Bonne nouvelle pour la croissance, les emprunteurs et les États, mais pas forcément pour les épargnants : la baisse des taux d'intérêt annoncée jeudi par la Banque centrale européenne (BCE), la deuxième en trois mois, a plusieurs conséquences pour l'économie. Quel impact pour les Français qui veulent acheter ? Écoutez Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 12 septembre 2024.
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00:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:04Et nous sommes toujours bien entendu en direct du Mans. Bonsoir Maëlle Bernier.
00:07Bonsoir.
00:08Vous êtes directrice de la communication et porte-parole de Meilleur Taux, spécialiste des questions immobilières bien entendu.
00:12La Banque Centrale Européenne baisse ses taux d'intérêt, c'est la deuxième fois en trois mois. Est-ce que c'est une bonne nouvelle ?
00:18Bien sûr c'est une bonne nouvelle parce que ça pèse directement sur le coût des emprunts.
00:21Donc ça veut dire que les taux des crédits en particulier, les taux immobiliers vont continuer à baisser.
00:26On desserre les taux, l'inflation ralentit. Donc Christine Lagarde remet un peu de jus dans la machine des crédits.
00:33Donc c'est une bonne nouvelle pour qui exactement ? Ceux qui ont déjà un crédit ou ceux qui veulent acheter ?
00:37Les deux en général. Les deux parce que ceux qui ont acheté à des taux plus élevés, c'est-à-dire supérieurs à 4, vont sans doute bientôt être concernés par la renégociation de crédit immobilier.
00:46C'est-à-dire vous gardez votre crédit et vous baissez le taux, donc vous remboursez moins tous les mois. Pas plutôt agréable en ce moment.
00:53Et puis ceux qui vont faire un crédit, ça veut dire que la capacité d'emprunt des ménages a augmenté.
00:57Si on prend un exemple, par exemple un couple qui gagne 4 000 euros en 6 mois avec cette baisse des taux, c'est 15 000 euros qu'il peut emprunter en plus ce couple.
01:05Donc c'est pas encore le paradis mais c'est quand même des travaux en plus, c'est des frais en plus. Donc c'est des bonnes nouvelles.
01:12Et est-ce que c'est automatique ? Les banques baissent forcément, répercutent les coûts en baisse ? On en est sûr sûr ?
01:19Alors c'est même plus qu'automatique, c'est anticipé. C'est-à-dire que les banques comme Christine Lagarde, il y a ce qu'elle fait et il y a ce qu'elle dit après quand elle fait ça.
01:26Et elle annonce en fait en général. Donc on savait que la baisse allait intervenir. Donc les banques au mois de septembre ont anticipé cette nouvelle baisse.
01:33Et c'est pour ça qu'on a d'ailleurs des barèmes qui ont baissé. On est aujourd'hui en moyenne autour de 3,55, 3,60 sur 20 ans.
01:40Quand on était il y a un an à 4,45 sur 20 ans. Donc on a vraiment, c'est automatique, c'est même encore une fois anticipé.
01:47Et ce qui va se passer dans les mois qui viennent, c'est-à-dire qu'a priori comme l'inflation ralentit, elle va pouvoir certainement à nouveau rebaisser les taux.
01:54Ça veut dire que la baisse des taux des crédits n'est pas terminée.
01:57Dites-moi, 1% sur 20 ans, c'est énorme à l'arrivée comme somme ?
02:01C'est énorme à l'arrivée, oui. Pour un couple moyen, c'est autour de 20 000 euros de plus qu'il peut emprunter. Donc ce n'est pas du tout négligeable.
02:08Est-ce que ça va aussi desserrer les conditions de crédit des ménages et des entreprises ?
02:11Alors, la bonne nouvelle, c'est que les banques, contrairement à l'année dernière où elles ne prêtaient pas du tout ou presque pas,
02:17cette année, depuis janvier 2024, sont revenues dans la course. Elles prêtent.
02:21Et le message qu'elles nous envoient à nous, courtiers, c'est « Envoyez-nous du dossier, on veut prêter ».
02:25Vous savez, elles font du crédit. C'est plutôt pour capter des nouveaux clients.
02:31C'est-à-dire que bien Crédit Immobilier capte des nouveaux clients.
02:33Quelles équipes derrière en multiples choses ? Assurances ?
02:36Pardonnez-moi, ça veut dire que ça ne sert à rien que j'essaie de renégocier avec ma banque.
02:40En fait, il faut que j'envoie une autre.
02:42Alors, vous pouvez tenter. Vous êtes certainement un bon client, M. Galbi, mais vous pouvez tenter.
02:45Mais effectivement, en général, on est souvent mieux servi quand on change de banque.
02:51Et alors, est-ce qu'il y a un effet domino, comme on dit, c'est-à-dire qu'on emprunte à un taux moins cher ?
02:57Normalement, on consomme davantage à côté et c'est bon pour l'économie ? On peut dire ça comme ça ?
03:02Oui, c'est ça. C'est-à-dire qu'en fait, quand on baisse le coût de l'argent, on facilite l'achat, donc la consommation.
03:08Donc, c'est une manière de relancer l'économie. C'est-à-dire qu'on voit bien que là, ça commence quand même à ralentir sérieusement.
03:14Donc, cette manière de réinjecter de l'argent dans l'économie européenne redonne de l'argent aux Français et aux Européens de manière générale.
03:21Je lisais le commentaire d'un analyste bancaire qui explique que ce n'est pas aussi simple que ça et que les effets peuvent parfois attendre un an.
03:26En l'occurrence, moi, on les voit déjà puisque nous, les banques nous disent. Nous, on a anticipé, on le sait.
03:32Et encore une fois, on sait que ce n'est pas terminé.
03:34Et puis, il y a une autre chose. C'est que les banques n'ont aujourd'hui pas fait leurs objectifs commerciaux annuels. Elles ont des objectifs.
03:39Et le redémarrage de l'immobilier, on l'a vu, mais très, très ralenti depuis la dissolution parce que les Français ont un peu paniqué fiscalement.
03:47Donc, on a vraiment des banques qui sont en demande et qui sont prêtes à vraiment faire des efforts.
03:52– Attendez-moi, vous nous dites quoi là ? Comme le marchand de chaussures, les banques doivent vendre du crédit comme on vendrait des chaussures ?
04:00– Exactement. Chaque banque a son objectif de production de crédit immobilier, c'est-à-dire faire rentrer des nouveaux dossiers,
04:06faire rentrer des nouveaux clients parce que derrière, encore une fois, on va vendre des assurances,
04:10on va équiper les enfants, on va ouvrir des comptes en banque. Et c'est ça qui fait vivre une banque.
04:14Ce n'est pas une ONG, une banque. Donc, elle utilise en fait le crédit immobilier pour capter des nouveaux clients.
04:19– Sans être une ONG.
04:21– On peut emprunter plus pour moins cher, y compris au Mans.
04:24Parce qu'alors nous, on est en train de tomber amoureux de cette ville avec Yves, c'est vrai, c'est magnifique.
04:29– On va s'installer maintenant.
04:31– Vous la connaissez bien cette ville ?
04:32– Alors moi, j'habite au Mans, effectivement, et je travaille à Paris.
04:35Je suis née au Mans, donc je peux en parler.
04:37Effectivement, le Mans a plusieurs avantages.
04:39C'est-à-dire que les prix de l'immobilier ont certes un peu monté après le Covid,
04:42mais là, ils se sont stabilisés, voire baissent dans certains endroits.
04:45Et effectivement, c'est une ville comme les autres qui bénéficie de taux qui ont baissé.
04:50Et après, il y a de multiples avantages, 55 minutes de Paris,
04:53enfin tout ce qu'on peut mettre évidemment derrière une ville comme le Mans.
04:56Mais voilà, effectivement, le Mans, aujourd'hui en termes d'immobilier,
04:59c'est une ville où les acheteurs ont regagné beaucoup de pouvoir d'achat.
05:02– Alors, notre dette faramineuse, est-ce qu'elle devient moins lourde ?
05:05Je parle de la dette qu'on laissera à nos enfants et à nos petits-enfants
05:08qui paieront notre mode de vie quand même.
05:10– Mathématiquement, effectivement, quand le coût des intérêts est moins cher pour les particuliers,
05:14il est aussi pour les États.
05:16Donc tout ça, c'est une bonne nouvelle.
05:18– Je vous rappelle quand même qu'en matière de dette publique,
05:207 États européens, dont la France, font l'objet d'une procédure européenne
05:23pour déficit excessif, c'est-à-dire qu'on est dans le viseur quand même.
05:26– On est dans le viseur, mais il faut relancer la consommation.
05:29– On peut traduire en mètres carrés l'avantage du taux qui baisse ?
05:32– Selon les villes, c'est entre 5 et 10 mètres carrés de plus gagnés.
05:36– Oui, c'est une chambre d'enfants.
05:38– C'est une chambre d'enfants, je vous dis, c'est aussi des travaux,
05:41c'est aussi le fait de pouvoir revivre un peu mieux dans une maison.
05:44– Ce que vous nous dites ce soir, Maël, c'est que dès demain matin,
05:47on prend rendez-vous avec notre banque pour aller renégocier ou changer de banque,
05:50c'est ce que vous nous avez dit.
05:52– En fait, si je suis très honnête, je pense qu'il faut encore attendre un petit peu,
05:56parce que je pense que les taux ne sont justement pas au plancher
05:58et qu'ils vont continuer à baisser.
06:00– Combien de temps à peu près ?
06:01– Je pense qu'on pourrait se retrouver d'ici la fin de l'année autour de 3,20 sur 20 ans
06:04quand on est autour de 3,55.
06:06Donc vous pouvez commencer les démarches, mais honnêtement,
06:08si vous voulez renégocier, attendez un peu, ce serait dommage d'attaquer trop tôt.
06:11– Qui perd-gagne en fait dans cette histoire ?
06:13– Tout le monde, mais en tout cas…
06:15– Vous voulez dire que tout le monde gagne ?
06:16– Tout le monde gagne, les banques empruntent moins cher,
06:17donc elles prêtent moins cher, donc tout le monde est gagnant.
06:19– Merci beaucoup Maël, d'avoir été aussi claire,
06:21porte-parole et directrice de la communication de Meilleur Taux,
06:24dans un instant, le mot en folie pour accueillir Marc-Antoine Lebray.
06:28Voilà, à tout de suite pour le Breaking News.