Philippine, il n’y a pas de fatalité

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur le meurtre de Philippine dont le principal suspect est un jeune Marocain de 22 ans sous OQTF et déjà condamné pour viol.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brazet. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:05Alexis, depuis trois jours la France est sous le choc, la mort tragique de Philippines, le pédigré accablant de son meurtrier provoque partout colère et indignation mais

00:13après les larmes, pensez-vous Alexis, que les choses vont changer ?

00:17Comment vous dire Dimitri, je voudrais tellement le croire. Nous voudrions tous tellement croire que ce crime

00:25abominable, que cette atroce récidive qui illustre de façon accablante

00:30l'échec de notre politique pénale et de notre politique d'immigration,

00:33bref, que cette faillite d'état ne restera pas sans conséquence. Oui, nous voudrions tous le croire mais franchement

00:40devant certaines réactions, on ne peut s'empêcher d'en douter. Alors je vous parle pas de ces idéologues

00:46endurcis ou de ces journaux qui, au motif que le coupable présumé est un étranger, sous OQTF de surcroît, s'émeuvent davantage

00:54d'une éventuelle récupération politique que du crime lui-même.

00:57Les humanistes aveugles, les antiracistes sourds, les féministes muettes, ceux-là sont

01:05indécrotables, on ne cherchera pas à les décroter. Non, je vous parle de cette petite musique chez des gens

01:12sincèrement émus, c'est pas la question, mais qui face à cette folie semble, comment dire, se faire une raison.

01:19C'est la petite musique que vous entendez qui se nourrit d'une

01:23métaphysique de pacotille.

01:24Bien sûr, c'est terrible, nous dit-on, mais le mal est inscrit dans le cœur de l'homme, il n'y a pas de risque zéro,

01:30il y a toujours eu des criminels et des pervers, y compris, n'est-ce pas, chez les Français de souche ?

01:36C'est la musique aussi de la résignation pseudo-juridique.

01:41Ah, les choses ne sont pas aussi simples, il y a des règles de droit et des procédures que la France s'honore de respecter,

01:47c'est le prix à payer pour vivre en démocratie.

01:50Eh bien, c'est contre ce consentement à l'inévitable,

01:54contre cette défaite de la volonté, qu'on a envie de hurler.

01:58Parce que vous dites, Alexis, que l'on peut agir tout de suite.

02:01Bien sûr, Dimitri, l'impuissance n'est pas une fatalité. Alors, c'est vrai, l'homme n'est pas naturellement bon, c'est vrai, le réel est complexe,

02:09mais enfin, c'est ça la politique.

02:10À quoi sert-elle si elle n'est pas capable de protéger une jeune fille qui sort de ses cours à l'université ?

02:16Après tout, personne n'est obligé d'être ministre ou député, on peut aussi bien planter des choux.

02:21À qui fera-t-on croire que c'est fatalité de délivrer un visa d'entrée à un mineur étranger isolé de 17 ans ?

02:28Que c'est fatalité qu'un violeur condamné à sept ans de prison ne passe que cinq ans sous les verrous ?

02:34Que c'est fatalité si c'est le mauvais service administratif qui a demandé au Maroc de le reprendre ?

02:40Que c'est fatalité si un juge qui écrit en toutes lettres qu'il y a un risque de réitération des faits,

02:48et bien que ce juge décide malgré tout de le relâcher dans la nature ?

02:51Il n'y a pas de fatalité, et pour demain non plus.

02:55On peut très bien, et il n'y a pas besoin de loi pour ça, revoir notre politique de livrance des visas.

03:00On peut très bien bâtir des prisons ou des centres de rétention administratifs

03:05pour ne pas être contraint de les vider au fur et à mesure qu'on les remplit.

03:09C'est une question d'argent et de volonté.

03:11On peut très bien exercer une pression diplomatique maximale sur les pays sources, comme on dit,

03:17afin qu'ils récupèrent leurs délinquants.

03:19On a l'arme atomique.

03:21Vous ne délivrez pas de laisser passer de retour pour les EQTF,

03:24et bien vous n'aurez pas de visa d'entrée pour vos ressortissants,

03:27et pas d'hôpitaux gratuits pour vos dirigeants.

03:30Là encore, il suffit de le vouloir et puis d'oser.

03:33Vous pensez que le nouveau gouvernement va justement oser ?

03:36Bruno Retailleau, il semble vraiment décider, lui.

03:39La gauche lui reproche assez d'ailleurs.

03:41Mais quand il dit par exemple qu'il faut rétablir le délit de six jours illégal supprimé par François Hollande,

03:46ça c'est le bon sens même.

03:47Mais est-ce que dans cette entreprise, il aura le soutien, un soutien suffisant, du garde des Sceaux,

03:53le soutien du ministre des Affaires étrangères, et puis bien sûr celui de Michel Barnier ?

03:58Le soutien contre ceux dont vous savez parler autrefois, Georges Pompidou.

04:01Je cite, ces théoriciens dans l'abstraction qui accumulent des raisonnements subtils

04:07et compliquent à l'envie les nœuds du problème humain.

04:10Nous verrons bien.

04:12Mais je vous le dis, si les politiques ne le font pas vite,

04:16les français trancheront eux-mêmes et brutalement le nœud gordien.

04:20L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brézé, à la Une du Figaro ce matin,

04:24le meurtre de Philippine, une défaillance d'État. Merci Alexis, à demain.

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