Agression d'un medecin dans les Quartiers Nords de Marseille et bonne santé de l’économie russe

  • il y a 2 semaines
Le débat avec Saïd Ouichou, Cyrille Bret, Carlos Martens-Bilongo, Maxime Thiébaut , Frédéric Fougerat

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##LE_DEBAT_DU_JOUR-2024-08-16##
Transcript
00:00:00Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liédo.
00:00:06Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour cette dernière de la semaine.
00:00:09Nous sommes l'ensemble pendant trois heures en direct pour creuser l'actualité, débattre, échanger avec vous les auditeurs,
00:00:15évidemment sur l'application Sud Radio, sur les réseaux sociaux et directement au Standard où on attend vos appels,
00:00:20nombreux bien sûr, surtout quand vous allez voir les sujets, 0 826 300 300.
00:00:25Le programme de votre matinée, à midi, les Jeux Olympiques dans tous leurs états avec le camarade Clément Harion.
00:00:30On recevra le président de la fédération de cyclisme largement récompensé lors de ces derniers Jeux Olympiques.
00:00:36Et en plein milieu de ce tour de France féminin, ce sera l'occasion de lui poser un certain nombre de questions.
00:00:41Dès 10h30, les grands débats de l'été seront ouverts.
00:00:43Aujourd'hui, les mousquetaires autour de la table, Maxime Thiebault, avocat, Frédéric Fougera, directeur de l'agence de communication TENCAN,
00:00:49et Carlos Martins Bilongo qui est le député France Insoumise.
00:00:53Qu'est-ce qu'on va aborder autour de la table ?
00:00:56Comme sujet, les records sont explosés.
00:00:58Ça y est, vous l'avez entendu dans la matinale, plus d'un mois avec des ministres démissionnaires et de la gestion des affaires courantes,
00:01:03comme on dit, le tout au milieu des Jeux Olympiques qui ont rendu la France euphorique et placé le pays clairement en pause.
00:01:09Pour autant, le monde ne s'arrête pas de tourner.
00:01:10Vous l'entendez régulièrement dans cette même émission.
00:01:13Grève des urgences, pompiers manquant d'équipement, pétition des internes de médecine, agression antisémite en haut.
00:01:18Bref, n'est-il pas temps d'arrêter cette blague et de nommer un premier ministre, puis de former un nouvel gouvernement,
00:01:23justement pour prendre clairement tous ces problèmes à bras-le-corps ?
00:01:26C'est ça notre premier débat.
00:01:27Avant de se poser la question, tout le monde n'est pas en vacances, visiblement,
00:01:30et encore moins la délinquance qui a poussé le maire d'une petite commune du Pas-de-Calais, Hénin,
00:01:34à prendre une décision ferme, couvre-feu, pour les moins de 15 ans.
00:01:37Alors est-ce que c'est une solution logique si on pense évidemment que la place de ces jeunes devrait être chez leurs parents,
00:01:42à cette heure-là, en pleine nuit, ou en pleine nuit ?
00:01:44Ou alors une telle sévérité devrait nous interpeller, ce que ce n'est pas à la mairie,
00:01:49et encore moins par le couvre-feu que doivent se régler ces problèmes ?
00:01:52On vous posera la question, on attend vos réactions.
00:01:540826, 300, 300, et puis Gabriel Attal, premier ministre démissionnaire,
00:01:58mais aussi président du groupe présidentiel à l'Assemblée nationale.
00:02:01Il appelle ses troupes à continuer à se battre.
00:02:03On cache clairement plus les relations glaciales qu'il entretient avec le président de la République,
00:02:07suite à la dissolution surprise et la campagne des européennes qu'il a clairement porté tout seul.
00:02:11Alors est-ce que le fils spirituel d'Emmanuel Macron s'apprête à être le futur frondeur du Palais Bourbon,
00:02:16pour mieux préparer 2027 ?
00:02:18C'est ce qu'on verra, mais tout de suite un sujet beaucoup moins politique, malheureusement,
00:02:21c'est des médecins à Marseille.
00:02:23Ils sont clairement agressés quotidiennement, on va en parler.
00:02:26Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Maxime Liédo.
00:02:31Saïd Ouchou, bonjour.
00:02:33Oui, bonjour.
00:02:34Vous êtes docteur dans le 15e arrondissement de Marseille, c'est au niveau des quartiers nord,
00:02:39et vous nous avez alerté hier, vous avez envoyé notamment un message à nos équipes,
00:02:42est-ce qu'une docteur a été violemment frappée pour avoir refusé de prescrire une ordonnance
00:02:46dans les quartiers nord de Marseille, là où clairement l'ultra-violence s'invite au quotidien,
00:02:51même jusque dans vos cabinets de médecins, 4 jours d'IDT pour elle.
00:02:55La victime est évidemment traumatisée et elle hésite à revenir travailler.
00:02:59Est-ce que vous l'avez eue au téléphone depuis ? Comment se sent-elle ?
00:03:02Je l'ai eue au téléphone plusieurs fois par jour, je garde le contact avec elle.
00:03:08Elle est complètement traumatisée, en plus des coups qu'elle a reçus, des morsures, les cheveux arrachés,
00:03:16ça a été très très violent, donc psychologiquement elle ne s'en remet pas pour le moment,
00:03:21elle n'arrive pas à réaliser ce qui s'est passé.
00:03:24Quand on est médecin, on est là pour recevoir les patients, les soigners, s'occuper d'eux,
00:03:30et là c'est ces mêmes patients qui vous tombent dessus et qui vous tabassent de manière sauvage,
00:03:36il n'y a pas d'autre mot.
00:03:38Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé clairement ?
00:03:42Visiblement des pseudo-patients sont venus, ils ont réclamé une ordonnance,
00:03:46ils ne l'ont pas eue et ils ont pété un câble, c'est ça ?
00:03:49C'est ça, c'est des patients, l'adolescente qui a participé à ce tabassage.
00:03:57Ah, c'était une adolescente ?
00:03:59Oui, il y avait une adolescente, une majeure qui doit avoir 25 ans,
00:04:02l'adolescente, je la suis depuis bébé, donc ce n'est pas quelqu'un d'inconnu.
00:04:06Ce n'est pas une inconnue ?
00:04:07Ce n'est pas une inconnue, d'où le comportement normal de ma collaboratrice
00:04:13qui les a reçus normalement comme des patients.
00:04:16C'était à la fin de la consultation, elle les a reçus, sauf qu'arrivée dans son bureau,
00:04:20il lui réclame une ordonnance pour une personne qui ne veut pas se déplacer.
00:04:23Voilà, expliquer que ce n'est pas...
00:04:26Que ce n'est pas possible, que ce n'est pas comme ça que ça se passe ?
00:04:28Voilà, il faut examiner le patient pour voir exactement ce qu'il lui faut.
00:04:31Donc là, devant justement le nom catégorique de ma collaboratrice,
00:04:37ils sont tombés dessus, ils l'ont bloquée, ils lui ont mis la tête entre les jambes,
00:04:40ils l'ont bloquée, ils se sont mis à la tabasser,
00:04:43la grande dit à la petite, viens frapper avec moi, viens frapper,
00:04:45ils l'ont frappée à deux.
00:04:47C'est incroyable, c'est incroyable.
00:04:50C'est clairement, ça frôle le combat de rue.
00:04:52Est-ce que vous avez porté plainte ?
00:04:55Oui, donc le médecin a porté plainte avant-hier.
00:05:01Elle a été votre médecin, elle a eu quatre jours d'ITT,
00:05:04elle a porté plainte, mais encore une fois,
00:05:07on ne sait pas trop comment faire dans ces conditions.
00:05:09Les plaintes, moi, j'en ai collectionnées dans mon ancien cabinet
00:05:13où j'ai exercé une quinzaine d'années,
00:05:15ce qui m'a conduit d'ailleurs à déménager,
00:05:17puisque la dernière agression a été justement à mes termes,
00:05:24dans l'installation de l'ancien cabinet.
00:05:27J'ai déménagé à un cabinet beaucoup plus sûr,
00:05:29beaucoup plus loin un peu de ce quartier chaud
00:05:33qui était le quartier autour du métro Capitaine Gève.
00:05:37Bon, donc j'ai passé deux années tranquilles, vraiment,
00:05:40et là, justement, j'ai cherché des médecins,
00:05:43personne ne veut s'installer, les remplaçants,
00:05:45ils viennent, ils repartent, personne ne veut rester.
00:05:47Et le seul médecin qui a accepté, justement,
00:05:49de rester et de s'installer avec moi,
00:05:51c'est ma collaboratrice.
00:05:53Et donc, en la rassurant, je dis,
00:05:55bon, voilà, moi ça fait deux ans, les gens sont charmants.
00:05:57Effectivement, les gens sont très sympathiques,
00:05:59les gens sont reconnaissants,
00:06:01ils ont un comportement normal,
00:06:03mais malheureusement, il y a quelques éléments
00:06:05vraiment perturbateurs, quelques éléments incontrôlables,
00:06:08et ces jeunes, au moins jeunes des fois,
00:06:11mais là, il s'agit de jeunes,
00:06:13ont eu un comportement agressif, inhabituel,
00:06:16on ne s'attendait pas, c'est la première fois
00:06:19que ça arrive en deux ans dans ce cabinet-là, oui.
00:06:21Mais vous nous dites que, pendant un temps,
00:06:23vous avez collectionné un peu les plaintes,
00:06:25que votre collaboratrice est allée naturellement au commissariat,
00:06:27mais que vous dit la police à ce moment-là ?
00:06:29Parce que, bon, accessoirement à des situations comme ça,
00:06:31ils sont censés, si ce n'est les anticiper,
00:06:33à un moment, réagir.
00:06:35La réaction, on l'attend, monsieur, mon cher monsieur,
00:06:37ça fait des années qu'on attend la réaction,
00:06:39elle n'arrive toujours pas.
00:06:41Moi, mes plaintes ont toujours été classées sans suite,
00:06:43y compris menace de mort, y compris...
00:06:45Non, mais là, vous les connaissez, en plus, ces personnes,
00:06:47c'est pas comme si on devait rechercher quelqu'un,
00:06:49vous connaissez l'habit, vous connaissez l'identité de cette personne,
00:06:51donc ça devrait pouvoir se régler,
00:06:53dans un pays normal.
00:06:55Ce qui me révolte, c'est ça,
00:06:57c'est qu'après l'agression,
00:06:59la personne est rentrée chez elle,
00:07:01elle a continué son train de vie normalement,
00:07:03comme d'habitude, et le médecin
00:07:05rentre à la maison...
00:07:07Mais que vous dit le policier, monsieur ?
00:07:09Les policiers portent plainte.
00:07:11Mais si vous voulez,
00:07:13nous, on s'attend à quelque chose d'un peu plus fort,
00:07:15un peu plus significatif,
00:07:17d'aller interpeller immédiatement la personne,
00:07:19de la ramener au commissariat,
00:07:21de l'entendre, entendre sa version,
00:07:23et ensuite, lui faire comprendre
00:07:25que son geste est grave,
00:07:27qu'elle prenne conscience de ce qu'elle a fait.
00:07:29Aujourd'hui, cette personne,
00:07:31elle s'est comportée pour elle,
00:07:33elle a eu un comportement normal.
00:07:35Le médecin a refusé de lui donner l'ordonnance,
00:07:37donc il a donné le sang, et voilà.
00:07:39Mais quand vous nous dites, par exemple,
00:07:41que de nombreux patients
00:07:43qui visiblement disjonctent,
00:07:45quand ça vous arrive, avec nos équipes,
00:07:47vous nous avez dit,
00:07:49ce qui se passe, en réalité, c'est une impunité totale.
00:07:51Donc dans les faits, comment ça se passe ?
00:07:53Vous portez plainte, et quoi ?
00:07:55La même patiente revient deux semaines, trois semaines,
00:07:57un mois après se faire soigner ?
00:07:59En général, les gens qui ont eu un comportement agressif,
00:08:01ils ne reviennent plus au cabinet,
00:08:03d'abord parce qu'ils savent qu'on ne va pas les recevoir,
00:08:05et qu'au contraire, on risque d'appeler la police.
00:08:07Moi, il n'est pas question
00:08:09de recevoir cette famille qui s'est comportée comme ça.
00:08:11Il n'est plus question de les recevoir, de les soigner.
00:08:13C'est le minimum
00:08:15que je peux faire,
00:08:17bien entendu, en dehors des urgences.
00:08:19Je suis médecin, on doit apporter assistance
00:08:21à tout le monde.
00:08:23Mais en dehors de ces cas
00:08:25d'urgence, il n'est pas question
00:08:27que je soigne quelqu'un qui est venu
00:08:29donner une correction
00:08:31à un médecin qui n'est pas sûr.
00:08:33Oui, parce que le problème,
00:08:35c'est que les gens, ils ne comprennent pas.
00:08:37Si vous voulez, les gens sont frustrés.
00:08:39Ils n'ont pas appris,
00:08:41on leur a toujours dit oui.
00:08:43Les gens, on leur dit non, ils pètent un câble.
00:08:45Le non du médecin, ce n'est pas un non punitif.
00:08:47On dit non parce que c'est dans l'intérêt du patient.
00:08:49Quand on dit non,
00:08:51ce n'est pas contre vous.
00:08:53Il y a des règles, mais quand on vous dit non,
00:08:55c'est parce qu'on estime que pour mieux vous soigner,
00:08:57ce n'est pas comme ça qu'il faut faire.
00:08:59Il aurait donné l'ordonnance, il aurait eu des conséquences
00:09:01graves. Le médecin est responsable.
00:09:03Le médecin prend sa responsabilité,
00:09:05mais malheureusement,
00:09:07ça ne se comprend pas.
00:09:09On a une autorité
00:09:11laxiste,
00:09:13les plaintes
00:09:15ne sont classées sans suite,
00:09:17on ne fait pas comprendre aux patients
00:09:19son comportement, et on laisse faire.
00:09:21On ne va même pas interpeller quelqu'un
00:09:23qui est identifié, on sait où il habite.
00:09:25La police ne va pas l'interpeller
00:09:27pour lui demander des explications.
00:09:29Et malheureusement ça, et je dois le dire
00:09:31vraiment très très fort,
00:09:33c'est le comportement, c'est ce qui se passe dans les quartiers nord.
00:09:35Parce que Marseille, vous avez les quartiers nord,
00:09:37c'est l'équivalent de la banlieue
00:09:39à Paris, et vous avez les quartiers sud.
00:09:41Dans les quartiers sud, ce comportement,
00:09:43on ne serait jamais passé de la même façon.
00:09:45On aurait été chercher la personne...
00:09:47Qu'est-ce qui se passe dans les quartiers nord ?
00:09:49C'est une vie parallèle ?
00:09:51Ce qui se passe dans les quartiers nord,
00:09:53c'est que c'est une sous-population
00:09:55marseillaise. C'est une sous-population,
00:09:57je suis désolé, c'est considéré comme une sous-population.
00:09:59C'est une population
00:10:01non considérée.
00:10:03On peut dire que la police n'a pas les mêmes moyens dans les quartiers nord
00:10:05que dans les quartiers sud.
00:10:07Quand la police peut venir dans les quartiers nord ?
00:10:09Parce que les nombreux retours parfois du terrain,
00:10:11c'est qu'ils n'ont même pas la possibilité de rentrer
00:10:13dans les quartiers nord.
00:10:15Oui, mais là, en l'occurrence, là où j'exerce,
00:10:17c'est sur la grande avenue
00:10:19du 15ème arrondissement.
00:10:21C'est l'ancienne route de Dex.
00:10:23C'est une grande artère.
00:10:25Ce n'est pas dans une cité.
00:10:27Il n'y a aucun risque. La police passe régulièrement
00:10:29dans le quartier. D'ailleurs, ils se sont déplacés
00:10:31après l'incident
00:10:33au cabinet.
00:10:35C'est-à-dire que chacun
00:10:37a fait un petit bout de son travail,
00:10:39mais il n'y a pas de cohérence dans le travail.
00:10:41Il n'y a pas de réponse adaptée à l'incident.
00:10:43Pour moi, c'est quelque chose qui s'est passé
00:10:45de très grave. Je suis sûr que dans
00:10:47certains bureaux, c'est deux pages,
00:10:49et puis c'est dans un tiroir, et puis on n'en parle plus.
00:10:51Mais quand on regarde les journaux locaux
00:10:53et quand on passe même un peu de temps au téléphone,
00:10:55avec vos confrères, ou même avec vous, sur Ceux de Radio Saïd Ouichou,
00:10:57c'est la première chose dont ils
00:10:59vous parlent, en réalité, c'est-à-dire de
00:11:01cette impunité, de ces agressions quotidiennes,
00:11:03de cette violence. Donc, qu'est-ce qu'il faut dire ?
00:11:05C'est que quand on est médecin à Marseille, maintenant, exercer,
00:11:07c'est prendre le risque d'être tabassé ?
00:11:09Absolument. Quand on est médecin dans les quartiers
00:11:11Nord, mais
00:11:13pareil, quand on est soignant dans les quartiers Nord,
00:11:15quand on est pharmacien dans les quartiers Nord,
00:11:17c'est-à-dire que le passage
00:11:19à l'acte, il est impuni
00:11:21dans les quartiers Nord de Marseille. Vraiment, je dois le dire
00:11:23haut et fort, et ce n'est pas du tout le même comportement
00:11:25de l'autorité
00:11:27pour les mêmes événements.
00:11:29Qu'est-ce que vous disent les maires, dans ce cas-là ?
00:11:31Éventuellement, le maire, ou même votre député
00:11:33local, ou je ne sais pas, il y a quelque temps, à Marseille,
00:11:35on vous avait pourtant promis
00:11:37la place nette, version XXL, avec
00:11:39Gérald Darmanin et la moitié du gouvernement, que c'était dépassé.
00:11:41Donc, qu'est-ce qui s'est passé ? Ce n'est pas efficace,
00:11:43en fait.
00:11:45Je pense que, bon, le problème, il est complexe.
00:11:47Il est multifactoriel.
00:11:51Il n'y a pas
00:11:53qu'une chose à régler.
00:11:55Moi,
00:11:57j'ai discuté avec une directrice d'école
00:11:59maternelle.
00:12:01Elle me dit, quand ils
00:12:03arrivent au CP, on sait qui va s'en sortir et qui ne va pas
00:12:05s'en sortir. Elle m'a dit
00:12:07qu'on n'a pas les mêmes exigences
00:12:09à l'école, à Saint-Louis, pour
00:12:11citer cette école maternelle de Saint-Louis.
00:12:13On n'a pas les mêmes exigences pour les enfants.
00:12:15On n'a pas les mêmes exigences que dans d'autres quartiers de Marseille.
00:12:17Donc, c'est là
00:12:19où je vous dis, les quartiers nord sont considérés
00:12:21comme une sous-population,
00:12:23je ne sais pas,
00:12:25ils sont en marge de la société, en marge
00:12:27de Marseille. Et c'est vrai, s'il y a des moyens
00:12:29à donner, il faut
00:12:31les donner pour sortir cette population
00:12:33de cette précarité
00:12:35à tous les niveaux.
00:12:37Donc, il faut punir, bien sûr.
00:12:39Il faut agir en amont, mais punir aussi.
00:12:41Je vous dis, c'est cette loi qu'on attend
00:12:43toujours
00:12:47du délit
00:12:49aggravé
00:12:51quand on s'attaque à un soignant.
00:12:53Alors, elle existe
00:12:55pour le soignant hospitalier, mais pas pour
00:12:57le soignant libéral. Pourquoi ?
00:12:59Le soignant hospitalier, j'ai envie de dire, il est déjà entre les murs de l'hôpital.
00:13:01Moi, ma collaboratrice,
00:13:03quand elle a été agressée, elle était toute seule dans les locaux.
00:13:05Ils auraient pu continuer à la taper toute la nuit.
00:13:07Ils auraient pu continuer.
00:13:09Donc, il nous faut
00:13:11cette loi. C'est une urgence.
00:13:13Cette loi
00:13:15doit arriver rapidement pour protéger
00:13:17les soignants, et s'ils veulent
00:13:19qu'on continue toujours à exercer dans certains
00:13:21quartiers. Mais moi, j'ai peur que
00:13:23si ma collaboratrice s'en va, ce qui est
00:13:25très probable, c'est que je la suive
00:13:27et que ces quartiers, petit à petit,
00:13:29vont se vider
00:13:31de ces soignants. Et après, on va
00:13:33faire le constat que
00:13:35qu'est-ce qu'on fait ?
00:13:37Ça va être un peu trop tard. Et ça va être beaucoup plus
00:13:39difficile de se relever. Parce que
00:13:41là, ce qui se passe aujourd'hui, c'est vraiment...
00:13:43J'ai envie de dire
00:13:45presque qu'on est en train de mettre un pas
00:13:47dans le trop tard. Mais il faut vraiment agir.
00:13:49Le rassemblement
00:13:51que j'organise le
00:13:53jeudi prochain...
00:13:55Le maire
00:13:57du secteur sera présent. Le député
00:13:59de la circonscription sera présent.
00:14:01On attend
00:14:03la confirmation. Il y aura les
00:14:05habitants, il y aura des soignants. J'appelle
00:14:07vraiment tous les habitants et tous les
00:14:09marseillais qui sont solidaires
00:14:11des soignants de venir.
00:14:13C'est à 18h le jeudi prochain.
00:14:15On va calculer
00:14:17de la viste.
00:14:19C'est devant mon cabinet.
00:14:21On va interpeller
00:14:23les autorités. On va leur demander
00:14:25leur avis, les propositions.
00:14:27Et s'ils veulent vraiment
00:14:29prendre à bras le corps ce problème
00:14:31d'agression des soignants. Parce que ça se répète.
00:14:33Moi, ça fait des années
00:14:35que ça se répète. Et encore là, je me suis dit ça y est.
00:14:37C'est calmé. Non, c'est toujours là ce problème.
00:14:39Et cette impunité...
00:14:41Quand le médecin
00:14:43a dit à la patiente, je vais appeler la police,
00:14:45je lui ai rayonné.
00:14:47La dernière question, elle est évidente
00:14:49après l'agression que vous venez de dire, qu'a vécue
00:14:51votre collaboratrice et avec l'ambiance
00:14:53que vous nous décrivez de ce
00:14:55à quoi ressemble votre quotidien. Pourquoi vous restez ?
00:14:57Pourquoi vous partez là maintenant ?
00:14:59Je reste parce que
00:15:01j'aime mes patients.
00:15:03Je reste parce que j'aime mon métier.
00:15:05Je reste parce que la majorité
00:15:07des habitants
00:15:09de mes patients décartinants,
00:15:11je n'ai rien à leur reprocher.
00:15:13C'est une très grande majorité. C'est des gens très bien.
00:15:15C'est des gens qui ne demandent qu'à vivre normalement.
00:15:17C'est des gens qui ne demandent qu'à vivre comme tout le monde.
00:15:19Ils demandent à être respectés comme tout le monde.
00:15:21Ils demandent à être traités comme tous les Marseillais.
00:15:25Ils veulent et veulent être traités
00:15:27comme tous les Marseillais.
00:15:29Ce combat aussi, ce coup de gueule,
00:15:31je le fais aussi au nom des habitants pour qu'on puisse
00:15:33leur apporter des solutions
00:15:35dans leur quotidien et qu'ils puissent avoir
00:15:37toujours des soignants. Et je l'espère d'autres
00:15:39qui vont venir s'installer là.
00:15:41C'est un désert
00:15:43complètement. Tous les médecins qui sont partis,
00:15:45il n'y en a aucun qui s'est fait remplacer.
00:15:47Ça se vide.
00:15:49On n'a pas de spécialistes dans les quartiers nord.
00:15:51On cherche un spécialiste.
00:15:53Merci beaucoup d'avoir parlé
00:15:55sur Sud Radio après l'agression très violente
00:15:57de votre collaboratrice.
00:15:59On rappelle 4 jours d'idété juste
00:16:01pour avoir refusé de délivrer une ordonnance
00:16:03et vous organiser un rassemblement citoyen
00:16:05suite à cette agression.
00:16:07Jeudi 22 août à 18h devant
00:16:09votre cabinet 82
00:16:11Avenue de la Vise. Merci d'avoir été avec nous. Dans quelques
00:16:13instants, on décolle en direction de la Russie.
00:16:15Plus 3% de croissance en 2024.
00:16:17Mais comment cela se fait que
00:16:19l'économie russe se porte aussi bien ?
00:16:21A tout de suite sur Sud Radio.
00:16:27Et notre deuxième fait du jour se déroule en Russie.
00:16:29Malgré les sanctions occidentales, l'économie russe
00:16:31semble en très très bonne santé. On attend
00:16:33une croissance de 4% pour l'année 2024.
00:16:35Le taux de chômage est au plus bas.
00:16:37Le PIB devrait augmenter de 3%. Bref,
00:16:39tous les indicateurs
00:16:41semblent au vert. Bonjour Cyril Breth.
00:16:43Bonjour. Vous êtes géopoliticien,
00:16:45spécialiste de la Russie et chercheur à l'Institut
00:16:47de l'Or. Peut-on regarder, c'est la première
00:16:49question qui me vient, elle semble
00:16:51naturelle, est-ce qu'on peut regarder tous ces chiffres avec
00:16:53sérieux ou tout cela n'est
00:16:55qu'incertitude de propagande ?
00:16:57Ces chiffres sont
00:16:59confirmés aussi par des instituts
00:17:01occidentaux mais il faut toujours prendre
00:17:03les chiffres russes avec deux réserves.
00:17:05La première, c'est qu'effectivement, l'indépendance
00:17:07des instituts de statistique n'est pas
00:17:09garantie. Il y a certaines données qui sont particulièrement
00:17:11sensibles,
00:17:13comme par exemple le niveau des réserves
00:17:15fédérales. Les deux font
00:17:17deux grandes réserves
00:17:19sans doute pas
00:17:21exactes. La deuxième réserve, c'est que
00:17:23toute l'économie russe est déformée par l'effort de guerre
00:17:25qui dure maintenant depuis deux ans
00:17:27et demi et qu'une économie de guerre ne fonctionne
00:17:29absolument pas, ni en Russie, ni en France,
00:17:31ni aux États-Unis, comme une
00:17:33économie normale. Donc ces chiffres
00:17:35peuvent être exacts, peuvent être déformés
00:17:37pour certains quand ils sont sensibles,
00:17:39mais ils reflètent aussi une réalité qui
00:17:41économiquement est très déformée
00:17:43par la guerre.
00:17:44Mais vous venez de nous l'expliquer,
00:17:46comment justement essayer de
00:17:48comprendre cette
00:17:50aussi bonne forme économique,
00:17:52si ce n'est par l'économie de guerre ?
00:17:54Vous nous dites que ça ne marche pas, pourquoi ?
00:17:56Oui alors, d'abord parce que c'est
00:17:58provisoire. Vous imaginez bien
00:18:00par exemple que le secteur des
00:18:02munitions et de la production des munitions
00:18:04engagées dans le monde
00:18:06suscite beaucoup d'investissement, d'investissement
00:18:08public, mais enfin c'est provisoire.
00:18:10La guerre n'est pas le régime
00:18:12normal d'une économie.
00:18:14Et puis, vous avez raison de souligner
00:18:16d'excellents chiffres, normalement de la croissance
00:18:18du PIB, d'autres
00:18:20chiffres sont beaucoup plus inquiétants, comme le
00:18:22trait au niveau des taux d'intérêt,
00:18:24qui sont supérieurs...
00:18:25Qui ont été totalement relevés, qui frôlent les 18%.
00:18:27Exactement.
00:18:29Et il faut bien voir que les taux d'intérêt, ça détermine
00:18:31aussi les investissements
00:18:33à long terme, c'est-à-dire que si je veux créer une entreprise
00:18:35en Russie, il faut que j'emprunte.
00:18:37Si j'emprunte à 18%, c'est quasiment prohibitif.
00:18:39Donc c'est extrêmement...
00:18:41Certains indicateurs sont très positifs,
00:18:43la croissance, le chômage,
00:18:45d'autres indicateurs sont beaucoup plus
00:18:47inquiétants,
00:18:49les taux d'intérêt,
00:18:51comme on vient de le dire, et puis
00:18:53certains indicateurs qui sont moins mis en évidence,
00:18:55c'est notamment le taux de consommation de ces fameux
00:18:57deux fonds de réserve, le fonds de bien-être
00:18:59et le fonds de prospérité.
00:19:01Ce sont des espèces de badeleines, en fait,
00:19:03de l'économie russe.
00:19:05Donc vous dites que, mine de rien, l'économie repose,
00:19:07ou en tout cas, il faut être prudent, parce qu'il y a
00:19:09des zones d'instabilité ou des zones de turbulence
00:19:11qui peuvent provoquer, on va dire, une sacrée tempête
00:19:13dans les mois, années à venir, mais
00:19:15quels sont, en fait, si on essaye de voir ça
00:19:17et de faire un peu de prévision, les prochains risques
00:19:19pour Vladimir Poutine ? Est-ce que c'est par exemple se retrouver
00:19:21face à une pénurie de main-d'oeuvre
00:19:23pour l'économie, l'effort de guerre,
00:19:25ou justement de ne plus avoir de ressources potentiellement
00:19:27financières pour justement
00:19:29mettre de l'argent sur la mobilisation,
00:19:31les primes des soldats, la construction
00:19:33de certaines structures à certaines frontières ?
00:19:35Oui, alors
00:19:37sur la main-d'oeuvre et sur le taux de chômage,
00:19:39là, ce ne sera pas
00:19:41une donnée qui sera critique ou qui sera
00:19:43difficile. Premièrement,
00:19:45tout simplement, parce qu'il y a un taux de chômage très bas, ça pousse
00:19:47les salaires à la hausse. La hausse des salaires
00:19:49est de près de 15% par an.
00:19:51Donc ça satisfait la population, donc ça renforce
00:19:53la consommation, donc le sentiment de bien-être.
00:19:55Donc une espèce de bulle d'euphorie
00:19:57sociale qui est organisée
00:19:59par le gouvernement, effectivement, pour faire que
00:20:01la guerre soit supportable.
00:20:03Et d'autre façon, il y a des réserves de
00:20:05main-d'oeuvre pour la Russie, notamment en Asie centrale,
00:20:07qui permettront de
00:20:09pallier ce genre de
00:20:11difficultés. En revanche, effectivement,
00:20:13à moyen terme, c'est la consommation
00:20:15des réserves de change.
00:20:17Ça, c'est extrêmement préoccupant.
00:20:19Puis il y a une immense fragilité
00:20:21qui est structurelle à l'économie russe
00:20:23depuis qu'elle existe, depuis les années 90.
00:20:25C'est la dépendance
00:20:27au prix
00:20:29des hydrocarbures.
00:20:31Là, pour le moment,
00:20:33les hydrocarbures se sont maintenus.
00:20:35Le prix des hydrocarbures se sont maintenus.
00:20:37Et le jour où ça décrochera,
00:20:39ça entraînera tout un pays.
00:20:41En fait, c'est pas grave. On pourrait dire que
00:20:43toutes les économies libérales ou illibérales sont
00:20:45exposées à ce risque-là. Le gros
00:20:47problème, c'est que la Russie n'a pas la main
00:20:49sur le prix des hydrocarbures
00:20:51et qu'elle est exposée du jour au lendemain
00:20:53à un krach.
00:20:55Et d'une façon qui est considérable
00:20:57au sens où c'est
00:20:59quasiment la moitié des ressources
00:21:01de l'État fédéral, donc la moitié
00:21:03des ressources de l'effort de guerre
00:21:05qui sont exposées
00:21:07aux cours des hydrocarbures. Et il en va de même
00:21:09aussi pour les cours des denrées alimentaires
00:21:11parce qu'on le voit mal, mais
00:21:13l'agrobusiness russe s'est rétabli
00:21:15en 10 ans et est devenu fortement exportateur.
00:21:17Si une surproduction
00:21:19est constatée en Australie
00:21:21ou au Canada, là aussi, il y aura
00:21:23un effet dépressif sur les cours.
00:21:25Les exportations
00:21:27russes et donc les rentrées de devises sont
00:21:29beaucoup plus difficiles.
00:21:31Cyril Brete, vous êtes géopoliticien spécialiste de la Russie
00:21:33et chercheur à l'Institut de l'Or. Vous évoquez
00:21:35la consommation et c'est vrai que quand on se plonge
00:21:37en détail dans certains chiffres, c'est
00:21:39tout bonnement hallucinant.
00:21:41La consommation a augmenté de 20% sur
00:21:43l'année, 80% de consommation
00:21:45en plus par exemple sur les mousseux champagne,
00:21:47sur les cognacs c'est près de 20%,
00:21:49plus d'investissement sur les automobiles
00:21:51ou les meubles, c'est-à-dire de gros achats.
00:21:53Qu'est-ce qui fait que ces chiffres nous donnent
00:21:55franchement l'impression avec notre point de vue extérieur
00:21:57que Moscou est une fête ?
00:21:59Si c'est la consommation à court terme
00:22:01donc toutes les droits alimentaires,
00:22:03l'alcool, etc., c'est
00:22:05évidemment un surcroît de revenus.
00:22:07C'est-à-dire
00:22:09les pensions, les subventions
00:22:11qui sont distribuées aux ménages
00:22:13et notamment aux ménages des combattants,
00:22:15aux blessés, et là encore une fois
00:22:17c'est tout à fait louable de rémunérer
00:22:19les familles, mais enfin ça a
00:22:21un effet de bulle très important
00:22:23sur les familles,
00:22:25qui n'est pas soutenable, surtout si on voit
00:22:27quelles sont les capacités de production
00:22:29de l'industrie russe elle-même pour la consommation
00:22:31de masse.
00:22:33L'industrie de guerre russe tourne à plein régime,
00:22:35mais pas l'industrie
00:22:37des biens de consommation.
00:22:39À long terme, donc les biens d'équipement,
00:22:41l'automobile, l'électroménager,
00:22:43là encore, ce qui augmente
00:22:45le pouvoir d'achat des ménages, c'est la
00:22:47distribution de très fortes
00:22:49subventions aux familles,
00:22:51mais qui, encore une fois, ne peut être
00:22:53que provisoire
00:22:55et qui est exposée à des
00:22:57chocs exogènes,
00:22:59la chute des hydrocarbures,
00:23:01une attaque contre
00:23:03le rouble et le renchérissement
00:23:05éventuel des importations, parce que
00:23:07tous ces biens qui sont consommés
00:23:09sont en très grande partie des
00:23:11biens importés, et les fournisseurs
00:23:13de la Russie, notamment la Chine,
00:23:15ne sont pas forcément
00:23:17enclins à maintenir un niveau de
00:23:19prix qui soit supportable pour les ménages.
00:23:21Vous parliez de la Chine,
00:23:23en effet, rien que sur l'année 2023, les échanges commerciaux
00:23:25ont atteint des records, près de 240
00:23:27milliards de dollars, et ce sera ensuite
00:23:29ma dernière question, Cyril Bret.
00:23:31Cette économie russe ne se maintient-elle pas
00:23:33aussi à cause des errements des Occidentaux ?
00:23:35Parce qu'après deux ans de guerre, l'Union Européenne
00:23:37n'arrive pas encore à se détourner des énergies
00:23:39fossiles russes. Si on a calmé les importations
00:23:41de gaz, on est passé de 40% à 15%.
00:23:43Seulement, on a appris il y a
00:23:45quelques jours que le GNL,
00:23:47le gaz naturel liquéfié,
00:23:49par bateau, avait augmenté
00:23:51de près de 10%. Donc est-ce que
00:23:53c'est bien beau de donner des leçons de morale
00:23:55sur les plateaux, de faire des tweets, de faire
00:23:57des communiqués, mais mine de rien, les pays de l'Union Européenne,
00:23:59France y compris, on aide
00:24:01encore, mine de rien Vladimir Poutine, à se maintenir
00:24:03ou à maintenir son
00:24:05économie dans une certaine tranquillité.
00:24:07Oui, il y a plusieurs questions très intéressantes
00:24:09dans votre réflexion.
00:24:11La première, c'est la dépendance aux
00:24:13hydrocarbures, mais aussi aux minerais
00:24:15de l'Europe à l'égard de la Russie.
00:24:17C'est une dépendance qui a plusieurs
00:24:19décennies d'existence, qui date de l'URSS
00:24:21et ça ne se débranche pas en trois années de guerre.
00:24:23Donc c'est un peu normal qu'on
00:24:25n'ait pas trop de sources alternatives.
00:24:27Pour ce qui est du GNL, vous avez parfaitement
00:24:29raison. En revanche,
00:24:31les approvisionnements
00:24:33en GNL bénéficient essentiellement à
00:24:35trois États, les États-Unis,
00:24:37le Qatar et l'Algérie.
00:24:39Pas du tout
00:24:41à la Russie, c'est marginal.
00:24:43Et j'en reviens à votre première
00:24:45question qui est
00:24:47effectivement, où va l'économie russe
00:24:49dans ses rapports avec la Chine ?
00:24:51C'est très simple, la balance commerciale
00:24:53entre la Russie et la Chine.
00:24:55La Russie apporte massivement des biens de grande consommation
00:24:57machines-outils,
00:24:59automobiles, électroménagers
00:25:01de Chine, et en échange, elle vend
00:25:03à des prix qui ne sont pas très avantageux,
00:25:05ses minerais et son pétrole.
00:25:07Les termes de l'échange sont extrêmement
00:25:09désavantageux pour la Russie.
00:25:11Pas forcément aujourd'hui, mais en tout cas
00:25:13à long terme, la Russie
00:25:15se positionne comme un fournisseur
00:25:17de matières premières, exposé à des variations
00:25:19de courses internationales
00:25:21de la plus grande économie mondiale.
00:25:23En gros, comment va ça l'économique ?
00:25:25Merci beaucoup Cyril Vrette, géopoliticien spécialiste
00:25:27de la Russie, chercheur à l'Institut Delors,
00:25:29d'avoir mine de rien parlé vrai sur Sud Radio
00:25:31et de nous avoir permis
00:25:33de comprendre comment l'économie russe
00:25:35avait une si bonne santé
00:25:37ces derniers mois.
00:25:39On le rappelle, quand même, plus de 3% de croissance
00:25:41en 2024. Dans quelques instants, il sera
00:25:4310h30, ce sera l'heure des grands débats de l'été.
00:25:45Nous mousquetaires entrons en studio et on se posera
00:25:47cette question un mois sans Premier ministre.
00:25:49Est-ce qu'il n'est pas temps d'arrêter la blague ? Il faut bosser.
00:25:51Les Français attendent des réponses. A tout de suite sur Sud Radio.
00:25:55Sud Radio. Les débats de l'été.
00:25:5710h-13h. Maxime Liédo.
00:25:59Allez, 1h30 de conversations,
00:26:01de débats, d'échanges musclés
00:26:03pour décortiquer l'actualité aujourd'hui
00:26:05autour de la table. Carlos Martins Bilongo, bonjour.
00:26:07Bonjour. Vous êtes député France Insoumise
00:26:09dans la 8ème circonscription du Val-d'Oise. Merci d'être
00:26:11avec nous en direct. Maxime Thiebaud, avocat.
00:26:13Bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous
00:26:15sur Sud Radio et Frédéric Fougera, président de
00:26:17Tenkan Paris, qui est une agence de communication
00:26:19et auteur de la com, qui est
00:26:21un métier, et croyez-moi, la communication
00:26:23à nouveau va être au cœur
00:26:25de certaines de nos discussions. On va
00:26:27entrer clairement dans le vif du sujet ce matin
00:26:29dès le premier débat, et on attend votre coup
00:26:31de gueule, votre coup de cœur, ou même
00:26:33vos réactions, franchement, pour venir discuter
00:26:35avec nous au standard sur l'application Sud Radio
00:26:37et appeler nous 0 826 300
00:26:39300, et même directement sur les
00:26:41réseaux sociaux, parce que ça fait un mois
00:26:43désormais que nous sommes 100 premiers ministres,
00:26:45donc 100 gouvernements, ou alors un gouvernement
00:26:47démissionnaire, c'est-à-dire qui est chargé, selon la bonne
00:26:49formule, de gérer les affaires courantes,
00:26:51mais quand même depuis quelques semaines, et vous le savez,
00:26:53auditeurs de Sud Radio, on a des
00:26:55situations catastrophiques un peu tous les jours,
00:26:57on a des urgences qui sont en grève, on a des médecins
00:26:59qui sont obligés de s'arrêter
00:27:01ou de faire des grands ensemblements parce
00:27:03qu'ils se sont agressés, encore ce matin à 10h,
00:27:05vous avez pu entendre ce témoignage,
00:27:074 jours d'ITT quand même, pour le refus
00:27:09de délivrer une ordonnance,
00:27:11la rentrée scolaire approche, on a vu qu'il y avait
00:27:13par exemple du manque de matériel
00:27:15chez les pompiers, et puis il y a ce qui se passe
00:27:17évidemment dans le monde, au Moyen-Orient,
00:27:19en Ukraine, donc la question elle est simple,
00:27:21auditeurs 0 826 300 300,
00:27:23j'insiste, est-ce que la blague n'est pas finie ?
00:27:25Il faut nommer un premier ministre,
00:27:27il nous faut un gouvernement pour s'emparer
00:27:29de tous les problèmes qui arrivent à bras-le-corps,
00:27:31et je n'ai même pas parlé du budget qui arrive
00:27:33début octobre. Autour de la table,
00:27:35qu'est-ce qu'on en pense ? Je me tourne d'abord vers vous,
00:27:37le communicant Frédéric Fougera,
00:27:39est-ce que ça vous interpelle ?
00:27:41Ça m'interpelle, parce qu'il y a un moment, il va bien falloir
00:27:43avoir un gouvernement, ça c'est certain, je voulais juste
00:27:45revenir sur les affaires courantes,
00:27:47c'est pas seulement une bonne formule,
00:27:49c'est quand même quelque chose, c'est cadré,
00:27:51ça limite le pouvoir d'action
00:27:53des ministres et des missionnaires,
00:27:55donc il faut être clair avec les choses.
00:27:57Je m'amuse aussi,
00:27:59dans cette situation, qui n'est pas
00:28:01particulièrement amusante, mais je m'amuse
00:28:03de l'intérêt qu'on porte au budget, on n'a jamais autant
00:28:05porté intérêt au budget, il faut que le budget
00:28:07soit voté. Est-ce que c'est une bonne chose ?
00:28:09Oh là là, est-ce que le budget, tout d'un coup,
00:28:11intéresse tout le monde, en tout cas
00:28:13toute la classe
00:28:15du bruit médiatique ?
00:28:17Donc oui, il faut un gouvernement, il y a un moment, il faut un gouvernement,
00:28:19on est dans une situation inhabituelle,
00:28:21je pense jamais connue,
00:28:23en tout cas sous la Ve République,
00:28:25d'avoir un gouvernement des missionnaires
00:28:27qui dure aussi longtemps.
00:28:29Mais moi, je voudrais
00:28:31vous poser une question et
00:28:33illustrer le sujet, ça va me permettre
00:28:35de se détendre 5 minutes avant de se taper dessus,
00:28:37et je voudrais savoir,
00:28:39si vous savez, Maxime,
00:28:41ce qu'est un informateur ?
00:28:43Je vous pose la question
00:28:45à vous, parce que je sais qu'il y a au moins une personne dans cette salle
00:28:47qui potentiellement sait
00:28:49ce qu'est un informateur.
00:28:51Eh bien,
00:28:53en République démocratique du Congo,
00:28:55parce que c'est bien aussi d'aller voir ce qui se passe ailleurs,
00:28:57et puis on ne va pas souvent voir ce qui se passe sur le continent africain,
00:28:59eh bien le président de la République élu,
00:29:01après les élections
00:29:03législatives, nomme
00:29:05un informateur.
00:29:07Et quel est le rôle de cette personne ?
00:29:09Dans le dernier cas, le président
00:29:11Tshisekedi a été élu le 20 décembre
00:29:13dernier, avec des législatives,
00:29:15et il n'a nommé un gouvernement que 4 mois plus tard,
00:29:17je ne dis pas qu'il faut copier, je ne dis pas que c'est bien,
00:29:19je ne compare pas,
00:29:21j'illustre. Eh bien l'informateur,
00:29:23il a pour mission officielle
00:29:25d'aller au Parlement, et de dire
00:29:27à chaque groupe politique, là en l'occurrence il y en a 44
00:29:29en RDC, donc c'est beaucoup,
00:29:31mais peu importe, c'est une illustration,
00:29:33de dire, est-ce que vous faites partie de la majorité ?
00:29:35Est-ce que vous faites partie de l'opposition ?
00:29:37Et tant que l'informateur
00:29:39n'a pas fait son rapport au président de la République,
00:29:41le président de la République ne connaît pas
00:29:43la majorité sur laquelle il peut
00:29:45s'appuyer ou non. Eh bien,
00:29:47plutôt que de nous envoyer tous les uns les autres
00:29:49des courriers, plutôt que
00:29:51de faire des négociations
00:29:53sous la table, je trouve ça
00:29:55pas inintéressant,
00:29:57alors ce n'est pas notre pratique, ça ne se fera pas aujourd'hui,
00:29:59mais c'était pour illustrer, je trouve ça intéressant
00:30:01qu'il y ait une personne dont la mission officielle
00:30:03soit d'aller illustrer qui
00:30:05est, qui fait partie de la majorité,
00:30:07qui fait partie de l'opposition.
00:30:09Je pose la question au député Carlos Maldas Bilongo,
00:30:11député LFI, rassurez-moi, il n'y a pas eu
00:30:13d'informateur, vous n'avez pas vu d'informateur passer
00:30:15dans les rangs de l'Assemblée nationale ?
00:30:17La fonction n'existe pas chez nous.
00:30:19Pour l'instant, en France, c'est inexistant,
00:30:21ça existe aussi en Belgique,
00:30:23ils ont un informateur qui a été nommé récemment, après les législatives
00:30:25qui se sont déroulées il y a quelques semaines,
00:30:27et il a ce rôle de chercher
00:30:29des coalitions et des majorités,
00:30:31mais voilà, les Français
00:30:33aujourd'hui attendent des réponses sur
00:30:35différents sujets, comme vous l'avez évoqué, que ce soit
00:30:37les étudiants, que ce soit les lycéens,
00:30:39les parents d'élèves qui vont
00:30:41être amenés à déposer leurs enfants à la retraite,
00:30:43etc. Vous avez
00:30:45la situation qui est liée aussi
00:30:47à la justice sociale.
00:30:493 millions de Français sont au SMIC et veulent des réponses.
00:30:51Moi aussi, j'ai des milliers de retraités
00:30:53dans ma circonscription qui,
00:30:55quand ils ont voté le 30 et le 7 juillet,
00:30:57ils se sont dit, si je vote pour le NFP,
00:30:59c'est abrogation de la réforme des retraites,
00:31:01parce que je devais aller à la retraite juste avant
00:31:03que la réforme soit imposée par Macron.
00:31:05Maintenant, c'est repoussé, j'ai
00:31:07deux années à faire en plus, trois années à faire en plus.
00:31:09Sur le moral des Français, ça joue.
00:31:11À un moment donné, ils veulent des réponses. Et quand on a un président
00:31:13qui repousse l'échéance, qui joue sur les
00:31:15JO pour faire de la récupération,
00:31:17pour les Français, c'est totalement ubuesque.
00:31:19Pour vous, il est urgent de nommer
00:31:21un gouvernement, un premier ministre
00:31:23pour ensuite avoir un gouvernement ?
00:31:25Quand on arrive à un mois, on a
00:31:27un gouvernement démissionnaire avec la
00:31:29gestion des affaires courantes. Vous avez
00:31:31les ministres démissionnaires, Gabriel Attal,
00:31:33ces journées qui ont été voies du 14 juillet au 16 août.
00:31:35Les Français s'interrogent.
00:31:37Dans ma circonscription, ils me demandent ce que fait un député,
00:31:39parce que M. Attal est député maintenant,
00:31:41parce qu'il est venu voter au Parlement,
00:31:43au moment où il fallait voter pour les bureaux de l'Assemblée nationale.
00:31:45Vous ne pouvez pas venir voter
00:31:47pour les bureaux de l'Assemblée nationale, et ensuite vous repartez
00:31:49à Matignon. À un moment donné,
00:31:51la Constitution,
00:31:53il y a un flou, donc c'est possible.
00:31:55À un moment donné, pour la compréhension des Français,
00:31:57ils ont du mal avec la politique,
00:31:59un certain détachement. On essaie de les rattacher à la politique.
00:32:01Il y a une dissolution qui arrive le 30 juin.
00:32:03Des vacances repoussées, etc.
00:32:05Il y a une belle participation.
00:32:07Qu'est-ce qu'on en fait après ?
00:32:09Ça devrait être un moment de politique
00:32:11responsable. Maxime Thibault, avocat,
00:32:13est-ce que ça vous interpelle à ce point,
00:32:15qu'il n'y ait pas de gouvernement où finalement la Constitution
00:32:17le permet, et c'est peut-être à l'homme de loi
00:32:19que je m'adresse, il y a une Constitution,
00:32:21on peut la respecter ?
00:32:23C'est la trêve. On a eu la trêve
00:32:25des Jeux Olympiques, on a maintenant la trêve
00:32:27estivale, donc
00:32:29les gens se reposent après avoir fait la fête.
00:32:31Le gouvernement se repose
00:32:33après avoir fait la fête, et puis il faut être honnête,
00:32:35il y a beaucoup de politiques qui ne sont pas présentes en ce moment,
00:32:37parce que tout le monde est lessivé. Il y a eu les élections
00:32:39européennes déjà qui ont occupé pas mal les parlementaires,
00:32:41il y a les élections législatives
00:32:43en suivant qui ont occupé tout le monde, et ça le Président
00:32:45de la République le savait, qu'il allait avoir besoin d'un repos,
00:32:47et puis il s'est exprimé comme ça.
00:32:49C'est-à-dire que pendant les Jeux Olympiques, vous avez
00:32:51beaucoup de députés qui ont disparu, et puis là,
00:32:53avec la trêve estivale et le 15 août qui se présente,
00:32:55il y a beaucoup de gens qui ne sont pas présents.
00:32:57En fait, cette gestion
00:33:01a duré un temps aussi long.
00:33:03Le précédent, c'était 9 jours, là on est à 37-38 jours.
00:33:05Donc effectivement,
00:33:07il y a un vrai problème, surtout si venait
00:33:09à se présenter une vraie crise,
00:33:11parce qu'on ne serait pas en capacité de pouvoir,
00:33:13d'un point de vue constitutionnel, faire jouer l'ensemble
00:33:15du panel législatif qui est
00:33:17à la disposition du gouvernement, et donc ça voudrait
00:33:19poser quelques problèmes.
00:33:21Maintenant, la question d'un gouvernement, effectivement,
00:33:23elle va se poser, elle va se poser de manière encore plus
00:33:25prégnante, que la rentrée va arriver et que
00:33:27vont arriver des échéances obligatoires de vote,
00:33:29notamment du budget.
00:33:31Et moi, je n'ai pas de solution.
00:33:33Je le dis sincèrement, alors je vois
00:33:35la gauche jouer son jeu
00:33:37avec sa première ministre
00:33:39potentielle, etc.,
00:33:41qui fait son jeu,
00:33:43c'est plutôt logique
00:33:45de sa part, et plutôt intelligent
00:33:47pour le coup, parce qu'ils ont essayé de faire
00:33:49apparaître quelqu'un.
00:33:51Le centre essaye de discuter
00:33:53avec Valérie Pécresse,
00:33:55qui montre un petit peu...
00:33:57Je me trouve aussi dans cette situation, parce que comme il n'y a rien
00:33:59qui émerge, soit à droite, à gauche, ou même au centre,
00:34:01on se retrouve un peu dans des points liés.
00:34:03Il n'y a strictement rien qui peut émerger. Vous avez trois blocs
00:34:05à l'Assemblée nationale. Personne
00:34:07ne votera une confiance pour quelqu'un d'autre.
00:34:09Ces blocs sont irréconciliables.
00:34:11Moi, je pense qu'en réalité,
00:34:13on ne peut pas avoir de gouvernement en France,
00:34:15tout simplement. On va avoir des premiers ministres
00:34:17qui vont être nommés, parce qu'à un moment, l'Elysée va être obligée
00:34:19de nommer un premier ministre,
00:34:21mais ce n'est pas sûr que ce dernier ait la confiance.
00:34:23Et en tout cas, le jour où il voudra
00:34:25s'imposer politiquement,
00:34:27il perdra la confiance de l'Assemblée nationale
00:34:29et on rentre dans une crise sans précédent
00:34:31à l'Assemblée nationale, et en tout cas en France,
00:34:33parce que je pense qu'il n'est pas possible
00:34:35d'avoir un nouveau gouvernement.
00:34:37Tout simplement parce que le résultat
00:34:39qu'ont offert les dernières législatives,
00:34:41les résultats qui en sont sortis, fait que...
00:34:43Emmanuel Macron a voulu, par le jeu
00:34:45du deuxième tour, empêcher
00:34:47le Rassemblement national
00:34:49d'avoir suffisamment de parlementaires
00:34:51pour pouvoir jouer la carte
00:34:53de la cohabitation et avoir le pouvoir.
00:34:55C'est son choix politique. Maintenant, il faut qu'il assume
00:34:57derrière, qu'il ait créé une
00:34:59tripolarisation de l'Assemblée nationale
00:35:01qui fait que la France est ingouvernable.
00:35:03Qu'il tire les conséquences.
00:35:05Mais oui, qu'il tire les conséquences. Et je pense que les conséquences
00:35:07vont être, premièrement, une instabilité
00:35:09gouvernementale,
00:35:11avec une réponse constitutionnelle
00:35:13qui serait celle d'une dissolution qui n'est pas possible,
00:35:15telle que le prévoit la Constitution avant juin 2025,
00:35:17dont il va nous rester
00:35:19d'autres possibilités, la possibilité
00:35:21de l'homme d'honneur et du chef d'Etat
00:35:23qui voudra que...
00:35:25s'il y a une instabilité politique
00:35:27et qu'il doit être garant de la stabilité
00:35:29politique en France et de remettre son mandat en jeu.
00:35:31Et je pense que la question d'une démission
00:35:33de la présence de la République va se poser.
00:35:35Soit par lui-même, soit par la pression
00:35:37qui va exister derrière des institutions
00:35:39et des corps intermédiaires.
00:35:41Soit, il y aura un jeu de déchéance
00:35:43qui va se mettre en place et on n'est pas à l'abri
00:35:45que la Haute Cour puisse se rassembler à terme.
00:35:47Après que deux tiers des députés
00:35:49tirent la conséquence que la France
00:35:51est ingouvernable et que le Sénat suive derrière
00:35:53et que la Haute Cour, qui peut
00:35:55juger de la responsabilité politique du Président de la République
00:35:57décide de sa déchéance. C'est quelque chose
00:35:59qui est tout à fait possible.
00:36:01Frédéric Fougera, face à ce...
00:36:03hop là, ce petit coup de pinceau sur le
00:36:05paysage politique...
00:36:07Je vais rebondir sur ce qu'a dit Maxime et je voulais juste
00:36:09dire avant, en fait, on se pose la question de à quand
00:36:11un gouvernement, mais en fait la vraie question c'est déjà à quand
00:36:13un Premier Ministre ou une Première Ministre,
00:36:15parce que ça c'est peut-être la chose qui va
00:36:17arriver le plus rapidement possible
00:36:19maintenant, mais on n'est pas prêt pour autant
00:36:21d'avoir immédiatement un gouvernement.
00:36:23Je vous rappelle que
00:36:25le temps de constitution d'un gouvernement est assez long
00:36:27dans la mesure où il va falloir composer avec certainement
00:36:29différentes formations politiques,
00:36:31ça va prendre du temps,
00:36:33entre le poids, la représentation de chacune de ces
00:36:35formations politiques,
00:36:37les égaux de chacun et chacune qu'il va falloir gérer,
00:36:39après il va falloir
00:36:41contrôler les situations financières des uns et des autres,
00:36:43donc même quand une fois qu'un gouvernement
00:36:45va être sur un papier
00:36:47avant qu'il ne nous soit communiqué, il va falloir du temps.
00:36:49Le gouvernement Attal, il y a eu un mois
00:36:51entre la nomination des ministres de plein droit
00:36:53et les secrétaires d'État,
00:36:55donc à quand un gouvernement et un gouvernement
00:36:57complet, on en est je pense
00:36:59très très loin. Et pour
00:37:01remondir sur ce que disait Maxime, oui il y a trois blocs
00:37:03irréconciliables apparemment, en tout cas
00:37:05à l'Assemblée Nationale,
00:37:07et je ne demande pas aux députés qui sont présents
00:37:09d'être juges de paix sur ces questions-là,
00:37:11ça a l'air bien marrant.
00:37:13Mais le plus gros
00:37:15problème, ce n'est pas tant qu'il soit
00:37:17irréconciliable,
00:37:19c'est que ce n'est pas notre culture, en France,
00:37:21on n'a pas cette culture.
00:37:23Donc en France, on a tort
00:37:25ou on a raison. Jamais, on est des boutiquiers,
00:37:27on défend sa boutique, tout ce qui
00:37:29est chez nous est bien, tout ce qui est ailleurs est mal.
00:37:31Tant qu'on restera dans cet état d'esprit
00:37:33et cette culture,
00:37:35ce tripartisme à l'Assemblée
00:37:37montre un blocage
00:37:39assez incontournable.
00:37:41Donc pendant un an, tant qu'on ne peut
00:37:43pas à nouveau dissoudre l'Assemblée
00:37:45et espérer avoir une majorité,
00:37:47parce qu'on peut la dissoudre dans un an et se retrouver exactement
00:37:49dans la même situation,
00:37:51pire aux 4 groupes
00:37:53à 25%.
00:37:57Bon, qui a raison, qui a tort, en tout cas,
00:37:59le micro est ouvert et le téléphone, le standard aussi pour
00:38:01vous, auditeurs 0-826-300-300,
00:38:03nous sommes avec Carlos Martin-Biongo,
00:38:05député LFI, Maxime Thiebaud, avocat,
00:38:07Frédéric Fougera, président de l'agence
00:38:09de com Tenken et la question, elle est simple,
00:38:11c'est est-ce qu'il est grand temps de nommer un Premier ministre
00:38:13pour avoir un gouvernement ? Parce que ça
00:38:15commence à chauffer. A tout de suite sur Sud Radio.
00:38:170-826-300-300, 38 jours
00:38:19sans Premier ministre, donc sans gouvernement
00:38:21ou alors avec un gouvernement démissionnaire
00:38:23et la question avec tout ce qui se passe, que ce soit la rentrée
00:38:25qui arrive, que ce soit ce qui se passe dans nos commissariats,
00:38:27dans nos rues et puis même la rentrée,
00:38:29ça veut dire éventuellement la reprise
00:38:31du travail, la rentrée scolaire,
00:38:33ça veut dire la reprise à un moment d'un budget
00:38:35qui ne passe plus et puis aussi forcément
00:38:37l'espoir politique d'après les élections législatives
00:38:39qui s'amenuisent voire qui se perdent.
00:38:41Bonjour Olivier.
00:38:43Vous nous appelez depuis Melun.
00:38:45Comment allez-vous et surtout, la question,
00:38:47vous, est-ce que ça vous interpelle ou au contraire
00:38:49pas du tout, il faut prendre son temps
00:38:51pour un Premier ministre et faire un vrai gouvernement ?
00:38:53Alors ça me
00:38:55fait avoir
00:38:57beaucoup de réflexions différentes.
00:38:59La première c'est de dire, ça fait des années que des amis
00:39:01et des gens que je côtoie disent
00:39:03et je le dis aussi,
00:39:05pourquoi changer des lois toute l'année, par exemple,
00:39:07alors qu'on a déjà
00:39:09a priori voté tout ce qu'il fallait
00:39:11pour que le pays tourne. Et je me dis que
00:39:13pour l'instant on n'a pas de gouvernement, donc pas de nouvelle
00:39:15loi, donc tous les gens qui se disent tout le temps
00:39:17les avocats, les fiscalistes,
00:39:19peut-être même les juges,
00:39:21on a tout ce qu'il faut,
00:39:23arrêtez de nous en donner les plus,
00:39:25pour l'instant on a, c'est ce que j'ai bien compris,
00:39:27on a une trêve
00:39:29et on va pouvoir faire
00:39:31tourner ce pays avec ce qui existe déjà.
00:39:33Alors que d'habitude on est en inflation
00:39:35sans arrêt, on se demande pourquoi les gens ont besoin de voter
00:39:37des lois de nouvelles tout le temps, sur tout un tas
00:39:39de trucs qui régentent.
00:39:41Donc là je me dis
00:39:43pour une fois c'est bien, c'est calme, ils vont pouvoir jouer
00:39:45avec ce qu'ils ont,
00:39:47et puis ça pourrait peut-être
00:39:49montrer que ça pourrait
00:39:51fonctionner sans qu'il y ait de nouvelles choses
00:39:53produites sur cette partie-là.
00:39:55Maintenant j'ai cru comprendre qu'il y avait une partie
00:39:57qui était beaucoup plus difficile et beaucoup plus
00:39:59urgente, c'était la partie budget.
00:40:01Effectivement, l'argent c'est comme l'énergie,
00:40:03si vous n'en avez pas, le circuit ça arrête de fonctionner.
00:40:05Très bon métaphore Olivier.
00:40:07Les chats d'argent que j'ai ici,
00:40:09merci beaucoup.
00:40:11Et donc voilà, on est coincés de ce côté-là.
00:40:13Maintenant, moi, si vous voulez mon avis,
00:40:15aucun
00:40:17gouvernement pendant mille ans,
00:40:19si le gouvernement qu'on doit avoir
00:40:21est LSIste. Je ne dis pas
00:40:23nouveau Front Populaire,
00:40:25mais il faut que les gens se disent
00:40:27aussi de ces fous furieux de LSI,
00:40:29moi, ça m'irait
00:40:31très bien d'avoir un socialiste de type
00:40:33je ne sais pas,
00:40:35rocard, chevènement,
00:40:37un peu à droite,
00:40:39mais des gens qui ont un cerveau, qui sont structurés,
00:40:41qui veulent faire du socialisme.
00:40:43Là, ça va forcément créer un dialogue et on a
00:40:45Carlos Martins de Bilongo qui est là, député LSI.
00:40:47Vous vous dites en fait, attendez,
00:40:49moi je vous le dis franchement, je préfère même que ça dure
00:40:51encore un mois avec un gouvernement démissionnaire
00:40:53plutôt que d'avoir un Premier ministre
00:40:55LSI et donc un gouvernement
00:40:57qui lui ressemble. Qu'est-ce que vous répondez à l'auditeur Olivier,
00:40:59monsieur le député ?
00:41:01Je pense que notre programme,
00:41:03il est viable et validé par des économistes.
00:41:05Moi, je n'ai pas l'air d'un fous furieux, je ne vais pas être défini comme ça
00:41:07par les gens qui me connaissent
00:41:09et mes électeurs.
00:41:11Je pense qu'on peut avoir des divergences d'opinion
00:41:13sur différents sujets. Je pense que c'est
00:41:15le volet économique que nous reprochent les libéraux,
00:41:17soit de remettre en place l'ISF.
00:41:19Nous, c'est argumenté.
00:41:21Quand on a retiré l'ISF,
00:41:23il y avait une promesse de création d'emplois
00:41:25et quand on demande un retour sur exécution,
00:41:27est-ce que ça a donné
00:41:29les emplois qui étaient prévus ?
00:41:31Non. Aujourd'hui,
00:41:33on a 12 millions de pauvres en France.
00:41:35À un moment donné, il faut une réponse.
00:41:37On est la sixième puissance économique du monde.
00:41:39On ne peut pas avoir
00:41:41soit des étudiants, des étudiantes,
00:41:43des foyers qui sont en difficulté,
00:41:45des enfants qui n'arrivent pas à se nourrir et ne pas avoir
00:41:47de réponse politique, même si c'est difficile à entendre.
00:41:49Mais dès lors où nous,
00:41:51économiquement, on dit que
00:41:539 Français sourdisses,
00:41:55aucun ne verra leurs impôts augmenter.
00:41:579 Français sourdisses.
00:41:59Je comprends ensuite que
00:42:01les seuls Français sourdisses qui restent,
00:42:03qui ont un appareil médiatique
00:42:05à mettre contre nous,
00:42:07usent de tout leur poids pour dire
00:42:09que les insoumis sont des fous furieux.
00:42:11Ils veulent taxer tout le monde.
00:42:13C'est Olivier, l'auditeur Sud Radio,
00:42:15qui a appelé le 0826-300-300.
00:42:17Admettons que le fou furieux
00:42:19était certes le parler vrai Sud Radio,
00:42:21mais qu'est-ce qui vous inquièterait,
00:42:23puisqu'on a un député LFI avec nous,
00:42:25autant engager le dialogue,
00:42:27à l'idée d'avoir un Premier ministre LFI
00:42:29ou des ministres du Sud
00:42:31des rangs Jean-Luc Mélenchon ?
00:42:33Déjà, premièrement,
00:42:35vous êtes partis sur un sujet qui est
00:42:37plutôt consensuel, mais qui à mon avis
00:42:39est une mauvaise chose, c'est l'histoire des retraites
00:42:41et de l'ISF. L'ISF a été mis en France
00:42:43pendant des années. Moi, je n'ai que les chiffres
00:42:45que me donnaient les informations et les journalistes,
00:42:47mais ça rapportait à peu près 10 fois moins
00:42:49que ce que vous pensez que ça va redonner là, maintenant.
00:42:51Il faudra vérifier avec les chiffres entre vous.
00:42:53Moi, je ne les ai pas, je n'ai que ce que j'entends.
00:42:55Et pour la retraite,
00:42:57là, je vous rejoins sur les pauvres et les enfants
00:42:59qui n'ont pas à manger et les jeunes qui ne peuvent pas
00:43:01s'acheter d'appartement et qui ne peuvent pas
00:43:03avoir un boulot payé plus que le SMIC.
00:43:05Vous avez 400 milliards de retraites
00:43:07à payer par an en ce moment,
00:43:09400 milliards par an, 398 milliards
00:43:11et des bouettes, pour 1,7
00:43:13actif pour un retraité.
00:43:15Vous voulez augmenter la charge
00:43:17de ce truc, alors que
00:43:19les retraités... Moi, j'ai bientôt 60 ans, je vais être
00:43:21à la retraite, donc je vais parler contre ma
00:43:23propre paroisse, mais
00:43:25vous ne pouvez pas payer des gens
00:43:27entre guillemets au chômage pendant
00:43:2930 ans, s'ils vivent 30 ans,
00:43:31à une période où ils coûtent très cher à la Sécu parce qu'on
00:43:33tombe tous malades après,
00:43:35alors que cette
00:43:37spoillation pour les personnes âgées
00:43:39qui partent à la retraite, c'est qu'à l'entrée,
00:43:41les jeunes n'ont ni boulot payé,
00:43:43ni capacité d'accéder à
00:43:45l'immobilier, puisque l'immobilier était trusté
00:43:47par la classe d'étranges glorieuses qui a réussi
00:43:49à s'acheter un appartement, un truc, un machin.
00:43:51Donc, vous voulez mettre des gens à la retraite
00:43:53à 58 ou à 60 ans, alors
00:43:55qu'on est déjà à 400 milliards d'euros par an,
00:43:57je ne vois pas où vous trouverez l'argent, et vous
00:43:59le piquerez nécessairement aux jeunes, parce que
00:44:01c'est eux qui se retrouveront à avoir
00:44:03encore plus de charges, s'il faut payer encore plus
00:44:05de retraite. – Merci beaucoup, Olivier, en tout cas,
00:44:07pour avoir nourri l'échange et le dialogue,
00:44:09et d'avoir rappelé le 0826-300-300.
00:44:11Le député Carlos-Martin Bilongo
00:44:13va vous répondre sur l'ISF et sur les retraites,
00:44:15sachant que sur l'ISF, pendant votre échange,
00:44:17j'ai vérifié, ça a rapporté 5 milliards d'euros
00:44:19par an avant que ce soit
00:44:21supprimé par le gouvernement
00:44:23d'Emmanuel Macron, et vous,
00:44:25vous espérez que ça puisse
00:44:27rapporter 15 milliards
00:44:29dès 2024. – C'est ça,
00:44:3115 milliards, et c'est largement
00:44:33possible. – Donc, trois fois plus que ça a rapporté
00:44:35avant que ce soit annulé. – Oui, parce qu'à terme,
00:44:37il y a toujours trois fois plus de
00:44:39milliardaires en France,
00:44:41et le sujet sur
00:44:43les retraites… – Qu'est-ce que vous répondez
00:44:45à Olivier ? – On a aussi des retraités
00:44:47qui sont en difficulté, qui ont du mal à
00:44:49se loger. Un retraité qui n'est pas propriétaire,
00:44:51avec sa pension
00:44:53de retraite, il n'a pas les moyens de
00:44:55payer son logement et de se nourrir.
00:44:57Et, mis à part ça,
00:44:59le vrai sujet, c'est qu'il faut
00:45:01une réponse réelle aujourd'hui,
00:45:03et en fait, cette réponse, elle est
00:45:05politique, et elle peut être amenée par
00:45:07n'importe quel groupe, mais le groupe qui est arrivé majoritaire
00:45:09au Parlement, c'est le Front
00:45:11Populaire, et qui doit être amené à gouverner.
00:45:13– Maxime Thibault, on a bien vu aussi l'inquiétude
00:45:15de l'auditeur, en disant « mais moi, je
00:45:17comprends d'un côté qu'il ne nomme pas un
00:45:19Premier ministre tout de suite, parce que si c'est pour avoir un
00:45:21gouvernement LFI, surtout pas.
00:45:23Comment réagir face à ça ? » – Emmanuel
00:45:25Macron ne nomme pas de Premier ministre
00:45:27pour le moment, tout simplement parce qu'il sait
00:45:29qu'il a le temps. Et
00:45:31les circonstances lui donnent raison. Il y a eu
00:45:33l'ÉGIO, il y a maintenant la trêve estivale.
00:45:35Et on parlait d'une informateur
00:45:37tout à l'heure, de l'informateur.
00:45:39Il existe, chacun a son téléphone
00:45:41portable, les groupes s'appellent entre eux,
00:45:43il y a des rencontres. – Stéphane Séjourné,
00:45:45Gabriel Attal, dont on reparlera dans quelques instants.
00:45:47– Valérie Pécresse, il me semble que c'était dans les colonnes du Parisien
00:45:49ou du Figaro hier,
00:45:51mon confrère expliquait
00:45:53qu'il se voyait souvent à l'Élysée, a priori,
00:45:55donc il y a des échanges qui ont eu lieu.
00:45:57Mais effectivement, la question qui va
00:45:59devoir se poser, je voulais rebondir sur ce que disait
00:46:01votre auditeur tout à l'heure,
00:46:03on n'a pas besoin de voter de nouveaux textes pour
00:46:05expliquer ce qu'ils disent déjà. Ça, c'est sûr qu'en France,
00:46:07on crève sous l'inflation législative.
00:46:09– Mais on n'aurait pas besoin d'une incarnation, en revanche.
00:46:11– Non, ce qu'on a besoin, par contre,
00:46:13c'est d'un projet de loi de finances rectificative.
00:46:15C'est-à-dire qu'on a besoin aujourd'hui de rectifier
00:46:17le budget qu'on avait voté, parce que chaque année, c'est ce qu'on fait,
00:46:19on vote un premier budget, qu'on modifie ensuite
00:46:21dans l'année, pour pouvoir continuer de
00:46:23dépenser correctement là où les besoins
00:46:25sont nés. Et le problème aujourd'hui, c'est que
00:46:27en ne faisant pas passer cette rectification,
00:46:29eh bien, on a des blocages qui commencent
00:46:31à arriver. On parlait des canadaires
00:46:33où il y avait des problèmes, des financements
00:46:35à certains endroits, on ne peut pas financer.
00:46:37Et la route administration commence à dire, bah oui, mais les enveloppes
00:46:39commencent à être vidées. Donc, c'est là où les
00:46:41premiers points vont commencer à se poser. Il faut qu'on ait
00:46:43une assemblée qui puisse voter, mais on ne peut pas le faire sans gouvernement.
00:46:45– Eh bien voilà, en tout cas, le ton est donné.
00:46:47Un mois sans premier ministre, l'urgence d'un nouveau gouvernement.
00:46:49Vous nous avez appelé au 0 826 300 300,
00:46:52faites comme le camarade Olivier tout à l'heure.
00:46:54Appelez-nous, appelez le standard pour continuer
00:46:56à échanger. Dans quelques instants, un sujet
00:46:58qui va vous faire parler dans une petite commune
00:47:00du Nord, dans le Pas-de-Calais. On a décidé d'instaurer
00:47:02un couvre-feu parce que des mineurs
00:47:04ou des jeunes, en tout cas, qui avaient près de 15 ans
00:47:06commençaient à foutre le bordel. On va se demander si ce n'est pas
00:47:08un peu excessif pour la jeunesse.
00:47:10A tout de suite sur Sud Radio, dans quelques instants, les infos de 11h.
00:47:12– Sud Radio.
00:47:14Les débats de l'été.
00:47:1610h-13h. Maxime Liédo.
00:47:18– Et celui-ci, croyez-moi, il ne va pas
00:47:20tarder à vous faire réagir au standard au 0 826 300 300
00:47:23et même sur les réseaux sociaux et l'application
00:47:25de Sud Radio parce que figurez-vous
00:47:27qu'il y a un maire d'une petite commune
00:47:29dans le Pas-de-Calais, Hénin. Le maire, il a décidé
00:47:31tout simplement de réagir en tant que bon père
00:47:33de famille, il est père de deux enfants
00:47:35et dans sa ville sont apparus
00:47:37des tags, quelques incidents,
00:47:39des tentatives d'incendie, on a cassé
00:47:41quelques machines automatiques. Donc il a dit, c'est très simple,
00:47:43à partir d'une certaine heure,
00:47:45tous les enfants de moins de 15 ans
00:47:47couvrent-feu obligatoire, je ne veux plus
00:47:49en voir un seul dans les rues.
00:47:51Donc la question, elle est simple, est-ce que c'est la solution ?
00:47:53Peut-être même faut-il le généraliser ?
00:47:55En effet, les enfants de 15 ans, c'est chez les parents
00:47:57qui doivent être, et pas dans les rues
00:47:59passer une certaine heure, ou alors est-ce que vous trouvez ça
00:48:01totalement excessif ?
00:48:03Le député à LFI, Carlos Fatin,
00:48:05qu'est-ce que vous en pensez ?
00:48:07Je pense que c'est un cas isolé,
00:48:09on est sur un village de 2000 personnes,
00:48:11je pense que le maire connaît tous les habitants,
00:48:13je pense que 2000 personnes, c'est assez petit.
00:48:15L'enfant mis en cause
00:48:17à 10 ans.
00:48:19Oui, pour un des événements, il a 10 ans.
00:48:21C'est très jeune, c'est un cas isolé, on ne peut pas généraliser.
00:48:23En France, on a 33 000 communes,
00:48:2566 millions,
00:48:27je pense que les parents sont assez responsables
00:48:29dans la globalité.
00:48:31Ces cas isolés, soit il faut les accompagner par une prévention,
00:48:33aller discuter avec les parents,
00:48:35voir le cas en question,
00:48:37ce qu'il en est,
00:48:39et ensuite généraliser un couvre-feu.
00:48:41Je pense que c'est trop
00:48:43excessif.
00:48:45Frédéric Fougera, est-ce que
00:48:47c'est un cas isolé, c'est excessif,
00:48:49ou au contraire, c'est peut-être quelque chose qu'il va falloir appliquer
00:48:51un peu partout, parce que quand même, les enfants de 10 ans
00:48:53qui traînent dans les rues le soir, c'est loin d'être normal ?
00:48:55Comme le dit Carlo,
00:48:57ça me parait complètement démesuré.
00:48:59Effectivement, c'est un cas isolé, mais des cas isolés
00:49:01qu'on retrouve parfois souvent, ça me parait
00:49:03complètement absurde
00:49:05de développer, imposer
00:49:07des couvre-feux pour les mineurs
00:49:09partout en France.
00:49:11Je pense que ce sujet, en effet, il peut s'aborder
00:49:13de plein de façons différentes. D'abord, le maire d'une
00:49:15commune de 2000 habitants,
00:49:17c'est un élu très isolé.
00:49:19Il a un micro-conseil municipal à ses côtés,
00:49:21il a quasiment zéro
00:49:23employés municipaux,
00:49:25il n'a pas de police, donc c'est un élu
00:49:27qui est complètement démuni.
00:49:29Est-ce qu'il prend cette décision
00:49:31quelque part par aveu d'impuissance,
00:49:33ou est-ce que c'est une réponse
00:49:35médiatique ? Dans l'espèce,
00:49:37je ne le sais pas, mais on peut se poser
00:49:39ces questions-là par rapport à
00:49:41l'impuissance de ces petits maires. Ce n'est pas la même chose que quand c'est
00:49:43le maire de Nice qui prend cette
00:49:45décision, même si être maire d'une grande ville
00:49:47a d'autres...
00:49:49d'autres inconvénients, d'autres responsabilités.
00:49:51Lui dit, le maire,
00:49:53pour compléter ce que vous dites, il n'y a rien
00:49:55d'exceptionnel, ça ne devrait même pas être un arrêté officiel,
00:49:57je suis père de famille, un enfant de moins de 15 ans
00:49:59n'a rien à faire après 22h dans les rues.
00:50:01Il a raison,
00:50:03mais là,
00:50:05vous
00:50:07m'emmenez dans la suite de mon raisonnement,
00:50:09il y a une vraie question de responsabilité
00:50:11des parents, et moi je ne suis pas pour
00:50:13criminaliser les parents qui
00:50:15laissent leurs enfants en sortir,
00:50:17il faut d'ailleurs que les parents soient à la maison,
00:50:19il y a des familles où les parents travaillent la nuit,
00:50:21et donc parfois les enfants sont
00:50:23seuls, ou c'est un grand frère, une grande soeur
00:50:25qui garde les enfants, donc cette responsabilité des parents
00:50:27elle est compliquée à établir,
00:50:29mais ce n'est pas parce qu'elle est compliquée à établir
00:50:31qu'elle n'existe pas, ou qu'il ne faut pas la considérer.
00:50:33Oui, pour moi,
00:50:35un maire, ce n'est pas un élu de décider
00:50:37que les enfants n'ont pas à être dans la rue, parce que
00:50:39effectivement, des moins de 15 ans
00:50:41ne devraient pas être dans la rue
00:50:43la nuit, les parents devraient
00:50:45s'en occuper, ou la famille devrait s'en occuper,
00:50:47le sujet est complexe, ce n'est pas juste
00:50:49il faut, il ne faut pas, il n'y a qu'à, il n'y a qu'à pas,
00:50:51c'est facile, ce n'est pas facile,
00:50:53il faut tenir compte de tout ce qui concerne
00:50:55ce sujet.
00:50:57Avant de vous donner la parole, Maxime Thibault,
00:50:59avocat, on aura votre avis là-dessus, mais je veux partir
00:51:01au standard, rejoindre Cédric, bonjour Cédric.
00:51:03Bonjour à tous.
00:51:05Merci beaucoup de nous appeler, dès que vous avez
00:51:07entendu le sujet, vous nous avez appelé ici
00:51:09sur Sud Radio, vous habitez à Béziers,
00:51:11il y a un couvre-feu permanent à Béziers.
00:51:13Alors il y a un couvre-feu permanent à Béziers
00:51:15qui avait été retoqué
00:51:17par le Conseil
00:51:19d'État en 2014,
00:51:21ils avaient déjà essayé de faire un couvre-feu
00:51:23en 2014, et il avait été retoqué
00:51:25par le Conseil d'État, et là il est validé par le Conseil
00:51:27d'État, donc
00:51:29sur
00:51:31une décision du maire de Béziers,
00:51:33et c'est vrai que nous,
00:51:35on voit un changement de comportement,
00:51:37on voit des choses qui se passent relativement bien,
00:51:39je ne suis pas tout à fait d'accord avec
00:51:41le monsieur qui parlait juste
00:51:43avant, parce qu'en fait...
00:51:45Voilà, parce qu'il explique
00:51:47que dans les petits villages, il n'y a pas grand-chose
00:51:49et tout ça, moi je suis à côté de Béziers, donc je vais régulièrement
00:51:51sur Béziers, donc c'est pour ça que je pars,
00:51:53je suis dans des petits villages, j'en ai 960
00:51:55habitants, et effectivement,
00:51:57on a tous ces problèmes-là,
00:51:59parce qu'on a un maire qui bouge,
00:52:01il a un conseil municipal, il a
00:52:03une police municipale, parce qu'en fait,
00:52:05une police de proximité
00:52:07de plusieurs villages, dès qu'il y a
00:52:09un problème, on peut appeler 24h
00:52:11sur 24 si ça arrive, et pour revenir
00:52:13sur la ville de Béziers, effectivement, moi
00:52:15je vois qu'il y a des changements
00:52:17qui ont été faits, c'est-à-dire qu'on peut se promener
00:52:19maintenant sur Béziers,
00:52:21sans être alerté
00:52:23par des mondes qui sont
00:52:25en train d'être un peu virulents
00:52:27auprès de nos copines, qui sont
00:52:29agressifs, parce que
00:52:31on regarde tout le monde et n'importe quoi,
00:52:33pourquoi tu me regardes comme ça ?
00:52:35Non, ça n'arrive plus, et c'est vrai,
00:52:37ça arrive de temps en temps, mais...
00:52:39Vous nous dites que, je comprends bien, Cédric,
00:52:41vous habitez Béziers, il y a un couvre-feu permanent,
00:52:43et vous nous dites que vous êtes dans un petit village
00:52:45à côté de Béziers, 960 habitants,
00:52:47et lui, il a réussi à obtenir
00:52:49des moyens, ou à tirer les ficelles
00:52:51à droite et à gauche, pour que justement,
00:52:53on n'aille pas dans de telles extrémités,
00:52:55ou en tout cas, la petite ville ne justifie pas
00:52:57certains excès, c'est ça que vous nous dites ?
00:52:59Non, ce que je veux dire par là,
00:53:01c'est qu'en fait, malgré tout,
00:53:03si le maire de mon village
00:53:05devait mettre un couvre-feu,
00:53:07je serais d'accord, je trouve inadmissible
00:53:09de trouver des enfants de 10 ans, 11 ans,
00:53:1112 ans, 13 ans, jusqu'à 16 ans,
00:53:13dehors, à minuit, minuit et demi,
00:53:15une heure du matin, à l'époque, à Béziers,
00:53:17vous avez dit à Béziers, à 11h30,
00:53:19minuit et demi, quand nous, on sortait du ciné
00:53:21à l'époque, on avait des mômes
00:53:23qui avaient 13, 14 ans, qui étaient dehors,
00:53:25mais qu'est-ce qu'ils font dehors ? Que font les parents ?
00:53:27Alors, on nous dit, oui, les parents, ils travaillent des fois de nous,
00:53:29c'est le grand frère qui gagne, il n'avait pas fait attention,
00:53:31mais on n'a pas 80% de la population
00:53:33de Béziers qui travaille de nuit,
00:53:35si je ne m'abuse. Mais à un moment donné,
00:53:37il y a eu du laxisme, les parents
00:53:39en arrivaient plus. Donc vous, ça ne vous interpelle pas le rôle d'un
00:53:41mère, c'est aussi d'assurer la tranquillité
00:53:43de la vie ? Restez avec nous, Cédric,
00:53:45restez avec nous, parce que Frédéric Bouchra
00:53:47veut échanger. D'abord, je voudrais dire, monsieur,
00:53:49que je suis complètement d'accord avec vous, c'est complètement inadmissible
00:53:51qu'un enfant de moins de 15 ans soit dehors,
00:53:53à commencer pour sa propre sécurité,
00:53:55un enfant est une
00:53:57personne fragile, donc elle est en
00:53:59insécurité elle-même, en étant dehors,
00:54:01mais par rapport à ce
00:54:03que vous évoquiez sur Béziers, je voulais
00:54:05poser une question, on a un avocat sur le
00:54:07plateau, ça m'intéresserait
00:54:09de comprendre pourquoi
00:54:11le couvre-feu
00:54:13du maire a été retoqué,
00:54:15puis finalement validé, et
00:54:17il me semblait qu'il fallait qu'il y ait
00:54:19une durée limitée, donc ça ne semble plus
00:54:21être le cas. Qu'est-ce qui peut avoir amené
00:54:23à changer la situation ?
00:54:25Maxime Thibault, l'homme de loi, avocat,
00:54:27l'homme de loi, aussi dialogué avec Cédric.
00:54:29L'homme de loi, oui. L'homme de loi
00:54:31est plutôt à ma gauche.
00:54:33Non, en réalité, si vous voulez,
00:54:35un couvre-feu, c'est une mesure de police administrative,
00:54:37c'est-à-dire qu'on vient restreindre des libertés
00:54:39publiques, des libertés fondamentales, la liberté
00:54:41d'aller et venir, la liberté d'entreprendre,
00:54:43etc., tout un tas de libertés, notamment
00:54:45pour les mineurs, leur liberté d'aller et venir pendant
00:54:47une certaine tranche horaire, donc entre 23h
00:54:49et 6h du matin, et pour pouvoir
00:54:51limiter cette liberté d'aller
00:54:53et venir, il faut avoir une motivation,
00:54:55c'est-à-dire justifier d'un intérêt
00:54:57local, d'éléments objectifs
00:54:59qui viennent dire que
00:55:01la mesure de
00:55:03police administrative est
00:55:05proportionnée et nécessaire pour rétablir
00:55:07l'ordre public. Parce que c'est ça, l'objectif. En fait,
00:55:09ce qu'a voulu faire Robert Ménard, c'est rétablir
00:55:11la sécurité publique dans certains quartiers
00:55:13de la ville de Béziers. Et donc, il a
00:55:15pris un arrêté interdisant aux jeunes, entre
00:55:1723h et 6h du matin, aux jeunes mineurs, de pouvoir
00:55:19aller dans ces quartiers
00:55:21et pouvoir se mouvoir librement
00:55:23dans les rues,
00:55:25et il a apporté des éléments,
00:55:27notamment en démontrant dans le Conseil
00:55:29d'État qu'il y avait plus d'infractions que dans d'autres
00:55:31communes, qu'il y avait des réels troubles à l'ordre public,
00:55:33qu'il y avait beaucoup de problèmes, donc il a
00:55:35justifié sa mesure. Donc le Conseil
00:55:37d'État a considéré que la mesure, elle était
00:55:39proportionnée à l'objectif de rétablissement
00:55:41de la sécurité publique. Mais si demain,
00:55:43il y a un nouveau recours qui est fait
00:55:45contre l'arrêté du maire de Béziers en disant
00:55:47voilà, l'ordre public a été rétabli,
00:55:49il n'y a plus de troubles, la sécurité existe,
00:55:51les éléments qui viennent justifier
00:55:53cette mesure de police ne sont plus présents,
00:55:55eh bien le Conseil d'État pourra très bien dire
00:55:57maintenant il n'y a plus lieu de maintenir cette mesure
00:55:59de police. La police administrative c'est comme ça,
00:56:01c'est en permanence, c'est une
00:56:03conciliation entre les libertés et le maintien
00:56:05de l'ordre public.
00:56:07Carlos Martins Villiongo, sur justement
00:56:09toujours ça, et même moi j'ai l'impression
00:56:11que mine de rien, ce maire répond à une
00:56:13attente de ses habitants, et c'est ce que
00:56:15nous a dit Cédric au téléphone, qui nous a appelé
00:56:17au 0826 300 300, c'est que malheureusement
00:56:19quand bien même autour de la table, vous êtes
00:56:21visiblement assez d'accord pour dire que
00:56:23c'est excessif, que parfois ça n'oblige pas,
00:56:25etc. Il y a aussi des habitants qui
00:56:27sont confrontés à un monde qui ne comprennent plus
00:56:29une insécurité bien sûr, des petites dégradations,
00:56:31donc au final on va peut-être appeler
00:56:33ça du bon sens.
00:56:35Moi je ne pense pas que l'insécurité
00:56:37qu'a dit l'auditeur, elle réside
00:56:39chez les moins de 13 ans abégiés.
00:56:41Je n'ai pas été abégié longtemps,
00:56:43j'y étais une fois peut-être dans ma jeunesse, mais
00:56:45voilà, c'est moins de 13 ans
00:56:47et pas accompagné. Je ne sais pas
00:56:49si dès lors où l'enfant a 14 ans
00:56:51il est amené à faire
00:56:53du tapage nocturne
00:56:55ou autre, il y a un changement qui
00:56:57va s'opérer. C'est peut-être pour encourager le fait
00:56:59qu'entre un certain âge vraiment...
00:57:01Il a dû y avoir des cas d'enfants
00:57:03moins de 13 ans, surbésiés
00:57:05et peut-être que ce couvre-feu
00:57:07a accompagné
00:57:09cette absence au final de peut-être
00:57:1110 personnes ou quelques familles
00:57:13mais très minces, mais à un moment
00:57:15donné, ce n'est pas un couvre-feu
00:57:17qui amène ça. Je pense moi, je privilégie à chaque fois
00:57:19la prévention, on a parlé de police
00:57:21de proximité, c'est encore une bonne chose
00:57:23mais
00:57:25à chaque fois être dans le tout répressif
00:57:27et après être sur un village de
00:57:292000 habitants encore une fois, ce n'est pas
00:57:31très représentatif par rapport à la situation
00:57:33de la population. Pour la petite délinquance, instaurer
00:57:35un couvre-feu comme l'a fait ce maire dans une
00:57:37petite commune du Pas-de-Calais, c'est la
00:57:39question qu'on vous pose et on attend vos réactions,
00:57:41vos commentaires. Merci à Cédric d'avoir rappelé le
00:57:430 826 300 300
00:57:45Couvre-feu pour la petite délinquance,
00:57:47bon sens ou mesure libère d'ici, on attend vos avis,
00:57:49on revient dans quelques instants sur Sud Radio.
00:57:51Sud Radio
00:57:53Les débats de l'été, 10h-13h
00:57:55Maxime Liédo.
00:57:57Les pronostics, je ne m'appelais pas Jean-Paul Delperrier
00:57:59mais ils n'étaient pas mauvais puisque ça chauffe au standard
00:58:010 826 300 300
00:58:03Bonjour Franck.
00:58:05Oui bonjour, j'interviens
00:58:07parce que je suis un petit peu surpris
00:58:09on parle propre à l'antenne, c'est bien
00:58:11mais moi je ne suis pas d'accord avec vous.
00:58:13Allons-y.
00:58:15Je suis directeur
00:58:17de camping, en tout cas c'est ma femme qui l'est,
00:58:19moi je l'ai été pendant 20 ans,
00:58:21je suis dans le sud-est à côté de Sète
00:58:23et je suis étonné mais totalement
00:58:25ébahi qu'il y ait des dizaines et des
00:58:27dizaines voire quelques soirs
00:58:29des centaines
00:58:31de mineurs à l'extérieur
00:58:33du camping qui foutent le bordel,
00:58:35qui mettent le feu à des trucs,
00:58:37qui se droguent
00:58:39effectivement avec du gaz hilarant,
00:58:41avec tout un tas de choses, je trouve que c'est
00:58:43complètement
00:58:45démentiel correctement.
00:58:47Vous êtes dans quel coin, rappelez-moi Franck ?
00:58:49Juste à côté de Sète.
00:58:51Juste à côté de Sète, donc vous,
00:58:53vous ne seriez pas choqué si tout d'un coup le maire de Sète
00:58:55venait vous voir ou le maire de votre commune
00:58:57à côté de Sète et vous dise, bon mon petit Franck,
00:58:59je t'ai bien entendu, on va mettre
00:59:01un couvre-feu pour les mineurs
00:59:03entre 22h et 4h du matin ?
00:59:05Donc,
00:59:07je suis, comment dire,
00:59:09je suis parent, je suis grand-parent,
00:59:11il est évident que de dire
00:59:13c'est un couvre-feu, ça paraît un petit peu violent
00:59:15dans l'oreille des gens,
00:59:17mais quand on voit le nombre de gamins
00:59:19qui sont dehors entre
00:59:21minuit et 5h du matin,
00:59:23c'est impensable. Et ça, ce qui est
00:59:25dans le camping en Sud-Est, c'est les gens qui
00:59:27viennent en vacances, ça veut dire qu'ils sont comme ça
00:59:29à l'intérieur du
00:59:31continent. Laissez à eux-mêmes.
00:59:33Maxime Thibault, avocat, veut dialoguer avec vous, Franck.
00:59:35Non mais effectivement, la question du
00:59:37couvre-feu, moi je ne suis pas un grand fan.
00:59:39Je vous le dis franchement, pourquoi ?
00:59:41Si c'est un outil qui se justifie
00:59:43par des circonstances locales comme à Béziers, pourquoi pas ?
00:59:45Mais la vraie question, c'est
00:59:47qu'est-ce qu'on en fait derrière ? Parce que, je veux dire,
00:59:49le gamin qui ne respecte pas la loi, vous mettez un couvre-feu,
00:59:51il va faire le mur, il sortira quand même.
00:59:53Le problème,
00:59:55c'est que j'ai l'impression, aussi bien
00:59:57des élus que même les parquets, mais qui sont débordés
00:59:59aussi, le procureur de la République est débordé,
01:00:01parce qu'on n'a plus de moyens dans ce pays.
01:00:03La vraie question, c'est de savoir comment, derrière,
01:00:05d'un point de vue pénal ou judiciaire,
01:00:07quand on attrape ces gamins qui, à 11, 12 ans,
01:00:09à 2h du matin, sont en train de foutre le feu
01:00:11à une poubelle. Et on a déjà
01:00:13l'arsenal juridique, on a un juge des enfants qui existe
01:00:15lorsqu'il y a une atteinte à la sécurité de l'enfant,
01:00:17il y a des mesures éducatives qui peuvent être prises,
01:00:19il y a des mesures de sauvegarde qui peuvent être prises pour le mineur,
01:00:21et contre les parents.
01:00:23Et je ne sais pas si...
01:00:25Vous seriez pour sanctionner directement les parents quand au bout de la
01:00:27deuxième, troisième fois, peut-être, ça y est,
01:00:29le même est en train de foutre le bordel.
01:00:31Plus qu'une interdiction qui... Alors, allez,
01:00:33on met un couvre-feu. Sympa. Très bien.
01:00:35À 7, on a mis un couvre-feu. Il y a des gamins dans la rue.
01:00:37On appelle les gendarmes. On dit, il y a le couvre-feu,
01:00:39il n'est pas respecté. OK, les gendarmes vont arriver.
01:00:41Ils vont faire une procédure. OK, sympa.
01:00:43Elle va donner quoi, cette procédure, derrière ?
01:00:45Elle va donner quoi ? Pas grand-chose.
01:00:47On va les raccompagner chez leurs parents, éventuellement.
01:00:49Ils seront peut-être convoqués devant un juge pour enfants,
01:00:51je ne suis pas un grand spécialiste de la justice des mineurs,
01:00:53mais ça va donner quoi ? Pas grand-chose. Pourquoi ?
01:00:55Parce qu'on sait très bien que la justice des mineurs, en France,
01:00:57ça ne fonctionne pas parce qu'on ne met pas les moyens derrière.
01:00:59Et en réalité, ce qu'il faudrait, c'est mettre
01:01:01énormément de moyens
01:01:03pour que, quand on chope un mineur,
01:01:05surtout un primo délinquant,
01:01:07derrière, il y ait un vrai suivi.
01:01:09Un vrai suivi éducatif,
01:01:11éventuellement pénal, éventuellement punitif,
01:01:13en faisant tout
01:01:15pour que la famille, derrière, soit
01:01:17suivie par l'État et que la défaillance
01:01:19des parents ait une vraie responsabilité.
01:01:21Mais ça, il faut des éducateurs. Il faut mettre du fric, du fric, du fric.
01:01:23Le problème, c'est qu'on ne le fait pas.
01:01:25On pond des lois, on pond des textes,
01:01:27on pond des couvre-feux, on pond ce que vous voulez, mais il n'y a pas de vraies
01:01:29conséquences. Et après, il y a comme
01:01:31monsieur qui gère son camping, qui se retrouve désemparé
01:01:33parce qu'il voit des diamants qui ne sont pas élevés
01:01:35et qui viennent foutre le bordel autour de son établissement.
01:01:37Merci, Franck, de nous avoir rappelé au standard 0,
01:01:39826, 300, 300 et d'avoir permis
01:01:41de relancer la discussion. Monsieur le député
01:01:43Carlos Matins-Bilongo, est-ce qu'il faut du fric, du fric,
01:01:45du fric, justement, pour permettre
01:01:47à de jeunes gens, on va dire, de ne pas être
01:01:49n'importe où en plein milieu de la nuit et surtout, peut-être,
01:01:51à des parents qui n'en ont visiblement pas
01:01:53les moyens, quand c'est le cas, quand ce n'est pas seulement
01:01:55une volonté d'aller classiste, mais de,
01:01:57on va dire, de maintenir ses enfants. Du fric pour des moyens.
01:01:59Oui, bien sûr, oui, pas pour les parents.
01:02:01Après, c'est sûr qu'il faut des
01:02:03moyens humains, mais ensuite, il faut une graduation. Moi,
01:02:05à 7, aux alentours du
01:02:07camping, je ne sais pas si c'est des vacanciers qui sont là juste
01:02:09pour un certain temps à 7
01:02:11et qui vont ensuite repartir peut-être à Paris ou autre,
01:02:13mais il faut aussi une graduation dans le sens où
01:02:15qu'est-ce qui a été fait ? Si les jeunes sont juste dehors
01:02:17parce qu'ils sont en train de faire du bruit, en train de faire un football,
01:02:19OK ? Si les jeunes sont en train
01:02:21de s'adonner à des choses
01:02:23illicites ou autres, il faut, bien entendu...
01:02:25Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut expliquer, Franck ? C'était visiblement
01:02:27fumer un peu de joint, prendre un peu de gaz hilarant,
01:02:29et tout le bordel. C'est de gaz hilarant, oui. Il n'y a pas de dispositif
01:02:31qui existe en termes de prévention. Moi, dans ma circonscription,
01:02:33on a beaucoup fait des dispositifs avec
01:02:35La Massif, qui venait accompagner les jeunes dans les collèges
01:02:37parler des gaz hilarants. Moi, c'est ce que je privilégie
01:02:39à chaque fois, une fois. C'est
01:02:41les moyens humains, la proximité,
01:02:43la discussion. Maintenant, quand c'est en période d'estival
01:02:45et que les enfants n'ont pas l'école le lendemain,
01:02:47que les familles sont en camping, je ne sais pas comment
01:02:49cela va se gérer. Si les gens se font arrêter, ensuite,
01:02:51ils n'habitent pas le département, du coup, ils repartent
01:02:53dans leur lieu de résidence.
01:02:55Donc, ça peut être assez particulier.
01:02:57Il faut avoir une graduation, mais c'est sûr qu'il faut des moyens
01:02:59dans la jeunesse.
01:03:01Il faut des moyens dans les éducateurs,
01:03:03la protection de la jeunesse,
01:03:05etc. Mais, ce que dit M. le député,
01:03:07c'est juste, en fait, ça dépend de
01:03:09ce qui s'est passé. Je vais prendre un cas. Mon père est maire
01:03:11d'une commune de 2000 habitants. Bon, il y a un
01:03:13city-stad, comme dans
01:03:15plein de communes en France.
01:03:17Et, vous avez des gamins qui font les cons,
01:03:19qui s'amusent à arracher le filet du
01:03:21terrain de basket. Bon.
01:03:23Qu'a fait mon père, à l'époque ?
01:03:25Il a appelé les parents. Ils sont venus dans
01:03:27le bureau du maire avec le gamin. Le gamin
01:03:29s'est fait en l'irlandais devant les parents. Les parents
01:03:31en ont rajouté une derrière. Et je peux vous dire que tout est
01:03:33rentré dans le droit chemin. Et c'est ça, en fait, le rôle
01:03:35déjà premièrement éducatif et le rôle que peut être celui
01:03:37du maire. Après, effectivement, si on a
01:03:39des actes délituels... C'est de prendre le temps avec les parents
01:03:41de leur faire toucher du doigt que...
01:03:43Si on a des actes délituels plus grands. Moi, j'ai un autre
01:03:45cas. Un autre exemple, pour que ça parle
01:03:47plus concrètement. J'ai accompagné
01:03:49une mairie qui avait vu
01:03:51sa salle des fêtes brûlée par
01:03:53deux jeunes mineurs de 16 ans.
01:03:55Ce que j'ai trouvé tragique dans ce dossier,
01:03:57c'est que les gamins, ils ont été jugés
01:03:59près de deux ans après les faits.
01:04:01Entre temps, ils étaient devenus majeurs.
01:04:03Ils étaient repassés
01:04:05devant le juge pour d'autres faits.
01:04:07Ils sont passés devant le juge pour enfants pour les faits
01:04:09de dégradation de la salle
01:04:11municipale. Et, en fait, il y avait
01:04:13une réponse pénale qui était complètement
01:04:15illisible et inintelligible. Et c'est là
01:04:17où j'étais choqué. C'est ce que je disais à monsieur le maire.
01:04:19Je disais, en fait, ce qui est terrible dans ce pays, c'est qu'on aurait dû avoir
01:04:21une réponse beaucoup plus rapide, intelligible, avec
01:04:23des moyens derrière. On aurait dû suivre ces gamins
01:04:25à partir de l'âge de 16 ans, de dire, vous avez cramé.
01:04:27On s'est établi le dossier pénal. Il n'est pas très compliqué.
01:04:29On a retrouvé vos paluches. On s'est
01:04:31sévoué avec l'identification. Eh bien,
01:04:33on va vous suivre d'un point de vue
01:04:35éducatif. On va mettre en place un projet. On va vous punir
01:04:37parce que vous devez être puni pour la bêtise que vous avez fait.
01:04:39Vous allez réparer et on va vous rétablir dans le Trois-Chemin.
01:04:41Et ça, ça n'a pas été fait. Et malgré la réforme
01:04:43qui a été voulue par monsieur Dupond-Moretti
01:04:45sur la justice pénale des mineurs, malheureusement, ça n'a pas
01:04:47fonctionné parce qu'on n'a pas mis les moyens humains
01:04:49et les moyens matériels derrière.
01:04:51Eh bien, écoutez, en tout cas, vous parlez
01:04:53de suivre quelqu'un. Il est loin d'être
01:04:55un enfant, mais c'est notre dernier débat. C'est
01:04:57Gabriel Attal, évidemment. Merci encore aux auditeurs
01:04:59qui ont appelé le standard 0 826
01:05:01300 300. Continuez d'appeler pour notre
01:05:03dernier sujet. On parlait de suivre
01:05:05attentivement les faits et gestes. C'est quelqu'un
01:05:07qu'on va devoir garder sous notre loupe
01:05:09ici à Sud Radio. C'est Gabriel Attal.
01:05:11Il a appelé tous ses députés, toutes ses
01:05:13troupes à ne surtout pas s'arrêter de
01:05:15continuer. Enfin, de ne surtout pas
01:05:17arrêter, on va dire, le combat. De continuer justement
01:05:19à se battre pour le pays, contre les députés
01:05:21RN. Tout simplement à faire fonctionner
01:05:23le pays parce qu'il y avait tout un avenir à préparer.
01:05:25Peut-être même préparer 2027.
01:05:27C'était le sous-entendu qu'il faisait.
01:05:29C'était Gabriel Attal. Est-ce le futur fondeur
01:05:31de l'Assemblée nationale, Carlos Martins Bilongo, député LFI ?
01:05:33Je pense que
01:05:35les Français n'entendront rien
01:05:37de son mandat depuis le mois de janvier.
01:05:39À part de la communication, il s'est
01:05:41adonné à faire des photos
01:05:43et être sur tous les chantiers,
01:05:45que ce soit l'éducation, il n'a rien fait.
01:05:47Ensuite, en tant que Premier ministre, il n'a
01:05:49rien fait. Aujourd'hui,
01:05:51même pour avoir les votes de la majorité
01:05:53auprès des députés Renaissance, ça a été très compliqué
01:05:55pour lui. Il y a un conflit de leadership
01:05:57pour l'après-Macron, qui se définit
01:05:59parce que c'est normal, c'est la fin
01:06:01de la Macronie, c'est le centre
01:06:03avec Edouard Philippe, Edouard Darmanin
01:06:05et autres.
01:06:07Chercher déjà à être
01:06:09le leader auprès de son groupe
01:06:11parlementaire va être très compliqué.
01:06:13Vous dites qu'avant qu'il soit fondeur,
01:06:15il faut déjà qu'il arrive à rassembler
01:06:17ses propres troupes. Il n'a pas réussi
01:06:19à avoir l'ensemble des voix
01:06:21auprès des parlementaires
01:06:23de Renaissance. Je pense que
01:06:25pour lui, ça va être très compliqué
01:06:27l'après Matignon.
01:06:29Vous voulez dire en termes politiques ?
01:06:31En termes politiques, ça va être très compliqué
01:06:33en termes de leadership, de pouvoir
01:06:35être le député
01:06:37président de groupe de Darmanin,
01:06:39d'Elisabeth Borne, parce que
01:06:41la légitimité, il ne l'a pas.
01:06:43Je ne pense pas que Macron
01:06:45l'a mis dans ses petits papiers pour prendre la suite
01:06:47en 2027. En tout cas, on va discuter
01:06:49pour la suite de
01:06:51Gabriel Attal, qui va devoir gérer
01:06:53comme le rappelait Carlos Martins Bilongo
01:06:55qui est l'un de nos mousquetaires
01:06:57entre 10h30 et midi
01:06:59autour de la table.
01:07:01En question au gouvernement, c'est un des
01:07:03très premiers ministres qui s'était fait piquer en regardant
01:07:05son chien en attendant
01:07:07une réponse à une question.
01:07:09C'est vraiment quelque chose de très...
01:07:11Irrespect total pour l'Assemblée nationale.
01:07:13Irrespect total et immaturité.
01:07:15Maxime Thibault est également autour de la table, il est avocat,
01:07:17et Frédéric Fougera, président de Tancan Paris,
01:07:19qui est une agence de communication. On revient dans quelques
01:07:21instants avec cette question. Est-ce que Gabriel Attal
01:07:23peut être le réel frondeur
01:07:25des quelques mois qui restent pour Emmanuel Macron
01:07:27à l'Elysée ? A tout de suite sur Sud Radio.
01:07:35Vous êtes toujours sur Sud Radio, on est encore en direct
01:07:37avec les mousquetaires autour de la table. Carlos Martins Bilongo,
01:07:39député LFI, Maxime Thibault, avocat
01:07:41et Frédéric Fougera, président de Tancan
01:07:43France,
01:07:45une agence de communication.
01:07:47On se pose cette question. Est-ce que Gabriel Attal
01:07:49n'est-il pas le futur frondeur ?
01:07:51Maintenant, il a des troupes. On sait que les relations
01:07:53avec le président de la République et Emmanuel Macron
01:07:55sont glaciales. Il a quand même porté la campagne
01:07:57des européennes avec lui. Il a aussi
01:07:59récupéré, mine de rien, une partie de la fidélité
01:08:01ou de l'admiration de ses troupes. Maxime Thibault,
01:08:03est-ce que ce n'est pas de lui dont on va vraiment
01:08:05devoir se méfier dans les prochaines semaines ?
01:08:07Non. Moi, je pense
01:08:09qu'il est aussi charmant
01:08:11que politiquement inutile.
01:08:13Oui, je pense que c'est quelqu'un de très charmant,
01:08:15mais politiquement inutile.
01:08:17Il ne faut quand même pas oublier que sa nomination
01:08:19en qualité de Premier ministre, elle n'a pas fait l'unanimité
01:08:21dans son propre camp. Monsieur Darmanin,
01:08:23il s'est appelé pour de l'Elysée.
01:08:25Jalousie, puis mérite.
01:08:27Il avait été,
01:08:29de manière éphémère,
01:08:31plutôt bon ministre de l'Éducation nationale
01:08:33en faisant de la bonne communication, on va dire.
01:08:35OK, très bien.
01:08:37Mais en dehors de cela,
01:08:39je n'ai pas bien vu grand-chose.
01:08:41Vous lui accordez, objectivement, une crédibilité politique
01:08:43proche du néant.
01:08:45Il n'est pas capable, on va dire, de prendre une partie
01:08:47de l'héritage d'Emmanuel Macron
01:08:49pour essayer de le transformer dans les années à venir.
01:08:51Quel héritage d'Emmanuel Macron ?
01:08:53On est en train de débattre de sa déchéance
01:08:55et de son éventuelle destitution, de sa démission.
01:08:57Vous avez les intellectuels qui commencent
01:08:59à se réveiller sur cette question.
01:09:01Vous avez l'ancien membre du Conseil constitutionnel,
01:09:03M. Schochtolsch, qui me semble a écrit sur cette question-là.
01:09:05Non, le membre du Conseil, rapporteur
01:09:07au sein du Conseil constitutionnel.
01:09:09Il y a des grandes questions qui se posent en ce moment.
01:09:11Monsieur Attal, je suis désolé,
01:09:13mais c'était un outil de communication
01:09:15à la disposition de l'Elysée.
01:09:17Ça a marché deux, trois mois.
01:09:19Après, ça n'a plus fonctionné.
01:09:21Il a su résoudre, plus ou moins,
01:09:23la crise des agriculteurs,
01:09:25d'un point de vue de communication, peut-être.
01:09:27Allez, on va lui retrouver ce petit attribut-là.
01:09:29Mais c'est pas allé plus loin.
01:09:31Et de toute façon, dans son avenir politique,
01:09:33vous savez, la politique,
01:09:35M. le député,
01:09:37démentira peut-être, mais la vengeance,
01:09:39c'est un plat qui se mange froid.
01:09:41On a eu quelques investitures
01:09:43législatives qui l'ont prouvé.
01:09:45Mais,
01:09:47je pense que M. Darmanin, M. Le Maire
01:09:49et toutes les personnes qui ont su,
01:09:51pour le coup, construire une carrière politique
01:09:53à travers le macronisme, parce que M. Darmanin,
01:09:55on a beau dire ce qu'on veut, il a construit une carrière politique.
01:09:57M. Le Maire, il a été ministre.
01:09:59Il a réussi à incarner quelque chose.
01:10:01Ils ont incarné une politique qui est la leur,
01:10:03que je ne partage pas dans son entièreté,
01:10:05pour beaucoup, en tout cas, sur les questions
01:10:07économiques et financières.
01:10:09Je suis particulièrement en grand désaccord
01:10:11avec M. Darmanin, au regard du peu de moyens
01:10:13qu'il avait d'un point de vue financier. Il a essayé de faire du mieux
01:10:15qu'il pouvait sur la question de la sécurité.
01:10:17Mais M. Attal,
01:10:19il n'a rien, il n'a pas de bilan.
01:10:21Il aura simplement son ordre national du mérite
01:10:23attaché, parce que ça fait 6 mois qu'il est Premier ministre.
01:10:250 826 300 300
01:10:27Bonjour Laurent.
01:10:29Avant de donner la parole à Frédéric Fougera,
01:10:31j'aimerais avoir votre avis.
01:10:33Est-ce que, comme vient de le dire Maxime Thiebaud,
01:10:35notre avocat du jour, est-ce que vous pensez que
01:10:37tout ce que pourra faire Gabriel Attal,
01:10:39c'est aller dans la salle des Fêtes de l'Elysée et recevoir
01:10:41une Légion d'honneur, ou au contraire, véritable avenir politique ?
01:10:43Non, alors,
01:10:45moi, par rapport à ce qui vient d'être dit,
01:10:47il y a plusieurs choses sur lesquelles
01:10:49je veux apporter un commentaire.
01:10:51Quand on dit,
01:10:53on parle de destitution du
01:10:55Président, c'est ce blague,
01:10:57en fait. Pourquoi
01:10:59est-ce que le Président serait
01:11:01destitué ?
01:11:03Ça fait plaisir qu'aux opposants croient un tout pareil.
01:11:05Il faudrait argumenter, monsieur,
01:11:07parce que c'est sympa de sortir des sophistes.
01:11:09Parce que vous, vous trouvez, Laurent,
01:11:11qu'est-ce que vous pensez ? Vous pensez que Macron a joué une belle carte politique
01:11:13et que tout va se reconstruire
01:11:15petit à petit ?
01:11:17Moi, je pense que, alors,
01:11:19pour répondre à votre première question sur Gabriel Attal,
01:11:21il n'a pas de bilan, il n'a pas eu le temps.
01:11:23Donc, ça serait un peu
01:11:25indécent de porter
01:11:27un jugement sur son action.
01:11:29Après, je pense aussi que
01:11:31pour un futur Président,
01:11:33on va dire,
01:11:35il faut quelqu'un qui ait un peu plus d'expérience aussi,
01:11:37même si j'ai confiance
01:11:39dans la capacité à être
01:11:41dans l'action d'un personnage comme
01:11:43Gabriel Attal, parce que c'est un peu ce
01:11:45qu'a incarné Emmanuel Macron quand il a été
01:11:47élu, un personnage dans l'action.
01:11:49Donc, ça, c'est ce qu'on a
01:11:51besoin en France. Et aujourd'hui,
01:11:53on n'a absolument pas besoin
01:11:55de gens qui veulent tout conflictualiser
01:11:57et qui racontent des mensonges aux gens en disant
01:11:59qu'on va faire une destitution et
01:12:01qu'il va y avoir
01:12:03une révolution.
01:12:05Une guerre atomique,
01:12:07on a dit guerre atomique.
01:12:09Vous savez, je reviens
01:12:11d'étranger, ça fait partie de mon métier
01:12:13de voyageur. On vous a dit directeur
01:12:15d'agence de voyages, ceci explique cela.
01:12:17Vous avez la tête dans les nuages.
01:12:19J'ai l'impression de l'avoir atterri
01:12:21sur Antrières, j'ai l'impression de l'avoir
01:12:23atterri sur une planète bizarre,
01:12:25où tout
01:12:27est conflictualisé.
01:12:29Je peux vous dire que dans le monde,
01:12:31il y a des gens qui sont en France un peu plus intelligents
01:12:33que de conflictualiser tout ce qui se passe.
01:12:37Mais est-ce qu'on peut penser,
01:12:39restez un peu avec nous Laurent,
01:12:41on va poursuivre le débat autour de la table,
01:12:43est-ce que vous pensez justement que Gabriel Attal,
01:12:45d'une manière ou d'une autre,
01:12:47et je vais me tourner vers vous Frédéric Fougera à propos de Gabriel Attal,
01:12:49est-ce que le communicant voit en Gabriel Attal
01:12:51justement quelqu'un qui est en capacité
01:12:53d'être dans l'action, de rassembler et d'acquérir
01:12:55très vite de l'expérience pour se mettre
01:12:57au service du pays dans les plus hautes fonctions
01:12:59de l'État, peut-être Président de la République en 2027 ?
01:13:01Là on n'est pas en 2027
01:13:03parce qu'on attend un gouvernement et Gabriel Attal
01:13:05c'est le Premier Ministre d'émission
01:13:07inter sortant qui a quand même
01:13:09à peu près zéro chance de se
01:13:11retrouver Premier Ministre. Donc là on est vraiment
01:13:13dans de la science-fiction.
01:13:15Je voudrais revenir, mais je vais répondre
01:13:17après à votre question,
01:13:19je voudrais revenir sur les propos de
01:13:21Maxime Thiébaud,
01:13:23depuis le début de l'émission Electrocal je suis plutôt d'accord
01:13:25mais là je suis plutôt pas d'accord
01:13:27quand il dit que Gabriel Attal c'est quelqu'un d'extrêmement sympathique
01:13:29mais totalement inutile, je suis pas certain
01:13:31qu'il soit si sympathique que ça
01:13:33mais ou charmant et je ne suis pas certain
01:13:35qu'il ait été absolument
01:13:37inutile
01:13:39il a fait comme vous l'avez dit
01:13:41il a fait 6 mois et 7 jours
01:13:43de mandat,
01:13:45quel Premier Ministre ou quel gouvernement
01:13:47en 6 mois a des résultats
01:13:49d'une performance extraordinaire ?
01:13:51J'attends que vous me les citiez
01:13:53c'est quand même
01:13:55en principe c'est les résultats de ceux qui sont passés avant
01:13:57quand c'est le cas
01:13:59on ne peut pas lui reprocher de ne pas être au même niveau
01:14:01de maturité politique qu'un Bruno Le Maire
01:14:03ou qu'un Gérald Darmanin
01:14:05vu son âge, alors si on n'a pas le droit de faire de la politique
01:14:07parce qu'on a moins de 40 ans ou moins de 50 ans
01:14:09ou qu'on n'a pas le droit d'occuper
01:14:11des fonctions ministérielles
01:14:13si on n'a pas 20 ou 30 ans de carrière
01:14:15ça va éliminer beaucoup de monde
01:14:17donc je trouve ça un peu injuste
01:14:19ensuite on disait que la nomination
01:14:21ne faisait pas l'unanimité
01:14:23sa nomination de Premier Ministre
01:14:25n'avait pas fait l'unanimité
01:14:27alors je n'ai jamais vu un seul parti
01:14:29d'opposition dire formidable ce nouveau
01:14:31Premier Ministre
01:14:33on ne fait pas l'unanimité
01:14:35déjà par rapport
01:14:37à l'opposition
01:14:39et on ne fait jamais l'unanimité au sein
01:14:41de son propre mouvement
01:14:43notamment de la part de tous ceux
01:14:45qui espéraient la place
01:14:47je vous rappelle
01:14:49Edith Cresson
01:14:51comment elle a été dézinguée par Biré Gauvois
01:14:53qui s'imaginait légitime
01:14:55et elle était illégitime sans qu'on sache pourquoi
01:14:57et le pauvre Biré Gauvois n'a pas été mieux traité
01:14:59quand lui-même a été nommé Premier Ministre
01:15:01j'aurais une question à vous poser
01:15:03ok, je vais
01:15:05écouter et répondre à la question
01:15:07et sur la question de départ
01:15:09est-ce que c'est le nouveau frondeur ?
01:15:11évidemment les médias en rêvent
01:15:13parce qu'il va bien falloir trouver des polémiques
01:15:15pour discuter H24
01:15:17sur tous les plateaux télé et radio
01:15:19mais c'est l'histoire qui le dira
01:15:21est-ce qu'il faut qu'on fabrique à l'avance les futurs frondeurs
01:15:23pour déjà pouvoir commenter ce qui n'existe pas ?
01:15:25je pense qu'on a un peu de temps
01:15:270826 300 300
01:15:29Laurent, est-ce que vous êtes un peu content de ce qui vient d'être dit ?
01:15:31ça a rétabli un peu ce qui s'était dit précédemment autour de la table ?
01:15:33ce n'était pas le but
01:15:35je suis complètement d'accord
01:15:37notamment avec le dernier
01:15:39parce qu'à un moment
01:15:41il va bien falloir
01:15:43que les médias trouvent un os à ronger
01:15:45ce qui est surprenant
01:15:47merci beaucoup Laurent de nous avoir rappelé
01:15:49et bon retour sur Terre
01:15:51après être entré de voyage
01:15:53merci d'avoir rappelé ceci de Radio 0800
01:15:55026 300 300
01:15:57la question est légitime
01:15:59on a vu la façon dont il s'est construit
01:16:01contre le Président de la République
01:16:03au moment des européennes
01:16:05il y a eu la dissolution surprise
01:16:07c'est un non-événement de le dire comme ça
01:16:09on se souvient de la photo
01:16:11on se souvient de la façon dont il avait accusé
01:16:13le coup pendant 2-3 jours
01:16:15et ensuite rappelez-vous les gens dans la rue
01:16:17vous êtes super, on vous apprécie beaucoup
01:16:19quand on peut avoir encore un peu d'espoir
01:16:21dans la macronie
01:16:23en revanche le Président de la République
01:16:25c'est pas possible
01:16:27sans que ce soit fabriqué dans les médias
01:16:29je ne crois pas que les politiques aient beaucoup besoin des médias
01:16:31pour se fabriquer ou se raconter des histoires
01:16:33ou même pour se liguer contre ceux qui l'ont fabriqué
01:16:35en revanche il peut avoir une volonté
01:16:37de tout simplement s'inscrire au fur et à mesure
01:16:39contre ce qu'a pu faire Emmanuel Macron
01:16:41en termes médiatiques, il a plutôt eu les amitiés
01:16:43des médias et de la presse
01:16:45il a eu des belles unes, il a eu des beaux médias
01:16:47on va quand même pas se mentir
01:16:49le constat que je faisais était plus factuel
01:16:51qu'une attaque personnelle contre Gabriel Attal
01:16:53effectivement, il n'a pas non plus le temps
01:16:55de créer une politique qui lui permette
01:16:57derrière d'inscrire une ligne
01:16:59mais pour autant, est-ce qu'il y a une idéologie
01:17:01ou une opinion
01:17:03une conviction qui serait celle de Gabriel Attal
01:17:05est-ce que Gabriel Attal est identifié
01:17:07derrière ou comme le porteur
01:17:09d'un projet politique qui serait différent
01:17:11du Président de la République ? Moi je suis désolé
01:17:13j'ai l'impression que c'est en même temps
01:17:15qu'il s'incarne à travers une jeunesse différente
01:17:17de celle de M. Macron
01:17:19donc l'espace politique est ultra réduit
01:17:21et sa personnalité en elle-même
01:17:23je suis désolé, c'est pas
01:17:25une personnalité qui incarne plus qu'une autre
01:17:27dans le macronisme. Est-ce qu'il représente
01:17:29quelque chose politiquement Gabriel Attal
01:17:31député Laficarlo-Spartanzi-Langot ?
01:17:33Pour moi il représente très peu de choses
01:17:35mis à part avoir été Premier ministre 6 mois
01:17:37il est là quand même dans le paysage politique
01:17:39depuis 7 ans
01:17:41Secrétaire d'Etat à la jeunesse
01:17:43à l'éducation
01:17:45en deux ans de mandat
01:17:47social-ministère là, pas grand-chose à retenir
01:17:49porte-parole du gouvernement, pas grand-chose à retenir
01:17:51et à l'éducation non plus
01:17:53il a fait tous les gouvernements, Jean Castex, Édouard Philippe
01:17:55En vrai quand c'était quand même indigné
01:17:57sur des éléments comme
01:17:59l'interdiction de la baïa etc
01:18:01c'était juste un effet de communication
01:18:03parce qu'au même moment il y avait un vrai sujet
01:18:05l'harcèlement scolaire, on n'a pas eu de réponse malheureusement
01:18:07il y a eu encore des cas de décès d'étudiants
01:18:09qui se sont suicidés et ça a été
01:18:11véritablement foudroyable pour la jeunesse
01:18:13c'est là qu'on attend un ministre de l'éducation
01:18:15c'est sur les vrais sujets
01:18:17l'harcèlement est un vrai sujet, l'harcèlement scolaire
01:18:19Moi je suis enseignant de formation
01:18:21Vous continuez à dire qu'il ne représente rien
01:18:23Rien du tout, parce que politiquement il faut
01:18:25soit en paix au sein d'un mouvement politique
01:18:27qui est renaissance, qui est libéraux
01:18:29quand on est sur le terrain, mis à part le fait d'avoir
01:18:31un ministère, il faut être au contact des populations
01:18:33savoir drainer une politique
01:18:35et une vision aussi politique
01:18:37sur le moyen long et sur le court terme
01:18:39malheureusement ce n'est pas le cas
01:18:41après moi, ce n'est pas de mon fait parce que ce n'est pas
01:18:43ma politique, donc tant pis pour eux
01:18:45la Macronie, mais
01:18:47c'est un projet politique
01:18:49qui s'arrête
01:18:51qui va être soit repris en main par Edouard Fellier
01:18:53par M. Bayrou, mais
01:18:55c'est clair que sur l'échiquier politique des années à venir
01:18:57Gabriel Attal s'est mis
01:18:59hors du jeu.
01:19:01Merci de votre réponse, parce que je m'attendais
01:19:03à un député LSI qui me
01:19:05me dise, mais si c'est
01:19:07le ministre qui était au gouvernement
01:19:09quand il y a eu la réforme de la retraite
01:19:11quand il y a eu la réforme de l'assurance chômage
01:19:13quand il y a eu les gilets jaunes
01:19:15quand il y a eu la crise de la santé
01:19:17et finalement vous dites, il ne représente rien politiquement
01:19:19j'ai l'impression que dans les gens, Gabriel Attal
01:19:21incarne quelque chose
01:19:23est-ce qu'il pèse quelque chose politiquement
01:19:25il est quand même patron du groupe présidentiel à l'Assemblée nationale
01:19:27mais pour les gens je crois
01:19:29qu'il est identifié comme étant
01:19:31clairement le prolongement du macronisme
01:19:33la France a connu le meilleur d'entre nous
01:19:35Juppé était hyper bien vu
01:19:37avec de super sondages
01:19:39et puis il n'a jamais pu incarner sur sa personne
01:19:41Gabriel Attal ça a été un peu
01:19:43cette parenthèse là au début
01:19:45une sorte de Juppé, le meilleur d'entre nous
01:19:47le meilleur jeune du macronisme
01:19:49moi je pense que
01:19:51et c'est terrible, parce que je pense que Gabriel Attal
01:19:53au fond de lui-même le sait, il a été
01:19:55piégé par Emmanuel Macron, on sait très bien qu'Emmanuel Macron
01:19:57en l'envoyant à ce moment là
01:19:59avec une crise économique qui était d'existence
01:20:01une crise internationale aussi bien
01:20:03sur la question israélienne que sur la question
01:20:05ukrainienne, ça allait être très compliqué
01:20:07pour lui, c'était un suicide politique
01:20:09d'être premier ministre dans une situation
01:20:11politique comme ça, à près de 3 ans
01:20:13attendez, oui, 3 ans
01:20:15de la prochaine élection présidentielle
01:20:17c'était pratiquement impossible qu'il s'en sorte
01:20:19en plus c'était l'arme anti-Bardella
01:20:21oui, parce que ça marchait
01:20:23et qu'il a échoué pour le coup sur l'arme anti-Bardella
01:20:25Quel est le mot de la fin de Frédéric Fougera ?
01:20:27Le mot de la fin, je ne sais pas
01:20:29ce qui est particulier
01:20:31et compliqué
01:20:33pour monsieur Attal, c'est qu'il
01:20:35débute sa carrière en étant premier ministre
01:20:37alors évidemment
01:20:39ce n'est pas le chemin et le parcours habituel
01:20:41de tous les gens qui font de la politique
01:20:43donc normalement un premier ministre, on peut dire
01:20:45combien il pèse, là c'est plus compliqué de dire
01:20:47puisque c'est le début de sa carrière politique
01:20:49donc on le saura plus tard.
01:20:51Peut-être qu'on vous retrouvera au micro de Suedradio
01:20:53dans quelques semaines pour voir ce que devient
01:20:55un politiquement Gabriel Attal, vous restez avec nous
01:20:57sur Suedradio, parce que
01:20:59avant qu'on soit rejoint par le camarade
01:21:01Clément Arion pour les Jeux Olympiques dans tous leurs états
01:21:03c'est l'heure des coups de cœur et des coups de gueule
01:21:05à tout de suite.
01:21:07Suedradio, parlons vrai
01:21:09Suedradio, parlons vrai
01:21:11Alors je vous avais promis un peu de douceur
01:21:13parce qu'on allait terminer par les coups de cœur et les coups de gueule
01:21:15bon, ma prédiction était mauvaise
01:21:17mon teasing n'était pas bon du tout parce que ce ne sont
01:21:19que des coups de gueule autour de la table
01:21:21le député Carlos Martins Bilongo, l'avocat
01:21:23Maxime Thiebaud ou le président de Tenken Paris
01:21:25de l'agence communication Frédéric Fougera
01:21:27il n'y a que des gens qui ont un savant à passer
01:21:29je commence par vous Frédéric Fougera
01:21:31SOS Racisme, un peu absent des médias, ce qu'on vous
01:21:33dit dernièrement. Alors bah effectivement Maxime
01:21:35d'abord moi je ne fais quasiment
01:21:37que des coups de cœur
01:21:39avec Valérie Expert
01:21:41mais depuis qu'elle est partie en vacances je ne fais que des coups de gueule
01:21:43je suis impatient peut-être de
01:21:45la retrouver, je ne sais pas, mais c'est pas sympa pour
01:21:47ceux qui la remplacent. Oui, moi je
01:21:49je le prends très bien
01:21:51j'ai voulu faire un coup de gueule
01:21:53contre SOS Racisme
01:21:55et je devrais dire pour être parfaitement honnête
01:21:57contre mes amis de SOS Racisme
01:21:59car j'y compte des amis, beaucoup
01:22:01d'amis aux côtés desquels j'ai participé à la lutte contre
01:22:03le racisme et les discriminations
01:22:05j'allais dire depuis longtemps mais j'ai envie de dire
01:22:07en réalité depuis toujours
01:22:09ce qui a toujours été à l'honneur de SOS Racisme
01:22:11c'est de lutter contre l'injustice des discriminations
01:22:13et donc de toutes les discriminations
01:22:15pas seulement celles qui nous dérangent
01:22:17en mettant de côté ou en oubliant celles qui nous indiffèrent
01:22:19voire celles qui nous dérangent
01:22:21mais depuis des semaines
01:22:23je dis bien des semaines, où des élus
01:22:25de la République mettent des cibles
01:22:27dans le dos de citoyens en les accusant
01:22:29d'islamophobie, en jouant
01:22:31et les accusateurs et les procurateurs
01:22:33où celles et ceux qui défendaient
01:22:35la liberté d'expression et d'humour pour
01:22:37Guillaume Meurisse hier voudraient l'interdire aujourd'hui
01:22:39à Sophia Aram et s'en prendre
01:22:41partie, je pense que le minimum de cohérence
01:22:43ce serait de défendre les mêmes droits à l'humour pour tous
01:22:45quand certains athlètes
01:22:47entachent la délégation olympique française
01:22:49avec des propos racistes, antisémites
01:22:51homophobes, alors je me pose la question
01:22:53mais où est SOS Racisme ?
01:22:55Vous êtes où les amis ? C'est le moment de vous faire
01:22:57entendre, de rappeler à certains la raison
01:22:59ou alors de les mettre face à leurs responsabilités
01:23:01c'est peut-être aussi le moment d'engager des procédures
01:23:03en justice, alors j'imagine
01:23:05que leur silence est plus une preuve d'embarras
01:23:07que de complicité, mais j'ai vraiment
01:23:09envie de leur dire à SOS Racisme
01:23:11bouge-toi mon pote !
01:23:13Bouge-toi mon pote et on rappelle
01:23:15pour ceux qui n'auraient pas suivi Sophia Aram
01:23:17elle a fait une blague suite à la réception
01:23:19d'une médaille par une athlète voilée
01:23:21et la blague a pris des proportions
01:23:23absolument délirantes, critiquées
01:23:25notamment par Sandrine Rousseau etc
01:23:27Je suis obligé de me tourner vers vous Carlos Martin
01:23:29vous aussi vous appelez au réveil
01:23:31de SOS Racisme
01:23:33ou vous préférez vous taire parce que
01:23:35vous êtes
01:23:37embarrassé par la situation
01:23:39Pas du tout embarrassé, après je ne suis pas
01:23:41l'avocat de SOS Racisme
01:23:43mais je pense que notre pays souffre aussi
01:23:45du deux poids deux mesures à chaque fois qu'on a une situation
01:23:47en face de nous
01:23:49et moi je suis
01:23:51un fervent partisan de
01:23:53condamner toute forme de racisme
01:23:55qui peuvent exister dans toutes ses formes
01:23:57et à chaque fois de réagir au plus fort
01:23:59et avec une concorde nationale
01:24:01malheureusement c'est très rarement le cas
01:24:03et du coup je pense que ça a créé une échelle
01:24:05de hiérarchisation
01:24:07au sein d'un certain collectif
01:24:09qui vont réagir sur un sujet
01:24:11d'autres collectifs vont réagir par rapport à un sujet
01:24:13on va avoir SOS Racisme qui va monter au créneau
01:24:15sur des sujets, la LICRA sur d'autres sujets
01:24:17au final ça crée à un moment donné
01:24:19quand il y a une séquence qui existe
01:24:21un silence, une absence
01:24:23et c'est regrettable, à un moment donné
01:24:25on doit tous monter au créneau pour tout ce qui peut
01:24:27arriver, dernièrement il y a eu un influenceur
01:24:29Bassem qui a appelé
01:24:31à pendre des noirs
01:24:33personne n'en a parlé, vous avez une communauté en France
01:24:35qui va dire que personne n'en parle, à chaque fois
01:24:37qu'on est sur des sujets comme ça, on va avoir des phénomènes
01:24:39où on va se dire que quand c'est une communauté
01:24:41on ne parle pas, quand c'est une autre on n'en parle pas
01:24:43et ce n'est pas bon pour le pays
01:24:45parce qu'à chaque fois on est sur le même drapeau
01:24:47et il faut une concorde nationale
01:24:49contre toutes les formes de racisme
01:24:51Et qu'est-ce que vous dites par exemple à Sophia Aram qui a fait cette blague ?
01:24:53J'aime pas sa blague
01:24:55j'aime pas sa blague
01:24:57et c'est regrettable, mais maintenant
01:24:59quand cette blague est ensuite détournée
01:25:01sur un autre sujet, est-ce qu'on va critiquer
01:25:03une autre personne par rapport à cette action-là ?
01:25:05Ce qui est regrettable à chaque fois, c'est les deux points de mesure
01:25:07qui existent continuellement sur tous les sujets
01:25:09Maxime Thiébaud, avocat
01:25:11Moi j'ai pas tout à fait compris la blague pour le coup
01:25:13Non mais après qu'on l'a compris
01:25:15c'est un autre débat
01:25:17Je suis assez triste, je vais vous dire, la société dans laquelle on évolue
01:25:19on est assez triste parce que j'ai adoré votre édito
01:25:21que vous venez de faire à l'instant
01:25:23et si on devait le résumer, malheureusement
01:25:25aujourd'hui le racisme est devenu
01:25:27un concept à contenu variable mais qui a des conséquences
01:25:29matérielles et réelles très fortes
01:25:31c'est-à-dire qu'en fonction de où on se situe
01:25:33et du prisme politique
01:25:35qui peut être le sien, on va considérer
01:25:37que c'est du racisme, ça ne l'est pas
01:25:39et on va créer des racismes parfois là où ils n'existent pas
01:25:41et ça c'est triste
01:25:43et en même temps
01:25:45je me dis qu'un coluche ou un des proches aujourd'hui
01:25:47ils pourraient pas vivre, ils pourraient pas exister
01:25:49ils pourraient pas exercer leur art et leur métier
01:25:51et en réalité tout ça n'est que la conséquence
01:25:53d'une ignorance
01:25:55et d'une certaine servitude
01:25:57intellectuelle en France
01:25:59parce que
01:26:01on sait très bien que les savoirs se transmettent de moins en moins
01:26:03que la culture générale est en train de disparaître
01:26:05que le niveau global
01:26:07de l'enseignement baisse
01:26:09et ça ça a des répercussions dans la vie
01:26:11de tous les jours, là où quelque chose
01:26:13serait resté sur le trait de l'humour
01:26:15et une grande partie de l'espèce politique et médiatique
01:26:17aurait dit
01:26:19qu'est-ce que c'est con
01:26:21certains en ont rigolé, ils sont pas très malins
01:26:23c'est pas drôle, ils ont pensé à autre chose
01:26:25c'est plus possible aujourd'hui
01:26:27parce que tout de suite on va essayer de conflictualiser
01:26:29certains ne vont même pas se rendre compte que c'est de l'humour
01:26:31et une société qui perd le sens de l'humour
01:26:33c'est une société qui se décivilise
01:26:35Maxime, vous allez garder la parole
01:26:37parce qu'un sujet qui devrait aussi être
01:26:39au coeur de toutes les préoccupations
01:26:41peut-être même surtout au coeur des préoccupations des députés de gauche
01:26:43qui préfèrent tweeter sur Sophia Aram
01:26:45ce sont les urgences qui sont totalement saturées
01:26:47ça me rend dingue, attendez
01:26:49on nous a privés de liberté en 2020
01:26:51en nous expliquant qu'il fallait sauver l'hôpital public
01:26:53c'était la raison officielle
01:26:55il fallait éviter, il y a des gens qui meurent
01:26:57dans les couloirs des hôpitaux publics avec le Covid
01:26:59et 4 ans plus tard on n'est pas capable
01:27:01de faire face à un petit pic de canicule
01:27:03ou simplement une période estivale
01:27:05c'est complètement dingue
01:27:07c'est un manque cruel
01:27:09d'un point de vue politique
01:27:11c'est quand même le même gouvernement
01:27:13il n'y a pas eu de changement de majorité que je sache
01:27:15et on a eu un séduire de la santé qui a servi pratiquement à rien
01:27:17simplement à faire de la communication
01:27:19comme ce gouvernement a l'habitude de le faire
01:27:21et derrière on a des CHU
01:27:23qui sont bloqués
01:27:25moi j'ai ma belle-mère qui a été hospitalisée avant-hier
01:27:27elle a attendu 7 heures aux urgences
01:27:29on a l'exemple à Nantes
01:27:3170 heures d'attente avec des décès
01:27:33c'est une...
01:27:35et des centaines de milliers d'euros pour refaire le logo
01:27:37je vais vous dire c'est une honte
01:27:39et on a poursuivi sur le point de vue pénal
01:27:41des ministres parce qu'ils n'ont pas pris
01:27:43les mesures qui s'imposaient
01:27:45je peux vous dire que la question serait
01:27:47particulièrement pertinente aujourd'hui
01:27:49si elle venait à se poser de la responsabilité
01:27:51de certains ministres
01:27:53sur le fait que les moyens ne soient pas suffisamment déployés
01:27:55dans l'hôpital public
01:27:57Qu'en pense le député, est-ce qu'il faut faire carrément une commission d'enquête
01:27:59peut-être sur ces urgences qui restent saturées
01:28:01après des ségures et des milliards et des milliards sur la table
01:28:03c'est une honte
01:28:05vous avez le mur de la honte d'ailleurs aux urgences de Brest
01:28:07où c'est affiché
01:28:09les horaires d'attente pour les urgences
01:28:11et qu'est-ce qu'on attend encore une fois, qu'il démore comme à Nantes
01:28:13on est à 27 heures
01:28:1523 heures d'attente, c'est inacceptable
01:28:17pour notre pays
01:28:19moi à un moment donné, en tant qu'acteur politique
01:28:21on doit user de tout notre poids
01:28:23et de toute notre force pour résoudre ce problème
01:28:25on ne peut pas à chaque fois être envoyé à différents ségures
01:28:27à différents sujets, à différents ministres de la santé
01:28:29à un moment donné soit on dit stop, on met des moyens
01:28:31pour les français
01:28:33là on se soigne, l'hôpital public
01:28:35c'est un héritage pour nous tous
01:28:37et on est tous amenés à être soignés
01:28:39à l'hôpital public, à part ceux qui ont
01:28:41des moyens d'aller dans l'hôpital privé
01:28:43à un moment donné il faut dire stop, tirer la sonnette d'alarme
01:28:45et mettre des moyens là où il faut
01:28:47surtout quand on nous dit à longueur de placo
01:28:49qu'il ne faut pas s'inquiéter
01:28:51parce que nous sommes le meilleur système de santé
01:28:53au monde, Frédéric Fougera sur le coup de gueule de Maxime Thiebault
01:28:55non mais je suis d'accord, ce qui est effrayant
01:28:57c'est que ça fait 15-20 ans peut-être plus
01:28:59que cette question des urgences revient toujours
01:29:01alors elle revient aussi spécialement l'été
01:29:03avec quelques pics de chaleur
01:29:05c'est pas digne de notre pays
01:29:07et surtout qu'on a encore parlé
01:29:09la semaine dernière sur Sud Radio
01:29:11vous l'avez entendu dans la matinale encore cette semaine
01:29:13parce qu'il y a eu des grèves dans des services d'urgence
01:29:15et nous on nous expliquait que c'était devenu
01:29:17j'ai posé la question comme vous venez de dire
01:29:19Frédéric Fougera, à savoir que c'était insupportable
01:29:21d'avoir chaque été toujours les mêmes
01:29:23personnes qui se plaignent
01:29:25une planification, on sait qu'il va y avoir la canicule
01:29:27dès le mois de septembre et le mois d'octobre on sait qu'il y aura une canicule
01:29:29au mois de juin, juillet et août
01:29:31une planification
01:29:33mais là le pire c'est que la personne
01:29:35est l'une des chefs de services d'urgence avec qui on était
01:29:37et nous expliquait tout simplement, ah non ça se répète pas
01:29:39chaque été, ça sent pire
01:29:41chaque été, donc c'est ça qui est totalement scandaleux
01:29:43elle disait que notamment l'argent qui avait été
01:29:45débloqué, ça s'était peut-être arrivé jusqu'aux administrations
01:29:47mais à ceux qui avaient les mains
01:29:49on va dire en pleine opération
01:29:51visiblement n'avaient pas eu le temps de recevoir
01:29:53le chèque et c'est vers vous que je me tourne
01:29:55M. le député Carlos Martin Bilongo
01:29:57pour votre coup de gueule encore, je vous avais prévenu
01:29:59chers auditeurs, ça concerne
01:30:01aussi mine de rien un endroit
01:30:03où on devrait mettre des moyens parce que c'est les universités
01:30:05et les étudiants. Bien sûr les étudiants, aujourd'hui
01:30:07le coût de la vie étudiante a augmenté
01:30:09depuis 2017
01:30:11les frais d'inscription
01:30:13ont augmenté à hauteur de 35%
01:30:15et en fait cette jeunesse
01:30:17qui va peut-être aller faire médecine
01:30:19même si avec le numerus cusus et le numerus apetrus
01:30:21ils sont bloqués
01:30:23nos étudiants vont souvent étudier à l'étranger
01:30:25en Roumanie pour avoir un diplôme
01:30:27de médecine, c'est ce qui est regrettable
01:30:29mais augmenter les frais
01:30:31d'étudiant, français déjà
01:30:33c'est compliqué parce que ces jeunes-là
01:30:35vont avoir du mal vers
01:30:37des activités éventuellement extrascolaires
01:30:39du sport ou autre
01:30:41ou la vie quotidienne, aller au théâtre
01:30:43etc. et même se nourrir
01:30:45on l'a vu, les banques alimentaires
01:30:47les banques alimentaires
01:30:49des universités
01:30:51ont vu des files d'attente
01:30:53énormes
01:30:55à un moment donné, qu'est-ce qu'on fait ?
01:30:57Qu'est-ce qu'on répond ? Et bien on augmente encore une fois
01:30:59de 2023 à 2024
01:31:01c'est plus 2% encore une fois
01:31:03des frais d'inscription et aussi
01:31:05vous savez l'université française à l'époque
01:31:07elles avaient une aura au niveau international
01:31:09et bien quand on augmente nos frais d'inscription
01:31:11les étudiants d'autres pays
01:31:13ne viennent plus en France étudier
01:31:15ça aussi c'est regrettable parce que la France
01:31:17elle est riche de la francophonie
01:31:19des différentes nations qui viennent étudier
01:31:21surtout quand on voit les universités françaises
01:31:23remonter dans le classement des universités mondiales
01:31:25peut-être justement continuer à mettre des moyens pour se réjouir
01:31:27réellement de ça. Et moi quand je discute parfois
01:31:29avec des jeunes lors de voyages parlementaires
01:31:31il y a de moins en moins de jeunes qui sont attirés
01:31:33par venir en France pour étudier
01:31:35Donc mettons le fameux pot-nom de dingue
01:31:37sur la jeunesse, Maxime Thibault avocat
01:31:39sur justement cette absence
01:31:41parfois de considération de ce qui se passe dans la jeunesse
01:31:43En fait c'est paradoxal
01:31:45c'est qu'on n'investit plus dans l'avenir
01:31:47tout simplement si on n'investit pas sur la jeunesse
01:31:49sur l'enseignement supérieur, sur l'éducation
01:31:51c'est qu'on n'investit pas dans l'avenir mais en même temps
01:31:53Est-ce que vous avez beaucoup de programmes politiques
01:31:55qui aujourd'hui nous parlent de la France à 50 ans ?
01:31:59Frédéric Fougera, le mot de la fin
01:32:01sur cet investissement visiblement qui n'arrive pas
01:32:03jusqu'à la jeunesse. Alors on finit sur les seniors et on me donne
01:32:05une parole en dernier, c'est sympa
01:32:07Mais vous êtes un jeunet
01:32:09Allez, Valérie L'Expert, il n'y aura plus de problème
01:32:11tout le monde sera concerné
01:32:13J'espère qu'elle écoute l'émission
01:32:15Je ne vais pas en rajouter
01:32:17le problème des étudiants, c'est un vrai sujet
01:32:19mais le problème des seniors
01:32:21notamment du travail des seniors
01:32:23c'en est effectivement un autre
01:32:25on en parle très peu dans les politiques publiques, c'est bien dommage
01:32:27Et on rajoute à ça l'augmentation de la consommation
01:32:29notamment des antidépresseurs
01:32:31chez la jeunesse, c'est un chiffre qui est arrivé dans l'actualité
01:32:33ces derniers jours et dont mine de rien
01:32:35on n'a pas trouvé peut-être les causes suffisantes
01:32:37Merci d'avoir été avec nous
01:32:39Carlos Martin Zibongo, député LFI
01:32:41de la 8ème circonscription du Val-d'Oise, merci beaucoup
01:32:43et bonne rentrée politique, Maxime Thibault, avocat
01:32:45Bon courage pour tout ce qui arrive et vos dossiers
01:32:47et Frédéric Fougera, président de TENCAN France
01:32:49qui est une agence de communication
01:32:51et de la com est un métier
01:32:53qui est votre dernier ouvrage, merci beaucoup
01:32:55Ce n'est pas le dernier, mais en tout cas
01:32:57En théologie de la com, le dernier
01:32:59Celui que je vente, la com est un métier
01:33:01dans cette période
01:33:03Dans quelques instants, on sera rejoint par le camarade Clément Harion
01:33:05pour la dernière, là aussi, des Jeux Olympiques
01:33:07dans tous leurs états, à tout de suite

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