Sébastien Chenu député Rassemblement national du Nord et vice-président du Rassemblement national est l'invité de Questions politiques dimanche 15 septembre.
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00:00Générique
00:09Bonjour, ravie de vous retrouver dans Question Politique,
00:12l'émission politique du dimanche sur France Inter,
00:14diffusée également sur France Info, la télé, Canal 27
00:17et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:20Dix jours après sa nomination,
00:22on attend toujours la composition du gouvernement Barnier,
00:26gouvernement à droite toute ou gouvernement d'Union Nationale,
00:29le Premier Ministre se déplace, consulte,
00:32mais on voit mal qui, hormis la droite, va accepter de le rallier.
00:36Un gouvernement qui tiendra combien de temps ?
00:38Quelques semaines ? Quelques jours ? Quelques mois ?
00:41Marine Le Pen et le Rassemblement National qui font leur rentrée
00:45ce week-end ont déjà annoncé qu'ils espéraient
00:47que ce gouvernement soit le plus court possible,
00:49avec de nouvelles élections législatives dans moins d'un an,
00:53contre-attaqué pour faire oublier sa défaite,
00:55un classique de la vie politique, certes,
00:58mais est-ce que le Rassemblement National sera prêt
01:00ou est-ce qu'il sera toujours empêtré dans ses candidatures suspectes ?
01:04C'est ce qu'on va demander à notre invité,
01:06Sébastien Chenu, vice-président du RN, député du Nord.
01:10Il est ce dimanche dans Question Politique,
01:12en direct et jusqu'à 13h.
01:21Bonjour Sébastien Chenu.
01:22Bonjour madame.
01:23Avec moi pour vous interviewer,
01:24Françoise Fressoz du journal Le Monde.
01:26Bonjour Françoise.
01:27Bonjour à toutes et à tous.
01:29Et Gilles Bornstein de France Télévisions.
01:31Bienvenue pour ce dimanche.
01:32Merci beaucoup de m'accueillir.
01:33Bonjour à toutes et à tous.
01:34Allez, on commence toujours cette émission
01:36avec vos images de la semaine.
01:38Qu'est-ce qui vous a marqué en particulier, Sébastien Chenu ?
01:41C'est une polémique, j'ai voulu sortir un petit peu de l'actualité,
01:44j'allais dire brûlante,
01:46mais c'est une polémique sur le remplacement des vitraux
01:49à l'occasion de la reconstruction des travaux de l'église Notre-Dame.
01:53Alors, je précise juste pour les téléspectateurs et nos auditeurs,
01:56on voit à l'image les cloches de Notre-Dame,
01:59parce qu'elles ont été ramenées dans la Notre-Dame cette semaine,
02:03jeudi précisément.
02:04Effectivement, vous aviez envie de souligner la polémique sur les vitraux.
02:07Oui, il y a une pétition qui a été lancée par la Tribune de l'Art.
02:11Moi, je ne signe pas de pétition par principe,
02:14mais je voulais donner écho de cette pétition
02:18parce qu'il y a une volonté chez Emmanuelle Macron,
02:21en fait, je pense que ça illustre une volonté chez Emmanuelle Macron
02:24d'être sans arrêt dans la politique de l'effacement ou de la déconstruction.
02:28On a ici des vitraux qui n'ont pas été endommagés,
02:31qui devraient donc être remis en place.
02:33Il y a d'ailleurs une charte qui existe depuis, je crois, 1965,
02:37qui dit que des éléments classés qui n'ont pas été abîmés
02:41doivent être remis.
02:44Et on a Emmanuel Macron qui nous avait dit
02:46« je garderai exactement tout ça comme c'était »
02:49et qui lance un concours avec la volonté,
02:52finalement, peut-être pour flatter son égo,
02:57donner sa petite marque à la reconstruction de Notre-Dame.
03:02Eh bien, il veut remplacer ces vitraux du XIXe siècle.
03:05– Je précise quand même que c'est six vitraux seulement sur la totalité,
03:08ce ne sont pas tous les vitraux qui vont changer,
03:10c'est six vitraux des chapelles du bas-côté.
03:13– Oui, bien sûr, mais je crois que derrière, ça en dit long.
03:16– Il y a quoi ? – C'est peut-être ça que je…
03:18– Il ne faut pas que ça bouge ?
03:19– Ce n'est pas qu'il ne faut pas que ça bouge,
03:21je crois que lorsqu'on a un patrimoine incroyable,
03:23c'est un patrimoine incroyable, il faut le préserver.
03:26Il y a des tas d'endroits où on peut,
03:28moi je trouve qu'il y a des grands gestes architecturaux
03:30dans notre pays qui ont été des grandes réussites,
03:32le Centre Pompidou en est un, l'Opéra Bastille en est un autre,
03:35mais l'idée même de changer les vitraux de Notre-Dame,
03:41je crois de mon côté que c'est une erreur
03:43et je crois qu'en voyant la façon dont Emmanuel Macron procède,
03:46c'est toujours cette volonté d'effacer, de remplacer, de déconstruire.
03:50– Pour vous, Gilles Bornstein, c'est une image beaucoup plus politique, je crois.
03:54– Absolument, c'est l'image d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe au Havre,
03:59alors je vais moi aussi la décrire, on voit un président de la République souriant,
04:04à mon avis au sourire un petit peu forcé,
04:06un Édouard Philippe au sourire encore plus forcé,
04:09il s'étreigne assez chaleureusement la main.
04:12Je trouve que cette photo en dit long sur la condition politique d'Emmanuel Macron
04:15parce que les hasards de l'Histoire,
04:17l'anniversaire de la libération du Havre et de la carte électorale,
04:19Édouard Philippe est maire du Havre,
04:21ont conduit le président de la République à se rendre auprès de ce Premier ministre,
04:25on sait que les deux hommes… – S'adorent.
04:28– S'adorent, voilà, on sait que les deux hommes s'adorent,
04:30il a été congédié du gouvernement,
04:32il a déclaré qu'il serait candidat à la présidentielle,
04:35un timing que tout le monde a contesté,
04:37en laissant entendre qu'il serait même en cas de démission rapide du président de la République
04:42et on voit Emmanuel Macron qui est forcé de surjouer cette entente
04:47avec cet homme qu'il n'aime pas du tout,
04:49pourquoi ? En fait pour dire à Édouard Philippe
04:51tu ne peux pas t'émanciper de moi,
04:53tu resteras à tout jamais au regard de l'Histoire,
04:55mon premier Premier ministre,
04:57pour l'empêcher de prendre ses ailes,
04:59aussi pour embêter encore plus Gabriel Attal
05:01avec qui les relations sont encore plus distendues
05:03et on le voit parallèlement soutenir Elisabeth Borne
05:07pour la conquête de son propre parti,
05:09Elisabeth Borne qui est parmi ses anciens premiers ministres,
05:11celle avec qui les désaccords sont politiques pour le coup,
05:14sont certainement le plus important,
05:16donc je trouve que ça dit beaucoup de l'isolement politique du premier ministre
05:19et du fait qu'en dépit de la révolution,
05:21du président bien sûr,
05:23et qu'en dépit de la révolution qu'il nous avait promis,
05:25il fait quand même de la petite peupole,
05:27il faut bien dire les choses telles qu'elles sont,
05:29et puis il a un premier ministre aujourd'hui,
05:31alors là comme disent les jeunes,
05:33un premier ministre qui manifestement ne le calcule même pas,
05:35parce qu'à l'Élysée,
05:37Michel Barnier, donc à l'Élysée,
05:39ils attendent, ils ont dit maintenant c'est lui qui doit proposer,
05:41ils attendent qu'il propose et en attendant
05:43ils n'ont pas du tout de nouvelles manifestement
05:45de ce que le premier ministre est en train de tramer.
05:47Donc les trois ans,
05:49enfin si ça dure trois ans,
05:51ça va être une éternité pour le président de la République
05:53et comme l'a dit Woody Allen, l'éternité ça dure longtemps,
05:55surtout à la fin.
05:57On termine avec vous Françoise, pour vous l'image de la semaine,
05:59c'est cette grande parade sur l'avenue des Champs-Élysées hier.
06:01Oui, c'est cette grande parade olympique
06:03qui a eu lieu,
06:05où on voit à la fois les champions,
06:07où on voit les volontaires,
06:09et on voit la foule,
06:11et je trouve que c'est assez révélateur de ce qu'a été
06:13la séquence olympique en France.
06:15Un événement extrêmement réussi à mes yeux
06:17parce qu'on a réussi à la fois
06:19à épater le monde entier
06:21par une créativité
06:23et on a réussi en même temps à entraîner
06:25les français
06:27dans cet événement.
06:29Quand on essaye de dérouler ce qui s'est passé,
06:31on a réussi à relever des défis
06:33sur la sécurité,
06:35sur les transports,
06:37ça montre que l'état est solide,
06:39que les services publics marchent encore
06:41et puis on a surtout réussi à entraîner
06:43les français, c'était des jeux
06:45dans la ville, par exemple
06:47à la fin des Jeux olympiques, il y a eu ce grand marathon
06:49où tout le monde était entraîné
06:51et je pense que c'est au fond cette
06:53alchimie qui s'est produite et que maintenant
06:55on peut dire qu'on est collectivement fiers
06:57de ce qui s'est passé. Alors je ne vais pas faire un parallèle
06:59facile avec la vie politique, je veux juste
07:01dire qu'on est encore capables
07:03en France de faire des grandes choses
07:05en se faisant plaisir et ça je trouve
07:07que c'est extrêmement positif dans toute sa séquence
07:09qui s'est déroulée de la fin juillet
07:11à aujourd'hui. Sébastien Chenu,
07:13on est encore capables de faire de grandes choses
07:15tous ensemble en France ? Oui, bien sûr,
07:17je rejoins finalement un peu ce que dit
07:19François Sfresso, quand il y a une volonté
07:21et des moyens, volonté politique
07:23forte et des moyens
07:25qui relaient cette volonté politique
07:27on peut réussir le pari de la sécurité,
07:29le pari de l'organisation, c'était pas
07:31gagné d'avance, il faut bien le dire,
07:33on pouvait même douter et d'ailleurs on avait
07:35des raisons de douter,
07:37c'était plutôt réussi, moi j'ai
07:39aimé le travail de Thomas Joly,
07:41j'en profite pour le dire, je suis pas fan de tout,
07:43par exemple la séquence de la fameuse scène
07:45qui a après été contestée, etc.
07:47où Philippe Catherine, j'étais pas fan
07:49mais globalement j'ai trouvé que
07:51voilà, un
07:53scénographe, metteur en scène français
07:55qui nous a fait rayonner et
07:57j'avais bien envie de le dire. Et vous avez aimé aussi ?
07:59Attends, attends, attends, excusez-moi, je vous
08:01coupe parce que j'aimerais bien qu'on réécoute quand même,
08:03Marine Le Pen, vous avez dit,
08:05on a quand même douté au début, je voudrais qu'on
08:07réentende effectivement les doutes
08:09qu'a eu le Rassemblement National et en particulier
08:11l'ancienne présidente, la
08:13présidente du groupe à l'Assemblée,
08:15c'était le 20 mars dernier, c'était dans la matinale
08:17de France Inter et c'était au micro Léa Salamé.
08:19Ayanna Kamoura qui chanterait
08:21Piaf en ouverture des JO, c'est un beau
08:23symbole pour vous ? Non, non, pas du tout, c'est pas un beau symbole,
08:25honnêtement c'est
08:27une provocation
08:29supplémentaire d'Emmanuel Macron,
08:31qui doit tous les matins se lever en disant, tiens,
08:33est-ce que je vais réussir à humilier le peuple français ?
08:35Comment je vais réussir à les indigner
08:37ce matin ? Voilà, et aujourd'hui
08:39il est prolixe, il arrive à en trouver une
08:41par jour d'idées
08:43pour humilier et indigner les Français.
08:45Vous êtes
08:47toujours dans cet élan-là ? Elle parle d'humiliation,
08:49le mot humiliation c'est un mot fort, est-ce que les Français
08:51se sont sentis humiliés avec
08:53Ayanna Kamoura ? Non mais en fait
08:55Marine Le Pen mettait en garde et elle avait raison
08:57de mettre en garde, il y a toujours
08:59la volonté chez Emmanuel Macron,
09:01ce côté qu'il imagine être
09:03transgressif, moderne,
09:05etc, de bousculer des schémas
09:07qui parfois
09:09frôlent le ridicule
09:11ou qui pourraient effectivement
09:13frôler un sentiment d'humiliation.
09:15Les Français avaient envie de se retrouver derrière quelque chose et puis
09:17finalement, Ayanna Kamoura,
09:19avec la garde républicaine,
09:21je trouve que ça faisait bien le pont
09:23et l'image devant l'académie française
09:25donnait un clin d'œil que j'ai trouvé sympathique.
09:27Donc c'était pas juste Ayanna Kamoura
09:29qui faisait un concert, j'aurais trouvé ça un peu
09:31étrange et probablement
09:33pas très valorisant, mais là finalement
09:35la scénographie, l'imagination de
09:37Thomas Joly a permis, je crois
09:39en tous les cas sur cette séquence-là, très
09:41précise. Elle était allée trop loin
09:43Marine Le Pen quand même là, non ? Non, elle n'est pas allée
09:45trop loin parce que je pense qu'il faut mettre en garde toujours
09:47ceux qui décident des risques. Humilier,
09:49elle dit, le mot humilier c'est un mot très fort. Oui mais ça pouvait être
09:51ressenti comme une humiliation par beaucoup de Français,
09:53ça ne l'a pas été, mais je pense
09:55que notre rôle quand on est
09:57politique, que ce soit ici ou
09:59plus largement sur les problématiques de sécurité
10:01etc, c'est aussi de mettre en garde
10:03et je pense que quand on met en garde, parfois
10:05on est entendu. Mais vous dites, j'ai aimé
10:07Thomas Joly, certes Thomas Joly a fait la cérémonie
10:09d'ouverture. J'ai aimé le travail de Thomas Joly. Le travail, il n'a pas fait
10:11tous les jeux. Est-ce que vous diriez, c'est aussi, alors c'est
10:13le succès de Thomas Joly, est-ce que c'est aussi le succès
10:15d'Emmanuel Macron ? D'un point de vue
10:17sécuritaire, il n'y a eu aucun problème, est-ce que c'est aussi
10:19le succès de Gérald Darmanin ?
10:21Est-ce que vous admettez qu'ils ont...
10:23C'est un succès collectif, parce que je pourrais vous dire
10:25c'est aussi une certaine forme de réussite
10:27de la mairie de Paris, je ne partage pas
10:29les options de Madame Hidalgo
10:31et pourtant ça n'a pas été trop fait. Et vous le dites que c'est un succès
10:33d'Emmanuel Macron ou pas ? Non, je dis que c'est un succès
10:35collectif, c'est un succès des Français,
10:37de tous ceux qui s'y sont réunis. Ça a du mal à vous...
10:39Oui, parce que je ne veux pas donner ça à Emmanuel Macron, c'est pas le succès
10:41d'Emmanuel Macron. Ni de Gérald Darmanin. C'est un succès
10:43collectif. Ben collectif, il y a des gens, Gérald Darmanin
10:45sur cette séquence-là
10:47a mis des moyens pour la sécurité et
10:49résultat, on n'a pas eu de problème.
10:51Ça contrebalance le bilan
10:53épouvantable de Gérald Darmanin en matière de sécurité.
10:55Mais ça ne suffit pas.
10:57Mais est-ce que ça ne vous incite quand même pas aussi
10:59à voir toujours, parfois
11:01le verre à moitié plein,
11:03moitié vide, toujours critiqué,
11:05dire on n'y arrivera pas. Est-ce que ça ne vous remet pas
11:07en cause quand même vous, force
11:09d'opposition souvent très contestatrice
11:11en disant, de toute façon on ne va pas y arriver,
11:13ça va foirer, c'est nul.
11:15Est-ce qu'il n'y a pas un risque quand même de...
11:17J'ai voulu justement, dans ce que je vous ai dit,
11:19Oh mais les choses joyeuses et les choses positives,
11:21vous avez du mal quand même à...
11:23J'ai voulu, dans ce que je vous ai dit, le dire avec beaucoup d'honnêteté.
11:25J'ai commencé par dire que c'était un succès.
11:27C'était une réussite. Moi je le reconnais.
11:29J'essaye d'être objectif dans mon mode de fonctionnement.
11:31Il y a des choses qu'on peut aimer ou ne pas aimer.
11:33Ce n'est pas très grave d'ailleurs. On n'est pas obligé de tout aimer.
11:35On peut avoir des réserves.
11:37Les gens ont des goûts. Ça ce n'est pas le problème.
11:39Vous avez été fier de la France.
11:41Oui, moi j'ai été fier de la France. Et puis sincèrement,
11:43le succès le plus incontestable,
11:45c'est celui de nos athlètes.
11:47Les athlètes lors des Jeux Olympiques, j'allais dire classiques,
11:49et paralympiques, ils ont été formidables.
11:51Et j'ai entendu des critiques aussi
11:53sur nos athlètes, des moqueries
11:55sur Léon Marchand, dont on a dit
11:57Ah ben c'est un petit blond bien de chez nous.
11:59C'est pour ça que les fachos d'extrême droite l'aiment bien.
12:01Je trouve que c'est épouvantable de dire ça.
12:03Donc voilà, on a des athlètes...
12:05Moi je n'ai pas entendu quand même cette polémique sur Léon Marchand,
12:07petit blond...
12:09Si je vous la cite, c'est parce qu'elle m'a heurté.
12:11Mais voilà, je trouve
12:13qu'on a passé un bon moment.
12:15Il ne dissimule pas,
12:17il ne met pas sous le boisseau
12:19malheureusement les difficultés que rencontrent
12:21les Français. C'est en cela que, non,
12:23tout n'est pas négatif dans la vie, non, tout n'est pas noir.
12:25Mais il y a des vrais problèmes, il faut les affronter.
12:27Comme disait Lacan, la réalité s'en prend dans la figure.
12:29On en prend un chaque jour en ce moment.
12:33France Inter
12:35Hashtag
12:37Question Paul
12:39C'est le week-end de rentrée
12:41pour le Rassemblement National.
12:43Hier et aujourd'hui, rentrée parlementaire
12:45et Conseil National.
12:47L'occasion, c'est ce qui a été annoncé,
12:49de nettoyer, de réorganiser le parti
12:51après des élections législatives
12:53en juin et juillet derniers
12:55que vous n'avez pas remporté,
12:57contrairement à ce qui avait été largement annoncé
12:59et contrairement à ce que vous aviez imaginé.
13:01Quel bilan, Sébastien Chenu,
13:03est-ce que vous avez tiré de ces élections législatives ?
13:05Je vais devoir corriger un de vos propos,
13:07Karine Bécart, qui est un de vos propos d'entrée.
13:09Quand vous avez dit,
13:11j'ai noté le mot,
13:13c'était une défaite pour le Rassemblement National.
13:15Nous sommes le premier groupe à l'Assemblée Nationale.
13:17Nous avons, je crois,
13:1960 députés de plus.
13:21Nous avons des alliés, ce que nous n'avions pas auparavant.
13:23Nous avons élargi notre socle électoral.
13:25Vous avez une majorité absolue ou pas ?
13:27Vous avez une majorité absolue ou pas, Sébastien Chenu ?
13:29J'y viens, j'y viens.
13:31Nous avons aujourd'hui 100 000 adhérents
13:33comme les seuls opposants à Emmanuel Macron
13:35puisque tous les autres, un jour ou un autre,
13:37ont appelé à voter pour Emmanuel Macron ou ses candidats.
13:39Et nous n'avons pas, mais nous n'avons pas
13:41la majorité absolue.
13:43Donc des défaites de ce style,
13:45j'en souhaite à beaucoup.
13:47Vous n'êtes pas à Matignon.
13:49Nous n'avons pas atteint l'objectif
13:51de Matignon.
13:53Parce qu'il y a eu un front républicain
13:55qui vous a barré la route parce que, au fond,
13:57beaucoup de forces politiques ne voulaient pas.
13:59Parce qu'il y a des manœuvres politiques
14:01qui vont être payées et qui vont être payées très cher
14:03par ceux qui les ont instiguées.
14:05Donc nous n'avons pas atteint l'objectif Matignon.
14:07Pas cette fois-ci.
14:09Mais nous avons monté 4 à 4 les marges
14:11qui nous en rapprochent.
14:13Pourquoi vous n'avez pas atteint l'objectif Matignon ?
14:15C'était ça ma question. Quel bilan ?
14:17Il y a des choses dont nous sommes responsables.
14:19Il y a des choses dont sont responsables les autres.
14:21Commençons par les autres, peut-être.
14:23Vous l'avez dit, l'alliance
14:25ou les désistements entre la Macronie
14:27et le Front populaire.
14:29Non mais le Front républicain, tout le monde,
14:31on ne va pas faire de ça.
14:33C'est le bilan que vous portez sur vous-même.
14:35C'est l'acte principal qui empêche
14:37l'élection de députés du Rassemblement national.
14:39Bien sûr.
14:41C'est les Français qui l'ont connu.
14:43Personne n'obligeait un sympathisant
14:45de la majorité à voter pour un candidat.
14:47Et les filles, il se trouve qu'ils ont trouvé
14:49que c'était moins pire, si je puis dire.
14:51C'est un fait.
14:53Je viens au bout de mon raisonnement.
14:55Nous avons donc un mode de scrutin
14:57en se retirant alors qu'on est qualifiés.
14:59Rien ne contourne la volure du populaire.
15:01Et donc, par conséquent,
15:03ça a donné des situations pour le moins baroques.
15:05Et je note que ces situations baroques
15:07sont regrettées déjà par une majorité
15:09des électeurs qui y ont contribué.
15:11J'ai entendu que les électeurs macronistes
15:13et de droite qui ont contribué à faire élire
15:15des députés d'extrême-gauche,
15:17M. Guiraud, Mme Soudet, etc.
15:19On en a beaucoup parlé.
15:21C'est la première...
15:23Quand les Français vous choisissent,
15:25vous dites que c'est de la faute des appareils.
15:27Mais la question n'est pas là.
15:29Ce que je voudrais savoir, c'est quel bilan.
15:31Il y a une responsabilité de nos adversaires
15:33politiques de vouloir contourner
15:35le choix des Français par des alliances,
15:37des désistements contre la nature.
15:39Il y a une autre partie
15:41qui est liée à nous,
15:43à notre capacité à convaincre les Français.
15:45Peut-être n'avons-nous pas convaincus
15:47sur le fond. Peut-être y a-t-il,
15:49sur la forme, aussi des problèmes
15:51qu'il faut résoudre. Encore une fois,
15:53quand on a des problèmes,
15:55on les prend de face et on les travaille.
15:57C'est comme ça qu'on doit, je crois,
15:59dans la vie, résoudre les problèmes.
16:01Vous avez cité des candidatures.
16:03Il y a eu une quinzaine
16:05sur 577
16:07candidats qui ont posé des problèmes
16:09ou parce qu'ils n'étaient pas au niveau
16:11et qu'ils allaient dans des médias
16:13et on s'apercevait qu'ils n'étaient pas au niveau
16:15qu'on est en droit d'attendre d'un candidat,
16:17ou parce qu'ils avaient des profils
16:19qui ont été qualifiés de sulfureux,
16:21eh bien, nous devons remédier à cela.
16:23On va dire les choses assez clairement.
16:25Ils tenaient des propos
16:27xénophobes, racistes, antisémites,
16:29complotistes, et parfois ils se sont montrés
16:31en plus incompétents pour répondre à certaines questions.
16:33Et donc, ils sont sanctionnés.
16:35La première chose, la compétence.
16:37Il y a eu une commission, par exemple,
16:39de discipline,
16:41elle n'a plus exactement
16:43ce nom-là, qui s'est réunie en début
16:45de semaine et qui a sanctionné déjà un certain
16:47nombre de personnalités.
16:49Mais ça dépend des gens, je vais vous dire.
16:51Quand vous avez quelqu'un qui... Il y avait une candidate
16:53qui, de façon très maladroite, pour prouver
16:55qu'elle n'était pas raciste, a dit
16:57« Je ne suis pas raciste, mon médecin est immigré ».
16:59Bon, évidemment, c'est d'une maladresse totale.
17:01– C'est que de la maladresse ?
17:03– Non, mais attendez. Je veux dire, il y a des cas de figure
17:05très différentes. Il y a des gens qui,
17:07cette dame-là, était d'une bonne foi absolue.
17:09Elle s'est dévouée
17:11pour aller se battre dans une circonscription
17:13où elle n'avait aucune chance de victoire.
17:15– La Mayenne ? – Je pense que, voilà.
17:17C'est la maladresse. Vous avez des gens dont les profils...
17:19– Attendez, il faut que les auditeurs et les téléspectateurs
17:21nous comprennent. Donc on parle de cette candidate
17:23qui notamment disait qu'elle avait,
17:25parce que les gens l'ont sans doute vu,
17:27en tout cas certains sur les réseaux sociaux,
17:29qu'elle avait pas de problème à fréquenter
17:31un dentiste juif ou musulman
17:33et un ophtalmologiste juif.
17:37Et ça, c'est pas grave de dire ça ?
17:39– Non, mais c'est terriblement maladroit.
17:41– C'est juste de la maladresse ?
17:43– Oui, derrière, ce qu'elle veut dire, c'est « Je ne suis pas raciste ».
17:45Et il y a beaucoup de gens qui, dans le quotidien,
17:47vous disent « Je ne suis absolument pas raciste ».
17:49Je côtoie ou rappelais Nadine Morano
17:51qui avait eu ces propos en disant « Ma meilleure amie est noire ».
17:53Enfin, tout ça est d'une maladresse,
17:55mais n'a pas de conséquences politiques.
17:57En revanche, il y a des gens qui ont des propos,
17:59et peut-être qu'ils les pensent, qui ont des conséquences politiques.
18:01Ces propos ne sont pas dans la ligne de ce que nous souhaitons.
18:03Ces propos sont répréhensibles. Ils doivent être sanctionnés.
18:05Ces candidats ne doivent plus pouvoir porter nos couleurs.
18:07Ça concerne...
18:09– Et donc du coup, par exemple, dans la Mayenne toujours,
18:11cette autre femme, cette autre candidate
18:13qui a séquestré et qui a tenu en joue
18:15un secrétaire général de mairie...
18:17– Alors, c'était...
18:19On va être très précis.
18:21C'était effectivement il y a 30 ans.
18:23– 1995.
18:25– Il y a 20 ans, je crois.
18:27Elle a un casier judiciaire qu'aujourd'hui ne mentionne pas ça,
18:29car nous demandons les extraits de casier judiciaire à nos candidats.
18:31Et évidemment, au-delà de 20 ans,
18:33je crois que le fait ne figurait plus dans son casier judiciaire.
18:35Donc c'était très compliqué, évidemment, de le déceler.
18:37Mais...
18:39– Mais elle reste ou pas au parti, elle ?
18:41– Elle n'a pas vocation, en tous les cas, à représenter notre parti.
18:43Elle peut être adhérente si ça lui plaît,
18:45mais je dirais qu'elle n'a aucunement vocation à pouvoir...
18:47– Vous pouvez l'exclure ?
18:49– On peut l'exclure.
18:51Ça passera en commission de discipline,
18:53donc ce n'est pas moi qui vais le juger devant vous aujourd'hui.
18:55Mais ce que je veux dire, c'est que des problèmes de formation de candidats,
18:57tout le monde rencontre, des problèmes...
18:59– Mais à vous particulièrement, quand même.
19:01– Non, je vous ai dit, il y a à peu près 15 cas
19:03de candidats qui, sincèrement, ont posé problème.
19:05La France Insoumise a eu des problèmes.
19:07Comment on les traite ?
19:09C'est très important.
19:11Comment le parti politique, qui est confronté à ça,
19:13traite un écart de langage,
19:15un propos inacceptable, une insuffisance...
19:17– Un permis non valide, par exemple.
19:19– Mais attendez, vous mélangez tout là, Karine Bécard.
19:21Eh bien, je pense que c'est la façon
19:23dont le parti politique traite tout ça
19:25qui permet de juger ce parti politique.
19:27– C'est bizarre que vous parliez de problème de formation.
19:29– On est assez intransigeants parce qu'on a bien décrit qu'on est...
19:31– Avoir une casquette SS, c'est pas un problème de formation.
19:33Vous pouvez la former des années,
19:35c'est un problème de valeur.
19:37Ça n'a rien à faire chez nous.
19:39– Mais la difficulté, vous voyez, c'est qu'au fond...
19:41– Vous êtes moins exigeants, je vous le dis,
19:43avec des candidats LFI qui ont eu des propos homophobes.
19:45– Mais qu'est-ce qui vous dérape d'une chose pareille ?
19:47– Parce qu'on ne passe pas autant de temps d'antenne,
19:49parce que moi je n'entends pas,
19:51je suis toutes les interviews politiques,
19:53je n'entends pas autant de temps d'antenne
19:55où vous dites aux responsables de la LFI,
19:57parce que c'est vraiment la LFI souvent qui est visée,
19:59vos candidats sont inadmissibles,
20:01et souvent d'ailleurs, ils les soutiennent, ces candidats-là.
20:03– Ecoutez, toutes les émissions politiques,
20:05c'est compliqué aujourd'hui.
20:07Françoise, l'histoire c'est,
20:09est-ce que vous les formez à être
20:11politiquement corrects, entre guillemets,
20:13ou est-ce que vous reconnaissez qu'il y a quand même le risque,
20:15compte tenu du passé de ce parti,
20:17qu'il y ait quand même un certain nombre
20:19de vos troupes qui continuent
20:21à être xénophobes ?
20:23– Non, il y a une ligne politique.
20:25– C'est ça la grosse difficulté que vous avez ?
20:27– Il y a une ligne politique, quand on s'engage au Rassemblement National,
20:29a priori on s'engage pour des idées, sur un programme,
20:31sur une ligne politique, qui a été dictée par Marine Le Pen,
20:33qui est validée par les adhérents,
20:35via leurs représentants au Conseil National.
20:37Donc il y a une ligne politique.
20:39Les gens qui ne sont pas d'accord avec cette ligne politique
20:41peuvent aller voir ailleurs, s'ils ont envie de faire de la politique.
20:43Ils n'ont pas, évidemment, à être investis.
20:45Après la formation des candidats,
20:47c'est autre chose,
20:49on était dans une semaine,
20:51il fallait déposer en une semaine,
20:53les dossiers de candidature,
20:55et évidemment dans des circonscriptions imprenables,
20:57où il n'y avait aucune chance de faire élire un député,
20:59c'était dur de trouver des candidats,
21:01et les gens qui veulent porter nos idées le plus loin possible,
21:03se sont dévoués.
21:05Donc le plan Matignon n'était pas complètement...
21:07Non, mais il y a eu 300 candidatures
21:09qui avaient été préfléchées par le plan Matignon,
21:11heureusement qu'on l'a eu, ça veut dire 300 candidats
21:13qui étaient préparés, et d'ailleurs, dans les députés
21:15que nous avons, vous avez des gens
21:17tout à fait formés, y compris dans les primo-députés.
21:19Alors, une question très précise,
21:21je l'ai abordée trop rapidement,
21:23la question de Christine Angrand,
21:25cette députée du Pas-de-Calais,
21:27députée depuis 2022, dont on a découvert
21:29qu'elle roulait dans une voiture
21:31dont le permis n'était plus valide
21:33depuis très très longtemps,
21:35qui par ailleurs utilise
21:37ses frais de mandat pour se payer
21:39des sites de rencontres,
21:41vous en faites quoi de ce profil-là ?
21:43Parce qu'elle, elle est élue depuis...
21:45Oui, mais là, vous parlez, vous mélangez
21:47deux choses aussi... Dans votre région, je crois.
21:49J'y viens. Christine Angrand est une bonne députée de terrain,
21:51c'est une conseillère régionale depuis 2015,
21:53qui fait parfaitement son boulot, et qui a...
21:55Qui roule depuis 2009 dans une voiture
21:57avec laquelle elle ne peut pas rouler.
21:59Ça, vous l'avez appris, nous aussi, d'ailleurs.
22:01Christine Angrand ne nous a jamais fait part de ça.
22:03Sur l'affaire dite de l'utilisation
22:05des frais de mandat,
22:07c'était il y a un an, elle a tout remboursé.
22:09Il n'y a pas eu de plainte déposée,
22:11elle n'a pas été condamnée à quoi que ce soit.
22:13Je veux dire, non, mais ce n'est pas l'affaire de Jean-Christophe Cambadélis
22:15qui, cette semaine, a été condamnée...
22:17Si, si, ne me coupez pas la parole, je m'enchaîne
22:19parce que c'est gênant, mais vous avez,
22:21pour l'utilisation de frais de mandat,
22:23Jean-Christophe Cambadélis qui a été condamnée, cette semaine,
22:25à de la prison avec sursis.
22:27Il n'est pas député, à ma connaissance, Jean-Christophe Cambadélis.
22:29Mais c'était quand il l'était, voyons, l'utilisation de ces frais de mandat.
22:31Enfin, Gilles Bernstein, vous savez bien.
22:33Christine Angrand, il y a un an,
22:35lorsqu'elle a été confrontée
22:37à ces maladresses,
22:39car elle a dit que c'était des imputations
22:41qu'elle s'était trompée de carte bleue,
22:43elle a réglé les choses auprès du déontologue de l'Assemblée,
22:45elle a tout remboursé. Elle n'a pas mis un euro d'argent public
22:47dans sa poche. Il faut le dire aussi
22:49Pour le permis et la voiture ?
22:51Pour le permis, elle viendra s'en expliquer.
22:53D'abord, probablement, devant la justice,
22:55puisqu'elle sera sanctionnée, comme des milliers
22:57de Français qui, parfois, ne sont pas
22:59en situation régulière, et qu'il faut sanctionner.
23:01Pas de passe droit. Et elle passera,
23:03évidemment. Elle est déjà convoquée par le bureau
23:05de notre groupe à l'Assemblée nationale.
23:07On va voir ce qu'elle nous donne
23:09comme élément. Moi, je ne suis pas un juge, je ne suis pas un flic.
23:11J'apprends cet élément.
23:13Je considère qu'un député ne peut pas faire ça.
23:15Moralement, il ne peut pas faire ça.
23:17On va voir ce que Christine Angrand
23:19nous répond. Mais attention
23:21à ne pas caricaturer
23:23les choses, à ne pas s'acharner
23:25sur des gens. Vous savez, parfois,
23:27ça résulte de problèmes
23:29qu'on ne connaît pas. Attention à tout ça.
23:31D'abord, on ne s'acharne pas, on fait nos boulots. Je précise que
23:33ces problèmes sont au cœur de vos journées parlementaires.
23:35Au cœur, non. Ce n'est pas au cœur
23:37de vos journées parlementaires, heureusement.
23:39Je ne suis pas certain que vous auriez la même indulgence avec un jeune de banlieue
23:41qui roule sans permis, etc.
23:43Vous vous trompez, Gilles Banchet. Je vais vous donner un exemple.
23:45Je peux vous poser une question ? Oui. Après, je vous donne mon petit exemple.
23:47Vous voulez une dissolution rapide ?
23:49Si dans un an, dans dix mois, il y a une dissolution,
23:51cette femme sera-t-elle réinvestie ?
23:53Je réponds tout de suite à votre question.
23:55Je vous donne mon exemple. Trois députés LFI,
23:57M. Ratnon, M. Delogu
23:59et un autre, ont été pris
24:01avec des difficultés
24:03de code de la route, rouler en sens inverse, etc.
24:05Mais on leur posera la question quand ils viendront. Il n'y a pas de soucis.
24:07Pour l'instant, on a un invité. Il s'appelle Sébastien Chenu
24:09du Rassemblement National. Nous n'avons pas harcelé
24:11la LFI matin, midi et soir sur ça.
24:13A la LFI de régler ça.
24:15Si demain, il y a des élections, mon souhait,
24:17c'est qu'effectivement, quelqu'un qui s'est comporté comme ça
24:19ne bénéficie pas d'une nouvelle investiture, évidemment.
24:21Françoise Fressoz.
24:23Françoise.
24:25Vos journées parlementaires sont l'occasion
24:27d'une réorganisation.
24:29D'abord, elle se passe à l'Assemblée nationale,
24:31où Marine Le Pen règne en maîtresse
24:33sur ce groupe.
24:35On voit quand même que Jordan Bardella
24:37est un peu sous surveillance,
24:39parce qu'au fond, il y a une réorganisation
24:41du parti, il y a sans doute un appel
24:43à régionaliser davantage.
24:45Est-ce qu'il y a un problème aujourd'hui
24:47entre Marine Le Pen et Jordan Bardella
24:49sur l'organisation de ce mouvement ?
24:51Est-ce que les failles qu'on a vues à ces élections
24:53sont imputables à Jordan Bardella ?
24:55Je ne vois pas. C'est une espèce de nouveauté.
24:57Il y aurait un problème entre Jordan Bardella
24:59et Marine Le Pen. Non, la seule personne qui est sous surveillance
25:01c'est Michel Barnier, et nous l'avons dit.
25:03Non, on travaille de concert.
25:05Jordan est président du groupe.
25:07Il a fait une campagne européenne assez incroyable,
25:09qui nous a amené à ce score
25:11tout aussi incroyable, double
25:13du score du parti présidentiel, je le rappelle.
25:15Il a enclenché sur une campagne législative
25:17qui nous a permis d'être
25:19aujourd'hui avec nos alliés de Ciotis,
25:21142 députés.
25:23Donc non, à un moment, quand il y a des problèmes,
25:25on les traite, il n'y a pas de problème.
25:27On a envie d'avancer et de continuer
25:29à se préparer, parce que l'idée, ce n'est pas de savoir
25:31si un jour on arrivera au pouvoir, c'est quand on y arrivera.
25:33Si je comprends bien, dans la désignation
25:35des futurs candidats aux législatives,
25:37quel des députés va être accru ?
25:39Il y aura peut-être, par exemple, vous ?
25:41Il y aura une commission d'investiture.
25:43On est nombreux, en tant que députés,
25:45assiégés dans cette commission d'investiture.
25:47Vous critiquez beaucoup les Insoumis,
25:49depuis le début de cette émission.
25:51Malgré tout, Marine Le Pen vient d'en recruter
25:53un ancien mélenchoniste
25:55pour jouer le rôle de directeur de cabinet.
25:57Je cherche son nom.
25:59Ambroise de Rancourt.
26:01Il était déjà dans l'entourage de Marine Le Pen.
26:03Là, il devient vraiment son directeur de cabinet.
26:05C'est un énarque ?
26:07Pourquoi ce choix ?
26:09C'était un mélenchoniste.
26:11Comme s'il l'était aujourd'hui, au moment où nous nous parlons.
26:13C'est quelqu'un qui a voté en 2017
26:15pour Jean-Luc Mélenchon.
26:17Ça commence à dater un peu.
26:19Il s'en est éloigné. Il a expliqué
26:21lorsque Jean-Luc Mélenchon a commencé
26:23à prendre une dérive islamo-gauchiste
26:25qu'il n'a pas acceptée.
26:27Ambroise de Rancourt est un souverainiste
26:29qui vient de la gauche,
26:31ce qui montre que notre famille politique
26:33est ouverte
26:35jusqu'à l'élite.
26:37Jusqu'aux élites que vous critiquez souvent.
26:39Jusqu'à des gens de gauche
26:41comme des gens de droite.
26:43Nous avons vocation à rassembler.
26:45Ambroise de Rancourt apporte une compétence.
26:47Il accompagne Marine Le Pen depuis un certain nombre de mois
26:49en off.
26:51En tant que bénévole.
26:53Aujourd'hui, il choisit un changement de vie.
26:55Je crois que c'est bien de se professionnaliser.
26:57Le vice-président du RN,
26:59Sébastien Chenu,
27:01est invité jusqu'à 13h dans Question politique.
27:03Sébastien Chenu, on va parler des dossiers
27:05à présent, des dossiers de la rentrée.
27:07Commençons avec le plus important d'entre eux
27:09probablement, le budget.
27:11Il va falloir faire vite, le temps presse.
27:13Qu'est-ce que le RN est prêt à accepter
27:15dans ce budget ?
27:17Je ne sais pas si c'est ce que nous sommes prêts
27:19à accepter ou ce que nous sommes prêts
27:21à refuser.
27:23Ça marche dans les deux sens.
27:25Il faut de la stabilité fiscale dans le pays.
27:27Si Michel Barnier
27:29et son futur ministre des Finances
27:31construisent un budget dans lequel
27:33les classes populaires,
27:35les travailleurs de ce pays, sont
27:37sollicités davantage, pour dire les choses
27:39sobrement.
27:41Les impôts, lesquels ? A quel niveau de revenu ?
27:43Avant de mettre la barre
27:45à un niveau de revenu, il faudrait savoir
27:47où on en est dans les finances publiques.
27:49On avait dit qu'on souhaitait
27:51un audit des finances publiques pendant la campagne
27:53législative. Tout le monde nous avait rionné
27:55en disant que nous avions tous les chiffres.
27:57Bruno Le Maire, en partant,
27:59nous a dit qu'il y a un petit dérapage
28:01de 16 milliards d'euros dans les finances publiques.
28:03On le savait pas.
28:05Les finances publiques sont très dégradées.
28:07D'accord. On va voir ce que
28:09Michel Barnier propose.
28:11Ce qui est assez incroyable,
28:13c'est que pour l'instant,
28:15Michel Barnier rencontre tous ses amis, voit comment il peut
28:17construire un gouvernement, mais n'a pas de propos politiques.
28:19On ne sait pas dans quel sens il veut aller.
28:21Un jour, il nous dit qu'il faudrait faire des économies
28:23à l'hôpital public. Un jour, il nous dit
28:25que le logement est la priorité.
28:27Mais ça veut dire quoi la justice fiscale ?
28:29La justice fiscale pour qui ?
28:31Je trouve que si on fait des taxations
28:33sur les surprofits,
28:35comme nous le demandons,
28:37ou si nous taxons les rachats d'actions,
28:39ça ira dans le bon sens.
28:41Mais si l'idée, c'est d'augmenter
28:43les impôts de façon déguisée,
28:45ou la TVA pour les Français,
28:47il nous trouvera face à lui.
28:49Est-ce que vous avez fait
28:51toute la campagne législative en demandant
28:53de la TVA sur les prix de l'énergie ?
28:55Est-ce que, compte tenu de la dégradation
28:57budgétaire, vous continuez à demander
28:59cette mesure, ou vous dites non,
29:01on va faire une pause ?
29:03Nous la demandons. Nous continuons à penser que l'énergie...
29:05On a les moyens.
29:07J'y viens après, je viens sur les recettes
29:09et sur la fiscalité. L'énergie,
29:11c'est un bien de première nécessité.
29:13On en a besoin pour vivre. On a besoin de pouvoir
29:15se chauffer, d'électricité, etc.
29:17Les prix sont en train de baisser.
29:19Ils pourraient baisser davantage, d'abord, parce que
29:21du marché européen de l'électricité, si nous maîtrisions...
29:23Parce que, nous, l'électricité qu'on produit, elle est moins chère.
29:25En réalité, avec ce système,
29:27on la paie plus cher. Donc, oui, nous considérons
29:29que l'énergie et les taxations sur l'énergie
29:31doivent baisser. Ce qui signifie que s'il y a
29:33une TVA unique, ce dont on entend parler
29:35aussi, Michel Barnier,
29:37pourrait envisager une TVA à 20%
29:39sur tous les produits. Là, ça veut dire que vous...
29:41Non, on souhaite une baisse
29:43de la TVA. Oui, je sais.
29:45J'ai pas entendu parler de ce projet de TVA unique,
29:47mais on souhaite une baisse de la TVA.
29:49Et puis, j'entendais, vous m'avez alerté...
29:51Sur l'énergie ou en général ? Sur tous les produits
29:53de première nécessité ? Sur un panier de produits
29:55de première nécessité, on souhaite passer de 5-5
29:57puisqu'il y a déjà une TVA réduite à 0%,
29:59dans un temps contraint, sur des
30:01produits contraints, et puis sur les énergies, passer
30:03effectivement à 5-5. Ça, c'est 15 milliards
30:05par an, en gros ? Non, non, c'est moins que ça.
30:07Non, non, c'est beaucoup moins que ça. Mais, de l'autre
30:09côté, il y a des économies
30:11évidemment à réaliser. Moi, je regarde un petit
30:13peu ce qui est possible.
30:15Par exemple, quand on regarde notre ami
30:17à nous,
30:19Jean-Philippe Tanguy, a fait un peu
30:21l'inventaire, par exemple, des niches.
30:23Et il trouve des niches qui coûtent énormément
30:25d'argent aux Français. Il avait trouvé une niche sur les
30:27armateurs qui coûtait, je crois,
30:29plus d'un milliard.
30:31On ne va pas faire toute la liste des niches ?
30:33Non, je ne veux pas la liste des niches. Par exemple, la politique
30:35de lutte contre la fraude sociale et fiscale. Pour
30:37prendre un chiffrage qui n'est pas le mien, qui est celui
30:39de Gabriel Attal, on peut récupérer jusqu'à 10
30:41milliards d'euros par an. Je ne sais pas
30:43combien le gouvernement a récupéré, je n'ai pas
30:45l'impression qu'il y a eu grand-chose de fait cette année.
30:47Mais là, nous avons des marges de manœuvre conséquentes.
30:49Question très concrète. Si jamais
30:51Michel Barnier décide, dans son budget,
30:53de supprimer l'AME, l'aide médicale
30:55d'État, vous votez ce budget ou pas ? Je le dis
30:57avec beaucoup de calme.
30:59Ce n'est pas l'AME qui permettra
31:01de payer les dépenses contraintes. Elle contribuera
31:03à cela. L'AME, c'est
31:05un milliard d'euros. Nous, on ne souhaite pas une suppression
31:07de l'AME. Nous souhaitons simplement
31:09que l'AME soit aujourd'hui redéfinie par
31:11et devienne une aide médicale d'urgence.
31:13C'est-à-dire, quelqu'un qui est à l'article de la mort,
31:15on le soigne. Quelqu'un qui est porteur
31:17d'une maladie qui causerait un risque d'épidémie,
31:19on le soigne. Pour le reste,
31:21on réduit effectivement ce panier
31:23d'offres de soins gratuits pour
31:25des gens en situation irrégulière et on peut
31:27gagner, d'après notre chiffrage,
31:29à peu près 700 millions à
31:31800 millions d'euros sur l'AME.
31:33Donc, on voterait une transformation de
31:35l'AME qui ne serait plus une aide médicale d'État
31:37offerte à ceux qui n'ont rien à faire ici.
31:39Vous n'avez pas répondu à Karine. Si cette
31:41mesure est dans le budget, est-ce que vous le
31:43voterez ? Est-ce que vous le voteriez ?
31:45Ils ne proposeront pas une suppression
31:47sèche de l'AME. Personne ne fera ça.
31:49Personne ne fera ça. D'ailleurs, les Républicains et
31:51Horizons qui avaient proposé ça de mémoire
31:53dans le précédent Manta...
31:55Vos électeurs comprendraient que vous ne...
31:57Est-ce que vous voterez le budget ?
31:59Le budget en tant que tel, j'en sais rien. Mais on peut
32:01voter des dispositifs du budget. On l'a
32:03déjà fait. Vous voyez comment fonctionne le budget. On peut
32:05voter des dispositifs. On peut voter des pans
32:07du budget. Et puis, à la fin, se déterminer.
32:09On le vote, on ne le vote pas. On s'abstient.
32:11Si ça ne passe pas, motion de censure. Est-ce qu'on censure ?
32:13Voilà. Tout est ouvert. Tout est sur la table.
32:15Mais, en tous les cas, la transformation de l'AME en une
32:17aide médicale d'urgence me semble être quelque chose
32:19qui va dans le bon sens.
32:20J'aurais qu'on écoute au sujet de l'immigration, justement,
32:22le Premier ministre Michel Barnier.
32:24C'est très court.
32:25On va traiter cette
32:27question grave, sérieuse, avec
32:29de la rigueur, avec de la ténacité, avec le souci
32:31de maîtriser l'immigration,
32:33le francier avec l'humanité.
32:34Maîtriser l'immigration. Si Michel
32:36Barnier, Sébastien Chenu,
32:38dans son projet de budget, on continue,
32:40promet de faire repasser, par exemple, la loi
32:42sur l'immigration,
32:44cette loi auquel le RN a
32:46largement participé en décembre dernier,
32:48en décembre 2023, est-ce que là,
32:50vous voterez le budget ou est-ce que vous pourriez
32:52censurer ?
32:53Non mais, moi, j'entends ce discours depuis
32:5530 ans, quoi.
32:57On va s'attaquer à
32:59l'immigration, on va être très méchant, très sévère,
33:01etc. Et puis derrière, je vois les résultats.
33:03Les demandes de droits d'asile
33:05qui explosent et les demandeurs des bouteilles
33:07qui restent dans le pays, une
33:09immigration totalement anarchique et incontrôlée.
33:11Moi, je pense qu'il ne faut pas se laisser dicter
33:13par la politique du fait accompli.
33:15Donc, on a des situations
33:17face auxquelles les Français sont confrontés,
33:19c'est le fait accompli, des gens arrivent
33:21légalement et illégalement sur le territoire
33:23français et représentent à peu près 500 000 personnes
33:25par an et, finalement, les marges
33:27de manœuvre pour stopper l'arrivée
33:29de ces 500 000 personnes par an ne sont pas,
33:31enfin, sont très faibles. Face à ce principe
33:33de réalité, il faut réagir. Alors, qu'est-ce qu'on attend
33:35d'un Premier ministre aujourd'hui ? Effectivement,
33:37ce sont des choses qui soient
33:39très concrètes. Je vous donne un exemple.
33:41Par exemple, l'exécution des occutèves
33:43vers l'Algérie. Moi, j'entendais
33:45Édouard Philippe, là, dans ses
33:47propos de futur candidat
33:49à la présidentielle, dire qu'il faudrait revenir sur les accords
33:51de 68 qui nous lient à l'Algérie, qui permettent
33:53à l'Algérie d'être un peu dérogatoire. – Vous êtes d'accord ?
33:55– Mais bien sûr. Enfin, ils ont eu les leviers. Donc, on dit
33:57à Michel Barnier, écoutez, première chose,
33:59allez rencontrer le nouveau président algérien,
34:01enfin, le nouveau, le président réélu en Algérien
34:03et occupez-vous des accords de 68
34:05qui régissent notre relation. Ça, ça ne coûte pas un euro.
34:07– Mais Ehler, ça fait 12 ans qu'on
34:09les a pas vus au pouvoir.
34:11Ehler, ils veulent plus de sécurité,
34:13ils veulent moins d'immigration, ils sont exactement,
34:15ils veulent moins d'impôts, ils sont exactement
34:17sur la même ligne que vous. – Oui, oui, enfin, ils voulaient tout ça
34:19avant d'arriver au pouvoir. – Donc, finalement, vous êtes d'accord
34:21avec vous ? – Oui, le problème, c'est que quand
34:23ils ont été au pouvoir, ils ont diminué le nombre
34:25de forces de l'ordre, l'immigration
34:27a continué et la fiscalité
34:29a continué aussi à toucher les classes
34:31populaires. Donc, moi, je veux bien les propos
34:33d'Estrade, je les entends, mais nous, maintenant,
34:35on demande à Michel Barnier quels sont les actes
34:37forts qu'il va poser en matière d'immigration,
34:39de sécurité, de fiscalité.
34:41Je n'entends pas grand-chose,
34:43je n'entends rien de sa bouche. Nous, on fait des propositions.
34:45Il y aura d'ailleurs, dans notre niche
34:47parlementaire, je vous le dis aussi,
34:49des propositions sur des sujets
34:51régaliens, notamment, en particulier,
34:53sur les peines planchers. – Gilles Wittgenstein.
34:55– Bornstein. – Pardon, je m'excuse.
34:57– Il existe aussi. – C'est la même famille politique.
34:59– Pardon ? – C'est la même famille politique.
35:01– Gilles Bornstein. – Pas du tout.
35:03– Il y a eu un naufrage, évidemment,
35:05l'actualité de cette nuit,
35:07c'est ce naufrage dans la Manche.
35:09Les naufragés
35:11viennent essentiellement de pays
35:13où, effectivement,
35:15les problèmes politiques
35:17sont importants, du Soudan, de l'Iran,
35:19de l'Afghanistan, de Syrie. Dans votre
35:21souci de lutter contre l'immigration,
35:23est-ce que vous convenez que
35:25l'asile, l'asile politique
35:27doit encore être une valeur
35:29de la France, et des ressortissants
35:31de ces pays-là doivent-ils
35:33être accueillis pouvant demander une demande d'asile ?
35:35– Le droit d'asile est,
35:37j'allais dire,
35:39un constitutif
35:41de notre politique française
35:43depuis fort longtemps,
35:45maintenant, et moi, je pense que ce droit d'asile
35:47doit demeurer, mais le problème, c'est qu'il est
35:49contourné, et c'est bien là le problème.
35:51Donc, il faut revoir, effectivement, ce que
35:53le droit d'asile, c'est à quoi doit répondre exactement
35:55le droit d'asile. Le droit d'asile, c'est pour des situations
35:57très précises, des situations
35:59politiques, vous l'avez dit, mais parfois elles sont aussi
36:01contournées, je vous donne l'exemple de gens qui se
36:03déclarent tous avec toujours les mêmes
36:05récits, homosexuels,
36:07ou vivant
36:09des bannissements dans leur propre
36:11pays, et ce sont des discours
36:13construits avec l'aide de passeurs, pour simplement
36:15pouvoir bénéficier d'un droit d'asile réservé.
36:17Donc là, évidemment, on voit qu'à partir
36:19du moment où c'est contourné, il faut évidemment
36:21redéfinir, retravailler sur le droit
36:23d'asile, parce que si le droit d'asile nous amène
36:25à ouvrir nos portes à tous
36:27les malheureux du monde, pour des raisons
36:29dites politiques, alors que c'est contourné,
36:31ce sera compliqué. Au-delà
36:33de ça, une fois que le droit d'asile, deuxième
36:35élément, est accordé,
36:37ok, très bien, mais lorsqu'il n'est
36:39refusé, il faut qu'il le soit réellement.
36:41Or, le problème, c'est que les gens qui sont déboutés
36:43du droit d'asile se maintiennent
36:45sur notre territoire, ce qui pose évidemment
36:47les problèmes que nous connaissons. Donc vous voyez,
36:49quand on dit le droit d'asile, c'est un principe auquel
36:51moi je suis attaché, les gens qui
36:53risquent leur vie pour des problèmes politiques réels
36:55doivent aujourd'hui être considérés,
36:57mais simplement, il faut le revoir considérablement.
36:59J'aurais qu'on avance, question sur les retraites
37:01avec Françoise Fressoz.
37:03Votre niche parlementaire
37:05du 31 octobre sera consacrée
37:07à l'abrogation de la réforme Macron
37:09et aussi la remise en cause de la réforme
37:11Touraine, puisque vous plaidez pour le retour
37:13de l'âge légal de départ à 62 ans
37:15avec 42 annuités de cotisation.
37:17Pourquoi vous proposez
37:19cette mesure d'emblée alors que
37:21pendant la campagne des législatives
37:23vous étiez assez flottant parce que
37:25la réforme rapporte quand même de l'argent
37:27et vous disiez, oui, abrogation
37:29mais peut-être pas tout de suite.
37:31Est-ce qu'il y a deux discours ?
37:33Un, quand vous êtes tout proche de Matignon,
37:35vous dites non, attention, on ne peut pas l'abroger comme ça
37:37et puis quand vous repartez dans l'opposition,
37:39oui, on l'abroge. Est-ce que c'est un sujet
37:41politique ou c'est un vrai sujet social,
37:43la retraite ? C'est un choix de société.
37:45C'est fondamentalement un choix de société
37:47avec effectivement des conséquences,
37:49y compris financières, sur ce choix de société.
37:51Que s'est-il passé pendant la présente
37:53législature ? D'abord, le débat a été amputé.
37:55Vous vous rappelez qu'il a été très difficile
37:57avec l'article 47 d'avoir un débat
37:59réel, ça avait réduit le débat,
38:01il y avait un vote bloqué au Sénat de mémoire
38:03pour qu'on n'ait pas pu... Non, non, non.
38:05Il y a une contestation de cette réforme des retraites.
38:07Il n'y a que 10% des Français qui souhaitent que cette réforme
38:09des retraites telle que nous la connaissons soit maintenue.
38:11Cette réforme, elle est inefficace
38:13et elle coûte aujourd'hui très cher.
38:15Moi, j'ai regardé un petit peu, la réforme Macron aujourd'hui,
38:17c'est-à-dire passer de 62 à 64 ans,
38:19c'est de la dépense sociale supplémentaire
38:21jusqu'à près de 4 milliards,
38:23c'est-à-dire qu'en fait, évidemment,
38:25les gens, si on leur demande de travailler plus tard,
38:27ils arrivent plus tard dans un moins
38:29bon état de santé, sur des professions
38:31difficiles en particulier, à la retraite.
38:33Et donc, quand on a la retraite de 64 à 62,
38:35on gagne combien ? Et puis donc, en fait,
38:37la réalité, c'est qu'il y a un transfert.
38:39Il y a un transfert du système des retraites
38:41sur le système social. Nous, notre proposition,
38:43la niche exactement que nous allons proposer,
38:45parce qu'on veut préserver la retraite
38:47par répartition, parce que
38:49on vise l'efficacité,
38:51finalement, on va à l'efficacité,
38:53c'est évidemment d'ouvrir
38:55les droits à 62 ans et la durée
38:57de cotisation à 42 ans, c'est-à-dire
38:59de revenir sur la réforme Macron, et vous l'avez dit,
39:01la réforme Touraine, en préservant
39:03les acquis des petites,
39:05des augmentations des petites retraites
39:07qui ont pu être négociées au Parlement,
39:09ça permet de le préserver. En préservant
39:11certaines situations, je pense par exemple
39:13à celles des pompiers qui peuvent partir à 60 ans
39:15mais qui, dans la réforme Macron, vont quand même devoir,
39:17pour avoir un but plein, travailler deux ans de plus.
39:19Ça coûte combien ? Comment vous compensez tout ça ?
39:21Il y a un financement,
39:23IFRAP, qui est à 15 milliards d'euros,
39:25je le rappelle.
39:27C'est une banque très libérale.
39:29Je viens de vous le dire.
39:31Ce n'est pas nous qui avons commandé
39:33ce chiffrage.
39:35Je me réfère
39:37à un institut
39:39qui nous est très éloigné, et donc on ne peut pas
39:41soupçonner qu'il nous fasse de cadeaux.
39:43Peut-être que ce financement coûterait
39:45moins cher, d'ailleurs. Mais en tous les cas, on va dire que la barre
39:47haute mise par un institut qui nous est
39:49très hostile, c'est 15 milliards d'euros
39:51par an. Pour pouvoir
39:53arriver à ce financement,
39:55il faut aussi avoir les leviers. Nous, nous considérons
39:57qu'aujourd'hui, dans l'opposition,
39:59on pose un acte fort, qui est la
40:01brogation de la réforme des retraites
40:03à travers, effectivement, la nécessité de revenir
40:05à 62 ans et 42 annuités.
40:07Mais si on a les leviers, on agira
40:09sur la démographie, on agira
40:11sur la réindustrialisation.
40:13Est-ce que c'est responsable, vu l'état des finances
40:15publiques, de la première
40:17mesure que vous proposez, c'est
40:19abrogation d'une réforme, sachant que
40:21ce que vous proposez ne sera pas voté, puisque vous êtes
40:23minoritaire. Donc est-ce que c'est un signe
40:25de crédibilité, alors que vous dites vous-même
40:27que la
40:29législation va être très courte,
40:31et que vous voulez des élections législatives
40:33anticipées ? C'est difficilement
40:35compréhensible. Non, non, il y a plusieurs choses.
40:37D'abord, je vous ai dit que la réforme Macron, elle coûtait de l'argent.
40:39Elle allait coûter jusqu'à 6 milliards d'euros.
40:41A long terme, c'est 17 millions.
40:43Non, mais c'est toujours ce qu'on nous vend, dès le début.
40:45Et puis à la fin, on s'aperçoit, avec Emmanuel Macron et Bruno
40:47Le Maire, on s'aperçoit que ce qui devait être
40:49une formidable économie est un gouffre financier
40:51épouvantable auquel les Français doivent faire face.
40:53Donc, la deuxième chose, on l'a dit,
40:55je l'ai dit dès le début de mon propos, c'est un choix de société.
40:57Quelle société voulons-nous ?
40:59On peut avoir. Il y a des sociétés qui considèrent
41:01qu'il faut travailler. On les voit, parfois, peut-être même
41:03jusqu'à 70 ans. Ce n'est pas notre choix.
41:05Et puis, je termine avec l'idée que vous dites
41:07que vous n'avez pas de majorité. Moi, je ne suis pas sûr.
41:09Votre choix de société, c'est rentrer le plus vite possible dans la vie active.
41:11Absolument. Rentrer le plus jeune
41:13possible dans la vie active, à travers aussi
41:15peut-être une réforme de l'apprentissage.
41:17Non, mais ce n'est pas des études plus courtes.
41:19C'est qu'il y a des gens qui ont envie d'entrer ou sont
41:21faits pour rentrer plus vite dans la vie active.
41:23On a quand même l'impression, à travers cette niche parlementaire,
41:25et tout à coup, le fait que vous arqueboutiez
41:27sur 62 ans, alors que pendant la précédente campagne,
41:29on l'entendait 60 ans, 62 ans,
41:3166 ans, on n'arrivait plus à rien suivre.
41:33On a le sentiment que vous avez surtout
41:35envie de tendre un piège au
41:37nouveau Front Populaire.
41:39Et j'ai envie de dire que c'est un peu grossier, quand même, comme manœuvre.
41:41Non ? Ben non, écoutez, c'est simple.
41:43C'est pas grossier ? Non, mais on apporte sur un plateau
41:45la possibilité de revenir sur cette réforme des retraites.
41:47On fait une proposition politique.
41:49Donc, il faut qu'ils votent avec vous. Et on voit qui est d'accord
41:51sur cette proposition politique. Nous, quand la gauche
41:53a fait des propositions politiques,
41:55parfois, on les a votées.
41:57Parfois, nous avons dit que, puisque nous étions d'accord,
41:59que ce soit porté par le nouveau Front Populaire,
42:01par la Macronie ou par les Républicains,
42:03on les a votées. Il y a des exemples pour chacun
42:05des groupes politiques que je viens de citer.
42:07Le problème, c'est que la gauche, en fait, ce qui les intéresse,
42:09c'est pas l'avenir des Français. Nous, on juge,
42:11on va à l'efficacité, parce que si ce texte
42:13passe, immédiatement, c'est un changement
42:15pour des classes d'âge. Par exemple,
42:17pour la classe d'âge de 1955,
42:19la retraite, dans notre texte, qui ouvre des droits
42:21à 62 ans, elle est touchée, la classe d'âge
42:23de 1955. C'est des Français derrière.
42:25Si la gauche veut pas le voter, c'est qu'en réalité,
42:27ils préfèrent taper sur des casseroles, faire élire Elisabeth Borne.
42:29– Les communistes ont dit
42:31qu'ils n'y étaient pas forcément hostiles,
42:33les Verts, peut-être pas. En revanche,
42:35votre allié, Éric Ciotti,
42:37va vraisemblablement pas le voter. – Alors, je précise,
42:39votre allié, Éric Ciotti, à droite,
42:41je crois que c'est comme ça que ça s'appelle maintenant,
42:43à droite, son parti, c'était
42:4565 ans, lui, qu'il voulait pour... Vous êtes pas vraiment
42:47sur la même longueur d'onde. – Ils se détermineront.
42:49– D'accord, c'est pas grave. – Un allié,
42:51c'est pas un clone. On sait qu'on a cette différence d'approche
42:53avec Éric Ciotti sur la réforme de la traite.
42:55Est-ce que c'est très grave de pas être
42:57exactement d'accord ? On verra, ils se détermineront
42:59et de la même façon, les Français
43:01leur diront ce qu'ils en pensent. – Le procès
43:03du Rassemblement national, une question
43:05à ce sujet, évidemment, à partir du 30 septembre
43:07prochain, dans 15 jours, Marine Le Pen
43:09et 26 autres prévenus seront
43:11jugés pour des soupçons de détournement
43:13de fonds européens,
43:15pour près de 7 millions d'euros,
43:17entre 2009 et 2017, des fonds européens
43:19destinés, normalement, à embaucher
43:21des assistants parlementaires à Strasbourg
43:23et qui auraient, en réalité, servi
43:25à rémunérer des salariés du Rassemblement national
43:27à Paris. Sébastien Chenu, à partir
43:29de 2011, Marine Le Pen,
43:31est à la fois la patronne du RN,
43:33elle succède à son père, et elle est députée européenne.
43:35Et elle serait pas au courant du système.
43:37– Mais surtout, on conteste ça. Alors d'abord,
43:39dans les chefs d'accusation qui sont
43:41entre nous, je note qu'il n'y a pas d'emploi fictif,
43:43pas d'enrichissement personnel. Il faut le dire
43:45parce que je pense qu'il y a toujours
43:47une espèce de soupçon derrière
43:49les mots qui sont utilisés.
43:51Il n'y a pas d'emploi fictif, pas d'enrichissement personnel.
43:53Il n'y a pas un euro d'argent public qui est allé dans la poche
43:55des hommes et des femmes politiques du RN.
43:57– Mais c'est de l'argent qui n'était pas destiné à ça.
43:59– Nous contestons, et c'est tout le…
44:01Finalement, l'opposition, mais nous ne sommes
44:03pas les seuls. François Bayrou contestait de la même façon.
44:05Il n'a d'ailleurs pas été condamné.
44:07Jean-Luc Mélenchon, qui est confronté au même type de problème,
44:09sera jugé plus tard. Nous contestons
44:11la logique du Parlement européen
44:13sur le fait d'avoir des collaborateurs
44:15qui ne soient pas politisés. Pour le Parlement européen,
44:17il faut des collaborateurs qui soient
44:19au service du Parlement européen,
44:21mais c'est-à-dire, en fait,
44:23qu'ils ne cherchent pas à contester
44:25l'action de la Commission ou de l'Union européenne.
44:27– Mais il y a des règles, il faut les respecter.
44:29– Ces règles, elles ont été…
44:31– Vous entrez dans le cadre de règles.
44:33– Le fait de ne pas être militant politique ne fait pas partie des règles.
44:35On a le droit à sa propre liberté et nous nous revendiquons
44:37que nos collaborateurs soient aussi des militants
44:39qui assument en dehors des responsabilités politiques.
44:41– Mais par exemple, le garde du corps…
44:43– C'est le cas dans tous les partis.
44:45– Le garde du corps de Marine Le Pen,
44:47qui était rémunéré par le Parlement européen
44:49pour protéger Marine Le Pen, est-il logique
44:51que le contribuable européen…
44:53– Mais il était collaborateur de Marine Le Pen,
44:55député européen, accessoirement présidente
44:57du Parti Front National de l'époque.
44:59– Donc il a travaillé pour le Parlement européen.
45:01– Non mais c'est comme sa chef de cabinet.
45:03On dit à sa chef de cabinet, vous étiez la chef de cabinet
45:05de Marine Le Pen. Mais de Marine Le Pen,
45:07députée européenne, présidente du Front National,
45:09tous évidemment s'entremêlent parce que lorsque
45:11vous demandez un rendez-vous à Marine Le Pen,
45:13vous demandez un rendez-vous à la personne
45:15qui est à la fois députée européenne,
45:17qui est à la fois présidente d'un parti politique…
45:19– Et pareil pour la sécurité, quand il assure la sécurité
45:21de Marine Le Pen à Marseille ou à Perpignan.
45:23– Mais bien sûr, elle est sécurisée partout où elle va.
45:25– Merci Sébastien Cheminut. Il est temps d'accueillir
45:27notre second invité pour le livre de la semaine.
45:29France Inter.
45:31Questions politiques.
45:33Karine Bécard.
45:35– Bonjour Denis Laffey.
45:37– Bonjour.
45:39– Installez-vous tranquillement, c'est pas si évident
45:41de s'installer sur ces chaises hautes.
45:43Merci de nous avoir rejoints sur le plateau de
45:45questions politiques. Vous êtes journaliste,
45:47directeur de collection pour la maison d'édition
45:49de l'Aube et vous publiez un livre
45:51« Face à l'effroi » qui revient
45:53et qui dissèque ce que l'on a vécu
45:55justement le 9 juin dernier avec l'annonce
45:57de la dissolution, jusqu'au 7 juillet,
45:59date du second tour des élections législatives.
46:01Alors sidération, incompréhension,
46:03colère, effroi,
46:05voilà ce que vous partagez
46:07dans ce livre avec des grands témoins
46:09du sociologue Edgar Morin
46:11qui signe la préface à Laurent Berger,
46:13l'ancien patron de la CFDT, en passant par
46:15Boris Cyrulnik, le neuropsychiatre,
46:17la sociologue Dominique Méda
46:19ou encore le philosophe
46:21Roger Pauldroit, je m'arrête là parce qu'il y en a plein.
46:23Bref, tous sont surtout
46:25estomaqués me semble-t-il, quand je lis votre
46:27livre, par le niveau qu'a atteint
46:29l'extrême droite en France
46:31aux dernières élections européennes
46:33et donc au cœur de ce livre, il y a
46:35ce constat, on n'a pas vu l'ERN
46:37monter aussi vite et aussi haut
46:39c'est ça non ? C'est exactement ça
46:41c'est-à-dire qu'en fait il y a un état de sidération
46:43effectivement, ce 9 juin au soir
46:45et puis en fait immédiatement
46:47derrière, le constat
46:49que notre démocratie est épuisée
46:51qu'elle est malade et qu'elle a laissé
46:53finalement, petit à petit, le
46:55rassemblement national
46:57prospérer et se développer au sein de
46:59l'électorat. Donc il y a cet effroi
47:01bien sûr c'est un effroi qui n'est pas partagé
47:03par les électeurs du rassemblement national
47:05mais en tout cas par tous ceux
47:07avec qui j'ai construit ce livre
47:09et c'est un effroi pluriel
47:11c'est-à-dire que c'est le rassemblement national
47:13mais c'est aussi la peur du vide, de l'inconnu
47:15de l'ingouvernabilité, c'est la peur
47:17aussi de se retrouver dans une société
47:19qui peut imploser et en cela d'ailleurs
47:21ça m'a rappelé une différence très
47:23forte avec la sidération qu'on avait connue
47:25le 17 mars 2020 quand on s'était
47:27retrouvés tous confinés, là
47:29il y avait un seul ennemi, c'était la maladie
47:31là l'effroi il est vraiment pluriel
47:33Alors il y a une discussion très intéressante
47:35qui s'ouvre dans votre livre face à l'effroi
47:37sur comment s'adresser
47:39à l'électorat qui a voté pour
47:41le rassemblement national, comment
47:43les ramener vers les partis dits classiques
47:45Quelles sont les solutions
47:47que vous avez réussi à y se laisser ?
47:49Je vais prendre pour résumer
47:51peut-être l'échange
47:53que j'ai eu avec l'ex-futur
47:55Premier ministre Thierry Baudet
47:57le président du CESE
47:59qui m'explique très bien que si l'on veut
48:01relancer la conviction démocratique
48:03qui fait défaut aujourd'hui, il faut
48:05inventer des nouveaux instruments
48:07de démocratie. Alors on a inventé
48:09sous la présidence d'Emmanuel Macron
48:11notamment les conventions citoyennes
48:13avec des résultats mitigés
48:15mais en tout cas la convention sur la fin de vie
48:17elle a apporté ses fruits
48:19relancer le dialogue social et là aussi
48:21on paye peut-être sans doute même
48:23les relations très
48:25particulières, pour ne pas dire
48:27plus sombre que ça, qu'Emmanuel Macron
48:29a entretenu avec les intermédiations
48:31et donc l'ensemble des partenaires sociaux
48:33et des corps intermédiaires
48:35il y a l'entreprise aussi
48:37et je pense à l'entretien que
48:39Pascal Demurger, le directeur général
48:41de la MAIF, qui dit d'ailleurs
48:43de manière assez courageuse, le RN
48:45promet le chaos politique
48:47économique, social et moral. Pourquoi je dis
48:49courageux ? Parce qu'aujourd'hui lorsqu'on
48:51est dirigeant d'entreprise ou président d'une association
48:53comme Impact France
48:55potentiellement vous avez un tiers
48:57de vos salariés ou de vos clients
48:59qui ont voté Rassemblement National
49:01donc on est bien face à un choix de valeur
49:03c'est d'ailleurs l'un des échanges que j'ai avec l'économiste
49:05Françoise Benhamou, on est face à un choix
49:07de valeur. Mais Denis Laffey
49:09qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi est-ce que
49:11le RN aujourd'hui apparaît comme le
49:13parti qui écoute le mieux les souffrances
49:15des français ? Il y a eu beaucoup d'enquêtes
49:17et notamment
49:19dans le monde qui ont
49:21très bien démontré comment petit à petit
49:23le RN s'était enraciné dans les territoires
49:25comment il était allé à l'écoute
49:27bien sûr de la population
49:29et c'est ce schisme un petit peu
49:31ce hiatus entre
49:33les partis traditionnels
49:35et le RN sur
49:37ce travail de terrain
49:39donc ça je pense que c'est assez unanime
49:41aussi aujourd'hui. Après ce qui est important
49:43c'est de considérer, et je m'y suis attaché
49:45dans le livre, c'est de décortiquer aussi
49:47le RN, de montrer la différence
49:49entre le discours
49:51qui est tenu et justement ce travail de
49:53dédiabolisation, de notabilisation
49:55et la réalité. D'ailleurs vous dites c'est un parti
49:57d'extrême droite et vous vous expliquez sur ça.
49:59Je prends un seul exemple
50:01à mes yeux, bien sûr, que ne partagera
50:03peut-être pas monsieur Chenu. Probablement pas.
50:05C'est la fameuse
50:07réunion du 13 mai à Madrid
50:09organisée par le parti d'extrême droite
50:11Vox, avec un certain nombre d'élus
50:13de grands dirigeants d'extrême droite
50:15européenne et pas seulement, il y a aussi
50:17Pierre Milley, il y a Orban,
50:19le président argentin, il y a des
50:21représentants aussi de Donald Trump
50:23et là, sur la scène
50:25il y a Marine Le Pen. Et là quand on lit
50:27l'ensemble des discours
50:29que le grand continent d'ailleurs
50:31nous a permis de découvrir parce qu'il les a traduits,
50:33quand on découvre l'ensemble des discours
50:35il n'y a pas de doute à mes yeux
50:37et surtout aux yeux, moi je ne suis que
50:39journaliste, mais surtout aux yeux justement
50:41des personnes que j'ai rencontrées sur
50:43la réalité, l'ADN réel
50:45du Rassemblement National.
50:47Françoise.
50:49Ce qui m'a semblé intéressant
50:51aux dernières législatives, c'est à la fois
50:53la capacité du Rassemblement National
50:55au fond, à surfer
50:57sur toute cette insatisfaction
50:59et puis au dernier moment, c'est-à-dire au moment
51:01d'arriver au pouvoir, cette espèce de contre
51:03mouvement de non, on ne veut pas le voir
51:05au pouvoir, et donc ça interpelle
51:07aussi démocratiquement, c'est-à-dire qu'il y a un
51:09vrai malaise, mais est-ce que c'est en réformant
51:11les institutions, la réforme,
51:13en réformant nos pratiques démocratiques
51:15qu'on peut apporter
51:17une réponse, ou est-ce que c'est beaucoup plus compliqué
51:19que ça ? Est-ce que c'est lié à la mondialisation,
51:21à la perte de repères, au fait
51:23qu'on est dans des transitions très compliquées
51:25et très difficiles à
51:27expliquer ? Quelle est votre analyse là-dessus ?
51:29Roger Paul Droit
51:31le dit très bien, la haine est aujourd'hui
51:33au cœur de la démocratie.
51:35Le constat aussi, c'est que dans la quasi
51:37impossibilité aujourd'hui de tenir
51:39un débat public, de tenir un dialogue,
51:41des confrontations d'idées
51:43apaisées, pacifiées,
51:45constructives, il est très difficile
51:47de repenser justement cette manière
51:49de dessiner la démocratie.
51:51Alors c'est peut-être par des instruments, peut-être
51:53que la nouvelle configuration
51:55va amener
51:57les élus à
51:59mieux apprivoiser la culture du compromis.
52:01Vous y croyez vraiment ?
52:03À ce que vous dites ? Sur de très longs termes, oui.
52:05Et notamment à mieux apprivoiser
52:07le travail de la confectualité,
52:09qu'Alain Touraine avait très bien conceptualisé.
52:11Je peux tourner vers Sébastien Chenu, parce que je le vois
52:13écrire, écrire, écrire, et je voudrais qu'il partage
52:15avec nous les commentaires qu'il a
52:17à faire. Moi j'ai pas
52:19vu cet ouvrage, je l'ai trouvé, je veux pas
52:21être déplaisant, mais je l'ai trouvé en fait très daté
52:23votre ouvrage, avec
52:25des propos qui sont un peu déplacés,
52:27il y a quand même 11 millions d'électeurs derrière.
52:29Il y a des propos
52:31qui sont déplacés, mais
52:33j'ai trouvé que c'était à la fois un ouvrage écrit
52:35par des aveugles, ça m'a fait penser à la phrase de l'évangile
52:37ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles.
52:39C'est-à-dire en fait des gens qui sont dans un
52:41dans une cécité tellement
52:43importante qu'ils ne se rendent pas compte
52:45des priorités des français, par des gens qui sont des militants
52:47des militants qui portent
52:49une idéologie, je reproche pas ça,
52:51moi je suis un militant aussi, mais ils ont une idéologie
52:53très marquée, qui a été mise en échec
52:55année après année, Mme Méda, tous les
52:57comités de soutien socialiste, etc.
52:59Donc c'est des gens très hostiles d'emblée,
53:01mais surtout derrière c'est un peu
53:03les experts contre le peuple. Je lisais
53:05dans l'ouvrage, ah oui le RN, c'est
53:07un vote de colère, mais enfin
53:09il y a une étude qui vient de sortir montrant que c'est
53:11un vote d'adhésion aujourd'hui, et c'est là où je crois
53:13pas que d'adhésion, il y a de la colère
53:15et de l'adhésion pour le peuple.
53:17La grande transformation du vote RN
53:19c'est que ça devient en tous les cas fortement
53:21un vote d'adhésion, c'est-à-dire qu'en fait je pense
53:23que tous ces gens, et Roger Pauldral
53:25dit bien dans votre ouvrage, il dit faut pas vivre dans l'illusion.
53:27Je crois que
53:2990% de vos auteurs
53:31vivent dans l'illusion, en fait ils ne veulent pas s'attaquer
53:33aux problèmes que rencontrent les français, avec peut-être
53:35d'autres solutions, parce qu'ils
53:37n'y sont pas confrontés probablement, parce que
53:39tous les gens dont j'ai cité sont très peu confrontés
53:41aux problèmes des français, et ont une vision
53:43idéologique, militante, qui fait qu'ils
53:45passent à côté des attentes des français.
53:47Rapidement, Primo,
53:49une seule fois dans le livre, il y a
53:51un quelconque propos irrespectueux
53:53à l'égard des électeurs.
53:55L'hydre d'extrême droite, tentaculaire.
53:57Non mais j'ai noté, si ça c'est agréable.
53:59Nous distinguons les électeurs
54:01du parti, et c'est quand même très important,
54:03parce que si on veut justement
54:05entendre la parole de ceux qui votent
54:07Rassemblement National, et essayer de leur proposer d'autres
54:09voies, il faut bien les respecter, c'est quand même le
54:11béaba, c'est ça la démocratie.
54:13L'hydre d'extrême droite, je crois que ce sera très respecté.
54:15Secondo, quand vous parlez justement de ces personnes
54:17qui vivent, on va dire, dans leur bulle,
54:19dans leur sas,
54:21non je ne suis pas d'accord, elles sont confrontées au quotidien
54:23à la réalité de l'économie,
54:25et du monde économique,
54:27social, de l'entreprise,
54:29et c'est finalement un discours très anti-élite
54:31qu'on retrouve
54:33souvent.
54:35Merci à tous les deux.
54:37Merci à tous les deux.
54:39Merci à Denis Laffey, je rappelle le titre de votre livre,
54:41Face à l'effroi, c'est paru aux éditions de l'Aube, et merci
54:43à Sébastien Chernu.
54:45Un excellent dimanche, et je vous dis à la semaine prochaine.