Journée de la prévention contre la toxicomanie

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Avec Xavier Raufer, criminologue

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-10-15##

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Transcription
00:00puisque c'est la Journée Nationale de Prévention contre la Toxicomène.
00:06Alors on va en parler, mais auparavant, quelques chiffres, quelques chiffres.
00:11Combien de chiffres d'affaires annuels ? On n'a pas les chiffres exacts, bien sûr,
00:16mais ça va de 3,5 milliards à 5 à 6 milliards de chiffres d'affaires par an.
00:23Et c'est pas mal, c'est intéressant le narcotrafic.
00:27Voilà, c'est ce que donnait le ministre de l'Éducation, de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire.
00:32Ça marche très très très très bien.
00:35Alors, il y a effectivement d'abord le cannabis et puis la cocaïne.
00:41Il y a en France simplement 5 millions de consommateurs de cannabis,
00:46beaucoup moins pour la cocaïne, c'est quand même beaucoup plus,
00:50je dirais pas sexy, sûrement pas, mais plus cher et plus effectivement élitiste.
00:57Alors, combien de personnes vivent directement ou indirectement du trafic de stupéfiants en France ?
01:03Les chiffres donnés, c'est 200 000 personnes en activité, dont 21 000 à temps plein.
01:08Et ça marche, vous voyez, on dit qu'il y a du chômage en France.
01:12Regardez, 200 000 personnes en activité travaillent pour le narcotrafic.
01:17Alors, ne parlons pas des homicides, ne parlons pas des bagarres,
01:21ne parlons pas de ce qui est devenu presque un fait quotidien,
01:25des querelles de narcotrafiquants.
01:28On sort la Kalachikov, on sort le couteau, etc.
01:31Règlement de compte, les gens qui ne peuvent plus vivre dans leurs immeubles
01:34parce qu'en bas de leur immeuble, c'est un point de deal.
01:37Et je rappelle, dernière chose, que les points de deal aujourd'hui, ça vaut mieux que les baux commerciaux.
01:42Un point de deal à bail se vend aujourd'hui entre 1 million et 3 millions d'euros dans certaines villes.
01:47Enfin, vous voyez, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, intoxiqué.
01:51Bonjour Xavier Hofer.
01:53Bonjour.
01:54Vous êtes criminologue, on est toujours heureux de vous accueillir.
01:58Alors, cette journée nationale des toxicomanies,
02:04et on dit ça très bien, on va faire de la prévention, comment lutter,
02:09faut-il taxer les consommateurs, etc.
02:12Est-ce que c'est, encore une fois, une cotaire sur une jambe de bois ?
02:16Je crois qu'il faut commencer par prendre conscience de la gravité du problème.
02:23Aujourd'hui et demain, personne n'est capable de soigner quiconque.
02:29Le garagiste ne peut pas réparer votre voiture,
02:32le toubib ne peut pas soigner votre petite dernière,
02:35tant que ces diverses professions n'ont pas fait un diagnostic.
02:40Alors, si vous voulez, très vite, un diagnostic.
02:43Oui.
02:44Premièrement, il y a toujours plus de drogue en France.
02:47Quand on vous raconte ou qu'on nous raconte qu'on a saisi
02:5110 kg, 12 kg, 15 kg de hachiches par-ci, par-là,
02:56la France en consomme plus d'une tonne par jour,
03:00c'est-à-dire entre 370 et 400 tonnes par an.
03:04Une tonne par jour, vous dites ?
03:06Oui, une tonne par jour de fumée de cannelle.
03:10Deuxièmement, nous avons eu, pendant quelques années récemment,
03:15un ministre de l'Intérieur, M. Darmanin,
03:18qui a raconté beaucoup de choses,
03:21qui a raconté que tout allait bien,
03:23que grâce à lui, il y avait des opérations platenettes, etc.
03:26À son départ, tout va largement plus mal encore que quand il est arrivé.
03:32Je vous le prouve.
03:34Comme toutes les marchandises, qu'elles soient licites ou illicites,
03:39c'est la rareté des choses qui fait leur prix.
03:42Moins il y a de carambars et plus les carambars coûtent cher
03:46s'il y a toujours une clientèle pour les carambars.
03:49Pareil pour la cocaïne.
03:51Quand M. Darmanin est arrivé au gouvernement,
03:54la cocaïne, en gros, parce que ça varie régionalement,
03:58le prix moyen coûtait 80 euros le gramme.
04:02Ce sont des chiffres fournis par une instance de l'État
04:07qui s'appelle l'Office français de la drogue et des détentes addictives,
04:12OFDT.
04:14Chaque mois, cet office envoie des gens en civil dans la rue
04:18acheter un gramme de drogue, un gramme de ceci, un gramme de cela,
04:22et calcule deux choses.
04:24Premièrement, si les prix augmentent ou baissent.
04:26Et deuxièmement, la pureté de la drogue.
04:28C'est le sang de la cocaïne qui est la drogue reine.
04:31A l'heure actuelle, ce qui enrichit les gangs,
04:35ce n'est moins que par le passé le hashish et beaucoup plus la cocaïne.
04:40Malgré les tonnes et les tonnes de cannabis par rapport à la cocaïne,
04:46du point de vue du chiffre, c'est sans commune mesure,
04:50même si effectivement le hashish et le cannabis valent beaucoup moins
04:54en prix d'achat que la cocaïne.
04:57Mais vous dites que la cocaïne rapporte beaucoup plus.
05:00Oui, beaucoup plus parce que c'est plus concentré
05:03et que ça se vend beaucoup plus cher.
05:05Donc quand M. Darmanin arrive, la cocaïne en gros se vend 80 euros le gramme
05:10et au moment où il y part, elle coûte 60 euros le gramme,
05:14c'est-à-dire 30% de moins, et elle est vendue beaucoup plus pure.
05:19Ce qui signifie que l'inondation de cocaïne en Europe
05:23n'a pas cessé.
05:25Un chiffre, le principal port d'entrée de la cocaïne en Europe
05:29est Anvers, en Belgique.
05:32L'année dernière, c'est-à-dire en 2023, rien que les saisies,
05:37c'est-à-dire ce que les douaniers ont attrapé,
05:40c'était 116 tonnes, 116 000 kilos.
05:44Ce qui signifie que, comme il s'en va naturellement de saisir tout,
05:50la même année, en 2023, par ce seul port,
05:54c'est sans doute 500 ou 600 tonnes de cocaïne,
05:58500 ou 600 000 kilos qui ont inondé toute l'Union européenne.
06:04Voilà la réalité du trafic.
06:07Et là, maintenant, puisque ça c'est le bilan,
06:11les perspectives pour la cocaïne,
06:13elles sont très inquiétantes parce qu'au premier semestre 2024,
06:18la quantité de cocaïne saisie partout à l'entrée en Europe,
06:24c'est-à-dire saisie à Anvers, saisie à Rotterdam,
06:28saisie dans les ports du sud de l'Italie,
06:30saisie dans les ports du sud de l'Espagne, saisie au Havre,
06:34cette quantité-là a diminué dramatiquement.
06:37C'est-à-dire que là où on saisissait 100 kilos de cocaïne avant,
06:41on saisit plus que 50, des fois encore moins.
06:44Pourquoi vous avez refait ?
06:46Eh bien parce que les narcos ont trouvé des voies
06:50pour introduire la cocaïne en Europe que nous ne connaissons pas.
06:54C'est aussi simple que ça.
06:56Et pourquoi je suis sûr de cette interprétation ?
06:59Parce que la quantité de cocaïne produite en Amérique latine
07:02a encore augmenté par rapport à l'an dernier.
07:05S'il se produit plus de cocaïne, on en exporte naturellement plus,
07:10mais de ces exportations, on n'en saisit plus que la moitié.
07:14Encore un dernier phénomène inquiétant,
07:17quand les talibans sont arrivés au pouvoir en Afghanistan,
07:21disons avec la douceur dont ils font preuve en toutes circonstances,
07:26ils ont interdit la culture du pavot,
07:29le pavot qui sépare l'héroïne.
07:31Et donc maintenant nous avons la dernière récolte de pavot,
07:38donc de morphine, d'héroïne en fin de raffinage
07:42qui va arriver en Europe et après ça, ça sera zéro.
07:45C'était le plus gros producteur d'héroïne au monde.
07:49L'Afghanistan, oui.
07:51Cette héroïne est en train d'être remplacée par des produits de synthèse
07:55comme le fentanyl, comme les nitazène,
07:59qui sont 100 fois plus dosés, 100 fois plus purs que l'héroïne
08:04et qui donc font des overdose mortelles
08:07beaucoup plus facilement que par le passé.
08:11Et ces héroïnes de synthèse, à l'heure actuelle,
08:14les narcos, notamment au nord de l'Europe,
08:17pour attirer une nouvelle clientèle, sont en train de les brader.
08:21Songez qu'en France, à la frontière du Luxembourg et de la Belgique,
08:26on trouve désormais de l'héroïne à 7 euros le gramme.
08:31C'est-à-dire que même un enfant peut se la payer.
08:34Voilà, c'est à ça que nous avons affaire.
08:36Et pendant ce temps-là, longtemps, M. Darmanin,
08:39pour être très clair et très franc, nous a raconté des craques.
08:42Oui, c'est le cas de le dire, de parler de craques, effectivement.
08:46Et vous avez raison, on parle de 140 tonnes de stupéfiants saisis
08:50en France et à l'étranger en 2023.
08:52Et comme vous dites, effectivement,
08:54les saisis ne sont que l'arbre qui cache la forêt.
08:57Mais alors, si on vous écoute, Xavier Roffert,
09:00et vos chiffres sont, je pense, tout à fait parlants,
09:06évidemment, ce tsunami continue, augmente,
09:11fait vivre l'économie parallèle, faudrait qu'on en parle.
09:15Est-ce que vraiment, on le dit depuis des décennies,
09:18qu'en fait, on ne touche pas à ce trafic,
09:22parce que ce qui est devenu un tsunami,
09:24d'un côté, on ne veut pas mettre en difficulté
09:27certains gouvernements au royaume,
09:29qui fournissent, qui produisent, effectivement,
09:32que ce soit la cocaïne, ou le hashish, ou le cannabis, etc.
09:37Et d'un autre côté, cette économie, ce marché,
09:40fait vivre des milliers, des dizaines,
09:42ou des centaines de milliers de familles.
09:44Donc, la situation est celle qu'elle est,
09:46on ne va pas aggraver, effectivement, la précarité.
09:51Est-ce que, en fait, ce qu'on a toujours,
09:54enfin, depuis longtemps, constaté,
09:57est-ce que c'est un phénomène qui, au fond,
09:59on ne peut rien faire,
10:01ou on ne peut qu'assister, comme ça, plus ou moins puissant,
10:04à cette mise en place de cette économie parallèle ?
10:07Alors, deux choses.
10:09Premièrement, ce que vous dites,
10:11de la part des fonctionnaires qui sont engagés
10:14dans la lutte contre le narcotrafic,
10:17est virtuellement impossible.
10:19Tous ces fonctionnaires sont soumis au code de procédure pénale.
10:23L'article 40 du code de procédure pénale
10:27dispose que tout fonctionnaire,
10:30tout individu investi de l'autorité de l'État,
10:33qui a connaissance d'un crime en train de se perpétrer,
10:36et qui immédiatement ne le dénonce pas
10:39au procureur de la République,
10:41devient complice de ce crime.
10:43Si vous savez que votre voisin de palier
10:45va assassiner votre femme,
10:47et sa femme, ou la vôtre,
10:49et si, ultérieurement, il est prouvé que vous le sachiez,
10:52et que vous n'avez rien fait,
10:54vous êtes complice du crime.
10:56L'essentiel de l'appareil d'État engagé
10:58dans la lutte contre le crime
11:00fait du mieux qu'il peut,
11:02et courageusement,
11:04et le plus efficacement possible,
11:07avec les moyens qu'on lui donne.
11:10Voilà, mais ce n'est pas ce que je disais,
11:12évidemment je ne mets pas en cause la bonne volonté des gens,
11:15mais je regarde vos chiffres,
11:18ça veut dire qu'en fait,
11:21qu'est-ce qu'on peut faire ?
11:23Vous voyez, vous-même,
11:25vous parlez de l'augmentation,
11:28effectivement, de la réaffection,
11:30comment le prix du marché ouvre,
11:32les millions pour un bail commercial,
11:34je ne parle pas de complicité,
11:36je dis simplement qu'on a l'impression
11:38d'une impuissance totale des autorités,
11:40pas seulement en France d'ailleurs.
11:42Alors, c'est le cas,
11:44l'essentiel
11:46de la préparation,
11:49de la fabrication,
11:52de la mise,
11:54conditionnement et de la vente
11:56des stupéfiants en France,
11:58se produit dans des quartiers
12:00où la police et la gendarmerie
12:02ne peuvent plus mettre les pieds.
12:04Exemple,
12:06les quartiers nord de Marseille,
12:08le 13ème, 14ème, 15ème
12:10et 16ème arrondissement
12:12de Marseille,
12:14savez-vous une chose,
12:16c'est qu'en 2023, c'est la dernière année complète
12:18dont on dispose,
12:20dans ces quartiers nord,
12:2245 homicides.
12:26Dans ces quartiers,
12:28dans 4 arrondissements de Marseille
12:30qui ont 250 000 habitants,
12:32en gros, à la louche,
12:34le taux d'homicide
12:36par 100 000 personnes
12:38en France,
12:40c'est 1,5 pour 100 000.
12:42Dans les quartiers nord de Marseille,
12:44ce taux d'homicide est de 18
12:46pour 100 000,
12:48comme dans les pays d'Amérique centrale.
12:50Pourquoi ?
12:52Parce que dans ces quartiers-là,
12:54la police n'est pas présente
12:56au niveau où elle devrait l'être.
12:58Pourquoi les gouvernements
13:00successifs de la Vème République,
13:02singulièrement depuis
13:04M. Hollande et M. Macron,
13:06ne mettent pas les policiers
13:08en face des malfaiteurs ?
13:10Juste un exemple encore,
13:12fin 2023,
13:14début 2024,
13:16il y a eu plusieurs homicides
13:18entre malfaiteurs,
13:20entre trafiquants de drogue,
13:22à Sevran, en Seine-Saint-Denis.
13:24A Sevran, il n'y a pas
13:26de commissariat de police.
13:28Il n'y a pas de commissariat de police.
13:30Évidemment,
13:32ce que vous dites est obligé,
13:34tant qu'on ne met pas
13:36les policiers et les gendarmes,
13:38là où sont les malfaiteurs,
13:40il faudrait 10 fois plus de policiers et de gendarmes
13:42dans les quartiers nord de Marseille,
13:44tout de suite.
13:46Alors, Xavier Roffert, restez avec nous,
13:48on se retrouve avec cette petite pause,
13:50et encore une fois, posons la question formuleuse,
13:52qu'est-ce qu'il faut faire, là, ici
13:54et maintenant, justement,
13:56doubler le nombre de policiers,
13:58où est cette autorité, ce courage que nous cherchons,
14:00je ne dirais pas désespérément, mais presque.
14:02A tout de suite.
14:04Vous pouvez réagir ou poser votre question
14:06sur l'antenne de Sud Radio en appelant
14:08au 0 826 300 300.
14:10Bercov, dans tous ses états, revient tout de suite.
14:12Sud Radio.
14:14Journée de prévention contre la toxicomanie.
14:16Aujourd'hui, 15 octobre, et nous sommes toujours
14:18avec Xavier Roffert, le criminologue Xavier Roffert,
14:20vous venez de donner un tableau
14:22lucide, et terriblement lucide
14:24de la situation,
14:26et on avait fini,
14:28Xavier Roffert, sur le fait que, vous disiez,
14:30écoutez, vous mettez un peu plus de policiers, ou même
14:32beaucoup plus de policiers à Marseille et ailleurs,
14:34est-ce que, alors, est-ce qu'on revient
14:36toujours à la même antienne, au même refrain,
14:38mais ça fait, je ne sais pas combien de temps,
14:40ça ne date pas d'hier, ni d'Armanin,
14:42où est le courage ?
14:44Où est l'autorité ?
14:46Où sont les gens ? Encore une fois,
14:48il ne s'agit pas de pointer du doigt tel ou tel,
14:50mais enfin,
14:52qu'est-ce qui fait qu'on dit stop, au-delà de cette limite,
14:54vos tickets n'est plus valable,
14:56on ne peut plus accepter ça, on ne peut plus accepter les barrages,
14:58on sait très bien que dans certains quartiers,
15:00vous l'avez dit, on ne peut plus rentrer, non seulement
15:02la police ne peut plus rentrer, mais si vous allez par là,
15:04et j'ai des amis qui sont allés là-bas,
15:06on leur demande carte d'identité, vous allez voir
15:08qui, vous allez où, enfin voilà,
15:10on supprime les frontières Schengen,
15:12mais on crée des frontières un peu partout,
15:14autour de la tour Eiffel, dans les
15:16quartiers de Marseille, etc. On fait quoi ?
15:18Xavier Roffert.
15:20– Alors, d'abord,
15:22une évidence
15:24criminologique qu'on rougit
15:26à avoir à rappeler,
15:28mais quand même, merci
15:30d'autoriser les criminologues à le faire
15:32chez vous, mais c'est tout simple,
15:34les malfaiteurs, ça pourrait presque
15:36passer pour une boutade,
15:38les malfaiteurs ne s'arrêtent que quand on les
15:40arrête, tant qu'on les laisse faire,
15:42ils continuent, si on ne fait
15:44rien pour leur empêcher de vendre de la drogue,
15:46et bien ils continuent, pourquoi ?
15:48Parce que ça les enrichit,
15:50et que c'est même le seul moyen qu'ils aient de gagner
15:52leur vie, alors ils ne vont pas s'arrêter de sitôt,
15:54d'eux-mêmes, parce que, vous parliez
15:56tout à l'heure de Mme Rousseau, ou d'autres,
15:58leur disent, mais ce n'est pas bien ce que vous faites, vous n'êtes pas sympas,
16:00veuillez arrêter s'il vous plaît,
16:02les malfaiteurs ne s'arrêtent que quand on
16:04les arrête, et puis deuxièmement,
16:06quant à la riposte de l'Etat,
16:08moi j'ai la réponse, je la connais,
16:10tout ce que fait l'être humain,
16:12tout, c'est-à-dire quand
16:14on se fait opérer de la panicite, c'est-à-dire
16:16quand on répare sa voiture, c'est-à-dire
16:18quand on repeint sa maison ou n'importe
16:20quoi, tout ce qu'entreprend l'être
16:22humain va toujours plus mal avant
16:24d'aller mieux, c'est ce qui s'appelle la courbe
16:26en J, vous savez, la lettre J,
16:28hop, elle descend et après ça
16:30elle remonte plus haut qu'elle est partie,
16:32alors la courbe en J, ça signifie
16:34qu'une grande partie de nos
16:36politiciens voient que quand
16:38ils entreprennent quelque chose
16:40qui va prendre du temps avant de marcher,
16:42et si le bas de la courbe
16:44a le malheur de tomber au moment où il devrait
16:46être élu, et bien il renonce.
16:48C'est aussi simple que ça.
16:50C'est ça, ils pensent,
16:52ils ne pensent pas au futur, aux générations,
16:54ils pensent à leur réélection.
16:56Et voilà, donc,
16:58ils pensent à leur carrière à eux,
17:00mais moi, ça m'est arrivé,
17:02j'ai parlé avec des gens comme ça, je leur ai dit
17:04monsieur, c'est simple, voilà.
17:06Et d'autant plus
17:08dommage
17:10que ça ne se fasse pas,
17:12que ce ne serait pas si
17:14difficile que ça. Vous savez,
17:16il y a quelques années,
17:18je me souviens, c'était peu avant le confinement,
17:20ça devait être fin janvier, quelque chose comme ça,
17:22en 2020, j'ai eu
17:24une matinée entière d'échanges avec des
17:26hauts patrons de la gendarmerie nationale,
17:28des colonels et des généraux,
17:30qui m'ont
17:32interrogé sur les banlieues, sur les zones
17:34hors contrôle, etc. A la fin,
17:36ils m'ont dit quelque chose de simple,
17:38ils m'ont dit, monsieur,
17:40nous sommes prêts, si jamais
17:42on nous en donne l'ordre,
17:44on remet l'ordre dans le bazar des zones
17:46hors contrôle, d'où vient la drogue,
17:48d'où viennent les braqueurs,
17:50d'où viennent les gens qui
17:52prostituent des mineurs, etc., c'est-à-dire
17:54les zones hors contrôle, les nouvelles cours des miracles,
17:56si on nous donne l'ordre, c'est
17:58rétabli dans six mois. Ils n'ont jamais
18:00reçu l'ordre.
18:02Si vous voulez,
18:04l'honneur de la politique
18:06tient en un seul mot.
18:08Le travail d'un dirigeant
18:10politique est de décider,
18:12de prendre des décisions.
18:14Tant qu'il ne prend pas de décisions, rien ne se
18:16passe. Regardez comme les Jeux
18:18Olympiques se sont bien passés.
18:20Et bien pourquoi ? Parce qu'il y avait des gens qui avaient
18:22décidé. On peut, on peut.
18:24— Xavier Roffert,
18:26juste pour, en conclusion,
18:28ce que vous dites,
18:30le devoir d'un homme politique,
18:32prendre des décisions, et je me rappelle le
18:34merveilleuse petite boutade d'Edgar Fort,
18:36il disait « j'ai toujours eu le
18:38courage de ne prendre que des décisions
18:40populaires ». Alors cette décision
18:42dont vous parlez, la cour Bugy,
18:44forcément elle sera impopulaire pendant
18:46un moment, donc on ne va pas
18:48la prendre. Voilà.
18:50Merci beaucoup, Xavier Roffert.
18:52— Merci à vous.

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