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Avec Matthieu Lartot, journaliste sportif

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##L_INVITE_DU_JOUR-2024-09-02##

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News
Transcription
00:00Sud Radio Média, l'invité du jour.
00:04L'invité du jour, c'est Mathieu Larteau, journaliste sportif sur France 2, vous le connaissez évidemment.
00:10On va parler avec vous des Jeux Paralympiques, du succès des Jeux Olympiques aussi.
00:14Je rappelle votre livre, On n'ampute pas le cœur, mon combat pour la vie, qui est paru chez Robert Laffont en avril dernier.
00:20Vous y racontez votre cancer du genou, la prothèse dont vous êtes équipé aujourd'hui évidemment.
00:28On l'a évoqué dans la première partie de l'émission, ces Jeux Paralympiques, ce que ça signifie pour vous, j'imagine, de voir tous ces athlètes.
00:37Oui, ça résonne d'autant plus par rapport à tout ce que j'ai vécu depuis un an en effet.
00:44Moi, j'ai pris de plein fouet. Alors moi, j'avais un handicap invisible depuis déjà plus de 20 ans.
00:51Oui, on a décelé votre cancer quand vous aviez 16 ans, c'est ça ?
00:54Le premier cancer, c'était à l'adolescence en effet. J'ai eu beaucoup de séquelles, une jambe raide pendant de nombreuses années.
01:02Mais c'est vrai que depuis mon amputation, je plonge dans un monde qui jusque-là m'était inconnu.
01:10Et quand on évoquait tout à l'heure les problèmes d'accessibilité, il y a tant d'autres problèmes dans le milieu du handicap,
01:17en termes d'équipement, en termes de reste à charge.
01:21Mais dans le quotidien, faire adapter une voiture pour pouvoir continuer à conduire quand vous avez été amputé,
01:28c'est des frais qui sont lourds, parfois qui mettent du temps à être remboursés.
01:33Les gens n'ont pas toujours les moyens d'avancer, tout ça.
01:36Et ça restera en fait l'autonomie des uns et des autres.
01:39En fait, le problème du handicap en France, c'est qu'il isole et qu'il enferme souvent les gens.
01:43Et parfois même, ils ne peuvent pas reprendre leur travail.
01:48Moi, j'ai cette chance d'être revenu très très rapidement, mais parce qu'aussi j'ai un métier de passion.
01:53Et donc j'étais peut-être davantage motivé à reprendre l'exercice de ma profession.
01:58Mais voilà, ce sont toutes ces thématiques-là qui sont importantes à évoquer.
02:03Et il faut profiter de cette vitrine, que sont les Jeux paralympiques, pour mettre tous ces sujets sur la table.
02:08Et surtout qu'ils ne disparaissent pas une fois les podiums rangés.
02:11En fait, c'est ça l'enjeu aujourd'hui.
02:13Et quel regard vous avez ? Est-ce que vous m'autorisez ou pas à dire « Oh là là, quel courage ! » ?
02:19Non, alors moi, le courage, je le balaie d'un revers de main dans mon livre.
02:24Oui, c'est pour ça que je dis ça.
02:26Mais par rapport à ce qui m'est arrivé moi.
02:28Moi, c'est un cancer.
02:30Et donc, quand on affronte le cancer, on ne fait pas preuve de courage.
02:35On fait juste preuve de combativité, d'opiniâtreté, de résilience.
02:41Mais le courage n'a rien à voir là-dedans.
02:43Il y a des autres personnes, des athlètes paralympiques en ce moment,
02:48qui sans doute font preuve davantage de courage dans leur vie de tous les jours pour surmonter les difficultés.
02:52Sur le sport en lui-même, je voyais qu'il y avait 2800 mètres différents.
02:5729.
02:59Oui, parce qu'il y a des catégories de handicap.
03:02C'est pas toujours très facile à faire comprendre au plus grand nombre.
03:05C'est pour ça que je voulais que vous expliquiez ça.
03:07Parce qu'on se dit, quel est l'enjeu sportif finalement ?
03:11L'enjeu sportif, c'est que chaque personne en situation de handicap soit représentée dans la compétition.
03:16Et comme il y a des degrés qui sont très différents,
03:19il faut bien avoir des épreuves systématiquement pour tous ces para-athlètes.
03:25Alors la difficulté, c'est de pouvoir faire un travail pédagogique et didactique
03:29pour que les gens comprennent ce qui se passe.
03:31Il y a des compensations, c'est vrai par exemple en cyclisme sur piste
03:35où il y a des concurrents qui peuvent être sur la piste au même moment
03:39mais qui ne sont pas tout à fait dans le même temps.
03:41Le temps est ramené en fonction du degré du handicap.
03:44On a vu nos champions Alexandre Léauté et Dorian Foulon par exemple
03:49qui concourent avec des personnes amputées alors qu'eux ont leurs membres
03:54parce qu'ils n'ont plus de force dans leurs membres à 95%.
03:59Ça fait partie de notre travail quotidien sur les antennes de France Télévisions
04:03d'expliquer en permanence.
04:05On a 21 consultants qui sont de véritables experts
04:08et qui vulgarisent un petit peu tout ça.
04:12On peut aussi appartenir, comme c'est mon cas, au monde du handicap
04:16et ne pas tout maîtriser.
04:17Je pense même qu'il y a plein d'athlètes paralympiques
04:20qui ne maîtrisent pas toujours toutes les subtilités des règlements
04:24mais c'est la raison pour laquelle il y a notamment 2900 mètres différents sur ces Jeux.
04:30Est-ce que l'une des images qui va rester, c'est le malaise de Marie Patouillet
04:34justement au moment de recevoir sa médaille d'or
04:36qui manque s'évanouir et qui soutenue.
04:40C'est très très fort cette image.
04:42Elle est soutenue par la médaille d'argent et la médaille de bronze.
04:45Oui, Heidi Gauguin qui était la favorite de la course
04:48qui finit en argent, qui soutient Marie.
04:50Marie en plus a été 19 ans, Marie 36 ans.
04:52C'était son dernier tour de piste.
04:54C'est vrai que ça a été un moment très très fort.
04:56Je ne sais pas si c'est l'image qui sera...
04:58Non mais c'est une des images fortes.
05:00C'est une des images fortes, qui est fraîche puisqu'elle était hier.
05:03Mais des images fortes, en fait, il y en a tous les jours.
05:05C'est ça qui est génial.
05:06Je voulais vous demander, quand le aidant court presque à la même vitesse que l'athlète, le guide,
05:14est-ce qu'il a une médaille ou pas ?
05:16Oui.
05:17Ah oui ?
05:18Oui, oui.
05:19Vous vous moquez de mes questions.
05:22Ils ont une médaille aussi ?
05:24Oui, ils ont une médaille et ils sont 20 guides à accompagner les athlètes paralympiques.
05:29Alors on a vu hier Timothée Adolphe avec son guide Jeffrey Lamy.
05:34Ils travaillent ensemble depuis 8 ans.
05:36Incroyable.
05:37Et on les a vus très déçus parce que Timothée, lui, il ne visait que l'or.
05:41Mais c'est un travail de coordination, de synchronicité qui est extraordinaire.
05:46Et le para-athlète n'est rien sans son guide.
05:49Et inversement, parfois il faut changer de guide parce qu'il ne va pas aussi vite que vous dans votre progression athlétique.
05:55Donc ce sont aussi de belles histoires.
05:58En fait, la richesse des Jeux paralympiques, elle se situe là.
06:01Elle se situe sur les histoires, les parcours de vie et à in fine, les performances qu'ils réalisent tous.
06:09Est-ce qu'on peut imaginer des valides concourir avec des personnes en situation de handicap ?
06:16C'est déjà arrivé. Souvenez-vous d'Oscar Pistorius qui derrière a très mal tourné et qui n'a pas été un très bel ambassadeur du sport paralympique.
06:25Mais il y a des débats.
06:28Vous savez, Alexis Anquin-Camp qui peut-être est en ce moment même en train de réaliser l'or pour l'équipe de France et on n'en doute pas sur le para-triathlon.
06:36Alexis Anquin-Camp, il concourt toute l'année avec des valides et 99% du temps, il bat les valides.
06:43Après, il y a des débats qui sont un peu d'ordre philosophique parce qu'il y a des valides qui se plaignent en disant
06:51Alexis Anquin-Camp bénéficie d'une prothèse avec une lame en carbone qui lui permet de restituer l'énergie, qui lui permet de nous battre.
07:01Marcus Reim que vous verrez dans quelques jours, en son longueur, il est peut-être à deux doigts de réaliser le record du monde,
07:10toutes compétitions confondues, valides et paralympiques.
07:16Donc, il y a ces débats-là qui peuvent...
07:20Vous aimeriez présenter un magazine Hebdo après sur le sport paralympique ?
07:25Vous savez, moi j'aime bien le sport paralympique.
07:28Paralympique, oui.
07:30Vous savez, je présente Stade 2 qui est une émission olympique et on aborde beaucoup les sujets.
07:36Je peux vous assurer, on a fait pendant plus d'un an et demi...
07:40Oui, mais parce qu'il y avait les Jeux Paralympiques qui se profilaient.
07:43Vous savez, les Jeux Paralympiques, on les diffuse déjà tous les deux ans puisqu'il y a aussi les Jeux Paralympiques d'hiver.
07:48Et dans notre mission de service public, on les met en évidence dans toutes nos émissions, que ce soit Stade 2, tout le sport,
07:55aux Jeux Citoyens, qui est une émission qui a été faite pour ces Jeux Olympiques et Paralympiques.
08:00Donc non, non, le sport paralympique sur les antennes de France Télévisions, c'est une priorité.
08:06Et je crois qu'on est en train d'en faire la démonstration.
08:09Parce que réserver un traitement comme on le fait 24 heures sur 24 sur nos chaînes premium
08:16et onze flux d'images sur notre plateforme France.tv, bon voilà...
08:20Vous faites votre mea culpa sur quel jeu ? Finalement, c'est pas mal, quel jeu ?
08:24Quel mea culpa ?
08:25Vous aviez critiqué au départ...
08:27Ah, j'ai absolument pas critiqué quel jeu ?
08:29Non, j'ai juste dit que dans la communication, au moment de dire qui allait incarner le programme,
08:36le service des sports n'avait pas du tout été consulté.
08:39Ça devait être Michel Drucker, c'est ça ?
08:41Michel Drucker, je l'adore, Léa Salamé, je l'adore...
08:44Vous aimez bien quel jeu, rassurez-moi ?
08:46J'avais pas de problème avec quel jeu, je vous rassure.
08:50C'était sur la façon dont les choses avaient été présentées.
08:52Ça se passe dans une entreprise, parfois, on annonce des choses sans consulter les gens.
08:56Nous, on est dédiés au sport toute l'année, on voulait juste être au courant de l'émission qu'elle allait être...
09:03En tout cas, on peut saluer le service des sports de France Télévisions pour ses jeux exceptionnels,
09:11pour ses heures d'antenne qui ont été consacrées, et cette volonté de diffuser, de tout diffuser,
09:17de consacrer toute cette antenne, et le succès d'audience.
09:19Et on peut remercier Paris 2024, je crois qu'ils ont fait un travail exceptionnel,
09:24parce que très franchement, si on nous avait dit, il y a un an, que les Jeux Paralympiques auraient un taux de remplissage de 90%,
09:31qu'il y ait plus de 2 millions de spectateurs sur tous les sites,
09:35franchement, un grand bravo à eux, et nous, on est juste là pour mettre tout ça en images et en musique.
09:39Et bravo Mathieu Larteau à vous d'être là, d'apporter votre connaissance et votre enthousiasme,
09:47et puis votre livre, On n'en pue pas le cœur, mon combat pour la vie, qui est paru chez Robert Laffont.
09:51Merci à vous.
09:52Faites attention aux voitures, c'est dans les Champs-Elysées.
09:54Dans un instant, on se retrouve avec l'acteur Frédéric Diffental, pour parler d'une fiction ce soir.
10:02A tout de suite.

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