Le ministre démissionnaire de l'Agriculture Marc Fesneau va annoncer dans la journée que la couverture vaccinale contre fièvre catarrhale sera étendue. Pour en parler, Fabrice Couturier, Président de la FRSEA Grand Est et Président de la FDSEA Moselle.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 30 août 2024.
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00:00RTL midi, pour tout comprendre de l'actualité.
00:04Je vous rappelle, on est ici en direct de la foire de Châlons en Champagne,
00:08c'est le deuxième plus grand rendez-vous agricole en France,
00:11après évidemment le salon de l'agriculture.
00:13De nombreux agriculteurs ici, évidemment, une profession inquiète et impatiente.
00:19Oui, sept mois après une grande mobilisation, rappelez-vous,
00:22ces files de tracteurs sur les routes et autoroutes du pays,
00:25et alors que la fièvre catarale, qu'on appelle aussi la maladie de la langue bleue,
00:29décime des élevages aux vins et bovins du nord-est du pays.
00:33Bonjour Samuel Goldschmidt.
00:34Bonjour.
00:35Alors RTL, vous le révélez ce matin, le ministre démissionnaire de l'agriculture,
00:38Marc Fesneau, va annoncer dans la journée que la couverture vaccinale
00:42contre cette fièvre catarale sera étendue.
00:45Mais pour les éleveurs que vous avez rencontrés dans les Ardennes,
00:48c'est déjà trop tard.
00:49Oui, parce que la dernière épidémie, on dit épisodie, pour les animaux,
00:52datait de 2007.
00:53Cette fois, le premier cas positif a été détecté aux Pays-Bas
00:56en septembre 2023, il y a 11 mois.
00:58C'est un moucheron qui propage ce virus qui s'est répandu en Belgique
01:01et désormais dans le nord de la France.
01:03Victor-Henri a vite appris à reconnaître ces moutons malades.
01:06On les voit abattus.
01:07Ils ont la tête basse, les oreilles qui tombent, etc.
01:10Et puis au bout d'un moment, ils ne se lèvent plus.
01:13Donc on leur admise de l'anti-inflammatoire.
01:15C'est le seul remède qu'on peut avoir actuellement.
01:17Et en gros, le lendemain, c'est soit ils repartent,
01:19on voit qu'ils remontent la pente, soit ils meurent.
01:21Nous, on doit approcher la trentaine d'auvins morts sur 500 brebis à peu près.
01:26Les éleveurs des Ardennes sont très en colère
01:28parce qu'un vaccin a été mis au point rapidement.
01:30Mais les pouvoirs publics n'ont pas réagi assez vite pour Bruno Mizer,
01:33vice-président de la Fédération des éleveurs de moutons des Ardennes.
01:36Il suffisait de vacciner au mois de juin.
01:37Je ne peux pas comprendre qu'un Etat puisse être aussi incompétent.
01:40Je ne peux pas comprendre.
01:41On nous a donné le vaccin que la maladie était là.
01:43Alors qu'il était disponible.
01:44Il était disponible depuis le mois de mai.
01:46Mais je pense qu'au mois d'août et au mois de juillet en France,
01:48on est en vacances, que la personne qui devait être délibérée n'était pas là.
01:51Je ne sais même plus quoi penser.
01:54Tout ce que je sais, c'est que nous aujourd'hui, les éleveurs ardennais,
01:56tous les Lennes, le Nord, tous ceux qui étaient en frontière,
01:59on est tous morts.
02:00Il ne restera pas un.
02:02Hier, le camion d'écarissage a cherché 19 brebis mortes dans sa ferme
02:05et l'épizocyte continue d'avancer vers le sud.
02:07Explication signée.
02:08Samuel Goldschmidt qui est avec nous ici à Châlons-en-Champagne.
02:12Bonjour Fabrice Couturier.
02:13Bonjour.
02:14Vous êtes président de la FRSEA, donc du Grand Est,
02:17et de la FDSEA de Moselle.
02:19Ce sentiment de désarroi, d'impatience, voire de colère de ces éleveurs ardennais,
02:24vous le partagez ?
02:25Oui, bien sûr.
02:26On est très inquiet face au contexte sanitaire,
02:29à l'évolution possible et attendue de ces maladies.
02:33On a des pertes directes, vous l'avez évoqué,
02:36qui concernent surtout les ovins, donc les moutons,
02:40mais tous les élevages sont concernés.
02:43Et on a, dans le pire des cas, des mortalités importantes
02:46ou sinon des pertes de performance également très préjudiciables.
02:50Et ça veut dire que c'est déjà trop tard ?
02:52Alors, c'est trop tard pour les gens chez qui la maladie est déclarée, bien sûr.
02:55Par contre, le vaccin, s'il est disponible, il doit être refait.
02:59L'éleveur peut le pratiquer lui-même dans les plus brefs délais.
03:04C'est un petit peu comme le Covid.
03:05En fait, les services sanitaires vétérinaires nous expliquent qu'une bête vaccinée va tomber malade.
03:10Mais en fait, ça sera beaucoup moins grave et préjudiciable.
03:13Est-ce qu'il n'y a pas eu un manque d'anticipation sur ce dossier-là ?
03:16Parce qu'on précise que ce virus est apparu la première fois en Europe aux Pays-Bas.
03:21Mais c'était en septembre 2023, ça fait presque un an.
03:24On l'a vu venir ?
03:25Oui, on pense qu'il y a un certain manque d'anticipation.
03:28Il y a des choses, on sait très bien qu'elles vont se produire.
03:32Là, vous l'avez expliqué tout à l'heure, le virus est propagé par un moucheron.
03:35Ça n'arrête pas à la frontière ?
03:37Mais bien sûr que non, on n'a pas de barrière.
03:39Donc, il y a des mesures de prophylaxie qu'on peut mettre en place.
03:42Et puis ensuite, il nous faut évidemment un système vaccinal qui fonctionne, qui soit efficace.
03:46Mais c'est quoi ? C'est la situation politique qui est en cause ?
03:48On sait que Marc Fesneau, le ministre démissionnaire de l'Agriculture,
03:52va annoncer aujourd'hui une extension de la vaccination.
03:56Mais c'est quoi ? C'est l'absence de gouvernement qui a posé problème sur ce dossier ?
04:00Non, je ne vais pas dire que les services de l'État ne nous soutiennent pas.
04:04Bien sûr, on travaille avec eux sur de nombreux dossiers.
04:07On fait avancer les dossiers, on est efficace.
04:10Mais on a quand même une inertie du système qui nous est préjudiciable,
04:14sur ce dossier comme sur d'autres.
04:16Donc, évidemment, il y a des dossiers sur lesquels il faut aller très vite.
04:19Très très vite.
04:20Sur les autres dossiers, justement, on le rappelait,
04:23il y a sept mois, votre profession se mobilisait en masse
04:26pour dénoncer à la fois un trop-plein de normes, des revenus insuffisants.
04:30Tous les Français ont encore en tête ces images de tracteurs,
04:33notamment sur les autoroutes.
04:34Est-ce que les choses ont suffisamment avancé depuis en sept mois ?
04:38Non, bien évidemment non.
04:39On a obtenu un certain nombre de mesures.
04:42Mais enfin, ça reste très peu par rapport à ce dont on a besoin.
04:46Et aujourd'hui, dans le contexte politique dans lequel nous sommes,
04:49on a besoin déjà de visibilité et de retrouver la confiance.
04:53C'est ça le moteur de tout.
04:54On a besoin de confiance.
04:55Donc, on a besoin d'interlocuteurs, on a besoin de lignes directrices,
04:58on a besoin d'être entendus.
04:59On a besoin de soutien, en plus dans une année culturelle qui, honnêtement, est calamiteuse.
05:04Ça veut dire que si rien ne bouge, que si vous n'avez pas rapidement ces interlocuteurs,
05:09vous êtes prêts, de nouveau, à vous faire entendre, à sortir les tracteurs ?
05:13Bien sûr, on se fera entendre.
05:15Mais ce qui me fait le plus peur et le plus de peine,
05:17c'est qu'on risque de perdre de nombreuses exploitations
05:20qui n'auront pas les moyens financiers d'attendre que les problèmes se règlent.
05:24Ce n'est pas possible.
05:25C'est une course contre la montre.
05:26Merci.
05:27Merci de l'avoir dit ici, sur le studio d'RTL,
05:30installé à la foire de Chalon-en-Champagne.
05:33On est très heureux d'être ici, à l'occasion de ce grand rendez-vous,
05:36et notamment des agriculteurs.
05:38Merci beaucoup d'être venus.
05:40Dans un instant, ce sera RTL midi, votre vie, Céline.
05:43Et on va parler agriculture.
05:45Toujours, mais une agriculture qui pétille, puisqu'il sera question de champagne.
05:49A tout de suite.
05:50Bonjour.
05:51Henri, éleveur de Brebis en Charente.
05:53Les seules choses qui ont changé pour moi depuis que le Président a parlé,
05:56c'est l'augmentation d'à peu près tout, donc le carburant, l'aliment.
06:01Au niveau de l'administratif, c'est pareil.
06:04Il n'y a aucune information, aucune aide.
06:08On est un peu laissé à l'abandon.
06:10Donc, ça devient vraiment compliqué.
06:12Il est vraiment temps que ça change.