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Écoutez l'interview du ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique au lendemain de l'annonce par le Président de la République de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 10 juin 2024

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Transcription
00:00 RTL Matinale spéciale
00:02 *Musique*
00:04 Yves Calvi, Amandine Bégaud
00:06 Il est 8h20, bonjour Bruno Le Maire.
00:08 Bonjour Yves Calvi.
00:09 Merci de nous rejoindre dans cette matinale spéciale sur RTL au lendemain des élections européennes
00:12 et de l'annonce par le président Macron donc de cette dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:16 Vous étiez hier à l'Elysée aux côtés du chef de l'État peu avant 20h.
00:19 Que vous a-t-il dit exactement ?
00:21 Ça reste dans le secret des échanges que nous avons eus hier à 19h.
00:27 Mais la décision vous la connaissez, le président de la République a décidé de dissoudre l'Assemblée Nationale.
00:32 C'est la prérogative du président de la République.
00:35 C'est donc sa décision, nous devons en faire le meilleur pour le pays.
00:39 Le meilleur c'est quoi ? C'est nous battre pour la France, pour les Français
00:44 sur la base d'un projet politique qui soit le plus clair possible.
00:48 On a trois semaines devant nous, il faut nous retrousser les manches, partir en campagne
00:53 et faire en sorte que de cette décision sorte le meilleur pour le pays.
00:56 Je ne vous sens pas très enthousiaste, à titre personnel, est-ce que vous approuvez vraiment ce coup de poker ?
01:01 Mais ce n'est pas une question d'enthousiasme, de soutien, de sympathie.
01:05 Il y a une situation politique.
01:07 Pardonnez-moi, vous êtes un ministre majeur du gouvernement et un homme politique qui a un avenir devant lui.
01:11 Donc vous pouvez avoir un avis sur ces choses-là ?
01:13 Non, j'ai un avis sur la manière dont il faut mener la campagne.
01:15 J'ai un avis sur ce que représente cette élection législative.
01:19 C'est l'élection législative qui aura les conséquences les plus lourdes pour la France,
01:24 pour les Français, de l'histoire de la Ve République.
01:27 Donc je ne vais pas commenter les décisions du président de la République.
01:30 Je vais me mobiliser dans les jours qui viennent pour que chacun réalise la gravité de ces élections,
01:36 que chacun prenne ses responsabilités et pour que ma famille politique,
01:41 pour que notre majorité propose des choses claires pour nos compatriotes.
01:45 Parce que je pense que nos compatriotes nous ont adressé un message de demande de clarté,
01:50 de simplicité dans ce que nous voulons pour la France et pour les Français.
01:54 Et qu'il faut entendre le message qui a été adressé.
01:56 Et qu'il faut pouvoir y répondre sur la base d'un projet clair.
01:59 Pour moi, je vois trois points qui me paraissent absolument essentiels pour l'avenir.
02:03 Je vous redonne tout de suite la parole, mais serez-vous candidat puisqu'il faut prendre aux élections législatives,
02:11 puisque vous venez de nous dire qu'on doit prendre nos responsabilités ?
02:15 J'ai été le seul candidat des Républicains, il me semble, en 2017, à être candidat pour la majorité présidentielle,
02:22 à m'engager aux côtés du président de la République.
02:24 En effet.
02:25 J'ai toujours dit que je ne ferais que trois mandats.
02:27 J'ai fait trois mandats de député.
02:29 Je verrai si les circonstances justifient de changer de position.
02:34 Mais en règle générale, je tiens mes positions et mes convictions.
02:38 Je ferai savoir cette semaine quelle est ma décision.
02:40 Je ne pense pas que ce soit le plus important.
02:42 Donc, a priori non ? Ou vous ne l'excluez pas ?
02:45 Je préfère m'en tenir à ce qu'ont toujours été mes convictions.
02:50 Trois mandats, pas un de plus.
02:52 Ensuite, nous verrons si les circonstances exceptionnelles dans lesquelles nous sommes justifient de livrer la bataille.
02:57 Autrement, on peut livrer la bataille de plein de manières.
02:59 Le plus important est d'être engagé dans cette bataille.
03:01 Il y a toujours d'autres choix, d'autres chemins, comme la recherche d'une coalition d'impact de gouvernement.
03:05 Ce sont les propos de la présidente de l'Assemblée nationale.
03:07 Elle a raison ?
03:09 Je pense que nous n'en sommes plus là.
03:11 Nous sommes le 10 juin.
03:13 Donc elle est décalée ?
03:15 Nous n'en sommes plus là.
03:17 Nous sommes le 10 juin.
03:19 Les Français ont voté. Ils se sont prononcés.
03:21 Ça fait 20 ans que je suis engagé dans la vie politique, pour la France, pour mes compatriotes, pour le meilleur.
03:25 Et je pense que nous avons obtenu depuis quelques années des résultats sur le front de l'emploi,
03:29 sur le front de l'industrie, sur le front de l'attractivité du pays.
03:33 Et ces résultats, je ne veux pas qu'ils soient jetés comme ça à la rivière
03:37 par un mouvement de mauvaise humeur ou de mécontentement d'ici trois semaines.
03:40 Entendons les mécontents des Français.
03:42 - Le rassemblement national est aux portes du pouvoir. C'est bien de votre responsabilité ?
03:44 Bien sûr que nous portons une part de responsabilité dans le vote qui s'est exprimé hier.
03:49 Bien sûr qu'il faut l'entendre.
03:51 Et c'est pour cela que j'appelle la majorité à définir un projet qui soit le plus clair possible.
03:56 Parce que ce ne sont pas les accords de circonstance, ce ne sont pas les accords de parti.
03:59 Ce ne sont pas les "je te donne ceci et tu auras cela"
04:02 qui apporteront une réponse aux inquiétudes, aux craintes, aux colères de nos compatriotes.
04:06 C'est-à-dire très clairement, voilà où nous allons emmener le pays.
04:10 Le pays a besoin de plus d'autorité.
04:12 C'est la première chose. C'est la base.
04:14 Plus d'autorité à l'école, plus d'autorité au collège, plus d'autorité dans la rue,
04:18 plus d'autorité dans les services publics, plus d'autorité à l'hôpital,
04:22 plus d'autorité dans les transports publics, plus d'autorité partout, tout le temps, en France.
04:29 Voilà la première demande de nos compatriotes.
04:31 La deuxième demande, c'est plus d'indépendance.
04:33 Plus d'indépendance économique, plus d'indépendance financière,
04:36 avec des salaires qui soient plus élevés, on avait commencé à y travailler.
04:40 Plus d'indépendance financière, avec le rétablissement des comptes publics,
04:44 que j'appelle de mes voeux, pour lesquels je me bats,
04:46 et qui reste absolument indispensable à l'indépendance de la nation.
04:50 - Et enfin, une troisième chose... - Dois-je vous rappeler que vous êtes au pouvoir depuis 2017 ?
04:52 - Bien sûr, mais je vous rappelle qu'en 2017... - C'est cette crise que vous venez de nous raconter, la volante.
04:55 - Dois-je vous rappeler, Yves Calvi, que nous avons rétabli les comptes de la nation,
04:59 en 2017, en 2018, en 2019.
05:01 Dois-je vous rappeler que nous avons connu deux crises majeures,
05:04 le Covid, l'inflation, et que nous avons su maîtriser ces crises,
05:08 et que maintenant que nous en sortons, je le redis,
05:10 si l'indépendance est un des piliers de notre projet,
05:12 cela passe aussi par l'indépendance de nos finances.
05:15 Enfin, il y a un troisième sujet, qui me paraît indispensable,
05:18 c'est la défense de notre culture, notre culture nationale.
05:21 Parce que beaucoup de nos compatriotes ont l'impression qu'ils sont pris en tenaille
05:24 entre le wokisme d'un côté, et la montée de l'islam radical de l'autre.
05:28 Et ils veulent tout simplement qu'on réaffirme notre culture,
05:31 notre mémoire, notre histoire, ce que nous sommes.
05:34 Parce qu'on ne peut inventer ce que nous voulons devenir au XXIème siècle
05:37 qu'en étant fidèles à ce que nous sommes.
05:39 Voilà les trois piliers d'un projet pour les trois semaines qui viennent,
05:43 que je propose à la majorité, l'autorité, l'indépendance, la défense de notre culture.
05:50 - Bruno Le Maire, finalement, le président ne s'est-il pas acheté un plan de survie ?
05:53 Et si oui, à quel tarif ?
05:55 Vous êtes ministre de l'économie, les chiffres, ça vous connaît ?
05:57 - Si ça me connaît, c'est un peu mon métier.
06:00 Je vous redis à quel point aujourd'hui l'enjeu n'est pas de savoir
06:04 si un tel ou un tel va occuper telle position, ou occuper telle place.
06:09 L'enjeu, c'est ce que va devenir dans les années et les décennies qui viennent,
06:15 la nation française.
06:16 Ça va se décider dans trois semaines.
06:19 Ne pensons pas que cette élection est une élection comme les autres.
06:23 C'est, je le redis, une élection dont les conséquences ont d'une gravité sans précédent pour notre nation.
06:28 Vous connaissez tout ce qu'a proposé Marine Le Pen depuis quelques années en matière de politique publique.
06:34 Si on avait suivi les recommandations de Marine Le Pen, je rappelle que nous serions sortis de l'euro,
06:38 on n'aurait pas été projetés-gés face à la crise du Covid.
06:40 Nous serions du côté de Poutine et pas du côté de l'Ukraine.
06:44 Nous aurions été soignés à l'hydroxychloroquine au lieu d'avoir été soignés avec des vaccins.
06:48 Nous aurions abandonné les réacteurs nucléaires puisqu'elle estime que c'est dangereux.
06:52 Et nous serions aujourd'hui dans une situation de relégation, de déclassement national absolument épouvantable pour notre pays.
07:01 Est-ce que c'est vraiment ce que nous souhaitons pour la France ?
07:03 Les électeurs ont voulu sanctionner votre politique et notamment le président de la République.
07:06 Pourquoi changerait-il le comportement le 30 juin prochain ?
07:09 Ce n'est pas le comportement du président de la République qui est en jeu le 30 juin prochain.
07:13 Je parlais du comportement électoral des Français, je pense que vous m'avez compris.
07:18 Les Français, ils savent faire la distinction entre une élection européenne et une autre élection qu'est l'élection législative.
07:27 L'élection européenne a défini quels seraient les députés qui seraient au Parlement européen d'ici quelques jours.
07:33 L'élection qui se tient dans trois semaines va décider de la manière dont sera gouverné notre pays.
07:39 En matière économique, en matière financière, en matière de sécurité, en matière d'immigration, en matière culturelle.
07:45 C'est ça qui se décide dans trois semaines.
07:46 Emmanuel Macron doit débattre avec Marine Le Pen par exemple.
07:49 Ce sera à lui de le décider, ce qui compte c'est que chacun soit sur le pont.
07:52 Et vous le souhaitez ou à titre ?
07:53 Moi à titre personnel, je vais vous dire, dès cet après-midi, je vais partir en campagne,
07:58 expliquer ce sur quoi, à mon sens, il faut que nous nous positionnions,
08:02 écarter totalement les calculs d'appareils qui ne feront qu'irriter nos compatriotes,
08:08 qui vont nous demander dans les trois semaines qui viennent et d'ici le 30 juin, qu'est-ce que vous voulez pour la France ?
08:13 Et ce sera projet contre projet.
08:15 Projet du Rassemblement National contre notre projet.
08:18 Et ce projet, je souhaite qu'il soit une fois encore le plus clair, le plus simple, le plus déterminé possible
08:24 pour répondre aux inquiétudes qui se sont manifestées, aux colères, aux mécontentements, aux insatisfactions.
08:29 Et j'ai bien compris que vous n'excluez pas, je dis bien vous n'excluez pas d'être candidat aux élections législatives.
08:34 Je redis, je suis attaché au principe de trois mandats législatifs, pas un de plus.
08:39 Ensuite nous verrons si les circonstances exceptionnelles justifient notre décision.
08:44 les circonstances sont toujours différentes.

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