• il y a 5 mois
Écoutez l'interview du président du groupe des sénateurs RDPI, Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 01 juillet 2024.

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Transcription
00:00RTL Matinale Spécial, Yves Calvi, Amandine Bégaud.
00:06Il est 8h21, bonjour François Patria.
00:08Merci infiniment de nous rejoindre dans la matinale d'RTL.
00:10Vous êtes sénateur macroniste et vous présidez le groupe Rassemblement des démocrates progressistes et indépendants au Sénat.
00:16Votre coalition arrive à la troisième place de ce premier tour des législatives avec 21% de suffrage.
00:22Vous reconnaissez l'échec ?
00:23Bien entendu, écoutez, vous savez, j'ai connu des élections, j'ai connu des soirs de victoire.
00:28Et puis quand on fait de la politique, il faut à la fois s'avouer ses victoires et puis assumer ce qui est un échec ce soir, c'est clair.
00:34Il était programmé, je remarque dans le territoire où j'habite, c'est comme ça qu'on est,
00:38de les circonscriptions que je connais, les candidats à renaissance sont plus près de 30 que de 22, globalement.
00:45Ils se tiennent plutôt pas si mal que ça, ce sera difficile, j'en entends bien,
00:48mais je vois sur 3 sur 5 des circonscriptions de Côte d'Or, ils sont à 30.
00:52Vous avez passé la soirée...
00:53C'est un échec, bien entendu.
00:55Vous assumez cet échec ?
00:56Bien sûr, bien sûr.
00:58Vous êtes lucide sur ce qui vient de se passer.
01:00Le président l'est-il aussi ?
01:03Parfaitement.
01:04Vous avez passé votre soirée avec lui hier, comme d'habitude.
01:06J'ai vu le président hier soir, parfaitement lucide, en analysant les résultats un par un,
01:12en regardant circonscription par circonscription,
01:14on a regardé là où il était possible aujourd'hui de réellement, à la fois de faire barrage au RN
01:19et d'essayer de constituer un arc républicain avec des gens qui aujourd'hui...
01:23Vous avez vu qu'il y a déjà des ministres comme Marie Guévenoux qui se retirent,
01:26pas la seule, d'autres aujourd'hui qui se retirent,
01:28pour faire barrage au front,
01:30et puis essayer que dans ce domaine-là, la réciproque existe,
01:33et qu'on puisse demain, face au danger du Front National,
01:36qui est le seul danger que nous...
01:37Le danger !
01:38Tous les dangers d'extrême sont réels,
01:40mais celui-là est un danger réel de s'y opposer.
01:43Mais justement, le président de la République regrette-t-il sa décision
01:47de nous mener vers une dissolution ?
01:50D'abord, si vous me demandez mon avis,
01:52il ne s'est pas exprimé en tant que tel,
01:53moi, je dis que quand les Français répondent à 70% en votant,
01:59il a eu raison.
02:00Ça veut dire que les Français avaient envie de s'exprimer,
02:02et que la clarification était nécessaire.
02:04On ne peut pas rester comme ça, dans une espèce de broyeur nébuleux,
02:07où il y aurait 50% de voix pour les extrêmes,
02:09où on ne peut pas gouverner 149-3 tous les jours au niveau du budget de la nation,
02:13et laisser la gangrène s'installer comme ça encore des mois et des mois
02:16pour arriver à une situation totalement dégradée.
02:19Non !
02:20Je crois que le président a eu raison.
02:22En allant voter à 70%,
02:24les Français disaient qu'ils avaient besoin de s'exprimer.
02:26Donc, si le Rassemblement National arrive au pouvoir,
02:28la gangrène n'arrive pas au pouvoir ?
02:30Je l'ai dit, je l'ai dit.
02:32C'est quand même étrange comme...
02:34Je l'ai dit comme tel, mais,
02:36c'est comme si vous aviez une maladie que vous disiez
02:38« je n'ai pas la maladie », et elle arrive quand même.
02:40Alors oui, si vous aviez un cancer sous-jacent,
02:42et qu'il arrive, bon.
02:44Donc, ce que je pense, c'est que
02:46effectivement, il y a eu un rêve Macron,
02:50il y a eu même une envie de Macron, et moi j'en suis très fier.
02:52Je pense que le bilan, on le tirera plus tard.
02:54Aujourd'hui, il y a dans l'opinion publique,
02:56dans les quartiers déshérités,
02:58parfois même à la campagne,
03:00une envie de Bardella qui se manifeste aujourd'hui.
03:02C'était normal que le président appelle à la clarification.
03:04En envisage-t-il une démission
03:06en cas de majorité absolue du Rassemblement National ?
03:08Je vous repose la question.
03:10En aucun cas. En aucun cas.
03:12Le président sera là, garant des institutions,
03:14à sa place à l'Elysée,
03:16permettant aujourd'hui
03:18à la République de fonctionner,
03:20à la Constitution de s'impliquer.
03:22En aucun cas, je pense que le président envisage de partir.
03:24Alors, vous dites « je pense ».
03:26Il vous l'a confirmé hier, ou pour vous, ça va de soi,
03:28connaissant l'homme avec qui vous travaillez depuis des années ?
03:30C'est évident. Pour moi, ça va de soi.
03:32Majorité absolue ou pas pour l'ORN,
03:34le président sera en partie inaudible,
03:36et le pays, difficilement gouvernable.
03:38Comment allez-vous faire ?
03:40Comment on va faire ? D'abord, si
03:42je ne le souhaite pas, je ne l'espère pas,
03:44et je fais tout aujourd'hui avec l'ensemble de la majorité
03:46je n'y arriverai pas. Mais si le Front National,
03:48le Rassemblement National,
03:50est majoritaire demain,
03:52j'ai connu une cohabitation,
03:54j'étais militre de Lionel Jospin,
03:56il y aura une cohabitation,
03:58avec, on verra,
04:00je pense que l'ORN est incapable de tenir ses engagements,
04:02qu'il ne pourra pas appeler demain
04:04au fait que le président serait là,
04:06parce qu'il y a des mesures qu'il pourra prendre, malgré la présidence
04:08à l'Elysée, je pense particulier.
04:10Si demain ils disent, quand ils disent aujourd'hui,
04:12avec moi, les OQTF seront expulsés,
04:14j'attends de voir la majorité comment le fera.
04:16Deuxième scénario...
04:18Vous nous dites que le Rassemblement National ne pourra pas imposer
04:20son programme, son projet ?
04:22Non mais, je veux dire, il voudra
04:24sans doute le faire, mais ce n'est pas à cause de l'Elysée
04:26qu'il ne pourra pas le faire, c'est parce qu'il est inapplicable.
04:28Comment ils vont installer
04:30une double frontière, par exemple ? Dites-moi.
04:32Ils nous font croire à la double frontière. Comment ils vont faire ?
04:34Comment ils vont faire ? Comment ils vont faire demain
04:36pour expulser
04:38les OQTF ? Moi j'attends M. Bardella
04:40à Noël pour lui dire, combien d'OQTF dehors ?
04:42Je pense qu'ils ne sont pas prêts à
04:44gouverner, et leur programme
04:46est inapplicable ou dangereux.
04:48Maintenant, il y a un deuxième scénario.
04:50C'est celui où ils n'auraient pas la majorité
04:52absolue, mais proche, et où ils refuseraient d'y aller.
04:54Là, ce sera un refus d'obstacle.
04:56Ça a été confirmé par Mme Lavallette ce matin sur notre antenne,
04:58ils n'iront pas s'ils n'ont pas la majorité absolue.
05:00Pas de Bardella, mais ils n'iront.
05:02Alors là, les Français vont les juger réellement,
05:04en leur disant, regardez,
05:06la majorité avant, elle a fonctionné avec 260 députés,
05:08et vous, vous en avez 270,
05:10et vous ne voulez pas y aller ? Vous étiez prêts à sauver la France ?
05:12Écoutez, je pense qu'ils seront jugés sévèrement.
05:14Pour l'ancien
05:16Premier ministre Édouard Philippe, qui est l'un de vos alliés,
05:18c'est ni ARN, ni LFI.
05:20De son côté, Gabriel Attal appelle
05:22à priver l'extrême droite d'une majorité
05:24absolue. J'ai envie de vous dire, c'est pas très clair
05:26tout ça, dans le camp Macroniste, au sens
05:28large du terme. Il faut comprendre qu'il y avait
05:30deux écoles, ceux qui étaient pour le Nini, et ceux qui ne l'étaient pas.
05:32C'est ce que dit, aujourd'hui,
05:34Gabriel Attal. Et j'ai entendu,
05:36j'ai entendu aussi,
05:38deux heures après,
05:40une déclaration d'Édouard Philippe, revenant
05:42sur ce qu'il avait dit avant, et disant que non, c'était
05:44pas le Nini, et qu'il fallait regarder comment on faisait s'opposer
05:46au RN. Il est revenu en arrière, voilà.
05:48En cas de duel RN-Nouveau Front Populaire,
05:50quelles sont vos consignes de vote, ne serait-ce
05:52qu'à titre personnel ? Je vous demande un engagement
05:54profond et réel.
05:56Écoutez, chez moi, à titre personnel,
05:58je ne veux pas donner de leçons aux autres.
06:00Je suis chacun conscient de savoir, dans sa circonscription,
06:02comment il fait. Moi, dans ma circonscription,
06:04j'ai un duel RN-Renaissance,
06:06avec un communiste qui se retire,
06:08qui fait 20%.
06:10Donc le choix, mon choix, il est clair.
06:12Je voterai, demain, pour Didier Paris,
06:14qui est Renaissance. Dans d'autres départements,
06:16deux départements de la Côte d'Or, dans deux
06:18circonscriptions de la Côte d'Or, où nous arrivons
06:20en troisième position, il faut regarder
06:22s'il y a des réserves de voix républicains,
06:24parce qu'il y a des républicains qui nous ont pris des voix
06:26alors que nous étions deuxième,
06:28nous aurions dû être deuxième, parce que nous n'avons
06:30pas mis de candidat républicain dans la cinquième,
06:32dans la quatrième de la Côte d'Or. Ils l'ont fait
06:34malgré tout. Aujourd'hui,
06:36j'entends bien que le Parti républicain
06:38dit ni-ni, qu'il ne se prononce
06:40pas clairement. Donc, s'il ne se prononce pas
06:42clairement, je pense que le mieux, ce sera demain,
06:44si on peut faire optable au FN, c'est
06:46peut-être que nos candidats se retirent.
06:48Le Président de la République est-il
06:50préparé à une cohabitation ? Bien entendu.
06:52Vous savez, le Président...
06:54Comment va-t-il la mener ? Il est
06:56à l'origine de tout cela.
06:58Non.
07:00C'est la situation politique qui, aujourd'hui,
07:02a amené le Président à prendre une décision
07:04que je pensais...
07:06qu'on ne pouvait pas éviter. Il n'était pas obligé
07:08de nous emmener vers une dissolution. J'ai toujours pensé...
07:10J'ai envie de vous dire que c'est facile de le dire
07:12après, mais il est normal qu'on en débatte. Le peu,
07:14le peu de... ça, je vais vous en parler, mais le peu
07:16de...
07:18de ce que j'ai vu par le passé, en vie politique.
07:20Jamais une Assemblée, dans l'État
07:22où elle était constituée, avec des forces
07:24en présence, refusant, par tous
07:26les moyens, de travailler avec nous. Vous savez,
07:28j'ai vu au Sénat, le groupe républicain, un jour, refusait.
07:30Refusait catégoriquement. Écoutez ce que
07:32dit M. Retailleau, ce que dit M. Larcher.
07:34Non, c'est non. On n'a pas voulu.
07:36À gauche, la même chose. Dans une
07:38Assemblée comme ça, on ne peut pas aller à son terme.
07:40Et comme nous arrivons, aujourd'hui,
07:42après un scrutin
07:44qui a quand même montré que nous étions
07:4614 %, comment peut-on gouverner
07:48le pays avec 14 % des voix ?
07:50Moi, le Général de Gaulle, il n'aurait pas hésité une seconde.
07:52Il aurait fait exactement la même chose.
07:54Il faut clarifier et rendre la parole au peuple.
07:56Je pense que...
07:58Je pense aujourd'hui
08:00que la décision, c'était de...
08:02Il n'y a pas plus républicain, il n'y a pas plus...
08:04Que de redonner la parole au peuple, quand les choses
08:06semblent désaccélérées.
08:08Et à ma relance, il aurait peut-être démissionné aussi.
08:10Ce qui est courageux, vous me répondez quoi ?
08:12Écoutez, je pense que le Président... Non, mais alors là...
08:14Démissionner quand il y a des alternatives pour vous remplacer,
08:16souvenez-vous, il n'y avait pas Pompidou à l'époque.
08:18Aujourd'hui, s'il démissionnait,
08:20aujourd'hui, laissant
08:22les mains libres au Front National,
08:24mais à Mme Le Pen, éventuellement, là,
08:26elle a tout à fait raison de se maintenir.
08:28Merci beaucoup d'avoir pris la parole ce matin sur RTL
08:30François Patria. Bonne journée et bon travail.

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