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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur Europe 1 jusqu'à 9h30 pour l'heure des pros et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:08La journée des dupes est un classique de l'histoire de France.
00:00:12Depuis que Louis XIII choisit riche lieu contre sa propre mère.
00:00:17Hier marque un nouvel épisode de Rendez-vous où les faux semblants accompagnent les fausses sorties.
00:00:23Emmanuel Macron a sorti de son chapeau le nom de Thierry Baudet.
00:00:27Comme Garcimore exhibait un lapin devant les téléspectateurs.
00:00:31Monsieur Baudet dirige une institution inutile, le Conseil économique, social et environnemental.
00:00:37Il penche à gauche, très à gauche.
00:00:39Il a manifesté dans la rue contre la loi immigration.
00:00:42Il n'a aucune expérience, aucune légitimité.
00:00:45Il illustre sans doute ce jeu de dupes dont raffole la comédie du pouvoir.
00:00:51Emmanuel Macron a une obsession, faire voter son budget.
00:00:54Le choix du Premier ministre sera à lire à l'aune de ce critère.
00:00:58Qui est capable d'obtenir une majorité relative ?
00:01:03Un homme de droite que le Bloc central soutient, que les Républicains adoubent,
00:01:07que la gauche républicaine tolère et que le Rassemblement national ne censure pas.
00:01:13Qui est ce mouton à cinq pattes ?
00:01:15Xavier Bertrand avec toutes les amabilités qu'il a dites sur Marine Le Pen depuis si longtemps.
00:01:20Il est possible que Mme Le Pen refuse ce deal.
00:01:24Alors qui ? Un homme plutôt à droite, mais pas trop.
00:01:27Un parlementaire expérimenté, évidemment.
00:01:30Une personnalité consensuelle, sinon politiquement, au moins médiatiquement, c'est mieux.
00:01:36Un monsieur sympathique, tout en rondeur, capable d'arrondir les angles.
00:01:41Réponse ce jour, ou pas.
00:01:45Anna Lustow.
00:01:59Bonjour Pascal, bonjour à tous et on commence par une bonne nouvelle.
00:02:02Depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix du gasoil n'a jamais été aussi bas.
00:02:06Ce matin, le prix du litre coûte en moyenne 1,64 euros contre plus de 2 euros il y a deux ans.
00:02:12Ça baisse aussi du côté du sang plomb.
00:02:14Comptez en moyenne 1,76 euros pour le litre de sang plomb 95 et 1,85 euros pour le sang plomb 98.
00:02:21L'auteur du refus d'obtempérer à Colmar a passé la nuit en prison.
00:02:25Il a écopé hier de deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt.
00:02:29Cet homme de 36 ans était déjà connu de la justice avec 21 mentions à son casier judiciaire.
00:02:34Et malgré ça, on apprend qu'il touche le RSA.
00:02:37Alors question, est-ce qu'il faut supprimer les aides sociales aux délinquants condamnés ?
00:02:41Ecoutez la réponse de l'avocat Pierre-Henri Bovis.
00:02:44Il se trouve que pour le RSA, la CAF peut suspendre le versement au RSA
00:02:49lors de la deuxième révision trimestrielle si vous êtes incarcéré.
00:02:52Je pense que cette mesure-là pourrait mettre du poids dans la tête dans certains.
00:02:57Si on rompt le pacte républicain, si on ne respecte pas un certain nombre de valeurs,
00:03:02alors ce sont nos enfants qui pourraient en pâtir puisqu'on ne percevrait plus ces prestations-là
00:03:07et donc ça aurait un impact direct sur notre famille.
00:03:10Donc je pense qu'effectivement ça pourrait avoir un effet bénéfique.
00:03:13Et puis on n'en sait plus sur la mort des six otages israéliens assassinés par le Hamas.
00:03:18Selon Benyamin Netanyahou, ils ont été exécutés d'une balle dans la nuque.
00:03:22Le Premier ministre israélien qui a tenu à demander pardon aux familles des victimes.
00:03:29Je l'ai dit aux familles et je le répète ce soir.
00:03:35Je vous demande pardon de ne pas les avoir ramenés en vie.
00:03:42Nous étions proches, mais nous n'avons pas réussi.
00:03:48Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:51Merci beaucoup Shana Lustow.
00:03:53Tiens, je vous propose d'écouter peut-être une petite musique pour nous mettre en ambiance.
00:03:57C'est bien la musique, ça adoucit les mœurs.
00:04:04Le marée ionétiste à l'Elysée.
00:04:13Je salue Charlotte Dornelas qui est avec nous ce matin.
00:04:15Noémie Schultz, Joseph Macescaranjo, Hakim Leflokimad, Philippe Guybert et Gautier Lebret.
00:04:23Je disais tout à l'heure, c'est aujourd'hui ou pas.
00:04:26C'est le week-end dernier, c'est aujourd'hui ou vendredi.
00:04:29On va parler dans une seconde de cette histoire absolument extraordinaire
00:04:33qui viole l'affaire dite du viol de Mazan, le procès de Dominique P.
00:04:36qui s'est ouvert hier à Avignon dans le Vaucluse.
00:04:38Cette histoire est absolument effrayante.
00:04:40Simplement, personne ne connaît M. Baudet.
00:04:42Non.
00:04:43Personne.
00:04:44Non.
00:04:45Alors je voulais vous proposer de l'écouter, M. Baudet.
00:04:47Et j'allais dire à quoi on a échappé.
00:04:48Ce n'est pas très gentil ce que je dis là.
00:04:50Mais il est donc le président du...
00:04:52Arrots sur le Baudet.
00:04:53Oui, c'est ça.
00:04:54Quelque chose qui ne sert absolument à rien.
00:04:56Si, ça a servi à Georgette Le Maire.
00:04:58Oui, laissons Georgette Le Maire.
00:04:59Alors Georgette Le Maire, tout le monde ne s'en souvient pas.
00:05:01Elle a été nommée par François Mitterrand.
00:05:03C'est vraiment un fromage de la République.
00:05:05Ça coûte 50 millions d'euros.
00:05:06Ça sert à remplacer le peuple par la société civile.
00:05:09Non, mais ça ne sert à rien.
00:05:10C'est insupportable.
00:05:11De Gaulle voulait le supprimer.
00:05:12Et ça fait partie de...
00:05:13Et les Français n'ont pas voulu.
00:05:14Oui.
00:05:15Oui, on voit les Français en 69.
00:05:18Il faudrait demander aux Français s'ils veulent le...
00:05:20Ils ne savent même pas que ça existe.
00:05:21Non, ils ne savent pas que ça existe.
00:05:22C'est comme le SIG.
00:05:23Ils ne savent même pas que ça existe.
00:05:24C'est l'argent bué.
00:05:25C'est l'argent bué.
00:05:26Vous avez bien fait de parler.
00:05:27Bon, écoutez.
00:05:28Découvrez M. Baudet, qui a failli être notre Premier ministre.
00:05:32Écoutez-le.
00:05:33Le nouveau CESE vient d'être installé il y a un peu plus d'un mois
00:05:41pour une mandature de 5 années.
00:05:44Et j'aurai le plaisir de compter à mes côtés la FEPEM,
00:05:50jusqu'après les deux mandats exercés par Marie-Béatrice.
00:05:54La FEPEM fait dorénavant partie intégrante des organisations
00:06:00désignées pour siéger au CESE.
00:06:03Et j'aurai plaisir à travailler avec votre délégué général,
00:06:08Pierre-Olivier Ruchenstein.
00:06:09Nous avons envie d'être des acteurs de la nécessaire revivification
00:06:14de notre démocratie à travers nos travaux,
00:06:17les travaux du CESE.
00:06:18Encore une fois, l'économie sociale devra jouer un rôle important
00:06:23dans les travaux du CESE.
00:06:24Et puis, nous associerons aussi les citoyens qui le souhaiteront
00:06:28à travers la participation du public à nos travaux.
00:06:31Le nouveau CESE va s'attacher à combiner, à hybrider
00:06:36démocratie représentative et démocratie participative
00:06:40pour essayer de proposer à notre pays des voies de passage,
00:06:45des solutions partagées sur des sujets complexes.
00:06:48Et encore une fois, je suis très heureux de pouvoir le faire
00:06:51avec le concours et la participation de la FEPEM
00:06:54au sein de notre Assemblée.
00:06:56Ce n'est pas sérieux.
00:06:58Non mais je vous le dis vraiment, ce n'est pas sérieux
00:07:00d'imaginer un Premier ministre.
00:07:02Je n'ai rien contre ce monsieur.
00:07:04Non mais chacun a une place dans la vie.
00:07:08Faire de la politique, c'est parler aux gens.
00:07:11Voilà, c'est parler au peuple.
00:07:13C'est faire apporter un souffle, avoir un peu de charisme,
00:07:17avoir une expérience aussi.
00:07:19Tout ça, ça prend.
00:07:20C'est pour ça que je n'ai pas rien contre monsieur Baudet.
00:07:22Tout ça, ça prend.
00:07:23Mais tout ça est une farce aussi.
00:07:24Tout ça, c'est une farce.
00:07:25Emmanuel Macron teste des noms comme ça en les faisant fuiter
00:07:28dans la presse pour voir la réaction de son propre camp.
00:07:30Donc là, pas de chance.
00:07:31Il était contre la loi immigration et la réforme des retraites.
00:07:33Les deux lois qu'Emmanuel Macron a réussi à faire passer
00:07:35depuis le début de sa réélection.
00:07:37Donc si vous enlevez ça, en fait, il ne reste plus rien
00:07:39du quinquennat.
00:07:40Donc c'est pour ça que ce nom s'évapore aussi rapidement
00:07:43qu'il est apparu.
00:07:44Mais ça ressemble à une farce.
00:07:46C'est grotesque.
00:07:47Ça devient grotesque, en fait.
00:07:48C'est du jargon du jeu.
00:07:49Enfin, je ne sais pas.
00:07:50Parmi les ballons d'essai terrifiants auxquels on a eu le droit hier,
00:07:52il n'y avait pas que le nom de Thierry Baudet.
00:07:54Il y a aussi le nom du dire-cap qui a été évoqué,
00:07:56à savoir Bertrand Gomes, qui est peut-être un haut fonctionnaire,
00:07:58un préfet des Hauts-de-France tout à fait respectable,
00:08:00mais qui était quand même le directeur de cabinet
00:08:02de Benoît Hamon et Najat Avobel Kassem.
00:08:03C'est une insulte terrible aux professeurs en cédence très scolaire.
00:08:06En tout cas, on en parlera peut-être tout à l'heure.
00:08:09Je pense que M. Baudet a été écarté.
00:08:13Mais bon, Emmanuel Macron, on n'est jamais sûr de rien.
00:08:17Mais effectivement, vous imaginez, après 50 jours, sortir du chapeau
00:08:22quelqu'un qui…
00:08:23Il est écarté.
00:08:24Il ne plaît ni à la droite ni à la gauche.
00:08:25Il ne plaît pas à la droite parce qu'il est de gauche.
00:08:26Et il ne plaît pas à la gauche parce que ce n'est pas Lucie Castex.
00:08:28Remarquez, M. Baudet devrait pouvoir remettre d'équerre la Macronie.
00:08:33Il y a un jeu de mots.
00:08:34Oui, il y a sûrement un jeu de mots.
00:08:39Mazan, cette histoire de Mazan…
00:08:41Bonjour Noémie Schultz, merci d'être avec nous.
00:08:43Cette histoire est extraordinaire, vraiment, dans tous les sens du terme.
00:08:47Elle est absolument sidérante.
00:08:49Je voudrais qu'on voit l'image d'abord de celle qui a été la victime
00:08:53et saluer son courage.
00:08:55Voilà, c'est cette femme, c'est cette courage qui a refusé le huis clos,
00:08:59qui veut que cette histoire soit médiatisée,
00:09:02que tout le monde soit au courant de ce qui s'est passé.
00:09:05Elle a été violée…
00:09:08Je ne sais pas si je peux le dire comme ça puisque c'est…
00:09:12Vu ce que les enquêteurs ont retrouvé comme vidéo,
00:09:16oui, on peut dire que cette femme a été violée des dizaines de fois.
00:09:19Voilà, donc on ne va pas dire présumée violeure.
00:09:21Et donc cette femme, hier le procès s'est ouvert.
00:09:24Dominique P, il s'est ouvert à Avignon, dans le Vaucluse.
00:09:27Oui, elle a donné son nom, la FP a choisi de ne pas le donner.
00:09:29Mais elle, elle dit, c'est Gisèle Pellicot et son mari Dominique Pellicot,
00:09:33elle a dit qu'elle souhaitait que le nom soit donné aussi.
00:09:37Très bien, Gisèle Pellicot, c'est cette dame que vous voyez avec des lunettes de soleil.
00:09:42Et regardez les hommes, non pas celui-là sans doute,
00:09:45mais les hommes qui ont été filmés de dos et qui sont les présumés…
00:09:49Qui sont les suspects.
00:09:50Voilà, on va dire pour le moment les suspects.
00:09:52Les accusés.
00:09:53Et vous allez voir ces hommes qui regardent leurs chaussures,
00:09:56qui effectivement ont sans doute pas envie que leur visage soit médiatisé
00:10:01et qui effectivement, ces images ont frappé hier l'opinion.
00:10:05Parce que d'abord, je voudrais que vous nous racontiez,
00:10:08que vous nous disiez, Noémie Schultz, ce qui va se passer à Avignon
00:10:12et ce procès, en quoi est-il hors norme ?
00:10:14Il est totalement hors norme parce que jusqu'à la fin du mois de décembre,
00:10:1851 hommes sont jugés pour des viols sur cette femme, Gisèle Pellicot.
00:10:23Un procès qui va durer 4 mois, qui se déroule devant une cour criminelle,
00:10:26c'est-à-dire que ce sont des magistrats professionnels,
00:10:295 juges professionnels qui vont juger.
00:10:31Pourquoi aussi longtemps ?
00:10:33Et bien parce que vous avez, encore une fois,
00:10:35enfin, je n'ai jamais vu un procès avec 51 accusés.
00:10:38C'est vraiment quelque chose de rarissime.
00:10:40D'ailleurs, ça a demandé une organisation assez complexe.
00:10:43Et ces hommes qui sont de milieux sociaux très variés,
00:10:47vous avez un surveillant de prison, un artisan, un maçon,
00:10:52un journaliste, un pompier,
00:10:54et bien ces hommes sont tous renvoyés devant cette cour criminelle
00:10:58pour avoir violé Gisèle Pellicot alors qu'elle était totalement inconsciente.
00:11:03La nuit, ils échangeaient via le réseau Coco,
00:11:08qui a été fermé cet été, dont on a parlé.
00:11:10Ils rentraient en contact avec Dominique Pellicot,
00:11:12le mari de Gisèle Pellicot.
00:11:14Ça s'appelait à son insu.
00:11:16Et ces hommes venaient pour avoir des relations sexuelles
00:11:19avec cette femme parfaitement inconsciente.
00:11:22Elle était droguée au Temesta.
00:11:24Elle était dans un état proche du coma.
00:11:26Ils avaient des relations sexuelles avec elle.
00:11:28C'était filmé par Dominique Pellicot,
00:11:30qui a tout gardé dans son téléphone.
00:11:32Et c'est comme ça, je vous le raconterai,
00:11:34qu'on a fini par découvrir les faits.
00:11:36Sinon, on n'aurait sans doute jamais rien su.
00:11:38Il y avait des règles très strictes qui étaient édictées par Dominique Pellicot.
00:11:41Il fallait que les hommes se déshabillent dans la cuisine
00:11:43pour être sûrs de ne pas oublier de vêtements dans la chambre à coucher.
00:11:46Il fallait qu'ils réchauffent leurs mains
00:11:48pour ne pas avoir les mains froides sur Gisèle Pellicot
00:11:50pour ne pas risquer de la réveiller.
00:11:52Il ne fallait pas sentir le tabac.
00:11:54Tout ça, c'est des éléments qui vont à l'encontre
00:11:56de ce que ces hommes disent.
00:11:58Ils disent qu'ils pensaient que c'était un jeu de couple,
00:12:01qu'elle faisait semblant de dormir,
00:12:03qu'il y avait un accord au sein de ce couple.
00:12:05C'est assez peu crédible
00:12:07quand on voit, encore une fois,
00:12:09les consignes qui étaient données à ces hommes.
00:12:11Ils ne payaient pas.
00:12:13Il n'y avait pas de contrepartie financière.
00:12:15Il n'y avait pas d'argent pour satisfaire
00:12:17la perversité de Dominique Pellicot.
00:12:19Ça a duré pendant des années,
00:12:21pendant neuf ans.
00:12:23On n'aurait sans doute jamais rien su
00:12:25si Dominique Pellicot n'avait pas été arrêtée
00:12:27par hasard en septembre 2020
00:12:29dans un supermarché en train de filmer
00:12:31sous les jupes des clientes.
00:12:33Les enquêteurs vont l'interpeller,
00:12:35prendre son téléphone portable, son ordinateur
00:12:37et découvrir un dossier
00:12:39qui s'appelle Abus
00:12:41dans lequel il y avait des centaines de vidéos,
00:12:43au moins 92 viols répertoriés,
00:12:4583 agresseurs identifiés,
00:12:47mais au final,
00:12:4951 seulement renvoyés
00:12:51devant la cour criminelle
00:12:53puisqu'une vingtaine n'ont pas pu être identifiés.
00:12:55On n'a pas pu poser de nom
00:12:57sur une vingtaine d'entre eux.
00:12:59Alors on est vraiment au tréfonds
00:13:01de l'âme humaine.
00:13:03Ce que vous dites est sidérant.
00:13:05Ces personnes qui sont accusées,
00:13:07c'est monsieur tout le monde,
00:13:09si je comprends bien.
00:13:11Des casiers judiciaires,
00:13:13des bons pères de famille, des personnes en couple
00:13:15avec des enfants et qui eux-mêmes
00:13:17visiblement n'ont pas le sentiment
00:13:19qu'ils avaient commis une infraction
00:13:21mais ça révèle quelque chose
00:13:23du sentiment de toute puissance puisqu'encore une fois
00:13:25ils assouvissaient des désirs sexuels
00:13:27sur une femme inconsciente.
00:13:29On va écouter les avocats
00:13:31de la Défense et puis également des parties civiles
00:13:33mais cette femme,
00:13:35Gisèle Pellicot,
00:13:37elle était droguée.
00:13:39Très lourdement droguée.
00:13:41Quand elle se réveillait le lendemain,
00:13:43elle avait complètement oublié
00:13:45ce qui s'était passé, elle n'avait aucune conscience.
00:13:47Qu'est-ce qu'elle a rapporté ?
00:13:49Elle n'a aucun souvenir et c'est d'ailleurs ce qui inquiète
00:13:51ses proches et ses avocats.
00:13:53Elle va découvrir
00:13:55lors de ce process qui lui est arrivé.
00:13:57Sans doute que déjà dans la phase d'instruction
00:13:59a-t-elle peut-être visionné
00:14:01mais les vidéos vont être
00:14:03diffusées à ce process qui a fait d'ailleurs
00:14:05que le parquet avait demandé le huis clos
00:14:07notamment pour préserver
00:14:09Gisèle Pellicot. Elle, elle a dit
00:14:11on doit changer de camp.
00:14:13Elle a changé d'avis.
00:14:15Pendant tous ces derniers mois, on pensait que le process déroulerait
00:14:17à huis clos et cet été, notamment convaincue par
00:14:19ses enfants, elle a décidé la publicité
00:14:21des débats mais il y a un risque
00:14:23peut-être après de décompensation assez fort
00:14:25puisqu'elle va découvrir ce qui lui est arrivé.
00:14:27Elle ne le sait pas, elle était très lourdement droguée.
00:14:29Elle se réveillait, si, elle était dans un état un peu cotonneux
00:14:31mais elle n'a jamais imaginé ce qui se passait.
00:14:33On rappelle 40 ans de vie commune avec son mari.
00:14:35Et ce couple a des enfants.
00:14:37Trois enfants.
00:14:39On est dans le tréfonds de l'âme humaine, vous imaginez
00:14:41ces trois enfants, le rapport qu'ils peuvent...
00:14:43Dont la fille, une des filles, Caroline Darrian
00:14:45a écrit un livre et Caroline Darrian
00:14:47elle-même a découvert
00:14:49des vidéos d'elle dénudée, donc
00:14:51elle se demande si elle-même n'a pas été abusée par son père.
00:14:53Je trouve que cette histoire est
00:14:55sidérante dans la société
00:14:57française et c'est pourquoi j'ai voulu que vous soyez là
00:14:59ce matin. Alors on va écouter
00:15:01d'abord l'avocat de
00:15:03l'accusé.
00:15:05C'est Béatrice Zavarro.
00:15:07Monsieur Dominique...
00:15:09Du principal accusé.
00:15:11Il comparaît en détention...
00:15:13Il comparaît détenus, il sont 17 à comparaître détenus
00:15:15et les autres comparaissent libres.
00:15:17Ecoutez Béatrice Zavarro, que dit-elle
00:15:19et comment défendre
00:15:21cet homme ?
00:15:23C'est le premier contact
00:15:25avec la famille,
00:15:27un premier contact visuel en tout cas
00:15:29avec la famille et
00:15:31il était au fond
00:15:33de son siège et il attendait
00:15:35patiemment mais la salle d'audience est faite
00:15:37de telle sorte qu'il y a un face-à-face
00:15:39entre les deux parties
00:15:41mais pour l'instant j'ai senti, en tout cas moi
00:15:43qui le connais maintenant un petit peu depuis assez longtemps
00:15:45une vraie émotion.
00:15:47Il sera dans la ligne, dans la conduite
00:15:49qu'il a eue jusqu'à présent, c'est-à-dire
00:15:51ce qu'il a déclaré dès la garde à vue,
00:15:53dès qu'il a été interpellé,
00:15:55la reconnaissance des faits dans leur
00:15:57intégralité, sans chercher à se
00:15:59disculper ou à minimiser.
00:16:01Donc voilà, ça c'est son état d'esprit
00:16:03et c'est la ligne de conduite qu'il aura sur ces 4 mois.
00:16:05Alors un autre avocat
00:16:07qui défend cette fois
00:16:094 accusés, il s'appelle
00:16:11Louis Alain Lemaire et visiblement
00:16:13il reprend ce que vous disiez tout à l'heure,
00:16:15c'est que ces autres accusés pensaient que c'était
00:16:17un couple échangiste.
00:16:19Ils disent qu'on a été manipulés en quelque sorte par
00:16:21Dominique Pellicot.
00:16:23Écoutons cet avocat.
00:16:25Je trouve qu'il y a beaucoup de monde,
00:16:27j'espère qu'il va y avoir de la sérénité
00:16:29dans les débats parce qu'il y a
00:16:31un peu une ambiance électrique et c'est
00:16:33un peu inquiétant et
00:16:35ce dossier a toujours été
00:16:37relativement suivi avec sérénité
00:16:39et j'espère que la sérénité va rester dans
00:16:41ces débats qui sont très longues, ça va
00:16:43durer 4 mois mais
00:16:45j'ai confiance dans la justice
00:16:47et je crois que c'est un peu le profil
00:16:49de toutes les personnes qui sont là aujourd'hui.
00:16:51Ce ne sont tout sauf des
00:16:53violeurs et ils se sont retrouvés là
00:16:55dans des circonstances particulières
00:16:57comme ayant pensé rencontrer
00:16:59un couple échangiste.
00:17:0192 faits ont été comptabilisés
00:17:03dont les premiers remontent à 2011
00:17:05Noémie Schultz en région parisienne
00:17:07avant le déménagement du couple à Mazan
00:17:09en 2013 dans le
00:17:11Vaucluse et qui se sont ensuite poursuivis
00:17:13jusqu'à l'automne 2020.
00:17:15Ça a duré 9 ans. Et l'instruction a commencé
00:17:17quand ?
00:17:19Quand il a été interpellé
00:17:21dans ce supermarché très rapidement.
00:17:23On est 4 ans après
00:17:25la découverte des faits.
00:17:27Ce qui m'étonne c'est que je fais un parallèle
00:17:29même si les faits ne sont pas les mêmes avec l'affaire Outreau.
00:17:31Il y a eu beaucoup de papiers sur
00:17:33l'affaire Outreau au moment
00:17:35avant même l'instruction. Et là c'est une affaire
00:17:37qui a été assez peu, me semble-t-il,
00:17:39médiatisée. On en a parlé
00:17:41notamment parce que Caroline Darrian,
00:17:43une des filles du couple, a écrit un livre
00:17:45qui est sorti il y a 2 ans. Moi par exemple en tant que
00:17:47chroniqueuse judiciaire c'est une affaire...
00:17:49Mais on en a peu parlé à l'époque
00:17:51me semble-t-il, au moment des faits.
00:17:53Alors...
00:17:55Par rapport à d'autres affaires...
00:17:57Mais quand même,
00:17:59ça avait été un peu médiatisé.
00:18:01L'avocat de la partie
00:18:03civile cette fois-ci, il s'appelle
00:18:05Stéphane Babonneau et donc c'est
00:18:07l'avocat de Gisèle
00:18:09Fédéco. Écoutons-le.
00:18:11Évidemment le fait de
00:18:13revoir son ex-époux
00:18:15était un moment, mais je pense pour
00:18:17toute la famille, un moment qui était un moment
00:18:19d'appréhension. Mais aujourd'hui
00:18:21ce procès maintenant commence
00:18:23et il faut avancer.
00:18:25À travers cette ouverture
00:18:27de la salle d'audience au public
00:18:29elle souhaite sensibiliser
00:18:31aussi largement que possible
00:18:33à ce qui lui est arrivé
00:18:35afin que
00:18:37des faits comme cela ne se reproduisent plus jamais.
00:18:39Elle estime également, même si oui
00:18:41il y aura des moments extrêmement difficiles,
00:18:43qu'elle n'a pas à se cacher.
00:18:45Et qu'elle n'a pas à avoir honte de ce qu'elle
00:18:47a vécu, comme parfois
00:18:49beaucoup de victimes d'agressions sexuelles,
00:18:51de viols et de faits graves
00:18:53le ressentent.
00:18:55Et c'est aussi une manière pour elle de dire
00:18:57qu'on peut surmonter cette épreuve,
00:18:59même si c'est juste le début aujourd'hui.
00:19:01Et qu'il faut
00:19:03que cela se sache et que la honte
00:19:05change de camp.
00:19:07Quand une affaire comme cela arrive, je me dis
00:19:09que c'est presque un hasard
00:19:11qu'on apprend ça.
00:19:13Et peut-être y a-t-il des milliers
00:19:15d'affaires comme ça en France ?
00:19:17Ou des centaines ?
00:19:19Peut-être !
00:19:21Parce que quand on arrive à ce tréfonds de l'âme humaine,
00:19:23peut-être que ce n'est pas simplement
00:19:25des faits isolés.
00:19:27Et si cet homme n'avait pas filmé,
00:19:29on ne l'aurait jamais su.
00:19:31Je pense qu'un mari
00:19:33qui drogue sa femme et qui la jette en pâture
00:19:35à des dizaines d'hommes,
00:19:37c'est sans doute pas des milliers
00:19:39en France. En revanche, ce procès est aussi
00:19:41et c'est ce que veut faire la famille,
00:19:43la question de la soumission chimique.
00:19:45Et cette question qui est que certains hommes
00:19:47s'octroient le droit d'administrer des substances
00:19:49à des femmes pour pouvoir
00:19:51abuser d'elles, en tout cas
00:19:53avoir un ascendant physique,
00:19:55c'est une réalité. On a beaucoup parlé
00:19:57des drogues, on dit beaucoup
00:19:59aux femmes, faites attention quand vous sortez,
00:20:01ne perdez jamais votre verre de vue, c'est une réalité.
00:20:03Mais ça arrive aussi dans des couples,
00:20:05il arrive que des hommes droguent
00:20:07leurs compagnes, leurs femmes, pour pouvoir ensuite
00:20:09avoir des relations sexuelles avec elles.
00:20:11C'est totalement interdit.
00:20:15J'ai une question de Béossien,
00:20:17qui est peut-être choquante.
00:20:19Comment cette femme n'a-t-elle pas pu s'en rendre compte
00:20:21qu'elle était droguée pendant,
00:20:23vous dites, 9 ans ?
00:20:25Je n'arrive pas à le comprendre.
00:20:27Alors, il lui administrait le Temesta
00:20:29au moment du dîner, visiblement.
00:20:31Ça l'assommait,
00:20:33elle s'endormait.
00:20:35Le procès va notamment
00:20:37essayer de lever la lumière là-dessus.
00:20:39Elle se réveillait. Elle était très fatiguée.
00:20:41Elle se réveillait dans un état un peu comateux.
00:20:43Je crois qu'elle a consulté des médecins.
00:20:45Mais jamais personne n'a pensé à aller vérifier,
00:20:47à faire notamment une analyse
00:20:49pour vérifier de la présence de ce type de drogue.
00:20:51Ce n'est pas tous les soirs.
00:20:53Le rythme, ce n'est pas tous les soirs.
00:20:55Ça se passe sur 9 ans ?
00:20:57Sur 9 ans, oui.
00:20:59Les gens qui venaient,
00:21:01je ne sais pas à quelle fréquence, son mari lui-même,
00:21:03dans les vidéos, on l'entend dire,
00:21:05dans les termes très crus,
00:21:07dont je ne vais pas aller reprendre,
00:21:09mais c'est comme ça que j'ai des relations sexuelles avec elle,
00:21:11maintenant uniquement sous cette forme-là.
00:21:13Donc lui-même, pour son propre plaisir à lui,
00:21:15parfois droguait sa femme
00:21:17pour coucher avec elle.
00:21:19Mais effectivement, elle avait identifié une sorte de mal-être.
00:21:21Mais personne n'a pu imaginer
00:21:23que c'était ça qu'elle avait.
00:21:25La question de Philippe Guibert
00:21:27est naïve et elle est toujours
00:21:29dans ce type d'affaires.
00:21:31On se dit,
00:21:33mais comment est-ce possible que,
00:21:35par exemple,
00:21:37dans l'affaire
00:21:39qui avait été adaptée
00:21:41par Emmanuel Carrère...
00:21:43L'adversaire ?
00:21:45Jean-Claude Romand ?
00:21:47Voilà, Jean-Claude Romand,
00:21:49à chaque fois que je lisais l'adversaire,
00:21:51à chaque fin de page, je me disais,
00:21:53comment sa femme n'a-t-elle pas pu remarquer
00:21:55qu'il ne travaillait pas, etc.
00:21:57Et on est toujours là, et bien si,
00:21:59et bien justement si.
00:22:01Et ce n'est pas une question d'intelligence,
00:22:03c'est un dépris parfois.
00:22:05C'était un très bon mari, un très bon père.
00:22:07D'ailleurs la famille a totalement explosé,
00:22:09et les enfants sont évidemment du côté de la mère.
00:22:11Donc c'est pour ça que ça s'interroge.
00:22:13Ça renvoie à la littérature,
00:22:15ça renvoie à Sinon,
00:22:17ça renvoie au Tréfonds de l'âme,
00:22:19tout ça.
00:22:23Écoutons une dernière intervention
00:22:25d'Anissa Duquesne
00:22:27qui représente une association féministe.
00:22:29Que lumière soit faite
00:22:31sur la manière
00:22:33dont ça a pu être commis,
00:22:35de la manière dont au moins
00:22:3783 hommes ont pu violer
00:22:39durant une dizaine d'années
00:22:41la même femme en toute impunité,
00:22:43s'organiser sur Internet
00:22:45en toute impunité,
00:22:47alors qu'il y avait quand même
00:22:49des alertes
00:22:51sur l'état de la santé de la victime,
00:22:53la soumission chimique.
00:22:55Ensuite, effectivement, il y a une dimension,
00:22:57si vous voulez, peut-être symbolique
00:22:59sur le fait qu'enfin on parle
00:23:01de ce que c'est que le viol
00:23:03et qu'on se rende compte
00:23:05que les mis en cause,
00:23:07les 50 hommes
00:23:09qu'on a retrouvés,
00:23:11parce qu'il y en a 30 qui sont en liberté
00:23:13qu'on n'a pas été capable d'identifier,
00:23:15qui sont des messieurs tout le monde,
00:23:17de tous âges,
00:23:19qui ont entre 20 et 70 ans,
00:23:21qui exercent toute profession,
00:23:23qui sont des bons pères de famille,
00:23:25je pense que c'est ça le viol,
00:23:27ce n'est pas un fou, un monstre, un marginal, un dégénéré,
00:23:29non, ce sont des messieurs tout le monde.
00:23:31– Charlotte Dornelas, ce n'est pas un hasard
00:23:33si je me tourne vers vous,
00:23:35le mal,
00:23:37le mal.
00:23:39– C'est un mystère pour moi aussi.
00:23:41– Non mais je…
00:23:43– Mais on a vu un débat ici.
00:23:45– Je vous interpelle Charlotte.
00:23:47– Non mais oui, c'est stupéfiant,
00:23:49je ne peux pas vous dire autre chose,
00:23:51ça contrevient à l'idée que seule la société
00:23:53répond à l'appel du mal
00:23:55de manière absolument stupéfiante
00:23:57et de manière même incompréhensible
00:23:59pour le commun des mortels,
00:24:01à savoir nous.
00:24:03Je ne comprends même pas.
00:24:05Évidemment, c'est le jeu
00:24:07entre guillemets de la justice
00:24:09et l'avocat,
00:24:11on pensait que c'était un couple échangiste,
00:24:13moi je veux bien deux minutes,
00:24:15mais on pensait qu'elle dormait,
00:24:17il y a des limites en fait,
00:24:19à se foutre de la gueule du monde quand même.
00:24:21Et comme elle faisait semblant de dormir,
00:24:23on vient le soir,
00:24:25il y a tout un rituel,
00:24:27tout est glauque de bout en bout.
00:24:29– Mais ça renvoie,
00:24:31je ne veux pas faire d'analogie,
00:24:33mais ça renvoie à ceux qui,
00:24:35pendant la guerre,
00:24:37allemands entraient dans un camp le soir
00:24:39et puis sortaient du camp
00:24:41et continuaient de vivre.
00:24:43C'est ça que ça renvoie,
00:24:45ce que sont les hommes,
00:24:47les femmes à la nature humaine.
00:24:49– Entre guillemets,
00:24:51c'est encore pire,
00:24:53franchement on va arrêter cette comparaison-là,
00:24:55mais il n'y a même pas la contrainte ou la peur de mourir,
00:24:57là ils sont absolument libres
00:24:59d'aller de leur plein gré sur ce site,
00:25:01déjà, on le savait.
00:25:03– C'est pour ça que j'ai parlé de Simnon,
00:25:05son désir c'est de connaître l'homme, etc.
00:25:07– C'est quand même le fait que,
00:25:09et là on était d'accord
00:25:11tous les deux avec Charlotte et vous n'étiez pas d'accord,
00:25:13mais le malin murmure
00:25:15à l'oreille de tout le monde.
00:25:17– Certains y répondent.
00:25:19– Tout le monde, parce qu'on vient de le voir,
00:25:21c'est monsieur tout le monde.
00:25:23– Oui, mais tout le monde n'affranchit pas.
00:25:25– Oui, mais tout le monde n'affranchit pas,
00:25:27mais il murmure à l'oreille de tout le monde,
00:25:29mais bien sûr que si.
00:25:31Mais peut-être,
00:25:33là ce que ça nous rappelle également,
00:25:35c'est que le viol
00:25:37est d'abord un crime de proximité,
00:25:39c'est ça ce que ça nous rappelle.
00:25:41Or, pardonnez-moi,
00:25:43on ne pense pas toujours
00:25:45que le viol est d'abord
00:25:47un crime de proximité.
00:25:49– Joseph Mascardon, que vous luttiez à titre personnel
00:25:51contre des démons, peut-être, je n'en sais rien,
00:25:53mais vous ne pouvez pas dire que tout le monde
00:25:55est capable de faire des horreurs.
00:25:57– Je n'ai pas dit tout le monde,
00:25:59mais que à tout le monde,
00:26:01le diable murmure à l'oreille, bien sûr, je pense.
00:26:03– En fait, beaucoup de gens sont capables
00:26:05de ne pas y répondre, c'est ça la vérité.
00:26:07Et certains se rendent incapables aussi,
00:26:09soit ont été rendus incapables
00:26:11par un déficit d'éducation monstrueux,
00:26:13soit se rendent incapables
00:26:15en nourrissant ces pratiques abominables.
00:26:17– Juste ce que je trouve,
00:26:19ce que disait la dernière jeune femme
00:26:21qu'on a entendue,
00:26:23qui rappelait quand même que ce sont des viols,
00:26:25alors que je pense que ces hommes, effectivement,
00:26:27expliquent, mais ça renvoie à l'idée
00:26:29qu'aucun de ces hommes ne s'est interrogé,
00:26:31et c'est une question dont on a beaucoup parlé,
00:26:33sur le consentement de cette femme.
00:26:35Elle était donc totalement inconsciente,
00:26:37et je pense qu'effectivement,
00:26:39on est proche du coma,
00:26:41parce que c'est la vieille idée,
00:26:43en fait, malheureusement, c'est sa femme.
00:26:45Combien de fois on entend ça ? C'est sa femme.
00:26:47– Ce n'est pas la loi.
00:26:49– Thomas Hill, s'il vous plaît,
00:26:51un peu de discipline,
00:26:53puisque nous rejoignons nos amis d'Europe 1.
00:26:55Thomas Hill, comment ça va ?
00:26:57– Merci Pascal pour votre autorité.
00:26:59– Oui, ce n'est pas ce qui me caractérise,
00:27:01mais en tout cas,
00:27:03là j'avais fait preuve.
00:27:05Bon, belle émission à vous,
00:27:07cher Thomas Hill,
00:27:09il est 9h26, évidemment Noémie,
00:27:11on va suivre ce procès,
00:27:13je trouve parmi les informations,
00:27:15les judiciaires qui existent
00:27:17dans votre domaine,
00:27:19je trouve ça sidérant.
00:27:21Et ce matin, avec Marine Lanson,
00:27:23nous en parlions,
00:27:25on est les premiers auditeurs,
00:27:27les premiers téléspectateurs de notre émission.
00:27:29Et effectivement,
00:27:31on regardait ça,
00:27:33et c'est tellement effarant, sidérant.
00:27:35– Incompréhensible.
00:27:37– Alors, on peut toujours tout comprendre,
00:27:39a priori.
00:27:41– Oui, mais la déchéance de ces hommes qui venaient…
00:27:43– Mais ils vont s'expliquer, ce sera l'objet de ce procès.
00:27:45– Mais la déchéance morale,
00:27:47sexuelle de ces hommes
00:27:49est pour moi un vrai sentiment.
00:27:51– Mais je sais ce qu'ils diront,
00:27:53ils excluront leurs responsabilités
00:27:55et diront on ne savait pas.
00:27:57– Oui, ça d'accord.
00:27:59– C'est une manière d'ailleurs de se protéger.
00:28:01– À un moment, un procès, vous êtes confronté,
00:28:03on va vous dire, attendez, ce message-là,
00:28:05c'est une manière de se protéger.
00:28:07– Le procès, c'est aussi un moment
00:28:09où on est poussé dans ses retranchements.
00:28:11– C'est une manière de se protéger.
00:28:13Je dis toujours, à Nuremberg,
00:28:15personne n'a plaidé coupable.
00:28:17À Nuremberg, personne n'a plaidé coupable.
00:28:19Donc vous avez tout dit.
00:28:21C'est-à-dire que personne ne plaide coupable
00:28:23à ce niveau-là.
00:28:25Mais c'est aussi une manière de se protéger,
00:28:27j'imagine.
00:28:29Parce qu'autrement, la vie est insupportable.
00:28:31Autrement, tu te suicides.
00:28:33– Oui, exactement.
00:28:35– Voilà, c'est pour ça que...
00:28:37Enfin, je préfère la psychologie.
00:28:39– Tu ne te suicides pas, parce qu'il y a une lâcheté
00:28:41dans le crime, de toute façon.
00:28:43– Oui, mais justement, ça rejoint le fait
00:28:45qu'on plaide irresponsable.
00:28:47– Noemi, merci. Vraiment, grandement merci.
00:28:49J'ai envie de vous donner rendez-vous
00:28:51demain matin.
00:28:53Je sais que Régine Delfour
00:28:55est également sur place,
00:28:57donc on en parlera ce soir.
00:28:59Mais vraiment, c'est quelque chose
00:29:01qu'on parle régulièrement.
00:29:03Premier ministre, cherche désespérément...
00:29:05– Sans transition.
00:29:07– Mais on marque une pause, d'abord.
00:29:09À tout de suite.
00:29:11Soumaya à la midi,
00:29:13du rappel des titres du jour.
00:29:15Soumaya.
00:29:17– Bonjour, Pascal.
00:29:19Bonjour à tous.
00:29:21Un suspect, avec de nombreux antécédents,
00:29:23placé en garde à vue dans le cadre de l'incendie
00:29:25qui a ravagé l'église de Saint-Omer.
00:29:27Selon le parquet, le suspect, né en 1985,
00:29:29est connu pour des faits similaires
00:29:31de destruction par incendie.
00:29:33Le Conseil économique et social,
00:29:35la machin qui ne sert à rien.
00:29:37Thierry Baudet, c'est un homme de gauche
00:29:39avec des positions contre la loi immigration.
00:29:41Déclaration d'Éric Ciotti ce matin
00:29:43en micro de Florian Tardif
00:29:45qui ajoute que Thierry Baudet
00:29:47fait partie des leurs que le président agite.
00:29:49Et puis, de quoi creuser
00:29:51un peu plus la dette.
00:29:53Bruno Le Maire alerte sur un probable
00:29:55nouveau dérapage de 16 milliards du déficit.
00:29:57Selon Bercy, la hausse des dépenses
00:29:59des collectivités et de mauvaises recettes
00:30:01pour l'État pourrait pousser le déficit
00:30:03public à 5,6% du PIB
00:30:05cette année.
00:30:07Ca c'est une information capitale, merci Soumeya.
00:30:09C'est quand même, je vous assure,
00:30:11le déficit public et les amateurs
00:30:13qui gouvernent ce pays
00:30:15en termes économiques, ça fait peur.
00:30:17En fait, ça fait peur.
00:30:19C'est le dérapage des collectivités locales
00:30:21aussi, c'est ce que montre l'échec.
00:30:23C'est pour ça que je dis qu'ils gouvernent au sens...
00:30:25Il y a une raison aussi au dérapage des collectivités locales.
00:30:27Quand on sait que l'objectif c'était 3.
00:30:29On est à 5.
00:30:31On peut dire 3 ou 5.
00:30:335,6, ça parle pas aux gens. Quand on explique que l'objectif
00:30:35c'était 3 et qu'on est à 5,6, là les gens comprennent.
00:30:37Oui, mais pourquoi chiffre de 3 ?
00:30:39C'est la règle européenne.
00:30:41Pourquoi pas 4 ?
00:30:43Pourquoi pas 5,6 ?
00:30:45Mais en revanche,
00:30:47de faire des économies,
00:30:49quand je parle, en fait, les économies
00:30:51c'est aussi symbolique. Le 16,
00:30:53on le supprime, en fait.
00:30:55Conseil économique, social et environnemental.
00:30:57Mais comme ça sert à rien, on supprime.
00:30:59Et puis le SIG, on le supprime aussi
00:31:01puisque ça sert à rien.
00:31:03Donc tout ce qui sert à rien, on le supprime.
00:31:05C'est hyper utile, le SIG.
00:31:07Tout le monde pense que son petit truc est utile.
00:31:09Mais ce que vous voulez pas dire, Pascal,
00:31:11c'est que c'est l'état social en France qui est devenu monstrueux.
00:31:13Oui, je...
00:31:15On le dit le matin, mais...
00:31:17Vous pensez qu'il peut le dire aussi ?
00:31:19M. Baudet, on va parler de M. Baudet dans une seconde.
00:31:21L'incendie dans une église à Saint-Omer,
00:31:23un suspect placé en garde à vue.
00:31:25C'est une information que l'AFP donne à ça à 9h11.
00:31:27Un homme a été placé en garde à vue lundi soir
00:31:29dans le cadre de la quête sur l'incendie
00:31:31qui a fortement endommagé une église de Saint-Omer
00:31:33dans la nuit de dimanche à lundi,
00:31:35a-t-on appris, mardi, auprès du parquet.
00:31:37Cet homme, né en 85,
00:31:39a des antécédents nombreux.
00:31:41Il est connu pour des faits similaires de destruction par incendie.
00:31:43A indiquer à l'AFP,
00:31:45le premier ministre de Saint-Omer,
00:31:47Mehdi Ben Ouzid.
00:31:49À suivre, Ben Bouzid, pardonnez-moi.
00:31:51Et puis j'avais dit tout à l'heure
00:31:53que personne n'avait plaidé coupable
00:31:55à Nuremberg.
00:31:57Et visiblement,
00:31:59on me dit qu'Albert Speer
00:32:01avait plaidé coupable.
00:32:03Il avait pris 20 ans.
00:32:05Il y a même un livre qui paraît là-dessus.
00:32:07Et puis dans les petites informations
00:32:09également qui viennent de tomber,
00:32:11manifestement,
00:32:13Jules Koundé est arrivé.
00:32:15Je le connais, c'est un joueur de football.
00:32:17Je ne sais pas si...
00:32:19Comme vous le savez,
00:32:21Jules Koundé est arrivé.
00:32:23C'est élastique, cette deuxième partie.
00:32:25Je vous donne les informations.
00:32:27Marine Lanson va peut-être retrouver
00:32:29cette image. Il est arrivé en jupe
00:32:31à Clairefontaine.
00:32:33Il est habitué de ce genre de coups médiatiques.
00:32:35C'est moderne.
00:32:37C'est moderne.
00:32:39C'est moderne.
00:32:41S'il était moderne,
00:32:43il serait arrivé nu.
00:32:45Écoutons ce qu'a dit...
00:32:47Monsieur Baudet,
00:32:49c'est vous le spécialiste politique.
00:32:51Est-ce que vous avez des infos ?
00:32:53Sur qui sera Amatignon dans...
00:32:55Et quand ?
00:32:57On ne sait ni qui, ni quand.
00:32:59Est-ce qu'on sait où déjà ?
00:33:01Oui, Amatignon.
00:33:03Ce n'est pas aujourd'hui. À un moment, ça va s'arrêter.
00:33:05Il faut arrêter de rentrer dans ce petit jeu
00:33:07qui fait tant plaisir à Emmanuel Macron.
00:33:09De tous s'exciter autour
00:33:11de la date et du profil.
00:33:13On s'en fiche au fond.
00:33:15Ce n'est pas ça qui préoccupe les Français.
00:33:17On ne peut pas dire ça.
00:33:19Il y a besoin d'un premier ministre.
00:33:21Quand ça va tomber ?
00:33:23C'est Emmanuel Macron qui prend
00:33:25le supplice chinois de la goutte d'eau
00:33:27et qui prend un malin plaisir
00:33:29à voir les journalistes s'exciter autour du profil
00:33:31et à lancer des phonons dans la presse.
00:33:33Baudet, c'est fini.
00:33:35C'est fatigant.
00:33:37Ça va se retourner contre lui.
00:33:39C'est déjà bien retourné.
00:33:41Tout se retourne contre Emmanuel Macron.
00:33:45Il met beaucoup du sien,
00:33:47si je peux me permettre.
00:33:49Ça fait un moment qu'il met beaucoup du sien,
00:33:51si je peux me permettre aussi.
00:33:53Permettez-nous.
00:33:55Monsieur Ciotti.
00:33:57Le Conseil économique et social
00:33:59est un machin qui ne sert à rien
00:34:01que le général de Gaulle avait voulu supprimer.
00:34:03Le système, à l'époque,
00:34:05s'y était opposé.
00:34:07C'est un homme de gauche, d'ailleurs,
00:34:09contre la loi immigration,
00:34:11pour la légalisation du cannabis.
00:34:13Si on est contraint à ce choix,
00:34:15qui est un choix par défaut,
00:34:17et c'est un peu ridicule même,
00:34:19prenez dans ces systèmes
00:34:21qui sont le symbole
00:34:23des pesanteurs françaises,
00:34:25des organismes qui ne servent à rien,
00:34:27qui coûtent beaucoup,
00:34:29qui mettent de la distance
00:34:31entre les citoyens et ceux qui dirigent,
00:34:33ça veut dire qu'on est
00:34:35en profonde déliquescence.
00:34:37Je tiens à dire que ce n'est pas moi
00:34:39qui écris les discours d'Eric Ciotti.
00:34:41Il dit quelque chose
00:34:43que tout le monde dit en même temps.
00:34:45Moi, je dis quelque chose que tout le monde dit.
00:34:47Le 16.
00:34:49Quand est-ce qu'on va arrêter avec ça ?
00:34:51Le 16.
00:34:53Les 16 oeufs.
00:34:55Ça ne sert à rien.
00:34:57Récemment, il y a eu le mot environnemental
00:34:59qui a été rajouté.
00:35:01Vous êtes capables de me dire à quoi ça sert ?
00:35:03À consulter.
00:35:05Un parlement alternatif.
00:35:07Quand l'insurrection populaire commence à faire peur politiquement,
00:35:09c'est très pratique d'avoir un parlement alternatif.
00:35:11C'est fait pour organiser des consultations
00:35:13avec les Français et les forces économiques et sociales.
00:35:15Non, pas avec les Français, avec des Français.
00:35:17Il n'y avait pas un organisme qu'on a déjà oublié
00:35:19créé par Emmanuel Macron
00:35:21qui devait être aussi un conseil consultatif
00:35:23qui devait être le double du 16.1 ?
00:35:25On l'a oublié.
00:35:27Des consultations qui débouchent
00:35:29sur des rapports qui sont tous au feu neutre
00:35:31axiologiquement parlant.
00:35:33Un parlement alternatif, par exemple,
00:35:35c'est à réduire la question de l'école
00:35:37à la lutte contre les inégalités et la mixité sociale.
00:35:39C'est quand même une approche qui est très agréable.
00:35:41C'est les rapports Théodule.
00:35:43Vous expliquez le 16.1, mais...
00:35:45Je viens de le faire modestement.
00:35:47Oui, modestement, comme vous dites.
00:35:51C'est sans doute pas très intéressant.
00:35:55Vous vous défendez.
00:35:57Je vous connais.
00:35:59Vous défendez l'appareil d'État, quoi qu'il arrive.
00:36:01Tous ceux qui connaissent l'État
00:36:03disent par exemple que
00:36:05la double département-conseil régional,
00:36:09il faut en supprimer une.
00:36:11Il faut sans doute garder le conseil régional
00:36:13et virer le conseil départemental.
00:36:15Il faut garder surtout le conseil régional.
00:36:17Tous ceux qui abordent ça le disent.
00:36:19Mais vous, allez, on en met !
00:36:21On en met ! On en met !
00:36:23Des petits hommes gris ! Des petits hommes gris !
00:36:25Allez, encore !
00:36:27Vous êtes impressionnant.
00:36:29C'est formidable.
00:36:31La vraie réforme de l'État,
00:36:33les affaires, elle n'est jamais faite.
00:36:35Tout ça, c'est quoi ?
00:36:37Tant qu'on aura des pensions de retraite
00:36:39et une sécurité sociale qui coûtent
00:36:41beaucoup plus cher que nos voisins européens,
00:36:43vous pouvez retourner.
00:36:45C'est une dimension, pas la seule,
00:36:47mais une dimension essentielle du sujet
00:36:49à laquelle personne ne veut s'attaquer
00:36:51parce qu'électoralement, c'est mortel.
00:36:53C'est ça, le fond du sujet.
00:36:55Donc, manque de courage.
00:36:57Les hommes politiques n'aiment pas perdre les élections, bizarrement.
00:37:01Peut-être qu'un homme
00:37:03qui dirait la vérité, il gagnerait.
00:37:05Vous n'en savez rien du tout.
00:37:07En 88, il s'appelait Raymond Barr, il n'a pas gagné.
00:37:09Bon, M. Chenu a pris la parole également.
00:37:11M. Chenu a pris la parole.
00:37:13Je vous propose de voir parce que je pense que
00:37:15pour le temps de parole, on n'a pas le droit d'écouter M. Chenu.
00:37:17Donc, M. Chenu,
00:37:19qu'a-t-il dit ?
00:37:21M. Chenu, je vais le découvrir en même temps
00:37:23que vous, Sébastien Chenu,
00:37:25qui est vice-président.
00:37:27Thierry Baudet est à la tête d'un organisme totalement inutile.
00:37:29Il est par conséquent aussi, lui,
00:37:31assez inutile dans le paysage actuel.
00:37:33Il serait l'outil dans les mains
00:37:35d'Emmanuel Macron pour contourner le choix des Français.
00:37:37Oui, c'est surtout ça.
00:37:39En fait, la deuxième partie est beaucoup plus intéressante
00:37:41mais, si je puis me permettre, elle contrevient
00:37:43à la première. C'est qu'il y a une utilité
00:37:45au CESE. Il y a une utilité
00:37:47au profil Thierry Baudet.
00:37:49C'est-à-dire qu'on nous dit, depuis quelques jours,
00:37:51on cherche quelqu'un qui soit,
00:37:53comme on dit, non pas politique
00:37:55mais technicien. En l'occurrence,
00:37:57Thierry Baudet, après plusieurs positions,
00:37:59c'est son droit le plus strict,
00:38:01mais politique, évidemment.
00:38:03Il n'est pas technicien. Il n'est pas du tout technicien.
00:38:05Il est gauchiste.
00:38:07Il n'est pas gauchiste.
00:38:09Le gauchisme ne commence pas
00:38:11à votre gauche.
00:38:13La question, c'est que,
00:38:15oui ou non, il a des prises
00:38:17de positions politiques ? Oui.
00:38:19Ce n'est pas parce qu'elles sont très largement partagées
00:38:21par tous les outils du système
00:38:23qu'elles ne sont pas des positions politiques.
00:38:25C'est la première chose. La deuxième chose,
00:38:27c'est qu'on l'a vu, et Emmanuel Macron,
00:38:29c'est une tentation très forte qu'il a
00:38:31de passer outre la question
00:38:33populaire en allant vers le tirage
00:38:35au sort, les assemblées alternatives.
00:38:37On l'a vu sur plusieurs sujets.
00:38:39Il a ce recours-là facile. Et alors là, le CESE
00:38:41est la mère de cette proposition
00:38:43alternative. Donc, ce n'est pas inutile.
00:38:45C'est très utile pour contourner
00:38:47un peuple à qui on
00:38:49prétend donner la parole tout en ne sachant
00:38:51pas quoi faire de cette parole.
00:38:53Ce que je trouve extrêmement révélateur,
00:38:55c'est que quand même,
00:38:57Thierry Baudet,
00:38:59disons la vérité,
00:39:01le CESE notamment, et Thierry Baudet en particulier,
00:39:03on pourrait recréer ce qu'on appelle
00:39:05l'amicale parlementaire. L'amicale parlementaire,
00:39:07c'était, on le sait, entre
00:39:09des frères qui étaient députés
00:39:11et des frères qui sont sénateurs.
00:39:13Donc, Thierry Baudet s'inscrit
00:39:15dans une sorte de réseau, de vieux réseau
00:39:17de la Troisième République.
00:39:19Et moi, ce qui est révélateur, c'est que finalement,
00:39:21c'est l'échec d'Emmanuel Macron.
00:39:23Avec l'influence des loges, c'est ce que vous voulez dire.
00:39:25Vous voulez parler...
00:39:27L'influence des francs-maçons, c'est ce que vous voulez dire.
00:39:29Remettez des caires, il a l'air
00:39:31à me remettre des caires, etc.
00:39:33Soyez un peu
00:39:35smart.
00:39:37Non, mais alors là...
00:39:39Non, attendez, là j'explique.
00:39:41J'explique parce que les gens ne comprennent pas.
00:39:43Parce qu'il faut penser aux téléspectateurs.
00:39:45Dans les outils maçons,
00:39:47il y a l'équerre, le tablier...
00:39:49Oui, le tablier.
00:39:51Pourquoi pas, non ?
00:39:53Et quand vous dites qu'il remettrait des caires,
00:39:55vous dites que c'est l'influence
00:39:57maçonnique des francs-maçons
00:39:59à travers monsieur... Mais pourquoi il est
00:40:01franc-maçon, cet homme-là ? Monsieur Baudet ?
00:40:03Je suppose quand même son parcours mutualiste
00:40:05et autres.
00:40:07Il n'y a pas beaucoup de doute.
00:40:09C'est vous qui le dites.
00:40:11Attendez-moi à ces engagements.
00:40:13Il a été nommé comme président du conseil
00:40:15sur la fin de vie.
00:40:17C'est la supputation totale.
00:40:19C'est pas un hasard.
00:40:21C'est de l'information ?
00:40:23Oui, c'est de l'information.
00:40:25C'est pas un délit d'être franc-maçon.
00:40:27C'est un humanisme.
00:40:29Les valeurs maçonniques
00:40:31sont des valeurs de laïcité
00:40:33républicaine,
00:40:35également humaniste.
00:40:37Non seulement tout à fait respectables,
00:40:39mais la maçonnerie a eu une influence très forte
00:40:41dans la vie politique française.
00:40:43La dernière grande loi maçon,
00:40:45je termine, c'est la loi Neuwirth,
00:40:47du début des années 70,
00:40:49avec un contre...
00:40:51C'est pour l'avortement.
00:40:53C'est pour la contraception.
00:40:55C'est pour la contraception.
00:40:57Neuwirth qui est un grand monsieur.
00:40:59C'est important de le dire.
00:41:01Mais simplement, ce qui est intéressant
00:41:03là-dedans, c'est que ce n'est pas de dire
00:41:05de distribuer bon ou mauvais points.
00:41:07Ça n'a pas de sens.
00:41:09Ce sont de vieux réseaux.
00:41:11Emmanuel Macron qui devait nous faire
00:41:13un nouveau monde
00:41:15a recours finalement à des réseaux
00:41:17extrêmement anciens.
00:41:19Tout ce sur quoi ils ont influencé
00:41:21est absolument génial.
00:41:23Il n'empêche que ce sont des réseaux alternatifs
00:41:25qui altèrent la vie démocratique.
00:41:27Il y a toujours eu des réseaux...
00:41:29Il peut y avoir des réseaux alternatifs.
00:41:31Les réseaux francs-maçons
00:41:33ont vu quand même leur influence
00:41:35beaucoup baisser.
00:41:37Et là où je voudrais reprendre
00:41:39ce que disait Charlotte,
00:41:41c'est que pour Emmanuel Macron,
00:41:43c'est surtout un moyen de contourner
00:41:45le Parlement et la question parlementaire.
00:41:47C'est ça qui me paraît être le vice profond
00:41:49au-delà des préférences de M. Baudet.
00:41:51Là, il n'arrivera pas à contourner
00:41:53le Parlement.
00:41:55Avec la censure qu'il guette
00:41:57n'importe quel gouvernement,
00:41:59il ne pourra pas enjamber le Parlement.
00:42:01C'est évident qu'il faut un politique.
00:42:03Il n'y a même pas à discuter.
00:42:05Il y avait une solution.
00:42:07Il n'y en avait pas 36.
00:42:09C'était un Premier ministre plutôt LR
00:42:11qui pactise avec l'ancienne majorité présidentielle
00:42:13et qui ne se fait pas censurer par le RN.
00:42:15À partir du moment où Laurent Wauquiez guette,
00:42:17c'est le blocage, c'est l'impasse.
00:42:19Oui, mais il peut y avoir des solutions alternatives.
00:42:21On referme la parenthèse Baudet.
00:42:23Vous savez qu'en 1981,
00:42:25il y a 35 %
00:42:27des députés
00:42:29qui sont francs-maçons.
00:42:31C'était en 1981.
00:42:33Voilà ce qu'on prouve.
00:42:39Soyez disciplinés, s'il vous plaît.
00:42:41Vous appartez.
00:42:43Ça va être fini pour vous.
00:42:49Les parents de Camilia
00:42:51espèrent récupérer son corps demain.
00:42:53Leur fille devrait être enterrée en fin de semaine
00:42:55en Tunisie auprès de ses grands-parents.
00:42:57Je vous propose de voir le sujet d'Audrey Berto.
00:42:59Des centaines de fleurs
00:43:01déposées au niveau du passage piéton.
00:43:03C'est là que la petite Camila
00:43:05a perdu la vie.
00:43:07Depuis, ils sont nombreux
00:43:09à venir se recueillir
00:43:11et apporter leur soutien à la famille.
00:43:13Même si on ne les connaît pas,
00:43:15j'ai une petite fille de 7 ans
00:43:17et une petite fille de 13 ans.
00:43:19Je n'imagine même pas
00:43:21ce qu'ils vivent en ce moment.
00:43:23On a appris la nouvelle avant la télé,
00:43:25j'ai envie de dire.
00:43:27A 23h, quand je suis rentré à la maison,
00:43:29j'ai pris mes enfants.
00:43:31J'ai dû les prendre dans mes bras
00:43:33et les embrasser.
00:43:35Ça aurait pu m'arriver à moi.
00:43:37Cette route est prise par ma fille de 7 ans
00:43:39qui traverse tous les jours
00:43:41avec son grand-frère.
00:43:43Ça aurait pu m'arriver.
00:43:45Une route décrite comme particulièrement dangereuse
00:43:47selon des riverains.
00:43:49Je viens souvent avec mes grands-parents.
00:43:51On a déjà failli se faire heurter
00:43:53par une personne
00:43:55en sortant de l'immeuble.
00:43:57Il devrait y avoir des mesures.
00:43:59Je fais attention quand je roule.
00:44:01On ne peut même pas se garer.
00:44:03Ils ne vous laissent pas vous garer.
00:44:05Ça va dans tous les sens.
00:44:07Elle est vachement étroite.
00:44:09Il y a des stationnements de chaque côté.
00:44:11Selon nos informations,
00:44:13la jeune Camilia devrait être enterrée
00:44:15en fin de semaine en Tunisie.
00:44:17Les parents de la fillette espèrent
00:44:19récupérer son corps ce mercredi.
00:44:21Le mis en cause a été laissé libre
00:44:23contre le judiciaire.
00:44:25Il y a eu beaucoup de réactions.
00:44:27On l'a dit hier.
00:44:29Il y a eu polémique également.
00:44:31Est-ce que le conducteur doit être
00:44:33ou non
00:44:35en détention provisoire ou pas ?
00:44:39Le débat serait plus simple
00:44:41si la justice
00:44:43n'était pas aussi lente.
00:44:45Hier soir, sur ce plateau,
00:44:47une avocate spécialisée en droit d'avocat
00:44:49disait deux choses.
00:44:51D'abord, il va sans doute être jugé
00:44:53ce jeune homme de 19 ans que dans un an.
00:44:55En tout cas, dans plusieurs mois.
00:44:57Vous imaginez un an
00:44:59pour juger une affaire
00:45:01où il n'y a pas de complexité
00:45:03dans les responsabilités
00:45:05et la causalité.
00:45:07Deuxièmement, elle dit
00:45:09sans doute ne fera-t-il pas de prison
00:45:11et que la jurisprudence, les peines
00:45:13en général qui sont données
00:45:15font que ce sera de la prison exercie
00:45:17ou des choses comme ça.
00:45:19Je vois que le système
00:45:21vrille complètement.
00:45:23C'est là où le débat
00:45:25sur la détention provisoire
00:45:27est perverti.
00:45:29Pour l'opinion publique,
00:45:31la détention provisoire est presque
00:45:33un substitut au jugement.
00:45:35C'est une sanction.
00:45:37Alors qu'elle ne devrait pas être ça,
00:45:39la détention provisoire.
00:45:41C'est une perversion du système.
00:45:43J'aurais voulu vous entendre
00:45:45quand le policier qui a tué Naël
00:45:47en pleurant
00:45:49en détention provisoire.
00:45:51Et là, c'est Simon en prison.
00:45:53La personne, à ce moment-là,
00:45:55ne l'a dit.
00:45:57On est dans un certain système qui est perverti.
00:45:59Cette perversion est très profonde.
00:46:01On a 42% des condamnés à la prison ferme en France
00:46:03qui n'y mettent jamais les pieds.
00:46:05Ce qui est dramatique, c'est qu'on a des réactions
00:46:07qui sont dignes dans cette affaire de la classe politique.
00:46:09On a le sentiment que ce genre
00:46:11de fait de société se multiplie,
00:46:13qu'on en a toujours plus à commenter,
00:46:15alors même que c'est une des leçons
00:46:17que je tire des JO, c'est que lorsqu'il y a
00:46:19une volonté politique qui est là,
00:46:21on peut faire beaucoup de choses.
00:46:23Je pense que beaucoup de Français attendraient ce sursaut
00:46:25en matière de lutte contre l'insécurité,
00:46:27mais qu'il n'est pas encore présent au sommet de l'État.
00:46:29C'est la rentrée scolaire.
00:46:31Vous vous souvenez peut-être tous de vos professeurs,
00:46:33de vos instituteurs.
00:46:35Vous vous souvenez quand même
00:46:37de tous les instituteurs.
00:46:39CP, CE1, CE2.
00:46:41Par exemple, il y a des gens qui ne se souviennent pas
00:46:43d'un instituteur ou d'une institutrice
00:46:45qu'ils ont eu du CP
00:46:47au CM2.
00:46:49Moi, je ne me souviens pas des cinq.
00:46:51Il y en a eu trois, mais je ne me souviens pas des cinq.
00:46:53C'est étonnant quand même.
00:46:55Vous passez un an avec...
00:46:57Je ne me souviens pas des cinq.
00:46:59Je ne sais pas.
00:47:01Vous avez des trous.
00:47:03Vous avez des trous de mémoire.
00:47:05Sans doute.
00:47:07Le cerveau, ce n'est pas la samaritaine.
00:47:09Tu le mèles aussi avec goût.
00:47:11On va recevoir Myriam Meyer.
00:47:13Wesh, madame.
00:47:15Le témoignage optimiste et poignant d'une prof de banlieue.
00:47:17Wesh, madame.
00:47:19Il faut nous parler français, des fois.
00:47:21Il y a un petit garçon qui lui a dit ça.
00:47:23Je ne sais pas s'il avait cet accent-là ou pas.
00:47:25Mais bon.
00:47:27Je trouve que le livre est...
00:47:29Je suis professeur.
00:47:31C'est-à-dire que, hors d'une classe,
00:47:33je ne suis bon à rien.
00:47:35C'est Topaz qui dit ça.
00:47:37Chez Marcel Pagnol.
00:47:39Parce qu'effectivement,
00:47:41le monde de l'éducation et de l'instruction,
00:47:43on le sait par des témoignages,
00:47:45mais en fait,
00:47:47on n'est jamais dans une classe.
00:47:49Ce n'est pas ce qui se passe,
00:47:51c'est ce qui se dit.
00:47:53A tout de suite.
00:47:55On est très heureux de recevoir Myriam...
00:47:57On dit Meyer ou Meyer?
00:47:59Meyer.
00:48:01Vous avez écrit Rire et larmes d'une prof de banlieue
00:48:03chez Robert Laffont,
00:48:05avec une couverture qui est...
00:48:07Stabilo.
00:48:09Exactement, qui est vraiment intéressante.
00:48:11Wesh, madame.
00:48:13Vous avez enseigné pendant 6 ans
00:48:15dans un collège
00:48:17du Val-de-Marne.
00:48:19Collège du Val-de-Marne.
00:48:21Il y a une singularité.
00:48:23Vous êtes professeur de français, bien sûr,
00:48:25mais aussi de latin et de grec.
00:48:27Tous les défauts du monde.
00:48:29Combien d'élèves en France
00:48:31apprennent-ils encore aujourd'hui
00:48:33le latin ou le grec?
00:48:35Hélas, de moins en moins,
00:48:37en 2013, on a supprimé le capet
00:48:39de l'être classique,
00:48:41et la vision très utilitariste des choses
00:48:43fait que de plus en plus sont des filières
00:48:45qui ont été vidées,
00:48:47alors que jamais on a autant eu besoin
00:48:49du latin et du grec.
00:48:51C'est un des drames.
00:48:53On peut tous être d'accord là-dessus.
00:48:55L'éducation,
00:48:57l'école,
00:48:59il devrait y avoir
00:49:01une sorte de plan Marshall
00:49:03et mettre
00:49:05vraiment tous nos efforts
00:49:07financiers, de culture,
00:49:09parce que les jeunes gens
00:49:11qui sont cultivés le sont.
00:49:13Ils ont peut-être plus de chance que les autres.
00:49:15Évidemment, puisque le latin
00:49:17et le grec sont une école
00:49:19de la concision, de la rigueur,
00:49:21de l'ouverture sur le monde,
00:49:23et je crois qu'on a jamais eu autant besoin
00:49:25qu'aujourd'hui de ça,
00:49:27notamment dans la maîtrise de la langue.
00:49:29On va en parler avec vous,
00:49:31mais en même temps, on dit drôle,
00:49:33mais c'est effrayant, disons-le,
00:49:35parce que quand vous dites
00:49:37que 90% des jeunes gens n'aiment pas lire,
00:49:39ça c'est des choses quand même
00:49:41qui nous inquiètent, parce que si on se projette,
00:49:43ça veut dire que plus personne ne lira.
00:49:45Somaya Al-Abidi nous rappelle les titres.
00:49:49Le pape François en Indonésie
00:49:51prélude à une tournée marathon
00:49:53en Asie. Au cœur de cette visite
00:49:55de trois jours, le dialogue interreligieux
00:49:57dans le pays musulman le plus peuplé
00:49:59du monde. Puis le Saint-Père se rendra
00:50:01en Papouasie-Nouvelle-Guinée, au Timor-Oriental
00:50:03et à Singapour.
00:50:05La colère s'étend en Israël.
00:50:07Troisième jour de manifestation
00:50:09contre le gouvernement Netanyahou
00:50:11pour la libération des otages et l'arrêt des massacres
00:50:13à Gaza. L'appel à la grève générale
00:50:15lancée par la principale organisation
00:50:17syndicale a été entendu.
00:50:19Preuve en est, l'aéroport Ben Gurion
00:50:21était fermé hier, comme certains
00:50:23services publics et commerces privés
00:50:25d'Haïfa ou de Jérusalem.
00:50:27Et puis une cagnotte en soutien à la famille
00:50:29d'Éric Comine, tué lors d'un refus
00:50:31d'obtempérer le 26 août au soir.
00:50:33Appel aux dons lancé par la maison
00:50:35de la gendarmerie à la demande de ses camarades
00:50:37et amis, et dont le montant
00:50:39reste pour le moment confidentiel.
00:50:41Merci Somaïa. On va évidemment
00:50:43parler Madame Meilleur avec vous de votre
00:50:45livre, mais avant cela
00:50:47hier on parlait du procès
00:50:49qui aurait lieu à Colmar.
00:50:51Et je vous disais que
00:50:53celui qui avait refait
00:50:55le refus d'obtempérer sans doute
00:50:57ne dormirait-il pas en prison.
00:50:59Eh bien je me suis trompé.
00:51:01Une fois n'est pas coutume.
00:51:03Et on va voir
00:51:05le sujet qui vous est
00:51:07proposé, le sujet de
00:51:09Michael Martin Haïm
00:51:11qui raconte ce qui s'est passé hier
00:51:13dans cette comparution immédiate.
00:51:15Deux ans de prison ferme avec
00:51:17mandat de dépôt et 150 euros d'amende
00:51:19après un refus d'obtempérer à Colmar.
00:51:21Voilà le verdict de la course-poursuite
00:51:23qui fait le tour des réseaux sociaux.
00:51:25La scène se déroule jeudi dernier en pleine après-midi.
00:51:27Deux motards de la gendarmerie poursuivent
00:51:29un homme en scooter. Ce dernier
00:51:31circule à contresens et évite de justesse
00:51:33des piétons. L'individu
00:51:35qui commet un refus d'obtempérer
00:51:37prend la fuite à pied avant d'être poursuivi
00:51:39par un automobiliste qui l'a percuté
00:51:41et les forces de l'ordre. Mes collègues de la
00:51:43police nationale sont venus en renfort
00:51:45pour prêter main-forte
00:51:47aux gendarmes. D'habitude on a
00:51:49affaire à des individus
00:51:51plus jeunes sur ce genre de fait, sur les refus
00:51:53d'obtempérer. Là on peut dire
00:51:55que c'est un individu adulte
00:51:57et responsable. L'homme de 36 ans
00:51:59est défavorablement connu des services de police.
00:52:01Ce père de trois enfants a
00:52:0321 mentions à son casier judiciaire.
00:52:05Il conduisait sous cannabis,
00:52:07cocaïne et méthadone et prend
00:52:09des médicaments pour traiter son addiction à la cocaïne.
00:52:11Lors de son interpellation
00:52:13il était en possession de 1560 euros
00:52:15en liquide et la plaque d'immatriculation
00:52:17de son scooter n'était pas conforme.
00:52:19Enfin l'homme touche le RSA
00:52:21ce qui pose de nouveau la question
00:52:23de la suppression du revenu de solidarité active
00:52:25au délinquant récidiviste.
00:52:27Et sans doute
00:52:29que si les images de
00:52:31cette fuite n'avaient pas été
00:52:33diffusées, sans doute la sanction
00:52:35prononcée contre cet homme ne serait
00:52:37pas la même. Là il n'y a quand même rien qui va dans son
00:52:39profil. 21 mentions au casier,
00:52:41la drogue...
00:52:43Il n'y a vraiment
00:52:45rien. Il arrive au tribunal assez chargé
00:52:47de l'abonnement.
00:52:49En tout cas médiatiquement ça aurait tout changé
00:52:51ça je confirme, sans vidéo.
00:52:53Mais devant un tribunal, là bon...
00:52:55Dans les informations
00:52:57du jour je voulais vous faire réécouter Gérald Darmanin
00:52:59qui hier a rendu
00:53:01hommage au
00:53:03gendarme Eric Comine
00:53:05en précisant d'ailleurs que lorsqu'on a parlé
00:53:07de Thierry Baudet tout à l'heure, Thierry Baudet
00:53:09il a manifesté contre la loi Immigration.
00:53:11Si la loi Immigration
00:53:13avait été votée
00:53:15peut-être qu'Eric Comine serait toujours
00:53:17de ce monde. Parce que celui
00:53:19qui l'a renversé
00:53:21aurait été expulsé de France.
00:53:23Qui l'a tué aurait été expulsé
00:53:25de France. C'est ça la réalité.
00:53:27C'est ça qu'il faut dire à monsieur Baudet
00:53:29lorsqu'il manifestait dans la rue.
00:53:31Qu'il aille dire ça effectivement
00:53:33à la veuve du gendarme Eric Comine.
00:53:35Je vous propose d'écouter les propos très forts
00:53:37de Gérald Darmanin hier,
00:53:39le ministre de l'Intérieur.
00:53:41Ce n'est pas un refus d'obtempérer.
00:53:43C'est un crime.
00:53:45Ce n'est pas un fait divers.
00:53:47C'est un fait de société.
00:53:49Les rodeos urbains,
00:53:51les chauffards de la route
00:53:53qui ne s'arrêtent pas quand on leur dit de s'arrêter
00:53:55tuent plus de personnes,
00:53:57plus de forts de l'ordre
00:53:59que les règlements de comptes ou les braquages.
00:54:01Ce conducteur n'a pas d'excuses.
00:54:03Il a tué
00:54:05un représentant de l'Etat et à ce titre
00:54:07il assassine tout ce qu'il représente.
00:54:09La loi,
00:54:11l'autorité,
00:54:13la patrie.
00:54:15Il a tué un représentant de l'Etat
00:54:17et il nous a tous un peu assassinés.
00:54:21La société doit répondre
00:54:23à ses crimes pour qu'il s'arrête enfin.
00:54:25La France entière a été saisie par le choc.
00:54:29Et de ce choc est née
00:54:31en nous une immense colère.
00:54:35Une colère qui s'est exprimée
00:54:37et qui peut faire naître en nous
00:54:39de la violence.
00:54:43Un désir de vengeance.
00:54:45Une rage que rien ne peut arrêter.
00:54:51Une colère que l'on critique
00:54:53quand on est assis confortablement protégé.
00:54:57Mais qui sont-ils pour juger ?
00:55:01Puis après,
00:55:03loin des caméras,
00:55:05loin de ceux qui parfois exploitent
00:55:07les polémiques,
00:55:09une longue et terrible tristesse
00:55:11qui ne partira jamais, chère famille.
00:55:15Gérald Darmanin,
00:55:17est-ce qu'on sait si le ministre de l'Intérieur
00:55:19souhaite ou non
00:55:21rester dans un gouvernement ?
00:55:23Ça a changé.
00:55:25Ça a changé ces dernières semaines.
00:55:27Vous savez qu'il avait quasiment déjà fait
00:55:29ses cartons au moment de la dissolution.
00:55:31Son cabinet, pour les confidences que j'ai eues,
00:55:33était en train de se recaser dans le privé.
00:55:35Et puis finalement,
00:55:37il y avait tout le discours autour de la cravate,
00:55:39enlever la cravate, remettre le jeans,
00:55:41montrer qu'il n'était plus ministre.
00:55:43Mais dans son fief à Tourcoing,
00:55:45son cabinet était en train de se replacer
00:55:47dans le privé. Et puis finalement,
00:55:49il n'y a pas eu de majorité absolue pour qui que ce soit.
00:55:51Donc là, la donne a sans doute changé.
00:55:53Mais ce discours hier est vraiment très important
00:55:55parce que Gérald Darmanin comprend les deux drames
00:55:57qui ont saisi la France,
00:55:59à savoir Valoris et ce qui s'est passé évidemment
00:56:01avec le gendarme Comines. Il dit que ce ne sont pas
00:56:03des faits divers, c'est des faits de société.
00:56:05Ce n'est pas un refus d'Octoberet,
00:56:07c'est un crime. Donc c'est un message politique
00:56:09très fort, y compris au camp
00:56:11macroniste. Y compris au camp macroniste
00:56:13quand il dit cette colère
00:56:15qui est légitime et qui n'est pas compris
00:56:17en gros à Paris, dans les salons parisiens
00:56:19et qui sont-ils pour juger ?
00:56:21Qui sont-ils pour juger quand on sait que le discours
00:56:23de la veuve d'Éric Comines a été
00:56:25sans doute mal perçu, y compris
00:56:27au sommet de l'État ? C'est aussi un message politique
00:56:29très fort pour un ministre de l'Intérieur
00:56:31qui prend de plus en plus de distance avec son
00:56:33camp et qui s'affirme de plus en plus
00:56:35avec une ligne très ferme
00:56:37sur les questions de sécurité et d'immigration.
00:56:39Pour expliquer ce que vous disiez sur la loi
00:56:41immigration, la loi immigration a fait sauter ce
00:56:43fameux verrou, arrivé avant l'âge
00:56:45de 13 ans, inexpulsable. C'était le cas aussi pour
00:56:47l'assassin de Dominique Bernard.
00:56:49Après ça ne veut pas dire que l'expulsion va être automatique,
00:56:51qu'il va y avoir des laissés-passés consulaires
00:56:53et qu'on va décider d'expulser
00:56:55ceux qui ont dimension à leur casier judiciaire.
00:56:57Il sort en plus d'un été où les Jeux olympiques
00:56:59sont une réussite. Renforcé, complètement.
00:57:01Donc, il sera peut-être
00:57:03tenté de rester pour
00:57:05influer, d'abord sur la politique
00:57:07d'aujourd'hui et puis penser à demain
00:57:09et être dans une situation d'attente
00:57:11qui est intéressante, qui est celle du ministre de
00:57:13l'Intérieur. Ce n'est pas lui qui a les cartes en main.
00:57:15Malheureusement pour lui, ce n'est pas lui qui a les cartes en main et qui
00:57:17décide de son propre destin. Il est possible que Macron ait
00:57:19besoin aussi
00:57:21de Gérald Darmanin. Mais ça tout dépend
00:57:23qui est à Matignon. Oui.
00:57:25Il fait le gouvernement.
00:57:27En toute logique, ça doit être le Premier ministre.
00:57:29Parce qu'on parle effectivement du Premier
00:57:31ministre depuis 40 jours, mais à chaque fois, on oublie
00:57:33qu'un Premier ministre est à la tête d'un gouvernement avec
00:57:35plus de 20 ministres.
00:57:37On n'est vraiment pas à la fin
00:57:39du chemin là-dessus. C'était la rentrée scolaire hier.
00:57:41On verra peut-être tout à l'heure un sujet sur une
00:57:43rentrée scolaire dans une école
00:57:45provisoire, mais Myriam Meyer est donc
00:57:47avec nous. Rire et larmes d'une prof de banlieue.
00:57:49Puisqu'on parle de rentrée scolaire,
00:57:51je vais lire les premières pages de votre livre.
00:57:53Et t'as des lieux lors d'une
00:57:55rentrée. 50%
00:57:57jouent au moins deux heures
00:57:59par jour à des jeux vidéo.
00:58:01Donc une classe aujourd'hui, c'est combien ? 30 élèves ?
00:58:03Non. En réseau d'éducation
00:58:05prioritaire, c'est un petit peu moins. Dans
00:58:07le meilleur des cas, on va être
00:58:0922-23. Ça peut monter à 26-27.
00:58:11Bon. Donc 50%.
00:58:13C'est des garçons, des filles ou c'est indifférent ?
00:58:15Indifférent. Donc 30%
00:58:17jouent de 3 à 5 heures.
00:58:19Seulement 10% moins
00:58:21d'une heure et les autres n'y jouent pas.
00:58:23Bon. 99% ont un téléphone
00:58:25portable et une large majorité
00:58:27ont un accès illimité sans contrôle
00:58:29parental. À partir de quel âge ?
00:58:31Sixième ? Non, non, pas du tout.
00:58:33Ça commence aux primaires.
00:58:35Mais là, les primaires, vous ne les aviez pas, vous ?
00:58:37Non, mais on le sait aujourd'hui que les élèves
00:58:39en ont extrêmement tôt.
00:58:4199% ? Oui. Sur cette classe-là.
00:58:43Attention. Soyons précis. Sur cette classe-là.
00:58:45Bon. 90% d'entre eux
00:58:47n'aiment pas lire. Alors ça, ça m'a
00:58:49interrogé. C'est-à-dire
00:58:51qu'ils n'aiment pas lire. Ils n'ont aucun
00:58:53contact avec aucune lecture.
00:58:55Alors,
00:58:57si vous estimez qu'un livre de recettes
00:58:59est une lecture, ils lisent.
00:59:01Desmurger a extrêmement
00:59:03bien travaillé sur le sujet. On a un vrai
00:59:05problème de culture du livre aujourd'hui.
00:59:07On a de moins en moins de gros lecteurs.
00:59:09Tout simplement aussi parce que
00:59:11il y a une invasion des écrans
00:59:13et parce que la maîtrise de la langue
00:59:15est devenue tellement faible pour certains
00:59:17que l'accès à la littérature
00:59:19devient de plus en plus difficile.
00:59:21Mais dans les livres
00:59:23que vous avez proposés, est-ce
00:59:25qu'il y a parfois eu des bonnes surprises ?
00:59:27Et s'ils ont
00:59:29fait l'effort, ils
00:59:31ont été récompensés de l'effort
00:59:33qu'ils faisaient par le plaisir qu'ils obtenaient ?
00:59:35C'est ce que je raconte dans le livre.
00:59:37Ces années d'enseignement
00:59:39ont été pleines de très bonnes surprises.
00:59:41Et d'émerveillement des élèves face au texte,
00:59:43d'émerveillement des élèves face
00:59:45à la littérature, de questions
00:59:47quelquefois absurdes, quelquefois
00:59:49très intelligentes, de réponses
00:59:51superbes, d'échecs, c'est un mélange.
00:59:53Est-ce qu'on peut avoir des exemples précis que vous racontez
00:59:55d'ailleurs très bien dans le livre ?
00:59:57Oui, un exemple précis, les misérables.
00:59:59Les misérables, ça a suscité
01:00:01vraiment un intérêt extrêmement fort
01:00:03chez les élèves qui ont été très touchés.
01:00:05Je crois qu'il y a chez Victor Hugo
01:00:07une universalité qui les a vraiment
01:00:09tous profondément émus.
01:00:11Au niveau de la langue, évidemment,
01:00:13il y avait des questions, il y avait un travail préparatoire
01:00:15intense à faire.
01:00:17Cela étant dit, vous savez, dans la même classe,
01:00:19je pouvais voir les télétubbies à côté d'Orange Mécanique.
01:00:21Il y avait une hétérogénéité
01:00:23de comportements et de niveaux
01:00:25qui étaient très fortes. Et les grands,
01:00:27pardon, pas les grands,
01:00:29les plus doués,
01:00:31tiraient ceux qui avaient le plus de difficultés vers le haut.
01:00:33Il y a plein de choses qui sont
01:00:35effectivement un peu amusantes dans le dialogue.
01:00:37Sur l'expression
01:00:39aller à un contrôle au talent,
01:00:41il y a un échange. Et vous, comment avez-vous
01:00:43préparé votre dictée, Joseph ?
01:00:45L'enfant dit, j'y suis allé au talent,
01:00:47Madame.
01:00:49Et vous avez eu combien ?
01:00:51Deux et demi, Madame.
01:00:53Moi, c'est quelque chose qui m'a fascinée
01:00:55chez un grand nombre d'élèves, c'est qu'ils avaient
01:00:57honnêtement un humour absolument extraordinaire.
01:00:59Oui, c'est vrai, un humour, c'est très vrai.
01:01:01J'ai eu des crises de fourrure
01:01:03d'élèves qui maniassent la langue
01:01:05avec beaucoup de finesse. Vous savez,
01:01:07les adolescents nous connaissent par cœur.
01:01:09Et vite, ils vont déceler nos failles,
01:01:11nos habitudes, nos réflexes.
01:01:13Et ça, ils s'en sont très bien servis avec moi.
01:01:15Je suis d'accord avec vous, mais bon, c'est pas vraiment le but
01:01:17non plus de l'école, qu'ils aient de l'humour
01:01:19et qu'ils soient drôles et qu'ils soient chambreurs
01:01:21et que ce soient
01:01:23les nouveaux titis parisiens d'une certaine
01:01:25manière de l'époque. Ce qu'il faut, c'est quand même
01:01:27qu'ils aient un bagage intellectuel, culturel.
01:01:29Ils travaillent, on les fait travailler,
01:01:31croyez-moi. Cela étant dit,
01:01:33ça n'empêche pas
01:01:35de noter leur qualité. Je crois
01:01:37qu'on a une vision des réseaux d'éducation prioritaire
01:01:39qui est très binaire. Soit vous êtes
01:01:41dans un pessimisme extrêmement étouffant,
01:01:43soit vous êtes dans l'angélisme B.A.
01:01:45Moi, j'ai vécu une réalité qui était contrastée,
01:01:47qui était nuancée. J'ai eu des élèves
01:01:49terribles, très difficiles
01:01:51et des élèves qui étaient méritants, qui étaient
01:01:53travailleurs, qui étaient ambitieux, qui avaient envie de s'en sortir.
01:01:55Et c'est pour ça que j'ai écrit aussi ce livre.
01:01:57C'est pour qu'on en parle enfin de ces élèves-là.
01:01:59Ils existent. Et c'est pour ça, ce matin, que vous venez
01:02:01parce que cette vision binaire,
01:02:03souvent, les médias la rapportent
01:02:05parce que c'est une manière de fonctionner
01:02:07qu'ont parfois
01:02:09les médias. Moi, ce que j'aimerais
01:02:11vraiment... Il y a des réalités
01:02:13qu'on ne voit jamais et qu'on n'entend
01:02:15jamais, et notamment ce qui se passe dans une classe.
01:02:17Parce que les caméras n'y sont pas admises
01:02:19lorsque vous enseignez.
01:02:21Et ça serait absolument formidable
01:02:23d'écouter, de voir, de rentrer
01:02:25dans cet univers. En tout cas,
01:02:27le journaliste que je suis aimerait passer, par exemple,
01:02:29six mois dans une classe
01:02:31et être au fond de la classe et à écouter
01:02:33et à tout noter.
01:02:35Ce n'est pas forcément facile.
01:02:37Alors, vous racontez des choses qui sont aussi
01:02:39amusantes. En classe de quatrième, on atteint
01:02:41le sommet du chariage.
01:02:43C'est un peu ce que vous disiez là.
01:02:45Et l'enseignant se doit d'en saisir les subtiles variations.
01:02:47Les tsss.
01:02:49Alors, c'est quoi ça ? Parce que je ne le fais pas.
01:02:51Vous dites les tsss peuvent évoluer en psss.
01:02:53Avec, quelques fois, des nuances de psss.
01:02:55Alors, moi, je ne sais pas ce que c'est, ça. C'est quoi ?
01:02:57C'est ce qu'on appelle
01:02:59le chip, tout simplement,
01:03:01qui connaît des variations
01:03:03très diverses.
01:03:05Oui, c'est vrai qu'il y a une culture du chariage, aujourd'hui.
01:03:07Et je pense que, comme un professeur
01:03:09est un peu un comédien et qu'on a besoin
01:03:11de captiver les classes qui ont un vrai problème
01:03:13de concentration, aussi, aujourd'hui.
01:03:15Mais ça, c'est général. Ce n'est pas juste les réseaux d'éducation
01:03:17prioritaire. Vous prenez un collège lambda,
01:03:19ils connaîtront les mêmes difficultés.
01:03:21On doit un petit peu rebondir là-dessus.
01:03:23Il ne s'agit pas, je reviens là-dessus parce que c'est très important,
01:03:25il ne s'agit pas de transformer une heure de cours
01:03:27en one-man show. Ce n'est pas du tout le propos.
01:03:29Simplement, l'humour est un outil de cohésion
01:03:31formidable et je vous assure qu'il permet
01:03:33de faire passer des très belles pilules grammaticales.
01:03:35Parce que quand vous arrivez en disant, on va travailler sur
01:03:37l'accord du participe passé un lundi à 8h,
01:03:39si vous leur jetez
01:03:41comme ça la figure, le chat mange la souris
01:03:43ou n'importe quel type d'exemple
01:03:45un peu banal, un peu classique,
01:03:47vous risquez d'avoir une classe, vous voyez, qui ronfle.
01:03:49Vous accrochez avec
01:03:51une phrase humoristique,
01:03:53un exemple qui sort un peu du lot et là, tout d'un coup,
01:03:55croyez-moi, vous avez leur attention et vous allez
01:03:57pouvoir les mettre au travail.
01:03:59Donc ça, vous imaginez
01:04:01avant d'entrer en cours,
01:04:03comment vous entriez dans le sujet
01:04:05par un artifice
01:04:07qui peut être ou drôle ou
01:04:09intéressant, qui va éveiller leur curiosité ?
01:04:11Il y a un temps de préparation
01:04:13considérable. Vous savez, on a encore une vision
01:04:15très limitée du travail des professeurs.
01:04:17Beaucoup de gens s'imaginent qu'on est là
01:04:19pendant 18h devant eux et qu'on y va au talent
01:04:21et qu'on repart au talent. On n'y va pas
01:04:23au talent. Il y a un travail phénoménal
01:04:25des enseignants, chez eux,
01:04:27pour que le cours soit le plus
01:04:29digeste possible et le plus efficace possible.
01:04:31Alors, vous parlez effectivement
01:04:33de leur état d'esprit.
01:04:35Certes, ils sont encore capables de s'émouvoir, de rire et de frissonner
01:04:37mais ils charrivent, voilà, ils pratiquent la dérision
01:04:39comme ils respirent, avec un naturel terriblement
01:04:41dur à démonter lorsque l'on
01:04:43s'engage dans ce métier avec chevillé au corps
01:04:45l'ambition disproportionnée de les toucher pour les
01:04:47conduire au cœur de la littérature.
01:04:49Les résultats, par exemple,
01:04:51dans votre classe, à la fin d'une année,
01:04:53si vous faites une dictée,
01:04:55est-ce qu'ils maîtrisent l'orthographe ?
01:04:57Est-ce qu'ils maîtrisent la grammaire ?
01:04:59Est-ce que 100% d'une classe,
01:05:01mettons, de 6ème à la fin de l'année
01:05:03maîtrise toutes les règles ? Non.
01:05:05C'est bien pour ça qu'on est professeur, c'est pour faire
01:05:07la différence. Vous ne pouvez pas, en un an,
01:05:09faire la différence, de façon globale
01:05:11et définitive. Mais vous pouvez
01:05:13essayer de faire le maximum pour
01:05:15qu'un élève qui, au début d'année,
01:05:17qui fait, mettons, 10 fautes par phrase,
01:05:19n'en fasse plus que 2. On a une vision
01:05:21aussi, pardon, mais aujourd'hui, on est à l'époque
01:05:23de l'immédiateté,
01:05:25du zapping, on veut tout, tout de suite.
01:05:27L'éducation, l'enseignement, ça se fait
01:05:29sur le temps long. On a
01:05:31besoin de temps, on a besoin
01:05:33d'en arrêter aussi avec ces réformes
01:05:35permanentes qui nous empêchent
01:05:37vraiment de travailler en
01:05:39profondeur. Évidemment, je ne vais
01:05:41pas vous mentir, à la fin de la 6ème,
01:05:43de la 5ème, de la 4ème, de la 3ème,
01:05:45ce n'était pas le cercle des poètes disparus,
01:05:47ils ne parlaient pas en alexandrin. Mais j'ose
01:05:49espérer. Ils ont parlé de ça. Par exemple, nous,
01:05:51on est surpris, parce qu'on
01:05:53est sortis de l'école il y a quelques années,
01:05:55où globalement, nous maîtrisions
01:05:57l'orthographe et la grammaire.
01:05:59Oui. Voilà. Et on avait
01:06:01une culture générale
01:06:03qui tenait debout.
01:06:05Et moi, je suis toujours surpris,
01:06:07même avec des gens, parfois, qui ont fait des études
01:06:09à Bac plus 5, du niveau
01:06:11d'orthographe. Alors, je vais vous
01:06:13répondre là-dessus. C'est en Philippe Guibert
01:06:15qui, je crois, vous corrigez.
01:06:17Oui, oui. Vous êtes en
01:06:19niveau Master 1. Mais ça,
01:06:21ce n'est pas très compliqué, l'orthographe,
01:06:23puisque nous, on nous l'a appris.
01:06:25Comment on le savait, nous ?
01:06:27Je vais vous répondre là-dessus. En 1968,
01:06:29un élève de primaire avait reçu environ
01:06:31400 heures de plus d'enseignement
01:06:33de français. C'est un élève
01:06:35aujourd'hui.
01:06:37Sur toute sa scolarité primaire ?
01:06:39Non, de primaire.
01:06:41C'est-à-dire que vous récupérez en 6ème
01:06:43du primaire.
01:06:45C'est-à-dire que vous récupérez, à la fin du
01:06:47CM2, ils avaient reçu plus de 400
01:06:49heures de français en plus. En 5 ans.
01:06:51Ça fait 100 heures par an. On continue.
01:06:53En 1975, je crois
01:06:55à peu près, un collégien avait reçu
01:06:5790 heures de français en plus.
01:06:59Vous ajoutez avec ça le fait qu'on
01:07:01a dit, à un moment donné, 80% d'une
01:07:03classe d'âge doit avoir le baccalauréat.
01:07:05C'est fantastique. Mais encore faut-il
01:07:07ne pas abaisser le bac
01:07:09aux 80% d'une classe d'âge.
01:07:11Moi, j'ai corrigé le brevet. Je vous rejoins
01:07:13complètement, monsieur. Ceux qui sont en entreprise
01:07:15le voient aussi. Le niveau a baissé.
01:07:17Mais il va falloir arrêter de taper sur les professeurs.
01:07:19Il y a des réformes qui ont été mises
01:07:21en place. On a multiplié les disciplines.
01:07:23On a diminué le nombre d'heures de
01:07:25français, de mathématiques, etc.
01:07:27Pourquoi ?
01:07:29Je ne peux parler
01:07:31que de ce que j'ai vécu
01:07:33et de ce que je vois au quotidien. Ce que je sais,
01:07:35je peux donner cet exemple. Quand nous corrigeons le brevet,
01:07:37on nous convoque le matin et on nous dit
01:07:39voilà les consignes de correction.
01:07:41Et si on attend que l'élève écrive
01:07:43LA. S'il a écrit L'A,
01:07:45vous comptez bon quand même
01:07:47parce qu'il a eu l'idée du son.
01:07:49Parce qu'il a eu l'idée du son ?
01:07:51L'idée du son. C'est un LA. Il a mis un LA.
01:07:53Il n'a peut-être pas orthographié correctement.
01:07:55Et vous, vous êtes professeur, vous dites
01:07:57non, c'est hors de question. Mais qui dit ça ?
01:07:59Mais ça, c'est des consignes qui viennent directement
01:08:01d'en haut. Il y a quelqu'un
01:08:03qui vient dans une salle ?
01:08:05Des inspecteurs ? Non, ce n'est pas des inspecteurs.
01:08:07Malheureusement, vous avez
01:08:09beaucoup de formateurs aussi.
01:08:11Aujourd'hui, nous, on nous demande
01:08:13de vider l'océan avec une petite cuillère.
01:08:15Les professeurs n'ont qu'une tête.
01:08:17Ils ne peuvent pas porter toutes les casquettes. Ils ne peuvent pas être profs,
01:08:19flics, parents, assistants sociaux.
01:08:21On fait ce qu'on peut, je vous assure,
01:08:23avec ce qu'on nous donne.
01:08:25Moi, je ne fais pas le procès d'une professeure.
01:08:27Non, mais il est beaucoup fait
01:08:29et je trouve qu'il y a une...
01:08:31Non, je ne dis pas que c'est votre cas.
01:08:33Au contraire, je trouve que les professeurs,
01:08:35on a conscience de la difficulté que vous avez
01:08:37du côté sacerdotal que vous avez
01:08:39pour deux raisons.
01:08:41D'abord, les élèves et puis les parents.
01:08:43Parce qu'on n'a pas parlé des parents.
01:08:45Par exemple, vous avez, avec des parents,
01:08:47eu des difficultés.
01:08:49Alors, ça m'est arrivé
01:08:51de parents qui pouvaient
01:08:53contester le comportement de leur enfant.
01:08:55Mais ça, c'est un peu universel.
01:08:57Il n'est pas du tout comme ça à la maison.
01:08:59C'est assez fréquent. Cela étant dit,
01:09:01moi, j'ai eu la chance, honnêtement,
01:09:03de bénéficier du soutien d'une majorité
01:09:05de parents qui avait un rapport
01:09:07pour ceux qui se manifestaient,
01:09:09qui avait un rapport à la culture,
01:09:11à l'instruction, qui était
01:09:13très respectueux et qui voulait que
01:09:15leurs enfants réussissent.
01:09:17Vous avez également, comme partout, des parents démissionnaires,
01:09:19des parents absents
01:09:21ou des parents qui vont être dans un rapport
01:09:23un petit peu de consommateur.
01:09:25Vous voyez, le professeur délivre un service
01:09:27et il faut que ce service
01:09:29soit à la hauteur de leurs attentes.
01:09:31Et puis aujourd'hui, tout le monde
01:09:33se sent un petit peu habilité à être professeur.
01:09:35Vous savez, quand on fait des speed dating
01:09:37pour recruter des professeurs,
01:09:39à peu près n'importe qui peut se présenter,
01:09:41ça dévalorise quand même
01:09:43beaucoup le métier de l'enseignement.
01:09:45Moi, j'ai accouché. Je ne peux pas être sage-femme.
01:09:47Pardon, mais il faut quand même le répéter.
01:09:49Si on peut embaucher des professeurs comme ça,
01:09:51l'image que ça renvoie
01:09:53aux élèves, aux parents
01:09:55et à toute la société, c'est quand même assez
01:09:57dégradant.
01:09:59Est-ce que je peux vous demander quelle a été votre formation
01:10:01de professeur ?
01:10:03Ma formation, j'étais en classe prépa pendant
01:10:05un an et ensuite, j'ai fait
01:10:07mes quatre années de fac bien sagement
01:10:09et j'ai passé le concours.
01:10:11Vous avez choisi l'enseignement. Ce n'est pas le métier
01:10:13forcément le plus valorisant en termes
01:10:15financiers. Oui.
01:10:17Est-ce qu'on peut savoir, quand vous étiez
01:10:19professeur, vous étiez professeur CAPES ?
01:10:21J'étais professeur CAPES, c'est-à-dire que j'avais
01:10:23certifié. Vous avez commencé
01:10:25pendant six ans. Vous avez fait ça pendant six ans.
01:10:27Oui, pendant six ans, absolument.
01:10:29Est-ce que c'était votre premier salaire lorsque vous avez...
01:10:31J'étais à moins de 2000 euros.
01:10:33Et alors, vous viviez où avec moins de 2000 euros ?
01:10:35Pour des raisons
01:10:37familiales, personnelles,
01:10:39j'étais obligée de vivre à Paris.
01:10:41Je vous laisse imaginer ce que ça représente
01:10:43pour bien des enseignants, dont certains sont
01:10:45affectés à trois heures de chez eux.
01:10:47Certains le savent fin août.
01:10:49Vous devez trouver un logement.
01:10:51Vous devez mettre de l'essence dans votre voiture.
01:10:53Moi, j'ai des collègues qui sont affectés sur
01:10:55deux établissements différents avec 150
01:10:57kilomètres d'écart. Il faut imaginer
01:10:59ce que c'est aujourd'hui pour un
01:11:01grand nombre d'enseignants, financièrement,
01:11:03logistiquement, ce que ça représente
01:11:05que de vivre
01:11:07ce métier. Alors, on nous dit, vous avez toute notre
01:11:09reconnaissance, mais la reconnaissance, ça ne paye pas un loyer.
01:11:11Mais c'est pourquoi je vous pose la question. Parce que
01:11:13quand vous allez dans le Val-de-Marne, vous habitez
01:11:15dans Paris, dites-vous. Oui, trois heures de trajet
01:11:17par jour. Donc voilà, vous faites trois heures, vous faites
01:11:19une heure et demie. Le premier cours, il est à huit heures,
01:11:21sans doute. Oui, il faut apprendre
01:11:23à se lever très tôt. Il faut avoir des bonnes babysitters.
01:11:25Voilà, donc huit heures,
01:11:27vous mettez, il faut partir à six heures
01:11:29trente du centre de Paris, si j'ai mal compris.
01:11:31C'est-à-dire que vous vous levez à cinq heures trente.
01:11:33Et vous revenez le soir, peut-être à
01:11:35dix-sept heures, dix-huit heures, dix-neuf heures. Non, plutôt vers
01:11:37dix-neuf heures quinze, parce que quand vous enseignez des
01:11:39matières optionnelles, vous êtes quand même
01:11:41souvent en fin de journée.
01:11:43Donc, quand je dis qu'effectivement, c'est un
01:11:45sacerdoce, et parfois en plus pour que ça
01:11:47se passe mal dans une classe, avec des difficultés,
01:11:49etc. Et puis, quand je dis
01:11:51qu'effectivement, pour 2000 euros par
01:11:53mois, alors qu'avec la formation
01:11:55que vous avez, peut-être,
01:11:57pourriez-vous trouver un métier
01:11:59plus valorisant en termes financiers
01:12:01qui vous attirerait peut-être
01:12:03moins, parce que j'imagine qu'il faut une sorte
01:12:05de vocation, quand même, pour enseigner. Mais
01:12:07comme vous le dites aussi, justement,
01:12:09à un moment, l'argent est
01:12:11important et le salaire est important. Alors, absolument.
01:12:13Et je vous remercie vraiment de le dire pour
01:12:15tous les enseignants qui nous écoutent.
01:12:17Cela étant dit, c'est vrai que
01:12:19c'est extrêmement difficile comme métier. Moi,
01:12:21j'ai une chance vraiment folle.
01:12:23C'est que j'ai rencontré des élèves extraordinaires
01:12:25qui me suivent encore aujourd'hui,
01:12:27que je suis encore aujourd'hui. Et c'est vraiment
01:12:29ça qui nous aide à nous lever le matin. C'est clairement
01:12:31pas du tout le salaire
01:12:33qui va nous motiver pour nous lever le matin.
01:12:35C'est ces instants de grâce qu'on vit avec
01:12:37certains élèves,
01:12:39qui remettent, si vous voulez, de l'essence
01:12:41dans le moteur et nous permettent d'avancer.
01:12:43Alors, vous racontez des sorties scolaires
01:12:45sur le mode, par exemple, des claquettes-chaussettes.
01:12:47Manifestement, vous êtes à l'hôtel
01:12:49et vous vous interpellez
01:12:51un élève, vous lui dites
01:12:53« Vous êtes sûr de vous, là ? »
01:12:55« Ben quoi, madame ? » « C'est-à-dire que le concept
01:12:57des claquettes-chaussettes me laisse rêveuse. »
01:12:59« Vous voulez dire, vous trouvez ça moche ? »
01:13:01« Non, je trouve ça aideux. »
01:13:03« Faut pas paniquer, madame,
01:13:05j'ai tout prévu, moi. À savoir,
01:13:07pour Saint-Pierre-de-Rome, j'ai une tenue de ouf ! »
01:13:09« Alors, vous dites Hassan ? »
01:13:11« J'ai une tenue incroyable ! »
01:13:13Il se moque de vous
01:13:15sur « incroyable » parce qu'il a dit « ouf ».
01:13:17C'est vrai que le « ouf », moi, je l'ai entendu
01:13:19tout l'été, parce que j'ai
01:13:21maintenant des jeunes adultes
01:13:23et j'entends « c'est un truc de ouf, un machin de ouf, etc. »
01:13:25« Ouf, genre, du coup... »
01:13:27Je veux dire, j'en peux plus.
01:13:29« Du coup, ouf, genre... »
01:13:31Moi, j'avais fait, je veux dire...
01:13:33On mettait
01:13:35à chaque fois que quelqu'un disait
01:13:37« genre, ouf » ou « du coup »,
01:13:39c'était 5 euros ou 1 euro.
01:13:411 euro.
01:13:45Alors, moi, j'ai des jeunes gens,
01:13:47ils ont 25 ans, 30 ans,
01:13:49autour de moi, ils sont grands.
01:13:51« J'ai une tenue incroyable ! Ma mère, elle a craqué grave ! »
01:13:53Ah oui, grave aussi, j'ai pas oublié grave.
01:13:55C'est pas oublié grave.
01:13:57En mode, grave, mais je vous assure, c'est effrayant.
01:13:59En mode, j'ai une chemise blanche,
01:14:01un pantalon blanc, des baskets blanches neuves.
01:14:03Ouais, le pape, il va pas le croire.
01:14:05Ça, c'est drôle.
01:14:07Il y avait des élèves qui avaient fait
01:14:09un effort vestimentaire, qui s'étaient acheté
01:14:11une tenue avant de partir en voyage scolaire
01:14:13parce qu'on visitait Rome,
01:14:15et je leur avais dit « on va visiter, dans le cadre pédagogique,
01:14:17la Basilique Saint-Pierre »,
01:14:19et ils se sont habillés, je vous assure, comme une mariée.
01:14:21C'était magnifique, ils étaient très fiers,
01:14:23ils sont arrivés dans la Basilique, merveilleusement habillés.
01:14:25Pour ce qui est du langage,
01:14:27c'est extrêmement difficile de lutter
01:14:29contre cet appauvrissement de la langue française.
01:14:31Je crois que c'est, cela dit, un effort collectif
01:14:33que nous devons faire. De manière générale,
01:14:35les adultes se prêtent aussi
01:14:37à ce type de tics verbaux.
01:14:39Mais les hommes politiques ?
01:14:41Oui, mais tout le monde.
01:14:43Les parents ne lisent plus, alors comment voulez-vous
01:14:45que les gamins ne lisent ?
01:14:47C'est pour ça qu'il faut lutter inlassablement,
01:14:49aussi pour le latin et le grec.
01:14:51J'en remets une petite couche.
01:14:53Je pense qu'ici, on a tous fait du latin.
01:14:55Oui.
01:14:57Charlotte, vous avez fait du latin ?
01:14:59Bien sûr, et du grec.
01:15:01Vous avez fait du grec ancien ?
01:15:03Oui, moi aussi, un peu.
01:15:05Là, c'est l'hypocrisie.
01:15:07Là, c'est l'hypocrisie.
01:15:09Aujourd'hui,
01:15:11qu'est-ce que vous faites ?
01:15:13Vous avez envie de continuer, d'arrêter ?
01:15:15Aujourd'hui, je suis
01:15:17arrêtée pour raisons médicales.
01:15:19Il y a deux ans, on m'a appris que j'avais un cancer.
01:15:21Mais j'ai hâte.
01:15:23Je reste toujours en contact avec ces élèves-là,
01:15:25avec ceux que j'ai eus l'année suivante.
01:15:27Il faut continuer,
01:15:29il faut poursuivre.
01:15:31Vous n'êtes pas démoralisée ?
01:15:33Je pense que
01:15:35dans cet océan de noirceur qu'on vit aujourd'hui,
01:15:37on ne peut pas se dispenser
01:15:39du luxe de cette espérance-là.
01:15:41Je ne dirais pas que je ne suis
01:15:43pas démoralisée, je ne suis pas une ravie
01:15:45de la crèche, la situation est préoccupante.
01:15:47Mais il y a malgré tout quand même
01:15:49de très beaux fermements d'espérance,
01:15:51et c'est là-dessus qu'on doit construire, vraiment.
01:15:53Quand vous voyez les ministres de l'Éducation nationale
01:15:55qui sont cédés...
01:15:57Non, c'est un foxtrot.
01:15:59Oui, ça a défilé, là.
01:16:01Parfois, ils n'ont rien à voir les uns avec les autres.
01:16:03C'est une question toute simple.
01:16:05Est-ce que vous imaginez
01:16:07les recettes ? Par exemple, demain,
01:16:09le Président Macron vient vers vous et dit
01:16:11« je vous ai écouté à l'heure des pros », émission à laquelle
01:16:13je ne peux pas participer, mais « je vous ai écouté »
01:16:15et je vous donne le ministre de l'Éducation nationale.
01:16:17Quelles sont les cinq mesures que vous prenez ?
01:16:19Les cinq mesures ? Là, comme ça,
01:16:21tout de suite ? Vous voyez, ça aussi,
01:16:23c'est problématique, parce que sur un sujet pareil,
01:16:25on ne peut pas répondre en 30 secondes.
01:16:27Est-ce qu'il y a une mesure évidente
01:16:29à prendre ?
01:16:31Par exemple, vous parliez tout à l'heure
01:16:33de 80% de la classe
01:16:35au bac. Est-ce qu'à la fin
01:16:37de la cinquième, il faut
01:16:39un examen éliminatoire
01:16:41qui permet de passer en quatrième
01:16:43et que ceux qui n'arrivent pas
01:16:45à passer cet examen
01:16:47ne vont pas dans la filière bac ?
01:16:49Oui ou non ?
01:16:51Si vous faites ça, il faudrait déjà peut-être
01:16:53régler en amont un certain
01:16:55nombre de problèmes, rétablir le nombre d'heures
01:16:57déjà, par matière
01:16:59qui nous manque, en français, en mathématiques,
01:17:01en histoire-géographie.
01:17:03Moi, je veux bien qu'on prenne la température en permanence
01:17:05si vous voulez, mais si on ne fait
01:17:07pas ce qu'il faut pour régler la fièvre
01:17:09qu'il y a derrière, ça ne va jamais avancer.
01:17:11Il y a un certain nombre de mesures
01:17:13qui devraient être mises en place, ça, j'en suis
01:17:15convaincue, mais sur le temps long.
01:17:17Et on a perdu ça.
01:17:19J'ai vécu Parcoursup, qui est un enfer !
01:17:21C'est un enfer, Parcoursup !
01:17:23C'est une usine à gaz !
01:17:25Les professeurs ont manifesté, tout le monde leur est tombé dessus.
01:17:27Quand il y a eu la réforme du collège, nous avons
01:17:29manifesté. On a fait grève en perdant
01:17:31de l'argent. Tout le monde nous est tombé dessus.
01:17:33Les profs, ces feignants, etc.
01:17:35La réforme du collège est passée.
01:17:37Les parents, la société toute entière disait
01:17:39ça ne va pas du tout. La réforme du lycée, nous avons
01:17:41manifesté. Nous avons perdu l'argent.
01:17:43Tout le monde nous est tombé dessus. Et ensuite, les parents,
01:17:45en découvrant les joies de la réforme
01:17:47du lycée, des emplois du temps et de Parcoursup,
01:17:49ont dit, comment ? Mais quel scandale !
01:17:51On ne nous avait pas prévenus. Un moment donné,
01:17:53on peut passer notre temps à expliquer
01:17:55ce qui se passe. Si on ne tend pas vraiment l'oreille,
01:17:57on ne va pas y arriver.
01:17:59C'est né dans un cerveau malade, Parcoursup.
01:18:01C'est vrai que comme tu amènes tout le monde
01:18:03au bac, tout le monde veut entrer en
01:18:05fac, ce qui n'a pas de sens. Les gens rentrent
01:18:07en fac, ils restent trois mois, ils arrêtent parce que
01:18:09ça ne les intéresse pas. On peut en parler
01:18:11avec Joachim Lefebvre.
01:18:13On a 45% d'une classe d'âge en France qui fait un bac général.
01:18:15En Allemagne, en Suisse, on est plutôt
01:18:17autour de 20%.
01:18:19Il y a un mépris aussi
01:18:21de la filière professionnelle.
01:18:23Il y a un mépris
01:18:25des métiers qui ne sont pas accessibles
01:18:27par la voie générale. Moi, je discutais
01:18:29encore hier avec un de mes anciens latinistes,
01:18:31qui était un terrible, qui est peintre,
01:18:33peintre automobile,
01:18:35qui est ravi, qui est très heureux, qui est en train de construire
01:18:37sa vie. Je ne comprends pas ce mépris
01:18:39que l'on a pour tous ces métiers-là.
01:18:41On en a besoin.
01:18:43D'ailleurs, ce sont des médias souvent plus rémunérateurs,
01:18:45tout étant avec leurs deux sens,
01:18:47et qui éviteraient peut-être qu'on ait 50%
01:18:49au déchet quand il y a l'un à l'université.
01:18:51Moi, j'en suis convaincue.
01:18:53Alors, Wesh, pourquoi Wesh ?
01:18:55J'ai passé six ans à leur interdire
01:18:57de le dire, donc c'est assez ironique.
01:18:59Ils avaient des lignes à chaque fois qu'ils disaient Wesh
01:19:01ou n'importe quel autre tic verbal.
01:19:03Mais ça résume bien quand même la bataille
01:19:05de ces six années, je crois.
01:19:07Votre livre est vraiment étonnant,
01:19:09et puis c'est bien de vous écouter,
01:19:11mais c'est vrai que ces béquilles
01:19:13pour parler,
01:19:15même des gens, je le répète,
01:19:17ont un certain niveau
01:19:19aujourd'hui de formation.
01:19:21Du coup, grave, je l'ai dit tout à l'heure.
01:19:23C'est générationnel.
01:19:25Oui, mais c'est...
01:19:27Il y a la question des armes,
01:19:29il y a aussi...
01:19:31Du coup,
01:19:33du coup, Somaya,
01:19:35en mode info,
01:19:37ça va être grave,
01:19:39Wesh.
01:19:41Vous maîtrisez moyen encore.
01:19:43Il faut quand même donner du sens à la phrase.
01:19:45Genre.
01:19:47Genre, c'est pas possible.
01:19:49Genre, mauvaise nouvelle.
01:19:51Genre, et du coup,
01:19:53c'est...
01:19:55Somaya, c'est à vous.
01:19:59Un suspect avec
01:20:01de nombreux antécédents placé
01:20:03en garde à vue dans le cadre de l'incendie
01:20:05qui a ravagé l'église de Saint-Omer.
01:20:07Selon le parquet, le suspect, né en
01:20:0985, est connu pour des faits similaires
01:20:11de destruction par incendie.
01:20:13Les deux rugbymen français occupés
01:20:15de viol depuis près de deux mois
01:20:17en Argentine se rapprochent d'un retour
01:20:19en France. Le parquet de Mendoza
01:20:21a fait une recommandation en ce sens hier.
01:20:23Une audience prévue aujourd'hui actera
01:20:25ou non cette recommandation.
01:20:27Et puis, Vladimir Poutine est
01:20:29arrivé en Mongolie malgré le
01:20:31mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale
01:20:33à son encontre. Mandat d'arrêt
01:20:35mis il y a près de 18 mois pour des
01:20:37accusations de crimes de guerre en Ukraine.
01:20:39Merci beaucoup.
01:20:41Le Parisien annonce Xavier Bertrand.
01:20:43Ils mettent que c'est le favori
01:20:45à l'heure où on se parle dans la course
01:20:47à Matignon. Il y a eu
01:20:49des discussions au téléphone
01:20:51jusqu'à ce matin
01:20:53avec Laurent Wauquiez, Gérard Larcher et Bruno
01:20:55Retailleau. Et donc,
01:20:57Laurent Wauquiez amondrait quelque part sa position.
01:20:59Tu n'en étais pas loin.
01:21:01Tout à l'heure.
01:21:03Je vous ai dit,
01:21:05c'était la solution depuis le départ.
01:21:07Après, il faut que l'ORN accepte de ne pas
01:21:09censurer et que les macronistes suivent.
01:21:11Il faut expliquer quand même.
01:21:15Est-ce qu'il y a
01:21:17tractation ?
01:21:19Est-ce que, par exemple, à Marine Le Pen, on prend
01:21:21le pouls de Marine Le Pen ?
01:21:23C'est sûr que la question lui a été posée. Je vous rappelle qu'elle a été
01:21:25à l'Élysée à la rentrée. Et c'est évidemment
01:21:27la question qui lui a été posée.
01:21:29Xavier Bertrand, ce n'est pas son préféré à Marine Le Pen.
01:21:31Non. Il a préféré voter communiste,
01:21:33je le rappelle. Il a toujours des mots très forts contre
01:21:35l'Assemblée nationale.
01:21:37Tout à l'heure, en commençant l'émission,
01:21:39vous avez compris de qui je dressais
01:21:41peut-être le portrait.
01:21:43On était sur Gérard Larcher, j'imagine.
01:21:45On pensait que c'était un nom
01:21:47qui était plus...
01:21:49Quand vous êtes président du Sénat,
01:21:51bien installé,
01:21:53potentiel présidentiable,
01:21:55si Emmanuel Macron fait le choix soudain de démissionner,
01:21:57c'est plus compliqué
01:21:59de quitter le Sénat que de quitter...
01:22:01En tout cas, on revient à un Premier ministre.
01:22:03On revient à un Premier ministre de droite
01:22:05et on le rappelle et on le redit,
01:22:07l'objectif,
01:22:09il n'a qu'un objectif, Emmanuel Macron,
01:22:11c'est ce qu'on appelle le PLF,
01:22:13le projet de loi de finances.
01:22:15Après, je ne savais pas que vous rangiez
01:22:17Xavier Bertrand dans Les Hommes de droite.
01:22:21C'est une droite qui n'est pas vraiment de droite.
01:22:23C'est comme Cazeneuve, c'est une gauche qui n'est pas vraiment de gauche.
01:22:25C'est le meilleur.
01:22:27Il a été ministre du budget.
01:22:29Il a eu raison sur la situation budgétaire.
01:22:31Il est obsédé par ça.
01:22:33Parce que si tu n'as pas le vote du budget,
01:22:35comme disait Aimé Jacquet,
01:22:37attention, danger.
01:22:39Attention, danger.
01:22:41Donc, je vous le dis.
01:22:43C'est très important.
01:22:45Alors, on se parle, Xavier Bertrand,
01:22:47ce soir, ça ne sera peut-être plus lui.
01:22:49Non, plus lui.
01:22:51Plus lui.
01:22:53Oui, je vous remercie.
01:22:55Le monsieur...
01:22:57C'est agréable.
01:22:59Il n'y aura pas monsieur Cazeneuve dans le gouvernement.
01:23:03Il y avait un sujet aussi hier de discussion.
01:23:05C'est ce qu'on dit depuis le départ,
01:23:07former un gouvernement.
01:23:09Et donc, il y a des grands ministères.
01:23:11La question des grands ministères qui leur a été aussi évidemment posée.
01:23:13Et Gérald Darmanin pourrait rester aussi au gouvernement.
01:23:15Très proche de Xavier Bertrand.
01:23:17J'allais dire pour le coup.
01:23:19Il faut que tout change pour que rien ne change,
01:23:21disait l'empédouseur.
01:23:23On s'en doutait.
01:23:25A la mort d'Alain Delon,
01:23:27mais ce n'est pas lui le guépard.
01:23:29C'est l'empède le guépard.
01:23:31Non, mais c'est...
01:23:33Chipoté.
01:23:35Non, c'est Lancaster le guépard.
01:23:37Lancaster qui n'est pas une marque
01:23:39de produits de beauté, mais un ancien.
01:23:41Un ancien.
01:23:43Un grand acteur.
01:23:45Merci madame Meyer.
01:23:47Est-ce que vous avez un conseil
01:23:49de littérature à nous donner avant de nous quitter ?
01:23:51Un livre de littérature ?
01:23:53Oui, un vrai.
01:23:55Je vous conseillerais
01:23:57un livre qui vient de sortir
01:23:59chez Léo Cher, Un père sur le banc
01:24:01de Damien Lecant
01:24:03qui est assez exceptionnel.
01:24:05C'est l'occasion de saluer Léo Cher
01:24:07qui est un merveilleux éditeur
01:24:09qui malheureusement nous a quittés au printemps
01:24:11et on pense beaucoup à Nathalie Reims
01:24:13bien évidemment
01:24:15qui est une grande amie et qui viendra d'ailleurs
01:24:17parce que Nathalie a écrit un livre
01:24:19extraordinaire
01:24:21le livre de Nathalie Reims sur son histoire
01:24:23et sur son père, j'allais dire
01:24:25sur ses S.E.S.
01:24:27père
01:24:29et c'est l'occasion de saluer Léo Cher.
01:24:31On vous répétait... Un père sur le banc
01:24:33Un père sur le banc de Damien Lecant
01:24:35Damien Lecant. Eh bien écoutez, nous le
01:24:37lirons. Et puis revenez quand vous voulez.
01:24:39Merci.
01:24:41Ça vous plairait de commenter l'actualité ?
01:24:43Ouh là, tout de suite comme ça directement.
01:24:45D'être éditorialiste
01:24:47avec nous et de venir de temps en temps
01:24:49pour donner votre avis ?
01:24:51Alors je bois encore trois cafés et je réfléchis.
01:24:53Est-ce que le café est bon ?
01:24:55Mais non parce que je vais vous dire
01:24:57on nous reproche souvent
01:24:59de ne pas avoir assez de présence
01:25:01féminine.
01:25:03Donc je vous écoute.
01:25:05En tant que femme.
01:25:07Non.
01:25:09Les charlottes.
01:25:11Bon allez, on est en retard.
01:25:13On est en retard.
01:25:15La réalisation, Rémi était à la vision.
01:25:17Merci Rodrigue Le Prado, Marine Lanson
01:25:19et Yéliane Salé. Toutes ces émissions sont retrouvées sur
01:25:21cnews.fr. Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:25:23À ce soir.

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