La préparation du budget est une tâche qui incombe au gouvernement chaque année. Celui de 2025 est pour l'instant préparé par le Premier ministre démissionnaire, Gabriel Attal, avec le risque de tout devoir refaire si le nouveau gouvernement est d'une autre couleur politique.
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00:00On va retourner à l'Élysée dès le début du journal de 14h parce que les consultations avec Emmanuel Macron se poursuivent aujourd'hui.
00:07Gérard Larcher sera le dernier, il sera à 17h. En attendant, on n'a toujours pas de Premier ministre.
00:11Et il y a un chantier qui prend du retard, Guillaume. C'est un vrai sujet, c'est la préparation du budget pour l'an prochain.
00:17C'est un vrai sujet parce que le budget dans la vie d'un pays, c'est quelque chose d'absolument central.
00:21Et le problème, c'est qu'avec tout ce qui s'est passé depuis des semaines, la dissolution, les élections, plus la parlisee administrative qui s'en est suivie,
00:29on a pris beaucoup de retard. Ça va être dur de le rattraper. Donc ça, ça va être un vrai problème.
00:33Et puis l'autre sujet, mais on y reviendra, c'est la façon dont les choses se passent et vont se passer dans les prochaines semaines.
00:38Parce qu'attention, toujours, toujours avoir ça en tête, Hachelet, la façon dont les investisseurs internationaux,
00:44ceux qui nous prêtent de l'argent tous les jours, regardent tout ça et vont regarder tout ça, regarder cette séquence,
00:49qui, vous m'avouerez, n'est quand même pas très, très sérieuse, évidemment.
00:52Alors quand on dit qu'on est en retard, concrètement, ça veut dire quoi ?
00:54Alors c'est-à-dire que là, on a trois semaines dans la vue. Et c'est pas rien. Parce que comment ça se passe, tous les ans, le budget ?
01:00Grosso modo, fin juillet, début août, chaque ministre reçoit une lettre. On appelle ça une lettre plafond.
01:06C'est une lettre qui lui dit, bah voilà, pour l'an prochain, votre ministère, il aura tant de milliards d'euros.
01:11Ça sera plafonné à tant votre budget. Bon, Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire, a envoyé ses lettres plafond la semaine dernière.
01:19Mais les a envoyées avec trois semaines de retard. Ce qui fait qu'on est en retard. Parce que qu'est-ce que prévoit la Constitution ?
01:24La Constitution, elle dit, bah voilà, il faut que le budget arrive au Parlement le premier mardi du mois d'octobre.
01:32Ça sera le mardi 1er octobre, pour le coup. Alors vous allez me dire, il reste plus d'un mois pour boucler tout ça.
01:35Bah non, en fait. C'est plus compliqué que ça, parce qu'il y a plein d'épreuves à passer d'ici là.
01:39Il faut que le texte passe devant le Conseil d'État, qui disent oui ou non.
01:42Il faut que le texte passe devant le Haut Conseil des Finances Publiques, qui disent oui ou non.
01:46Et il faut que ça passe au Conseil des ministres. Donc en fait, ce budget, il ne faut pas qu'il soit bouclé le 29-30 septembre.
01:52Il faut que dès le 10-15 septembre, tout soit bouclé.
01:57Et quand vous savez qu'un budget, c'est des milliers et des milliers de pages,
02:01bah vous vous dites que, vu le timing, allez, même si on a un gouvernement, soyons optimistes, le lundi prochain 2 septembre.
02:07Il va rester quoi, 10-12 jours ? Ça ne sera pas assez pour qu'un nouveau gouvernement modifie le texte.
02:12Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'à priori, c'est le texte de Gabriel Attal, là, qui va arriver au Parlement début octobre,
02:18mais quelle que soit la couleur politique du gouvernement qui sera aux affaires à ce moment-là.
02:22C'est ça qui est un petit peu dingue finalement.
02:23Mais un gouvernement démissionnaire, ça a le droit de préparer un budget ?
02:26Alors là, il y a débat, parce qu'un budget, c'est quelque chose de très politique.
02:29Un gouvernement démissionnaire n'est pas forcément orchestré tout ça.
02:33Donc là, en tout cas, c'est cette copie qui va arriver au Parlement début octobre.
02:36Et c'est à ce moment-là que tout, tout peut être chamboulé.
02:40Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'il a proposé, Gabriel Attal, la semaine dernière dans sa première copie ?
02:43Il a dit, voilà, je reconduis les dépenses de l'État pour l'an prochain à l'identique de cette année.
02:49492 milliards d'euros.
02:51Oui, mais compte tenu de l'inflation qui est toujours un petit peu là, ça fait quand même 10 milliards d'euros d'économie.
02:58C'est un choix politique.
02:59Et on comprend déjà ce qui va se passer.
03:01C'est que dès que ce texte va arriver au Parlement, le nouveau Front populaire va essayer de faire exploser tout ça
03:05pour mettre le budget à sa sauce, si vous me passez l'expression.
03:09Que ça palabre, que ça discute, que ça prenne du temps, c'est le jeu démocratique.
03:12Mais encore une fois, pour terminer, je veux reboucler sur ce que je disais au début.
03:15Attention, ce qui est important, c'est surtout la durée et la nature des échanges.
03:20Si ça se passe mal, voire très mal dans l'hémicycle, attention encore une fois à la façon dont celles et ceux
03:26qui nous prêtent de l'argent tous les jours vont regarder ça.
03:28Parce que si ça se passe mal, peut-être qu'à un moment donné, ceux-là diront,
03:31ben écoutez, vous êtes la France, on vous fait confiance, on continue à vous prêter de l'argent,
03:36mais mettez-nous à notre place, on va préparer nos arrières.
03:38Donc on va vous prêter, mais avec des taux d'intérêt plus élevés.
03:41Et vous avez compris ce qui se passe à terme, ça devient insoutenable
03:43et on est contraints d'augmenter les impôts pour tout le monde.
03:46Voilà, donc avis aux amateurs.
03:48Voilà une séquence qui va commencer, qui a déjà commencé en fait,
03:51et qui va nous tenir en haleine jusqu'à la fin décembre,
03:53parce que le budget, ça ne se finit jamais avant la fin décembre.
03:55Si ça se finit fin décembre cette année, ce qui n'est pas évident là aussi,
03:58donc il y a encore de quoi s'occuper.
03:59Très bien, rendez-vous et au prix, merci Guillaume.