel?
00:14:10Le communautarisme bouddhiste? Hinduiste? Protestant peut-être?
00:14:13J'en sais rien. Ça doit exister.
00:14:14Non, non, non.
00:14:15Ah, d'accord.
00:14:16Mais il n'a pas caractérisé.
00:14:18Pas de précision.
00:14:20C'est intéressant de voir qu'on nomme, mais de manière euphémisée.
00:14:24Ensuite, il aurait pu nommer d'autres lignes rouges.
00:14:26Mais il n'y a peut-être pas eu le temps. 1h30, soudainement c'était court.
00:14:29Donc, par exemple, plus jamais nous ne tolérons qu'une personne en EQTF
00:14:33ne tue ou ne viole une Française.
00:14:35Plus jamais.
00:14:36Plus jamais.
00:14:37Il aurait pu dire plus jamais nous n'accepterons la non-reconduite à la frontière des EQTF.
00:14:42Il aurait pu dire plus jamais nous ne tolérons le progrès de l'islamisme
00:14:45et par exemple dans nos rues, les prières de rue.
00:14:47Il aurait pu dire plus jamais nous n'accepterons une église brûlée en France.
00:14:51Il aurait pu dire plus jamais nous n'accepterons une poursuite pour délit d'opinion en France.
00:14:55Ça aurait pu être d'autres lignes rouges.
00:14:57Mais on constate que les lignes rouges qu'il s'est choisies n'étaient pas celles-là.
00:15:00Un mot enfin sur la question de laïcité, de l'état de droit, pardonnez-moi.
00:15:04Il a recadré parce que la pression médiatique était immense.
00:15:07Il a un peu recadré Bruno Retailleau qui quant à lui a fait semblant je dirais d'amender son propos
00:15:13alors que sur le fond des choses, ce qu'il a dit une première fois, il l'a redit aujourd'hui en le formulant autrement.
00:15:18Mais il était nécessaire pour faire un petit geste de soumission à gauche,
00:15:23dire ton sermon Bruno Retailleau, l'état de droit est sacré.
00:15:27Mais on n'aura jamais, jamais, jamais la définition de l'état de droit en question.
00:15:32Parce que moi aussi je tiens à l'état de droit, j'y tiens vraiment.
00:15:34Il y a plein de gens à gauche qui disent y tenir et je sens qu'on ne tient pas à la même chose.
00:15:37Et pourtant on utilise le même mot, ça pourrait être un objet de réflexion politique.
00:15:40Qu'est-ce que cet état de droit qu'on doit défendre à tout prix?
00:15:43La définition qu'on en propose n'est pas la même.
00:15:45Mais ça n'a été que vaguement évoqué dans le discours de politique générale.
00:15:48On en parlera un peu avec Charlotte Dernelas dans un instant.
00:15:51Et Charlotte, pendant qu'on fait une édition spéciale, vous nous parlerez aussi un peu du Liban.
00:15:57Gabriel abordera le Liban, je sais que vous y avez vécu, on abordera tout ça.
00:16:01On improvise ce soir.
00:16:03Dernière question peut-être sur le sujet, Mathieu Bocoté.
00:16:06Est-ce qu'on doit parler finalement, pour le Premier ministre, d'un exercice réussi?
00:16:10Oui.
00:16:11À part le côté soporifique.
00:16:12Vous avez raison de le rappeler.
00:16:14Mais c'est important quand même dans la vie.
00:16:16Alors dans la mesure où il survit, oui.
00:16:18Ce n'est pas un détail, c'est-à-dire que le gouvernement survit.
00:16:21Bon, il n'y avait pas de vote de confiance, mais il survit dans les circonstances.
00:16:25Il a posé un gage de crédibilité.
00:16:27C'est important, je pense que c'est une des forces de Michel Barnier.
00:16:30Ce n'est pas un tribun éloquent, mais c'est une figure politique raisonnable
00:16:33qui incarne un véritable sens du respect des institutions gouvernementales,
00:16:39le sens du compromis, le sens du dialogue.
00:16:41Donc ça, il a été capable de confirmer cette réputation.
00:16:45Est-il capable d'inspirer?
00:16:48Manifestement pas, mais peut-être que ce n'est pas son ambition,
00:16:51peut-être que les conditions du Parlement aujourd'hui ne le permettent pas.
00:16:53J'ai l'impression qu'on est moins devant un gouvernement d'action
00:16:56que devant un gouvernement d'inhibition.
00:16:58Mais peut-être ne peut-on avoir rien d'autre dans les circonstances politiques actuelles.
00:17:03Peut-être sommes-nous condamnés à ce que Charnot a appelé très justement récemment
00:17:06l'impuissance organisée.
00:17:08Merci beaucoup Mathieu pour ce regard sur le discours de politique générale du Premier ministre.
00:17:14On le disait, on improvise une édition spéciale avec ce qui se passe en ce moment même à Tel Aviv.
00:17:20Nous allons rejoindre Julien Ballou sur place.
00:17:24L'aéroport de Tel Aviv est fermé.
00:17:28Une attaque terroriste, des représailles, on l'a bien compris après la mort de Nasrallah le 27 septembre.
00:17:35Que se passe-t-il concrètement à Tel Aviv en ce moment même?
00:17:38Sur Israël, tout Israël est attaqué à l'heure actuelle.
00:17:41Il y a à Jaffa, le quartier sud de Tel Aviv, une attaque terroriste au début de la soirée avec 8 morts.
00:17:47A priori, c'est le dernier bilan que j'ai vu.
00:17:50Dans le même temps, l'Iran a tiré plus de 140 missiles sur l'État d'Israël.
00:17:56On a été prévenu à temps.
00:17:59On a tous cru vers les abris.
00:18:01J'ai connu beaucoup de sirènes et d'alertes en Israël.
00:18:04Une telle violence d'interception de missiles, je n'en ai pas souvenir.
00:18:08Déjà, les sirènes étaient les unes après les autres.
00:18:11On n'avait même pas le temps de sortir des abris qu'il y avait déjà une autre sirène.
00:18:14Les murs tremblaient.
00:18:16On voyait vraiment la différence entre une interception d'un missile balistique et une simple roquette.
00:18:21Une roquette tuée également sur Tel Aviv lorsqu'elle est tirée de Gaza ou du Liban.
00:18:26Les explosions étaient les unes après les autres.
00:18:29C'était vraiment un déluge.
00:18:31Fort heureusement, l'armée israélienne a, semble-t-il, été forte et efficace.
00:18:35Les habitants de l'État d'Israël ont été disciplinés.
00:18:38Ils sont tous allés se mettre aux abris. Ils sont restés aux abris.
00:18:41Cette attaque iranienne, semble-t-il, ne semble pas avoir fait de dégâts.
00:18:45En tout cas, je ne vais pas m'avancer, mais c'est le premier bilan.
00:18:48L'attaque iranienne est un échec à priori grâce à l'armée israélienne.
00:18:53En revanche, cette attaque terroriste monstrueuse contre des civils israéliens
00:18:57qui attendaient le tramway simplement pour rentrer chez eux en fin de journée,
00:19:01avec des terroristes qui ont ouvert le feu contre eux.
00:19:03Les deux terroristes ont été abattus.
00:19:05L'aéroport de Tel Aviv, pour le moment, est suspendu.
00:19:08Apparemment, quelques vols vont reprendre d'ici une heure.
00:19:10Mais on attend de savoir ce qui va se passer dans les prochaines heures.
00:19:13Pour l'instant, si j'ai bien compris, la population est toujours appelée à rester en alerte ?
00:19:20Absolument. J'essaie de regarder en même temps où je vous parle.
00:19:23Il y a eu plus de 200 missiles iraniens.
00:19:26L'armée israélienne nous demande de rester à proximité des abris.
00:19:30Et en fait, il s'est passé quelque chose auquel on n'est pas habitué.
00:19:34Habituellement, notre téléphone sonne avec l'alerte en même temps que les sirènes.
00:19:38Donc, on sait qu'il y a une roquette.
00:19:39Et là, il s'est passé quelque chose auquel on n'était pas habitué.
00:19:41On a reçu les alertes sur nos téléphones plusieurs minutes avant les sirènes.
00:19:44Et donc, on s'est tous regardés en disant « mais pourquoi on reçoit une alerte maintenant ? »
00:19:48Et en fait, visiblement, l'armée israélienne a repéré les missiles arrivés plusieurs minutes avant,
00:19:52nous a prévenus suffisamment en amont, en nous disant « allez-y maintenant ».
00:19:56Et la sirène a retenti lorsqu'il ne restait que les 90 dernières secondes avant l'impact.
00:20:00Donc, le fait que ça vienne d'Iran permet à Israël de nous prévenir plus en amont
00:20:04que si c'était des attaques qui venaient de la région.
00:20:07J'apprends, mon cher Julien Balou, je ne sais pas si vous pouvez me confirmer ou pas,
00:20:12que la police israélienne suspecte une nouvelle attaque terroriste contre un hôtel au nord de Tel Aviv.
00:20:18Auriez-vous des informations à ce propos ?
00:20:21Oui, c'est bien.
00:20:22Les informations étaient toujours en cours de vérification.
00:20:25Je regarde en même temps que je vous parle parce que je ne veux pas donner de fausses informations.
00:20:29Mais en tout cas, aux dernières nouvelles qui datent d'il y a 12 minutes,
00:20:33les informations étaient encore en cours de vérification.
00:20:36Très bien. Donc, si j'ai bien compris, l'attaque contre Israël est une réponse aux actes terroristes de l'État hébreu.
00:20:43Je cite pour annonce la délégation iranienne à l'ONU sur le réseau X.
00:20:49Cette dernière promet des attaques écrasantes si Israël réplique aux tirs de missiles qui ont lieu en ce moment même.
00:20:56Restez avec nous, sauf si vous avez une réaction, peut-être par rapport à ce que vient de dire la délégation iranienne à l'ONU.
00:21:03Il va y avoir une réaction israélienne.
00:21:05Il va y avoir une réaction israélienne et elle va être très forte.
00:21:07On le sait, Israël ne pourra pas se permettre ce genre d'attaque sur son territoire.
00:21:11Il va y avoir une réaction israélienne et les États-Unis avaient prévu en amont
00:21:15qu'ils n'hésiteraient pas avec l'État d'Israël à se défendre, soit passivement, soit activement.
00:21:20Mais les prochaines heures vont être cruciales.
00:21:22Une autre question. Est-ce que vous pensez qu'à quelques jours du 7 octobre, on va vers une sorte d'escalade inéluctable ?
00:21:32Malheureusement, ça fait un an maintenant que le nord d'Israël est bombardé par le Hezbollah au Liban,
00:21:41qui s'est joint à la guerre au Hamas alors qu'il n'y a pas de conflit entre Israël et le Liban.
00:21:45Il n'y a pas de raison. Israël ne souhaite pas être en guerre contre le Liban.
00:21:48On n'a pas de raison d'être en guerre contre le Liban, encore moins.
00:21:51Au bout d'un an, l'armée israélienne a enfin agi pour permettre aux dizaines de milliers d'Israéliens
00:21:56qui ont été évacués de leur maison dans le nord du pays.
00:21:58L'armée israélienne est intervenue pour permettre à ces habitants d'entrer chez eux.
00:22:02Si vous voulez, on savait qu'à partir du moment où l'armée israélienne entrerait en piste contre le Hezbollah,
00:22:07c'était le risque d'une guerre.
00:22:08Malheureusement, c'est une guerre qu'on n'a pas choisie.
00:22:10C'est une guerre qui nous a été imposée, mais qu'on n'a pas le choix de mener
00:22:13parce qu'on ne peut pas vivre avec cette menace au nord, le Hezbollah,
00:22:17et avec l'Iran qui se permet de tirer des missiles.
00:22:20Merci, Julien Baloul. Restez surtout en contact avec nous.
00:22:24On revient vers vous d'un instant à l'autre.
00:22:27Le bilan actuel de l'attentat à Tel Aviv, c'est 4 à 8 personnes, selon les informations,
00:22:33qui ont été tuées, selon des images de caméras de surveillance diffusées par la télévision israélienne.
00:22:40Les deux tireurs ont ouvert le feu en descendant d'un tram,
00:22:43c'est ce que nous précisait notre envoyé spécial, notre correspondant Julien Baloul.
00:22:47Et d'après la police, les deux tireurs ont été neutralisés sur place.
00:22:52L'Irak ferme à l'instant son espace aérien pour des raisons de sécurité.
00:22:58Nous restons en direct avec cette image, en direct de Tel Aviv, nous suivons les informations
00:23:05qui se passent sur place et on va continuer avec vous, ma chère Gabrielle,
00:23:10puisqu'on avait prévu de parler justement du Liban
00:23:15et de cette libanisation, de cette particularité de cette société libanaise
00:23:20qui a, on va dire, il y a eu tous les ingrédients pour faire croître un certain Hezbollah.
00:23:27Et comment ça s'est passé et est-ce qu'on pourrait craindre demain en France
00:23:31une même organisation, un même système, des mêmes circonstances
00:23:34qui pourraient voir la naissance d'un Hezbollah ?
00:23:37Oui, alors vous avez raison, la libanisation de la France, c'est un sujet qui revient,
00:23:42qui revient fréquemment, c'était le leitmotiv pendant la campagne présidentielle d'Éric Zemmour.
00:23:47Alors comme souvent il s'était attiré des cris d'orfraie et une volée de bois vert,
00:23:51j'ai relevé notamment la remarque d'un politologue franco-libanais qui s'appelle Ziad Majed
00:23:56qui lui disait mais les deux pays ont des modèles politiques, des constructions nationales
00:24:01et identitaires totalement différentes, les situations sont incomparables.
00:24:05Alors c'est vrai que les deux pays ont des modèles politiques, des constructions nationales,
00:24:09des identités tout à fait différentes, ce serait absurde et idiot de dire que ces deux pays
00:24:14sont superposables mais dire que les deux situations sont incomparables, c'est faux.
00:24:21Et il y a des similitudes troublantes qui font qu'aujourd'hui la France n'est pas encore le Liban
00:24:29mais qui laisse imaginer qu'elle pourrait le devenir.
00:24:32Et la différence majeure c'est que le Liban avait une situation géographique et une histoire
00:24:38qui prêtait à la situation actuelle, qui pouvait peut-être y amener ou du moins le comprend-on
00:24:45et nous la France, nous n'avions pas cette situation ni historique ni géographique,
00:24:50nous l'avons créé de toute pièce, nous avions une nation forte
00:24:53mais nous avons travaillé à la libanisation de notre pays.
00:24:59Alors vous savez c'est un mot du reste, pour arrêter toute polémique,
00:25:02c'est un mot qui est dans le Larousse, libanisation, comme balkanisation.
00:25:06On pourrait d'ailleurs faire une autre émission sur la balkanisation de la France, c'est un vrai sujet aussi.
00:25:10Un siècle moins, beaucoup a été décrié.
00:25:12Exactement, mais en tant que fragmentation et communautarisation d'une nation,
00:25:18c'est un phénomène reconnu et encore une fois on pourrait là aussi parler des Balkans
00:25:21et c'est pareil, ce n'est pas superposable, les Balkans et la France, mais il y a des similitudes.
00:25:26Alors pourquoi j'avais envie d'évoquer ce sujet ?
00:25:28Évidemment parce qu'il est d'actualité mais aussi parce que je me suis rendue il n'y a pas si longtemps au Liban
00:25:32et il y a des Libanais qui m'ont dit, les Français vous êtes fous, vous êtes complètement fous,
00:25:37vous êtes en train de faire la même chose chez vous que ce qui se passe chez nous,
00:25:42vous êtes en train de libaniser votre pays.
00:25:45Et comme j'ai de l'estime pour eux, je n'ai pas envie d'écarter ça du revers de la main
00:25:49et je trouve important de les écouter et de l'analyser.
00:25:53Et puis vous savez, le Liban c'est quand même un coin d'Occident proche-Orient,
00:26:00il y a une proximité très proche, pardon pour se plaindre honnêtement,
00:26:04il y a une grande proximité entre la France et le Liban depuis les croisades, pourrait-on dire,
00:26:11et puis c'est évidemment le général Gourault qui avec la Société des Nations a créé les contours du Liban.
00:26:17Ce pays a inspiré de grands auteurs, de Lamartine à Pierre Benoît,
00:26:22vous connaissez la Chatelaine du Liban, personne ne lit plus ce bouquin sauf moi je pense,
00:26:25mais bref, à une époque il a eu pas mal de succès.
00:26:28Et puis c'est vrai qu'on peut rappeler que le sang de 58 de nos soldats ont quand même irrigué ce sol,
00:26:32ça va être bientôt l'anniversaire, le 23 octobre, on en a beaucoup parlé récemment, pourquoi ?
00:26:36Parce que certains de ceux qui avaient fomenté cet attentat, des cerveaux,
00:26:39couraient toujours depuis 40 ans et ils viennent d'être éliminés.
00:26:44Et puis rappelons enfin qu'il y a je crois 700 soldats français déployés toujours au Liban.
00:26:51Et, pardon, si vous permettez, on va rejoindre, on continuera évidemment au pointillé,
00:26:57mais on va rejoindre notre envoyé spécial à Tel Aviv pour en savoir plus,
00:27:02Nathalie Sosnaoufi-Hiraki à Tel Aviv.
00:27:05On a appris, Nathalie, à l'instant que le trafic aérien est aussi suspendu en Jordanie.
00:27:11On a appris à l'instant également que Joe Biden donne l'ordre à l'armée américaine
00:27:17d'intercepter les missiles visant Israël.
00:27:20Donc, les États-Unis entrent dans le jeu.
00:27:25Oui, bonsoir. Alors, on vient juste de sortir des abris.
00:27:30Allô ?
00:27:32Allô ?
00:27:33Oui, je vous entends très bien. Continue, Nathalie.
00:27:35Vous venez de sortir des abris.
00:27:37Oui, on vient de sortir des abris. Donc, c'est vraiment que des allers-retours toute la soirée.
00:27:41Cette attaque, réponse à l'élimination par Israël du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah,
00:27:46il y a trois jours à Beyrouth, était attendue ces dernières heures.
00:27:50Déjà, plus de 140 missiles ont été tirés depuis l'Iran.
00:27:54Les habitants de quasiment tout le pays ont été priés de se réfugier dans les abris.
00:27:59Alors, la très grande majorité des missiles ont été interceptés par les systèmes de défense antiaérien.
00:28:04Mais ici, on parle déjà d'une véritable déclaration de guerre de l'Iran
00:28:09qui ne pourra pas se contenter d'une réaction défensive.
00:28:13Alors, à 20 heures de France, réunion du cabinet de sécurité pour une évaluation de la situation.
00:28:19Pour l'heure, on ne sait pas s'il y aura d'autres tirs.
00:28:22Les drones mettent entre 8 à 9 heures pour parcourir les 1 600 km depuis l'Iran.
00:28:27Donc, ils sont détectables à l'avance.
00:28:29Mais les missiles de croisière sont beaucoup plus rapides, environ 2 heures.
00:28:33Et les missiles balistiques, entre 12 à 15 minutes selon le lieu d'où ils ont été tirés.
00:28:38Alors, ici, on espère bien sûr le même succès que celui du 14 avril dernier.
00:28:43Dans la nuit, l'Iran avait lancé plus de 300 drones et missiles contre Israël
00:28:48en réponse à une frappe contre son consulat à Damas.
00:28:5199% des tirs iraniens avaient été interceptés par les systèmes de défense antiaérien israélien.
00:28:57Mais aussi ceux des alliés, vous l'avez dit, des États-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Jordanie.
00:29:03Et là, on sait que le président Joe Biden a donné l'ordre d'aider Israël
00:29:08d'intercepter tout missile qui serait tiré en direction d'Israël.
00:29:12Le 14 avril, c'était la première attaque de l'Iran sur le territoire israélien.
00:29:17Ce soir, donc, c'est la deuxième. La nuit promet d'être longue.
00:29:21Merci beaucoup, Nathalie. Effectivement, la nuit promet d'être longue.
00:29:26On va suivre l'évolution de l'actualité sur place.
00:29:30Simon Guillen, vous nous avez rejoint pour récapituler un peu les informations à l'heure qu'il est.
00:29:35Exactement, Christine. Je vais commencer par le début.
00:29:38L'Iran a tiré des missiles sur Israël.
00:29:40L'information nous est parvenue cet après-midi à 18h35.
00:29:43C'est une dépêche de l'agence France Presse.
00:29:45Et déjà un petit peu plus tôt cet après-midi, Israël avait appelé sa population à se préparer à cette éventuelle attaque de l'Iran.
00:29:51Alors ce soir, TSAL demande à la population israélienne de rester bien sûr en alerte
00:29:58et de suivre précisément les instructions du commandant du front intérieur.
00:30:02Alors je le disais tout à l'heure, des sirènes d'alerte ont retenti sur l'ensemble du territoire israélien ce soir.
00:30:07Il faut savoir qu'Atel Aviv est une heure de plus que chez nous.
00:30:09Donc il est aux alentours de 20h30.
00:30:11L'armée israélienne appelle la population à se préparer à une attaque de grande échelle de l'Iran ce soir.
00:30:16Alors pour l'heure, on n'a pas vraiment d'informations précises sur ces détonations.
00:30:20Ce qu'on sait, c'est que des dizaines de détonations ont été entendues.
00:30:23Et des explosions étaient bien sûr visibles dans le ciel au-dessus d'Israël.
00:30:27Alors vous en parlez Christine, le trafic a été totalement interrompu à l'aéroport de Tel Aviv.
00:30:31C'est le porte-parole qui l'a annoncé.
00:30:33Il n'y a donc actuellement aucun atterrissage ni décollage à cet aéroport.
00:30:37Et sans surprise, cela va de soi, les compagnies aériennes prolongent la suspension de leurs vols vers Beyrouth et Tel Aviv.
00:30:43Voilà pour les dernières informations que je pourrais vous communiquer ce soir Christine.
00:30:46Auriez-vous des informations sur le fait que la police israélienne suspecte une nouvelle attaque terroriste contre un hôtel au nord de Tel Aviv ?
00:30:55Je n'ai pas pour l'instant cette information. Je vais regarder ça et je reviens vous voir.
00:30:58Et le bilan à l'heure qu'il est, c'est 4 ou 8 morts ?
00:31:02Je préfère rester prudent sur ce bilan. Je n'ai pas plus d'informations que vous.
00:31:08Merci. Ensuite, bien sûr, les informations en direct.
00:31:11N'hésitez pas à revenir et on rejoindra nos correspondants évidemment si les choses évoluent sur place.
00:31:17Et on rappelle que la population a rejoint les abris.
00:31:21Gabriel Cluzel, on va continuer avec vous dans un instant aussi.
00:31:25Mais Gabriel Cluzel, on a été en train de parler.
00:31:27Tout est parti, enfin tout est parti évidemment ces derniers jours de l'assassinat de Nasrallah.
00:31:34A tout à l'heure mon cher Simon.
00:31:36Je vais prendre quelques informations.
00:31:37Oui, oui, on a compris.
00:31:38N'en rajoutez pas non plus, ne passez pas devant la caméra.
00:31:42Donc vendredi, la mort de Nasrallah a précipité les choses.
00:31:47Ça faisait 32 ans qu'il était à la tête du Hezbollah.
00:31:51C'est un pilier, c'est une référence.
00:31:53Et évidemment ça a secoué la planète entière.
00:31:56Là, une certaine réaction annoncée de la part de l'Iran.
00:32:02Et là on voit un peu comment les choses sont en train de se dérouler, de se précipiter.
00:32:08Mais au Liban, et c'est la raison pour laquelle on voulait s'arrêter ce soir.
00:32:11On en a beaucoup parlé tous ces temps derniers, toutes ces années passées.
00:32:16De tout ce qui a fait, tout ce qui a constitué la création, l'avènement du Hezbollah.
00:32:26Et on faisait toujours le parallèle avec la France.
00:32:29Et se demandait, on avait déjà parlé du Hezbollah qui était l'ennemi de la France.
00:32:33Mais est-ce que la France pourrait avoir les mêmes circonstances pour voir naître un Hezbollah aussi ici chez nous ?
00:32:40Oui, alors il faut se souvenir que le Liban, jusqu'à une période relativement récente,
00:32:45avant sa guerre civile, ce n'est pas tout récent, mais disons qu'au début du XXe siècle,
00:32:49faisait office de Suisse du Moyen-Orient.
00:32:53C'est un État qui s'est retrouvé failli sur le plan, aujourd'hui, économique.
00:32:58Les Libanais se sont vus confisquer leurs avoirs bancaires.
00:33:01Les gens vivent difficilement.
00:33:04C'est un pays qui était dominé pendant tout un temps, ou en tout cas géré,
00:33:10par une élite chrétienne qui partageait avec la nôtre un certain nombre de caractéristiques.
00:33:15C'est-à-dire qu'elle avait un restant de charité chrétienne.
00:33:18Les maronnites étaient très accueillants.
00:33:20Je vous renvoie à l'excellent livre de Virgile Georgiou, Christ au Liban.
00:33:23Et puis en même temps, c'était une élite sécularisée.
00:33:25Donc il se disait que le confort matériel, ça viendrait à bout de tout avec la richesse.
00:33:30On viendrait à bout de toutes les différences.
00:33:34On ne voyait pas l'aspect culturel ni démographique.
00:33:40Alors il faut se souvenir que quand Gourault a créé le Grand Liban,
00:33:44il a élargi le territoire à la plaine de l'Abeka et à Tripoli.
00:33:51A l'époque, les chrétiens étaient majoritaires à 80%.
00:33:55Avec cet élargissement, ils se sont retrouvés à 55%.
00:33:59Et curieusement, ça nous paraît curieux aujourd'hui,
00:34:02mais c'était une demande du patriarche maronnite et qui avait une explication,
00:34:06qui avait une raison, c'est qu'il pensait que pour vivre,
00:34:09le Liban devait être autosuffisant et il avait besoin de terres agraires.
00:34:12Et sortant d'une famine organisée par le pouvoir ottoman, ça lui semblait nécessaire.
00:34:17À aucun moment, il n'a songé à une considération démographique à l'époque.
00:34:22Il n'a pas songé, ils n'ont pas songé que les chrétiens allaient être débordés.
00:34:27Et c'est peu ou prou ce qui se passe dans notre pays,
00:34:31puisque pour des raisons économiques différentes,
00:34:34pour un confort matériel supérieur, on n'a pas vécu de grande famine,
00:34:37on a fait venir des populations qui représentaient une main d'œuvre
00:34:42qui allait faire bon marché en faisant fi de tout l'aspect culturel
00:34:47et bien sûr de la démographie.
00:34:49Il faut se voir que les chrétiens, ça m'a toujours surpris,
00:34:52les chrétiens d'Orient, tout ce qu'ils ont vécu,
00:34:55n'ont jamais connu de revanche des berceaux.
00:34:57On ne peut pas dire qu'il y a eu une démographie incroyable
00:35:00pour compenser à un moment donné ou à un autre,
00:35:03parce que dans leur tête, ils se disent que pour élever correctement des enfants,
00:35:06il ne faut pas en avoir beaucoup.
00:35:09Merci beaucoup.
00:35:10Pour privilégier la qualité à la quantité.
00:35:12Ce n'est pas mon avis, je tiens à le dire,
00:35:14pour ne pas offenser les familles nombreuses, j'en fais partie,
00:35:16mais c'est leur point de vue.
00:35:18Merci beaucoup pour ce regard que vous nous avez dressé
00:35:23sur l'éventuelle libanisation de la France.
00:35:26On va continuer avec ce qui se passe en direct à Tel Aviv.
00:35:29On a appris qu'il y a eu des tirs de Joua dans la banlieue sud de Beyrouth
00:35:34après l'attaque iranienne contre Israël.
00:35:38On a appris que les secours dénombrent deux blessés.
00:35:41Les G, d'autres informations, disent qu'il n'y a pas eu de blessés
00:35:44suite aux tirs de missiles.
00:35:46Donc là, c'est encore à prendre avec des pincettes.
00:35:48D'après Sébastien Lecornu, ministre de la Défense,
00:35:51la sécurité des soldats français de la force intérimaire des Nations Unies au Liban
00:35:55est une priorité absolue.
00:35:57Je vous propose maintenant de rejoindre Gérald Bruno Clermont,
00:36:01qui est consultant de défense du général de corps aérien.
00:36:04Que se passe-t-il maintenant ?
00:36:07A l'heure qu'il est, on a compris qu'Israël déclare
00:36:11qu'il y aura une réponse de la part de l'État hébreu.
00:36:17Déjà maintenant, on est certain qu'il y a une riposte de la part de l'Iran.
00:36:20Une riposte avec des missiles balistiques de croisière et probablement des drones.
00:36:25Une riposte qui ressemble étrangement à la réponse qu'avait faite l'Iran
00:36:30le 14 avril suite à l'assassinat de deux responsables des Gardiens de la Révolution à Damas.
00:36:36Cette riposte n'était pas évidente.
00:36:38Il n'était pas évident que l'Iran prenne le risque d'attaquer Israël
00:36:42parce qu'effectivement, en fonction de l'ampleur de l'attaque,
00:36:45du nombre de morts que ferait l'attaque,
00:36:47il est évident qu'Israël répliquera et pas simplement Israël répliquera.
00:36:52Les Américains aussi seront obligés de répliquer.
00:36:55Donc il faut effectivement bien attendre de voir quand cette séquence se termine,
00:36:59cette première vague de missiles dont les départs ont été détectés par les satellites américains.
00:37:04Donc les Israéliens ont eu un préavis pour voir s'il y a une deuxième vague de ce type-là
00:37:09et le danger étant évidemment que ces missiles balistiques
00:37:12saturent la défense antiaérienne israélienne qui est très sophistiquée
00:37:16mais qui n'est pas capable d'arrêter un nombre considérable de missiles balistiques
00:37:19qui arrivent en même temps sur Israël.
00:37:21Donc voilà, il est urgent d'analyser la situation,
00:37:24mais il est évident que du côté de Tzahal et même des Américains,
00:37:28il y a déjà des plans qui sont prêts depuis longtemps,
00:37:30des objectifs dans l'Iran qui seraient frappés par l'aviation israélienne
00:37:37mais également par les missiles de croisière américains.
00:37:40Donc trois options, un, pas de réponse de la part de l'Iran,
00:37:43en tout cas pas de réponse immédiate en fonction des dégâts de l'attaque des Iraniennes,
00:37:47deux, une réponse que de l'Iran et trois, une réponse de l'Iran et des Américains.
00:37:51Merci beaucoup Général Bruno Clermont pour ces informations.
00:37:57D'après Tzahal, il n'y a plus de menaces iraniennes pour le moment
00:38:02et autre information, le chef de l'ONU condamne l'élargissement du conflit
00:38:07après les tirs iraniens visant Israël.
00:38:10Maintenant je me tourne vers vous puisqu'il y a quelques jours ici,
00:38:13vous nous aviez dressé le lien entre l'Hezbollah et la France, le sombre lien,
00:38:19l'histoire qui lie justement l'Iran aussi et la France.
00:38:24Que vous évoque les événements que nous vivons à l'instant, à l'heure qu'il est
00:38:28et cette escalade de la violence ?
00:38:31Une escalade qui est compréhensible dans la mesure où l'Iran est l'élément financier
00:38:38qui a permis la création du Hezbollah.
00:38:42Tout à l'heure, Gabriel était dans l'histoire du Liban au début du siècle,
00:38:49n'oublions pas qu'on a eu le protectorat du Liban à la fin de la guerre de 1920,
00:38:56que ce pays effectivement était prospère jusqu'en 1960,
00:39:01mais il y avait cette parcellisation car dans la constitution du Liban,
00:39:07chaque parti, ils sont nombreux parce qu'il y a les chrétiens,
00:39:11mais chez nous quand on dit chrétien on pense catholique, on pense protestant,
00:39:17tandis que là il y a une multitude de déclinaisons de gens
00:39:22qui ont les mêmes référents de croyance mais qui ont des différences dans leur application.
00:39:28Dans la constitution libanaise, il a été prévu que chaque tendance religieuse
00:39:36est un représentant dans le gouvernement.
00:39:40Ce qui a abouti au bout d'un moment à une incapacité de gouverner
00:39:46parce que tout cela crée quoi ?
00:39:48Des systèmes électoralistes, des systèmes aussi qui ont favorisé la corruption.
00:39:54Pour revenir au Hezbollah, en 1979, le Shah d'Iran est victime de la révolution
00:40:02et qui se présente sur place ? C'est Khomeini.
00:40:07Khomeini qui a été l'un de nos hôtes en France,
00:40:11il était dans la banlieue ouest de Paris, on le considérait comme un grand sage,
00:40:16devant lequel on devait presque se prosterner,
00:40:19il représentait quelqu'un qui montrait une face d'une religion
00:40:24qui était tout à fait acceptable et que par conséquent il fallait,
00:40:28non pas favoriser mais l'accueillir car le Shah d'Iran était l'épouvantable dictateur.
00:40:35Et le Shah d'Iran, lorsqu'il tombe, que Khomeini prend le pouvoir,
00:40:40il y a, obligatoirement, de par les structures du gouvernement libanais,
00:40:45une sorte de fragilisation car n'oublions pas que dès l'instauration d'Israël,
00:40:50les pays arabes ont décidé que ce pays méritait la lutte
00:40:58et qu'ils ne pouvaient pas le laisser s'instaurer en tant que tel,
00:41:02d'où tout de suite la condamnation d'Israël.
00:41:05Donc la guerre est presque consubstantielle à ce pays dès sa naissance,
00:41:12dès le lendemain de sa naissance.
00:41:15Et l'Hezbollah est créé pour pouvoir permettre de lutter contre Israël.
00:41:22Et c'est pourquoi depuis on a eu de cesse d'avoir ces frappes, ces agitations
00:41:29et pour autant l'Hezbollah avait fini par s'immiscer dans les strates gouvernementales du Liban,
00:41:36il a même participé à ces gouvernements du Liban
00:41:39et avait sans doute de façon diplomatique plus ou moins avérée ou officielle
00:41:45obtenu des passerelles de conversation avec Israël
00:41:52pour essayer de pacifier la région,
00:41:56de pouvoir être dans une sorte non pas de fraternité mais de statu quo que l'on puisse vivre.
00:42:03Et puis les tensions se sont attisées et voilà où on en est aujourd'hui.
00:42:08L'Iran est la force vive pour soutenir le Hezbollah et on le voit bien dans cette réplique.
00:42:14Merci beaucoup Marc pour votre regard.
00:42:17On apprend que pour l'instant Tsaïl annonce que la population peut sortir des abris,
00:42:24qu'il n'y a plus de menaces iraniennes pour le moment.
00:42:28On va rejoindre Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignements.
00:42:33Comment analyser ce qui se passe en ce moment ?
00:42:36On a entendu tous ces jours derniers que tous les experts disaient
00:42:42qu'ils étaient plutôt pessimistes et ne pensaient pas que l'Iran aurait réagi.
00:42:47Comment analyser ce qui se passe ce soir ?
00:42:50Bonsoir Christine.
00:42:52En fait c'est une question très compliquée et très moyen-orientale si je peux dire.
00:42:58L'Iran effectivement, tout le monde est d'accord sur le fait de dire
00:43:01que l'Iran ne souhaite probablement pas un conflit global
00:43:04parce qu'il n'est pas sûr du tout que la République islamique en sortirait vainqueur.
00:43:09Mais en même temps l'Iran ne pouvait pas rester sans réaction.
00:43:13Alors tout ce qui va se passer ce soir c'est analyser quelle a été l'ampleur
00:43:17de cette réponse iranienne à la suite de la mort de Hassan Nasrallah
00:43:20qui je le répète ne pouvait pas rester sans réaction iranienne.
00:43:23Nasrallah c'était le pro-consul de l'Iran au Liban,
00:43:26c'était un homme très proche du guide suprême iranien,
00:43:31c'était une pièce essentielle du jeu politique,
00:43:34politico-militaire iranien au Moyen-Orient.
00:43:36Donc la question maintenant ça va être quel a été le type de cette réponse iranienne.
00:43:43Si on est dans le même schéma que celui que nous avons connu il y a quelques mois,
00:43:47c'est-à-dire des frappes autour des villes, sur des zones désertes, etc.,
00:43:51la réponse israélienne pourrait être relativement modérée.
00:43:55Je dois dire que je n'y crois pas trop.
00:43:57Je pense d'abord, on voit clairement les missiles au-dessus des villes,
00:44:00entre autres même au-dessus de Jérusalem, la ville sainte des trois religions quand même,
00:44:04y compris évidemment la religion musulmane.
00:44:07Et là je pense que les Israéliens ne vont pas,
00:44:12d'abord les Israéliens certainement vont répondre à leur tour
00:44:15et je ne suis pas sûr du tout que la réponse israélienne sera tellement modérée.
00:44:21Oui, effectivement, puisqu'Israël a déclaré qu'il y aura effectivement une réponse.
00:44:27Merci beaucoup Claude Moiniquet.
00:44:29Si vous avez des informations, on retourne, on reprend contact avec vous.
00:44:33On apprend que Tsaïl dit avoir détecté,
00:44:36après avoir dit à la population qu'elle peut sortir sous des abris,
00:44:40des impacts de missiles iraniens.
00:44:43Donc après l'attaque, rappelons, plus de 200 missiles tirés,
00:44:48parallèlement peut-être un ou deux blessés selon, après ces 200 missiles tirés.
00:44:53On rappelle qu'il y a eu une attaque terroriste,
00:44:56là où des Israéliens à Tel Aviv attendaient le tram,
00:44:59il y aurait 4 à 8 morts selon les informations.
00:45:02Rappelons que l'aéroport est fermé, l'Irak a fermé sa frontière, la Jordanie également.
00:45:07Charlotte Dornelas, peut-être je me tourne vers vous,
00:45:11sur le Hezbollah et les conséquences au Liban.
00:45:14Comment a-t-il pu devenir une force politique dans le prolongement,
00:45:18peut-être de ce qu'on a vu avec Gabriel et de ce qu'on a vu aussi avec Marc ?
00:45:22Comment le Hezbollah a-t-il pu devenir une force aussi importante ?
00:45:26Et je rappelle que vous avez vécu sur place au Liban.
00:45:29En fait, c'est vrai que je pense que c'est une question qu'il est important de comprendre,
00:45:33parce qu'on a vu ces derniers jours, par exemple, des micro-trottoirs sur la corniche,
00:45:37vous savez, à Beyrouth, de gens qui disaient, mais Hassan Nasrallah,
00:45:40qui l'appelait même Saïd, c'est-à-dire monseigneur, monsieur,
00:45:44c'est une véritable attaque contre le Liban.
00:45:47On a l'Irak qui réagit en disant que c'est inadmissible.
00:45:50On a la Russie qui réagit également.
00:45:52La Syrie qui se fait discrète, évidemment, ces derniers temps,
00:45:54parce que je ne suis pas sûre qu'ils aient très envie de participer à ce qui est en train de se passer,
00:45:57vu la guerre de laquelle ils sortent.
00:45:59Et donc, on a du mal à comprendre en se disant, mais c'est un groupe terroriste.
00:46:02Le Hamas, par exemple, c'est beaucoup plus clair initialement.
00:46:06Et au moment où il y a une guerre avec Israël, on ne comprend pas non plus.
00:46:09Alors, ce qu'a dit Marc, depuis la création de l'État d'Israël
00:46:13et toute l'opposition des pays arabes, dont certains, par le biais de leur gouvernement,
00:46:18se sont ralliés en recommençant à discuter, voire à reconnaître Israël,
00:46:22ce qui n'est pas vrai dans la rue arabe.
00:46:25Et d'ailleurs, on l'a vu ces derniers temps.
00:46:27Et, comment dire, Erdogan en Turquie, qui n'est pas un pays arabe,
00:46:32mais Erdogan a voulu reprendre ce flambeau de la défense de la cause palestinienne,
00:46:36précisément pour prendre le pouvoir, on va dire, sur la rue arabe et donc sur le monde musulman.
00:46:41Vous voyez, il y a toutes ces guerres qui sont en train de s'impliquer.
00:46:43Et on se dit, mais comment au milieu de ça, avec les méthodes qui sont celles du Hezbollah,
00:46:47on a parlé évidemment de l'attentat du Drakkar, qui nous touche particulièrement, nous Français,
00:46:51en 1983, comment le Hezbollah a pu rentrer dans le jeu politique libanais,
00:46:55par le biais des urnes, en 2005, donc assez tardivement, par rapport à sa création.
00:47:00Et bien, il faut voir que l'ambivalence d'une partie des Libanais, évidemment pas tous,
00:47:04l'ambivalence par rapport au Hezbollah, elle s'explique par la naissance du Hezbollah.
00:47:09D'abord, la guerre civile. La guerre civile libanaise, elle commence en 1975 pour se terminer en 1990.
00:47:14Il y a une très forte implication dans la guerre civile de la présence des réfugiés palestiniens au Liban.
00:47:21Et donc, l'histoire des camps palestiniens, de l'armement dans les camps palestiniens,
00:47:25et c'est une lourde tâche, on va dire, sur l'histoire du Liban et sur le drame de cette guerre civile.
00:47:30Israël commence à rentrer, alors est accusé d'ingérence au Liban à partir de 1978, donc avant la fin de la guerre.
00:47:3782, Israël rentre au Liban. 83, le Hezbollah naît.
00:47:43Alors évidemment, depuis le premier jour, le Hezbollah promet la destruction de ce qu'ils appellent l'antité sioniste,
00:47:49on connaît ces termes par cœur depuis un an malheureusement,
00:47:52donc ils annoncent immédiatement la destruction, mais dans la population libanaise,
00:47:57il faut voir qu'Israël est présente au Liban à ce moment-là.
00:48:00En 2000, donc des années plus tard, Israël est chassé du Liban et s'est vécu par une partie de la population,
00:48:07notamment dans le sud du Liban, comme une victoire du Hezbollah à l'époque.
00:48:112006, il y a à nouveau une incursion au Liban qui ne dure que 33 jours.
00:48:16Victoire, entre guillemets, attribuée encore une fois au Hezbollah.
00:48:20Ensuite, vous avez la guerre en Syrie.
00:48:22Je fais un saut dans le temps.
00:48:23Entre les deux, le Hezbollah rentre dans la vie politique par le biais de députés,
00:48:27de ministres dans la vie politique libanaise.
00:48:29Arrive la guerre en Syrie.
00:48:31Le Hezbollah est dépêché aux frontières avec la Syrie et jusqu'en Syrie,
00:48:35appelé en renfort évidemment, enfin envoyé par l'Iran pour soutenir le pouvoir en Syrie,
00:48:40et se bat notamment contre l'État islamique.
00:48:43Donc là, ils sont allés se battre pendant des années contre l'État islamique en Syrie,
00:48:48donc ils regagnent des points auprès d'une partie de la population
00:48:51et soudainement, le 7 octobre dernier, ils s'allient donc avec des sunnites, le Hamas,
00:48:56ce qu'ils n'avaient pas fait en Syrie.
00:48:58Donc vous voyez que c'est en permanence un jeu à mille inconnus
00:49:04et évidemment, le proche orient est une équation extrêmement complexe.
00:49:08Donc nous, évidemment, là aujourd'hui, on voit ce qui se passe en Israël,
00:49:12les attaques terroristes qui se succèdent sur Israël.
00:49:14Donc on comprend très bien la réaction israélienne parce qu'elle ressemble de beaucoup à la nôtre,
00:49:20mais au milieu d'une région, d'une complexité, à la fois dans les alliances
00:49:25et même dans les relations des uns avec les autres,
00:49:28qu'il est parfois difficile de comprendre.
00:49:30Avant de rejoindre Julien Baloul à Tel Aviv pour les dernières informations.
00:49:34Oui, il ne faut pas oublier non plus que ce pouvoir libanais en déliquescence complète
00:49:41qui se préoccupe plus de ses avantages et de se nourrir de la corruption
00:49:46a laissé une grande partie de la population face à la vacance et au désespoir économique
00:49:52que Gabriel nous expliquait tout à l'heure, nous exposait.
00:49:56Et que s'est-il passé ?
00:49:57Eh bien, le Hezbollah, avec l'argent de l'Iran, en a profité pour tisser toute une unité de solidarité,
00:50:05créer des hôpitaux, des écoles, etc.
00:50:08et de montrer qu'eux étaient capables de donner un avenir à cette nation
00:50:13qui était en train de s'effondrer.
00:50:15Merci beaucoup.
00:50:16Michel Barnier, le Premier ministre, s'inquiète, je cite, d'une escalade
00:50:20et juge la situation extrêmement sérieuse.
00:50:24Tsaïl, de son côté, déclare que l'attaque de missiles de l'Iran aura des conséquences,
00:50:30confirmation de ce qu'on en évoquait il y a quelques instants.
00:50:34Et je rappelle que les États-Unis se disent prêts à apporter un soutien défensif supplémentaire à Israël.
00:50:42Julien Balloul, vous avez des informations, puisque Tsaïl, justement, a pris la parole il y a quelques instants.
00:50:48Oui, absolument, il y a le porte-parole de Tsaïl qui a pris la parole il y a quelques instants
00:50:52pour donner cette nouvelle rassurante, à savoir que l'attaque iranienne est un échec,
00:50:57l'armée israélienne a été efficace, les missiles ont été interceptés,
00:51:01il y a ici et là des dégâts de débris,
00:51:04mais surtout la discipline de la population israélienne qui a permis de sauver des villes,
00:51:08c'est la population israélienne qui a suivi les instructions, qui s'est mise à l'abri,
00:51:12et donc l'armée israélienne qui a dit vous pouvez quitter les abris à l'heure actuelle,
00:51:17nous ne repérons pas de nouvelles menaces immédiates de l'Iran,
00:51:21mais nous vous tiendrons au courant s'il y a autre chose.
00:51:25Il a précisé, Tsaïl va réagir.
00:51:28L'autre nouvelle importante, tout à l'heure on en parlait,
00:51:30ce soupçon de deuxième attentat à Hertilia, au nord de Tel Aviv,
00:51:34soupçon levé, la police prévient que ce n'est pas un attentat,
00:51:38il n'y a pas d'attentat, vous voyez la tension qui règne,
00:51:41au moindre mouvement suspect, on se demande évidemment ce qui se passe,
00:51:45donc on reste sur ce bilan ce soir, à savoir 8 morts des civils
00:51:49qui attendaient le tramway en sortant de chez eux à Jaffa,
00:51:52quartier sud de Tel Aviv, et puis c'est plus de 140,
00:51:56je ne sais plus combien le décompte actuellement, 180,
00:52:00180 missiles depuis l'Iran qui n'ont pas réussi à faire les dégâts
00:52:05que le régime islamique espérait, mais en tout cas Tsaïl qui promet de riposter.
00:52:09Merci beaucoup Julien Baloul, effectivement,
00:52:12puisque même la Jordanie annonce avoir, je le disais,
00:52:15intercepté des missiles et des drones.
00:52:18Un dernier point avant Mathieu Beaucoupté,
00:52:21un dernier point peut-être Simon Guillin,
00:52:24pour récapituler un peu les informations de ce soir,
00:52:28que se passe-t-il, que peut-on dire de la situation ce soir en Israël ?
00:52:31Alors déjà j'aimerais bien sûr revenir sur cette dernière information,
00:52:34elle est capitale bien sûr, puisque Tsaïl affirme que la menace iranienne
00:52:37est écartée pour le moment, et promet une réponse bien sûr
00:52:40à cette attaque iranienne. Alors Joe Biden, lui le président américain,
00:52:43il s'est exprimé ce soir, il a donné l'ordre à l'armée américaine
00:52:46d'intercepter tous les missiles qui viseraient l'état d'Israël.
00:52:49Alors on va revenir donc à l'information, elle nous est parvenue ce soir
00:52:52aux alentours de 18h35, alors ce qu'on sait c'est que des dizaines
00:52:55de détonations ont été entendues en Israël. Et Tsaïl a affirmé
00:52:58qu'un grand nombre de missiles avaient bien sûr été interceptés
00:53:01par le dôme de fer, on sait la fiabilité bien sûr du dôme de fer
00:53:04qui intercepte la plupart de ces missiles,
00:53:07qui peuvent arriver sur le territoire israélien,
00:53:10donc Israël était préparé à cette attaque de l'Iran,
00:53:15puisque cet après-midi, un responsable israélien a averti
00:53:18bien sûr la population d'une possible attaque iranienne,
00:53:21donc dans cette situation-là, des sirènes d'alerte ont retenti
00:53:24sur l'ensemble du territoire israélien.
00:53:27Vous en parliez Christine un petit peu plus tôt, le trafic a été
00:53:30totalement interrompu bien sûr à l'aéroport de Tel Aviv par mesure
00:53:33de précautions, l'Irak a également fermé son espace aérien
00:53:36pour des raisons de sécurité, le trafic aérien a également été
00:53:39suspendu en Jordanie, et Tsaïl bien sûr demande à la population
00:53:42israélienne de rester en alerte et de suivre précisément
00:53:45les instructions qui vont être données par le commandant
00:53:48du front intérieur Christine, voilà ce que je pouvais vous dire.
00:53:51Je vous raconte sur CNews sur les informations qui nous parviennent
00:53:54au compte-gouttes de ce qui s'est en train de se passer en Israël ce soir.
00:53:5719h54, merci mon cher Simon.
00:54:00Donc le Liban ferme son espace aérien après l'attaque iranienne
00:54:03contre Israël.
00:54:06Mathieu Bocoté,
00:54:09on se rappelle qu'il y avait déjà eu des menaces
00:54:12effectivement régulières
00:54:15de l'Iran face à Israël,
00:54:18on peut aussi mettre dans le contexte le fait qu'on sait,
00:54:21l'Iran sait qu'il y a la possibilité
00:54:24d'intercepter les missiles. Est-ce un jeu de dupe
00:54:27cet envoi de 200 missiles ?
00:54:30Je ne parle pas de l'attaque terroriste qui a fait 4 à 8 morts,
00:54:33mais cet envoi de missiles interceptés à la fois par la Jordanie
00:54:36à la fois les Etats-Unis qui entrent dans l'enjeu,
00:54:39comment analyser tout ça avec un certain recul ?
00:54:42Vous avez raison d'évoquer, il y a quelques mois on avait vu
00:54:45cette frappe de l'Iran sur Israël
00:54:48et très rapidement il y avait presque chez les occidentaux
00:54:51on avait compris qu'il y avait une forme de jeu de dupe
00:54:54en fait un théâtre militaire et diplomatique
00:54:57donc l'Iran devait frapper suffisamment fort pour envoyer le signal
00:55:00qu'il ne tolérait pas ce qui lui arrivait
00:55:03mais pas de manière à ce point exagérée que la riposte serait incontrôlée
00:55:06et créerait les fameuses conditions de l'escalade dont on a souvent parlé.
00:55:09Comme quoi il y avait une rationalité stratégique à Téhéran
00:55:12même si évidemment on n'a aucune sympathie pour ce régime
00:55:15mais il y avait une compréhension de leur propre intérêt.
00:55:18Ensuite le propre, je crois, de l'usage de telles armes
00:55:21c'est qu'un jour on a beau vouloir faire un jeu de dupe
00:55:24on a beau vouloir ruser, la possibilité que les événements nous échappent
00:55:27arrivent inévitablement.
00:55:30Et réussir à dégommer Nasrallah est une portée plus grande
00:55:33probablement dans l'équilibre régional
00:55:36que ce qui s'était passé il y a quelques mois.
00:55:39Il ne faut pas oublier une chose, l'Iran est un régime révolutionnaire.
00:55:42La république islamique d'Iran ce n'est pas l'Iran perse traditionnel historique
00:55:45c'est un régime révolutionnaire, un régime idéologique
00:55:48et qui a une tentation au sommet de l'État.
00:55:51Il y a plusieurs clans mais au sommet de l'État il y a un discours apocalyptique.
00:55:54Une partie du discours dominant en Iran consiste à dire
00:55:57que la grandeur du régime consisterait à anéantir Israël.
00:56:00Donc il ne faut pas oublier que ça fait partie du portrait.
00:56:03De l'autre côté, Israël dans une situation
00:56:07c'est un État assiégé qui se maintient, il ne faut jamais l'oublier,
00:56:10grâce au soutien des occidentaux et des américains.
00:56:13Donc on est devant des forces nombreuses dans cette région.
00:56:16Ajoutez le fait que les États arabes ont cherché
00:56:19à s'entendre avec Israël pendant un temps
00:56:22et la rue arabe, Charlotte nous le rappelait, a désavoué tout cela.
00:56:25Je me permets de faire un autre pas qui me semble assez important.
00:56:28Il y a plusieurs zones de tension dans le monde
00:56:31qui sont susceptibles d'entraîner un conflit global.
00:56:34Taïwan, on le sait, les américains et les chinois,
00:56:37le choc pourrait arriver là et le monde s'embraser.
00:56:40L'Ukraine, on le sait depuis deux ans,
00:56:43on fait toujours un peu le même coin du monde,
00:56:46et le Moyen-Orient. Il se trouve qu'aujourd'hui,
00:56:49tous, on est prisonniers dans un triangle d'inquiétudes.
00:56:52D'un côté, la sympathie spontanée pour Israël,
00:56:55de l'autre côté, la tristesse absolument sincère
00:56:58pour les ravages pour les populations arabes qui subissent cette guerre
00:57:01et la peur d'une escalade globale, d'un embrasement global
00:57:04auquel personne ne veut s'associer parce qu'il s'agirait
00:57:07d'un saut apocalyptique pour une région,
00:57:10peut-être par plus grande de l'humanité.
00:57:13Donc, ayons tout cela en tête lorsqu'on cherche à comprendre la situation.
00:57:16Et je rappelle que Michel Barnier s'inquiète d'une escalade
00:57:19et juge la situation extrêmement sérieuse.
00:57:22Régis Le Saumier, nous allons rejoindre Régis Le Saumier
00:57:25à propos des bases aériennes israéliennes
00:57:28Régis Le Saumier, on ne va pas se cacher,
00:57:31on s'est croisés aujourd'hui, ironie du sort.
00:57:34Nous avons parlé, vous et moi, de cette situation
00:57:37et on a parlé de cette possible escalade.
00:57:40Vous me disiez que vous n'étiez pas véritablement sûr
00:57:43que l'Iran aurait pu réagir.
00:57:46Voilà ma première question.
00:57:49Ma deuxième question, que visait l'Iran en tirant sur Israël ?
00:57:52Écoutez-moi, beaucoup d'observateurs
00:57:56étaient extrêmement surpris par les capacités iraniennes.
00:57:59Cela a été un petit peu théorique.
00:58:02Jusqu'à présent, on disait qu'ils avaient des centaines de missiles
00:58:05planqués dans les montagnes de l'Elbrouz.
00:58:08Ils ont, depuis des temps, attaqué 30 barrages.
00:58:11On le savait, mais si vous voulez,
00:58:14la particularité du régime iranien,
00:58:17c'est son opacité.
00:58:20Et donc, on n'avait pas eu la preuve.
00:58:24Le 13 avril dernier, il faut rappeler,
00:58:27l'Iran avait lancé une centaine de roquettes sur Israël,
00:58:30donc des drones,
00:58:33en grand poste,
00:58:36à la mort de trois commandants,
00:58:39deux des gardiens de la Révolution,
00:58:42dans l'annexe de l'ambassade iranienne à Damas.
00:58:45Cela avait été une réponse proportionnelle.
00:58:48On peut appeler cela ainsi.
00:58:51C'est un échange qui se passe.
00:58:54Et là, on est face à une véritable
00:58:57pluie de missiles, de missiles balistiques,
00:59:00qui sont parvenus à
00:59:03saturer le dôme qui protégeait Israël.
00:59:06Vous savez, jusqu'à présent,
00:59:09il avait été relativement étanche,
00:59:12et beaucoup, malgré toutes les tentatives,
00:59:15n'étaient pas parvenus à le percer.
00:59:18Ce qu'on a vu ce soir, c'est des déflagrations,
00:59:21notamment sur les fameuses bases aériennes.
00:59:24Je vais répondre à votre question là-dessus.
00:59:27Au-delà de ce qu'on imaginait,
00:59:30ce qui m'a intrigué,
00:59:33c'est qu'on a assisté à cette pluie
00:59:36de missiles sur la capitale israélienne.
00:59:39On avait presque l'impression
00:59:42qu'ils éroutent la veille.
00:59:45On avait l'impression de frapper Israël,
00:59:48presque comme Israël a frappé les QG
00:59:51du Hezbollah à Darié, dans la banlieue sud
00:59:54de Beirut, dans les jours qui se sont...
00:59:57Ça, ça nous a vraiment surpris.
01:00:00Et on a vu que l'Iran,
01:00:03notamment la base de Nématy,
01:00:06est vraiment particulièrement visée.
01:00:09On a vu que des missiles n'ont pas été tous interceptés.
01:00:12C'est quelque chose que, vraiment,
01:00:15on ne s'attendait pas.
01:00:18Moi, ce qui m'a étonné...
01:00:21Régis, pardonnez-moi, c'est très intéressant
01:00:24ce que vous dites, mais on ne vous entend pas très bien.
01:00:27On essaie pour voir si on vous entend.
01:00:30Continuez, sinon on sera obligés
01:00:33d'interrompre la conversation.
01:00:36Ce que je voulais dire, c'était la lenteur.
01:00:39Je voulais m'ordonner aux Américains
01:00:42d'intercepter les missiles, alors qu'on peut le voir
01:00:45que c'est la vie depuis au moins
01:00:48une, deux, voire trois...
01:00:51Je n'ai pas compris ce que peut imaginer
01:00:54l'Américain qui est capable d'intercepter les missiles.
01:00:57On est obligés d'interrompre
01:01:00parce qu'on entend un mot sur deux.
01:01:03J'avais envie de vous relancer.
01:01:06D'après Tsal, Israël ripostera
01:01:09à l'attaque de l'Iran à l'endroit
01:01:12et au moment qu'il décidera.
01:01:15Ce que vient de nous dire Régis Le Soumier,
01:01:18c'est qu'effectivement, ça ressemble à la pluie
01:01:21qu'on a vue sur le Liban.
01:01:24Il pourrait être d'un pour d'un. Jusqu'où?
01:01:27C'est le point d'interrogation.
01:01:30Je sais que j'abuse de cette référence,
01:01:33mais le fait est qu'un conflit relativement local
01:01:36peut s'embraser dépendamment de la riposte
01:01:39sur laquelle va miser Israël,
01:01:42dépendamment de ce que fera l'Iran
01:01:45dans de telles circonstances,
01:01:48comment les autres forces qui ont des intérêts
01:01:51dans la région vont intervenir.
01:01:54Les conditions sont réunies pour que tout nous échappe.
01:01:57Je n'annonce aucun conflit généralisé.
01:02:00Je dis qu'il faut toujours prendre au sérieux
01:02:03la possibilité que ce conflit advienne,
01:02:06surtout lorsqu'on est devant des intérêts existentiels
01:02:09irréductibles et opposés.
01:02:12Je le redis, une partie du régime iranien
01:02:15trouverait son génie dans l'anéantissement d'Israël.
01:02:18C'est la mentalité du régime des ayatollahs.
01:02:21De l'autre côté, Israël, qui se sait mis en danger
01:02:24par des ennemis irréductibles,
01:02:27tous les ingrédients sont réunis pour que ça nous échappe.
01:02:30Ne soyons pas trop rassurés.
01:02:33Est-ce que les propos des Etats-Unis,
01:02:36l'intervention des Etats-Unis,
01:02:39à ce moment de la riposte,
01:02:42ont pesé selon vous ?
01:02:45Immenablement, psychologiquement,
01:02:48c'est de montrer à l'Iran qu'Israël n'est pas seul
01:02:51et qu'il bénéficie d'un tel soutien.
01:02:54Il y a des gens qui ont tellement rêvé de la bombe atomique,
01:02:57s'ils étaient dans une confrontation franche et directe,
01:03:00qu'ils se rendent bien compte qu'ils n'auraient pas les moyens
01:03:03de la réplique, même si là, ils semblaient
01:03:06dans la capacité de créer une saturation.
01:03:09Quand on dit saturation, c'est dire qu'à un moment donné,
01:03:12on n'est plus capable d'effondrer les missiles les uns derrière les autres.
01:03:15Vous analysez avec le recul cette riposte
01:03:18que personne n'attendait, tout en l'attendant ?
01:03:22C'est surtout l'ampleur.
01:03:25Le fait qu'ils parviennent au seuil de saturation du dôme de fer,
01:03:28ce que personne ne pouvait imaginer de la part de l'Iran,
01:03:31d'autant qu'il y a six mois, on n'en était pas du tout là
01:03:34dans la réponse, et on l'avait dit à la fois sur l'Ouest-Bola et l'Iran,
01:03:37puisque Israël avait frappé dans ces pays-là.
01:03:40La riposte était une riposte de forme,
01:03:43c'est-à-dire qu'il fallait répondre pour montrer qu'on existait.
01:03:46Là, on voit qu'il y a un cran passé dans la riposte futelle,
01:03:49formelle, puisque c'est un échec de la part de l'Iran.
01:03:52Qu'est-ce qui se passera demain, quand vous avez les États-Unis
01:03:55qui interviennent, et que potentiellement, en effet, Mathieu le rappelait,
01:03:58comme sur d'autres conflits, des grosses puissances dans le monde
01:04:01qui vont avoir un intérêt potentiellement demain à rentrer
01:04:04dans ce conflit au Proche-Orient ?
01:04:07Ce que je voulais dire simplement, parce que j'entendais
01:04:10Régis Le Sommier parler de la riposte de Joe Biden,
01:04:13il y a aussi un enjeu de politique nationale
01:04:16à l'approche des élections américaines qui existe pour Joe Biden.
01:04:19Sur ces questions-là, il est beaucoup moins clair que Donald Trump.
01:04:22Évidemment, il y a cette question-là qui se pose aussi.
01:04:25Merci à tous pour cette édition spéciale.
01:04:28Excusez-nous d'avoir bousculé en direct,
01:04:31mais on était obligés, vu l'actualité,
01:04:34tout de suite l'heure des Pro 2 avec Pascal Praud.