Le président du groupement "Les Mousquetaires" Thierry Cotillard constate qu'il y a eu une consommation "soutenue" dans les villes hôtes des Jeux olympiques et paralympiques cet été. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mardi-10-septembre-2024-7377675
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00:00Et avec Léa Salamé, nous recevrons ce matin dans le Grand Entretien, le président du
00:04groupement Les Mousquetaires, question réaction au 0145 24 7000 et sur franceinter.fr.
00:12Thierry Cotillard, bonjour.
00:14Bonjour.
00:15Et bienvenue à ce micro.
00:16Pour mémoire, les Mousquetaires, ce sont plus de 4000 magasins, 3000 chefs d'entreprise,
00:22150 000 salariés en France, Belgique, Pologne, Portugal et des enseignes comme Intermarché
00:29Netto, Bricomarché, Bricorama, pour n'en citer que quelques-unes.
00:34Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce matin sur la consommation des Français en
00:39cette rentrée 2024, l'année a commencé, vous vous en souvenez, avec une crise agricole
00:45profonde qui a mis en cause les enseignes de la grande distribution, avec une crise
00:51inflationniste qui s'est éternisée et enfin une crise politique qui inquiétait les milieux
00:57économiques.
00:58Voilà pour le tableau, espérez-vous que l'automne ne sera plus clément ?
01:01Je suis assez optimiste, je le suis de nature, mais je crois qu'en fait on a des éléments
01:07assez factuels pour penser que ça va aller mieux.
01:09Déjà on a vécu des JO incroyables, ça a donné une énergie, alors les ventes ont
01:13été là, mais on a aussi vu des Français heureux, fiers qu'on puisse présenter le
01:17meilleur de la France et de Paris.
01:19Et là les bonnes nouvelles arrivent quand même à la rentrée, puisqu'on est sur une
01:22dynamique de maîtrise de l'inflation et même de baisse, donc j'ai envie de dire, surfons
01:28sur cette dynamique estivale pour que l'automne soit une belle saison.
01:31Alors les JO, il y a eu des ventes, dites-vous, ça a boosté l'économie, l'INSEE annonçait
01:37hier soir que la croissance devrait accélérer à 0,4% au troisième trimestre, soutenue
01:42justement par l'accueil des Jeux, vous vous en avez vu les retombées dans les magasins
01:46sur la consommation ?
01:47On l'a clairement vu, sachant qu'il y avait deux Frances, il y avait la France qu'organisait
01:51vraiment, donc les villes Hautes et Paris, les ventes elles sont à plus de 11% en volume,
01:57donc c'est la preuve qu'il y a eu une consommation soutenue, à l'été d'avant, et on y met
02:03des familles très identifiées, ça a été du snacking, des salades, des sandwichs, c'était
02:08beaucoup de moments de consommation, et puis il y a eu un effet météo qui a bénéficié
02:13à toute la France, avec des glaces qui ont progressé à deux chiffres, l'eau, donc
02:18on est assez content parce qu'on avait fait plutôt un mois de juillet qui n'était pas
02:21bon, parce que crise politique, mauvaise météo, et donc on a rebondi en août et on en est
02:26ravis.
02:27Alors justement, la crise politique, on a reçu il y a dix jours le patron du MEDEF à
02:30ce micro, qui nous disait à quel point le flou politique inquiétait les chefs d'entreprise.
02:34Êtes-vous rassuré par la nomination de Michel Barnier, et la perspective d'une politique
02:37économique qui ne devrait pas changer du tout, si on en croit ce qui se dit, ou vous
02:43êtes inquiet comme le patron du MEDEF ?
02:45Non, je crois que déjà c'est une bonne nouvelle qu'un Premier ministre soit nommé, on l'attendait.
02:48Il lui appartient maintenant de former un gouvernement qui satisfasse le plus de Français, et je
02:54crois qu'il aura l'obligation de développer aussi la politique du compromis, qui n'est
02:59pas forcément innée chez nous, en tout cas aujourd'hui on voit bien qu'il y a trois
03:03blocs et que les Français attendent du changement surtout, et donc il faut espérer qu'il puisse
03:07s'en sortir.
03:08A son crédit, le Brexit c'est aussi un sujet de compromis, donc je pense qu'il a une expérience
03:14qui doit lui permettre de réussir, en tout cas on a tout intérêt, parce que le MEDEF
03:18l'a peut-être exprimé, mais nous les chefs d'entreprise qui faisons du commerce, on attend
03:22des choses très claires, on attend de pouvoir continuer à investir, on attend de pouvoir
03:25continuer à recruter, il ne faut pas tout jeter, il y a eu des mesures notamment pour
03:29aider les jeunes avec des aides sur les contrats de qualification et l'alternance qu'il ne
03:33faudrait pas jeter parce que ça a fonctionné, et puis je crois qu'il faudrait aussi, si
03:38j'avais un message à lui passer, qu'il nous écoute, qu'il apprenne à nous coller, parce
03:42que la grande distribution, vous savez, le grand fait peur, grande distribution, il l'est
03:47dans le nom, et je pense qu'on est le coupable idéal, c'est-à-dire qu'on est celui qui
03:51a la facture, qui présente la facture au client, et donc on est certainement responsable
03:57de tous les maux pour les politiques et l'opinion publique, et j'ose espérer qu'on aura l'occasion
04:02d'échanger, qu'il apprenne à nous connaître, et surtout qu'il se renseigne des anciens
04:05gouvernements, parce que quand il y a eu la crise du Covid, on a tenu la chaîne alimentaire,
04:09alors pas que nous, les agriculteurs, et aussi les industriels, et puis quand il y a eu la
04:13crise de l'inflation, je pense qu'on n'en a pas abusé, on a essayé de faire le maximum
04:16pour soutenir les Français.
04:17Vous avez eu le sentiment de ne pas être assez écouté par les précédents premiers
04:21ministres ?
04:22Ça a été le cas, ça a été le cas sur des sujets de consommation, ce qui est assez
04:25dingue, c'est que pour les Français, vous avez la crise du pouvoir d'achat, qui est
04:31numéro 1.
04:32Eh bien, on a quand même réussi à voter une loi qui a interdit les commerçants de
04:35faire des promotions sur la droguerie, la parfume religieuse, donc c'est un exemple
04:39très concret, où je pense qu'il y a un écart entre ce que veulent les Français
04:44et les décisions que prennent les politiques, donc espérons que ça change.
04:47Thierry Cotillard, encore un mot sur le contexte général de la France, la situation budgétaire
04:52du pays vous inquiète-t-elle ? Déficit qui se creuse, endettement, François Villeroy
04:58de Gallo disait au point, l'économie française est aujourd'hui en résilience, elle a évité
05:03la récession, mais ce n'est pas encore la reprise, est-ce que vous faites le même
05:07constat ou voyez-vous en dépit de votre optimisme au niveau macroéconomique, des nuages peut-être
05:14apparaître d'ici quelques mois pour l'économie française ? Le vrai risque, on a bien compris
05:21qu'il y avait un exercice budgétaire, on parle de 16 milliards, la solution facile
05:25c'est la fiscalité.
05:26Vous savez, moi je suis toutes les semaines dans mes points de vente, je suis au contact
05:29des consommateurs, et je crois que le Français, ça lui est un peu égal qu'on augmente
05:33la taxe chez Total, ce qu'il veut c'est que l'essence soit moins chère, donc il
05:37va falloir trouver les mesures qui soutiennent la consommation, parce que la consommation
05:41derrière c'est la croissance, ce n'est pas un exercice facile, il a du boulot, mais
05:45on espère qu'il va s'en sortir évidemment.
05:47Les mesures qui soutiennent la consommation, ça peut être aussi l'augmentation des salaires,
05:50qu'est-ce que vous pensez du SMIC à 1600 euros comme le veut le NFP ?
05:54Je crois, j'ai une conviction là-dessus, c'est pour justement vendre des produits
05:58de grande consommation, je crois qu'il est important que les salaires suivent l'inflation,
06:02sinon on va assister à un début de paupérisation de la France.
06:06On va assister ou on assiste déjà ? On assiste, puisque je vais vous parler peut-être un
06:10peu tout à l'heure de la consommation, vous allez voir qu'il y a quand même des
06:13faits très marquants.
06:14Ce qu'il faut sur le SMIC, c'est probablement le faire, non pas de manière brutale, parce
06:18que vous auriez des petites entreprises qui seraient en danger, après vous avez des pratiques,
06:23et donc je vais m'approprier celle du secteur de la grande distribution, qu'il faut peut-être
06:26généraliser.
06:27Nous, vous savez, on n'a pas eu de problème à embaucher après le Covid, contrairement
06:31à la restauration, parce qu'il y a un 13ème mois, et quand votre 13ème mois, il tombe
06:34en décembre, et bien ça vous fait une moyenne annuelle de 1580 euros en lieu et place des
06:401300 et quelques euros du SMIC.
06:41Donc ça, c'est un secteur qui assume le fait de payer un peu plus ses collaborateurs, d'ailleurs
06:45depuis le début de la crise d'inflation, la distribution a augmenté les salaires de
06:4910%.
06:50Donc moi, je crois qu'il faut aller vers ça, pour que justement, on soutienne la consommation,
06:54parce que pour 54% des Français, je le rappelle, les fins de mois sont difficiles par rapport
06:59aux revenus qu'ils ont.
07:00Donc vous dites clairement à ce micro, il faut augmenter le SMIC, oui ?
07:02Il faut le faire de manière progressive et aider à soutenir la consommation, bien sûr.
07:06Cet été, Thierry Cotillard, bonne nouvelle, l'inflation est repassée en août sous la
07:11barre symbolique des 2% sur un an, mais qu'en est-il de l'inflation alimentaire, qui a été
07:16montée jusqu'à 16, plus 16% sur un an, au pire de la crise ? Selon l'INSEE, l'augmentation
07:23des prix alimentaires n'a pas été stoppée au mois d'août.
07:26Alors, il y a des bonnes nouvelles, mais il y a un paradoxe.
07:29C'est-à-dire que quand vous regardez les chiffres, l'inflation est effectivement à 2%, mais
07:33sur l'alimentaire, on commence à avoir des baisses, puisque c'est moins 0,2%.
07:38Et à ça s'ajoute, vous le savez, une essence qui est 20 centimes moins chère que l'année
07:42dernière, et une rentrée des classes qui a coûté moins cher.
07:43Mais la réalité, et je vous le redis, quand on est sur le terrain avec les clients, c'est
07:48vécu différemment, c'est-à-dire les gens ne le ressentent pas parce qu'il s'est passé
07:53depuis deux ans une augmentation de 20%.
07:55Et donc, pour beaucoup de Français, même si les indicateurs sont déjà un peu meilleurs,
08:01ils ne le vivent pas comme ça.
08:02Donc, le Français, s'il ne trompe pas, qu'est-ce qu'il est en train de faire ? Il est en train
08:06de chercher les bons plans.
08:07Donc, quand vous avez des études, elles montrent qu'aujourd'hui, il ne fait pas trois enseignes,
08:11il en fréquente plutôt quatre ou cinq pour aller chercher là où il y a de la promotion,
08:15là où il y a des prix bas.
08:16Et pour ce qui est de notre enseigne, on est content, on a recruté 800 000 nouveaux consommateurs.
08:20Ça veut dire qu'on a certainement fait le match des prix et de la promo.
08:22Quels sont les produits dont les prix baissent clairement, et ceux qui ne baissent pas du
08:26tout ? À l'heure où on parle ?
08:27Les baisses, de toute façon, il faut bien dire aux auditeurs que ça n'interviendra
08:31pas avant mars prochain, les prochaines négociations.
08:34Mais il y a quand même eu la possibilité sur les marques de distributeurs de négocier
08:37tout au long de l'année.
08:38On l'a vu sur les biscuits, les pâtes, parce que le blé avait baissé.
08:42On a eu des baisses significatives à la rentrée sur le scolaire, parce que le papier a fait
08:47moins 7%.
08:48Et en contrepartie, la moyenne générale baisse, mais vous avez quelques hausses qui sont liées
08:52à des pénuries de matières premières.
08:54On a manqué d'orange, donc le jus d'orange a augmenté.
08:56Le chocolat, vous le savez, a fait x4, donc les tablettes ont pris 20%.
09:00Donc c'est une somme de plus et de moins, mais la bonne nouvelle, c'est que les moins
09:03l'emportent sur les plus.
09:04Dominique Schellcher, le patron de System U, constate que les Français consomment moins
09:09de produits frais, de poissons, de fromages à la coupe, c'est le cas aussi dans vos
09:13magasins ?
09:14Alors, si vous permettez, on va prendre une petite minute pour bien expliquer ce qui se
09:17passe sur la consommation.
09:18On peut parler de déconsommation, puisqu'en volume, on frôle les 2%, moins 1,8%.
09:23Mais en fait, la France se caractérise en trois tiers.
09:26Il y a un tiers des Français pour qui rien n'a changé, ils consomment comme avant.
09:30Pour deux tiers, il y a eu des changements.
09:32Le premier tiers de ce deuxième tiers, c'est des gens qui changent leurs habitudes.
09:38C'est-à-dire, je viens de vous le dire, ils font plus d'enseignes et quand ils viennent,
09:41ils consomment moins, puisqu'on avait 12 articles dans un panier en France, on est
09:45passé à 11.
09:46Et dans ce panier, il y a une marque nationale qui a été shootée pour mettre une MDD,
09:50ça c'est une réalité.
09:51Attendez, MDD ça veut dire ?
09:52Marque de Distributeur.
09:53Oui, c'est ça, c'est-à-dire qu'ils privilégient ça, tous les patrons de MDD disent, de plus
09:57en plus, il y a une habitude qui s'est installée, c'est-à-dire qu'on achète moins la « grande
10:01marque » et on va sur les marques distributeur.
10:03Oui, parce qu'en fait, on n'a pas renié, on n'a pas fait de rabaisse sur la qualité,
10:06elles sont 30% moins chères.
10:07Et donc, pour revenir sur la déconsommation.
10:09Et le dernier tiers ?
10:11C'est ceux qui ont arrêté de consommer certains produits.
10:14C'est-à-dire, ce n'est pas un changement d'habitude, je n'achète pas de la marque
10:17distributeur, c'est j'arrête d'acheter du poisson, de la viande, ou des produits
10:21biologiques.
10:22Et ça, c'est une réalité.
10:23La bonne nouvelle pour nous, c'est que dans notre modèle, nous, on a des abattoirs, on
10:26a des bateaux, donc on a décidé de renier sur nos marges et alors que le marché est
10:30à moins 5 par exemple sur la viande et le poisson, quand on fait des steaks hachés
10:34qui sont des produits très consommés par les familles, quand on les fait à moins de
10:3710 euros, c'est génial parce que nous, on n'est pas en régression, on continue à
10:40progresser sur les volumes.
10:41Mais est-ce que vous dites honnêtement aux gens qui nous écoutent ce matin qu'on ne
10:45reviendra pas au prix d'avant Covid ?
10:47Il faut être clair avec les Français, on ne reviendra jamais.
10:50C'est-à-dire qu'on a pris 20%, peut-être qu'on va pouvoir baisser de 2-3%, mais c'est
10:55impossible parce qu'en fait, si vous avez, nous on est producteurs je viens de vous dire,
10:59mais si vous interrogez un agriculteur ou un industriel, il va vous dire que son coût
11:03de production pour produire son biscuit, son soda a augmenté.
11:07Le SMIC a pris 10%, l'électricité effectivement est fluente et va peut-être baisser, mais
11:12beaucoup de charges sont au plus haut et ne baissent pas.
11:15Le prix du paquet de pâtes qui coûtait, donnez-moi un exemple concret, qui coûtait
11:19en 2019 avant le Covid ?
11:21Par exemple 1,20€, il est à 1,40€, on a peut-être espoir de le descendre à 1,35€,
11:26mais vous ne retournez pas à 1,20€.
11:27Mais ça ne va jamais à 1,20€.
11:28Non.
11:29C'est pour ça que vous aviez raison, il faut que les salaires accompagnent évidemment
11:32cette inflation alimentaire.
11:33Et on retourne, non, on se dirige, pardon, vers le standard.
11:36Bonjour Marc.
11:37Je n'ai que mon combiné.
11:39Oui, votre combiné, vous l'avez bien et vous avez bien raison de l'avoir.
11:43Vous êtes à l'antenne de France Inter, on vous écoute Marc.
11:46Ah, bonjour Nicolas Demorand, bonjour Monsieur Cotillard et bonjour à tous.
11:52Alors, il est bien connu qu'intermarchés luttent contre la vie chère, enfin c'est
11:56ce qu'on lit à l'entrée des supermarchés, mais j'ai l'exemple d'un produit, c'est
12:03peut-être tout à fait ponctuel, l'exemple d'un produit de marque Saint-Éloi, une
12:10marque intermarché qui a subi une augmentation de 61% de fin décembre 2023 à début août
12:192024.
12:20Il s'agit d'un moulinet de légumes verts fabriqué dans le Finistère, je ne comprends
12:27pas les raisons de cette augmentation, je ne sais pas si les franchisés ont toute latitude
12:35sur leurs prix, je ne sais pas comment sont fixés les prix chez intermarchés.
12:39Je voulais donc vous donner cet exemple.
12:41Merci infiniment Marc pour cette intervention, vous avez le parfait interlocuteur pour vous
12:47répondre, Thierry Cotillard.
12:48Oui, merci de la question, je suis surpris comme vous de l'inflation énorme à 60%.
12:54Alors, je vais vous expliquer comment on fixe les prix, on est une centrale avec un
12:59mouvement d'indépendants, donc on préconise des prix, mais on a cette liberté en local
13:03de fixer les prix qui sont propres à chacune des zones de chalandiser.
13:08Est-ce qu'il y a eu une erreur ? Est-ce qu'il y a eu un abus ? On va le contrôler, donc
13:12on va regarder si c'est possible les coordonnées de l'auditeur pour que je vérifie le produit.
13:16En tout cas, ce que je tiens à vous dire, c'est que depuis le début de l'année, les
13:20prix chez intermarchés en moyenne ont baissé, on a surtout renouvelé une campagne où il
13:24y avait 1000 produits à prix imbattable, essentiellement d'ailleurs, vous le soulignez,
13:27des produits qui sont fournis par nos usines qui sont en Bretagne, et donc c'est peut-être
13:31l'exception qui confirme la règle, mais je peux vous assurer que je suis choqué des
13:3460% donc on va contrôler.
13:36L'inflation, même en décrut, touche très fortement les étudiants, la fédération
13:41des associations générales étudiantes a publié la semaine dernière son indicateur
13:46annuel sur le coût de la rentrée universitaire, 3150 euros, en hausse de 2,7% par rapport
13:51à l'année dernière.
13:52Hier, le PS a interpellé Michel Barnier pour que la situation précaire des étudiants
13:56soit prise en compte, mais quel geste vous faites vous, les grandes enseignes ? Parce
14:00que vous avez dit que la rentrée scolaire a baissé, les prix ont baissé, ça c'est
14:04vrai, ça a été vérifié, mais la rentrée universitaire, pas tellement, voire pas du
14:10tout.
14:11Vous soulevez un vrai problème qui est la précarité, c'est un étudiant sur cinq
14:14qui saute un repas, donc c'est pas rien.
14:16On a tous été étudiants, donc on sait que c'est un moment difficile en septembre,
14:20il faut se loger, il faut acheter les bouquins, etc.
14:22Donc en fait on a décidé, et c'est une première parce que vous l'avez dit en introduction,
14:27chez les Mousquetaires il y a plusieurs enseignes, on a coordonné un plan, et on s'est dit
14:30on va leur donner un coup de main et on va proposer des offres qui soient les bons plans
14:34de la rentrée chez les Mousquetaires, donc vous avez besoin de vous déplacer, les vidanges
14:39chez Rodi c'est moins 25%, l'alimentation c'est quand même le plus gros poste de dépense,
14:44donc on a créé dans l'appli Intermarché une communauté d'étudiants, on va rajouter
14:4810% de remise, et puis pour s'installer, si vous allez chez Brico-Marché ou Brico-Rama,
14:52vous aurez un kit à 85€ avec le bureau, la lampe et la chaise.
14:56Donc on s'est mobilisés, parce qu'on sait que c'est difficile, et puis j'ai envie
15:00d'ajouter une autre information parce qu'on a un vrai besoin, 40% des étudiants, 30%
15:04travaillent pour pouvoir se payer les études, et c'est ce que j'allais vous dire.
15:09Nous c'est des milliers de jeunes qu'on recherche sur tous les week-ends, justement
15:13pendant les affluences importantes dans nos supermarchés, dans nos centres commerciaux,
15:17donc n'hésitez pas, j'en profite, je suis à l'antenne, pour déposer vos CV dans chacun
15:22des points de vente, qui est indépendant, donc qui a la liberté de faire son propre
15:25recrutement, et c'est une manière évidemment d'aider aussi les étudiants.
15:28Vous cherchez combien de postes là, à ce stade ?
15:30Là, je pense qu'à la rentrée, on est à 4-5 000, besoin d'étudiants sur l'ensemble
15:34de la France, donc c'est pas rien, et on est vraiment preneurs des CV.
15:37Et c'est payé combien ?
15:38C'est le SMIC, et donc on est à 1300 et quelques, et comme il ne fera pas forcément
15:43les 12 mois, parce que souvent ça s'arrête au bout de 8, et puis ils changent d'université,
15:47etc.
15:48Mais peut-être que tout ça changera.
15:49Venons-en à la situation de Casino, le distributeur en difficulté à céder la majeure partie
15:55de ses super- et hypermarchés à ses concurrents, essentiellement vous, et Auchan, aujourd'hui,
16:02combien de supermarchés casinos sont officiellement devenus des supermarchés intermarchés ou
16:08netto-tiricotiers ?
16:09C'est une opération incroyable, c'est en une année, 15 ans de développement pour
16:14le groupement des Mousquetaires, donc pour répondre à votre question, c'est 230 casinos
16:17qui ont basculé, et dans trois semaines, au 1er octobre, on va en rajouter 60, ce qui
16:22fera 290 magasins.
16:25Je tiens à saluer le boulot incroyable des adhérents, des équipes, parce qu'évidemment,
16:29il a fallu réimplanter, former, livrer tous ces magasins, et avec quelques semaines et
16:35quelques mois de recul, l'opération s'est bien passée.
16:37Et puis, un point extrêmement important, je vous l'avais dit, il y avait deux ambitions.
16:41L'ambition commerciale, apporter des prix bas, avoir demain un intermarché tous les
16:4610 km, mais aussi une vraie ambition humaine, parce qu'on avait 10 000 salariés qui étaient,
16:51on allait dire, picousés casinos, il fallait les intégrer, et ça se passe globalement
16:54bien puisque nos chefs d'entreprise les ont accueillis avec toute la méthode qu'il fallait.
16:59Vous nous assuriez en février dernier à ce micro, on n'a pas prévu de réduire les
17:02effectifs de casinos, les syndicats disent, les syndicats du groupe Casino annoncent la
17:07semaine dernière qu'il y aurait 3000 suppressions de postes.
17:10Nous, en fait, on a racheté ces points de vente, et donc sur l'offre qu'a fait Casino
17:15de mettre ces points de vente sur le marché, aucune suppression d'emplois n'a eu lieu.
17:20Je pense que le chiffre que vous évoquez, c'est le périmètre qu'a gardé Casino pour
17:24continuer son activité, et là c'est du ressort plus des dirigeants de casinos de répondre
17:28à la question.
17:29Allez, on refile au standard.
17:30Bonjour Roger.
17:31Oui, bonjour.
17:32Bienvenue.
17:33Merci, bonjour à tout le monde.
17:35J'ai deux questions pour M. Cotillard, la première, c'est concernant les marges sur
17:40les produits bio.
17:41Les enquêtes UFC que je choisis ont montré que la grande distribution se garait vraiment
17:45sur les produits bio, ce qui nuit fortement à toute la filière bio, y compris les AMAP.
17:49Je voudrais savoir si un groupement coopératif comme les mousquetaires pourrait avoir une
17:52politique différente des autres sur les produits bio, et arrêter de nuire par les marges trop
17:56conséquentes à toute la filière bio.
17:58Ma deuxième question, c'est de savoir quelle est la position des salariés dans les magasins
18:04du réseau, parce que dans le monde coopératif, moi je viens de l'ESS, on pointe souvent
18:08du doigt la distribution coopérative pour ce qui concerne la situation de leurs salariés.
18:14Est-ce qu'il ne serait pas intéressant d'associer les salariés à la marche des
18:17entreprises, un peu comme ça se fait dans les autres modèles coopératifs, voire ce
18:20qui se fait dans les SAPO, Société Anonyme de Participation Ouvrière, où tous les
18:23salariés font partie intégrante des conseils d'administration des entreprises via les
18:28représentants, et surtout, une partie des dividendes revient aux salariés.
18:31Ce serait quand même intéressant que les salariés de magasins coopératifs, qui font
18:36partie d'un réseau coopératif, soient un peu mieux traités que les caissières et
18:39les manutentionnaires des magasins d'économie traditionnelle.
18:42Y a-t-il une petite explication à ce que la distribution générale fasse un peu plus
18:51de marge ? Comme les produits n'étaient pas traités, on avait pour les fruits et
18:54légumes, par exemple, un niveau de casse, de destruction plus rapide dans les rayons,
18:58et c'est pour ça qu'on avait une marge qui était plus importante.
19:01Maintenant, il faut soutenir évidemment les agriculteurs biologiques, puisque le marché
19:05fait moins 5.
19:06Il y a deux solutions à ça.
19:07Des programmes qu'on met en place, où on fait des remises de 10% sur les bio pour soutenir
19:11évidemment l'offre, et puis des aides de l'État pour les agriculteurs qui seraient
19:14en difficulté.
19:15Pour ce qui est des salaires, le dialogue social chez nous, il se fait à deux niveaux.
19:19On a 15.000 salariés qui dépendent vraiment du siège, et donc le dialogue existe, et
19:24puis après c'est en local avec chaque chef d'entreprise.
19:25Deux questions très rapides, réponses rapides.
19:27Question d'Émilie sur l'appli Bonjour, y aura-t-il des fraises chez Intermarché cet
19:32hiver ?
19:33Ah oui, c'était la question qu'on avait eue l'année dernière.
19:35Il y en aura, il y en aura, mais j'ai bon espoir, puisque je revois mes équipes sur
19:40le sujet, pas plus tard que dans 15 jours, et on va… Vous savez, la difficulté c'est
19:44que si moi j'arrête d'avoir des fraises et que dans la crèmerie d'en face il y
19:47en a, les clients y aillent, mais d'un point de vue sociétal, bien sûr, il faudrait qu'on
19:50ait le courage de le faire.
19:51L'UFC Que Choisir a fait une enquête qui explique que les grands distributeurs remettent
19:55les confiseries aux caisses, ça c'est sur la malbouffe.
19:59Il y avait pourtant un engagement, une loi, pas une loi, c'était une…
20:06Des consignes de santé publique.
20:07Des consignes de santé publique qui avaient dit qu'il fallait enlever les confiseries,
20:11les bonbons, des caisses.
20:12Chez vous, 89% des intermarchés proposent des confiseries juste avant le passage en
20:18caisse.
20:19C'est le cas, c'est le cas, c'est un mix, c'est effectivement ce qu'on appelle
20:22un achat d'impulsion, c'est pas forcément programmé, mais notre quotidien, vous savez,
20:27surtout avec les usines qu'on a, les abattoirs, les bateaux, c'est de défendre évidemment
20:31le mieux manger.
20:32Donc oui à l'impulsion à la dernière minute, mais notre combat il se porte évidemment
20:35sur la vente de poissons et des produits frais.
20:37D'accord, mais vous gardez les bonbons.
20:39On en a avec un mix de livres et également de piles et de produits d'impulsion à la
20:44dernière minute.
20:45Il n'y a pas que des bonbons.
20:46Et bien merci Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires, merci d'avoir
20:51été au micro d'Inter.