L'édito de Paul Sugy : «Immigration : l'Europe durcit le ton... et la France ?»

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Dans son édito du 16/09/2024, Paul Sugy revient sur les différentes mesures prises par les pays européens, notamment l'Allemagne, pour limiter l'immigration. 

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00:00C'est News 7h55, Paul Sujit avec nous. Les Pays-Bas, les Pays-Bas et la Suède durcissent le ton face à l'immigration
00:07et même l'Allemagne, qui depuis ce matin a rétabli des contrôles à ses frontières, y compris avec la France. Il y a une prise de conscience
00:14européenne et de vraies
00:16propositions qui sont apportées chez nos voisins, Paul.
00:19Oui Romain, des propositions, c'est important de dire effectivement que ça n'est pas encore fait, évidemment, notamment par exemple les Pays-Bas qui,
00:25grâce à l'arrivée au pouvoir d'une nouvelle coalition où l'extrême droite est très forte, très influente,
00:30veulent effectivement renégocier ou carrément sortir de ce pacte migratoire
00:35européen qui prévoit notamment la répartition des migrants entre les différents pays, de façon contraignante sous peine d'une amende.
00:41En Allemagne, c'est aussi sous la pression de l'extrême droite, notamment des scores régionaux
00:45de l'AFD, que le gouvernement de Lafcholz veut rétablir donc les contrôles aux frontières. Ça a commencé dès ce matin.
00:52C'est quasiment du jamais vu hors Covid, les contrôles à toutes les frontières avec ce niveau d'intensité
00:58frontière au sein de l'espace Schengen. L'Allemagne veut même
01:03rejeter les demandeurs d'asile
01:04avant même qu'ils aient le temps de déposer une demande d'asile dans le pays pour les ramener dans le pays d'Europe dans lequel ils
01:09sont rentrés. En d'autres termes, ils ne veulent pas avoir à traiter les demandes d'asile.
01:13Et puis c'est une décision qui a été alimentée par l'attentat de Solingen
01:17dont le suspect est un Syrien de 26 ans qui aurait dû être expulsé bien avant qu'il ait le temps de commettre ses crimes.
01:22En Suède, où là aussi les démocrates suédoises, c'est-à-dire l'extrême droite suédoise,
01:26ont le vent en poupe et influent beaucoup sur les décisions de la coalition au pouvoir,
01:30on a porté à 30 000 euros l'allocation de retour pour les migrants qui décident de rentrer dans leur pays d'origine. C'était à peine 800 euros
01:37jusqu'ici. Ça montre que tous les pays où l'extrême droite est importante,
01:40influente, elle finit en Europe, cette extrême droite, par avoir des conséquences réelles sur les prises d'opposition politique des gouvernements ou des coalitions au
01:48pouvoir sur la question migratoire. Et pendant ce temps, en Italie, la politique migratoire de Giorgia Melloni
01:53affiche ses premiers succès. On a l'impression que tous les pays européens
01:57durcissent le ton, sauf la France. Oui, sauf la France, et pour être tout à fait exact, sauf l'Espagne aussi, où Pedro Sanchez, alors même que
02:03le pays est en proie à une submersion migratoire quasiment sans précédent qui arrive par les îles Canaries,
02:07Pedro Sanchez, lui, continue de dire que l'immigration est une chance pour son pays et qu'il en faudrait plus. Mais en France, en effet, Romain,
02:13le sujet est sur toutes les lèvres, évidemment, sans que rien, pourtant, n'avance. La gauche proposait même, lors de sa campagne
02:19autour de l'Union des Gauches pour les législatives,
02:21d'augmenter l'immigration en favorisant les arrivées légales. Et quand Michel Barnier réfléchit à haute voix à un ministère de l'immigration,
02:26il y a une levée de bouclier et tout le monde crie au fascisme. Alors comment ça se fait qu'en France il soit si difficile de trouver
02:32une majorité de parlementaires
02:33prêtes à durcir le ton sur l'immigration ?
02:36Mais pour deux raisons, mais qui tiennent vraiment, je crois, à la structure de nos institutions politiques, à la façon dont le vote pour l'extrême
02:41droite, justement, en France, n'est pas pris en compte. En fait, en France, il n'y a jamais véritablement d'alternance politique réelle
02:47sur la question migratoire.
02:49Même lorsque la droite était au pouvoir, elle continuait de donner des concessions à la gauche. C'était, au fond, une droite honteuse qui
02:55acceptait de mener un programme
02:57restrictif sur l'arrivée des migrants à condition de leur donner de plus en plus de droits par ailleurs ou de garanties juridiques, par exemple. C'est ce
03:02qui s'est passé depuis 40 ans. Et nous sommes aussi un des rares pays, donc, qui a, finalement, cantonné le vote pour le rassemblement national
03:08de telle sorte que jamais l'expression de ces suffrages, si nombreux soient-ils, ne puissent avoir des conséquences politiques.
03:13On va voir si Michel Barnier et son futur gouvernement réussissent à infléchir cette tendance.

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