Thierry Cotillard (président du groupement "les Mousquetaires"): "La crise (des agriculteurs) est toujours là"

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Thierry Cotillard, président du groupement "les Mousquetaires" était l'invité de "Tout le monde veut savoir" ce jeudi.

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00:00Moi j'ai débattu avec Arnaud Rousseau à l'AREF du MEDEF à la rentrée.
00:04Je pense qu'on entend moins parler de la colère, mais la crise elle est toujours là.
00:09C'est-à-dire que c'était une crise multifactorielle.
00:11L'État avait sa responsabilité d'engager sur des surtaxes, sur un maximum de contraintes pour la production.
00:18Toutes les réponses n'ont pas été apportées.
00:20Et puis il y a un sujet, et là on ne va pas se défausser, on va prendre notre responsabilité,
00:24qui est le sujet crucial, c'est la rémunération des agriculteurs.
00:28Les distributeurs ont souvent été pointés du doigt en disant c'est à cause de vous,
00:32parce que vous mettez la pression sur les agriculteurs pour avoir les marges les plus importantes.
00:40Vous avez fait votre examen de conscience ?
00:42On l'a fait, et on a la conclusion de penser qu'on est concernés,
00:45et qu'on prendra notre part de responsabilité.
00:47Parce que si demain il n'y a pas d'agriculture, on vendra quoi dans nos intermarchés et nos netto ?
00:52Par rapport à l'appel et la remarque de Arnaud Rousseau,
00:56nous on appelle à plus de directivité et de transparence.
00:59Je m'explique, il faut ouvrir justement le capot, savoir qui gagne quoi,
01:03et puis être beaucoup plus dirégiste et cadrer tout ça.
01:06Une proposition sur laquelle on est d'accord avec Arnaud Rousseau,
01:09c'est de penser qu'il y a un premier niveau négociation entre agriculteurs et industriels.
01:14Ce prix d'achat, on les met dans les conditions générales de vente,
01:17on n'y touche pas, on les sanctuarise, la fameuse sanctuarisation,
01:20et on nous laisse négocier le reste.
01:22Et ça, ce n'est pas dans la loi, c'est ce qu'on propose,
01:24ils ont l'air d'être favorables, on le soutient,
01:26et si on fait ça, ça aidera vraiment à ce que ça aille mieux.
01:29Un point très concret, est-ce que vous pensez que dans les semaines, les mois à venir,
01:32on peut revoir des agriculteurs dans la rue ?
01:35En ce moment c'est compliqué, parce qu'en termes de récolte, ça ne serait pas la bonne période,
01:38mais est-ce que vous pensez qu'on peut se retrouver dans les mois qui viennent
01:41avec de nouveau le même type de révolte que ce qu'on a vu en janvier ?
01:44Bien sûr, parce qu'en plus vous avez eu des crises conjoncturelles qui viennent s'ajouter,
01:49la crise de la langue bleue, il y a la crise aussi des céréaliers,
01:52parce que la récolte a été mauvaise, mais bien sûr, il faut être lucide,
01:55et ce qu'il faut, c'est qu'on ait justement des changements de gouvernement.
01:59Il nous faut des responsables politiques qui anticipent,
02:02là où ça commence à fatiguer tout le monde, c'est en gestion de crise qu'on fait des annonces.
02:06C'est ce que le gouvernement a fait ?
02:08Pour partie, mais pas assez, puisqu'aujourd'hui Arnaud Rousseau le dit.
02:11Il y avait trop d'effets d'annonces ?
02:12Il y avait trop d'effets d'annonces, et ce qui serait intéressant,
02:14c'est que les négociations commencent dans deux mois,
02:17avant de commencer les négociations,
02:19qu'il y ait une urgence à traiter ce sujet avec ce nouveau gouvernement.

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