Avec Docteur David Bouillon, médecin Montois (Wallonie, Belgique) et responsable des antennes médicale “Lagardère”
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00:00Et je ne suis pas le seul dans tous mes états, vous aussi, tous ceux qui nous suivez, je vous remercie vraiment, vous êtes extrêmement nombreux et surtout la manière dont vous exprimez quand vous nous écrivez, quand vous nous mailez, ça nous touche au cœur et c'est pour ça qu'on continue et qu'on continuera de plus belle à parler de tout ce qui gêne.
00:21Nous sommes avec le docteur David Bouillon, nous sommes avec Maryse, ils sont venus spécialement de Belgique pour nous voir en studio et pour être avec nous et pour parler de quoi ? Pour parler de la maltraitance, de la maltraitance invisible, surtout de ce qui est en train de se passer sous le menton et on le voit sous ses formes les plus terribles comme la paix de criminalité par exemple, mais il n'y a pas que ça, il y a beaucoup de choses, on en parle tout de suite.
00:52Berkhoff dans tous ses états s'abalance pas mal sur Sud Radio.
01:06André Berkhoff reçoit aujourd'hui le médecin belge David Bouillon pour son documentaire Serment d'Hippocrate et Dignité qui parle de la maltraitance invisible.
01:17Oui bonjour David Bouillon, bonjour Maryse, bonjour Monsieur Berkhoff, bonjour Sud Radio.
01:22Ce qui est intéressant d'abord c'est pas par hasard qu'on a mis Jacques Brel, un autre belge, un belge ô combien et ô combien justement connu et qui restera.
01:36Alors vous êtes médecin généraliste David Bouillon, on vous a déjà reçu toujours avec plaisir.
01:41Vous avez créé en 2018 la Fondation Lagardère pour aide, soin et protection de la personne âgée, donc c'est quand même là.
01:49Vous avez d'ailleurs, vous me corrigez si je me trompe, vous avez pris en charge plus de dix mille vous, enfin dans la Fondation, plus de dix mille personnes
01:59effectivement en maltraitance par prévention de dignité ou de soins etc.
02:05Protocole de prise en charge, voilà.
02:07Et vous venez de réaliser avec le réalisateur Gilles Bréac un documentaire qui s'appelle Serment d'Hippocrate et Dignité sur cette maltraitance,
02:15surtout chez les personnes âgées, mais pas seulement, on va aussi en parler évidemment avec Maryse.
02:20Alors effectivement vous ce que vous dites, et vous l'avez répété déjà chez nous et ailleurs, David Bouillon, c'est que vous dites au fond
02:30le devoir d'un médecin traitant c'est le traiter.
02:33Et le devoir d'un médecin traitant quand il y a eu toute cette histoire, on ne va pas revenir sur le Covid et la vaccination,
02:39mais c'est surtout d'être là quand il y a maltraitance.
02:43Mais comment vous définissez cette maltraitance, surtout vous dites la maltraitance invisible, c'est quoi exactement ?
02:50C'est une très bonne question, la maltraitance invisible, cela veut dire qu'il y a des personnes âgées, mais aussi des enfants,
02:58il y a aussi des femmes battues, mais il y a des personnes âgées qui vivent leur souffrance, leur mal-être, une certaine violence,
03:04une privation de soins, une privation de confort, une privation de logement.
03:08Il y a des moments où il y a cette dignité qui est oubliée, qui est méprisée, mais ces personnes n'ont pas d'aide,
03:15n'ont pas d'aide immédiate, et donc cela veut dire qu'ils restent seuls face à leur souffrance,
03:21et il faut se démener pour essayer d'avoir de la protection.
03:25Alors quand je dis invisible, c'est grave ce que je dis, puisque c'est une maltraitance invisible par les autorités politiques,
03:32par les autorités judiciaires et par l'ordre des médecins.
03:36Pourquoi je dis que c'est grave ? Parce que ces personnes qui sont victimes de maltraitance ne sont pas écoutées,
03:41pas entendues par ces élus politiques, par les institutions qui sont censées les aider en temps et en heure.
03:48Et donc évidemment, s'ils ne sont pas entendus, ils ne sont pas écoutés, mais ils sont alors encore moins aidés,
03:53encore moins soignés, mais surtout encore moins protégés et sauvés.
03:57Alors évidemment, cette maltraitance dans les maisons de repos, donc dans les EHPAD en France,
04:02cette maltraitance qu'on a connue pendant cette crise sanitaire où on a obligé les personnes âgées à rester chez elles
04:08avec du paracétamol devant une pneumonie, devant une septicémie.
04:12De ne pas pouvoir voir leur famille, de ne pas pouvoir voir qui que ce soit.
04:15De ne pas voir leur famille, mais surtout leurs petits-enfants.
04:18Et on leur a même interdit en Belgique d'aller à l'hôpital face à cette Covid avec complications.
04:26Et en France, on les a même euthanasiés, entre guillemets, avec ce Rivotril.
04:30Et donc, alors qu'une personne âgée, et c'est pour ça que le titre, il est puissant,
04:36parce que c'est le serment d'hypocrate, c'est le serment des médecins, de l'ensemble des médecins.
04:40Qui est devenu assez souvent un serment d'hypocrite pendant un certain temps.
04:44Exactement, puisque dans ce serment, on parle de la dignité humaine, on parle du droit à la vie,
04:48on parle de la souffrance, on parle qu'il faut soigner tout le monde, qu'on soit jeune ou âgé,
04:53ou qu'on soit de race ou de communauté ou de religion différente,
04:56si le serment était respecté, même sous la contrainte de l'Etat et d'autres autorités,
05:03il faut s'occuper de la dignité et de la vie.
05:07Alors c'est quand même, monsieur Bercoff, deux mots importants,
05:10ça fait partie de la charte des droits fondamentaux.
05:13La dignité humaine et le droit à la vie, c'est important.
05:16Alors David Bouillon, je rappelle, je voudrais savoir, parce que vous avez été suspendu
05:20pour 9 mois par l'ordre des médecins, vous avez été réintégré, vous exercez
05:25absolument votre activité de façon tout à fait légale, etc., ça a été fait.
05:32Alors, je voudrais juste savoir, pourquoi, enfin, sous quelles raisons vous avez suspendu ?
05:38Alors, donc, évidemment, on doit savoir que quand on dérange,
05:41donc quand on essaye de soigner d'une manière traditionnelle,
05:46le médecin, la seule façon d'arrêter un médecin, c'est de porter plainte devant l'ordre des médecins.
05:52En Belgique, et donc ça veut dire que j'ai subi un ensemble impressionnant de dénonciations calomnieuses.
05:59Alors évidemment, l'ordre était content, puisque comme j'étais opposé à ce qu'on nous obligeait de faire,
06:06j'ai dit bien obligé de faire, de ne pas soigner, de ne pas prendre en charge les patients,
06:10et bien donc j'ai continué à prendre en charge ces personnes âgées,
06:15et l'ordre, donc, a profité de ces dénonciations calomnieuses
06:19pour me suspendre, pour un problème de test, donc, rapide,
06:23pour un problème que je me suis immiscé dans la vie de famille des personnes âgées,
06:28alors que le tribunal correctionnel me donne raison, il donne un non-lieu,
06:32et pour le fait que je me suis exposé trop aux réseaux sociaux.
06:37Or, c'est par les réseaux sociaux que les personnes ont pu me joindre pour être pris en charge en urgence.
06:44Donc, l'ordre devra être confronté, dans un avenir proche, au pénal,
06:49parce qu'ils n'ont pas entendu les décisions du tribunal pour me suspendre, ce qui est grave.
06:54D'accord, donc vous, vous portez plainte aussi, c'est ça ?
06:56Oui, c'est ça.
06:57Contre cet ordre des médecins ?
06:58Avec des témoins importants, et avec le film qui est un ensemble de témoignages réels.
07:03Alors ce film, je crois que nous avons, ce film, je ne sais pas si nous avons le générique ou pas,
07:11je vais regarder, mais on va faire ça plus tard.
07:16Le problème qu'il y a, donc on a parlé des tests, on a parlé de tout ça,
07:21alors, Maryse, je sais que vous témoignez dans ce film-là, je l'ai vu,
07:25c'est un film qu'on peut voir où, d'ailleurs, pour les auditeurs qui voudraient...
07:29Alors, l'avant-première, c'est à Mons, ce week-end-ci, donc le 11-13, c'est le dimanche 15,
07:34puis ce sera donc le...
07:36Ce sera mis en ligne, ou ce sera dans les cinémas ?
07:38Non, c'est une projection au cinéma de Mons, ce qu'on appelle le cinéma imagiste.
07:42Non, mais après, on pourra le voir pour ceux qui sont en France ou ailleurs.
07:45Après, il sera diffusé par une plateforme, je vais dire, Vimeo, et ainsi on va pouvoir...
07:53Donc on pourra le voir en plateforme Vimeo ?
07:55Sans problème, par Vimeo.
07:56Est-ce que nous avons le générique écouté ?
07:58On s'est connus parce qu'une personne a alerté que nous vivions dans un caravane.
08:04Et je me suis dit, mais mon Dieu, mais quelle équipe !
08:06Ils reçoivent tout le monde, de n'importe où, de la France, de partout.
08:10Ils sont débordés et quand même, ils s'accrochent.
08:13Même si c'est fichu, il faut juste se dire que, de toute façon, il faut mettre tout en oeuvre
08:20pour que la personne, si elle doit mourir, si c'est son honneur,
08:23pour qu'elle meure dans des conditions d'hygiène et de dignité.
08:29Voilà, la vie, la mort, l'accompagnement, la souffrance, effectivement,
08:33c'est ce pour quoi vous vous battez de façon très précise.
08:37D'ailleurs, on a parlé aussi de votre camion, comment vous circulez un peu partout.
08:41On en a déjà parlé à David Bouillon.
08:43Maryse, bonjour.
08:44Bonjour.
08:45Vous accompagnez pour cette émission le docteur David Bouillon.
08:50Je voudrais savoir, je voudrais que vous racontiez, vous,
08:52parce que je crois que vous avez connu la maltraitance,
08:55et là, sous plusieurs formes, quelquefois dramatiques.
08:59Racontez-nous.
09:01Au niveau de la maltraitance, je l'ai déjà rencontrée en tout premier lieu avec ma mère,
09:05qui était très très méchante.
09:07J'ai passé une partie de mon enfance à être battue au martinet, ceinture, vivre dans la cave.
09:13Ah, carrément.
09:15Mais dans le passé, il n'y avait pas d'aide.
09:17Il y avait bien la famille qui avait essayé de me sortir.
09:20Et vous ne pouviez pas porter plainte.
09:21On n'avait rien de tout ça, avant.
09:24Il y a 18 ans, j'avais toujours ces coups de ceinture et tout.
09:27Il fallait travailler, ramener le salaire sur la table.
09:29Pas un franc, je n'avais rien.
09:31Donc je me suis dit, je suis partie avec un sac poubelle.
09:33Mon père n'avait rien à voir là-dedans.
09:34C'était un homme très bien.
09:35Mais malheureusement, il n'était pas au courant.
09:37Excusez-moi, je vous pose...
09:39Ça peut vous paraître bizarre, mais voilà.
09:40Comment il n'était pas au courant ?
09:41Papa était d'abord dans la Légion.
09:43Lui, il a été CRS, donc il était partout en déplacement.
09:46Ah, il n'était pas là. D'accord.
09:47Et je suis l'enfant du milieu.
09:49On va appeler ça l'enfant du milieu.
09:50Mon père a eu deux enfants avec un autre homme.
09:52Et moi, l'enfant du milieu, celui qui est venu au monde.
09:55Et que malheureusement, ma mère aimait la belle vie, courait à droite, à gauche.
10:00Mais bon, toutes ces choses-là, c'est son passé, c'est son problème.
10:03Mais du coup, moi, je n'ai pas été acceptée.
10:05D'accord.
10:06J'étais, comme elle disait, le bâtard de la famille.
10:08Alors que moi et ma soeur, on était du même père.
10:10Oui.
10:11Et on imagine, c'est un peu ce que vous avez dû subir.
10:14Donc à 18 ans, je suis partie avec un sac poubelle.
10:16Ma carte d'identité, sans rien dire.
10:18Je n'ai jamais, jamais parlé à mon père.
10:20Jamais ?
10:21Jamais.
10:22Il ne l'a su que quand je suis revenue 10 ans plus tard, qu'il allait mourir d'un cancer.
10:25Il a pleuré.
10:26Parce qu'il m'a dit, moi qui étais dans ces métiers difficiles,
10:29je n'ai jamais rien vu.
10:31Parce qu'il était très pudique.
10:32Donc il n'aurait jamais rentré dans la salle de bain de sa fille.
10:35Et je ne disais rien.
10:37Je comprends.
10:38J'avais une soeur, j'avais un frère.
10:39Ils ne disaient rien.
10:40Et en quelque part, ils étaient protégés.
10:41Le seul enfant ne parlait pas.
10:42Il était la seule.
10:43J'ai accepté les coups.
10:44Comme ça, les autres ne les avaient pas.
10:47Au niveau des voisins, il n'y avait pas de...
10:49Dans ce temps-là, les petites personnes, c'était un petit village.
10:52On était descendus dans les villages.
10:53Ils savaient, ils avaient essayé d'aider.
10:55Mais ma mère arrivait toujours à contourner.
10:57Et il n'y avait pas d'assistante sociale ?
10:59Il n'y avait personne pour appeler au secours.
11:02Bien sûr.
11:03C'est ça qui était très difficile.
11:04Et ensuite, alors vous avez...
11:05Je suis partie.
11:07J'ai vécu longtemps à la belle étoile, comme on dit.
11:10J'ai travaillé.
11:11Puis j'ai rencontré un monsieur.
11:13Là, c'était l'alcool qui prenait le dessus.
11:15J'ai dit, ce n'est pas possible.
11:17Ça n'a pas recommencé.
11:18Je suis partie avec un enfant.
11:2010 ans après, si vous imaginez la peur de me refaire ma vie,
11:23je rencontre un homme qui, lui, m'a rendu invalide.
11:26J'ai été battue pendant 8 ans.
11:29C'était en Belgique.
11:31J'ai été battue pendant 8 ans.
11:32J'ai 51 opérations parce qu'il a fallu me reconstruire.
11:35Je marche avec des électrodes dans la colonne vertébrale.
11:38J'ai opéré 5 fois.
11:39Il a fallu beaucoup de constructions à refaire sur mon corps.
11:43Mais je me suis toujours battue.
11:45Voilà.
11:47Il y a eu l'histoire du Covid.
11:50Oui.
11:51Dès le début, ma fille était enceinte, ma plus jeune.
11:55Je me suis dit, on ne prend pas de risques.
11:57On avait entendu parler du Dr Bouillon.
11:59C'était le seul dans les environs.
12:00Parce que quand on parlait à nos médecins, il n'y a rien à faire.
12:03Vous verrez bien quand ça arrive.
12:04Moi, j'ai dit, tu es enceinte, on ne prend pas de risques.
12:06Je voulais savoir.
12:07Vous étiez enceinte à ce moment-là ?
12:09Vous allez le voir, il faisait déjà les tests.
12:10Votre fille était enceinte à ce moment-là ?
12:12Oui, ma plus jeune.
12:13Donc lui, il faisait déjà les tests.
12:15Et par sécurité, je voulais savoir qu'est-ce que je dois faire pour m'y préparer.
12:18Bien sûr.
12:19Je n'étais même pas contre quoi que ce soit.
12:20Je voulais m'y préparer.
12:21Et préparer tout le monde.
12:23Je l'ai rencontré, il faisait déjà les tests.
12:25Donc on a fait, toute la famille, les tests.
12:27Je lui ai demandé qu'est-ce qu'on devait faire pour se protéger.
12:29Il nous a parlé du masque.
12:30Il nous a parlé d'éviter les contacts avec trop de personnes.
12:33Il nous a vraiment bien dirigé.
12:34C'était en 2020 ?
12:35Oui, 2020.
12:36En sept ans.
12:37Et là, quelques jours après, je commence à tousser.
12:40J'appelle mon médecin.
12:41Mais j'ai dit à ma fille, écoute, quand on écoutait tout ce qu'on disait du Covid,
12:45j'ai dit, j'ai l'odorat, j'ai l'odeur.
12:48Ce n'est pas une toux continuelle.
12:50Je faisais toujours...
12:51Je tenais ma poitrine, ça faisait mal.
12:55J'appelle le médecin.
12:56Vous restez à la maison, c'est le Covid.
12:57Vous attendrez quelques jours, on verra.
13:00Rien.
13:01Puis je me suis rappelée de David.
13:03Le lendemain, je l'appelle.
13:05Il sent que ça ne va pas à ma voix.
13:07Il me dit, qu'est-ce qui se passe ?
13:08J'écoutais, je suis quand même venue il n'y a même pas huit jours chez vous faire le test.
13:11Là, il m'arrive ça.
13:12Il me dit, est-ce que tu es capable d'encore arriver jusqu'à chez nous ?
13:15Il y avait une heure de route à Mons avec ta voiture.
13:17J'ai dit, oui, je vais le faire.
13:18Parce que je ne me sentais pas bien.
13:19Il fallait que je le fasse.
13:20Ma fille voulait m'accompagner.
13:21Je lui ai dit, tu ne m'accompagnes pas parce que je ne sais pas ce qui va se passer.
13:23Au cas où j'aurais fait un accident, si je m'en étais rendu compte,
13:27j'aurais plutôt été dans un mur que dans...
13:28J'ai dit, non, je pars seule.
13:30Je suis partie seule.
13:31Je suis arrivée là-bas.
13:32Ils refont le test.
13:33Rien.
13:34Et là, malheureusement, quand il a mis les paramètres, c'était tout à fait autre chose.
13:38Ça fait que je suis restée.
13:39J'avais une valise d'instinct dans ma voiture.
13:41Je sentais que ça n'allait pas.
13:43Et le reste, je vous laisse...
13:44Alors, c'était quoi ?
13:45C'était quoi ?
13:46En réalité, elle avait un risque de cardiaque à plus de 200.
13:49200 de pulsation.
13:50Et il y avait quelque chose qui n'allait pas.
13:52Elle était au bord de la perte de connaissance.
13:56On sentait qu'elle partait.
13:57On sentait qu'elle partait.
13:58Donc, j'ai appelé le 112 tout de suite.
14:01Parce que je disais, là, il y a une urgence.
14:03Le 112 est venu.
14:04Et puis, ils ont fait des examens en urgence.
14:07Et scanner, plus radio, plus l'ensemble des examens,
14:10montrent que c'était un cancer entre les deux poumons.
14:13De cet hôpital de Mons, avec ce diagnostic terrible de cancer,
14:18elle s'est dirigée vers Bruxelles,
14:21où elle a été opérée en urgence de ce cancer.
14:24D'abord, erasme.
14:25Et personne ne l'avait vu, en fait ?
14:26Non, personne.
14:27Personne ?
14:28Personne.
14:29Et donc, c'est terrible.
14:31Parce que ce cancer, ça fait quand même 2020.
14:33Donc, ça fait quand même 4 ans.
14:35Elle est sauvée.
14:37Entre guillemets, elle est sauvée.
14:38Et d'autres cas, malheureusement, qui sont dans le film aussi.
14:41Où là, après 8 mois, c'était un cancer du pancréas.
14:44Et les métastases étaient là.
14:45Et ce monsieur est décédé.
14:46Donc, voilà.
14:47Donc, ce Covid a mis une impossibilité
14:51à émettre des diagnostics sur des maladies très graves.
14:54Et donc, voilà pourquoi ce film est extrêmement important.
14:58C'est-à-dire que ce que vous dites, David Bouillon,
15:01c'est qu'au fond, pendant quelques mois,
15:03voire plus que ça,
15:05les médecins, les généralistes et autres,
15:07n'ont pas pu ou n'ont pas voulu exercer leur métier.
15:10Tout à fait.
15:11C'est-à-dire qu'il y a des gens qui étaient...
15:12On ne savait pas ce qu'ils avaient.
15:13Et puis, on leur disait, restez chez vous.
15:14Non.
15:15Des moments où on entendait quelqu'un tousser,
15:16on mettait tout de suite le diagnostic par téléphone.
15:20Par téléphone, ici.
15:21Donc, par téléphone, de Covid.
15:22Sans faire un examen, sans faire de prise de sang.
15:24Système adhérent.
15:25Système adhérent.
15:27Parce qu'ils vous ont dit tout de suite Covid, vous ?
15:29Oui, je ne pouvais même pas me présenter devant lui.
15:31Il ne voulait même pas que j'y aille à son bureau.
15:32C'est un refus.
15:33Je devais rester à la maison.
15:34Au téléphone.
15:35Vous l'avez dit sympa.
15:36Je tousse et tout ça.
15:37Et vous disiez quoi ?
15:38C'était sa secrétaire.
15:39Elle m'a répondu, non, il faut rester à la maison.
15:40Je vous rappellerai dans quelques jours.
15:41Parce qu'il y avait de l'atout.
15:42Si ça ne va pas mieux.
15:43Uniquement de l'atout.
15:44D'accord.
15:45Donc, je dis OK.
15:46Alors, je suis venu plusieurs fois, vous le savez.
15:48Donc, la clinique, la prise en cherche,
15:51la consultation médicale, la prise de sang.
15:53Les tests, évidemment.
15:54On sait dire si c'est Covid, pas Covid.
15:56Mais quand on a un cancer, on est condamné.
15:59Donc ici, elle a eu une chance phénoménale.
16:01C'est qu'elle a été opérée tout de suite de son cancer.
16:03Mais d'autres personnes n'ont pas eu cette chance-là.
16:05Et ils sont décédés de ce cancer avec Métastase.
16:08C'est un cancer très rare et très rapide.
16:11Et c'est vraiment, je suis passée par une petite porte.
16:14Vous avez, ce n'est pas une rémission.
16:16Il pense que vous êtes sorti l'affaire.
16:18Pour l'instant, je suis quand même toujours suivie.
16:19Ça fait quatre ans.
16:20Et je reste positive.
16:21C'est bon.
16:22Et on continue.
16:23Et tant mieux.
16:24Et on espère vraiment que c'est une vraie sortie.
16:28C'est pour ça que vous avez fait ce film.
16:31Un peu pour tout cela.
16:32Oui, parce que nous ne sommes qu'à la moitié
16:34de ce que je voulais faire.
16:36Parce que même l'autre moitié,
16:38c'est qu'il y a le code pénal qui est là.
16:41Donc, il y a des dénonciations maintenant judiciaires
16:44auprès du procureur du roi
16:45pour toutes ces privations de soins,
16:47toute cette non-assistance à personne en danger,
16:49tout cet abus de faiblesse
16:51envers des personnes vulnérables.
16:53Parce que vous comprenez bien
16:54qu'un serment d'hypocrate
16:55ou un serment des médecins
16:57et qu'on dit au patient
16:58« Restez chez vous »
16:59sans avoir examiné le patient,
17:01ça veut dire qu'il y a une responsabilité terrible
17:03d'un mauvais diagnostic
17:05et du décès, homicide involontaire.
17:07Donc, j'ai déposé plusieurs dénonciations.
17:10Voilà pourquoi l'ordre de médecin sera au pénal aussi.
17:13Parce que toutes les personnes qui sont dans le film,
17:15qui normalement devraient avoir dû être aidées et protégées,
17:18qui témoignent avec force, avec courage,
17:22jusqu'à maintenant même un monsieur de 100 ans
17:24à qui on lui a dit
17:26« Tu as la Covid, tu vas mourir,
17:28prépare l'enterrement, préparez l'enterrement à la famille. »
17:30Alors que c'était une pneumonie septicémie,
17:32j'ai pris mon camion, j'ai été à Bruxelles
17:34et il a eu des antibiotiques en intraveineux.
17:36L'antibiotique en intraveineux
17:38extrêmement rare en Belgique,
17:40à domicile.
17:42Alors que c'est légal et qu'on peut le faire.
17:44Vous alliez traiter chez lui le patient.
17:46Tout à fait.
17:48Et puis je mettais des infirmières à domicile,
17:50parce que Mons-Bruxelles, ça fait quand même 70 kilomètres.
17:52Et donc, ce protocole qui a été maintenant
17:54constaté par un huissier de justice,
17:56ces 10 000 patients
17:58qui ont été constatés par un huissier de justice,
18:00mais ni les autorités politiques,
18:02ni les autorités judiciaires
18:04ne m'ont entendu.
18:06Or le monsieur à qui j'ai fait une dénonciation judiciaire
18:08de 8 mois
18:10de supplication pour faire son échographie
18:12pour des douleurs abdominales,
18:14j'ai déposé cette
18:16dénonciation judiciaire en janvier
18:182024. Nous sommes
18:20au mois de septembre 2024
18:22et la famille n'a toujours pas été entendue
18:24de cet homicide involontaire.
18:26Ce monsieur est mort ?
18:28Ce monsieur est décédé d'un cancer
18:30qui a été diagnostiqué après 8 mois,
18:328-9 mois, donc trop tardivement.
18:34Donc ça veut dire que la justice
18:36ne prend pas une vitesse
18:38exponentielle devant
18:40une maltraitance où les personnes
18:42ont besoin d'aide
18:44et de protection.
18:46Marie a été
18:48balancée plusieurs fois
18:50dans des armoires et quand
18:52elle vous dit qu'elle a eu plus de 40 opérations,
18:54qu'elle a perdu presque l'usage
18:56de son audition à cause des coups,
18:58où va-t-on ?
19:00Alors cette maltraitance
19:02invisible, elle doit être
19:04dénoncée auprès des autorités
19:06et les autorités doivent
19:08réagir tout de suite.
19:10Et ce n'est pas le cas.
19:12Donc ce film servira aussi
19:14pour les autorités judiciaires,
19:16parce que ces témoignages sont puissants,
19:18il y a aussi la perte d'autonomie
19:20par rapport aux administrations de biens,
19:22ce qui est grave.
19:24C'est valable d'ailleurs en Belgique, en France et ailleurs.
19:26Ce qui est hallucinant, c'est qu'il y a des choses
19:28comme ça, de maltraitance terrifiante
19:30et il n'y a pas de réaction, ou alors des réactions
19:32qui se font attendre pendant
19:34X temps et en attendant la personne
19:36peut mourir ou avoir
19:38ce qu'elle a eu,
19:40et c'est formidable.
19:42Surtout que je suis française,
19:44et que la maltraitance enfantine s'est bien passée
19:46sur le territoire français.
19:48J'en ai pris la fuite de mon propre pays
19:50pour pouvoir vivre loin de cette femme.
19:52Vous êtes française, oui, je comprends.
19:54Ce sera le film 2, la maltraitance des enfants.
19:56C'est vrai de quoi dire.
19:58En tout cas,
20:00David Bouillon,
20:02je rappelle, parce que c'est important,
20:04ce film va être présenté
20:06la semaine prochaine en Belgique,
20:08à Mons.
20:10Ce vendredi 6i.
20:12Mais ce qui m'intéresse pour tous nos éditeurs,
20:14et ils sont très nombreux,
20:16ils pourront voir ça sur Vimeo,
20:18sur la plateforme Vimeo.
20:20C'est bien ça.
20:22A partir de quand ?
20:24A partir du début octobre,
20:26mais je suis en cours de parler maintenant avec une dame de Paris
20:28pour pouvoir diffuser le film aussi en France.
20:30Dans les cinémas.
20:32A Paris également.
20:34Dans une salle à Paris.
20:36Vous nous le direz.
20:38Oui, parce que ce sermon d'hypocrate,
20:40je pense que beaucoup de soignants, de médecins,
20:42devraient le lire,
20:44parce que cette dignité humaine,
20:46c'est quand même des mots forts.
20:48C'est les droits universels,
20:50les droits de l'homme.
20:52Vous continuez votre combat.
20:54Jusqu'au bout.
20:56Jusqu'à aller aussi dans un mouvement
20:58citoyen, dignité,
21:00pour les prochaines élections d'octobre.
21:02Je vais jusqu'au bout sur mon dignité.
21:04Mon compagne va se présenter à Mons,
21:06avec un projet unique,
21:08qui est la dignité humaine,
21:10qui est une démission d'un élu politique,
21:12parce qu'ils l'ont oublié,
21:14donc il faut le rappeler, que la dignité humaine,
21:16elle est partout. Elle est chez les journalistes,
21:18chez les avocats, chez les magistrats,
21:20et chez les soignants.
21:22On a oublié cette dignité humaine.
21:24Et vous vous dites en fait,
21:26c'est pas ça, c'est soigner.
21:28Occupez-vous des gens, ne les laissez pas tomber,
21:30ne laissez pas faire semblant qu'il se passe pire.
21:32C'est-à-dire que la dignité humaine, quand elle est méprisée,
21:34on touche à l'harcèlement,
21:36on touche à la privation de soins,
21:38on touche à tout ce qui est maltraitance,
21:40de l'enfant, de la personne,
21:42l'épouse qu'elle a été battue,
21:44et donc des moments où on est en mal-être,
21:46des moments où on est en maltraitance,
21:48la dignité n'est plus là.
21:50Et Maryse, pour vous,
21:52vous continuerez ?
21:54Moi je m'engage aussi dans le même combat que le docteur,
21:56parce que je lui dois la vie,
21:58et la vie on n'en a qu'une,
22:00et je pourrai jamais lui dire assez merci.
22:02Et aussi en mémoire de mon père,
22:04parce qu'il a quand même été garde privée du général de Gaulle,
22:06quand il était CRS,
22:08et mon père m'avait toujours enseigné,
22:10il a travaillé aussi pour Normatin,
22:12il disait qu'il savait tout ce qui allait se passer,
22:14il nous en parlait un peu,
22:16et il me disait comme ça,
22:18j'espère que tu resteras comme le restant de la famille,
22:20que tu feras partie de notre génération qui défendra ses droits.
22:22Défendre ses droits,
22:24c'est peut-être le mot d'ordre
22:26le plus important pour nous tous.
22:28Je voudrais remercier aussi M. Bercoff,
22:30le réalisateur,
22:32Gilles Bréac,
22:34parce que c'est un homme non seulement qui m'a permis de faire ce film,
22:36mais c'est un homme de cœur,
22:38qui a aussi eu plusieurs hôpitaux
22:40à chercher
22:42pour un problème médical grave,
22:44et donc quand il a entendu
22:46les témoignages,
22:48c'est émouvant, c'est poignant,
22:50parce que ce n'est qu'un film de deux heures,
22:52mais nous avons des heures et des heures de témoignages,
22:54c'est énorme.
22:56Merci Gilles.
22:58Merci à vous, merci Maryse,
23:00pour votre témoignage, c'est important,
23:02et merci au docteur David Bouillon.
23:04Nous suivrons cela, comme vous le savez,
23:06ce sont des combats qui nous,
23:08non seulement nous interpellent,
23:10mais qui nous obligent, je dirais.