• il y a 2 mois
information

Category

🗞
News
Transcription
00:00Et l'on entend siffler le train de la rentrée, désormais passé à une vitesse supérieure.
00:20Retardataires malgré eux, élèves et enseignants du Maillot d'Anaïs dans l'extrême nord
00:25naviguent un peu à contre-courant d'une reprise ordinaire
00:29du fait des inondations qui donnent à la pirogue des pouvoirs qu'elle n'avait pas sur terre.
00:36Fort heureusement, le chef de l'État a dépêché des hommes et des moyens pour porter des secours,
00:42mais il en faudra davantage pour la gestion de cette crise et la prévention des catastrophes.
00:49Sempiternelle ritournelle à cette période, le manuel scolaire dont la disponibilité et le prix
00:56déchirent toujours, en quelque sorte, la communauté éducative.
01:00Pourquoi certains livres ne répondent toujours pas à l'appel,
01:03tandis que d'autres sont visibles seulement par endroits ?
01:07À quoi servent les concessions faites aux éditeurs locaux
01:11et comment admettre que des chefs d'établissements privés notamment
01:15s'entêtent à ajouter des livres à la liste homologuée et validée par le gouvernement ?
01:22Liste de questions adressées au Conseil national d'agrément des manuels scolaires
01:27et des matériels didactiques qui était en inspection sur le terrain cette semaine à Yaoundé.
01:34Son secrétaire permanent est ici, un nom placide et réservé,
01:39mais ne vous y méprenez pas puisqu'il en sait long sur ces questions.
01:44Et pour preuve, le professeur Marcelin Vondaytoit est ancien patron de l'historique Maison d'édition Clé.
01:51Il est lui-même auteur et comme intellectuel et chercheur,
01:56il dévore et analyse les livres sous divers formats.
02:00Et comme tout professeur titulaire des universités de bon temps,
02:04il vit dans les livres en attendant peut-être de nous livrer sa vie dans un livre, un de ses jours.
02:11Avec lui, on parlera aussi de l'école dans cette sortie de votre magazine Actualité Abdo.
02:18Professeur Marcelin Vondaytoit, bonsoir et bienvenue.
02:22Merci de votre invitation et de votre accueil.
02:25Vous êtes déjà un habitué de ce plateau.
02:28J'ai eu le privilège d'y être invité plusieurs fois déjà.
02:32Comme les jours se suivent et ne se ressemblent pas,
02:35commençons par savoir un peu comment se passe votre journée du dimanche.
02:40Est-ce que vos dimanches commencent par la lecture ou plutôt par la messe ?
02:45Alors, j'ai un culte dominical le dimanche à 10h quand je suis dans la ville.
02:51Je me fais le devoir d'y prendre part.
02:55Quand vous étiez élève, est-ce que les livres étaient si chers et difficiles d'accès comme aujourd'hui ?
03:02Alors, je ne sais pas si les livres étaient chers,
03:06mais je sais qu'ils étaient à la portée du pouvoir d'achat du citoyen moyen
03:11parce que mon père était un infirmier.
03:14Et je ne me souviens pas d'avoir manqué d'un seul livre dont j'avais besoin pour ma scolarisation.
03:20Vous avez effectué cette semaine une descente sur le terrain, quand j'ai dit vous,
03:25c'est-à-dire le Conseil national d'agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques.
03:31Une sortie donc sur le terrain avec le professeur Komone.
03:35C'était sur instruction, plutôt à la requête de quelques parents d'élèves
03:40ou alors vous avez agi uniquement dans le cadre de vos missions ?
03:45Pour comprendre le sens de cette descente sur le terrain,
03:49il faut se rappeler qu'à la rentrée, il n'y avait pas tous les livres disponibles
03:54et nous avons essayé d'expliquer aux journalistes qui rendaient compte de l'actualité sur le manuel scolaire
03:59que les livres étaient produits par un ensemble d'éditeurs qui pour la plupart impriment à l'étranger
04:05et que les livres entraient progressivement dans le marché au fur et à mesure de l'accostage des navires
04:12qui contenaient les commandes des éditeurs kamounais.
04:14Donc pour que les gens ne restent pas braqués sur l'idée qu'il n'y a pas les livres,
04:18il a fallu deux semaines après la rentrée que nous fassions ensemble le point
04:22et on ne pouvait pas opposer notre parole à celle des journalistes.
04:25C'est pour ça qu'on leur a demandé de bien vouloir accepter de descendre sur le terrain
04:30et de toucher du doigt eux-mêmes la réalité.
04:32Et le résultat c'est qu'au sorti de ces visites,
04:35les journalistes nous ont tous dit que les libraires qu'ils ont rencontrés à Yaoundé
04:40leur disaient que les livres étaient disponibles à plus de 90%.
04:44Évidemment à Douala, ce taux est un peu plus relevé parce que la plupart des navires accostent à Douala,
04:49les distributeurs sont à Douala et commence la dissémination et la commercialisation du livre à Douala.
04:55Très bien. Professeur, un élève de première D qui n'a toujours pas son livre de mathématiques
05:03deux semaines après la rentrée et le livre intitulé Advanced Chemistry
05:10du second cycle du sous-système anglophone qui reste disons introuvable dans les librairies,
05:16qu'est-ce qui explique de telles légèretés dans notre circuit du livre scolaire ?
05:21Alors, la production du livre est réservée aux éditeurs qui en gagnent les marchés à l'occasion des sessions d'évaluation.
05:28Pour le livre spécifique de mathématiques de première D,
05:32il s'agit du livre qui est produit par la maison d'édition CP,
05:37dont vous savez qu'elle a perdu son patron qui était le ministre Charles Etoundi,
05:42qu'elle a également perdu le représentant de la maison qui était l'épouse de ce ministre.
05:47Et ce qui s'est passé il y a quelques années, il y a trois ans quand le livre est entré dans les programmes,
05:52c'est que le ministre s'est associé à un imprimeur local parce qu'il n'avait pas la possibilité d'imprimer de grandes quantités.
05:59Et c'est sur cet imprimeur que repose la responsabilité d'imprimer ces livres.
06:04Il a cru devoir pour cette année lui aussi, non pas faire les livres localement, mais les importer.
06:09Et le livre de mathématiques de première D est un des rares et derniers livres qui ne sont pas disponibles,
06:16mais dont on est sûr qu'ils vont être disponibles dans les prochaines semaines,
06:20parce qu'on a reçu les documents dont nous avons eu copie,
06:28qui attestent que le livre a été embarqué et qu'il va être disponible très bientôt.
06:33Qui choisit ces éditeurs ou ces imprimeurs, parce que certains ne sont qu'imprimeurs ?
06:41Qui les choisit et comment les choisit-on ?
06:43Alors, le processus est le suivant.
06:46Le ministre, sur la base des programmes, lance un appel d'offres à toutes les entreprises
06:53qui ont la capacité de produire des livres conformes au contenu des programmes.
06:57Et ces entreprises là sont des maisons d'édition.
07:00Lorsque l'appel d'offres est reçu par ces éditeurs,
07:04ils font donc des propositions de manuels qui sont soumises au Conseil national d'agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques.
07:12Et au terme d'une évaluation experte, qui est faite par les meilleurs spécialistes de chaque discipline enseignée à l'école,
07:18nous avons le meilleur des livres qui est retenu.
07:21Et c'est cet éditeur là qui a la responsabilité de le produire et de le rendre disponible sur le territoire national.
07:29Vous ne recevez pas d'appel, ni d'instruction, ou même de recommandation pour dire choisissez tel plutôt que tel autre ?
07:40Nous ne recevons pas, ça va être peut-être pas vraisemblable de le dire, nous ne recevons pas d'appel, nous ne recevons aucune consigne.
07:48La seule exigence est de satisfaire à la critériologie d'évaluation des manuels qui a été signée par le Premier ministre le 29 mars 2019.
07:58Donc chaque fois que nous avons une offre, de qui qu'elle provienne, nous lui opposons la grille et les critères d'évaluation.
08:07Et chaque manuel qui est soumis à l'évaluation est apprécié par deux experts de la discipline.
08:13Et ces deux experts, séparément, attribuent des notes par rubrique au manuel.
08:19Et au terme de l'évaluation, c'est la somme des notes des évaluateurs qui donne le résultat final.
08:25Voilà comment nous procédons au niveau du conseil et les évaluations se font sous anonymat.
08:30Donc jamais le conseil n'a demandé à voir de manière particulière un de ses éditeurs ou même le recevoir après pour des remerciements.
08:42Nous recevons tous les éditeurs en temps qu'ils viennent et qu'ils sont porteurs de projets ou qu'ils ont des problèmes en rapport avec leur activité.
08:53Vous pouvez vous renseigner auprès des éditeurs. Ils savent que nos bureaux sont ouverts.
08:57Et notre mission, telle que nous la percevons, consiste non pas à accorder des faveurs à des gens qui vont être dans des positions précaires et qui peuvent changer à tout moment,
09:07mais à les aider à consolider les structures dans lesquelles ils travaillent et qui peuvent durer sur le long cours s'ils font un travail professionnel.
09:18Nous avons parlé tout à l'heure du livre seulement, mais il y en a d'autres.
09:23Et après votre descente sur le terrain, il vous revient globalement que les livres qui manquent encore seront là. Quand ?
09:31Alors, les livres qui manquent, il faut d'abord savoir lesquels ils sont.
09:35Quels sont-ils ?
09:36Ils sont les livres d'Allemands de classe de seconde et de terminale qui, curieusement, n'étaient pas soumis à évaluation.
09:42Donc, l'éditeur aurait dû s'approvisionner il y a très longtemps.
09:45Hier, une vière.
09:46Hier, une vière de classe de seconde et de terminale.
09:49Il manque aussi un recueil de poèmes, un excellent recueil de poèmes que nous avons cru devoir mettre en classe de seconde.
09:55La Ronde des jours de Bernard Dadier et Le vieux nègre et la médaille de qui vous savez ?
10:01L'immense Ferdinand Oyeron qui est inscrit au programme de classe de terminale.
10:05Ces livres-là manquent, un, parce que Le vieux nègre et la médaille est en rupture de stock.
10:10Deux, la Ronde des jours est produite par un éditeur ivoirien qui nous a envoyé les preuves qu'une première quantité va arriver par avion.
10:18Et hier, une vie, nous avons reçu de Madame Toubangolé les documents qui attestent que ce livre est au port de Douala depuis le 23 juillet et le 23 août pour le deuxième stock.
10:31Il se trouve que ces livres-là ont été mis dans un même conteneur avec des produits dont le dédouanement prend un temps plus long.
10:38Donc en ouvrant le conteneur, on ne peut pas discriminer dans la procédure. C'est ce qui fait le retard de ces livres-là.
10:44Il faudrait relativiser le retard des deux autres livres, le recueil de poèmes La Ronde des jours et Le vieux nègre et la médaille.
10:51Ce que nous avons expliqué aux journalistes, c'est que l'enseignement du français se fait sur trois oeuvres différentes à raison d'une oeuvre par trimestre.
11:00Donc si Le vieux nègre et la médaille n'est pas disponible à ce jour, les enseignants ont deux autres oeuvres par lesquelles ils peuvent commencer l'enseignement.
11:08Et la pièce de théâtre Ngouma Djeméa, qui est inscrite au programme, est celle par laquelle la plupart des enseignants ont commencé.
11:15Nous avons eu les responsables d'acheter le livre au téléphone. Ils nous ont garanti que le livre, dans les deux mois qui arrivent, sera disponible.
11:24Et nous serons à peine en train de sortir de l'étude de Ngouma Djeméa.
11:29Donc, il faut relativiser la gravité de l'indisponibilité ponctuelle de ce roman-là.
11:35Même chose pour La Ronde des jours.
11:38L'éditeur Néis Seda, qui est un éditeur ivoirien, nous a donné les assurances que le livre va arriver.
11:43Mais l'enseignement de la littérature peut commencer dans cette classe de seconde-là,
11:49soit par le recueil de poèmes, Petite goutte de champ pour créer l'homme de René Philombe,
11:56ou alors par l'excellent roman Les tribus de Capitoline du professeur Zia Mbena.
12:03Voilà comment ces problèmes-là peuvent être réglés.
12:06Est-ce que nous nous y prenons à temps, entre la période où on passe les commandes et la période de la rentrée ?
12:13Est-ce que ce circuit-là ne souffre pas un peu, disons, des atavismes de l'administration camerounaise,
12:19notamment en termes de marché ?
12:23Ce que tout le monde peut observer, c'est que la ministre des enseignements secondaires
12:28a signé la liste officielle de tous les manuels, premier et second cycle, le 19 mars.
12:34La loi prévoit que ces listes doivent être signées cinq mois avant la rentrée.
12:39Donc, de ce point de vue, il n'y a, de la part du MINESEC, encore moins de celle du Conseil,
12:46aucune accusation qui peut être portée.
12:50Maintenant, le problème, c'est celui des éditeurs et le problème de l'expatriation de la production de livres.
12:57Si tous les livres qui sont produits à l'étranger et qui prennent cinq mois pour arriver
13:02étaient produits au moins en partie localement,
13:05on aurait l'avantage que dans deux, trois mois, les livres soient disponibles
13:10parce qu'on ferait l'économie du temps du fret maritime qui, parfois, dure quarante jours,
13:15c'est-à-dire plus d'un mois.
13:17Voilà un peu comment les choses peuvent être imaginées.
13:21Et l'autre chose, c'est également l'impécuniosité, c'est-à-dire la faiblesse des ressources financières
13:28de certains éditeurs qui sont attributés de manuels scolaires.
13:31Parce que les imprimeurs indiens ne font pas de crédit,
13:34quand vous envoyez la maquette d'un livre, la disquette d'un livre,
13:38que vous passez une commande ferme, il faut que ça soit assorti d'un premier paiement.
13:42Et donc, ce qui peut également être la cause du retard, c'est que quelques éditeurs
13:49se retrouvent en train de rechercher pendant un temps plus long que le normal
13:55l'argent nécessaire pour payer la première commande de leur livre.
13:59C'est ce qui peut expliquer, de notre point de vue, les petits retards qu'on observe
14:03sur l'arrivée des livres sur le territoire national.
14:06Les gens n'ont pas d'argent, mais ils reçoivent les commandes des livres,
14:10et on leur attribue ces marchés.
14:12Pourquoi ne pas faire une shortlist d'éditeurs crédibles,
14:17à la fois au plan de l'expertise et au plan financier, et travailler avec cela ?
14:23Avant 2018, nous étions à plus de 150 éditeurs nationaux.
14:28En ce moment, nous sommes à une cinquantaine d'éditeurs nationaux,
14:31et ce que je dis, c'est des situations marginales,
14:34de gens qui mobilisent un peu tard les fonds.
14:37Mais ce qui est constant, et qu'on peut observer en descendant sur le terrain,
14:41c'est qu'à cette date, tous les éditeurs, en tant qu'ils sont, ont produit leurs livres,
14:48et ils ne se posent pas le problème de l'argent pour les produits
14:52ou de la santé financière de ces éditeurs.
14:57Et d'une année à une autre, les éditeurs qui sont des éditeurs nationaux
15:02et qui doivent contribuer à l'industrialisation du secteur du livre,
15:06tel que le prévoit la loi du 16 décembre 2021, ont besoin de cet accompagnement.
15:11De plus en plus, nous sortons de la zone d'incertitude,
15:17avec des éditeurs amateurs, vers un ensemble d'éditeurs de plus en plus professionnels.
15:24Avant de poursuivre sur ces questions, on va se rendre dans l'extrême nord, et précisément à Yagua.
15:29Vous savez que là-bas, les inondations affectent le début des cours,
15:34et donc le rythme de la rentrée scolaire,
15:38tant et si bien que le président de la République, Paul Biya,
15:42a dépêché le ministre de l'administration territoriale, Paul Atangandji,
15:48cette semaine avec une cargaison de produits de première nécessité,
15:53pour porter secours aux sinistrés.
15:56Joseph Itote.
16:03Explosion de joie au camp de recasement de Ouro-Daba.
16:07Dès réception de ce qui leur revenait de droit,
16:10les familles qui ont tout perdu dans ces inondations,
16:13n'ont pas pu contenir leur satisfait chi.
16:16Nous sommes tellement en joie.
16:18C'est beaucoup, grand merci.
16:20Je remercie le président Paul Biya. Que Dieu lui bénisse.
16:23Nous remercions le chef de l'État et son épouse,
16:26pour les efforts qu'ils ne cessent d'émettre.
16:29Nous sommes tellement contents, et nous remercions.
16:32Vous savez que remercier demande encore plus.
16:35Nous remercions le chef de l'État, nous sommes derrière le chef de l'État,
16:38et nous l'aimons parce que c'est un homme de la paix.
16:40Matériel de couchage complet, denrées alimentaires,
16:44ustensiles de cuisine, produits d'hygiène et assainissement entre autres,
16:48tout a été réuni pour donner du sourire aux sinistrés.
16:52Ma reconnaissance en la personne de son excellence Paul Biya,
16:57et sa charmante épouse.
16:59Il est bien vrai, la désolation est là,
17:02mais la satisfaction a débordé, la désolation.
17:05C'est la deuxième fois.
17:08Le chef de l'État est toujours à l'écoute.
17:12On le remercie grandement avec mes collègues qui sont là à côté,
17:17presque tous les chefs sont là à côté,
17:20et c'est un geste inoubliable.
17:24C'est ce qu'on peut dire que Dieu nous protège.
17:28La situation humanitaire dans le Maillot d'Anaï est visiblement maîtrisée.
17:32L'aide d'urgence décidée par le Président de la République
17:35vient de mettre les uns et les autres à l'abri de la précarité.
17:39Il faut à présent envisager des abris sûrs,
17:43loin des zones inconstructibles et potentiellement inondables.
17:47Nous parlons globalement du changement climatique.
17:50Il y a la variation de la météo également qui provoque les inondations.
17:53Donc avec les données que nous avons sur les bulletins climatiques,
17:56nous avons déjà anticipé, nous avions envoyé des équipes ici.
18:00Il y a un mois, le gouvernement était sur le terrain.
18:02Et si la situation est sur contrôle et contenue,
18:05c'est grâce à ces mesures d'anticipation
18:08qui ont permis, n'est-ce pas, de localiser,
18:11de situer ou de localiser les sinistrés.
18:14Et aujourd'hui, maintenant, ils peuvent recevoir les dons sans grand risque.
18:18Je pense que le message est clair.
18:20Nous allons exécuter la lettre d'été au directif du chef d'État,
18:23anticiper les inondations, prendre les mesures préventives,
18:27éduquer les populations, éviter les zones à risque.
18:30C'est aussi cela, la protection civile.
18:34Monsieur le Secrétaire permanent, en réagissant à cette actualité,
18:38dites-nous aussi si vous vous assurez souvent que les manuels scolaires
18:42sont disponibles dans l'arrière-pays.
18:45La disponibilité des manuels scolaires sur l'ensemble du territoire national
18:50dépend des capacités des distributeurs.
18:53Parce que la chaîne est constituée des éditeurs qui produisent les manuels,
18:58des distributeurs qui ont la responsabilité
19:02en tant que grossistes, si on peut parler comme ça,
19:05de les mettre à la disposition des libraires.
19:08Pour que le manuel arrive dans l'arrière-pays,
19:10il faut qu'il y ait dans l'arrière-pays,
19:13quelqu'un, même sans être libraire,
19:15qui accepte de vendre les livres pour la période de la rentrée,
19:18qu'il y ait quelqu'un d'autre qui transporte ces livres
19:21des lieux où ils sont produits et des villes où résident leurs éditeurs.
19:24Il y a un des doigts là principalement, jusque dans l'arrière-pays.
19:28Et en ce moment, la difficulté principale que nous avons
19:32pour que les livres arrivent dans l'arrière-pays,
19:35c'est celle du surcoût du transport.
19:38Parce qu'un bateau qui accoste à Douala,
19:41pour le distributeur qui est à Douala,
19:43et pour les libraires qui sont à Douala,
19:45il n'y a aucun problème, il n'y a aucun frais supplémentaire
19:48qu'il faut payer pour que le libraire ait le livre.
19:51Mais si un distributeur doit porter,
19:53si le même distributeur doit porter ces livres-là
19:55pour les amener à Yagua, à Kailé, à Kouseri,
19:58il se trouve que lorsqu'il va à une agence de voyage,
20:01il présente ses cartons, il les fait payer et il les transporte.
20:05Mais le prix du livre étant indiqué sur la couverture,
20:09il ne peut pas le vendre plus cher dans l'arrière-pays.
20:12Ce que nous avons essayé d'obtenir des agences de voyage,
20:15c'est que les livres aient un coût de transport différent
20:19de celui des autres marchandises, première chose.
20:22La deuxième chose, nous avons discuté avec les éditeurs
20:25pour qu'ils consentent des marges supplémentaires
20:30aux distributeurs qui transportent le livre de Yaoundé
20:33à une zone qui est enclavée ou reculée.
20:37Et nous avons pensé que ce montant-là devrait pouvoir correspondre,
20:41ce pourcentage supplémentaire qu'on doit leur concéder,
20:44devrait pouvoir correspondre au coût du transport
20:47pour que le livre arrive dans l'arrière-pays.
20:49Mais ce qui est heureux et ce qui est intéressant,
20:51de remarquer, c'est que de nombreux parents
20:54qui se soucient de l'éducation de leurs enfants
20:57font assez souvent le déplacement de l'arrière-pays
21:00vers les points les plus proches de commercialisation
21:03des livres et des manuels scolaires.
21:05Voilà comment, pour le moment, ce problème-là est adressé.
21:08Est-ce que le discours du Conseil est d'affranchir totalement
21:14les livres, disons, des frais, des taxes
21:19qui se rapportent aux questions fiscales et douanières ?
21:23Oui, absolument.
21:25Pour le moment, nous agissons sur deux plans.
21:28Ce qui est acquis, c'est que les livres à l'importation
21:32ne payent pas de taxes.
21:34Donc il n'y a pas de surcoût.
21:36Et c'est l'une des raisons pour lesquelles
21:38la plupart des éditeurs s'envoient imprimer à l'étranger.
21:41Parce que lorsqu'ils essayent d'imprimer localement,
21:43les imprimeurs, qui eux font le même travail localement,
21:47payent une taxe à l'importation du papier.
21:50Et cette taxe-là fait augmenter le coût de production
21:54des livres localement.
21:55Donc, ce que nous faisons,
21:57et nous le faisons avec le concours Heureux
22:00des services du ministère des Finances,
22:02c'est que nous assurons déjà que ces livres-là
22:04ne payent pas de taxes à l'importation.
22:06Mais le champ de réflexion et de discussion
22:08que nous voulons ouvrir avec ces responsables,
22:11c'est d'imaginer une situation
22:13où on détaxe le papier
22:15et les livres sont produits localement.
22:17Si on arrivait à cette situation-là,
22:20on aurait l'avantage d'offrir du travail
22:23aux imprimeurs camerounais,
22:25qui feraient donc des livres de qualité égale
22:27à des prix concurrentiels
22:29à ceux de leurs homologues de l'étranger.
22:31On aurait l'avantage d'avoir une partie importante
22:35de l'économie du livre
22:37qui resterait captive de l'économie nationale
22:40parce que chaque livre imprimé à l'étranger
22:43représente 25% du coût de vente final du livre.
22:47Donc, pour un livre qui est vendu
22:49à 1 000 francs sur le marché,
22:51il est imprimé en Inde à 250 francs.
22:53Imaginez que les 250 francs
22:55restent dans le marché camerounais.
22:57Et grâce à une instruction du Premier ministre,
23:00mise en œuvre par le ministre de l'Éducation de base,
23:02nous avons fait l'expérience
23:04de produire localement les livrets d'activité
23:06de trois matières, le français, l'anglais
23:08et les mathématiques, pour le cycle du primaire.
23:11Ces trois manuels
23:14ont produit un chiffre global
23:16de plus d'un milliard de francs
23:18par les imprimeurs
23:20qui ont eu les commandes des éditeurs
23:22simplement parce que le Premier ministre
23:24a prescrit, le ministre de l'Éducation de base
23:26a mis en œuvre l'instruction du Premier ministre
23:29de faire obligatoirement
23:31tous les livrets d'activité localement.
23:33Imaginez qu'on étende cette logique
23:36de façon progressive aux livres.
23:38Le handicap sera donc
23:41la taxe sur les intrants de papier.
23:43Si on enlève cette taxe sur les intrants de papier,
23:46l'État du Cameroun gagne plus
23:48à détaxer le papier
23:50et à faire imprimer les livres localement
23:52qu'à taxer le papier
23:54et à expatrier toute la production
23:56ou l'essentiel de la production
23:58des livres et des manuels scolaires.
24:00Voilà les pistes de réflexion
24:02dans lesquelles nous sommes engagés
24:04et dans lesquelles nous allons attirer
24:06la haute attention des responsables
24:08en charge des décisions
24:10qui peuvent favoriser cette orientation
24:12de notre vie économique dans le secteur
24:14du livre et du manuel scolaire.
24:16Le Premier ministre Philemon Young
24:18en son temps a instruit des quotas
24:20favorables au marché national
24:22du manuel scolaire.
24:24Ces quotas sont-ils respectés
24:26et nos éditeurs même
24:28ont-ils les capacités
24:30de production nécessaires ?
24:32Les quotas sont respectés
24:34de façon graduelle
24:36parce que nous avons eu des discussions
24:38avec les imprimeurs. Nous avons reçu
24:40instructions qu'ils aient des parts de marché
24:42d'impression du manuel scolaire.
24:44Nous nous sommes posés la question
24:46de leur capacité à le faire dans les délais.
24:48Nous avons parlé
24:50au début de cette émission
24:52de la disponibilité des manuels.
24:54Or, la politique du manuel unique par matière
24:56suppose que pour chaque manuel,
24:58pour le cycle de la maternelle
25:00du premier, on en imprime au moins
25:02100 000 par an.
25:04Pour le secondaire, c'est autour
25:06de 50 000 exemplaires
25:08qu'on doit imprimer par an.
25:10Si les imprimeurs locaux n'ont pas
25:12l'infrastructure, les équipements qui
25:14correspondent à cette exigence-là,
25:16ils seront en retard.
25:18Si vous donnez des livres
25:20à imprimer à quelqu'un qui le fait de façon
25:22artisanale, feuille après feuille,
25:24vous n'aurez pas 10 000 exemplaires au bout de 3 mois.
25:26Il s'agissait donc
25:28d'y aller de façon progressive
25:30et c'est ce à quoi nous sommes parvenus.
25:32Nous avons identifié les imprimeurs locaux.
25:34Nous les avons classés en 3 catégories.
25:36La catégorie 1 est la catégorie
25:38de ceux qui sont les plus performants
25:40et c'est eux qui ont été adjudicataires
25:42des marchés de l'impression des livrets d'activité.
25:44Et ils ont donné satisfaction
25:46à tous les éditeurs
25:48du point de vue de la qualité, du point de vue des délais
25:50et même, dans une certaine mesure,
25:52du point de vue des coûts de production
25:54de ces documents-là.
25:56Deux livres sont entrés dans les programmes
25:58cette année et je voudrais peut-être
26:00que vous reprécisiez
26:02à l'opinion qui choisit
26:04les livres inscrits au programme
26:06et comment s'opère même cette sélection.
26:08Les livres sont évalués
26:10sur 100 points au total.
26:12Le premier axe d'évaluation
26:14porte sur les aspects idéologiques
26:16des livres.
26:18Le livre a pour vocation de structurer
26:20mentalement, de décomplexer
26:22les Africains
26:24et les Camerounais que nous sommes.
26:26Et s'il y a dans un manuel
26:28des choses qui rabaissent notre identité,
26:30des choses qui nous discriminent négativement,
26:32toutes ces choses-là sont sanctionnées.
26:34Le deuxième axe sur lequel
26:36les manuels scolaires sont évalués,
26:38c'est la scientificité de leur contenu.
26:40Est-ce que
26:42la superficie du Cameroun
26:44c'est 465 km ?
26:46Est-ce que c'est ça ?
26:48Ou est-ce qu'on a écrit dans le livre que cette superficie
26:50est de 800 000 km ?
26:52Ce sont les attitudes de ces savoirs-là
26:54que nous vérifions dans la deuxième étape.
26:56La troisième étape consiste à s'assurer
26:58que les livres sont écrits
27:00et présentés selon l'approche pédagogique
27:02en vigueur, qui est l'APC.
27:04Si le livre n'est pas présenté
27:06selon cette approche, évidemment,
27:08il a moins de points que celui qui est présenté
27:10de façon fine dans cette approche.
27:12Le quatrième et dernier axe sur lequel
27:14on évalue les manuels scolaires, c'est le prix.
27:16Quel est le prix
27:18auquel l'éditeur voudrait vendre son livre
27:20s'il était classé premier ?
27:22Nous avons reçu du ministère des Enseignements secondaires
27:24une liste de trois experts
27:26par discipline enseignée à l'école.
27:28Et c'est deux de ces spécialistes
27:30qui siègent
27:32et qui évaluent des livres de façon anonyme
27:34et qui ne
27:36communiquent pas pendant l'évaluation
27:38pour harmoniser leurs notes.
27:40Une fois qu'ils ont donné leurs notes
27:42sur 100 points, le secrétariat permanent
27:44s'assure simplement
27:46de la vérification et du calcul
27:48de ces notes. Et le livre
27:50arrivé premier est celui qui est retenu
27:52comme matière d'enseignement,
27:54comme ouvrage d'enseignement
27:56pour les deux sous-systèmes
27:58d'enseignement, en anglais et en français,
28:00de la maternelle à la fin
28:02du secondaire. Voilà comment se fait
28:04l'évaluation.
28:06Et la décision
28:08de changer
28:10de livre, c'est
28:12le conseil qui la prend ?
28:14Vous prenez cette décision-là sur quelle base ?
28:16Alors, ce n'est pas le conseil qui la prend
28:18mais c'est le conseil qui la fait appliquer
28:20parce que cette décision-là est contenue
28:22dans les textes qui organisent le conseil.
28:24En 2017, le 23 novembre
28:262017, le décret du premier
28:28ministre organisant le conseil avait fixé
28:30à six ans la durée de vie
28:32des livres et des manuels scolaires dans le programme.
28:34Pour la bonne raison
28:36que les savoirs sont dynamiques,
28:38évolus, et les livres doivent être
28:40mis à jour, actualisés.
28:42Donc, tous les livres du premier cycle
28:44qui sont remplacés pour cette rentrée scolaire
28:46sont en usage depuis
28:482018. De 2018
28:50à 2023, ça fait bien six ans
28:52que ces livres ont été en usage
28:54et lorsqu'on les remplace,
28:56on les remplace en application de cette
28:58décision du premier ministre.
29:00La deuxième raison pour laquelle on a remplacé les livres
29:02du premier cycle cette année, c'est
29:04que le 14 juin 2023,
29:06la ministre
29:08des Enseignements secondaires,
29:10dans le souci d'améliorer
29:12et de bonifier
29:14les curriculaires de formation,
29:16a redéfini les contenus
29:18de ces programmes-là. Et c'est sur la base
29:20de ces nouveaux programmes que les
29:22nouveaux livres devaient être produits.
29:24Donc, deux raisons fondamentales.
29:26Une raison légale
29:28qui est l'application du texte
29:30du premier ministre
29:32et une raison, j'allais dire
29:34pédagogique, la recherche de
29:36l'amélioration contenue qui doit
29:38caractériser tous les systèmes
29:40d'enseignement qui justifient
29:42qu'on ait changé tous les livres du premier cycle.
29:44Maintenant, la loi
29:46du 16 décembre 2021
29:48a ramené à trois ans
29:50minimum le délai d'utilisation
29:52de ces livres et qu'on vient de dire
29:54que la loi dit trois ans minimum.
29:56Cela signifie que la loi a fixé un plancher
29:58et que le plafond envisagé
30:00reste l'horizon de six ans
30:02prescrit par le premier ministre.
30:04Reparlons un peu du prix
30:06des livres, de certains livres. D'abord,
30:08comment se fixent ces prix-là
30:10et pourquoi a-t-on l'impression
30:12que certains livres coûtent cher
30:14au point de donner
30:16le sentiment qu'on n'encourage pas suffisamment
30:18l'école
30:20ou alors les parents
30:22à investir pour l'école
30:24ou qu'on leur en demande trop ?
30:26Alors, quand on dit que les livres coûtent cher,
30:28on peut relativiser ce jugement
30:30en comparant les livres produits
30:32par le système éducatif comme on est
30:34à celui produit par d'autres systèmes éducatifs.
30:36Si vous avez des connaissances
30:38en Côte d'Ivoire, si des parents,
30:40des gens qui nous écoutent ont des connaissances
30:42en Côte d'Ivoire, au Gabon, au Congo,
30:44ils peuvent demander le coût moyen
30:46du livre dans ces pays-là.
30:48Au Cameroun, le coût moyen du livre
30:50à la maternelle est de 1 000 francs.
30:52Il y en a trois. Il n'y a aucun
30:54autre pays à ma connaissance
30:56qui a un livre de la maternelle
30:58qui coûte ce prix-là.
31:00Au secondaire, aucun manuel
31:02du cycle du secondaire au Cameroun
31:04ne coûte 2 000. Le livre qui coûte le plus cher
31:06coûte 1 900 francs.
31:08Dans les pays que je viens
31:10de vous citer, essayez de faire
31:12la comparaison. Vous voyez que les livres
31:14coûtent beaucoup plus cher. Et c'est la même chose
31:16pour l'enseignement secondaire.
31:18Comment en sommes-nous arrivés là ?
31:20Nous sommes arrivés à cet
31:22arrangement avec les éditeurs
31:24en leur disant
31:26les livres ont une structure de prix.
31:28Vous n'allez pas fixer
31:30les prix de vos livres
31:32selon votre humeur.
31:34La structure du prix repose
31:36premièrement sur le coût
31:38que vous payez à celui qui va imprimer le livre.
31:40Il est d'à peu près 25 %.
31:42Maintenant, vous devez payer
31:44à l'auteur qui a écrit le livre
31:46avec qui vous êtes sous contrat
31:48en moyenne 10 %.
31:50Vous investissez à peu près
31:5220 à 25 %
31:54pour entretenir
31:56votre entreprise, avoir tout le nécessaire,
31:58les machines et tout ce qu'il vous faut
32:00pour produire le livre.
32:02À côté de cela, vous avez
32:04un gain que vous faites
32:06et des parts
32:08que vous concédez au distributeur.
32:10Vous concédez au distributeur 25 %.
32:12Donc, si le livre coûte
32:141 000 francs, 25 % à l'impression,
32:1625 % au distributeur,
32:18on est à 500 francs.
32:20Il reste donc 500 francs à partager entre
32:22l'auteur qui a 10 %, c'est-à-dire 100 francs.
32:24Il reste 150 francs.
32:26Et c'est de cette
32:28lignée-là que le prix du livre est calculé.
32:30Si vous voulez avoir
32:32le prix d'un livre, il faut
32:34que vous ayez ce que le livre coûte
32:36à l'impression. En fonction de son volume,
32:38il va coûter un montant
32:40élevé ou
32:42abordable. Donc, si vous avez un livre
32:44de 200 pages, vous ne pouvez pas,
32:46quelle que soit la manière
32:48dont vous l'avez imprimé, qu'il soit en une couleur
32:50ou en quatre couleurs, si vous avez un livre
32:52de 200 pages, vous ne pouvez pas prétendre
32:54le vendre à 7 500 ou à
32:5610 000 francs, si vous l'avez imprimé
32:58à 500 francs. Donc, on
33:00prend le coût de l'impression, on le multiplie par
33:024 ou 5 et on a la moyenne du prix du livre.
33:04Nous avons donc là
33:06des éléments sur l'économie
33:08du livre, pourrait-on dire,
33:10qui nous conduisent donc directement
33:12à parler d'économie tout court. Et à ce propos,
33:14cette semaine à Douala,
33:16le groupement des entreprises
33:18du Cameroun a lancé ce qu'il
33:20appelle
33:22la rentrée économique
33:24avec donc
33:26les points de satisfaction
33:28mais aussi les attentes sur
33:30l'environnement des affaires.
33:32Les échanges étaient évidemment
33:34conduits par le président du GECAM
33:36Célestin Tawamba.
33:38Voici les précisions
33:40avec Augustin Guizana.
33:42La situation économique
33:44du Cameroun est peu réluisante à mi-parcours
33:46de l'année 2024. Le groupement
33:48des entreprises du Cameroun note que
33:50le déficit de la balance commerciale s'est aggravé
33:52et a franchi la barre
33:54de 2 000 milliards de francs CFA en 2022,
33:56soit près de 25%
33:58du budget de l'État. L'environnement
34:00des affaires a pris un sérieux coup.
34:02Le président du GECAM Célestin Tawamba
34:04pointe du doigt le système fiscal,
34:06la parafiscalité, la politique
34:08d'incitation aux investissements.
34:10Le défi majeur
34:12de l'administration
34:14fiscale
34:16et du patronat
34:18du patronat
34:20est la réduction
34:22du secteur informel
34:24afin d'augmenter
34:26les recettes fiscales
34:28et baisser
34:30la pression fiscale
34:32sur les entreprises. Le patronat
34:34camerounais relève d'autres facteurs
34:36qui ont conduit à cette situation.
34:38Avec l'injection
34:40des premiers
34:4260 mégawatts
34:44produits par le barrage
34:46le 10 mai
34:48dernier,
34:50la capacité
34:52installée de l'énergie
34:54électrique dans notre pays se situe
34:56autour de 1 700 mégawatts,
34:58dont près de
35:0070% issus
35:02du mix énergétique
35:04hydroélectrique
35:06plus solaire.
35:08Nous sommes
35:10bien loin des 3 000
35:12mégawatts produits par
35:14les différents documents
35:16de politique publique. La bonne nouvelle
35:18c'est le taux d'inflation
35:20qui a baissé. Il se situe aujourd'hui
35:22à 5,7%. L'énergie
35:24et le numérique sont des vecteurs
35:26importants du développement des entreprises.
35:28Bien que conscients de l'intérêt
35:30vital de la transformation
35:32numérique
35:34de leurs activités,
35:36les entreprises éprouvent
35:38de sérieuses difficultés
35:40dans ce
35:42processus
35:44en raison de l'insuffisance
35:46des offres des opérateurs
35:48de communication
35:50électronique. Cela se traduit
35:52par une mauvaise
35:54qualité d'accès internet
35:56fixe et mobile
35:58dans la plupart des immeubles
36:00en zone urbaine.
36:02De manière générale, le groupement
36:04des entreprises du Cameroun est dans l'attente
36:06des mesures urgentes.
36:08Sortons
36:10de ces questions économiques
36:12pour parler
36:14du livre comme métier.
36:16C'est un métier que de faire un livre
36:18comme de faire une pendule.
36:20C'est Labouyer qui le disait
36:22pour dénoncer un peu
36:24l'imposture de certains auteurs.
36:26Est-ce qu'on ne peut pas en dire autant
36:28des éditeurs camerounais
36:30qui font pour beaucoup du bricolage ?
36:32J'ai évoqué
36:34tout à l'heure dans cet échange
36:40qu'on est
36:42de plus de
36:44150 éditeurs
36:46à 50 éditeurs en ce moment.
36:48Je pense que ceux qui sont
36:50passés sous la trappe
36:52savent désormais
36:54ce qu'il faut faire comme effort
36:56pour être un éditeur. Vous ne pouvez
36:58pas avoir une maison d'édition
37:00sans que vous ayez
37:02dans vos effectifs des personnes formées
37:04de façon sérieuse.
37:06L'Ecole supérieure
37:08des sciences techniques de l'information
37:10et de la communication produit
37:12sur le marché camerounais
37:14de nombreux diplômés en édition
37:16et on est heureux de constater
37:18que de plus en plus, les éditeurs
37:20pour être compétitifs
37:22sentent le besoin de les intégrer à leurs équipes.
37:24Donc, il faut
37:26être professionnel et de toutes
37:28les façons, ceux qui ne le sont pas
37:30n'ont aucune place dans
37:32les processus d'agrément des manuels scolaires
37:34qui représentent l'essentiel
37:36du marché du livre.
37:38La loi du 16 décembre 2021
37:40prescrit
37:42la professionnalisation
37:44de tous les acteurs de la chaîne du livre
37:46des auteurs aux libraires
37:48et j'ai eu le bonheur
37:50d'effectuer une mission en France
37:52il y a quelques semaines
37:54à l'effet d'aller rencontrer
37:56les meilleurs spécialistes de l'édition
37:58qui sont établis depuis
38:00de longues années, certains parfois depuis
38:02plus de 50 ans dans le métier
38:04et qui ont accepté de nous accompagner
38:06dans la structuration de nos besoins
38:08et dans la formation
38:10de tous ces acteurs
38:12de la chaîne de l'édition au Cameroun.
38:14Il est également heureux de constater que
38:16les universités de plus en plus
38:18s'intéressent à la formation
38:20dans le secteur des métiers du livre
38:22et de l'édition. Je crois que l'université
38:24de Berthois et l'université
38:26d'Ebolova ont ouvert des filières
38:28de formation en édition
38:30et métier de l'écrit
38:32et le département de français de l'université
38:34de Londres, un auquel j'appartiens,
38:36offre également à compter
38:38de cette année académique
38:40des formations dans les métiers du livre
38:42et de l'édition.
38:44Professeur Marcelin Vondeytoit, certains chefs
38:46d'établissement n'hésitent pas
38:48à contre-courant des instructions gouvernementales
38:50ils n'hésitent donc pas
38:52d'ajouter à la liste officielle
38:54des manuels propres à leurs
38:56établissements dont
38:58le paiement est par ailleurs exigé
39:00aux parents qui doivent
39:02sanctionner de tels écarts qui relèvent
39:04de l'insubordination
39:06et même de l'escroquerie.
39:08La première chose qu'il faut relever c'est
39:10que la loi du 16 décembre 2021
39:12interdit de façon formelle
39:14la vente des livres
39:16dans les établissements scolaires
39:18elle interdit tout autant formellement
39:20le remplacement
39:22des livres agréés par des livres
39:24non agréés. L'argument de certains
39:26chefs d'établissement a souvent été
39:28la recherche de l'efficacité
39:30dans la formation de leurs enfants
39:32mais évidemment en le leur concédant
39:34nous avons pris il y a deux ans
39:36plusieurs des livres qui sont ainsi
39:38de façon clandestine
39:40imposés aux parents
39:42nous avons pris et évalué plusieurs de ces livres là
39:44ils étaient totalement impropres
39:46à la consommation et ils ne pouvaient pas
39:48l'aider parce que leurs éditeurs
39:50dont la plupart sont connus
39:52sont des amateurs
39:54qui n'arrivent pas à reproduire un texte
39:56identique et les textes qui ne sont
39:58pas dûment édités
40:00c'est à dire que plusieurs personnes n'ont pas
40:02lu et relu pour qu'ils soient corrigés
40:04et propres à la consommation parce que
40:06dépouillés de toutes les fautes et de toutes les
40:08incorrections qu'ils peuvent contenir
40:10ces oeuvres là ne peuvent pas
40:12être enseignées dans les écoles
40:14et il est vraiment paradoxal
40:16mais s'ils le sont
40:18s'ils le sont il faut le regretter
40:20et il faut imaginer
40:22que les choses vont changer
40:24parce que désormais puisque c'est inscrit
40:26dans la loi je peux me tromper
40:28mais je pense qu'un procureur de la république
40:30peut se saisir de cette affaire
40:32et poursuivre ces gens là
40:34est-ce qu'il ne faut pas donner
40:36ces prérogatives là au conseil
40:38donc des prérogatives d'inspection
40:40et de sanction de ces
40:42établissements qui se donnent des libertés
40:44sur la formation des élèves
40:46c'est le pouvoir égalien
40:48des ministères en charge de l'éducation
40:50ce que le conseil peut faire à son niveau
40:52c'est de sanctionner ces interlocuteurs
40:54directs que sont les éditeurs
40:56et précisément tous ces éditeurs clandestins
40:58sont pour la plupart des gens
41:00qui ont proposé des livres qui n'ont pas
41:02poursuivi au niveau du conseil parce qu'ils étaient
41:04d'une qualité insuffisante
41:06donc ce qu'ils font
41:08c'est qu'ils opèrent dans la clandestinité
41:10et il ne leur viendra jamais
41:12l'idée de proposer des livres au conseil
41:14parce qu'ils sont blacklistés au conseil
41:16Professeur Marcelin
41:18Vaudet, toi certains
41:20associent l'échec scolaire
41:22au problème
41:24des manuels scolaires
41:26est-ce que c'est un lien
41:28qu'on peut établir pertinemment ?
41:30Aucune piste
41:32n'est à exclure quand on
41:34recherche la cause profonde de l'échec
41:36en milieu scolaire
41:38et si on faisait l'hypothèse que les manuels
41:40peuvent être associés
41:42à cet échec
41:44cela supposerait que
41:46en comparant le manuel au médicament
41:48le manuel est le médicament
41:50qui n'a pas été efficace
41:52et si le médicament n'a pas été efficace
41:54c'est peut-être qu'il n'est pas approprié
41:56peut-être qu'il est périmé
41:58ou alors peut-être qu'il n'a pas été
42:00consommé par le patient
42:02l'hypothèse que je fais
42:04c'est que associer l'échec
42:06de nos enfants au manuel scolaire
42:08c'est faire un aveu
42:10que les enfants vont de plus en plus à l'école
42:12sans les manuels scolaires
42:14et c'est ce qui peut justifier l'échec
42:16le manuel devrait fonctionner comme un médicament
42:18et si vous ne l'avez pas
42:20vous ne pouvez pas guérir
42:22de votre ignorance
42:24ce qu'on observe au cycle du primaire
42:26c'est que le Cameroun
42:28est en train de boucler un deuxième projet
42:30de mise à disposition
42:32des manuels du cycle du primaire
42:34aux enfants après un constat
42:36fait par la Banque Mondiale il y a une vingtaine d'années
42:38d'un très faible
42:40taux de possession des manuels
42:42la Banque avait constaté il y a 15 ou 20 ans
42:44que le taux de possession des manuels
42:46au cycle du primaire était de 1 manuel
42:48pour 12 élèves
42:50il y a donc eu un premier programme
42:52qui s'appelle le PAEKE
42:54qui a consisté à mettre à disposition gratuitement
42:56les manuels dans les écoles
42:58et ce programme a été remplacé par le programme PAREC
43:00qui lui aussi
43:02vise un taux de possession optimal
43:04de 1 manuel par élève
43:06pour que les performances
43:08des enfants s'améliorent
43:10ce projet n'existe pas pour le secondaire
43:12et si les enfants échouent au BPC
43:14au probatoire, au bac
43:16je crains que les habitudes qu'ils ont prises
43:18au primaire d'aller à l'école
43:20sans les manuels se soient
43:22prolongées au secondaire et qu'ils se retrouvent
43:24au secondaire en train d'étudier sans les manuels
43:26et avoir
43:28l'intention de passer
43:30alors que non seulement ils n'ont pas les manuels
43:32ils ne disposent pas des manuels
43:34mais en plus ils ne se sont
43:36pas approprié le contenu des manuels
43:38qui est ce sur quoi ils sont
43:40évalués pendant les examens
43:42voilà le lien que je peux faire entre le manuel scolaire
43:44et l'échec
43:46que ce soit le fait du manuel scolaire ou non
43:48les faits sont là
43:52la discipline
43:54est en déclin
43:56à l'école, les résultats sont
43:58également mauvais
44:00comment restaurer la performance
44:02et l'assainissement
44:04civique, moral et éthique
44:06à l'école
44:08il ne faut pas laisser passer
44:10le moindre détail dans les processus
44:12de discipline, c'est la tolérance
44:14des choses que ceux qui
44:16s'en rendent coupables considèrent comme mineurs
44:18qui fait tâche d'huile
44:20et produit à la fin
44:22du processus une discipline
44:24une indiscipline généralisée
44:26je pense qu'il faut tout sanctionner
44:28avec la même énergie, par exemple
44:30le retard
44:32il faut sanctionner avec la même énergie
44:34les absences
44:36il faut sanctionner
44:38avec la même énergie
44:40le moindre désordre dans les salles de classe
44:42donc c'est un ensemble
44:44d'acteurs de veille qu'il faut
44:46mobiliser, chacun
44:48dans la responsabilité qui est la sienne
44:50dans le processus de formation de la jeunesse
44:52parce que ce n'est pas une seule main
44:54qui pétrit la patte
44:56de l'âme de nos enfants
44:58mais la somme de ces mains là, aucune d'elles ne doit
45:00être défaillante pour qu'on arrive
45:02au résultat qu'on escompte
45:04certains prétendent également qu'il n'y a
45:06plus suffisamment de bons livres
45:08à l'école, c'est à dire des livres
45:10bien écrits par des auteurs
45:12à la notoriété établie
45:14ou du moins à la plume exercée
45:16pour vous qui êtes à la fois
45:18secrétaire permanent
45:20du conseil national d'agrément
45:22des manuels scolaires et des matériels
45:24didactiques, mais également
45:26critique littéraire
45:28comment
45:30est-ce que vous vous réagissez
45:32à cette question là, qu'est-ce que
45:34vous en dites ?
45:36Alors, ce que j'en dis et ce que nous en disons
45:38au conseil est consigné dans les listes
45:40produites cette année, c'est à dire que
45:42pour la littérature enseignée de la 6ème
45:44en terminale, dans les deux sous-systèmes
45:46nous sommes retournés au classique
45:48je vous ai parlé tout à l'heure
45:50du Vieux Nègre et de la médaille qui est au programme
45:52de classe de terminale, je pourrais
45:54également vous parler de Ville Cruelle
45:56qui est revenue dans les programmes
45:58je vous parlais également de La Ronde
46:00des Joux, un recueil de poèmes de Bernard
46:02Dadier, dont tout le monde connaît
46:04l'immensité du talent et la qualité de la plume
46:06nous sommes donc revenus
46:08au classique pour
46:10donner aux élèves
46:12deux types de
46:14formations, premier type de
46:16formation, formation esthétique
46:18par la qualité relevée de l'écriture
46:20de ses auteurs, et deuxième type
46:22de formation, formation
46:24thématique parce que toutes ses oeuvres
46:26ou la plupart de ses oeuvres reviennent
46:28sur la question coloniale
46:30et vous savez que
46:32le solde de tout compte
46:34avec la question coloniale n'a pas été
46:36fait, et il est important
46:38que ce bilan
46:40se transmette de génération en génération
46:42pour qu'à aucun moment on ne se retrouve
46:44en situation d'amnésie
46:46où on a des enfants qui ne savent pas d'où ils
46:48viennent et quels sont les conflits
46:50et les combats auxquels ils doivent être
46:52engagés. Vous savez d'ailleurs
46:54de quoi vous parlez et votre modestie
46:56va peut-être en souffrir puisque
46:58vous venez de rééditer
47:00ce livre publié sous
47:02votre direction,
47:04littérature camerounaise depuis
47:06l'époque coloniale, figure
47:08esthétique et
47:10thématique. C'est un livre
47:12qui vient d'être réédité.
47:14Le livre unique par matière
47:16c'est une politique qui a été
47:18accueillie avec, on va dire,
47:20une chaleur froide, si j'ose
47:22cette figure
47:24par beaucoup d'acteurs,
47:26à l'exception peut-être des parents et des élèves.
47:28Est-ce que finalement
47:30les autres ont aujourd'hui compris
47:32le bien fondé de cette mesure ?
47:34Alors,
47:36je ne sais pas ce qu'il faut pour que les gens comprennent
47:38le bien fondé. C'est peut-être que chacun
47:40à sa porte et selon ses préoccupations
47:42voit dans le livre unique
47:44ce qui correspond à ses besoins.
47:46Les parents,
47:48de mon point de vue et de la vie
47:50de ceux avec qui j'ai le privilège d'échanger
47:52sont satisfaits de la politique du livre unique
47:54parce que la valse des titres
47:56et des prix s'est interrompue
47:58et désormais on a des livres
48:00et on en a un seul
48:02que tout le monde devrait pouvoir avoir
48:04ou qu'il se trouve sur le territoire national.
48:06C'était une obligation
48:08d'équité et de justice
48:10de l'État vis-à-vis des citoyens
48:12comme on est que d'avoir le même
48:14livre enseigné partout pour ne défavoriser
48:16personne, pour n'avantager personne.
48:18Les parents payent moins
48:20parce qu'il y a moins de livres
48:22à la maternelle à titre de rappel.
48:24Il y avait près de onze livres
48:26on en est à trois.
48:28Dans le primaire, nous avons une douzaine
48:30de livres par classe et
48:32le prix de ces livres étant maîtrisé
48:34le prix du livre
48:36dont nous avons parlé tout à l'heure
48:38qui est bas au Cameroun
48:40l'est aussi parce que lorsqu'un éditeur
48:42a un livre et que
48:44ce livre est le seul à être
48:46utilisé sur l'ensemble du territoire
48:48lorsqu'il commande l'impression
48:50de ce livre en 100 000 exemplaires
48:52ou 200 000 exemplaires
48:54le coût de l'impression de 100 000
48:56exemplaires est
48:58quatre à cinq fois moins élevé que
49:00s'il avait imprimé 10 000 exemplaires et s'il était
49:02en concurrence avec d'autres personnes
49:04qui imprimeraient d'autres livres pour occuper
49:06le même marché. Lorsque nous avions
49:08plusieurs livres au choix
49:10et que l'examen portait sur un des livres
49:12qui étaient disponibles
49:14certains élèves avaient
49:16étudié un autre
49:18que le livre sur lequel
49:20portait les preuves de l'examen
49:22donc c'est pour toutes ces
49:24bonnes raisons. Pour les
49:26libraires, pour les distributeurs
49:28pour tous ces acteurs là c'est
49:30une bonne chose parce qu'un éditeur
49:32un distributeur qui portait
49:34trois livres
49:36dont il n'était pas sûr de les
49:38vendre tous, désormais porte un
49:40seul livre et il est sûr de le vendre
49:42un libraire qui mettait en vitrine
49:44trois livres ou quatre livres pour
49:46une seule matière désormais met
49:48un seul livre et c'est ce livre
49:50là qui se vend. Désormais
49:52un parent peut aller à la librairie
49:54en n'ayant que la classe de son
49:56enfant plutôt que les longues listes
49:58fournies par les établissements
50:00parce que le livre est unique
50:02et il est unique sur l'ensemble du territoire
50:04national. Sous
50:06une de vos casquettes et probablement
50:08la plus
50:10reconnue, vous êtes chercheur
50:12est-ce que vous vous êtes
50:14déjà imaginé
50:16chercheur d'or également ?
50:20Je prends
50:22l'or dont vous parlez de façon
50:24métaphorique. Nous cherchons tous
50:26de l'or mais nous cherchons
50:28chacun un or qui a
50:30une valeur
50:32différente ou qui a
50:34une importance particulière selon
50:36ses propres besoins. Je suis
50:38effectivement chercheur d'or
50:40mais je suis chercheur d'un or
50:42immatériel.
50:44On va parler d'or matériel
50:46mais également de fer dans l'élément
50:48qui va suivre. Le ministre
50:50des mines à intérim, le professeur
50:52Foucalistos Dientri était cette
50:54semaine à Ebolova
50:56pour engager, pour parler
50:58avec un certain nombre de
51:00sociétés qui
51:02envisagent donc
51:04l'exploitation et du fer
51:06et de l'or au Cameroun.
51:08Voici les échos
51:10avec Philippe Roger et Sama.
51:36...
51:38...
51:40...
51:42...
51:44...
51:46...
51:48...
51:50...
51:52...
51:54...
51:56...
51:58...
52:00...
52:02...
52:04...
52:06...
52:08...
52:10...
52:12...
52:14...
52:16...
52:18...
52:20...
52:22...
52:24...
52:26...
52:28...
52:30...
52:32...
52:34...
52:36...
52:38...
52:40...
52:42...
52:44...
52:46...
52:48...
52:50...
52:52...
52:54...
52:56...
52:58...
53:00...
53:02...
53:04...
53:06...
53:08...
53:10...
53:12...
53:14...
53:16...
53:18...
53:20...
53:22...
53:24...
53:26...
53:28...
53:30...
53:32...
53:34...
53:36...
53:38...
53:40...
53:42...
53:44...
53:46...
53:48...
53:50...
53:52...
53:54...
53:56...
53:58...
54:00...
54:02...
54:04...
54:06...
54:08...
54:10...
54:12...
54:14...
54:16...
54:18...
54:20...
54:22...
54:24et à le dénoncer, leurs collègues qui sont aussi vos collègues, évidemment.
54:28Pourquoi cette hibernation de la pensée et de la recherche ?
54:33Est-ce parce que beaucoup d'universitaires recherchent désormais, pour la plupart,
54:38les postes et, disons, la jouissance des biens de ce monde ?
54:43J'avais une impression contraire.
54:45J'avais plutôt une impression qu'il y a une inflation de publications.
54:49Pour moi, la question pourrait être celle de la qualité de ces publications.
54:53Pour anecdote pour anecdote, il y a un jeune étudiant que nous avons formé
54:58qui était candidat à un recrutement à l'université
55:01et qui a produit un dossier contenant tous les ouvrages qu'il avait publiés
55:05et ça faisait un volume de plus de 2000 pages.
55:09Donc, la chose la plus simple aujourd'hui, c'est de publier.
55:12Mais le problème, c'est chez qui publie-t-on ?
55:16Quelle est la rigueur de l'éditeur à qui on confie ses textes ?
55:19Je pense que ce qui a lieu de questionner aujourd'hui,
55:22c'est la qualité du contenu de tout ce qui se publie.
55:25Parce que des gens publient, ils font de l'auto-édition.
55:28Des gens envoient leurs textes à l'étranger à des éditeurs
55:31qui n'ont pas le temps de les lire et qui les publient en l'état.
55:34Donc, la grande question que moi je me pose,
55:37c'est celle de la qualité de tout ce qui paraît sous la plume de très nombreux universitaires.
55:44Il se dit que lorsqu'un universitaire accède au grade magistral,
55:50notamment de professeurs titulaires comme vous, qui est le dernier,
55:54il écoute de plus en plus le journal, au poste national de la CRTV,
56:00car tout est possible.
56:03Lorsque vous, professeur Mbunda-Etoile, vous écoutez la radio et le journal,
56:08c'est pour attendre quoi ?
56:11C'est en espérant quoi, précisément ?
56:14Lorsque j'écoute la radio, la télé,
56:18c'est pour attendre des informations sur la vie de la nation.
56:23Parce que, dans la position qui est la mienne,
56:26j'ai le sentiment d'un accomplissement au-delà de mes espérances.
56:31Et ma culture, mon éducation m'imposent la gratitude et la reconnaissance
56:38pour tout ce qui est rendu possible par Kouki El Omiyé,
56:42dont je suis pleinement satisfait en l'état.
56:45Vous n'attendez pas avec impatience la lecture des décrets ?
56:48Je n'attends rien d'autre que la grâce que le Seigneur peut me faire
56:54à la suite de celle qu'il m'a déjà faite.
56:57Achevons par une question, disons politique,
57:01mais qui a un soubassement communautaire.
57:04Vous êtes d'Umbam et, je termine par là,
57:07on a vu circuler ces derniers jours des sorties épistolaires
57:11sous forme de mémorandum et qui revendiquent, entre autres,
57:15des postes pour les ressortissants du Grand Mbam.
57:18Est-ce que vous aussi, vous êtes solidaires de cette démarche-là ?
57:23Si oui, quel poste, vous, vous demandez ?
57:26Je vous l'ai dit tout à l'heure et je suis heureux que vous me permettez d'insister.
57:31Dans ma vie, tout est grâce.
57:34Je ne voudrais pas dire plus que cela.
57:36Tout est grâce dans ma vie et ceux qui me côtoient le savent.
57:41Je prends avec gratitude et reconnaissance
57:43tout ce que le Seigneur rend possible dans ma vie.
57:46Comme tout est grâce, je veux conclure en disant que nous avons eu la grâce
57:51de vous avoir aujourd'hui comme invité, professeur Marcelin Wounda-Etoine.
57:56Je rappelle que vous êtes secrétaire permanent du Conseil national d'agrément
57:59des manuels scolaires et des matériels didactiques.
58:02Merci d'avoir accepté notre invitation
58:06et on peut déjà le dire, à quelques jours de la rentrée universitaire,
58:10bonne rentrée académique.
58:12Merci infiniment, monsieur Ntuise.
58:14Mesdames et messieurs, tout passe et nous passons tous,
58:17mais le pays restera.
58:19Prenons donc grand soin de notre chère patrie,
58:22notre terre chérie, le Cameroun.
58:24Bonsoir.