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Score historique du RN aux élections européennes, annonce dans la foulée de la dissolution de l'Assemblée nationale, élections législatives à venir... Écoutez l'interview de Jordan Bardella, président du RN et député européen.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 11 juin 2024

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00:007h-9h30, RTL Matin avec Yves Calvi et Amandine Bégaud.
00:06RTL 8h18, bonjour Jordan Bardella.
00:08Bonsoir Monsieur Calvi.
00:09Merci de nous rejoindre dans la matinale d'RTL, donc je vous dis bonjour et non pas bonsoir.
00:13C'est votre première prise de parole depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée Nationale.
00:17Jordan Bardella, que dites-vous aux Français qui continuent d'être inquiets par l'arrivée du RN au pouvoir ?
00:24Je veux leur dire que l'ambition que nous portons c'est d'abord celle de rassembler une majorité de Français.
00:29Plus de 7 millions de Français ont glissé un bulletin Rassemblement National dans l'urne dimanche dernier.
00:35Et pour beaucoup c'était la première fois.
00:37Le Rassemblement National est un mouvement patriote, républicain, qui aime profondément la France
00:43et qui a envie de porter avec une forme de bon sens et de pragmatisme des idées qui je crois sont majoritaires dans le pays.
00:48Donc je vais tâcher de convaincre d'ici au premier tour des élections législatives
00:52que nous sommes un parti qui a vocation à redresser le pays et à le rassembler.
00:59Et pourtant ce parti a longtemps fait peur.
01:01Celui de Jean-Marie Le Pen, on va être sains pour vous traiter de fachos.
01:03Qu'est-ce que vous répondez à ça aujourd'hui ?
01:05Les temps ont changé.
01:06Aujourd'hui nous réalisons dans le cadre d'une élection européenne un score historique, inédit, sans appel.
01:11Et c'est je crois une sanction et un désaveu extrêmement clair pour la politique du gouvernement.
01:16Donc les Français connaissent je crois ma sincérité, je l'espère.
01:19Ils connaissent mes ambitions, mes priorités.
01:22Le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration.
01:25Il y a un besoin d'ordre dans le pays.
01:27Et je suis prêt à apporter des idées qui je le crois sont majoritaires aujourd'hui dans l'opinion à la tête du pays.
01:31Vous avez un plan Matignon, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:33Et est-ce que vous avez longuement travaillé dessus avec Marine Le Pen ?
01:35Dans le cadre de ces élections européennes, j'avais indiqué aux Français
01:39que ma première expression serait de demander la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:43Le Président de la République a répondu à cette demande
01:46parce qu'il a entendu je crois le désaveu qui s'exprime à l'égard de sa politique.
01:51Et depuis plusieurs mois, nous travaillons à l'organisation d'élections législatives anticipées.
01:56Pourquoi ? Parce que chaque jour qui passe
01:59et chaque jour qui nous rapproche du pouvoir, nous nous y préparons.
02:02Donc vous êtes prêt à gouverner, c'est ce que vous dites ce matin aux auditeurs d'RTL.
02:05Nous sommes prêts à gouverner.
02:07Nous avons un certain nombre de textes, de projets de loi qui sont évidemment prêts à entrer en vigueur.
02:11Dans le cadre d'une cohabitation, on ne peut évidemment pas faire tout ce que la présidence de la République vous permet de faire.
02:17Mais on peut faire des choses pour le pouvoir d'achat, pour la sécurité, pour l'immigration.
02:21Et moi, c'est un peu l'objet de l'appel que j'ai lancé hier à d'autres formations politiques.
02:25Je veux bâtir la majorité la plus large possible.
02:29Parce que je pense que le Rassemblement national peut gagner ces élections législatives.
02:33Et c'est la raison pour laquelle, parce que je crois dans le Rassemblement,
02:36je m'adresse aussi à d'autres formations politiques
02:38en leur proposant de travailler avec moi dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale.
02:41Soyons concrets, que pouvez-vous faire pour le pouvoir d'achat des Français ?
02:44Puisque c'est la première chose que vous venez de nous citer.
02:46D'abord, mettre fin à l'augmentation insensée des prix de l'énergie.
02:52Le président de la République prévoit au 1er juillet d'augmenter de 10% les prix du gaz.
02:57Nous souhaitons nous y renoncer.
02:59Et nous souhaitons également pouvoir soulager les Français d'une pression fiscale qui est aujourd'hui insupportable.
03:05Vous savez que l'une des grandes mesures que nous avons toujours portées,
03:07c'est la baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur l'énergie, sur l'électricité, le gaz, le fuel, mais aussi le carburant.
03:15Parce qu'aujourd'hui dans notre pays, se chauffer ou se déplacer est en train de devenir un produit de luxe.
03:21Nous allons hériter demain d'une situation économique qui sera compliquée, je ne veux pas mentir aux Français,
03:26et il faudra par conséquent faire des choix.
03:28Et comment compensez-vous justement cette baisse d'entrée fiscale dans les caisses de l'État ?
03:33Il y a besoin de vivre.
03:35Alors soit, il y a deux possibilités, soit on fait un débat budgétaire
03:41et on confronte deux projets avec le Président de la République
03:44sur la manière dont on va aller chercher des économies dans tel ou tel périmètre de l'État.
03:48J'ai une conviction...
03:49Un dialogue avec le chef de l'État ?
03:51Non, on va confronter dans le cadre de ces...
03:53Il y aura un débat dans le cadre de ces élections législatives,
03:55on aura l'occasion de confronter les politiques et les choix budgétaires
03:59que nous serons, en fonction des majorités qui se dégageront au début du mois de juillet, amenés à faire.
04:03Moi j'ai une conviction aujourd'hui pour affronter le mur de la dette,
04:06c'est qu'il faut déverrouiller toutes les contraintes qui pèsent sur la croissance.
04:10Je crois que la France n'est pas vouée à être un pays de consommateurs,
04:14nous devons redevenir un pays de producteurs.
04:17Or aujourd'hui il y a beaucoup d'entreprises qui sont empêchées de produire
04:20et l'un des chantiers que j'engagerai avec eux, c'est aussi la simplification de l'économie française.
04:25Je me suis battu pendant toute cette campagne européenne sur les surtranspositions
04:29qui nous brident aujourd'hui dans la croissance
04:31et si on veut rembourser nos dettes demain, il faut recréer de la croissance
04:34et permettre à nos entreprises de produire en étant protégées et libérées d'un certain nombre.
04:38On prend un exemple très précis, est-ce que vous abrogez la réforme des retraites ?
04:42Excusez-moi, je vais hériter si nous avons la chance d'accéder à ma question.
04:47Je m'adresse à quelqu'un qui va être Premier ministre.
04:49D'accord, et moi j'ai la lucidité et l'honnêteté de dire aux français
04:53que la situation économique dont nous allons hériter
04:56dans un pays qui pulvérise sous Emmanuel Macron les records de déficits commerciaux,
05:00de déficits publics et de dettes, d'une situation économique qui sera compliquée.
05:04Par conséquent nous serons dans le cadre d'une cohabitation amenée à faire des choix
05:07et vous connaissez ma position.
05:09Moi je souhaite que tous ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans
05:12puissent voir le dispositif de carrière longue renforcée et puissent partir avec 40 annuités.
05:17Ça fait quoi ? 60 ? 62 ans ?
05:19Édouard Philippe vient de dire à ce micro il y a quelques instants que c'était impossible.
05:23Écoutez, si le Rassemblement National est aujourd'hui à 32% à une élection européenne,
05:27c'est parce qu'on va devoir réparer les bêtises économiques qui ont été faites par Monsieur Philippe
05:30et par tout ce gouvernement qui, je vous le rappelle, accuse aujourd'hui un record de dettes
05:35et fait de la France le pays en valeur le plus endetté de la zone euro.
05:41Nous avons un certain nombre d'économies à faire, notamment, vous le savez,
05:45sur la lutte contre la fraude, sur l'immigration.
05:48Vous savez que je souhaite et que nous souhaitons avec Marine Le Pen
05:50réserver les allocations sociales aux familles françaises.
05:54Et puis plus largement, moi je souhaite répondre à cette demande d'autorité dans le pays.
05:58Donc je ferai, si je suis élu et choisi par les Français pour diriger l'action du gouvernement,
06:04je ferai du rétablissement de l'ordre et de la sécurité ma priorité absolue dans les trois ans.
06:09Mais rassurez-vous, la campagne vient de démarrer et nous aurons l'occasion de présenter aux Français un projet.
06:15Vous savez, économiquement, moi je suis raisonnable.
06:17Je pense que l'économie, c'est quelques convictions, la simplification, le besoin de patriotisme économique,
06:23la baisse de la fiscalité sur les entreprises et sur les classes populaires et les classes moyennes,
06:29la sortie des règles européennes de tarification des prix de l'électricité.
06:35Ma priorité, ça sera de faire baisser les factures d'électricité.
06:39Nous avons des leviers pour cela, Emmanuel Macron s'y est refusé par dogme et nous nous agirons.
06:43Bon, où trouvez-vous une majorité à l'Assemblée pour appliquer ce programme que vous évoquez devant nous ce matin ?
06:48Avec tous les amoureux de la France qui veulent contribuer au redressement du pays.
06:52Mais tout le monde est amoureux de la France, ça veut bien dire.
06:54Les candidats de la France insoumise, je ne suis pas certain, mais j'ai lancé un appel à toutes les formations politiques.
07:01Et je vous annonce que j'ai eu un certain nombre de discussions avec des gens qui ne sont pas de ma famille politique,
07:06avec des cartes des Républicains.
07:08Vous l'avez vu hier avec Marion Maréchal.
07:10Vous verrez, excusez-moi, la dissolution a été annoncée.
07:13Qui et combien, c'est central.
07:15Sinon vous ne pouvez pas appliquer la politique dont vous nous parlez ce matin.
07:17La dissolution a été annoncée il y a moins de 48 heures.
07:20La campagne va durer trois semaines.
07:22Nous sommes depuis jour et nuit, depuis dimanche soir, suite à l'annonce du Président,
07:26en train de travailler pour investir nos candidats.
07:29Il y aura des candidats Rassemblement National partout.
07:31Et moi, le message que je lance aux Français, c'est rester mobilisés.
07:34Parce qu'en fait, l'enjeu de cette élection législative, c'est de choisir une nouvelle majorité
07:39et de choisir un nouveau gouvernement pour redresser le pays.
07:41Un oui, un non. Vous avez bien discuté avec des cadres DLR ?
07:44Oui.
07:45Et ils sont prêts à venir travailler avec vous ?
07:47Oui.
07:48Vous m'avez dit oui et non, donc je m'en tiens.
07:51Je respecte la règle de la règle.
07:52C'est parfait. Ils sont combien à ce moment ?
07:54À être prêts à vous rejoindre ?
07:55Je ne peux pas vous le dire pour l'instant.
07:57Un ordre de grandeur, simplement pour donner un caractère.
07:59On a des discussions.
08:00Un caractère effectif à ce que vous nous dites.
08:02Vous vous engagez vis-à-vis des Français.
08:04Dans les candidats que mon mouvement politique va soutenir pour ces élections législatives,
08:10il n'y aura pas simplement des gens issus du Rassemblement National.
08:13Il y aura aussi des gens issus des Républicains.
08:16Et moi, j'appelle vraiment les Républicains à cesser d'être la béquille politique d'Emmanuel Macron.
08:21Si vous avez des convictions, si vous aimez votre pays,
08:24si vous voulez contribuer au rétablissement de l'ordre et de l'autorité sur notre sol au service des Français,
08:28venez travailler à nos côtés.
08:30Moi, je vous tends la main comme je l'ai toujours fait.
08:32Et notamment dans le cadre de ces élections européennes,
08:34où j'ai accueilli sur ma liste des gens qui venaient de l'extérieur,
08:38des hauts fonctionnaires, des commissaires de police,
08:40des gens qui étaient des élus locaux, des Républicains notamment.
08:43Avez-vous promis une fonction, et si oui laquelle, à Marion Maréchal ?
08:47Non, pas du tout. J'ai souhaité discuter,
08:49comme je discute avec beaucoup de gens à l'extérieur du Rassemblement National avec Marion Maréchal,
08:53parce qu'elle a émis le souhait, peut-être, de participer à une dynamique électorale.
08:58Je lui ai indiqué très clairement que l'attitude qui avait été la sienne
09:01durant la campagne, à mon égard, contrairement à celle d'Éric Zemmour,
09:04qui était beaucoup plus vindicative et beaucoup moins apaisée que celle de Marion Maréchal,
09:10me donnait la possibilité de discuter avec elle.
09:12Il n'y a pas d'accord électoral, il n'y aura pas d'accord de parti politique
09:15entre des structures partisanes.
09:17Maintenant, je suis disposé, encore une fois, à élargir ma majorité
09:21parce que je veux construire une majorité de redressement du pays
09:24qui rétablira l'ordre et l'autorité,
09:26qui permettra, par des mesures ciblées, de redonner du pouvoir d'achat à nos concitoyens
09:30et d'essayer d'inverser le cours de l'histoire et cette spirale du défaitisme
09:35dans laquelle nous ont plongé aujourd'hui les macronistes.
09:37À 28 ans, ça ne fait pas peur, Matignon.
09:39Chef de gouvernement, tout le monde sait que c'est le métier le plus difficile
09:42dans la vie politique française.
09:44Écoutez, je fais à 28 ans ce que je devrais faire en politique à 45 ou à 50.
09:48Donc, j'ai cessé de me poser cette question.
09:50Je pense qu'un leader est aussi jugé à la capacité qu'il a à s'entourer.
09:54Je ne suis évidemment pas seul.
09:56Je crois l'avoir démontré dans le cadre des élections européennes,
09:59d'avoir fait lire la plus grosse délégation nationale du Parlement européen
10:03devant la CDU allemande.
10:04C'est absolument historique.
10:06Mais j'aimerais évidemment vous dire que chaque jour qui passe,
10:09je me prépare à l'exercice du pouvoir, bien sûr.
10:12À contrario, vous pouvez m'expliquer pourquoi Mme Le Pen n'assume pas le fait
10:15d'être chef de gouvernement ?
10:17Vous savez, depuis plusieurs mois, nous avons présenté avec Marine un ticket.
10:22Nous avions dit que si demain, Marine était candidate à l'élection présidentielle,
10:27ce que je souhaite, il y aurait un ticket entre elle candidate à l'élection présidentielle
10:31et moi candidat au poste de Premier ministre.
10:33Donc, de manière cohérente, si vous voulez, avec la stratégie qui était la nôtre,
10:37si vous voulez, nous, on ne change pas d'avis, contrairement à d'autres,
10:39tous les quatre matins, sur tout et n'importe quoi, on essaie d'être cohérent.
10:42Et pour le coup, sur ce sujet-là, il y a évidemment une répartition des rôles.
10:46Donc, j'assumerai ma responsabilité si les Français nous donnent l'occasion
10:50et l'opportunité de les aider à compter du début du mois de juillet.
10:54Merci Jordan Bardella, bonne journée à vous.
10:56Merci à vous.

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