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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:0019h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir, tout de suite, la Minute 9 Faux avec Félicité Kindocki, bonsoir ma belle.
00:00:08Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:00:10Trois jours après l'incendie criminel à la Synagogue de la Grande Motte, un rassemblement citoyen contre l'antisémitisme est organisé ce mardi.
00:00:18Place de la Comédie à Montpellier.
00:00:20La mobilisation pacifique se tient depuis 18h, de nombreuses personnes se sont déplacées en soutien à la communauté juive.
00:00:28Un otage israélien a été libéré par l'armée israélienne. Il s'agit d'un homme âgé de 52 ans, originaire de Ra'at, une ville bézouine du désert du Négev en Israël.
00:00:37Sa libération s'est déroulée lors d'une opération complexe après de nombreuses frappes meurtrières dans le sud de la bande de Gaza.
00:00:44Et puis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé le test réussi du premier missile balistique de fabrication ukrainienne tout en refusant de donner plus de détails sur cette nouvelle arme.
00:00:55Ces missiles sont connus pour leur trajectoire influencée uniquement par les seules forces de gravitation.
00:01:01Merci infiniment. Et au sommaire ce soir, vous avez voulu le sursaut ou le chaos, vous aurez le sursaut et le chaos.
00:01:11Le sursaut avec 11 millions de voix pour le RN, premier parti des législatives.
00:01:16Le chaos, car LFI appelle à manifester le 7 septembre, criant au non-respect des urnes.
00:01:21LFI s'époumonant sur leur propre victoire électorale avec 7 millions de voix pour le NFP, on s'arrache la victoire.
00:01:30Et pendant ce temps, la démocratie attend. Et peu de politique pour discuter avec Emmanuel Macron.
00:01:36Fait-il un déni de démocratie ? Protège-t-il d'une instabilité institutionnelle ? Décide-t-il à la place du Parlement ?
00:01:44Joue-t-il la partition de l'extrême gauche, celle du chaos ? L'édito de Mathieu Boccotti.
00:01:50D'un côté, Eric Comines, ce gendarme tué lors d'un refus d'obtempérer à Mougins hier soir.
00:01:5954 ans, père de deux enfants, 12 et 16 ans, engagé depuis plus de 30 ans comme sous-officier au sein d'un peloton motorisé.
00:02:08De l'autre, Luis Antonio Mendes Vaz, âgé de 39 ans, positif à l'alcool, casier judiciaire, dit condamnation pour atteinte aux personnes et infractions à la circulation routière.
00:02:19Un Capverdien en situation régulière. L'un agissait pour nous protéger, car l'autre nous mettait en danger.
00:02:27Mais qui manifestera pour ce gendarme assassiné ? Qui se lèvera pour faire respecter l'ordre en France ?
00:02:33Jusqu'à quand le silence anesthésiera la prise de conscience ? L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:40A Romaville, dans le 93, une famille malienne qui ne payait pas ses loyers dans le privé est émergée dans une classe maternelle pour qu'elle obtienne immédiatement un logement social.
00:02:54A Agin, une demandeuse d'asile ivoirienne, mère de trois enfants, visée par une OQTF, est bientôt à la rue à la fin du mois.
00:03:02Un collectif lance un appel à l'aide pour lui trouver un hébergement immédiatement.
00:03:08Alors que 2,6 millions de personnes en France attendent un logement social, jusqu'où héberger des OQTF, demandeurs d'asile ?
00:03:17Peut-on se poser la question, que faire entre humanité et application de l'OQTF ? Le regard de Marc Menand.
00:03:24La police tue ou c'est le délinquant qui tue la police ? Les forces de l'ordre.
00:03:30Il y a deux poids, deux mesures, il y a deux réactions lors d'un décès après un refus d'obtempérer, comme hier soir près de Mougins.
00:03:38La réaction est incomparable lorsque ce n'est pas le policier qui meurt, mais lorsque c'est celui qui conduit.
00:03:45Dans un cas, on dénonce la mort, on regrette la mort, on veut comprendre ce qui s'est passé, on exige des sanctions jusqu'au bout.
00:03:51Et puis dans l'autre, peut-être un hommage. Cette réaction à deux vitesses est le symbole de ces deux Frances qui s'affrontent.
00:03:59Cette France coupée en deux, le décryptage de Charlotte Dornorès.
00:04:03Et puis l'annonce s'affait, l'effet d'une bombe, un retardement attendu.
00:04:08Marc Zuckerberg, patron de Facebook, regrette les pressions du gouvernement américain lors de la pandémie du Covid.
00:04:17Facebook a bien pratiqué la censure pour plaire au gouvernement, au-delà de la véracité des faits et des propos tenus.
00:04:25Ceux qui dénoncent la censure, accusés alors de complotistes, avaient raison.
00:04:31Marc Zuckerberg fait également des révélations sur l'élection américaine de Joe Biden,
00:04:36laissant clairement comprendre que le FBI aurait détourné le résultat électoral,
00:04:41les dessous de la nouvelle démocratie, la démocratie qui manipule la vérité, avec l'édito de Mathieu Bocoté.
00:04:50Une heure avec nos mousquetaires, c'est maintenant.
00:05:01Ravie de vous retrouver ce soir.
00:05:08Peu de politiques veulent discuter avec Emmanuel Macron.
00:05:12Des représentants du groupe centriste Lyot ont été reçus à l'Elysée pour un nouveau cycle de consultations au lendemain du non au NFP.
00:05:22LFI menace par la rue le 7 septembre.
00:05:26Mathieu Bocoté, qui piège qui en ce moment même ?
00:05:30Je crois que tout le monde a cherché à piéger tout le monde.
00:05:32Au final, ce sont les Français qui sont plutôt piégés dans un jeu institutionnel qui se définit contre eux.
00:05:38Quelle séquence se termine en ce moment et quelle séquence s'ouvre au même moment ?
00:05:43La séquence qui se termine, on l'a vu hier soir en direct à cette émission,
00:05:48c'est Emmanuel Macron qui ferme la porte pour la présente séquence au NFP en disant « vous ne gouvernerez pas ».
00:05:56Vous avez cherché à imposer à tout prix l'idée que vous avez droit au premier ministre.
00:06:01Vous avez cru que vos réflexions ensemble, votre séminaire étrange qui permet d'accoucher d'une candidate première ministre, Mme Castet, vous donnait le droit d'occuper Matignon.
00:06:13Ce ne sera pas le cas, d'autant que selon la lecture que je fais, dit Emmanuel Macron, des institutions, vous ne seriez pas capables de tenir un instant.
00:06:21Stabilité institutionnelle, dit-il, vous ne pourrez pas exercer le pouvoir.
00:06:25Vous avez raison de mentionner que la gauche, ça correspond à son plan aussi,
00:06:30parce que la gauche, globalement, savait, sauf dans la première semaine, la semaine de frénésie, de sidération tout à la fois, qu'elle ne serait pas nommée.
00:06:38Donc là, la séquence qui commence, c'est celle de la contestation par la rue de la nomination du premier ministre.
00:06:44La gauche renoue avec la politique qu'elle préfère, c'est la politique de la rue.
00:06:48Quelques exemples, Fabien Roussel qui dit, je crois que c'était hier ou ce matin,
00:06:53« Ce que l'on n'a pas obtenu par les urnes, nous allons l'obtenir peut-être par le rapport de force. »
00:06:58Il faut comprendre que par les urnes, il n'avait pas le début d'un quart de huitième de majorité.
00:07:02« Ce qu'on n'a pas obtenu par les urnes... »
00:07:04C'est important de le rappeler quand même, parce que, du coup, le récit médiatique a tellement effacé la réalité.
00:07:10Il est autoréférentiel, le récit médiatique. Sa fonction, c'est d'effacer la réalité.
00:07:13On est dans une époque, gardons-la à l'esprit, où le récit médiatique ne décrit plus la réalité, mais l'occulte et la bête côté.
00:07:20Gardons ça à l'esprit. Et M. Roussel nous dit, finalement, « On n'a pas réussi à avoir une majorité des Français.
00:07:26On n'a pas été capable de faire une forme de semi-putsch parlementaire.
00:07:29Dès lors, le rapport de force. Et le rapport de force, qu'est-ce que c'est ? C'est la capacité à paralyser la société. »
00:07:34Gardons à l'esprit aussi ce que disait M. Mélenchon, lorsqu'il disait la possibilité de la destitution.
00:07:39Il jouait avec cette idée d'une destitution à l'américaine. Il ne faut juste pas oublier cette chose-là.
00:07:45Et n'oublions pas non plus qu'à la gauche, elle a les moyens de paralyser, si elle le souhaite, la société.
00:07:49Elle a les moyens, et c'est dans sa culture politique que de paralyser une société, si elle n'obtient pas ce qu'elle souhaite.
00:07:55Gardons cela à l'esprit.
00:07:57Je note que ce matin, c'était Mme Castaître qui était en plein désarroi.
00:08:01Elle disait, c'est un déni de démocratie, et ainsi de suite.
00:08:03Il y a quelque chose d'un peu triste, pour ne pas dire d'un peu pathétique, à voir cette dame sortie de nulle part
00:08:08et condamnée à revenir, quoi qu'elle en pense, à l'anonymat.
00:08:11Elle s'est prise, pour un instant, pour la figure de l'histoire en marche.
00:08:15Or, et comme d'habitude, on a cherché à nous faire croire que c'est une grande technocrate, une haut fonctionnaire de premier rang,
00:08:21une figure d'une intelligence remarquable, qui peut porter le programme du NFP.
00:08:25Je n'ai pas l'habitude de citer le New York Times, mais je vais le faire pour une fois,
00:08:29qui l'a qualifié, très justement, de bureaucrate relativement obscur.
00:08:33Ça me semble tout à fait exact.
00:08:35Cette dame n'existait pas.
00:08:37Elle a existé le temps d'une parenthèse, et elle n'existera plus demain,
00:08:40sinon à la manière d'un souvenir, d'une promesse que la gauche a faite à elle-même et qu'elle n'a pas tenue,
00:08:45celle de la prise du pouvoir par le putsch parlementaire.
00:08:47Je note, soit dit en passant, vous avez peut-être entendu hier ou avant-hier,
00:08:51on entendait Mme Cassette livrer sa réflexion sur le vote du RN, ce qui pousse des Français à voter RN,
00:08:57ou encore, plus largement, sur les médias, son appel à réguler les médias,
00:09:01qui, selon elle, pousserait les gens à penser de mauvaise manière.
00:09:04On est devant une figure assez autoritaire.
00:09:06Déjà qu'elle était en position, et elle l'a fait, de relativement ruiner les Parisiens dans son rôle à la mairie de Paris,
00:09:13en plus, on comprend qu'elle a un réflexe autoritaire.
00:09:15Elle veut faire taire les médias ou les Français qui ont le culot de ne pas penser exactement comme elle.
00:09:20Elle représente bien, je crois, l'affaiblissement de la classe politique,
00:09:24qui est désormais à la fois incompétente, inculte et autoritaire.
00:09:27De ce point de vue, elle représente quelque chose, néanmoins.
00:09:29Mais je ne suis pas certain qu'elle aurait souhaité représenter cela.
00:09:32Donc, revenons-y, Emmanuel Macron ferme la porte, dit « Vous ne passerez pas », comme dirait l'autre.
00:09:38« Vous ne passerez pas, et je vais me construire une majorité alternative. »
00:09:41Emmanuel Macron, dès lors, a deux scénarios possibles.
00:09:45Soit il réussit à détacher, parce que l'idée, finalement, on comprend, c'est de ramener le pouvoir vers le Bloc central.
00:09:51Il y a deux manières de le faire.
00:09:52Soit il réussit à détacher une partie significative de la gauche classique, dite classique, donc globalement les socialistes,
00:09:58en leur disant « Nous vous annexons et vous basculez avec nous dans le Bloc central autour d'une figure qui vient peut-être un peu de vos rangs,
00:10:05M. Cazeneuve, qui est présenté comme l'homme providentiel du moment, mais en ce moment, les hommes providentiels, il y en a un par semaine.
00:10:10Mais, quoi qu'il en soit, c'est l'homme providentiel du moment.
00:10:12Ou, de l'autre côté, réussir une alliance à droite, mais ce ne sera pas une alliance de même nature.
00:10:18On sait ce que dit Laurent Wauquiez, pacte législatif, en fait.
00:10:22On est prêts à vous soutenir sur certaines orientations, mais pas de coopération, fondamentalement.
00:10:27À moins, bien sûr, qu'on pense à M. Bertrand.
00:10:29Certains l'ont imaginé pendant quelques jours, Premier ministre, lui-même s'est déjà imaginé président, ne l'oublions pas.
00:10:34Il est, pour l'instant, je crois, président de région, peut-être reste son destin.
00:10:38Mais, ce qui est intéressant dans cette séquence, c'est qu'encore une fois, le Bloc central cherche à trouver des rescapés d'un camp comme de l'autre,
00:10:44qui seraient prêts à se rallier à lui pour gouverner une France, mais sans ancrage populaire.
00:10:49Et, une proposition, je note, cela le dit dans le Figaro aujourd'hui, Thibault de Montbréal, qui dit non, la droite LR doit s'allier clairement avec la Macronie,
00:10:56avec un gouvernement dont il fixerait les priorités.
00:11:00Gardons-la à l'esprit.
00:11:01Pour le reste, qu'est-ce qu'on voit à travers tout ça?
00:11:04On ne cesse de nous dire depuis 2022 que c'est le retour du Parlement, c'est le retour de l'Assemblée nationale, c'est la fin de la présidentialisation, mais c'est faux.
00:11:10Ce qu'on voit, c'est que cette Assemblée qui se veut, qui était très représentative, qui l'est peut-être davantage aujourd'hui,
00:11:15est une Assemblée impuissante à cause de doubles interdits qui frappent LFI et l'ERN.
00:11:21Et, de ce point de vue, on se retrouve dans une représidentialisation de la vie politique française, avec Emmanuel Macron qui parvient à être absolument au cœur du jeu.
00:11:30Et, de ce point de vue, sa stratégie fonctionne plutôt bien.
00:11:33Emmanuel Macron parle de stabilité institutionnelle.
00:11:37Qu'est-ce qu'il faut comprendre par là?
00:11:38On s'est demandé quand même, parce que ce n'est pas exactement du vocabulaire constitutionnel, qu'est-ce qu'il entend par là?
00:11:43Et on comprend assez clairement, si on ne fait pas de plus dans la réflexion.
00:11:46Il nous dit qu'il y a très peu de partis qui sont compatibles aujourd'hui, dit-il, c'est ce qu'on doit comprendre, avec l'esprit de la République.
00:11:54Donc, le problème, c'est qu'il y a les Français qui votent.
00:11:57Les Français votent massivement pour l'ERN.
00:11:59Vous l'avez dit, Premier parti de France, pour LFI, ils existent quoi qu'on en pense, on peut être très critiques, mais ils existent, ils représentent quelque chose.
00:12:05Donc, les Français sont de plus en plus nombreux à se mettre hors-jeu sur le plan institutionnel en votant pour des partis interdits.
00:12:13Donc, on est dans cette séquence politique très particulière où la stabilité institutionnelle, c'est l'autre nom du congédiement systématique de tous ceux qui votent pour les partis interdits.
00:12:24Je note qu'ils sont de plus en plus nombreux à voter pour les partis interdits.
00:12:28Donc, qu'est-ce qu'on voit ? Ça fait deux ou trois ans que je vous casse les oreilles avec l'idée de crise de régime.
00:12:32Je pense qu'elle ne cesse de se déployer devant nous.
00:12:34Et on le voit avec le type de candidats évoqués depuis quelques semaines pour voir qui pourrait être premier ministre.
00:12:39Je l'ai dit, Xavier Bertrand, M. Cazeneuve, on a aujourd'hui, j'ai entendu Mme Borne, apparemment, certains ont rêvé d'elle un instant.
00:12:46Ce qui est intéressant là-dedans, c'est que ce ne sont que des figures désavouées par la population, des figures qui ne sont pas populaires,
00:12:54qui sont sélectionnées en disant « lui pourrait gouverner, elle pourrait gouverner, et pourquoi pas celui-là, et pourquoi pas un autre. »
00:13:00Donc, moins vous êtes considéré par la population, moins vous avez un ancrage populaire, plus vous avez une chance de devenir premier ministre en ce moment.
00:13:07C'est comme un effet système, c'est-à-dire, plus vous êtes dans le système, moins vous êtes dans la population, plus vous êtes dans la population, moins vous êtes dans le système.
00:13:15Et le système choisit les siens pour gouverner.
00:13:18Mais ce qu'on comprend, c'est que les institutions, la République, le pouvoir, la démocratie, ça touche une partie de plus en plus réduite de la population.
00:13:25C'est un corps politique rétréci, détaché du peuple qu'il prétend représenter.
00:13:30Alors là, il y a la solution quelquefois de dernière seconde, la carte qu'on va jouer au dernier moment, c'est la carte, la figure importante de la société civile.
00:13:38Mais il faut bien comprendre ce que veut dire cette phrase.
00:13:40On a une classe politique à ce point déconsidérée, à ce point impuissante, à ce point incapable, qu'on doit se tourner vers des gens qui n'ont pas de vocation politique pour leur venir gouverner.
00:13:51Personne dans la classe politique n'en est capable. Et ceux qui sont plébiscités par le peuple, on n'en veut pas parce qu'ils sont frappés et interdits.
00:13:59On peut penser ici à Jordan Bardella, on peut penser à Marine Le Pen, mais on pourrait penser aussi à gauche, encore une fois, à des figures.
00:14:04Jean-Luc Mélenchon, il y a très peu de partisans de droit chez lui, mais on peut reconnaître qu'il y a un véritable ancrage populaire dans une certaine partie du pays, frappé, interdit, lui aussi.
00:14:14Ce qu'on note finalement, je pense que c'est important de le dire, c'est que ce qu'on appelle l'État de droit aujourd'hui,
00:14:19ce qu'on appelle l'État de droit sert dans les faits de prétexte, les valeurs de la République, la promotion des valeurs démocratiques, la promotion des valeurs européennes,
00:14:28l'État de droit ne sert finalement qu'à frapper, d'interdit, une partie de plus en plus grande du pays.
00:14:35Il sert dans les faits à retirer des libertés aux Français. On le voit sur tout ce qui touche à la liberté d'opinion aujourd'hui.
00:14:41Il sert dans les faits, cet État de droit arbitraire, à quelquefois se permettre de fermer une chaîne télé.
00:14:46Imaginons, on n'est pas au Dagestan ici, mais la chaîne télé privée la plus populaire, on peut décider de la fermer parce qu'on considère qu'il s'agit d'une chaîne d'opposition.
00:14:53Dagestan, non. Turkménistan, non. France, oui.
00:14:57Une sur 300.
00:14:58C'est quand même assez original.
00:14:59Alors, ayons cela à l'esprit, le peuple français, dans la séquence politique qui est la nôtre, ça va changer inévitablement, n'est plus le bienvenu dans ses propres institutions.
00:15:08Donc, ce qui fait que tous regardent la vie politique et parlementaire à la manière d'un étrange spectacle.
00:15:13C'est-à-dire, on voit une classe politique s'agiter, on les voit se distribuer des postes imaginaires, on les voit se nommer les uns, les autres,
00:15:19et au final, on a l'impression d'une classe politique spectrale, calcifiée, enfermée en elle-même et détachée de ce qui traverse réellement le pays.
00:15:27Intéressant de s'arrêter sur le RN dans cette séquence.
00:15:30Est-ce que le parti de Jordan Bardella est désormais hors-jeu ?
00:15:34Ils ont 11 millions de voix, ils arrivent en tête en voix, partent en siège, on dit qu'ils ont gagné, ils ont perdu.
00:15:39Si la démocratie consistait à tenir compte des préférences populaires, le RN serait un acteur majeur de la vie politique.
00:15:46Mais nous savons très bien que la démocratie, ce n'est plus ça du tout.
00:15:48La démocratie consiste à se méfier du peuple lorsqu'il ne vote pas comme ses élites.
00:15:52Lorsque le peuple vote mal, on appelle ça populisme.
00:15:54Et lorsqu'il vote bien, on appelle ça valeur de la République.
00:15:57Quoi qu'il en soit, ce qui est fascinant dans la présente séquence, c'est le fait qu'une partie croissante du peuple français est traitée comme un corps étranger.
00:16:03Un corps étranger en son propre pays.
00:16:06Un corps étranger qui a le principal obstacle à traverser, le principal obstacle à démonter, le principal obstacle à liquider pour que la France puisse sur-européaniser, se multiculturaliser, se mondialiser en paix.
00:16:17Donc le RN ici n'est pas considéré comme le représentant d'une partie légitime de la population avec laquelle on peut être totalement désaccord.
00:16:24C'est présenté à la manière d'une forme de tumeur.
00:16:27C'est l'expression d'un cancer.
00:16:29C'est l'expression d'une maladie profonde du corps social et dès lors, avec cette maladie, il ne faut pas discuter, il faut l'amputer.
00:16:36Je note une chose, le pouvoir est assez impuissant pour répondre aux enjeux fondamentaux, immigration, identité, insécurité, j'y reviendrai dans un instant.
00:16:45Mais il se veut tout puissant pour mater les dissidents, pour mater ceux qui pensent mal, pour mater ceux qui votent mal, pour neutraliser la portée politique de leur choix électoral.
00:16:55Je note sur un certain point qu'il suffit de toucher au RN de près ou de loin pour attraper soi-même la maladie.
00:17:01C'est le cas de M. Sciotti.
00:17:03Alors ça nous ramène à la question abordée à plusieurs reprises, la question de la « diabolisation ».
00:17:08Le RN dit « nous ne censurons qu'un seul gouvernement à tout prix », c'est un gouvernement qui s'inspirait de la plateforme NFP.
00:17:16Donc le RN cherche encore à dire « regardez, le diable est de l'autre côté ».
00:17:19Donc il cherche lui-même, il poursuit sa stratégie de dédiabolisation en disant « regardez, la diabolisation c'est de l'autre côté ».
00:17:25Mais lui-même se montre très discret.
00:17:27Regardez le bilan politique du RN depuis quelques mois, il s'est montré discret devant les grands enjeux politiques, que ce soit en France ou en Europe.
00:17:33Une étrange discrétion alors qu'il représente tant de gens.
00:17:36Pour le RN, ce sera mon point de conclusion, à cette dissociation effrayante entre une vie politique, je l'ai dit, spectrale, auto-référentielle,
00:17:44entre des gens qui se partagent les limousines, des gens qui se partagent les palais de la République,
00:17:48des gens qui se partagent entre eux les avantages du pouvoir, les privilèges, mais non plus les devoirs et qui ne gouvernent plus vraiment un pays.
00:17:54Et de l'autre côté, un pays qui après la trêve des vapeurs olympiques,
00:17:58on a l'impression qu'il suffisait de gagner quelques médailles d'or pour d'un coup abolir tous les problèmes.
00:18:03Mais le réel est de retour, le réel c'est l'insécurité, le réel c'est l'islamisation, le réel c'est l'antisémitisme, le réel c'est l'immigration massive,
00:18:11le réel c'est la crise de la dette qui s'en vient, le réel est de retour, mais les institutions ne s'y intéressent pas
00:18:16parce qu'on est occupé à distribuer des postes pour l'instant à des premiers ministres imaginaires.
00:18:20Charlotte Dornelas, dans quelle parenthèse vit-on en ce moment ? Une sorte de parenthèse de fake news ?
00:18:25C'est très étonnant, en effet, je reviens sur le point qui moi me frappe le plus depuis qu'Emmanuel Macron a appelé aux urnes à nouveau,
00:18:34c'est-à-dire qu'il a eu un résultat le 9 juin dans une élection prévue, les européennes,
00:18:38il a eu un résultat après nous avoir expliqué pendant toute la semaine qui précédait qu'évidemment le scrutin n'était pas national,
00:18:44il en a fait un enjeu national en rappelant aux urnes, on a assez commenté le fait que les Français,
00:18:48même de manière assez étonnante par rapport aux dernières années politiques,
00:18:51sont retournés assez massivement aux urnes par rapport aux élections précédentes,
00:18:55et qu'il tire la conclusion à partir du résultat des urnes que plus de la moitié, puisqu'on cherche absolument une majorité,
00:19:04lui il en dessine une, plus de la moitié des Français n'ont plus voix au chapitre,
00:19:08même sur un programme simplement de gouvernement.
00:19:12Il pourrait très bien aujourd'hui dire écoutez, il y a des sujets qui se détachent de manière absolument évidente sur lesquels on peut trouver une majorité.
00:19:18Non, il laisse les gens se battre sur un nom plutôt qu'un autre,
00:19:22et on a une infinité de noms que personne n'a jamais entendus,
00:19:25et on se bat pour savoir qui est le moins connu d'entre tous,
00:19:28et à la limite qui ne soit pas connu, moi ça m'est parfaitement égal,
00:19:30mais on n'a pas entendu parler de fonds politiques et pourtant certaines questions se sont détachées des urnes,
00:19:35c'est pas absolument illisible le résultat des urnes.
00:19:38Et Marc Menand on a l'impression que là les Français sont muselés,
00:19:40comme je disais à Mathieu Bocoté, qui piège qui ? Ce sont les Français qui sont piégés.
00:19:44Ils sont, je dirais, endormis, éparqués par la servitude médiatique.
00:19:50J'ai la chance ou le désespoir de compter 51 années de métier.
00:19:5551 ans que je suis dans les médias, j'ai commencé à RTL, j'étais sur toutes les grandes chaînes de radio et de télévision.
00:20:01Je dis pas ça, non mais c'est pas ça.
00:20:03Je constatais quoi ? En allant d'une maison à l'autre, qu'il y avait le désir d'informer.
00:20:10Et à partir de là, on avait des éditorialistes qui éventuellement prenaient des positions,
00:20:16mais quand ils les affichaient, on disait pas attention, c'est un complotiste.
00:20:20Aujourd'hui, il y a une parole institutionnalisée, il y a une doxa, une arrogance,
00:20:25il n'est pas question, quel que soit le domaine, il n'est pas question d'avoir une déviance.
00:20:31Si vous ne pensez pas, si vous êtes en dehors de la doxa, vous êtes un déviant,
00:20:35vous êtes un obscurantiste, vous êtes un complotiste.
00:20:38Et ça, c'est dramatique, dans l'esprit même de l'espoir d'une république qui incarne la démocratie.
00:20:45– Gabrielle Cusel, votre regard sur ce qui se passe maintenant.
00:20:47– Il me semble que c'est le chant du cygne du barrage républicain
00:20:49qui vient de faire la démonstration qu'il est le blocage républicain.
00:20:51Les Français s'y laisseront-ils prendre une autre fois,
00:20:54sachant les conséquences de ces élections au dé pipé finalement,
00:21:01même si c'était légal, mais les dés sont apparus pipés pour beaucoup de Français.
00:21:07C'est la question qu'on peut se poser parce que finalement,
00:21:10l'origine, l'alpha de tout cela, c'est ce barrage républicain.
00:21:13– Dernier mot.
00:21:13– Je ne suis pas certain, cela dit, Gabrielle me pardonnera de ce petit désaccord,
00:21:17que ce soit le chant du cygne du barrage républicain, il est plus efficace que jamais.
00:21:20Il est plus efficace que jamais, c'est-à-dire,
00:21:22c'est le pilier sur lequel repose l'ensemble de la vie politique.
00:21:25Le rejet du RN présenté à la manière d'un diable qu'il faut à tout prix exclure de la vie politique,
00:21:31c'est ce qui tient encore tous les autres acteurs.
00:21:34De ce point de vue, ça fait 15 ans que j'entends l'idée
00:21:37que la diabolisation se retournerait contre…
00:21:40J'ai l'impression qu'aujourd'hui, le barrage républicain est très efficace.
00:21:43D'ailleurs, on voit que près de 40 % des Français ou 35 %
00:21:46ne sont pas invités à l'idée même de participer au pouvoir.
00:21:49– C'est peut-être une bombe à retardement.
00:21:50– Ça c'est possible.
00:21:52– Éric Comine, gendarme, est mort percuté par un automobiliste
00:21:59qui a refusé d'obtempérer lors d'un contrôle de police près de Mougins.
00:22:04Éric Comine avait 54 ans, Gabriel Clusel était engagé depuis plus de 30 ans dans la gendarmerie,
00:22:10marié, père de deux enfants, 12-16 ans.
00:22:13Gérald Darmanin a annoncé ce matin que l'individu Louis-Antonio Mondesvas,
00:22:19un Cap-Verdien en situation régulière, avait 10 condamnations.
00:22:22Question Gabriel, pourquoi est-il important ce soir
00:22:27que les Français se souviennent de ce nom, Éric Comine ?
00:22:31– Éric Comine, répondant à son nom, ça me semble extrêmement important
00:22:35parce que tous les Français connaissent le nom de Nahel,
00:22:37que tous les Français connaissent le nom d'Adama Traoré,
00:22:40mais ils doivent fouiller leur mémoire pour retrouver celui de Mélanie Lémet,
00:22:45gendarme, originaire de Lorne, tuée en 2020 à l'âge de 25 ans
00:22:51pour un refus d'obtempérer près d'Agin.
00:22:55Elle est originaire de Lorne, ce n'est pas dans Lorne,
00:22:56je ne sais pas ce que j'ai dit, mais c'était à Agin et elle est originaire de Lorne.
00:23:00Et quant au nom des victimes civiles, les victimes civiles qui ont le malheur
00:23:04de croiser la route d'un de ces chauffards, d'un de ces bolides
00:23:09qui n'a pas été arrêté malheureusement par la police,
00:23:12eh bien on ne donne même pas leur nom.
00:23:14J'ai regardé, alors j'ai retrouvé un passant dans le 19ème, en septembre 2023,
00:23:21c'était il y a un an, on dit qu'il avait 30 ans mais on ne donne pas son nom.
00:23:24Deux cousins qui se promenaient en 2019, et ce sont des exemples.
00:23:28À Lorient, il y en a deux enfants de 10 à 7 ans, il y en a un qui est mort
00:23:33et l'autre qui a été grèvement blessé.
00:23:34On ne connaît pas leur nom.
00:23:37Et malheureusement, ce qui est écrit, alors j'étais tout à l'heure,
00:23:41peut-être que Mathieu trouvait que je pêchais par optimisme,
00:23:45moi là je pêche peut-être par pessimisme et je crois malheureusement
00:23:49que la suite est écrite.
00:23:52Ce qui va se passer dans les jours prochains, c'est la trajectoire de l'oubli.
00:23:55Il va y avoir un enterrement, au sens propre malheureusement,
00:23:57mais aussi au sens figuré.
00:24:00Alors on aura un hommage national, comme pour Mélanie Lémet,
00:24:02c'est normal, c'est bien.
00:24:05La famille sera peut-être reçue, comme pour Mélanie Lémet.
00:24:08Emmanuel Macron fera un beau discours, il excelle dans ce domaine,
00:24:11c'est vraiment le beau suet des présidents de la République,
00:24:14les éloges funèbres, c'est magnifique.
00:24:16Il dira sûrement que son sacrifice nous honore et nous oblige,
00:24:19ce qui sera vrai.
00:24:22Il sera flanqué de son ministre démissionnaire de l'Intérieur,
00:24:27Gérald Darmanin, autrement appelé sur les réseaux sociaux
00:24:30« Monsieur, je condamne avec la plus grande fermeté », tout attaché.
00:24:33Et peut-être aussi de son autre ministre, tout aussi démissionnaire,
00:24:37Éric Dupond-Moretti, alias « Monsieur Sentiment d'insécurité ».
00:24:43Et puis il y aura peut-être aussi les députés,
00:24:45les députés de la France insoumise,
00:24:47sont la même qui ont invité Assa Traoré,
00:24:51et qui l'ont fait chaleureusement ovationner,
00:24:53au cri de « justice pour Adama »,
00:24:55la laissant développer pendant plus d'un quart d'heure
00:24:58son discours contre le racisme systémique de nos institutions.
00:25:02Et alors même qu'il y a quelques mois,
00:25:04la Cour d'appel confirmait le non-lieu pour les gendarmes
00:25:08ayant interpellé Adama Traoré.
00:25:11Alors la famille Traoré s'est pourvue en cassation,
00:25:13a engagé une procédure auprès de la Cour européenne.
00:25:17Mais elle était là, aux côtés de Mathilde Panot,
00:25:20qui elle veut faire adopter des lois
00:25:22qui porteront le nom d'Adama Traoré.
00:25:24On le dit régulièrement, et le téléspectateur le dit,
00:25:27marre des nounours, marre des hommages,
00:25:30même si effectivement il faut passer par là.
00:25:32On va essayer d'aller plus loin ce soir avec vous,
00:25:34avec Charlotte dans un instant.
00:25:35On marque une pause et on revient tout de suite.
00:25:42Rien ne va plus, on va parler effectivement de ce gendarme
00:25:45qui a été tué avec vous, Charlotte, dans un instant,
00:25:48et de parler un peu de cette France silencieuse,
00:25:51d'une partie de ceux qui se taisent par rapport à cela.
00:25:54La police tue, on l'entend tout le temps,
00:25:55on en parle avec vous dans un instant.
00:25:57Avec vous, mon Marc, on va parler de cette sensibilité
00:26:00qu'on a parfois, à travers le récit médiatique,
00:26:04pour pouvoir orienter des obtentions de logements sociaux.
00:26:09Et est-ce qu'on doit aller au-delà de l'OQTF
00:26:13pour donner un logement social ou pas ?
00:26:15Avec vous, une bombe incroyable,
00:26:17Marc Zuckerberg fait son mea culpa,
00:26:20il a été forcé de supprimer des informations,
00:26:24de modérer des informations sur le Covid
00:26:27et les élections américaines.
00:26:28C'est du lourd, on en parle avec vous dans un instant.
00:26:32Gabriel Cluzel, on disait que tout ça est normal,
00:26:36même nécessaire, on disait, les hommages
00:26:38qui seront évidemment rendus à Eric Comine,
00:26:42ce gendarme tué hier soir.
00:26:44Il est bon et bien que les élus de la nation
00:26:48rendent hommage quand même à ce gendarme,
00:26:50et au-delà de ça.
00:26:52Oui, vous avez raison, mais pour que ce soit vraiment bon,
00:26:55beau et bien, il faudrait que ces élus changent de logiciel,
00:26:58qu'ils reconnaissent cette trompée,
00:27:00qu'ils fassent amende honorable parce que,
00:27:02soyons honnêtes, que serait-il passé si des collègues
00:27:06d'Eric Comine, si d'autres gendarmes,
00:27:08voyant le danger, avaient tiré sur le chauffard
00:27:11avant qu'il ne tue Eric Comine ?
00:27:12Combien d'émeutes, d'indignations surjouées,
00:27:15de manifs anti-flics, de témoignages jurant
00:27:18que Feu le chauffeur était doux comme un agneau ?
00:27:22Combien de déclarations politiques embarrassées
00:27:26soutenant les gendarmes comme la corde soutient le pendu ?
00:27:29Et qui peut être sûr que le batage opéré
00:27:33dans l'affaire Nael ne fait pas hésiter
00:27:36une demi-seconde de trop les forces de l'ordre
00:27:38quand il s'agit d'agir ?
00:27:40Vous savez, il y a une phrase sinistre
00:27:42que taguent les antifas sur les murs,
00:27:44on la retrouve souvent, un bon flic est un flic mort.
00:27:46Mais en réalité, pour l'extrême-gauche,
00:27:48c'est ça, un bon flic, c'est un flic mort.
00:27:50Dans notre pays, on honore les forces de l'ordre
00:27:52que quand elles sont, enfin, ou certains,
00:27:54pas tous, certains n'honorent les forces
00:27:56de l'ordre que lorsqu'elles sont
00:27:58dans un cercueil.
00:28:00Et l'on sait exactement la suite aussi.
00:28:02Si au moins, nos gouvernants se disaient
00:28:04cette mort sera utile, elle va servir
00:28:06de leçon, mais que va-t-il se passer ?
00:28:08On va clouer le bec de tous ceux
00:28:10qui vont oser poser des questions,
00:28:12des questions naturelles pourtant.
00:28:14Et notamment la question qui fâche
00:28:16que faisait en situation régulière
00:28:18ce Cap-Verdien
00:28:20multi-récidiviste.
00:28:22Attention, vous n'avez pas le droit de poser cette question.
00:28:24Ah ben non, je n'ai pas le droit. C'est pour ça que je ne la pose pas,
00:28:26mais je dis que...
00:28:28Si quelqu'un la posait.
00:28:30Si quelqu'un la posait, voilà, oh là là,
00:28:32je me méfie beaucoup.
00:28:34Selon une information d'Europe 1,
00:28:36je rappelle, l'homme de 39 ans
00:28:38était détenteur d'une carte de séjour
00:28:40provisoire de 4 ans,
00:28:42valable jusqu'au moins de janvier 2026.
00:28:44Donc délivré en 2022.
00:28:46Alors que l'homme était
00:28:48déjà connu pour violences 2006,
00:28:50outrages 2009, violences 2010,
00:28:52délit de fuite 2010,
00:28:5412, conduite sans permis 2014,
00:28:56violences et outrages
00:28:58sur personnes dépositaires de leur public,
00:29:002016.
00:29:02Donc, on lui a renouvelé,
00:29:04il n'est même plus question de la faire
00:29:06des doubles peines,
00:29:08on lui a renouvelé, semble-t-il,
00:29:10sa carte de séjour, malgré
00:29:12ses ajustements
00:29:14et son statut de récidiviste.
00:29:16Et à l'instar du cas de la synagogue
00:29:18de la Grande Motière, ce qui pose le problème
00:29:20au Resco-Référence,
00:29:22il ne faut vraiment pas en parler,
00:29:24le problème de l'immigration régulière
00:29:26et non plus seulement irrégulière. Vous savez qu'aujourd'hui,
00:29:28les politiques veulent bien parler, à la limite,
00:29:30très doucement, on ne va pas feutrer,
00:29:32l'immigration irrégulière,
00:29:34mais si une Marine Le Pen,
00:29:36un Éric Zemmour, un François-Xavier Bellamy
00:29:38soulèvent le sujet de l'immigration
00:29:40régulière, et c'est légitime dans ces deux
00:29:42cas, eh bien, on l'accusera
00:29:44d'indécence
00:29:46et de récupération. Vous savez que les accusations
00:29:48d'indécence et de récupération, c'est
00:29:50les deux mamelles
00:29:52de la paralysie politique.
00:29:54On dira, mais c'est le temps de l'émotion,
00:29:56il faut se taire, vous comprenez,
00:29:58et vous n'avez pas honte.
00:30:00Le problème, c'est que le temps de l'émotion,
00:30:02c'est aussi le temps médiatique,
00:30:04et si on ne parle pas
00:30:06à ce moment-là, une actualité chassant l'autre,
00:30:08eh bien, l'émotion
00:30:10retombera, l'intérêt des médias aussi,
00:30:12et l'on n'en parlera plus, il ne restera
00:30:14plus qu'une famille décimée
00:30:16en pleurs devant la photo
00:30:18d'un cercueil saint du drapeau
00:30:20tricolore, mais le véritable hommage,
00:30:22c'est de faire en sorte que ce
00:30:24sacrifice ne soit pas vain.
00:30:26Alors, on en reparlera tout à l'heure avec
00:30:28Charlotte Dornelas, mais vous avez parlé tout à l'heure
00:30:30de Mélanie Lémet,
00:30:32qui est devenue le tueur, et
00:30:34pourquoi les suites de ce gramme
00:30:36révoltent-elles sa famille et le nombre
00:30:38de ses collègues ? Oui, il me semble important d'en parler précisément
00:30:40parce que c'est important
00:30:42de voir ce qu'il se passe après.
00:30:44Et on a tout oublié déjà.
00:30:46Voilà, il faut savoir que depuis un an,
00:30:48depuis l'été 2023, l'individu
00:30:50Yassine El Azizi, 30 ans,
00:30:52n'est plus en détention provisoire.
00:30:54L'instruction n'en finissant pas,
00:30:56une nouvelle demande de mise en
00:30:58liberté auprès de la Chambre de l'Instruction
00:31:00de la Cour d'Appel d'Agent a été acceptée.
00:31:02Et donc, il a été remis
00:31:04en liberté sous bracelet électronique.
00:31:06Et puis, on sait depuis avril que
00:31:08l'homme qui a été accusé initialement
00:31:10d'homicide volontaire a vu
00:31:12son accusation qualifiée
00:31:14en homicide involontaire.
00:31:16Le procès est tard d'avenir,
00:31:18convenons-en, il serait en automne.
00:31:20Le tribunal n'a pas répondu à mes sollicitations,
00:31:22mais des sources nous indiquent qu'il devra avoir lieu
00:31:24en automne. L'instruction serait presque
00:31:26terminée, mais près de 4 ans après.
00:31:28Alors, il y a des collègues de Mélanie Lamé qui se disent
00:31:30pourquoi si tard alors que l'instruction semble relativement
00:31:32simple. Et puis, de 2000,
00:31:34et ça me semble imposant de le dire, de 2020 à
00:31:362023, les parents de
00:31:38Mélanie Lamé ont fait le choix de se taire.
00:31:40Ils avaient gardé le silence,
00:31:42en faisant confiance, je cite, à la justice.
00:31:44Ils préféraient apaiser
00:31:46les choses. Ils avaient été reçus,
00:31:48on l'a dit, par Gérald Darmanin, ainsi que par
00:31:50Emmanuel Macron. Mais
00:31:52en 2023, la décision du bracelet électronique
00:31:54n'est pas passée. Et là, ils ont décidé
00:31:56de parler.
00:31:58Et je vous cite ces propos, car ce que je ne veux
00:32:00pas les trahir.
00:32:02On nous avait dit que la justice allait être rapide
00:32:04et exemplaire, et il est remis en liberté
00:32:06avant le procès, alors qu'on connaît l'ensemble des faits.
00:32:08C'est inacceptable et scandaleux.
00:32:10On a l'impression d'avoir pris un coup de poignard
00:32:12dans le dos.
00:32:14Alors, bien sûr, il n'y aura pas de manifestation
00:32:16de vitrines brisées, de commerce pillé,
00:32:18d'infrastructures incendiées, puisque
00:32:20la France silvencieuse ne mange pas
00:32:22de ce pain-là, et c'est tout à son honneur.
00:32:24Mais il faut se souvenir du nom d'Éric
00:32:26Comines, je crois. Est-ce que les Français s'en
00:32:28souviendront ? Il faut suivre les suites judiciaires
00:32:30et ne pas se laisser
00:32:32intimider par les accusations
00:32:34de récupération
00:32:36et d'indécence.
00:32:38Moi, ce soir, je pense à sa femme et à ses enfants.
00:32:40Peut-être parce que j'en ai deux
00:32:42de leur âge, 12 ans
00:32:44et 16 ans.
00:32:46Je voulais citer un petit
00:32:48couplet d'une chanson qui s'appelle
00:32:50L'Arme d'Ivoire, qui a été écrite par des jeunes officiers
00:32:52à l'attention des orphelins, de ceux qui sont morts
00:32:54pour la patrie.
00:32:56Dessous les armes, pour ses enfants, il a dû périr pour leur avenir.
00:32:58Sèche tes larmes et sois patient.
00:33:00Il vit en toi, il éclaire tes pas.
00:33:02Donc, ne l'oublions pas
00:33:04et faisons en sorte que, puisqu'il
00:33:06a péri pour leur avenir, que ce ne soit
00:33:08pas l'être morte.
00:33:10Merci beaucoup, ma chère Gabrielle.
00:33:12Et on entend la police tuer.
00:33:14On en parle avec vous dans un instant,
00:33:16Charlotte. Une parenthèse
00:33:18m'emmenant sur ce
00:33:20qu'on voit aujourd'hui à Romainville.
00:33:22Prenons un exemple. Dans le 93,
00:33:24une famille malienne
00:33:26qui ne payait pas ses loyers dans le privé
00:33:28est hébergée dans une classe
00:33:30maternelle pour qu'elle
00:33:32obtienne immédiatement, je le disais
00:33:34en titre, un logement social.
00:33:36Autre cas, à Agin, une demandeuse
00:33:38d'asile ivoirienne,
00:33:40mère de trois enfants,
00:33:42visée par une OQTF et bientôt à la rue,
00:33:44à la fin du mois d'août.
00:33:46Un collectif lance un appel à l'aide
00:33:48pour lui trouver un hébergement
00:33:50immédiatement. Question,
00:33:52à la fois on a 2,6 millions
00:33:54de personnes qui attendent un logement
00:33:56social et de l'autre côté,
00:33:58on a une sorte de récit médiatique
00:34:00qui vient imposer
00:34:02certains profils
00:34:04à travers du prisme de l'humanité
00:34:06pour outrepasser justement
00:34:08certaines règles.
00:34:10Humanité ou respecter la loi ?
00:34:12Alors, si je me place
00:34:14dans le camp
00:34:16de ceux qui se veulent humanistes,
00:34:18les gens qui revendiquent
00:34:20le grand cœur et qui
00:34:22volontaires, volontiers
00:34:24hurlent,
00:34:26vous n'avez pas honte de ce qui
00:34:28se passe. Prenons l'histoire
00:34:30de Romain Ville.
00:34:32On a un couple malien
00:34:34avec trois enfants.
00:34:36Ils vivent dans un appartement,
00:34:38sans doute que leur situation sociale
00:34:40n'est pas extrêmement brillante.
00:34:42Il n'en reste pas moins qu'ils sont là,
00:34:44visiblement intégrés.
00:34:46Puis, au mois de janvier,
00:34:48soudain, ils ne payent plus
00:34:50leur loyer.
00:34:52Le propriétaire finit par se fusquer.
00:34:54Et là, on est dans le privé, non ?
00:34:56On est dans le privé. Mais le propriétaire,
00:34:58alors là encore, il faudrait se poser la question.
00:35:00Parce qu'on dit un propriétaire.
00:35:02Un propriétaire, ce n'est pas spécialement quelqu'un
00:35:04qui est à les bourses pleines et qui serait là
00:35:06dans l'enrichissement éhonté
00:35:08et qui est plus pauvre. Non.
00:35:10Sans doute, d'ailleurs, c'est un appartement
00:35:12plutôt de classe sociale
00:35:14avec un investissement minimum.
00:35:16Bref, cet homme-là,
00:35:18rembourse-t-il ? Quelles sont ses réalités sociales ?
00:35:20On ne le sait pas.
00:35:22Il y a un propriétaire qui, à un moment donné,
00:35:24se rebelle
00:35:26contre celui qui ne paie plus.
00:35:28Pourquoi ne paie plus ?
00:35:30C'est pathétique.
00:35:32Parce qu'au Mali, il y a sa maman.
00:35:34Et cette maman est malade.
00:35:36Et elle n'a pas la moindre aide.
00:35:38Alors, il lui envoie
00:35:40490 euros
00:35:42pour qu'elle puisse
00:35:44espérer
00:35:46sortir de cet état
00:35:48effroyable dans lequel elle se trouve.
00:35:50Forcément, ça bouleverse
00:35:52tout un chacun.
00:35:54Mais si on en reste dans cette situation,
00:35:56n'oublions pas les conséquences.
00:35:58Vous permettez ? Oui.
00:36:00C'est intéressant de voir à quel point on connaît les détails d'un côté
00:36:02et l'opacité de l'autre.
00:36:04Il y a des besoins du propriétaire,
00:36:06comme vous le disiez. Bien évidemment.
00:36:08Mais, voilà,
00:36:10on est dans l'émotion.
00:36:12Il y a quelque chose qui vous protripe.
00:36:14Vous dites, mais c'est vrai qu'on est un peu salaud
00:36:16de laisser les faire les choses.
00:36:18C'est le cas particulier.
00:36:20Et ce cas particulier
00:36:22devient l'élément
00:36:24qui rappelle tout un chacun
00:36:26à un devoir.
00:36:28Celui de la générosité,
00:36:30celui presque, je dirais, des dames patronesses,
00:36:32à savoir la charité.
00:36:34Prenons la deuxième histoire,
00:36:36celle d'Agin.
00:36:38C'est une histoire, là aussi, qui est très touchante.
00:36:40On a une jeune femme
00:36:42de 27 ans
00:36:44qui, il y a quelques années, quitte
00:36:46son pays. Pourquoi ?
00:36:48Parce qu'elle fuit sa famille maternelle.
00:36:50Elle est catholique,
00:36:52mais de ce côté maternel,
00:36:54on est musulman.
00:36:56Et là, il n'est pas question qu'elle échappe
00:36:58à l'excision. Elle est épouvantée
00:37:00et elle se retrouve
00:37:02en Guinée, où elle fait la rencontre
00:37:04d'un gaillard avec lequel
00:37:06ils essaient d'envisager
00:37:08de gagner l'Europe.
00:37:10Le pays, le continent
00:37:12de l'espoir.
00:37:14Naissent deux enfants sur le chemin
00:37:16et puis
00:37:18cet homme la laisse.
00:37:20Elle se retrouve seule,
00:37:22trouve une embarcation
00:37:24et se retrouve dans la Méditerranée
00:37:26avec les affres de ce type
00:37:28de voyage. Elle débarque
00:37:30à Lampedusa et finit par
00:37:32arriver en France. Et là,
00:37:34elle a un troisième enfant.
00:37:36Elle se loge
00:37:38à Agen. La première
00:37:40est maintenant
00:37:42en lycée. La deuxième
00:37:44entre au CMA
00:37:46et il y a la petite qui a 15 mois.
00:37:48Forcément, tout ça, ça nous
00:37:50touche. Parce qu'il faut
00:37:52les élever, ces trois enfants.
00:37:54Et puis,
00:37:56l'organisme qui s'appelle
00:37:58l'OFPRA qui s'occupe
00:38:00de considérer
00:38:02si vous pouvez être
00:38:04admis comme
00:38:06celui qui est
00:38:08légitimement en France parce que
00:38:10il est en péril dans son pays.
00:38:12Or, la Côte d'Ivoire n'est pas
00:38:14un pays en guerre. La Côte d'Ivoire
00:38:16n'est pas un pays où vous risquez
00:38:18votre vie au quotidien.
00:38:20Et quant à l'excision,
00:38:22il se trouve que même si la balle
00:38:24est encore largement pratiquée sous
00:38:26la pression, entre autres, de gens
00:38:28qui ont certains cultes, qui
00:38:30revendiquent ce type d'opposition.
00:38:32Et puis, n'oublions pas, malheureusement aussi,
00:38:34souvent ce sont les femmes qui imposent ça
00:38:36aux plus jeunes. Mais il ne reste
00:38:38pas moins que c'est condamné.
00:38:40Que le gouvernement là-bas considère que même
00:38:42c'est l'un des crimes les plus graves.
00:38:44Et que par conséquent,
00:38:46il n'est pas question d'échapper à la prison
00:38:48si on trouve l'auteur de ce type
00:38:50d'exaction.
00:38:52Et par conséquent, l'OFPRA
00:38:54a fini par déterminer
00:38:56que cette jeune femme
00:38:58ne peut pas être considérée
00:39:00comme étant en péril
00:39:02et donc elle ne peut pas
00:39:04avoir le bénéfice du statut
00:39:06de réfugiée
00:39:08hélicope au mois de juillet
00:39:10de l'EQTF
00:39:12pour qu'elle reparte.
00:39:14Alors on se dit, mais c'est quand même dégueulasse.
00:39:16Oui, il y a cette femme,
00:39:18toute seule, trois enfants. Mais c'est là
00:39:20on est toujours dans cet émotionnel
00:39:22du cas particulier.
00:39:24Maintenant essayons d'élargir.
00:39:26Le choix de l'information donnée
00:39:28pour l'émotionnel.
00:39:30Et puis je peux vous raconter dix mille histoires.
00:39:32Mais vous racontez dix mille histoires
00:39:34parmi les deux mille six cent
00:39:36personnes qui aujourd'hui attendent
00:39:38un logement social.
00:39:40Et vous avez ceux qui dorment
00:39:42sous des tentes l'hiver
00:39:44ou dans des voitures
00:39:46rafistolées parce qu'ils n'ont plus
00:39:48les moyens avec leur petite retraite
00:39:50d'avoir un appartement.
00:39:52Et ces gens-là attendent
00:39:54de l'état. Ils attendent quoi ?
00:39:56Eh bien de pouvoir avoir un logis,
00:39:58de ne pas être à la rue. C'est quelque chose
00:40:00de terrifiant. Et là,
00:40:02que de romans nous pourrions
00:40:04sortir et qui bouleverseraient
00:40:06les uns et les autres.
00:40:08Alors on ne peut pas voir l'immigration
00:40:10uniquement sous ce prisme
00:40:12de la misère. La misère,
00:40:14elle est terrifiante à travers le monde.
00:40:16Mais est-ce que pour autant on doit
00:40:18entrer dans les enchères
00:40:20de la misère ?
00:40:22Est-ce que la misère d'ailleurs
00:40:24doit pouvoir rendre tolérable
00:40:26la misère qui, c'est nous,
00:40:28est telle une lèpre, ici et là,
00:40:30en train de ronger
00:40:32l'existence de chacun ?
00:40:34Est-ce que cela, on ne peut pas les entendre ?
00:40:36Ou est-ce qu'il faut, comme disait
00:40:38Rocard, accueillir
00:40:40toute cette misère du monde ? Voilà
00:40:42les vraies questions à se poser. Et je ne crois pas
00:40:44reprendre les termes
00:40:46de Gabriel tout à l'heure qui disait
00:40:48voilà, c'est le temps de l'émotion.
00:40:50On peut la multiplier cette émotion.
00:40:52C'est ce que l'on fait aujourd'hui
00:40:54dans les médias. Et puis,
00:40:56on n'a pas honte. On est un salaud.
00:40:58Est-on véritablement
00:41:00un salaud quand on se dit qu'il faut
00:41:02d'abord effectivement faire en sorte
00:41:04que ceux qui chez nous sont
00:41:06les paumés puissent retrouver un minimum
00:41:08de statut social avant de
00:41:10prendre en considération tous ceux
00:41:12qui ailleurs sont dans
00:41:14le légitime espoir d'avoir
00:41:16une vie décente ?
00:41:18Mathieu Bocoté, je ne comprends pas pourquoi on a
00:41:20justement cette émotion
00:41:22dont parlait Marc Menand
00:41:24et ses détails, ses précisions
00:41:26sur ces personnes
00:41:28en situation évidemment dramatique
00:41:30et ce manque d'information
00:41:32ou ce manque de zoom, ce manque
00:41:34de visibilité
00:41:36sur parfois les petits
00:41:38Français qui sont en misère
00:41:40au quotidien. Pourquoi
00:41:42ce deux poids deux mesures ? Et c'est ça
00:41:44aussi qu'il a souligné
00:41:46lorsque en souffrance
00:41:48on ouvre son quotidien et qu'on voit
00:41:50qu'il y a certains qui
00:41:52semblent avoir plus de bénéfices que soi,
00:41:54qui semblent, je dis bien.
00:41:55Parce qu'il y a une grille médiatique, une grille de lecture médiatique
00:41:57qui explique que le petit
00:41:59Français, je reprends votre formule,
00:42:01qui protesterait qu'en 21 ans
00:42:03cette immigration pèse fondamentalement sur nous.
00:42:05Je me sens presque expulsé
00:42:07en mon propre pays. On ne
00:42:09reconnaît pas aucune légitimité.
00:42:11Il ne raconte pas son parcours, sa vie, son quotidien ?
00:42:13Non, il ne nous intéresse pas. Parce que son état
00:42:15de petit Français fait en sorte qu'on sait d'avance
00:42:17ce qu'il pense. Il est raciste,
00:42:19il est xénophobe, il est fermé à l'autre,
00:42:21il rejette la différence et tout ça parce
00:42:23qu'il est manipulé par certains médias
00:42:25ou certains partis politiques ou intellectuels.
00:42:27Donc on ne reconnaît aucune valeur
00:42:29à son sentiment de dépossession,
00:42:31à la réalité de sa dépossession
00:42:33et s'il n'accepte pas son expulsion
00:42:35symbolique et même pratique de son
00:42:37propre pays, on lui dira que c'est un sale raciste
00:42:39fondamentalement. Donc il y a un récit médiatique
00:42:41qui nous amène à toujours individualiser
00:42:43le récit de ceux qui arrivent
00:42:45et à massifier de manière négative
00:42:47les Français qui ne consentent pas à leur propre expulsion
00:42:49de leur propre pays.
00:42:50Alors revenons, merci beaucoup Mathieu,
00:42:52avec vous Charlotte, sur ce gendarme
00:42:54qui a créé beaucoup d'émotions
00:42:56en restant sur le mot émotion
00:42:58hier soir près de Mougins.
00:43:00La France qui accuse
00:43:02et je l'ai dit tout à l'heure, la police tue,
00:43:04la France qui accuse la police de tuer
00:43:06elle est ce soir
00:43:08soudainement bien silencieuse.
00:43:10Pourquoi ?
00:43:12Il faut rappeler qu'on a
00:43:14beaucoup entendu le chiffre d'un
00:43:16refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France.
00:43:18C'est donc très fréquent que
00:43:20des personnes refusent d'obtempérer
00:43:22à l'injonction policière
00:43:24ou venue des gendarmes.
00:43:26On en a eu 4900 aggravés
00:43:28en 2023, dont 10% ont
00:43:30directement mis en danger les forces de l'ordre.
00:43:32Ça n'est pas rien, c'est pas une fois
00:43:34tous les 10 ans, ça arrive
00:43:36de manière régulière. Certains finissent en drame
00:43:38comme cette fois-ci vous l'avez dit
00:43:40et Gabriel a évoqué, c'est parfois
00:43:42le policier qui meurt, le gendarme qui meurt
00:43:44ou un passant dont on retient
00:43:46même pas le prénom quand par hasard
00:43:48il est cité dans la presse. Parfois aussi
00:43:50et on en entend beaucoup plus parler
00:43:52c'est le conducteur qui refuse d'obtempérer
00:43:54qui meurt. Ça arrive aussi qu'il
00:43:56perde le contrôle de sa voiture ou alors
00:43:58que les forces de l'ordre interviennent
00:44:00comme ça a été le cas pour Naël.
00:44:02Or la réaction
00:44:04est absolument incomparable
00:44:06selon la victime
00:44:08dans ces situations de refus d'obtempérer.
00:44:10C'est vrai pour ceux qui accusent
00:44:12la police de tuer et vous l'avez dit
00:44:14on les a très largement identifiés, on pense à Louis Boyard
00:44:16évidemment immédiatement, plus largement
00:44:18à beaucoup à la France Insoumise
00:44:20et même au-delà. Mais pas seulement
00:44:22pas seulement, je vais vous
00:44:24refaire un peu l'histoire, comment réagit
00:44:26la classe politique dans un cas puis dans l'autre.
00:44:28On a cette fois-ci
00:44:30donc à la mort de ce gendarme
00:44:32une partie de la classe politique qui est toujours pronte
00:44:34à accuser la police en toutes circonstances
00:44:36qui n'a pas traité l'information.
00:44:38Devant la mort d'un homme
00:44:40qui porte l'uniforme et qui défend le drapeau
00:44:42français, elle n'a pas
00:44:44souhaité traiter l'information
00:44:46elle n'a pas souhaité dire
00:44:48quoi que ce soit sur la mort de cet homme.
00:44:50On a une autre partie de la classe politique
00:44:52qui elle a réagi sobrement
00:44:54et sobrement n'est pas un gros mot dans ma bouche
00:44:56on a par exemple le Président de la République
00:44:58évidemment en tête de tout cela
00:45:00qui a présenté ses condoléances
00:45:02exprimé sa tristesse
00:45:04certains ont condamné fermement pour reprendre
00:45:06l'expression utilisée par Gabriel
00:45:08mais tout ça s'est fait paisiblement
00:45:10par un tweet la plupart
00:45:12du temps, on a commenté paisiblement
00:45:14et enfin certains ont
00:45:16exprimé leur colère tout aussi paisiblement
00:45:18de manière plus franche dans
00:45:20les mots mais sans menace sur
00:45:22qui que ce soit, en posant
00:45:24pour les plus courageux
00:45:26d'entre eux des questions
00:45:28sur le profil et la répétition
00:45:30du profil auquel on a affaire
00:45:32comparons maintenant
00:45:34ces trois groupes dans la classe politique
00:45:36aux réactions
00:45:38qui accompagnent un tir
00:45:40policier suivi de la mort éventuelle
00:45:42du conducteur, c'est à dire dans les mêmes
00:45:44circonstances un refus d'obtempérer
00:45:46les premiers donc
00:45:48affirment que la police tue
00:45:50la généralisation ne pose de problème à personne
00:45:52en tout cas pas à eux, la police tue
00:45:54très bien, les seconds condamnent
00:45:56immédiatement le tir policier
00:45:58donc là on a des personnes
00:46:00qui ont réagi extrêmement sobrement et calmement
00:46:02mais les mêmes, ils condamnent
00:46:04ils parlent immédiatement de brebis galeuses
00:46:06personne ne cherche
00:46:08à comprendre ce qui s'est passé, immédiatement
00:46:10il faut chasser les brebis galeuses comme s'il était
00:46:12évident qu'elles en étaient forcément
00:46:14elles évoquent l'intransigeance
00:46:16nécessaire vis-à-vis de la police
00:46:18très bien, et les troisièmes
00:46:20regrettent la mort du conducteur
00:46:22qui est mort, on l'a vu au moment de Naël
00:46:24personne n'a célébré la mort de Naël Merzouk
00:46:26tout le monde a regretté la mort
00:46:28et réclament, dans le meilleur des cas
00:46:30d'attendre l'issue de l'enquête
00:46:32puisque la justice seule a tous les éléments
00:46:34de ce qui s'est passé au moment du refus
00:46:36d'obtempérer. Donc dans le premier
00:46:38cas, celui qui nous occupe aujourd'hui
00:46:40la mort n'est pas regrettée par tous
00:46:42et le meurtrier n'est pas blâmé
00:46:44par tous. Dans le second
00:46:46cas, tous, donc celui
00:46:48par exemple de Naël Merzouk mais tous ceux
00:46:50qui meurent au volant
00:46:52de la voiture qui refusent
00:46:54d'obtempérer, tous regrettent la mort
00:46:56et certains exigent de comprendre
00:46:58ce qu'il s'est passé avant
00:47:00de trouver un coupable.
00:47:02On voit bien que les réactions sont donc à front
00:47:04totalement renversées, d'abord
00:47:06par rapport à la réalité de ce qui se passe
00:47:08et ensuite on a deux France, et vous le disiez tout à l'heure
00:47:10qui réagissent différemment.
00:47:12Une majorité dans le pays
00:47:14qui a une intuition qui est exactement contraire
00:47:16à celle qui est exprimée par des représentants
00:47:18soit pour certains par idéologie
00:47:20soit pour beaucoup
00:47:22par crainte, crainte
00:47:24de l'accusation de ceux qui réagissent
00:47:26bruyamment par idéologie, crainte
00:47:28des conséquences aussi qui pourraient
00:47:30arriver dans la rue
00:47:32mais tout ça alimente très largement
00:47:34l'impunité de ceux qui préfèrent
00:47:36refuser d'obtempérer que
00:47:38de se laisser contrôler.
00:47:40Très intéressant. Pourquoi dites-vous
00:47:42que c'est inversé,
00:47:44pas plus normal d'avoir un policier qui tue
00:47:46qu'un homme qui tue en refusant d'obtempérer ?
00:47:48Justement, l'approche ne peut pas
00:47:50être la même et ce nouveau drame
00:47:52nous le prouve. L'agent sur un terrain qui est délicat
00:47:54il ne s'agit pas d'expliquer, il ne s'agit pas
00:47:56en fait, en France,
00:47:58quand il arrive un drame pareil, c'est-à-dire la mort d'un homme
00:48:00quel qu'il soit, de quel côté de la voiture
00:48:02que ça se passe, d'expliquer, de choisir
00:48:04son camp. Il y a les bons morts et les mauvais morts.
00:48:06C'est pas ça le sujet. C'est d'analyser
00:48:08quelle est la situation, quel est le rôle
00:48:10de chacun, quel est aussi le métier
00:48:12de chacun dans ces situations.
00:48:14Ceux que comprennent d'ailleurs
00:48:16plus de Français que leurs représentants
00:48:18politiques ou médiatiques, c'est parfois
00:48:20encore pire. Quand l'un d'entre
00:48:22nous, citoyens, refuse
00:48:24d'obtempérer, c'est injustifié
00:48:26par principe.
00:48:28Sauf si, évidemment, vous avez en face de vous
00:48:30quelqu'un déguisé en policier
00:48:32qui vous menace directement de mort.
00:48:34Ça arrive assez rarement, tout le monde en conviendra.
00:48:36Quand vous refusez de vous arrêter quand un gendarme
00:48:38ou un policier vous demande de le faire,
00:48:40c'est injustifié par principe au regard de la loi.
00:48:42La loi exige
00:48:44que vous obéissiez à l'injonction.
00:48:46Les conséquences, donc,
00:48:48de votre refus d'obtempérer
00:48:50relèvent d'abord d'une faute initiale
00:48:52qui est la vôtre, par rapport à vos droits,
00:48:54vos devoirs.
00:48:56L'inverse n'est pas toujours vrai.
00:48:58Je précise,
00:49:00la loi accorde aux policiers
00:49:02et aux gendarmes le droit
00:49:04de porter une arme et le droit,
00:49:06dans l'exercice de ses fonctions, parfois même
00:49:08le devoir de s'en servir,
00:49:10soit en cas de menace pour lui-même,
00:49:12soit en cas de menace pour autrui.
00:49:14Définition de la légitime défense
00:49:16qui a été étendue au refus d'obtempérer
00:49:18si la conduite a été identifiée
00:49:20comme dangereuse pour soi
00:49:22ou éventuellement pour autrui.
00:49:24Donc, si, dans l'affaire qui nous occupe,
00:49:26le gendarme avait tiré une seconde plus tôt
00:49:28et Gabriel l'a parfaitement expliqué,
00:49:30personne n'aurait rien su
00:49:32de la légitimité du tir
00:49:34puisque, par définition,
00:49:36le gendarme ne serait pas mort.
00:49:38Sans jamais savoir les circonstances,
00:49:40si ce n'est la justice qui met un temps infini
00:49:42si bien que tout le monde a oublié l'histoire
00:49:44à ce moment-là, la réaction serait évidemment
00:49:46inversée.
00:49:48Par ailleurs, en cas de tir policier,
00:49:50le récit est souvent biaisé.
00:49:52Regardez à chaque fois la même rhétorique qui se met en place.
00:49:54Un, on nous explique que le casier
00:49:56souvent chargé de la personne
00:49:58qui a refusé d'obtempérer
00:50:00ne justifie pas la mort. C'est vrai.
00:50:02C'est absolument vrai.
00:50:04D'ailleurs, le policier ou le gendarme, au moment où il tire,
00:50:06ignore absolument ce casier judiciaire.
00:50:08Donc c'est vrai. On nous répète
00:50:10aussi que ne pas obéir à une injonction
00:50:12policière, celle de s'arrêter en l'occurrence,
00:50:14ne mérite pas la mort. C'est toujours
00:50:16vrai. Et d'ailleurs, vous voyez
00:50:18devant le nombre de refus d'obtempérer
00:50:20que la police ne tire pas systématiquement,
00:50:22c'est le moins qu'on puisse dire.
00:50:24On oublie chaque fois de préciser, en revanche,
00:50:26qu'une voiture devient très facilement une arme
00:50:28par destination et que la conduite
00:50:30peut se révéler extrêmement dangereuse,
00:50:32peut être identifiée comme telle,
00:50:34surtout lorsque vous êtes sous l'emprise
00:50:36de l'alcool ou des stupéfiants,
00:50:38ce qui est très souvent le cas, ce qui est
00:50:40encore le cas dans l'affaire qui nous occupe.
00:50:42Donc, un policier
00:50:44qui tire, même
00:50:46avec la conséquence mortelle, parfois,
00:50:48peut être dans son droit
00:50:50et parfois même dans son devoir.
00:50:52Ça ne veut pas dire que c'est bien, ça ne veut pas
00:50:54dire que c'est agréable, ça ne veut pas dire que c'est
00:50:56souhaitable, ça veut dire que c'est possible.
00:50:58C'est la raison pour laquelle il y a
00:51:00une enquête qui est déclenchée systématiquement,
00:51:02c'est la raison pour laquelle parfois la justice
00:51:04condamne et parfois la justice
00:51:06relaxe. Notez que dans ceux qui
00:51:08accusent systématiquement la police, que la justice
00:51:10condamne ou relaxe, on continue
00:51:12à demander la justice indépendamment
00:51:14de la décision
00:51:16judiciaire. Ce que ne
00:51:18dit pas tout ce que je viens de dire, ce n'est
00:51:20pas dit dans le commentaire hâtif, par exemple,
00:51:22du président de la République qui, avant même l'ouverture
00:51:24de l'enquête, nous parle d'un geste
00:51:26inexplicable et inexcusable,
00:51:28au regard de la loi, ça n'est pas forcément
00:51:30vrai. Ce que ne dit pas
00:51:32le commentaire hâtif sur la traque des brebis
00:51:34galeuses, sitôt qu'un policier
00:51:36utilise son arme. Ce
00:51:38que ne dit pas l'apparition soudaine
00:51:40alors que tant d'enfants meurent dans le pays d'une
00:51:42minute de silence réservée.
00:51:44Moi j'ai pas de problème avec la minute de silence devant la mort
00:51:46d'un gamin, j'ai aucun problème avec ça.
00:51:48Seulement quand elle apparaît une seule fois par crainte
00:51:50de ce qui pourrait se passer dans la rue,
00:51:52le message politique est un peu
00:51:54compliqué. Ce que ne dit pas non plus
00:51:56le soutien aveugle à tel ou tel collectif
00:51:58qui réclame la justice sans se
00:52:00préoccuper des réponses que donne précisément
00:52:02la justice chargée de le faire.
00:52:04On croit ainsi acheter la paix sociale,
00:52:06éviter les émeutes et apaiser les
00:52:08colères. Le fait est que la
00:52:10colère demeure, les émeutes arrivent,
00:52:12l'impunité grandit.
00:52:14Catastrophe pour tous, puisque
00:52:16toutes ces décisions nourrissent
00:52:18la désobéissance et évidemment
00:52:20nourrissent surtout la colère
00:52:22des forces de l'ordre qui
00:52:24finalement on leur demande tout et le contraire de tout
00:52:26en permanence et on ne
00:52:28les soutient en effet que quand ils sont morts.
00:52:30Si justement la colère des forces
00:52:32de l'ordre, est-ce qu'elle est
00:52:34compréhensible ?
00:52:36Il y a une première chose et vous savez les forces de l'ordre parlent souvent
00:52:38de la question de la réponse pénale.
00:52:40On nous dit aujourd'hui et on nous répète
00:52:42souvent que nous avons le code
00:52:44pénal, un des codes pénal
00:52:46le plus sévère
00:52:50parmi ceux qui nous entourent. C'est vrai du code
00:52:52pénal, mais un code pénal sur
00:52:54le papier ne veut pas dire un code pénal
00:52:56appliqué dans les faits. Alors on a
00:52:58un code pénal qui prévoit par exemple deux ans d'emprisonnement
00:53:00et une amende pour n'importe quel refus
00:53:02d'obtempérer sans circonstance aggravante,
00:53:04sans blessure, sans mort.
00:53:06Vous voyez dans les tribunaux, parfois
00:53:08avec récidive vous avez une condamnation, jamais
00:53:10à deux ans ferme et vous savez
00:53:12qu'en dessous d'un an les peines sont systématiquement
00:53:14aménagées. Par ailleurs vous avez
00:53:16un refus de la justice même quand elle
00:53:18se prononce. Et quand
00:53:20arrive un drame, en effet le soutien
00:53:22est aléatoire. On a LFI
00:53:24qui déclare sa haine
00:53:26très ouvertement sans grande
00:53:28conséquence dans le débat
00:53:30public. On peut les condamner, etc.
00:53:32Mais ils n'en payent pas le prix à mesure de
00:53:34la haine qu'ils expriment et qu'ils alimentent.
00:53:36Et il est par ailleurs au-delà
00:53:38et j'insiste au-delà de ceux qui se contentent
00:53:40de dire ou qui avouent
00:53:42que la police tue et ça leur sert
00:53:44de lecture générale
00:53:46pour l'action de la police. Il est
00:53:48pervers de soutenir les forces de l'ordre
00:53:50lorsqu'elles meurent dans pareilles circonstances
00:53:52et douter
00:53:54a priori que leur
00:53:56action pour éviter leur mort
00:53:58est systématiquement illégitime.
00:54:00Parce qu'on voit que c'est
00:54:02en l'occurrence systématiquement
00:54:04ce qui se passe. Donc lutter contre
00:54:06les violences illégales de
00:54:08policiers est absolument nécessaire.
00:54:10C'est pour ça qu'une enquête est ouverte à chaque fois.
00:54:12Mais considérer tout usage
00:54:14de la violence comme illégitime
00:54:16par principe, par peur de ce
00:54:18qu'elles peuvent générer, c'est tout
00:54:20aussi scandaleux
00:54:22à son tour.
00:54:24Par ailleurs, quand arrive un cas
00:54:26comme celui-là, et c'est pour ça qu'il pourrait
00:54:28nous faire réfléchir au-delà
00:54:30évidemment de l'émotion et du respect
00:54:32absolu devant la mort de cet homme
00:54:34qui est gendarme et père de famille,
00:54:36quand arrive un cas,
00:54:38qui peut prétendre savoir les détails
00:54:40qui permettent de savoir
00:54:42la réaction du policier qui par ailleurs
00:54:44n'a pas dix minutes,
00:54:46n'a pas trois ans d'instruction,
00:54:48n'a pas trois semaines de procès, mais a
00:54:50un quart de seconde pour réagir.
00:54:52Et pour savoir si oui ou non sa vie
00:54:54ou celle d'autrui est en danger,
00:54:56donc il est normal que l'enquête
00:54:58soit systématique, il est normal
00:55:00aussi que nous ayons la décence de ne pas
00:55:02la clore avant qu'elle ait lieu.
00:55:04La justice a le temps d'examiner les éléments,
00:55:06elle a parfois d'ailleurs du mal à répondre.
00:55:08Je note que certains ont moins de mal à répondre qu'elles
00:55:10alors qu'ils n'ont pas précisément ni le temps
00:55:12ni les éléments.
00:55:14Merci beaucoup pour votre analyse.
00:55:16Pensez en tout cas à la famille de ce gendarme,
00:55:18à son épouse, à ses deux enfants
00:55:20et effectivement un délinquant,
00:55:22on peut en parler, il meurt, on en parle pendant
00:55:24des années, des années. Il y a un gendarme,
00:55:26un policier est tué,
00:55:28on en parle pendant une semaine, un jour
00:55:30et on oublie.
00:55:32Mathieu, bon côté, dernière partie. Mark Zuckerberg,
00:55:34très intéressant, une bombe
00:55:36qui s'est passée, on va dire, sur les réseaux sociaux
00:55:38puisque le fondateur de Facebook
00:55:40vient de faire une déclaration choc
00:55:42dans le cadre d'une lettre
00:55:44au congrès américain. Une déclaration choc qui prend
00:55:46la forme d'une autocritique sur la délicate
00:55:48question de la censure
00:55:50à la fois au moment du Covid
00:55:52et à la fois au moment des dernières élections
00:55:54américaines. Dites-nous tout.
00:55:56D'abord un mot, un mot
00:55:58plus important que les autres je crois en ce moment.
00:56:00Complotiste,
00:56:02conspirationniste, on disait aussi.
00:56:04Depuis quelques années
00:56:06en fait, le mot complotiste a été utilisé
00:56:08systématiquement. Pendant la pandémie
00:56:10c'était le terme utilisé
00:56:12en toutes circonstances pour nommer
00:56:14ceux qui doutaient, ceux qui critiquaient
00:56:16ce qu'on appelle le narratif
00:56:18dominant sur la pandémie, le récit dominant
00:56:20et qui remettaient en question, mais pas seulement
00:56:22les origines du virus, mais
00:56:24plus encore, qui critiquaient
00:56:26les mesures sanitaires même quelques fois. Vous critiquez les mesures
00:56:28sanitaires, vous étiez complotiste.
00:56:30Il faut comprendre un peu ça. C'est l'équivalent
00:56:32dans le contexte pandémique du mot extrême droite
00:56:34dans le vocabulaire politique.
00:56:36On sait, très méchant. Alors ce qui est intéressant
00:56:38c'est que plusieurs disaient, il y a une censure autour
00:56:40de ça. Il y a une censure dans le débat public
00:56:42lorsque vient le temps de critiquer
00:56:44la gestion de la pandémie, le récit de la pandémie.
00:56:46On disait, non, non, non, il n'y a pas de censure, vous êtes complotiste
00:56:48si vous le pensez. Et là, qu'est-ce qu'on voit?
00:56:50Mark Zuckerberg, dans ce texte envoyé,
00:56:52cette lettre envoyée à la Chambre des représentants aux États-Unis
00:56:54dit, en fait, c'était vrai.
00:56:56Qu'est-ce qui était vrai?
00:56:58L'administration américaine, en 2021
00:57:00surtout, a fait d'immenses,
00:57:02donc sous le règne de l'administration
00:57:04Biden-Harris, a fait
00:57:06d'immenses pressions pour
00:57:08que soient retirées de Facebook
00:57:10des informations,
00:57:12à tout le moins des récits, des déclarations,
00:57:14des posts, comme on dit souvent,
00:57:16des publications qui remettaient
00:57:18en question le récit dominant
00:57:20sur la pandémie. Donc, il y avait
00:57:22une forme de harcèlement
00:57:24administratif de la part de l'État américain
00:57:26pour retirer
00:57:28des publications qui contredisaient le récit dominant.
00:57:30Je ne dis pas que ces publications étaient vraies ou qu'elles étaient fausses.
00:57:32D'ailleurs, soit dit en passant, pendant la pandémie,
00:57:34il y avait une vérité un jour, ça devenait un mensonge
00:57:36le lendemain, ça redevenait quoi? Rappelez-vous
00:57:38l'affaire du masque, le porter, pas le porter,
00:57:40comment le porter, ainsi de suite. Et chaque fois, c'est la science
00:57:42qui parlait. Alors, quoi qu'il en soit, Zuckerberg
00:57:44dit même, on nous a demandé
00:57:46de retirer des blagues, c'est-à-dire des commentaires
00:57:48humoristiques ou sarcastiques.
00:57:50Même l'humour, lorsqu'il remettait
00:57:52en question le récit pandémique dominant,
00:57:54devait être laissé de côté.
00:57:56Zuckerberg ajoute, et c'est important de le dire,
00:57:58on ne m'a pas forcé à retirer des choses,
00:58:00je l'ai fait par moi-même
00:58:02sous la pression de ce harcèlement.
00:58:04Il n'en demeure pas moins que je l'ai fait
00:58:06et je le regrette aujourd'hui.
00:58:08Je le regrette aujourd'hui, je n'aurais pas
00:58:10dû faire les choses ainsi.
00:58:12On a dans les faits pratiqué une forme
00:58:14de censure. Je dis, dans un contexte
00:58:16comme la pandémie, on a pratiqué cette censure,
00:58:18c'est l'autocritique de Mark Zuckerberg aujourd'hui.
00:58:20Mais si on l'appliquait dans le cadre de la pandémie,
00:58:22est-ce qu'on peut imaginer
00:58:24d'autres contextes où les réseaux sociaux
00:58:26décideraient de pratiquer une telle censure?
00:58:28Est-ce qu'on peut l'imaginer?
00:58:30C'est ça, justement, les élections américaines.
00:58:32Passionnant!
00:58:34Ça, franchement, 2020,
00:58:36élections américaines,
00:58:38et là, je vais vous rappeler, on en a déjà parlé ici une fois,
00:58:40mais redonnons le contexte, ce qu'on appelle
00:58:42les Twitter Files, c'est ce qui nous y avait conduit
00:58:44une première fois. L'ordinateur
00:58:46d'Unter Biden. Je résume en un mot,
00:58:48on découvre, le New York Post publie,
00:58:50un New York Post qui est un
00:58:52quotidien légitime, on n'est pas dans les franges
00:58:54lointaines de je ne sais quelle complosphère,
00:58:56publie un dossier
00:58:58très important sur l'ordinateur
00:59:00d'Unter Biden, le fils de Joe Biden,
00:59:02qui semble révéler
00:59:04des liens compromettants,
00:59:06des doutes sur la...
00:59:08en fait, des doutes sur la corruption
00:59:10qui touche le clan Biden, pour apprendre
00:59:12la formule de Gérald Olivier. Donc,
00:59:14vraiment, une corruption de clan pour l'ensemble
00:59:16du clan Biden. C'est quand même assez, c'est grave,
00:59:18le futur président des États-Unis.
00:59:20Or, qu'est-ce qu'on voit?
00:59:22Les informations sont tout de suite censurées.
00:59:24L'article du New York Post est censuré. Pourquoi?
00:59:26Parce qu'on savait que ça se préparait, cet article.
00:59:28Et le FBI, à l'époque,
00:59:30et la police américaine,
00:59:32la police fédérale, disent
00:59:34non, non, non, c'est une fake news.
00:59:36C'est une fake news russe. Donc, puisque c'est une fake news
00:59:38russe pour déstabiliser l'élection,
00:59:40elle ne doit pas circuler. Et on note,
00:59:42c'est en passant sur Facebook, ça ne circulera pas,
00:59:44mais sur Twitter, le Twitter pré-Elon Musk,
00:59:46ça ne circulera pas non plus.
00:59:48Qu'est-ce qu'on découvre, après coup?
00:59:50Que c'était pas une fake news,
00:59:52le contenu de cet ordinateur remettant en question
00:59:54l'honnêteté du clan Biden. En fait,
00:59:56la fake news, c'est un coup
00:59:58des services américains qui ont laissé croire
01:00:00que c'était les Russes qui voulaient déstabiliser
01:00:02l'élection américaine en faisant une ingérence russe
01:00:04dans les élections américaines. Donc, la fake news,
01:00:06c'était de raconter ça. Alors que la
01:00:08véritable ingérence, c'est une ingérence
01:00:10du FBI dans les élections
01:00:12américaines pour servir un candidat,
01:00:14le candidat démocrate, pour desservir,
01:00:16pour lutter contre un autre candidat,
01:00:18Donald Trump. Certains pourraient dire que
01:00:20de ce point de vue, il y a une forme d'interférence qui ne respectait
01:00:22pas les codes démocratiques et que c'est une tentative
01:00:24de trucage des résultats électoraux. Je n'irai
01:00:26pas jusque-là. Mais ce que je dirais assurément,
01:00:28c'est que l'ingérence du FBI dans les circonstances,
01:00:30c'était quand même pas très respectueux de la démocratie.
01:00:32Et dans combien d'autres contextes avons-nous
01:00:34vu cela? Je pose la question.
01:00:36Lorsque le FBI manipule
01:00:38l'information, lorsque le gouvernement
01:00:40manipule la vérité.
01:00:42Excellente suite de programme, Pascal Trault.