• il y a 3 mois
Lors de son allocution au journal de 20 heures sur France 2, le Premier ministre Michel Barnier, qui vient tout juste de former son gouvernement, a affirmé qu’il n’était pas fermé à l’idée d’augmenter les impôts pour les personnes les plus aisées. « Nous avons toujours dit que nous ne souhaitions pas d’augmentation des impôts. Ce n’est pas un dogme. La politique que nous suivons depuis sept ans, c’est de baisser les impôts. Nous avons rendu 50 milliards de pouvoir d’achat aux Français, aux entreprises, aux ménages. C’est aussi par cette politique qu’on a réussi à réduire le chômage et à redynamiser la politique industrielle française », commente Sylvain Maillard, député Ensemble pour la République de Paris, invité des 4 Vérités, ce lundi 23 septembre 2024, sur France 2. « Nous sommes dans une coalition. Et dans la coalition il y a discussion entre les partenaires », précise-t-il. Quelles sont les marges de négociations ? Michel Barnier réfléchit notamment à un gel des tranches du barème pour l'année prochaine. « Il faut absolument faire en sorte de moins dépenser, d’économiser », maintient l’élu, tout en assurant : « nous souhaitons que Michel Barnier réussisse ». Néanmoins, le nouveau locataire de Matignon reste encore flou sur un potentiel rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune. « Nous ne voulons pas d’augmentation d’impôts. On peut réfléchir à des rentes, notamment chez les énergéticiens. (…) Mais pour les particuliers, on est déjà champions du monde. On a déjà le taux de prélèvement le plus important. (…) Il faut réformer et faire en sorte de mieux dépenser ». 






Une hausse d’impôts pour les plus riches






Dans son allocution, Michel Barnier a également ouvert la porte à une rediscussion des négociations sur la réforme des retraites. « Des réformes des retraites, il y en aura toujours. Il y en a eu avant, il y en aura après. C’est le principe d’un système par répartition. La dernière réforme que nous avons faite est impopulaire, nous l’avons vécu. Mais il faut faire en sorte de pouvoir payer les pensions à l’avenir, et pour cela, il faut que nous travaillions tous, collectivement, un peu plus », explique Sylvain Maillard. Il se dit ouvert à « tendre vers l’amélioration de la qualité du travail et du quotidien ». 






Avec l’arrivée au gouvernement de personnalités conservatrices, à l’instar de Bruno Retailleau, l’ex Premier ministre Gabriel Attal, chef de file du parti Renaissance a réclamé des garanties sur les droits sociaux comme « la PMA, le droit à l'IVG, les droits LGBT ». Sur ces questions, le Premier ministre s’est voulu rassurant. « Cette prise de parole était importante car nous avions des inquiétudes concernant certaines nominations. Le juge de paix sera au moment du discours de la politique générale », souligne Sylvain Maillard. Il l’affirme : la suppression de l’aide médicale d’Etat sera une ligne rouge à ne pas dépasser. « Il est essentiel que l’on puisse soigner ceux qui sont sur notre territoire. C’est une question d’humanité et de santé publique ». 



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Transcription
00:00Et on a évidemment envie de vous entendre sur cette question des impôts. Sylvain Maillard, bonjour.
00:06Bonjour Julien Arnaud.
00:07Alors donc vous avez entendu le Premier ministre hier, il a dit qu'il n'écartait pas, Axel de Tarle a bien expliqué, les hausses d'impôts pour les plus riches.
00:13D'abord sur le principe, vous êtes d'accord avec lui ou pas ?
00:15Non, nous avons toujours dit que nous ne souhaitons pas d'augmentation des impôts.
00:19Ce n'est pas un dogme, ce n'est pas un totem, c'est juste la politique que nous avons suivie pendant 7 ans, c'est de baisser les impôts.
00:25On a rendu 50 milliards de pouvoir d'achat aux Français, aux entreprises, aux ménages.
00:31Et nous pensons que c'est par cette politique que nous avons réussi à baisser le chômage massivement.
00:36On a créé 2,5 millions d'emplois.
00:38On a redynamisé la politique industrielle française et qu'il ne faut pas casser cette spirale.
00:43Après, évidemment, il faut faire des économies.
00:46Il faut regarder à la marge ce que l'on peut changer, les rentes sur les énergéticiens par exemple.
00:50Mais nous avons toujours dit à Renaissance, nous ne voulons pas augmenter les impôts.
00:53Cela veut dire que vous voteriez contre un budget qui comprendrait des hausses d'impôts, y compris sous la forme de ce que nous a expliqué Axel il y a quelques instants ?
00:59Cela veut juste dire que nous sommes dans une coalition. Dans une coalition, il y a discussion entre les partenaires.
01:03Michel Barnier connaît parfaitement notre position sur laquelle discutons.
01:09Mais nous, notre position a toujours été de ne pas augmenter les impôts.
01:13Et les marges de négociation, c'est quoi ? Sur cette histoire du gel des barèmes par exemple.
01:16Est-ce que là-dessus, vous êtes prêt à lâcher ou vous dites non, c'est un no-go, il y a une ligne rouge ?
01:19Il y aura plusieurs discussions que nous devons avoir.
01:22Moi, je dis toujours qu'il faut absolument faire en sorte de moins dépenser et d'économiser.
01:27On a sur la dépense publique et sur l'argent public des marges de manœuvre.
01:31On a fait beaucoup de propositions ces derniers mois.
01:33On a sur des niches fiscales, des crédits impôts recherche, sur l'apprentissage aussi, sur les plus hautes tranches.
01:40Il y a sûrement des moyens de trouver des économies et de faire en sorte que tout l'argent public dépensé soit un argent bien investi.
01:47Donc là, travaillons dessus.
01:49Ce qu'il y a de pire, et ce que je crois que détestent les Français, c'est d'augmenter les impôts et qu'au fond, ça ne change pas leur vie au quotidien.
01:55Mais justement, c'est très important ce que vous nous dites.
01:57Vous nous expliquez au lendemain de cette déclaration que les députés macronistes, Ensemble pour la République,
02:01ne donnent pas un quitus au gouvernement. Ils sont plutôt opposés à ces hausses d'impôts.
02:07On est dans une alliance. Nous souhaitons que Michel Barnier réussisse.
02:11Nos ministres ont intégré, vous avez pu montrer.
02:14De votre point de vue, il peut réussir sans augmenter les impôts du tout ?
02:17Ce qui est important, c'est qu'il faut présenter aux Français les économies aussi qu'on va faire.
02:24Moi, je connais parfaitement le dicton qui fait qu'on augmente les impôts et puis au fond, on ne fait pas les réformes structurelles dont on a besoin.
02:32C'est le chemin qu'on est en train de prendre ?
02:33Je pense qu'il faudra, dans la déclaration de politique générale, Michel Barnier va y travailler, on va travailler avec lui dessus,
02:39doit annoncer en même temps le fait d'optimiser nos dépenses, de faire en sorte que l'argent dépensé,
02:45qui n'est pas toujours bien dépensé, arrête d'être dépensé avant de penser à l'augmentation des impôts.
02:50Il n'a pas répondu hier sur leur établissement possible de l'impôt de solidarité sur la fortune.
02:55Est-ce que là-dessus aussi, vous ne dites pour nous pas question ?
02:57Nous ne voulons pas d'augmentation d'impôts.
03:00Quel qu'elle soit ?
03:01Il peut y avoir des rentes. D'ailleurs, nous avons fait des propositions des rentes sur les énergéticiens,
03:05regardé sur tel ou tel secteur parce que c'est un peu particulier et qu'il faut absolument dessus.
03:11Il est logique de peut-être taxer parce qu'il y a eu aussi des profits excessifs.
03:15Mais pour les entreprises, pas les particuliers ?
03:17Pour les particuliers, nous sommes. On est déjà les champions du monde.
03:20On a déjà le taux de prélèvement le plus important.
03:23Est-ce que les Français viennent nous dire, est-ce que pour la sélection, on a des services, pour nous, des services publics qui sont extraordinaires ?
03:32Ce n'est pas ça qu'on a entendu. On a entendu qu'on n'en a pas assez pour notre argent.
03:35Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut réformer et faire en sorte de mieux dépenser.
03:39Vous savez, dans chaque entreprise, on dit toujours, on a un nouveau projet, il faut faire mieux avec moins.
03:46Je crois aussi à l'État, quand on a des nouveaux projets, il faut faire aussi avec l'argent qu'on a.
03:50Elle a dû vous décevoir, cette intervention du Premier ministre, sur le fond, dans ce qu'il a dit ?
03:53Parce que ce n'est pas du tout dans le sens de ce que vous nous dites en ce moment.
03:55On est très heureux, nous, que Michel Barnier ait été nommé.
03:59On est dans une coalition avec lui.
04:02Et c'est évidemment compliqué parce que c'est des partenaires qui n'ont pas forcément l'habitude de travailler ensemble.
04:08Chacun doit se faire respecter. Il connaît nos positions.
04:11Il vous respecte précisément ?
04:12Oui, il y a toujours des échanges et on apprend aussi à travailler les uns avec les autres.
04:16Mais nous le disons, nous avons des points qui sont essentiels pour nous.
04:20Et effectivement, nous ne voulons pas d'augmentation d'impôts.
04:22Il a aussi annoncé la réouverture, si on a bien compris, des négociations sur la réforme des retraites pour l'améliorer, dit-il.
04:28Mais on ne sait pas exactement dans quel sens. Est-ce que ça n'est pas rouvrir la boîte de porte dehors ?
04:31Les réformes de retraite, il y en aura toujours. On en a eu avant, il y en aura après.
04:35Notre système de répartition fait qu'il faudra toujours des réformes des retraites.
04:39Ce qui est compliqué avec la dernière réforme qu'on a faite qui était impopulaire.
04:43On le savait très bien, on l'a vécu, l'impopularité.
04:45C'est qu'il faut absolument faire en sorte de pouvoir payer les pensions à l'avenir.
04:49Et pour ça, il faut que nous travaillons tous collectivement un peu plus, ceux qui le peuvent.
04:53Moi, j'entends ce que propose Michel Barnier. Il a raison.
04:55On peut toujours améliorer une réforme des retraites.
04:57Il n'a pas dit comment, c'est son problème.
04:58La seule vraie difficulté, c'est que nous, les syndicats, dans toutes les négociations qu'on a pu avoir,
05:03je l'ai eu aussi dans les négociations, je m'occupais pour mon groupe des négociations sur les retraites,
05:09c'est que les syndicats ont décidé de ne plus négocier, de ne plus discuter avec nous,
05:12du moment que nous gardions l'âge de 64 ans.
05:14Si les syndicats souhaitent revenir autour de la table, oui, la pénibilité, c'est un axe d'amélioration.
05:19Il y a plein de choses sur lesquelles on doit pouvoir discuter.
05:22J'espère que les syndicats voudront revenir à la table de négociation.
05:25C'est à priori discuter pour distribuer plus d'argent, pas pour faire des économies.
05:29Est-ce que ce n'est pas contre-intuitif par rapport au début de votre intervention ?
05:31Pas forcément. C'est aussi d'aménager les carrières longues,
05:35de faire en sorte que ceux qui ont des métiers pénibles puissent être mieux formés.
05:38On a l'impression que ça fait des décennies qu'on dit la même chose.
05:41Ça ne va pas être réglé comme ça en trois semaines.
05:43En trois semaines, c'est certain. Julien Arnaud, vous avez raison.
05:46Mais de tendre dans une société à l'amélioration des qualités du travail et du quotidien, c'est aussi ça la politique.
05:53La politique, c'est aussi des sujets sociétaux.
05:55On a entendu ce week-end la mise en garde de Gabriel Attal, votre président de groupe,
05:59qui a dit qu'il n'y a pas question de toucher à ces sujets, le mariage pour tous, la PMA, etc.
06:03Le Premier ministre en a parlé hier et s'est voulu rassurant sur ces questions.
06:06Est-ce que pour vous, le débat est clos ?
06:07Vous dites qu'il y a toujours un risque avec des personnalités comme Bruno Rotailleux
06:11ou comme Laurence Garnier qui sont des personnalités politiques très conservatrices
06:15et opposées à vous sur ces sujets-là.
06:17C'est important, la prise de parole hier du Premier ministre Michel Barnier,
06:20de dire non, nous ne nous toucherons pas, nous ne reviendrons pas en arrière
06:23parce que dans certaines nominations, nous avions des inquiétudes.
06:26Nomination au gouvernement.
06:28Le juge de paix, ce sera au moment de la déclaration de politique générale,
06:31il doit, je pense, envoyer des signaux rassurants à l'ensemble de la société.
06:35Je ne crois pas que les Français veulent un retour en arrière sur la PMA, sur l'IVG
06:40ou sur les droits sociaux qui ont été durement acquis.
06:43Et rendez-vous pour cette déclaration le 1er octobre prochain.
06:45On verra s'il parle aussi d'immigration et si Bruno Rotailleux en parle.
06:48Hier, il n'est pas rentré dans le détail non plus, Michel Barnier, là-dessus.
06:50Il a dit ce qu'on entend toujours, fermeté, humanité, mais pas de détail.
06:54On sait que Bruno Rotailleux a une ligne assez dure,
06:56avec notamment la suppression de l'aide médicale d'État et d'autres mesures.
07:00Est-ce que ce durcissement, vous, vous pourriez le soutenir ou pas ?
07:03Fermeté, humanité, ça nous va bien.
07:05Tout le monde est d'accord là-dessus depuis toujours.
07:07C'est le slogan qu'on entend dans toutes les bouches.
07:09Sur l'aide médicale d'État dont vous parlez, nous l'avons toujours dit,
07:12pour nous c'est une ligne rouge.
07:14On peut évidemment réformer le panier de soins, l'accompagnement,
07:17mais pour nous il est essentiel qu'on puisse soigner ceux qui sont sur notre territoire.
07:21C'est une question d'humanité, on en parlait il y a deux secondes,
07:24mais c'est aussi une question de santé publique.
07:27Donc là-dessus, regardons le panier de soins.
07:29On l'avait déjà réformé avec Édouard Philippe.
07:31Regardons ce qu'on peut faire, pourquoi pas.
07:33Ou les conditions d'accès, pourquoi pas.
07:35Mais par contre, l'interdire ou faire en sorte que ce budget n'existe plus, ça c'est pas possible.
07:39Et d'un mot sur un sujet que vous portez personnellement,
07:41qui est la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille.
07:44Est-ce que vous pensez que cette réforme peut aboutir malgré tous ces changements ?
07:48Nous déposerons un texte dans les jours qui viennent avec mon collègue David Amiel.
07:53Ce texte qu'on a préparé et puis on verra avec le nouveau gouvernement ce qu'il en est.
07:58Merci beaucoup Sylvain Maillard.
08:00Les négociations et les discussions promettent d'être quand même assez tendues
08:03entre les partenaires de la coalition. Merci.

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