• il y a 3 mois
47.07 : il s’agit du nom du nouveau fût de la tonnellerie Cadus. Mais ce sont aussi les coordonnées GPS du lieu où l’entreprise est basée. Le but : rappeler que ce produit est 100 % local. Basée à Ladoix-Serrigny, au cœur de la Bourgogne, la société source toutes ses matières premières dans la région. Benjamin Le Berre, son PDG, l’explique dans SMART IMPACT.

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Transcription
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Benjamin Le Baird. Bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Bienvenue. Vous êtes le président de la tonnerie Cadus.
00:13Racontez-moi, vous fabriquez des tonneaux et des fûts depuis quand ? On est dans quelle région ? Qui sont vos clients ?
00:19Tonnerie Cadus existe depuis 1996 et on est en plein cœur de la Bourgogne viticole à la Doisserrigny.
00:28Donc vraiment créé proche des premiers clients qui sont les clients bourguignons pour ensuite se développer à travers le monde et les différentes régions françaises.
00:39Il y a quelques grands vins qui vieillissent dans vos fûts. Faites-nous rêver un peu.
00:44Bien sûr. Il y a pas mal de grands vins et tous les vins ont leur qualité et leur importance.
00:51Dans l'ensemble de la Bourgogne viticole, on va se retrouver sur les grands crus de la Côte de Nuit, sur des cortons Charlemagne, en Côte de Bonne.
00:59On va avoir bien sûr sur Meursault, Pligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet.
01:04Vous vendez vos fûts à l'étranger aussi ?
01:06Oui. Une grosse partie du travail des tonneliers en France, c'est aussi d'avoir du business à l'étranger puisqu'il y a une forte saisonnalité.
01:14C'est un peu obligatoire de trouver des marchés qui nous amènent du travail pour les tonneliers toute l'année.
01:22À la tonnerie Caduce, on a essayé au fil des années de se répartir une clientèle qui permette de faire travailler des tonneliers qui ont des compétences très spécifiques.
01:34C'est une main d'œuvre qui a énormément de valeur ajoutée et qu'on ne peut pas trouver juste comme ça.
01:42Dans quel pays ? Ça va jusqu'où ?
01:44Le gros du marché, c'est les États-Unis, avec le plus gros du volume en Californie, sur la Napa-Vallée, Sonoma-Vallée, mais aussi l'Oregon avec de très beaux pinots noirs.
01:57On est présent en Amérique du Sud, sur Chili, Argentine, Brésil, l'Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande.
02:05Et en Europe, bien sûr, les plus gros pays qui vont être l'Espagne et l'Italie.
02:10On a voyagé grâce à vous, vous annoncez. Pourtant, on va parler de circuit court et de choix de développement local, puisque vous annoncez le lancement d'un fus 100% bourguignon.
02:22Il s'appelle 47.07, c'est ça ? C'est quoi ? C'est une localisation ?
02:26Exactement. C'est un nom pour interpeller, mais aussi pour recentrer la tonnerie. C'est le début des coordonnées GPS de la tonnerie, 47.07.
02:36Et du coup, ça permet de dire que la tonnerie est ici. Et ce qu'on a cherché à faire, c'est d'être au plus proche de la tonnerie pour l'ensemble des matières.
02:46Alors justement, d'où viennent... D'abord, il faut quelles matières premières ? J'imagine du bois, un cerclage... Les matières premières, elles viennent d'où ?
02:54En effet, il n'y a pas énormément de composants. Le principal composant, c'est le bois. Et donc sur ce fus-là, on garantit à nos clients de trouver le bois au plus loin, à 130 km, en Bourgogne.
03:08Et si on peut au plus près, ça peut se rapprocher. Ça dépend des forêts, ça dépend des années. Mais dans tous les cas, en Bourgogne. Le bois constitue le plus gros de la matière première.
03:17Ensuite, on a les cerclages. Et pour les cerclages, on a une entreprise à Châlons-sur-Saône, à une demi-heure de la tonnerie, qui s'appelle Girondor et qui fait des cerclages pour nous,
03:29sur lesquels ils ont mis un design particulier pour ce fus-là. On va avoir une pâte de farine qui fait la jointure entre le fond et le corps du fus qu'on a trouvé à 5 km de la tonnerie.
03:42Donc une farine de jointage qu'on mélange avec du bois. Et une protection qu'on a trouvée en chanvre par la société Géochambre, qui est dans Lyon. Donc tout se situe en Bourgogne.
03:56– Donc on est vraiment en Bourgogne. Mais en vous écoutant, je me dis, finalement, on revient à ce qu'on faisait avant. Non ?
04:02– Exactement.
04:03– Alors ce n'est pas une critique. Mais qu'est-ce qui faisait que le reste, vous continuez d'ailleurs, le reste de vos fus, le bois vient de beaucoup plus loin, les cerclages viennent de…
04:14Enfin, voyez ce que je veux dire ?
04:15– En fait, à Caduce, le fus 4707 n'est pas juste un élément dans la gamme du circuit court. C'est la continuité d'une politique qui se fait depuis longtemps à la tonnerie
04:28et qui est vers cette éco-responsabilité, cette réflexion d'un fus soit local, soit respectueux de son environnement.
04:38Donc nous, à la tonnerie Caduce, déjà depuis le début, c'est 100% chaînes français.
04:43Donc ça veut dire qu'au plus loin, on aura des bois qui viennent du sud-ouest, mais principalement centre-France.
04:50Donc en fait, il n'y a pas eu tant de difficultés puisque le bois de la Nièvre, du bois bourguignon, on en avait déjà.
04:58– Et alors, dans les autres engagements, puisque vous nous dites qu'on est dans un processus, puisqu'on parle de bois,
05:04vous participez à la reforestation, au choix des essences, par exemple ?
05:09– Exactement, la tonnerie avec le milieu du bois en France est un temps long et complexe.
05:16La forêt est extrêmement bien gérée par l'ONF d'une part, et nous, on achète nos bois à l'ONF via notre mérendier.
05:24Mais en plus, la tonnerie Caduce, depuis un certain nombre d'années,
05:28pour chaque client qui vient acheter un fût, on replante un arbre.
05:32– C'est un engagement que vous prenez ?
05:33– C'est un engagement qu'on prend auprès de nos clients.
05:35– D'accord.
05:36– Et ça participe à des programmes de plantation avec les pépinières nodées, sous forme de mécénat.
05:45Et on vient contribuer à ça.
05:47Sur le fût 4707, la protection en chanvre, on la met sur tous nos fûts aussi.
05:53C'est-à-dire qu'il peut le plus, peut le moins.
05:55À un moment donné, l'ensemble de la démarche…
05:57En fait, le fût 4707, il est là aussi pour montrer notre démarche globale à Caduce.
06:01– Est-ce qu'il y a des emballages ?
06:03C'est-à-dire, quand vous livrez un fût, vous le livrez tel quel, ou alors vous le protégez ?
06:08– Alors on le protège.
06:09Donc il y a cette protection en chanvre maintenant, et avant c'était en carton.
06:13Donc ça, ça fait une vraie réduction, puisque le chanvre est du coup…
06:17C'est les fibres de chanvre qui ne sont pas utilisées quand l'agricole utilise la graine.
06:24Donc en fait, on vient déjà recycler…
06:26– C'est un coproduit de l'agriculture à qui vous donnez une autre vie économique, d'accord.
06:30– Et en plus, on dit à nos clients qu'ils peuvent l'utiliser comme compost,
06:34ou l'épandre dans les vignes, ou faire un paillage auprès de…
06:37Donc ils peuvent réutiliser cet emballage-là.
06:40Si on ne se situe qu'en Bourgogne, puisqu'on a des clients à travers le monde,
06:43mais en Bourgogne, on essaie même, en livrant nous-mêmes, de mettre zéro emballage.
06:46Donc le meilleur déchet, c'est celui qu'on ne crée pas, et on essaie de faire attention à ça.
06:51– Vous disiez, ça fait quelques années, vous disiez même,
06:55dès le départ, on était sur des chaînes 100% français.
06:58Donc ça, depuis les années 90.
07:01Il y a eu une accélération dans cette démarche de réduction de l'impact carbone
07:07ou de l'impact environnemental de l'entreprise ?
07:09– La stratégie initiale, elle était sur ce 100% français.
07:14Et en effet, depuis 10 ans, il y a quand même, de par tout ce qu'on entend,
07:20tout l'environnement qui nous entoure, et les exigences de nos clients,
07:24une volonté de continuer avec eux, d'aller avec nos clients
07:30dans des démarches plus écoresponsables, sur lesquelles on va s'engager avec eux.
07:36Puisque, en fait, nous, tout ce qu'on va faire, c'est aussi proposer à nos clients
07:40de participer, par exemple, avec ce FU4707, à une cuvée
07:45où ils vont être dans une démarche écoresponsable ou en bio ou en biodynamie.
07:50Mais en même temps, ils ont cherché à réduire le poids des bouteilles ou autre.
07:53Et bien nous, on leur dit, dans cette gamme-là,
07:55on peut aussi participer à l'ensemble de votre démarche intellectuelle.
07:59– Et vous vous engagez, parce que la viticulture est souvent montrée du doigt
08:03ou critiquée pour l'utilisation des produits phytosanitaires, pesticides, etc.
08:07Et c'est vrai qu'on imagine aussi que vos clients,
08:10ils essayent de donner une image plus écoresponsable,
08:16parce qu'ils ne peuvent pas tout à fait se passer des pesticides.
08:19Est-ce qu'on est dans cette démarche aussi ?
08:21– Alors ça, c'est côté… – C'est leur réponse à eux,
08:23c'est pas leur réponse à leur place, mais bon.
08:25– Nous, on vient répondre à nos clients qui nous en font la demande.
08:30On vient aussi leur proposer.
08:32C'est une démarche proactive, on n'a pas…
08:34– C'est-à-dire que ce fût 100% bourignon, ce n'est pas vos clients qui vous ont dit,
08:37il nous faut vite un fût 100% bourignon pour améliorer notre image ?
08:40– Non, c'est un peu dans l'écoute du marché,
08:42dans la sensibilité qu'on a à développer la tonnerie dans cette voie-là,
08:47qui nous a amenés à le faire.
08:48Et du coup, on a des clients qui, en connaissant celui-là,
08:53ont levé le doigt pour en acheter.
08:55– Tiens, question, parce que les agriculteurs en général
08:59sont en première ligne face au dérèglement climatique.
09:02Est-ce que vous, vous le ressentez aussi ?
09:03Est-ce que ça a des conséquences sur votre métier ou pas du tout ?
09:07– Alors, il y a deux temps.
09:09Il y a le temps de la forêt, qui lui a un temps extrêmement long.
09:14Donc la forêt française, elle est gérée et forcément,
09:18à un moment donné, il va y avoir un impact climatique.
09:21Et ça, c'est l'ONF qui va gérer dans ce qu'elle va pouvoir proposer
09:26aux tonneries françaises dans la disponibilité du bois.
09:29Donc là, il y a un impact et il serait mieux à Zamem d'en parler.
09:34L'autre impact, pour nous, il va être commercial,
09:37puisque chaque année, on va être impacté de la récolte
09:40de nos clients et de nos viticulteurs.
09:42Donc on peut avoir des années où ils ont besoin énormément de fût
09:45et des années où ils en ont moins besoin.
09:47Mais ça, j'ai envie de dire, ça a toujours été l'aléa du millésime
09:51dans le business du vin.
09:54– Merci beaucoup Benjamin Le Verre et à bientôt sur Be Smart for Change.
09:58On passe à notre Zoom RSE.
10:00Comment les entreprises peuvent-elles aider les salariés victimes
10:03de violences intrafamiliales ?

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