Dans son édito du 02/09/2024, Paul Sugy revient sur la baisse de l'immigration clandestine en Italie en 2023.
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00:00qui pose, vous le savez, un problème particulier aux pays qui sont victimes
00:03d'une forte immigration clandestine, a été lui divisé par quatre.
00:05Ce sont des très bons résultats qui arrivent après une année catastrophique.
00:112023, c'était l'explosion de tous les records en Italie.
00:14Donc, c'est aussi le fait que l'immigration clandestine très forte
00:17qui a débarqué sur les plages italiennes a cette fois reflué.
00:20Enfin, pourrait-on dire, parce que Giorgia Melloni en avait fait
00:22une promesse, évidemment, de campagne en 2022.
00:24Elle en avait fait le cœur de sa priorité et il était temps,
00:26alors que les esprits chagrins soulignaient pour l'instant
00:29le peu de résultats de sa politique.
00:30Il était temps, effectivement, qu'elle soit couronnée de succès.
00:32La première des clés en Italie, c'est avant tout la coopération bilatérale
00:36avec les pays de départ de cette immigration clandestine
00:39de l'autre côté de la Méditerranée, notamment la Tunisie,
00:41sur lesquelles il y a eu vraiment beaucoup, beaucoup d'avancées
00:43qui ont été faites avec l'Italie, mais aussi la Libye, la Turquie.
00:46C'est donc le rôle diplomatique de Giorgia Melloni qui a d'abord ici
00:49été couronnée de succès, mais aussi, il faut bien le dire,
00:52une politique de désincitation massive.
00:54L'Italie est en train d'installer des hotspots en Albanie
00:57pour externaliser hors de l'Union européenne, hors de l'espace Schengen,
01:00le traitement des demandeurs d'asile.
01:02Il y a aussi, vous savez, tout un contrôle qui a été fait
01:04de l'activité des ONG, qui sont des sauveteurs en mer.
01:07Alors, ça joue certainement un rôle très marginal,
01:09mais symboliquement, c'est important.
01:11Et puis aussi une politique qui est faite pour durcir
01:13les conditions d'accès à l'asile.
01:14Une fois que les personnes demandeurs d'asile se trouvent en Italie,
01:17elles ont de moins en moins de chances d'obtenir l'asile.
01:19Ça peut aussi jouer pour désinciter les candidats au départ.
01:22Alors, sauf que le succès de la politique italienne
01:24semble ne pas changer grand chose pour le reste des pays européens,
01:28puisque les migrants ne passant plus par l'Italie,
01:30passent à l'est et à l'ouest par l'Espagne.
01:33Oui, vous avez raison, Romain, c'est très important de le souligner.
01:35Dans le même temps, l'immigration clandestine augmente très fortement,
01:38plus 155 % en Espagne, plus 222 % en Grèce.
01:42En réalité, les routes migratoires sont en train de se recomposer.
01:45De plus en plus de migrants empruntent notamment la route du désert,
01:47qui les conduit ensuite à faire la traversée jusqu'aux îles Canaries,
01:50donc les îles espagnoles, vers lesquelles ensuite elles pourront
01:54espérer une arrivée sur le continent européen.
01:57C'est d'autant plus grave que c'est une route encore plus dangereuse.
01:59Il y a plus de morts encore dans le désert qu'il n'y en avait dans la mer.
02:02C'est donc un problème européen.
02:03Georgia Melanie l'a compris depuis le début, en réalité,
02:05et elle a bien, à rebours d'ailleurs d'une partie de son électorat,
02:07compris qu'il fallait discuter avec les autres dirigeants européens
02:10pour essayer d'empêcher cette immigration clandestine d'arriver par d'autres côtés,
02:14surtout que maintenant, et d'ailleurs sous l'impulsion de Georgia Melanie,
02:16les pays européens vont se partager l'effort d'accueil des demandeurs d'asile.
02:19Alors, quelles sont les leçons à tirer du succès de Georgia Melanie
02:23et de cet échec européen à contenir l'immigration illégale ?
02:26Eh bien Romain, très simplement que la volonté d'un seul État,
02:28d'un seul dirigeant dans l'Union européenne ne suffit pas, ne suffit plus.
02:32Il faut une volonté européenne doublée d'un effort de chaque pays.
02:34Quant à Georgia Melanie, en Italie,
02:35se félicite de réduire cette immigration clandestine.
02:38Quand même l'Allemand Olaf Scholz promet d'accélérer les expulsions
02:41de migrants clandestins, eh bien l'Espagnol Pedro Sanchez,
02:43dont je viens de dire qu'il était pourtant confronté
02:45à une immigration clandestine de plus en plus forte,
02:48eh bien lui vante en Afrique les bénéfices de l'immigration.
02:51Il avait effectué la semaine dernière un déplacement dans plusieurs pays,
02:54en Mauritanie, en Gambie, au Sénégal, des pays qui sont des pays de transit
02:57pour l'immigration qui arrive ensuite aux îles Canaries.
03:00Et il a déclaré que l'immigration représentait une richesse,
03:03un développement et la prospérité pour son pays, l'Espagne.
03:06Et donc, à rebours de ce déplacement qui était censé,
03:09pour beaucoup d'observateurs espagnols justement, essayer de tarir les flux,
03:12il l'a au contraire encouragé au nom de principes moraux,
03:14de solidarité et de dignité, mais aussi de rationalité.
03:18La solidité, vous savez, d'une chaîne, c'est celle de son maillon le plus faible.
03:21Si un seul des États européens aujourd'hui est faible face à l'immigration clandestine,
03:25toute la chaîne finit par en pâtir.