La rentrée universitaire 2024 est aussi synonyme de précarité et de grandes difficultés financières pour beaucoup d'étudiants montpélliérains.
Difficultés liées en premier lieu au logement mais aussi à l'alimentation.
Tom Guichard, du syndicat étudiant montpelliérain le Scum était notre invité ce lundi matin.
Difficultés liées en premier lieu au logement mais aussi à l'alimentation.
Tom Guichard, du syndicat étudiant montpelliérain le Scum était notre invité ce lundi matin.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Et financière, voilà de quoi nous parlons ce matin avec notre invité Guillaume.
00:03Bonjour Thomas Guichard.
00:04Bonjour.
00:05Vous êtes membre du syndicat étudiant, le SCUM, alors qu'il est un syndicat étudiant
00:09purement montpellierain.
00:10C'est ça.
00:11Mais vous appartenez à une fédération nationale.
00:13C'est ça, une étudiante.
00:14Le SCUM, on rappelle ce que c'est, ce que ça veut dire surtout, ce sigle, SCUM.
00:17Syndicat de combat universitaire de Montpellier.
00:18Combat universitaire, tout est dit avec le mot combat.
00:22Le combat que vous menez en cette rentrée universitaire, c'est celui évidemment de
00:26la situation financière, du pouvoir d'achat des étudiants et vous avez alerté la semaine
00:31dernière sur les difficultés d'un grand nombre d'étudiants montpellierains en cette
00:35rentrée 2024.
00:36Oui, c'est exact, si vous voulez, on a un gros problème depuis 7 ans et l'arrivée
00:44d'Emmanuel Macron au pouvoir, c'est qu'on a une augmentation du coût de la vie qui
00:48est énorme.
00:49Et donc, si vous voulez, c'est 2650 euros à peu près de pouvoir d'achat en moins depuis
00:542017 et c'est plus d'un jeune sur trois qui se retrouve au moins dans une situation
00:59de pauvreté.
01:00C'est quoi les différentes situations de pauvreté ? Elles sont liées au logement,
01:03elles sont liées à l'alimentation, elles sont liées à quoi ? Un peu tout ça ?
01:06Vous l'avez dit, il y a le logement, il y a l'alimentation, mais il ne faut pas oublier
01:09aussi que dans la vie, on a le droit au loisir et donc la problématique de la vie étudiante
01:14c'est que tous les coûts augmentent, que ce soit les loyers, l'alimentaire et notamment
01:18sur Montpellier où chaque année, nous, on fait un recensement des personnes qui sont
01:22sans logement.
01:23L'année dernière, c'était plus de 150 étudiants qui nous avaient sollicité pour
01:27répondre à notre grande enquête et cette année, du coup, au 13 septembre, nous sommes
01:33à 36 étudiants recensés dont 6 qui dorment dehors, qui dorment à la rue, 11 dans des
01:39hôtels et 12 dans des canapés chez des amis.
01:41À la rue, ça veut dire quoi ? Ça veut dire vraiment à la rue ?
01:43Ça veut dire vraiment à la rue.
01:44On a diffusé un grand sondage que les gens peuvent retrouver sur notre site internet
01:48où il y avait plusieurs possibilités de réponses et vraiment, à la rue, c'est des
01:53gens qui dorment dans la rue.
01:54Alors ces chiffres, vous les avez en fonction des gens qui vous alertent ?
01:58C'est ça.
01:59C'est pas forcément une photographie ? Ça peut être un peu au-delà des chiffres que
02:03vous annoncez ?
02:04Oui, bien entendu.
02:05Si vous voulez, nous, on existe depuis 2014 sur Montpellier, nous sommes le syndicat
02:10majoritaire de la ville par ailleurs, mais ça ne fait pas tout et donc il y a plein
02:14de gens qui ne connaissent même pas notre existence et qui, de ce fait, ne viennent
02:19pas à notre rencontre pour nous communiquer leur situation.
02:21Vous liez ça directement, vous l'avez dit dans votre introduction, l'arrivée d'Emmanuel
02:26Macron au pouvoir.
02:27Les étudiants en difficulté financière, ça a toujours existé, vous voulez dire que
02:30la situation s'est aggravée ?
02:31Si vous voulez, on a la mise en place de politiques néolibérales qui sont accentuées
02:35depuis 2017 et donc on le constate que ces politiques-là ne sont pas du tout en faveur
02:42du pouvoir d'achat, que ce soit ni de celui de M. ou Mme Tout-le-Monde ni de celui des
02:47étudiants.
02:48Alors, restons sur le problème du logement, on parlera de l'alimentation après.
02:52Les infrastructures sur Montpellier de logements ne sont pas suffisantes aujourd'hui, c'est
02:57ça en fait ? Plus vous rajoutez à ça la pression immobilière qui est terrible sur
03:00cette ville, il faut bien le reconnaître, ça aggrave donc cette situation aussi ?
03:04Vous l'avez dit, dès le mois de juillet, juin-juillet, sur Montpellier, quasiment tous
03:08les logements sont occupés, il n'y a plus grand-chose à la location et si on parle
03:14du parc immobilier public, le Crous à Montpellier, c'est environ un millier de logements sur
03:22un peu plus de 40 000 étudiants qui composent la ville aujourd'hui et on est sur un loyer
03:28moyen d'un thé à Montpellier qui est de 533 euros par mois et quand vous vous rendez
03:34compte que le loyer constitue entre 60 et 75% du budget d'un étudiant, ce n'est pas
03:41tenable comme situation.
03:42Vous expliquez aussi que le problème, ce n'est pas une majorité, mais qu'il y a beaucoup
03:45d'étudiants qui connaissent très très tard leur infectation, notamment via le fameux
03:50système, la plateforme Parcoursup, et qui déboule parfois 2-3 jours avant la rentrée
03:55sans avoir absolument aucune solution de logement, ni rien du tout.
03:58C'est exact.
03:59Ça, ça a aggravé aussi un peu le phénomène.
04:02Oui, parce qu'on a une plateforme qui s'appelle Parcoursup qui a été mise en place par le
04:07gouvernement Hollande, donc ça, quand Macron a été élu.
04:09Là pour le coup, ce n'est pas la faute d'Emmanuel Macron.
04:12Et donc, cette plateforme, ce système, participe au fait qu'on a souvent des problèmes de logement.
04:19Oui, c'est ça, parce qu'il y a des étudiants qui ont une seule réponse et très tard.
04:22Et donc, une fois qu'on a sa réponse et qu'on l'a acceptée, on n'a pas d'autre choix
04:25que d'y aller, même si ce n'est pas notre premier choix parce que c'est loin de chez
04:30nous ou parce que ce n'est pas une matière ou une discipline qui nous plaît, et donc
04:33on se retrouve avec des étudiants qui arrivent sur Montpellier en catastrophe, qui viennent
04:36du nord de la France ou qui viennent même de villes autour du bassin montpellierain
04:40et qui doivent faire des allers-retours de plus d'une heure, une heure et demie chaque jour.
04:43Alors, deux mots également, l'alimentation d'abord.
04:45Votre syndicat fait aussi de la distribution alimentaire, de plus en plus ?
04:49C'est ça.
04:50Donc oui, de plus en plus, on fait une distribution alimentaire un vendredi sur deux à la brasserie
04:56Boutonnet, et l'année dernière, on a distribué plus de 11 000 colis alimentaires et on en
05:01a distribué 300 rien que vendredi dernier, et là, ce vendredi, on en refait une exceptionnellement,
05:07toujours à la brasserie Boutonnet, où on prévoit 300 à 400 colis.
05:11Et ça, vous avez l'impression que c'est de pied en pied aussi, vraiment ?
05:14Si vous voulez, nous, on a un contrat avec la banque alimentaire et le CRU, ce qui nous
05:19permet de délivrer, mais nos forces humaines, on va dire, nos bénévoles et nos militants,
05:26et l'infrastructure qui nous est mise à disposition, ne permet pas de faire plus.
05:29Mais on a beaucoup de palettes de nourriture qu'on a encore en stock, et donc on pourrait
05:33faire plus et on devrait faire plus, mais on n'a pas les moyens.
05:35Et puis un dernier mot très rapide, Thomas Guichard, vous dénoncez aussi l'augmentation
05:38incessante des frais d'inscription à la fac, 3 200 euros en moyenne en France, Montpellier,
05:45je crois que c'est un petit peu en dessous de mémoire, mais en tout cas, ça continue
05:48d'augmenter année après année.
05:49C'est ça, alors ça dépend de quelle université on parle, parce qu'il y a des masters qui
05:53ont beaucoup augmenté, notamment l'université de Montpellier, mais sinon, sur la statistique
05:57nationale, c'est environ 331 euros de moyenne d'augmentation depuis 2017.
06:03Et ça, c'est aussi un gros problème pour vous ?
06:04Ça augmente la précarité, parce qu'on a aussi une augmentation d'une autre taxe,
06:10ce que nous on appelle une taxe étudiante, c'est la CEVEC, la contribution vie étudiante,
06:13qui est passée de 97 à 103 euros, et donc ça, vous le payez chaque année, de pair
06:18avec tout ce qui se passe autour, c'est grave.
06:21Merci Thomas Guichard, membre du syndicat étudiant Montpellier-Rhin-le-Scum, d'être
06:25venu dans ICI matin, et bon courage pour cette rentrée 2024.
06:28Merci beaucoup.
06:29Merci à vous.