• il y a 2 mois
Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Punchline. Nous sommes ensemble pendant deux heures et
00:00:05pour m'accompagner ce soir, Sabrina Bedjeber, bonjour. Bonjour Géraldine. Vous êtes essayiste
00:00:09et sociologue, Loïc Valder, bonjour. Bonjour. Vous êtes déléguée nationale UNESA, police
00:00:13Georges Fenech, bonjour. Bonjour. Ancien magistrat et Fabrice Hakoun, bonjour. Bonjour. Vous êtes
00:00:17essayiste et entrepreneur. Au sommaire de cette première heure, on va évoquer les Jeux Olympiques
00:00:22avec plusieurs questions. Évidemment, dans un premier temps, on va se réjouir que la fête ait
00:00:27été réussie. Médailles, sécurité, transport, propreté et bonne humeur au rendez-vous. On se
00:00:33demandera aussi quel peut être le bénéfice politique pour le chef de l'État. Et puis,
00:00:37est-ce que ces deux semaines doivent être un moment de référence, comme le pense le secrétaire
00:00:41national UNITÉ. Puis, on parlera aussi de la situation au Royaume-Uni. Alors, le calme certes
00:00:47semble revenu, mais comment régler la question migratoire ? On va en parler dans un instant,
00:00:52mais tout de suite, c'est l'heure du journal avec Adrien Fontenot. Bonjour Adrien.
00:00:54Bonjour Élodie, bonjour à tous. Fin de la parenthèse olympique. Retour de la politique et
00:01:04cette lettre de Lucie Castel, la candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon, s'est
00:01:08adressée aux députés et sénateurs des groupes républicains dans un courrier. Elle propose un
00:01:12plan et cinq grandes priorités de l'écologie à la santé en passant par l'éducation, la justice
00:01:17sociale et surtout le pouvoir d'achat. La gauche qui souhaite toujours une hausse du SMIC et la
00:01:21brogation de la réforme des retraites. En Grèce, les incendies ne faiblissent pas et les flammes se
00:01:25rapprochent d'Athènes. À Chalandry, un des plus grands banlieues du nord-est de la capitale,
00:01:29quelques-uns des 70 000 habitants ont été priés de quitter leur logement. Cinq autres localités ont
00:01:33déjà été évacuées, de même que deux hôpitaux. Notez que la France va apporter son aide à la
00:01:37Grèce avec l'envoi de 180 sapeurs-pompiers de la sécurité civile, 55 camions et un hélicoptère,
00:01:42a annoncé ce lundi Gérald Darmanin. Et puis, moins 22% pour le musée du Louvre, moins 29% pour le
00:01:48musée d'Orsay. La fréquentation des musées parisiens a chuté durant la période olympique par
00:01:52rapport aux mêmes dates en 2023. Une baisse attendue pour ces établissements situés dans
00:01:56le périmètre de sécurité mis en place par les autorités. Londres, organisateur des JO en 2012,
00:02:00avait connu la même situation, les touristes préférant les épreuves sportives aux activités
00:02:04culturelles. Merci beaucoup Adrien, on vous retrouve à 17h30 pour un prochain point complet
00:02:09sur l'actualité. Je vous le disais, on va parler donc de la situation après les Jeux olympiques,
00:02:14en revenant un petit peu sur la cérémonie d'ouverture hier. Je ne sais pas si vous
00:02:17avez entendu Tony Estanguet, de clôture. Vous avez raison Georges, parce qu'à chaque fois je me
00:02:21trompe, moi je veux que ça recommence. On a entendu hier Tony Estanguet, le président du comité
00:02:26d'organisation des Jeux olympiques de Paris, expliquer un petit peu comment l'état d'esprit
00:02:31des français avait changé. C'était hier soir, écoutez-le.
00:02:33Vous avez toutes et tous été au rendez-vous, la France a été au rendez-vous, on se voyait comme
00:02:42un peuple d'irréductibles râleurs, on s'est réveillés dans un pays de supporters déchaînés
00:02:48qui ne veulent plus s'arrêter de chanter. Sabrina Medjéber, est-ce qu'il a résumé en une phrase
00:02:54un petit peu ce qui s'est passé ? On est passé des irréductibles râleurs au peuple déchaîné qui
00:03:00n'arrête plus de chanter ou c'est un peu trop facile ? Non, je pense qu'il a raison, étant donné
00:03:04que cette causalité a existé déjà dans les préparatifs même des Jeux olympiques, que ce
00:03:10soit en termes structurels, organisationnels, sécuritaires. Et donc oui, effectivement, il y a
00:03:16eu un flot de critiques au préparatif même des Jeux olympiques. La cérémonie elle-même a fait
00:03:23l'objet de critiques concernant évidemment certaines opinions idéologiques et effectivement,
00:03:30en définitive, les Jeux olympiques ont marqué quelque chose qui a énormément manqué,
00:03:36comme disait le fameux écrivain Ernest Hemingway, Paris est une fête. Effectivement,
00:03:42nous avons retrouvé dans Paris une liesse, une allégresse, une vibration très fédératrice,
00:03:49une capitale du monde à des solidarités, des liens qui se sont créés comme ça inopinément,
00:03:56avec une sécurité qui nous a tous apaisés en termes de tensions psychiques et d'appréhension,
00:04:03et notamment en tant que femme. Donc oui, il a raison de faire ce parallélisme des formes
00:04:07entre ce qui a été dit, préconisé en amont, et ce qui a pu être réalisé par la joie et la fête,
00:04:14et la grandeur de notre pays, qui a été montré au monde entier. Georges Fenech,
00:04:21on parle beaucoup de l'esprit des Jeux olympiques, de cette ferveur qui a eu lieu pendant deux
00:04:26semaines. On verra si c'est le cas aussi pour les Jeux paralympiques. Est-ce qu'il faut garder
00:04:29cet esprit ? Est-ce qu'on peut le garder ? Parce que les réponses ne sont pas forcément les mêmes.
00:04:33L'esprit olympique, c'est quoi ? C'est quoi ? C'est défendre ses valeurs, c'est défendre son
00:04:45patriotisme, en tout cas le mettre en avant, ce qui ne plaît pas à tout le monde d'ailleurs.
00:04:50Oui, on va en parler d'ailleurs.
00:04:51Qu'est-ce que c'est que l'esprit olympique ? L'esprit olympique, c'est le dépassement de
00:04:55soi au profit du collectif, d'une nation. C'est ça l'esprit olympique. Alors,
00:05:02est-ce qu'il va perdurer ? Mais ça dépend de qui ? S'il perdure ou pas ? Ça dépend quand même,
00:05:08en grande partie, de ceux qui ont entre leurs mains la destinée de ce pays. Qu'est-ce qu'on
00:05:14fait pour avancer dans cet esprit-là de dépassement de soi ? Il faut respecter les
00:05:19gens. Déjà, je n'aime pas bien que M. Estanguet, qui était formidable, parle de
00:05:23français râleur. Au nom de quoi il nous parle de français râleur ? Pourquoi les
00:05:26français seraient-ils râleurs ? C'est comme les Gaulois réfractaires, si vous vous souvenez.
00:05:29Ce n'est jamais bien, devant une tribune mondiale, d'épingler même avec un peu d'humour. Il y a un
00:05:36peu d'humour dans ce qu'il dit, j'entends bien. Mais si on est râleur, c'est que quelque part,
00:05:42il y a quelques raisons quand même de s'inquiéter. Et on le voit bien, pendant cette période enchantée,
00:05:49il n'y avait plus de problèmes d'insécurité. Donc c'est possible. Les français sont légitimement
00:05:55en droit d'attendre qu'il y ait des mesures qui soient prises pour assurer leur sécurité et tout
00:06:02le reste qui vient après. Fabrice Hakoun, est-ce qu'effectivement, sur le mot de râleur,
00:06:06Tony Estanguet n'a pas peut-être confondu le fait que les français aient râlé ou le fait que les
00:06:09français aient été inquiets ? Est-ce qu'il n'est pas exactement la même chose ? C'est-à-dire qu'on
00:06:13peut être inquiet que la cérémonie d'ouverture et que les Jeux Olympiques se passent bien,
00:06:17sans vouloir dire qu'on est contre ces Jeux ou qu'on râle contre les Jeux.
00:06:20Vous avez tout à fait raison. On n'est pas obligé de subir en silence. C'est extraordinaire. Pendant
00:06:26quatre ans, on a eu des travaux qui suivaient d'ailleurs les travaux de Paris. Donc on devrait
00:06:33subir en silence, mais au nom de quoi ? Et puis la deuxième chose, c'est que parfois, le fait de
00:06:38râler et de souligner les soucis que ça représente a du bon. Je vais vous donner un exemple. Tout le
00:06:44monde aujourd'hui tombe à bras raccourcis sur Alain Bauer en disant qu'il a râlé sur la sécurité.
00:06:49Mais heureusement qu'il l'a fait. Il avait dit que la cérémonie d'ouverture était une folie
00:06:52criminelle. Il n'avait pas dit que la cérémonie sur la Seine serait une folie criminelle. Et que
00:06:57ça a obligé à prendre ces mesures absolument exceptionnelles, à tel point qu'on s'est demandé
00:07:01si on n'allait pas prendre un plan B. Il y avait un plan B et un plan C. C'est bien parce qu'il a
00:07:05alerté. Donc c'est bien de taper après sur le messager. Mais en l'occurrence, c'est bien parce
00:07:10que un certain nombre de Français ont râlé aussi que ça s'est bien passé. Parce qu'ils ont refusé
00:07:14de se laisser faire sans rien dire alors qu'ils sont quand même les principaux bailleurs de fond
00:07:18de cet événement. Oui et Loïc Valder, il faut aussi reconnaître que certes les Français sont
00:07:22râleurs comme le dit Tony Estanguet. On va plutôt dire nous qu'on a été inquiets. Mais on voit aussi
00:07:26que du côté des politiques, des commentateurs aussi, quand les choses se sont bien passées, quand on a
00:07:32eu des forces de l'ordre mobilisées et que ça a fonctionné, on l'a aussi dit. C'est vraiment
00:07:36l'inquiétude. C'est pas un côté de râler pour râler ou pour être contre ce phénomène. Oui tout à
00:07:39fait. Et puis je pense qu'il est normal au début d'être inquiet quand on n'a pas forcément toutes
00:07:43les informations. Maintenant du côté police nationale, je pense qu'on en ressort avec une
00:07:48grande fierté parce qu'on a pu assurer la sécurité de tout le monde. Quand il y a quelques mois, on
00:07:54nous disait que c'était peut-être pas possible, que c'était pas faisable. La police nationale a
00:07:57su s'adapter à être à hauteur de l'événement et je pense qu'aujourd'hui on doit féliciter aussi
00:08:03l'ensemble des forces de sécurité pour leur engagement, leur abnégation au quotidien sur
00:08:08toute cette période-là. On reste vigilants, les paralympiques arrivent. Oui vous avez raison, on ne
00:08:12dira jamais assez de remercier effectivement à la fois toutes les forces de l'ordre mais aussi
00:08:15ceux agents RATP des hôpitaux etc qui ont été mobilisés et qui ont renié leur congé un temps
00:08:21pour qu'on soit en sécurité et que ces JO se passent le mieux possible. Et le président de la
00:08:25République il s'est exprimé justement à la mi-journée pour remercier tous ceux qui ont
00:08:30participé au bon déroulement des Jeux olympiques, les forces de l'ordre, les volontaires, les
00:08:34représentants du personnel soignant. Alors écoutez dans son discours il y a une petite
00:08:38phrase qui n'est pas passée inaperçue parce que tout est bon quand même pour faire la politique.
00:08:41Je n'oublie pas que dans le même temps nous avons réussi l'héritage social des JO avec plus de 200
00:08:47grands marginaux qui étaient à la rue aux abords des sites d'épreuves et qui ont désormais de
00:08:52manière pérenne un toit. La préfecture de région, la DRIHL ont ici aussi réussi un formidable
00:08:59travail humain. Et puis l'héritage restera en termes de logements, en termes de bureaux,
00:09:06en termes d'équipements sportifs, en particulier en Seine-Saint-Denis et nous en avions tant besoin.
00:09:11Mais il restera aussi partout sur le territoire avec ce qui a été fait avec nos amis polynésiens
00:09:16ou avec ce qui a été fait aussi à Marseille. Alors normalement c'était plutôt un son où
00:09:22Emmanuel Macron disait que c'était la preuve que le « et » en même temps avait fonctionné,
00:09:25qu'on pouvait être « et » en même temps rigoureux et créatifs et en même temps un peu fous. Et
00:09:30organiser, Georges Fenech, la preuve que le « et » en même temps a fonctionné au moment des JO,
00:09:35c'est un peu oser de la part du chef de l'État d'avoir tenté la comparaison.
00:09:38Le « en même temps » a été sanctionné aux dernières législatives, c'est tout. Le résultat
00:09:44il est là. Vouloir transposer ce qui s'est passé au niveau sportif sur un plan politique c'est un
00:09:52peu rapide. Et peut-être un peu dangereux d'ailleurs. Les Français ont sanctionné cette
00:09:57politique-là, voyez-vous, qui voudrait qu'à la fois il y ait, comment dirais-je, un respect des
00:10:04libertés individuelles, un grand respect des libertés individuelles, au détriment d'une
00:10:11sécurité. C'est ça qui a été sanctionné au fond. C'est que les Français sont demandeurs de quoi ? Ils
00:10:16sont demandeurs de plus de sécurité. Non pas qu'ils soient sécuritaires, mais c'est la première des
00:10:22libertés de pouvoir vivre en paix chez soi sans être menacé. Et heureusement que nous avons une
00:10:29police formidable qui a démontré effectivement, quand on lui donne les moyens, quand on lui donne
00:10:34des objectifs, qu'elle est capable de les atteindre, voyez-vous. Donc moi je crois que le « en même
00:10:39temps » il est fini. Il est fini. Ce qu'on veut c'est une politique claire, avec une ligne claire,
00:10:44c'est-à-dire sur des objectifs qui sont déterminés par, nous l'espérons, une majorité même relative,
00:10:51mais il faudra bien qu'il y ait une majorité relative, c'est certain, et qu'on avance. Et on peut avancer
00:10:56que si on ne tire pas à U et à Dien, si au contraire on a une direction et un cap.
00:11:02C'est vrai que Fabrice Hakoun envoie la volonté du chef de l'État, et on en parlera plus longuement aussi à 18h,
00:11:07de capitaliser sur ses Jeux olympiques. Mais j'ai envie de dire finalement, plus c'est gros pour le coup,
00:11:11moins ça va passer. C'est-à-dire que là on se dit qu'il essaye d'étirer un peu cette séquence. Evidemment
00:11:16il y a les Jeux paralympiques, ensuite il y aura les athlètes sur les Champs-Élysées le 14 septembre.
00:11:20On sent cette volonté de gagner du temps. En revanche, il ne faut pas trop le dire quand même.
00:11:23Non, mais c'est évident qu'il y a une forme de récupération, mais qui est tellement grossière qu'elle ne trompe personne.
00:11:28D'ailleurs si vous voyez passer les caricatures sur les réseaux sociaux, tout le monde caricature la même chose.
00:11:33C'est-à-dire ce chef de l'État qui essaie de se raccrocher aux branches et qui essaie de récupérer ça et là,
00:11:38un bout du... et qui court finalement après les athlètes. Mais sauf que les athlètes par définition ça court vite.
00:11:43Donc c'est un peu compliqué de leur croire derrière. Et là pour le coup effectivement je trouve qu'il manque de discernement
00:11:48et de... comment dire... de finesse. Je trouve qu'il aurait gagné justement à se mettre un peu en retrait
00:11:53et puis à travailler plutôt politiquement plutôt que d'essayer de se raccrocher là-dessus parce qu'on se pose quand même
00:11:57tous la question de savoir pourquoi il a fait la dissolution avant, juste avant les JO, avec cette espèce de flou en plein milieu.
00:12:03Pour dire qu'ensuite il fallait gagner du temps parce qu'on avait les JO, comme s'il l'avait oublié au moment de la dissolution.
00:12:07On s'est à se demander même s'il ne s'est pas dit je vais faire la dissolution avant, pouvoir bénéficier du bénéfice des JO
00:12:13et peut-être essayer de me raccrocher aux branches. Enfin c'est assez pitoyable, en tout cas ce n'est pas la hauteur
00:12:17à la fois de la fonction et des attentes des français qui se sont montrés une fois de plus remarquables
00:12:22dans leur manière de se fédérer quand on leur donne l'occasion. Et je voudrais juste, quand on rend hommage aux forces de l'ordre,
00:12:27dire simplement que ce n'est pas seulement quand on leur donne les moyens, c'est surtout quand on a la volonté politique.
00:12:32Oui, aussi vous avez raison.
00:12:33Plus en France, aussi bien dans le domaine de l'éducation que de la sécurité, c'est la volonté politique, ce n'est pas les moyens.
00:12:37Et on va en parler dans un instant parce que c'est vrai que Sabrina Medjeme pour sortir ou enjamber cette séquence politique
00:12:43c'est extrêmement compliqué pour Emmanuel Macron parce que soit il se fait un peu oublier
00:12:46mais du coup il ne peut pas surfer sur la séquence, soit forcément il prend la parole, il refait un peu de politique
00:12:50et donc tous les problèmes qu'on avait laissés un petit peu sous le tapis il y a deux semaines quand les Jeux Olympiques ont commencé
00:12:55on ne va pas se dire qu'ils sont résolus. Je parle même des problèmes évidemment des français mais aussi des problèmes politiques.
00:12:59Il n'y a toujours pas de gouvernement, toujours pas de majorité alternative.
00:13:02Donc il a beau essayer de faire oublier tout ça aux français, à un moment donné ça lui revient.
00:13:05Il est évident que les Jeux Olympiques vont être un soubassement et un levier incroyable pour la réalisation de ces autoprophéties.
00:13:16En matière politique c'est une évidence puisque ces Jeux ont été auréolés de succès mais en même temps, là pour le coup en même temps
00:13:24On a le droit d'utiliser l'expression.
00:13:26On comprend désormais que nous retomberons dans le piège dû en même temps, c'est-à-dire très subtil en matière de tactique politique
00:13:38mais en même temps très pervers en matière d'action politique.
00:13:42C'est malheureusement le paradigme de ceux en même temps et lorsqu'on entend typiquement cette congratulation, ce satisfait-il de se dire
00:13:54nous avons layé un héritage social parce que nous avons placé des marginaux.
00:14:00On en parlera tout à l'heure je pense de ce qui se passe en Grande-Bretagne sans faire de corrélation directement
00:14:07mais c'est là précisément l'échec d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire qu'il pense que tout se résout sur le plan structurel.
00:14:16Voyez-vous, nous avons des marginaux, nous les avons logés, nous allons certainement adopter un certain nombre de structures pour les intégrer dans la société
00:14:30mais ça me rappelle un peu le rapport qu'il avait suivi de Thierry Thiau à l'époque qui était conseiller d'Etat qui prônait une république dite inclusive
00:14:39et Emmanuel Macron lui-même dans un entretien à l'Express en 2020 avait dit je préfère l'idée plus libérale d'inclusion que d'intégration.
00:14:50L'inclusion ça n'existe pas en droit français, en droit français c'est l'indivisibilité de la république, il n'y a pas de représentativité des communautés
00:14:58et il n'y a pas de logique classificatoire des communautés.
00:15:00Mais ça je déborde un peu sur ce que je voulais dire parce que cet aphorisme-là, nous avons légué un héritage social parce que nous avons placé des marginaux
00:15:09mais il faudra s'en occuper des marginaux et pour s'occuper des marginaux...
00:15:12Oui, les 200 marginaux effectivement ne font pas un héritage social sur tout le pays non plus.
00:15:16Absolument, il faudra des politiques publiques ajustées mais en diagnostiquant les causes structurelles et anthropologiques
00:15:26sans quoi il ne pourra jamais y avoir de résultat politique à la hauteur.
00:15:31Et on va continuer à parler des Jeux Olympiques, on va faire un petit peu le bilan justement de l'héritage, ce qui pourrait rester en parlant de l'héritage social
00:15:37il y a quelques instants puisque en 15 jours évidemment la capitale a été métamorphosée en termes de sécurité, de transport et de propreté.
00:15:44Alors qu'est-ce qui pourrait rester, qu'est-ce qu'on pourrait garder, pardon, les précisions de Goderic Bey ?
00:15:50Après un bilan positif des JO, les franciliens ne rêvent que d'une chose, que ça dure.
00:15:55Côté sécurité, chaque jour 35 000 policiers et gendarmes et 15 000 militaires étaient déployés.
00:16:01Ce dispositif ne sera pas maintenu mais 18 500 nouveaux postes de force de l'ordre ont été créés.
00:16:07Les nouveaux systèmes de vidéosurveillance pourraient également être maintenus.
00:16:10Pour les transports, la ponctualité en a surpris plus d'un.
00:16:14Les renforts de personnel étaient temporaires mais les nouvelles infrastructures comme la ligne 14 vont permettre de délester les flux.
00:16:21Les usagers, ravis de ces 15 jours, espèrent que ça continuera.
00:16:24J'espère en tout cas que ça va rester comme ça mais après je pense que quand tous les usagers vont revenir, forcément ça va se détériorer comme d'habitude.
00:16:33J'imagine que la vie d'avant va reprendre son cours mais bon, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.
00:16:39Ces deux dernières semaines, les franciliens ont aussi pu profiter de la propreté des rues.
00:16:44J'ai vu beaucoup de changements, c'est plus propre et c'est plus accessible aux gens. Au fil du temps j'espère que ça va évoluer.
00:16:51La ville a déployé de nouvelles équipes de nettoyage, ce qui devrait perdurer si les agents de propreté acceptent de travailler 35 heures au lieu de 32, ce qui est un passe-droit.
00:17:01Il faudra attendre mi-septembre, après les paralympiques, pour constater l'héritage des JO.
00:17:07On va commencer par la sécurité avec vous Loïc Valder, parce qu'on a parlé tout à l'heure à la fois des moyens avec vous et avec Fabrice Hakoun aussi de la volonté politique
00:17:14parce que là c'est un peu l'addition des deux qui a bien fonctionné.
00:17:17Évidemment il y avait beaucoup de forces de l'ordre sur le terrain, évidemment ça aide, mais c'est aussi parce que derrière la volonté politique était de ramener la délinquance quasiment à zéro,
00:17:25comme le dit le ministre de l'Intérieur des missionnaires. Parfois on peut douter de cette volonté politique.
00:17:29Les effectifs de police augmentent de quinquennat en quinquennat et je pense que ces JO ont permis de voir que la présence policière accrue, ça fonctionne.
00:17:40La police nationale ce n'est pas que de la répression, c'est de la prévention, c'est de la dissuasion et puis ces JO ont aussi permis de montrer que nos concitoyens aiment leur police.
00:17:49On a vu de très belles images, on voyait des policiers danser avec des personnes qui étaient là, des enfants qui venaient saluer la police nationale.
00:17:56Donc je pense qu'il faut vraiment, au-delà de l'héritage, que cela crée une dynamique où l'on continue à augmenter les effectifs de police pour avoir une présence encore plus accrue sur le terrain.
00:18:06Oui c'est vrai que Georges Fenech, on entend beaucoup dire, notamment Gérald Darmanin, il faut du bleu sur le terrain.
00:18:11Eh bien on voit que quand il y a beaucoup de bleu sur le terrain, il y a un peu moins de délinquants.
00:18:15Alors ça semble logique, on a encore le maire de Saint-Denis qui déclare quand même dans le Figaro que la police lutte contre l'insécurité.
00:18:21C'est bien que certains s'en rendent enfin compte.
00:18:23Oui, moi je dirais du bleu, oui, mais point trop d'info.
00:18:27Je ne veux pas vivre dans une ville, dans un pays où il y a des policiers à chaque coin de rue.
00:18:33Ce n'est pas ma conception d'une vie en société.
00:18:37Il y a un équilibre à trouver.
00:18:39Il y a un équilibre à trouver, bien entendu.
00:18:41Je pense qu'on peut trouver cet équilibre à condition de faire en sorte que le travail très important de la police soit suivi par une réponse pénale.
00:18:51Parce que vous pouvez mettre tout le bleu que vous voulez, s'il n'y a pas de réponse pénale, ça ne peut pas fonctionner.
00:18:56Je voudrais aussi dire que par rapport aux effectifs, ce qu'on a eu en plus, c'est la loi JO 2023 qui a été votée en 2023,
00:19:04qui a permis d'introduire de la technologie, il ne faut pas oublier ça, de l'intelligence artificielle, notamment dans les caméras de vidéosurveillance.
00:19:14Vous avez de l'intelligence artificielle aujourd'hui qui permet par exemple de repérer des mouvements de foules suspects ou un objet suspect.
00:19:24Et ça, c'est l'intelligence artificielle qui permet de le faire.
00:19:28On a eu de grands débats pour savoir, mais ça va être une atteinte formidable.
00:19:32Oui, ça va être liberticier.
00:19:34La CNIL, etc. Du coup, c'est passé quand même.
00:19:36Donc, ce que j'espère, c'est que ça restera.
00:19:38Parce que c'est une loi d'expérimentation qui devrait se terminer.
00:19:42Il y aura une prolongation.
00:19:44Et je vais même vous dire mieux, j'espère qu'on ira encore plus loin.
00:19:48Parce qu'on ne peut pas se priver dans un cadre strictement encadré, bien sûr, de la reconnaissance faciale.
00:19:56N'ayons pas peur de ce mot.
00:19:58Et je pense que Christian Estrosi, d'ailleurs, on va en parler.
00:20:02Exactement 18h30, oui.
00:20:04J'ai pas vu ses propositions, mais je sais qu'il y est très favorable.
00:20:08Il a fait d'ailleurs des expériences, mais qui ont été retoquées par le Conseil d'État, etc.
00:20:12Il ne faut pas se priver d'outils que nous avons aujourd'hui.
00:20:15Mais à condition, évidemment, de protéger nos libertés individuelles.
00:20:19Donc, dans un cadre strictement encadré.
00:20:21On reparlera justement de sécurité à 17h30.
00:20:24Il y a aussi d'autres thèmes qui ont évolué dans le bon sens.
00:20:27Fabrice Hakoun, par exemple, les transports.
00:20:29Alors, il semblerait, en tout cas, la présidente de région Valérie Pécresse l'assure,
00:20:33que les agents qui ont été recrutés, les conducteurs pendant ces Jeux Olympiques, vont l'être de manière pérenne.
00:20:38Ce qui nous permet de retrouver un niveau de transport à peu près similaire à celui qu'il y avait avant le Covid.
00:20:44On se dit, ça, ça peut être un héritage qui est positif.
00:20:46De se dire qu'au moins, les embauches qui ont été faites, elles vont l'être pour longtemps.
00:20:49C'est bien pour les Parisiens, c'est bien pour ceux qui ont eu les embauches.
00:20:51C'est fondamental.
00:20:52Il y a deux grands vecteurs de liberté dans un pays.
00:20:57C'est les transports et les télécommunications.
00:20:59Et il est absolument essentiel, effectivement, que les transports trouvent chez nous le niveau attendu.
00:21:04D'autant que c'est aussi un paramètre du développement écologique.
00:21:09C'est-à-dire que si on veut, effectivement, être plus écologique, il faut absolument sécuriser et améliorer les transports publics.
00:21:14Donc, ça, ça pourrait être un vrai, un réel héritage, bien au-delà de ce qu'on disait tout à l'heure.
00:21:19Et puis, je voulais juste rebondir sur ce que vous disiez.
00:21:21Les forces de l'ordre, quand elles se sont installées dans un certain nombre de logements du Crous pour étudiants,
00:21:26ont trouvé un niveau d'insalubrité tel qu'il a fallu faire intervenir des équipes en urgence.
00:21:31Enfin, je veux dire, on oublie quand même tout ça.
00:21:33Donc, peut-être que cet héritage, ça va être aussi une rénovation de ceux qui sont l'avenir de notre pays,
00:21:38des logements de ceux qui sont l'avenir de notre pays.
00:21:41Ça ne serait pas mal, oui.
00:21:42On continuera de parler de l'héritage des Jeux olympiques dans un instant.
00:21:44Mais je voudrais qu'on s'arrête sur une déclaration que le chef de l'État a faite sur Twitter
00:21:49en comparant la situation en 1998 et en 2024.
00:21:53Évidemment, 1998, Coupe du monde de football remportée par la France.
00:21:57À l'époque, Jacques Chirac avait justement eu un petit regain de popularité après cet événement.
00:22:02Et donc, Emmanuel Macron espère faire de même.
00:22:05Est-ce si simple ? Est-ce possible ? Les détails avec Sharon Camara.
00:22:08Le succès populaire est indéniable.
00:22:10Durant 15 jours, les Jeux olympiques de Paris ont rassemblé les foules,
00:22:14dans les stades, les espaces publics et même devant les écrans.
00:22:17Une cohésion bien loin des tensions politiques observées ces derniers mois
00:22:21qui rappellent la ferveur nationale suscitée lors de la Coupe du monde 1998.
00:22:25Une comparaison entre deux événements majeurs mises en avant par le président.
00:22:30Les Jeux olympiques, incontestablement, sont un succès populaire.
00:22:35Mais ça ne peut pas se traduire du fait de la dissolution en succès politique.
00:22:40Si on retombe dans les pugilats qui caractérisent actuellement la vie politique française,
00:22:45il y a des risques forts que cette sorte de parenthèse ne soit pas durable.
00:22:52Cette parenthèse, aussi qualifiée de trêve politique,
00:22:55devrait prendre fin dès la clôture des Jeux paralympiques prévus le 8 septembre.
00:22:59Les regards seront alors tournés vers le chef de l'Etat,
00:23:02pour qui plusieurs scénarios se profilent.
00:23:04Le scénario le plus probable, c'est que le président de la République
00:23:08a une possibilité totalement libre à partir de l'article 8 de la Constitution
00:23:13de nommer qui il souhaite.
00:23:15Il va donc essayer de trouver une personnalité, certaines rondeurs
00:23:20qui permettent d'aller chercher des majorités par projet.
00:23:23Si la cote de popularité du président Chirac avait bien augmenté
00:23:26après la Coupe du monde 98, les tensions politiques
00:23:29avaient refait surface quelques années plus tard,
00:23:31avec notamment le second tour de la présidentielle face à Jean-Marie Le Pen en 2002
00:23:36ou encore la crise des banlieues en 2005.
00:23:39On parlera de la suite politique pour Emmanuel Macron à 18h,
00:23:43mais d'abord, est-ce qu'on peut faire le comparatif entre ce qui s'est passé en 98
00:23:47et ce qui se passe maintenant, où on se dit la situation
00:23:50où l'impopularité d'Emmanuel Macron est plus importante que celle de Jacques Chirac
00:23:54et donc cet effet regain de popularité va être compliqué à aller chercher ?
00:23:58Absolument pas.
00:23:59C'est-à-dire que 1998, la France avait une sociologie absolument différente
00:24:05même des tensions identitaires qui n'ont fait que s'exacerber depuis 1998
00:24:13et si on fait même l'historicité des émeutes ou le rapport,
00:24:17la corrélation entre les émeutes de 2005 et les émeutes de 2023,
00:24:20il n'y a strictement rien à voir dans la protéiformité de l'ultra-violence des mineurs.
00:24:27Donc il y a énormément de soubassements et de paradigmes qui sont antithétiques
00:24:32à ce qui s'est passé en 2005, je précise, concernant les émeutes de 2005
00:24:37et la France de 1998, c'est la France de la deuxième génération de l'immigration
00:24:43ou des enfants issus d'immigration, c'est-à-dire des personnes
00:24:46qui ont décidé d'assurer leur descendance en France.
00:24:51Donc le contexte socio-historique est complètement différent.
00:24:54Alors oui, il y a eu une exaltation de cette France black-blambeur
00:24:57parce que les Français issus de l'immigration ont estimé
00:25:00qu'ils n'étaient pas assez représentés dans les institutions
00:25:03et que c'était effectivement une sorte de convergence finalement
00:25:06des identités unies pour la patrie qui est la France
00:25:10avec toute la liesse et toute l'allégresse que cela a suscité.
00:25:13Le contexte anthropologique a malheureusement et dramatiquement changé depuis 1998.
00:25:20Personnellement, je ne suis pas, même dans mes analyses,
00:25:23pour justement cette logique-là, cette perspective-là divisionniste.
00:25:28Un Français de couleur noire, un Français d'origine maghrébine,
00:25:33un Français de confession juive, un Français de confession musulmane,
00:25:36il est d'abord Français.
00:25:38Donc cette dénomination black-blambeur me dérange énormément.
00:25:41C'est la France et les Français avant tout.
00:25:44Le particularisme identitaire relève de la vie privée, pas de l'espèce publique.
00:25:49Fabrice Hakoun, je voyais acquiescer tout au long de la démonstration de Sabrina.
00:25:52Oui, tout à fait. En fait, c'est précisément l'objet de mon livre,
00:25:55donc c'est pour ça que je me permets de reprendre.
00:25:57C'est le délitement du modèle français, du modèle d'intégration français
00:26:00où on est passé d'une époque où on était pour la promotion du droit à la différence.
00:26:05C'est ce que j'ai vécu moi dans les années 80.
00:26:07On s'est battus tous ensemble, solidaires.
00:26:10Il n'y avait pas du tout ces différences entre, par exemple, juifs et musulmans au lycée, etc.
00:26:14On était ensemble pour le droit à la différence. On se battait ensemble.
00:26:17Aujourd'hui, on est dans une société de la différence des droits.
00:26:20Ce n'est pas du tout la même chose.
00:26:22Effectivement, on prône la séparation stricte entre les communautés,
00:26:26que ce soit LGBT, communautés ethniques, religieuses, etc.
00:26:29Donc l'époque n'est plus du tout la même.
00:26:32Et puis rappelons quand même qu'entre-temps, en 25 ans,
00:26:35c'est un peu plus de 25 ans donc une génération,
00:26:37le pouvoir d'achat des Français s'est considérablement dégradé.
00:26:40En 98 à l'époque, on n'est pas dans la même situation sociale,
00:26:44on n'est pas dans la même situation sociétale,
00:26:46on n'est pas dans la même situation financière pour les Français,
00:26:49même si à l'époque il y avait déjà des difficultés, etc.
00:26:51Un certain nombre d'attentats n'ont pas eu lieu non plus à l'époque.
00:26:53C'était une autre idéologie.
00:26:55Et donc je ne pense pas que ce soit du tout la même situation.
00:26:58Et puis en plus, ce n'est pas la même compétition.
00:27:00La compétition à la Coupe du Monde, c'est quelque chose de très circonscrit,
00:27:03avec des matchs qui se suivent, etc.
00:27:05Là, c'est quand même la plupart des gens n'ont pas complètement suivi.
00:27:07Ils ont senti l'ambiance.
00:27:09Donc je ne pense pas qu'on puisse du tout comparer.
00:27:12Ce n'est pas du tout la même incarnation, en fait.
00:27:14Georges Fenech, il y a un petit regain de popularité pour le chef de l'État.
00:27:17Est-ce qu'il est possible, je ne vous parle pas que tous les Français
00:27:19se mettent à adorer Emmanuel Macron,
00:27:21mais une petite inversion des courbes et qu'il redevienne un peu plus populaire ?
00:27:25Vous y croyez ou c'est un objectif compliqué ?
00:27:28Si on regarde 98, effectivement, on disait que ça avait bénéficié Jacques Chirac,
00:27:35qui a été effectivement réélu en 2002.
00:27:39Mais dans quel contexte ?
00:27:41C'était Jean-Marie Le Pen au second tour.
00:27:43Et trois ans plus tard, c'était les grandes émeutes de 2005, 2007.
00:27:47Au fond, je crois qu'il faut quand même relativiser.
00:27:50Je pense que ce qu'on peut faire comme point de comparaison,
00:27:54c'est cette fierté qu'on a tous ressenti, moi, en 98.
00:28:00Je sais pertinemment où je me trouvais à ce moment-là.
00:28:02Tout le monde se souvient, pour ceux qui étaient nés en tout cas.
00:28:05On se souvient où nous étions.
00:28:07Ça a été un moment de bonheur, mais absolu.
00:28:11On voyait Zinedine Zidane sur l'Arc de Triomphe,
00:28:15les rues, les Champs-Élysées.
00:28:17C'était extraordinaire.
00:28:19Mais là, ça a été tous les soirs.
00:28:21Ce n'est pas un soir de la finale.
00:28:24Là, on a eu la natation avec les marchands,
00:28:27Teddy Riner et d'autres, les plongées, etc.
00:28:30Donc, on n'a pas arrêté.
00:28:32En fait, on est fatigué.
00:28:34On a tellement exprimé de joie.
00:28:37Ça, de ce point de vue-là, c'est formidable.
00:28:40Après, est-ce que ça va bénéficier en termes de popularité ?
00:28:43Je crois que c'est surtout bravo à nos champions sportifs.
00:28:46Ce qu'on peut souhaiter, en tout cas,
00:28:50c'est que ça redonne un peu le moral aux Français.
00:28:53On espère.
00:28:54Parce que quand on a le moral, ça va mieux.
00:28:58L'économie repose beaucoup sur la confiance.
00:29:01La confiance, c'est avoir confiance en soi.
00:29:04C'est les Jeux Olympiques qui ont montré
00:29:06qu'on était capables de se surpasser.
00:29:08Et ça peut se traduire, effectivement.
00:29:10Évidemment, on ne peut pas le quantifier.
00:29:13Mais quand un pays est fier de ce qu'il a fait,
00:29:16qu'il a le moral, il a plus d'aptitude à avancer.
00:29:19On va marquer une première pause dans Punchline.
00:29:22On se retrouve avec mes invités d'abord
00:29:24pour reparler un petit peu du côté sécuritaire
00:29:26autour des Jeux Olympiques.
00:29:27Et on reviendra aussi sur les tensions
00:29:29qui ont eu lieu au Royaume-Uni la semaine dernière.
00:29:31A tout de suite.
00:29:36De retour d'un Punchline,
00:29:37on va tout de suite faire le tour de l'actualité
00:29:39avec Adrien Fontenot.
00:29:44Les Jeux Olympiques de Paris
00:29:45ont montré le vrai visage de la France.
00:29:47La phrase est signée du président de la République
00:29:49au lendemain de la clôture des JO.
00:29:51Emmanuel Macron a salué
00:29:52un succès de sécurité, d'organisation,
00:29:54un succès sportif et populaire également.
00:29:56Le chef de l'État ajoute que les efforts
00:29:58ne doivent pas être relâchés
00:29:59avec les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre.
00:30:02La France va se doter de deux nouveaux canadaires,
00:30:04des DHC 515 plus précisément,
00:30:06capables de déverser 6000 litres d'eau en 12 secondes.
00:30:09L'annonce a été faite par Gérald Darmanin
00:30:11et s'inscrit dans le plan de réarmement aérien d'urgence
00:30:13annoncé par Emmanuel Macron en 2022.
00:30:16La météo des forêts a d'ailleurs placé
00:30:17quatre départements en vigilance orange incendie
00:30:19ces lundis et mardis.
00:30:21Et puis les appels à une trêve à Gaza
00:30:23se multiplient.
00:30:24La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni
00:30:26affirment qu'il ne peut plus y avoir
00:30:27aucun délai supplémentaire pour le cesser le feu.
00:30:29Ce week-end, l'armée israélienne a frappé Gaza
00:30:31et notamment une école
00:30:32où elle affirme que des combattants palestiniens
00:30:34se cachaient.
00:30:35Tzahal qui assure avoir tué 31 d'entre eux
00:30:37dans ses frappes.
00:30:40Merci beaucoup Adrien Fontenot.
00:30:42On va reparler, je vous dis, de sécurité
00:30:43parce que ce matin,
00:30:44Jean-Christophe Kouvi, secrétaire national
00:30:46du syndicat Unité,
00:30:47était l'invité de la matinale de CNews.
00:30:50Et regardez, il parle de la nécessité
00:30:52d'avoir un moment de référence.
00:30:54Écoutez-le.
00:30:55Il faut que cette période-là
00:30:56serve de référentiel pour l'avenir.
00:30:58On a vu que quand on voulait, on pouvait.
00:31:00On a le mode opératoire
00:31:02d'une vie beaucoup plus allégée, tranquille.
00:31:05Et je pense que les Parisiens
00:31:06mais les citoyens de France et les Français
00:31:08ont besoin justement d'avoir un moment apaisé
00:31:11et de retrouver la tranquillité des rues.
00:31:13Donc effectivement, on sait ce qu'il faut faire.
00:31:15Il faut des effectifs.
00:31:16Le prochain enjeu,
00:31:17c'est de retrouver cette paix sociale
00:31:19qu'on a connue pendant 15 jours
00:31:20et la dupliquer sur tout le territoire.
00:31:21Mais ça, ça se fera grâce aussi aux forces de l'ordre
00:31:24mais aussi à la volonté politique.
00:31:26On en parlait en première partie, Loïc Valder.
00:31:28C'est vrai qu'on a envie que ce qui s'est passé
00:31:30devienne l'exigence qu'on a tous les jours.
00:31:33Et on se dit aussi
00:31:34que ce soit les Parisiens, les touristes
00:31:35ou plus largement les Français,
00:31:36quand on a eu qu'un jour où tout semblait fonctionner,
00:31:39on va devenir extrêmement intolérants,
00:31:41déjà qu'on l'était sans doute,
00:31:42à tous les actes d'incivilité, de délinquance
00:31:44parce qu'on va se dire
00:31:45on a vu que ça pouvait fonctionner.
00:31:46On ne peut plus nous dire
00:31:47que c'est impossible de ramener
00:31:48la délinquance quasiment à zéro.
00:31:50De toute façon, la délinquance à zéro,
00:31:52je pense que ce sera toujours impossible à faire.
00:31:54Ça n'arrivera pas.
00:31:55En tout cas, j'estime qu'on n'a jamais douté
00:31:59du fait que quand on veut, on peut.
00:32:01Ça me paraît plutôt logique.
00:32:03Mais il faut continuer effectivement
00:32:04dans cette dynamique
00:32:06où encore une fois, comme je le disais avant,
00:32:07il faut conserver des effectifs de police,
00:32:09une présence accrue sur le terrain.
00:32:11Je vous entendais point trop d'infos.
00:32:13Maintenant, il faut trouver cette balance
00:32:17entre ce qu'il faut comme effectif sur le terrain
00:32:19pour rassurer, pour dissuader,
00:32:21pour faire de la prévention.
00:32:22Je pense que c'est vraiment sur ça,
00:32:24au-delà de l'héritage,
00:32:25qu'on devra se baser demain
00:32:26pour la police nationale,
00:32:27sans pour autant aussi oublier la province.
00:32:30Jean-Philippe, vous voulez réagir ?
00:32:32C'est beaucoup plus complexe.
00:32:33Vous en conviendrez,
00:32:34c'est pas uniquement de la présence.
00:32:36La police, c'est pas uniquement de la présence
00:32:38sur le terrain.
00:32:39C'est très important.
00:32:40C'est aussi, entre autres,
00:32:42les enquêtes de longue haleine
00:32:44qui font le travail de la police judiciaire
00:32:46pour démanteler les réseaux de trafic de drogue,
00:32:49par exemple.
00:32:50C'est quand même beaucoup plus compliqué.
00:32:52Ça ne se résume pas uniquement
00:32:54à la présence du bleu, comme on dit,
00:32:56sur la voie publique.
00:32:58Et évidemment, et je le disais tout à l'heure,
00:33:00cette chaîne répressive inclut la chaîne judiciaire.
00:33:04Et tant que vous aurez une chaîne judiciaire défaillante,
00:33:07comme c'est le cas actuellement, malheureusement,
00:33:09où les peines ne sont pas prononcées
00:33:11ou quand elles sont prononcées,
00:33:12elles ne sont pas exécutées,
00:33:13faute de place de prison,
00:33:15vous avez un sentiment d'impunité,
00:33:17vous avez une récidive plus importante
00:33:19et un travail de la police
00:33:21qui, finalement, est remis en question
00:33:23puisque les policiers se demandent
00:33:25à quoi ça sert de les arrêter
00:33:27puisque le lendemain, on les retrouve, etc.
00:33:29Donc, vous voyez que ce n'est pas aussi simple que ça.
00:33:31Je pense que ce n'est pas uniquement...
00:33:33Si c'était uniquement de la présence,
00:33:35on recruterait immédiatement 100 000 fonctionnaires de police
00:33:38dès demain, si je puis dire.
00:33:40Et puis, on aurait une délinquance zéro.
00:33:42Mais non, ça ne marche pas comme ça.
00:33:44Ça marche malheureusement.
00:33:46Ce n'est pas que ça, bien évidemment.
00:33:48Mais au moins, ça permet aussi aux personnes
00:33:50qui se baladent tranquillement, par exemple, à Paris,
00:33:52d'avoir un sentiment de sécurité avancé.
00:33:55Et si d'aventure, quelque chose devait se passer,
00:33:57on a aussi des effectifs beaucoup plus proches.
00:33:59Alors, bien évidemment, il faut de l'investigation
00:34:01et on milite aujourd'hui à l'UNSA Police
00:34:03pour qu'on ait encore plus de collègues,
00:34:04que ce soit en investigation
00:34:05ou que ce soit sur la voie publique.
00:34:07C'est un tout.
00:34:08Le métier de la sécurité,
00:34:09ce n'est pas juste la police nationale,
00:34:10c'est un tout.
00:34:11Ça va aussi sur la justice.
00:34:12Maintenant, la police nationale fait son travail,
00:34:14met à disposition de la justice
00:34:15et puis après, on voit ce qui se passe.
00:34:17Bien sûr.
00:34:18Et c'est vrai que Sabrina Medjeba,
00:34:19on l'a dit, tout marchait tellement bien
00:34:21que le tandem police-justice,
00:34:23où on dit souvent que ça ne va pas dans le même sens,
00:34:25même entre les ministres,
00:34:26on voit bien qu'on ne penche pas franchement du même côté.
00:34:29Pendant les JO, ça semble,
00:34:30alors c'est une période courte,
00:34:31c'est 15 jours,
00:34:32mais ça semble avoir beaucoup mieux fonctionné.
00:34:33Oui, absolument.
00:34:34Et ce tandem paraît même onirique,
00:34:37tellement on souhaite que finalement,
00:34:38le rêve perdure en l'espèce.
00:34:42Oui, effectivement,
00:34:43le pari sécuritaire est évidemment réussi.
00:34:46Il faut féliciter le ministre de l'Intérieur,
00:34:49toutes les forces de l'ordre,
00:34:50l'opérationnalité aussi des services de renseignement
00:34:53qui ont pu, il me semble,
00:34:55déjouer certaines tentatives d'attentats.
00:34:59Mais c'est simplement une parenthèse
00:35:02et nous espérons tous que cela dure.
00:35:04Alors après, sur la présence même de la police,
00:35:07il me semble que symboliquement,
00:35:08elle est très importante.
00:35:09Pourquoi ?
00:35:10Parce qu'elle permet aux citoyens
00:35:11de comprendre qu'ils se sentent en sécurité.
00:35:12Georges tout à l'heure rappelait que la sécurité,
00:35:14c'est la première des libertés.
00:35:16Lorsqu'on parlera tout à l'heure de Pissevinge,
00:35:19j'ai par exemple en mémoire un point de deal
00:35:21qui avait été démantelé,
00:35:23en tout cas une entrée de point de deal à la Castellane
00:35:26qui a été démantelée lors de l'opération
00:35:28absolument en place nette XXL.
00:35:29Et les habitants étaient fort heureux
00:35:31de voir ces pierres qui servent de checkpoints démolis
00:35:35et une présence policière accrue
00:35:38qui leur permettent justement
00:35:39de pouvoir aller et venir en toute sécurité.
00:35:42Les habitants les plus démunis dans notre société,
00:35:45ce sont ceux qui en ont en réalité le plus besoin
00:35:48puisque la criminalité, elle,
00:35:50elle s'organise dans des zones particulièrement dangereuses
00:35:53où l'État, malheureusement, s'est complètement délaissé,
00:35:57s'est complètement délité,
00:35:58a complètement abandonné,
00:36:00a laissé ces populations en dérédiction
00:36:02jusqu'à ce que même certains quartiers
00:36:04deviennent des proto-États.
00:36:06On parlera de Nîmes, de Pise 20.
00:36:08Sachez par exemple qu'il y a des dealers
00:36:10qui payent 90 000 euros,
00:36:11d'autres dealers pour pouvoir assurer
00:36:13la sécurité du point de deal.
00:36:15Les magistrats à Marseille,
00:36:16ils parlaient de narcovilles.
00:36:17Absolument, évidemment.
00:36:19Et on pourrait étayer ce sujet
00:36:20et l'étoffer sur différents points
00:36:22et différents paradigmes.
00:36:23Mais donc la sécurité est évidemment importante
00:36:26sur le plan symbolique
00:36:27et sur le plan pragmatique
00:36:29pour rassurer les citoyens
00:36:31Alors après, est-ce que le tandem
00:36:33justice-police fonctionnera ?
00:36:35On verra bien.
00:36:36Mais Georges, encore une fois,
00:36:37a raison sur cette causalité
00:36:39puisqu'il ne suffit pas simplement
00:36:41que les officiers de police judiciaire
00:36:42dirigent des enquêtes.
00:36:44Il faut encore une fois
00:36:45que la réponse pénale soit actée
00:36:47et qu'elle soit surtout appliquée
00:36:49en l'espèce au regard des faits délinquanciels
00:36:54qui ont été commis.
00:36:56Georges voulait réagir.
00:36:57Oui, si vous regardez un peu historiquement
00:37:01depuis l'avènement de la gauche
00:37:04depuis Mitterrand jusqu'à aujourd'hui,
00:37:07je crois pouvoir dire
00:37:09qu'il n'y a pas eu un seul moment
00:37:11où la place Vendôme et la place Beauvau
00:37:14marchaient d'un même pied.
00:37:16Ça a toujours été la guéguerre
00:37:18entre le ministre de l'Intérieur
00:37:20et le ministre de la Justice.
00:37:22Que l'on soit de droite ou de gauche.
00:37:24Moi je me souviens, parce que je l'ai vécu,
00:37:26les querelles incroyables
00:37:27entre Robert Badinter et Gaston Defer
00:37:30à tel point que Mitterrand
00:37:31avait dû taper sur la table.
00:37:33Les querelles incroyables
00:37:34entre Jean-Pierre Chevènement et Madame Guigou
00:37:37ou les querelles entre Manuel Valls
00:37:39et Madame Taubira,
00:37:40ça a été quelque chose,
00:37:41avec des lettres au président, etc.
00:37:44Mais à droite c'est pareil
00:37:45entre Michel Leomari, Brice Hortefeux.
00:37:47Ça a toujours été comme ça.
00:37:48Pourquoi au fond c'est comme ça ?
00:37:50Parce qu'à la place Vendôme
00:37:52vous avez un pouvoir, un État dans l'État
00:37:55qui est l'indépendance.
00:37:56L'indépendance des juges
00:37:58qui eux se sont emparés de ce pouvoir
00:38:01de manière politique.
00:38:03C'est-à-dire qu'ils veulent imposer leur vision
00:38:05de ce que doit être la justice pénale
00:38:07dans ce pays, voyez-vous.
00:38:08Et donc le garde des Sceaux,
00:38:09il est quelque part point et pied lié.
00:38:12Tant qu'on n'aura pas fait en sorte
00:38:15que la justice soit véritablement dépolitisée,
00:38:19que le juge applique la loi
00:38:21et non pas la fabrique.
00:38:22On ne lui demande pas de fabriquer la loi,
00:38:24on lui demande de l'appliquer.
00:38:25À ce moment-là, vous aurez peut-être
00:38:27effectivement la possibilité de voir enfin
00:38:30un gouvernement uni autour d'un projet
00:38:33sur ces questions de sécurité
00:38:34qui soit à la fois appliqué par la place Beauvau
00:38:37et à la fois par la place Vendôme.
00:38:39Je voudrais qu'on regarde de nouveau
00:38:40ce que dit justement dans les colonnes du Figaro
00:38:43le maire socialiste de Saint-Denis.
00:38:45Il s'appelle Mathieu Annotin.
00:38:47Cette phrase, la présence de la police
00:38:49est efficace pour lutter contre l'insécurité.
00:38:51Fabrice Hakoun, alors tout arrive.
00:38:53Mais ça veut dire que tout le monde
00:38:54finit par être convaincu.
00:38:55C'est peut-être bon signe.
00:38:56On se dit que c'est peut-être un peu tard
00:38:57pour s'en rendre compte, mais au moins ça arrive.
00:38:58Et c'est probablement la personne
00:38:59la moins bien placée pour parler.
00:39:01Je vais vous expliquer pourquoi
00:39:02de façon très personnelle.
00:39:03J'ai eu à intervenir il y a quelques années
00:39:05pour une de mes proches qui s'était fait agresser,
00:39:07donc carjackée en fait, sur la Nationalune
00:39:10puisqu'à l'époque j'habitais dans ce coin-là.
00:39:12Sur la Nationalune, on était allé au commissariat.
00:39:14Bien sûr, la police ne se déplaçait pas.
00:39:16C'était sur la Nationalune,
00:39:17la police ne se déplaçait pas.
00:39:18Il a fallu qu'on aille au commissariat
00:39:20pour porter plainte.
00:39:21Et au commissariat, ils nous disent
00:39:23c'est 4 à 5 fois par jour à 7 endroits précisément
00:39:26puisqu'il y a un feu rouge en sortant de l'autoroute 1.
00:39:28Et en fait, on vous explique.
00:39:30Et à ce moment-là, au commissariat, on leur dit
00:39:31pourquoi vous ne mettez pas les effectifs ?
00:39:33C'est tous les jours 5 à 6 fois par jour.
00:39:34Est-ce que vous connaissez le point ?
00:39:35Alors que c'est un traumatisme terrible.
00:39:36Et donc, ils nous ont expliqué,
00:39:37le maire s'oppose à toute mise de caméra
00:39:40et de force de l'ordre.
00:39:42Donc, il est très mal placé pour parler.
00:39:44Alors, je ne sais pas si c'était déjà lu à l'époque ou pas,
00:39:46mais en tout cas, Saint-Denis précisément,
00:39:48est très mal placé pour ça.
00:39:49Donc, là, en l'occurrence,
00:39:51c'est bien qu'ils prennent conscience.
00:39:53Et juste pour faire le lien avec ce que je voulais dire tout à l'heure,
00:39:55globalement, on a finalement...
00:39:57J'ai le sentiment que ça peut évoluer
00:39:58sur le plan sécuritaire pour une raison simple.
00:40:00On dit qu'il faut de la volonté politique.
00:40:01Et là, aujourd'hui, on voit que la demande
00:40:02vient vraiment de là-bas.
00:40:03Tout le monde se fait l'air pour dire
00:40:05qu'on a besoin de cette sécurité-là.
00:40:07Et là, je pense que la gauche,
00:40:08qui paradoxalement est contre la sécurité
00:40:11alors que c'est précisément une valeur hyper égalitaire,
00:40:13c'est une valeur hyper égalitaire,
00:40:15peut-être que là, elle va réaliser
00:40:16qu'on est en train de la corneriser
00:40:18et de l'obliger à réagir.
00:40:21Quant à ce que vous disiez, cher Georges,
00:40:24sur la justice politisée,
00:40:27c'est un drame absolument partout.
00:40:28C'est un drame pour la justice pénale.
00:40:29C'est un drame aussi pour la justice civile.
00:40:31C'est un drame pour la justice en droit du travail
00:40:33puisque c'est de la même manière...
00:40:35Moi, j'ai été pendant 16 ans
00:40:36juge au Conseil des Prud'hommes à Paris.
00:40:37Je peux vous dire que la justice est politisée,
00:40:39qu'on ne travaille pas dans l'intérêt du salarié
00:40:41ou de l'employeur,
00:40:42mais on travaille vraiment de façon politisée,
00:40:44dans une logique de lutte des classes
00:40:45complètement dépassée.
00:40:46Une idéologie.
00:40:47Donc, il faut dépolitiser la politique.
00:40:49Et d'ailleurs, il y a un grand principe constitutionnel,
00:40:52c'est que normalement, ou en tout cas institutionnel,
00:40:55issu de la philosophie des Lumières,
00:40:57c'est qu'en fait, le gouvernement des juges
00:40:58est une menace pour la démocratie.
00:41:00Donc, il faut lutter contre le gouvernement des juges.
00:41:02Et on l'a vu, par exemple,
00:41:03quand il s'agit de vouloir dissoudre
00:41:06les soulèvements de la terre
00:41:07qui sont un groupuscule terroriste,
00:41:08il faut dire les choses telles qu'elles sont,
00:41:10le Conseil d'État s'est opposé.
00:41:12Voilà une forme de gouvernement des juges
00:41:13contre laquelle il faut s'élever,
00:41:14parce que c'est absolument antidémocratique.
00:41:16C'était bien Mitterrand qui disait ça.
00:41:18Le gouvernement des juges
00:41:19finira par détruire la République.
00:41:20Non, Mitterrand avait dit
00:41:22les juges ont détruit la monarchie
00:41:26et ils détruiront la République.
00:41:28Allez, on va fermer ce chapitre sécuritaire
00:41:31et on va partir tout de suite au Royaume-Uni
00:41:33retrouver notre correspondant Olivier Weber
00:41:35parce que, Olivier, il y a eu
00:41:37une nouvelle attaque au couteau aujourd'hui.
00:41:39Je crois que vous êtes à proximité justement
00:41:41du lieu où cela s'est déroulé.
00:41:42Quelles sont les informations
00:41:44dont vous disposez, Olivier ?
00:41:49Oui, je me trouve à Leicester Square,
00:41:51en plein centre de Londres,
00:41:52juste devant le cordon policier
00:41:54où, ce midi, à l'heure du déjeuner,
00:41:57une jeune fille de 11 ans
00:41:59et une femme d'une trentaine d'années,
00:42:01probablement sa maman,
00:42:02ont été attaquées au couteau
00:42:03par un agresseur juste devant ces magasins.
00:42:06La police a arrêté le suspect
00:42:09de son identité, on ne sait pas grand-chose.
00:42:11Il a 32 ans, la police exclue pour l'instant
00:42:13la piste terroriste.
00:42:15Le fait que cela se passe ici en plein jour,
00:42:18à Leicester Square,
00:42:19qui est un des endroits les plus touristiques de Londres,
00:42:212,5 millions de visiteurs par semaine,
00:42:23des cinémas, des magasins,
00:42:25on est à deux pas du Lego Store
00:42:27et du M&M's Store,
00:42:29que tous les touristes connaîtront.
00:42:31Le dernier mois, il y a encore des traces de sang
00:42:33sur le sol.
00:42:34Bien sûr, cette attaque au couteau
00:42:35intervient deux semaines à peine
00:42:36après l'attaque de Southport
00:42:38où trois fillettes avaient été assassinées
00:42:41par un assaillant.
00:42:43Suivie, bien sûr, de ces émeutes violentes
00:42:46et xénophobes dans tout le pays,
00:42:47avec 900 arrestations.
00:42:49Mais une chose est sûre ce soir,
00:42:51c'est qu'il y a une véritable épidémie
00:42:54d'attaques à l'arme blanche au Royaume-Uni.
00:42:56Leur nombre a bondi de 80% en 10 ans.
00:43:00Olivier, on a beaucoup suivi sur CNews,
00:43:02et notamment grâce à vous,
00:43:03les événements au Royaume-Uni la semaine dernière.
00:43:06On a l'impression parfois que le calme est revenu
00:43:09parce qu'il n'y a plus ces émeutes.
00:43:11Mais on voit bien que la situation
00:43:12est quand même plus compliquée que ça
00:43:13du côté du Royaume-Uni.
00:43:18Absolument.
00:43:19Côté émeutes, ça s'est vraiment calmé.
00:43:21D'ailleurs, les personnalités
00:43:23continuent d'être traduites devant la justice.
00:43:25Les peines de prison tombent.
00:43:27Mais ce sentiment d'insécurité et de tension
00:43:30qui règne sur le Royaume-Uni,
00:43:33avec en plus des fortes chaleurs en ce moment,
00:43:35c'est vraiment un été tendu.
00:43:37D'ailleurs, le Premier ministre Keir Stammer
00:43:39devait partir en vacances,
00:43:40mais il a annulé ses vacances pour rester dans le pays.
00:43:43Merci beaucoup, Olivier Weber.
00:43:45Je rappelle que vous êtes le correspondant de CNews à Londres.
00:43:48Merci pour toutes ces précisions.
00:43:50Effectivement, Sabrina Medjeber, on voit un climat.
00:43:52Et Olivier le raconte très bien.
00:43:54On voit à quel point ce qu'on disait,
00:43:56le calme après les émeutes,
00:43:57et je mets le calme véritablement entre guillemets,
00:44:00est extrêmement précaire,
00:44:01avec une colère qui est toujours là,
00:44:03qui n'a pas été réglée,
00:44:04avec ses attaques au couteau,
00:44:05avec cette insécurité.
00:44:07Et quand on l'entend, Olivier,
00:44:08on voit qu'elle est véritablement prégnante et lourde à Londres.
00:44:11Oui, alors effectivement,
00:44:13on restera dans un climat éruptif et mortifère
00:44:18quelque temps comme ça, il me semble,
00:44:21puisque la sociologie de ces émeutes,
00:44:23elle est doublement analytique, je m'explique.
00:44:27C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'émeutes raciales.
00:44:30Il s'agit de trois filles qui sont mortes au coup de couteau
00:44:34par un fils d'immigrés rwandais installé en Angleterre.
00:44:41À ce titre-là, il y a eu évidemment un réveil,
00:44:47un sursaut de la communauté britannique
00:44:50pour accuser les immigrés,
00:44:53et a fortiori, parce que c'était la cible,
00:44:55les musulmans.
00:44:56Il y a eu cette English Defence League
00:44:58qui avait été lancée pour aller commettre des atrocités
00:45:03sur les camps de migrants et détruire les mosquées, etc.
00:45:05Donc, ce sont des émeutes clairement avisées,
00:45:08en tout cas, pas islamophobes,
00:45:11mais contre la communauté musulmane.
00:45:13Une fois que cela est dit,
00:45:15il faut aussi comprendre que l'Angleterre
00:45:17est un pays multiculturaliste.
00:45:18Je rappelle les propos de Mme Suela Braverman,
00:45:21qui était à l'époque Première ministre,
00:45:22et qui nous a bien expliqué que le multiculturalisme
00:45:27érode les solidarités,
00:45:29et que c'est un modèle qui ne fonctionne absolument pas.
00:45:32Lorsqu'il y a eu l'après-pogrom,
00:45:35Rishi Sunak lui-même nous a dit
00:45:37que les islamistes ont infiltré
00:45:39les plus hautes institutions de la Grande-Bretagne.
00:45:42Mais pourquoi ?
00:45:43Parce qu'on a laissé faire,
00:45:44on a méthodiquement organisé l'islamisme en Angleterre.
00:45:47Souvenez-vous du Londonistan,
00:45:49ça a commencé à Birmingham,
00:45:51on a ramené les islamistes du monde entier,
00:45:53on a laissé prospérer justement ce modèle
00:45:56communautariste,
00:45:57ces petites chapelles communautaires installées,
00:46:00disséminées partout,
00:46:01et donc évidemment,
00:46:02c'est ce que j'ai dit,
00:46:03et ce que je m'échine à dire,
00:46:04on ne peut pas intégrer des personnes
00:46:08sans en comprendre,
00:46:09encore une fois,
00:46:10les anthropologies.
00:46:11Les anthropologies,
00:46:12elles ne disparaissent pas.
00:46:13Il n'y a même peut-être pas ce volonté d'intégrer,
00:46:14d'ailleurs,
00:46:15c'est plus une volonté de faire
00:46:16plein de petites communautés
00:46:17qui ne s'intègrent pas.
00:46:18Absolument,
00:46:19ils ne sont pas dans un modèle assimilationniste
00:46:20comme le modèle français,
00:46:21ou en tout cas de ce qu'il était,
00:46:23ils sont dans un modèle libéral.
00:46:25Libéral communautaire.
00:46:26C'est même assez antagoniste de dire ça,
00:46:28mais c'est en réalité,
00:46:30c'est la réalité.
00:46:31Donc une fois qu'on a dit ça,
00:46:33eh bien,
00:46:34on se rend compte que
00:46:35les soubassements idéologiques
00:46:38de ces émeutes,
00:46:39elles relèvent d'une part
00:46:40de ce ras-le-bol
00:46:42de cette communauté
00:46:44qui ne s'intègre pas
00:46:45et qui, malheureusement,
00:46:47eh bien,
00:46:48commet ses actes mortifères,
00:46:49et en même temps,
00:46:50un déclassement social
00:46:52de la classe ouvrière blanche
00:46:55lié, en réalité,
00:46:56depuis les années de Margaret Thatcher,
00:46:59c'est-à-dire ce néolibéralisme
00:47:01qui a complètement,
00:47:02malheureusement,
00:47:03désindustrialisé l'Angleterre
00:47:06et donc paupérisé
00:47:07les classes les plus fragiles
00:47:09déjà à l'époque.
00:47:10Donc vous avez cette conjonction,
00:47:12malheureusement,
00:47:13des deux paradigmes.
00:47:14Loïc Valder,
00:47:15ce qu'on voit en tout cas
00:47:16au Royaume-Uni aussi,
00:47:17on parlait tout à l'heure
00:47:18de fermeté en termes de police
00:47:19et de justice en France,
00:47:20au Royaume-Uni,
00:47:21on voit qu'il y a une volonté
00:47:22de frapper vite et fort.
00:47:24Là-bas, alors,
00:47:25c'est une doctrine différente.
00:47:26On placarde la tête
00:47:27de ceux qui sont condamnés,
00:47:28on met leur peine en dessous,
00:47:29on met leur nom.
00:47:30Les tribunaux qui ont été
00:47:32ouverts plus longtemps,
00:47:33des places de prison
00:47:34qui ont été libérées,
00:47:35on a sorti les grands moyens
00:47:36pour montrer une volonté
00:47:37de fermeté de la part
00:47:38du gouvernement.
00:47:39Il traverse une période
00:47:40qui est tragique
00:47:41et essaie de s'adapter
00:47:42pour faire face
00:47:43à ces choses-là.
00:47:44J'ai eu l'occasion
00:47:45d'échanger pendant les JO
00:47:46avec mes collègues,
00:47:47mes homologues,
00:47:48en tout cas,
00:47:49du Royaume-Uni
00:47:50et ils me disaient
00:47:51qu'il y avait des résultats
00:47:52très difficiles
00:47:53contre les attaques
00:47:54à l'arme blanche,
00:47:55les attaques au couteau.
00:47:56C'est très difficile à prévenir
00:47:57étant donné que
00:47:58le mode opératoire
00:47:59nécessite quand même
00:48:00beaucoup moins de préparation.
00:48:01Là, aujourd'hui,
00:48:02je pense que le Royaume-Uni...
00:48:03Et qu'on peut passer
00:48:04facilement sous les radars
00:48:05pour le coup, malheureusement.
00:48:06Tout à fait.
00:48:07Et puis le Royaume-Uni
00:48:08va tout mettre en oeuvre
00:48:09pour essayer d'endiguer
00:48:10au maximum ce phénomène-là.
00:48:11Maintenant,
00:48:12ce qu'il traverse
00:48:13est en gros contraste
00:48:14avec ce que nous venons
00:48:15de vivre,
00:48:16plein de joie,
00:48:17alors qu'ils traversent
00:48:18une période très dramatique
00:48:19pour leur pays, oui.
00:48:20Fabrice Hakoun,
00:48:21c'est vrai que la question,
00:48:22et d'ailleurs certains
00:48:23essaient de jouer à ce petit jeu,
00:48:24c'est de voir si ce qui s'est passé
00:48:25au Royaume-Uni
00:48:26peut s'importer,
00:48:27notamment à Calais.
00:48:28On a vu le compte
00:48:29Active Patriote
00:48:30qui explique
00:48:31qu'ils veulent venir en France.
00:48:32On rappelle qu'ils prévoient
00:48:33trois voitures
00:48:34et 15 jours d'appartement,
00:48:35donc ça n'a pas l'air
00:48:36d'être un débarquement massif.
00:48:37Et c'est tant mieux.
00:48:38Mais il y a une volonté,
00:48:39en tout cas,
00:48:40de prendre un petit peu
00:48:41les mêmes ingrédients
00:48:42et de tenter de faire monter
00:48:43la sauce.
00:48:44Il y a deux composantes
00:48:45aujourd'hui dans cette société.
00:48:46Il y a ceux qui veulent
00:48:47américaniser
00:48:48la société française,
00:48:49l'anglo-saxoniser,
00:48:50et qui continuent
00:48:51à nous imposer
00:48:52l'idée d'un modèle
00:48:53qui, en réalité,
00:48:54n'existe pas en France,
00:48:55qui est le modèle racialiste.
00:48:56On le voit bien
00:48:57quand on essaie
00:48:58de prendre
00:48:59le combat de George Floyd
00:49:00et de l'assimiler ici
00:49:01en le rapportant
00:49:02à Adama Traoré, etc.
00:49:03On sait très bien
00:49:04que la France
00:49:05n'est pas un pays racialiste.
00:49:06On n'a pas cette obsession
00:49:07de la race.
00:49:08D'ailleurs,
00:49:09on a supprimé
00:49:10le mot de la Constitution,
00:49:11ce n'est pas pour rien.
00:49:12Donc il y a d'un côté
00:49:13ceux qui veulent absolument
00:49:14cet affrontement-là,
00:49:15et de l'autre
00:49:16des identitaires
00:49:17d'extrême droite,
00:49:18relativement minoritaires
00:49:19en réalité,
00:49:20et qui eux aussi
00:49:21veulent en des coups
00:49:22parce qu'ils veulent absolument
00:49:23nous importer aussi ce modèle-là
00:49:24en disant
00:49:25les Anglais ont raison,
00:49:26ils défendent leur civilisation,
00:49:27sauf qu'on n'est pas du tout
00:49:28dans le même modèle,
00:49:29on n'est pas du tout
00:49:30dans le même cas de figure,
00:49:31on n'a pas du tout
00:49:32la même structure sociétale
00:49:33et anthropologique.
00:49:34Je ne vois pas
00:49:35comment on peut comparer les deux.
00:49:36Après, il y a un risque à caler
00:49:37parce qu'on est en train
00:49:38de cantonner un grand nombre
00:49:40Mais il faut arrêter
00:49:41de vouloir récupérer
00:49:42tous les mots du monde
00:49:43et se les approprier.
00:49:44On a assez des nôtres,
00:49:45donc je pense que
00:49:46ce n'est pas le moment
00:49:47de dire ça.
00:49:48Au contraire,
00:49:49il faut continuer à défendre
00:49:50la singularité du modèle français
00:49:51dans un univers
00:49:52qui se mondialise.
00:49:53Il faut continuer à défendre
00:49:54la singularité du modèle français
00:49:55qui n'est pas
00:49:56un modèle racialiste,
00:49:57qui est un modèle
00:49:58malgré tout
00:49:59de vivre ensemble,
00:50:00d'intégration républicaine,
00:50:01etc.,
00:50:02et continuer à renforcer ça.
00:50:03Alors ça, ça se travaille
00:50:04dans le fond
00:50:05parce que c'est la sécurité,
00:50:06c'est l'école,
00:50:07c'est les magistrats,
00:50:08c'est toute la chaîne
00:50:09sociale et sociétale
00:50:10qui est à revoir
00:50:11sur ce plan-là.
00:50:12Je vais vous faire réagir,
00:50:13Georges,
00:50:14mais je voudrais qu'on regarde
00:50:15justement ce qui s'est passé
00:50:16à Calais.
00:50:17Deux jeunes migrants
00:50:18ont été blessés par balle hier.
00:50:19Le reportage est signé
00:50:20Mathilde Couvillère-Fleurnoy,
00:50:21Axel Raybaud et Juliette Sadat.
00:50:22Il est 8h du matin,
00:50:23ce dimanche,
00:50:24lorsque les pompiers
00:50:25de Calais et de Marcs
00:50:26ont été appelés
00:50:27pour porter secours
00:50:28à deux jeunes migrants.
00:50:29Cinq kilomètres d'écart
00:50:30séparent les deux blessés.
00:50:31Le premier a été retrouvé
00:50:32devant ce supermarché.
00:50:33Il s'agit d'un migrant
00:50:34d'origine soudanaise
00:50:35âgé de 18 ans.
00:50:36Il souffre d'une blessure
00:50:37par balle
00:50:38à la cuisse droite.
00:50:39Il a été transporté
00:50:40au centre hospitalier
00:50:41de Boulogne-sur-Mer.
00:50:42Le second a été retrouvé
00:50:43au chemin des dunes.
00:50:44Lui aussi est un migrant soudanais.
00:50:45Il est âgé de 16 ans
00:50:46et a été touché par balle
00:50:47au genou.
00:50:48Il a été transféré
00:50:49au centre hospitalier
00:50:50de Calais.
00:50:51Pour l'heure,
00:50:52les circonstances
00:50:53de ces coups de feu
00:50:54ne sont pas connues.
00:50:55Selon une source policière,
00:50:56la montée de la violence
00:50:57entre migrants
00:50:58est de plus en plus élevée.
00:50:59Le premier a été retrouvé
00:51:00au centre hospitalier
00:51:01de Boulogne-sur-Mer.
00:51:02Pour l'heure,
00:51:03les circonstances
00:51:04de ces coups de feu
00:51:05ne sont pas connues.
00:51:06Selon une source policière,
00:51:07la montée de la violence
00:51:08entre migrants
00:51:09est de plus en plus élevée.
00:51:10Alors Georges Fenech,
00:51:11on entendait ce qu'on disait
00:51:12en plateau,
00:51:13c'est-à-dire qu'on ne peut pas
00:51:14transposer les deux situations.
00:51:15En revanche,
00:51:16on voit aussi à Calais
00:51:17des riverains
00:51:18qui en ont marre,
00:51:19qui se sentent en insécurité.
00:51:20On voit des forces de l'ordre
00:51:21qui tentent de faire
00:51:22ce qu'elles peuvent
00:51:23mais qui ne peuvent pas
00:51:24non plus faire de miracle.
00:51:25On voit les routiers
00:51:26qui se retrouvent
00:51:27à inspecter eux-mêmes
00:51:29sur place,
00:51:30ce qui est extrêmement important.
00:51:31Ça n'est pas nouveau ?
00:51:32Elle est légitime.
00:51:33Moi, ce que je constate,
00:51:34c'est que ce qui se passe
00:51:35en Grande-Bretagne
00:51:36est absolument effrayant.
00:51:37Effrayant.
00:51:38En France,
00:51:39on doit constater
00:51:40qu'il y a
00:51:41une très grande résilience.
00:51:42Il n'y a jamais eu
00:51:43ce genre de choses.
00:51:44Depuis même
00:51:45les attentats de 2015,
00:51:46il y a eu
00:51:47une très grande résilience.
00:51:48Quand je repense
00:51:49au tweet
00:51:50de cette députée,
00:51:51elle dit
00:51:52qu'il y a eu
00:51:53une très grande résilience
00:51:54en France.
00:51:55Elle dit
00:51:56qu'il y a eu
00:51:57une très grande résilience
00:51:58en France.
00:51:59Quand je repense
00:52:00au tweet
00:52:01de cette députée,
00:52:02elle dit
00:52:03que la France
00:52:04est islamophobe.
00:52:05Est-ce que vous pouvez
00:52:06me citer
00:52:07un seul cas
00:52:08où il y a eu
00:52:09effectivement
00:52:10des violences organisées,
00:52:11des émeutes organisées
00:52:12contre,
00:52:13par exemple,
00:52:14des islamistes ?
00:52:15Il n'y en a pas eu,
00:52:16que je sache.
00:52:17Donc, il y a
00:52:18une très grande résilience
00:52:19chez nous,
00:52:20mais attention,
00:52:21ça ne peut pas
00:52:22durer éternellement.
00:52:23Quand on voit
00:52:24ce qui se passe
00:52:25en Grande-Bretagne,
00:52:26quand on voit
00:52:27la situation à Calais,
00:52:28effectivement,
00:52:29on se dit
00:52:30qu'il y a un moment
00:52:31où peut-être
00:52:32il y aura
00:52:33une réaction
00:52:34qui était,
00:52:35selon la prémonition
00:52:36de Gérard Collomb,
00:52:37ce fameux côte-à-côte,
00:52:38et demain,
00:52:39face-à-face.
00:52:40Donc, rien n'est
00:52:41effectivement acquis
00:52:42et ce qui est en train
00:52:43de se passer
00:52:44en Grande-Bretagne,
00:52:45il faut l'observer,
00:52:46le condamner,
00:52:47évidemment,
00:52:48et saluer
00:52:49l'effort
00:52:50de justice
00:52:51qui est pris
00:52:52contre les émeutiers
00:52:53qui s'en prennent
00:52:54à des mots
00:52:55notamment,
00:52:56mais attention,
00:52:57je veux dire,
00:52:58rien n'est jamais acquis
00:52:59et il faut s'en inquiéter.
00:53:00Oui, ce que Loïc Valder,
00:53:01c'est vrai qu'on dit beaucoup
00:53:02qu'au Royaume-Uni,
00:53:03ce qui s'est passé,
00:53:04c'est cette étincelle
00:53:05de départ,
00:53:06c'est-à-dire le meurtre
00:53:07de ces trois fillettes
00:53:08qui déclenchent
00:53:09dans la foulée
00:53:10sur fond de rumeurs,
00:53:11des émeutes
00:53:12où chaque communauté,
00:53:13c'est-à-dire qu'on va
00:53:14s'en prendre
00:53:15à des mosquées,
00:53:16à des centres
00:53:17pour sans-abri
00:53:18et on se dit,
00:53:19en fait,
00:53:20la colère,
00:53:21elle est là
00:53:22et parfois,
00:53:23il faut un drame,
00:53:25des populations
00:53:26qui se retournent
00:53:27les unes contre les autres.
00:53:28On ne l'a pas forcément vu venir,
00:53:29notamment au Royaume-Uni,
00:53:30cette situation.
00:53:31Au contraire,
00:53:32on vantait l'inverse,
00:53:33que tout le monde arrivait
00:53:34à vivre très bien
00:53:35dans le même pays.
00:53:36C'est toujours très compliqué
00:53:37à prévenir
00:53:38ce genre de situation.
00:53:39Maintenant,
00:53:40quand vous faites face
00:53:41à un drame,
00:53:42la violence ne résoudra rien
00:53:43donc je pense
00:53:44qu'il faut œuvrer
00:53:45à prévenir
00:53:46ces drames-là
00:53:47et ne pas tomber
00:53:48dans une haine
00:53:49l'un de l'autre.
00:53:50Aujourd'hui,
00:53:51on doit observer
00:53:52ce qui se passe
00:53:53effectivement au Royaume-Uni,
00:53:54essayer de voir
00:53:55si ça pourrait,
00:53:56un jour,
00:53:57subvenir en France
00:53:58ou non.
00:53:59Mais en tout cas,
00:54:00on n'en est pas là
00:54:01en France
00:54:02et on fera tout
00:54:03pour que ce ne soit
00:54:04pas le cas.
00:54:05On risque néanmoins,
00:54:06même si les situations
00:54:07ne sont pas les mêmes,
00:54:08il y a quand même
00:54:09une réalité européenne
00:54:10avec effectivement
00:54:11une submersion migratoire
00:54:14non contrôlée
00:54:15parce que,
00:54:16en fait,
00:54:17l'immigration en soi,
00:54:18moi je travaille
00:54:19dans un domaine
00:54:20qui est le service informatique
00:54:21où on accueille énormément
00:54:22d'ingénieurs
00:54:23et il va de soi
00:54:24qu'il n'est pas du tout
00:54:25question pour moi
00:54:26de dire qu'il faut
00:54:27stopper l'immigration
00:54:28mais le fait qu'elle
00:54:29ne soit pas contrôlée
00:54:30et surtout,
00:54:31il y a un autre souci
00:54:32en France,
00:54:33on l'a vu là.
00:54:34Là,
00:54:35ce sont deux Soudanais.
00:54:36Je rappelle quand même
00:54:37que les deux professeurs
00:54:38qui ont été décapités
00:54:39l'ont été par des Tchétchènes.
00:54:40C'est-à-dire qu'en fait,
00:54:41on a des mouvements migratoires
00:54:42qui viennent de pays
00:54:43dont on ne connaît pas
00:54:44du tout la culture.
00:54:45Je rappelle que jusqu'à maintenant,
00:54:46l'immigration en France
00:54:47c'était l'immigration
00:54:48maghreb et afrique subsaharienne
00:54:49entre la France
00:54:50et les pays d'Afrique subsaharienne
00:54:51et les pays du Maghreb.
00:54:52Il y a des gens
00:54:53qui ont de la famille
00:54:54des deux côtés,
00:54:55des rives, etc.
00:54:56Donc,
00:54:57ce n'est pas du tout pareil.
00:54:58Il y a cette proximité culturelle.
00:54:59Il y a la langue.
00:55:00On partage la langue quand même
00:55:01avec l'Afrique subsaharienne
00:55:02et le Maghreb.
00:55:03Donc,
00:55:04il y a cette proximité
00:55:05qui crée quand même
00:55:06des liens
00:55:07et qui est un garde-fou.
00:55:08Là,
00:55:09on parle beaucoup
00:55:10aujourd'hui de Pakistan,
00:55:11de Tchétchénie,
00:55:12d'Afghanistan,
00:55:13etc.
00:55:14qui sont des zones
00:55:15qu'on connaît très mal
00:55:16sur le plan culturel
00:55:17avec lesquelles
00:55:18on n'accroche absolument rien.
00:55:19Et là,
00:55:20ça risque d'accroître
00:55:21la fracture.
00:55:22Bien sûr.
00:55:23C'est très juste.
00:55:24En 10 secondes,
00:55:25s'il vous plaît.
00:55:26Les régulateurs
00:55:27de ces sociétés
00:55:28que vous venez de décrire
00:55:30sont évidemment
00:55:31la violence
00:55:32et l'autorité
00:55:33implacables.
00:55:34Donc,
00:55:35effectivement,
00:55:36si on n'arrive pas
00:55:37à comprendre
00:55:38que ce sont leurs mécanismes
00:55:39de vie,
00:55:40ça va être très difficile
00:55:41de les canaliser
00:55:42ici en France.
00:55:43On va marquer une pause
00:55:44et on se retrouve
00:55:45pour une nouvelle partie
00:55:46de Punchline.
00:55:47On se retrouve
00:55:48pour une nouvelle partie
00:55:49de Punchline.
00:55:50On se retrouve
00:55:51pour une nouvelle partie
00:55:52de Punchline.
00:55:53On se retrouve
00:55:54pour une nouvelle partie
00:55:55de Punchline.
00:55:56On se retrouve
00:55:57pour une nouvelle partie
00:55:58de Punchline.
00:55:59On se retrouve
00:56:00pour une nouvelle partie
00:56:01de Punchline.
00:56:02On se retrouve
00:56:03pour une nouvelle partie
00:56:04de Punchline.
00:56:05On se retrouve
00:56:06pour une nouvelle partie
00:56:07de Punchline.
00:56:08On se retrouve
00:56:09pour une nouvelle partie
00:56:10de Punchline.
00:56:11On se retrouve
00:56:12pour une nouvelle partie
00:56:13de Punchline.
00:56:14On se retrouve
00:56:15pour une nouvelle partie
00:56:16de Punchline.
00:56:17On se retrouve
00:56:18pour une nouvelle partie
00:56:19de Punchline.
00:56:20On se retrouve
00:56:21pour une nouvelle partie
00:56:22de Punchline.
00:56:23On se retrouve
00:56:24pour une nouvelle partie
00:56:25de Punchline.
00:56:26On se retrouve
00:56:27pour une nouvelle partie
00:56:28de Punchline.
00:56:29On se retrouve
00:56:30pour une nouvelle partie
00:56:31de Punchline.
00:56:32On se retrouve
00:56:33pour une nouvelle partie
00:56:34de Punchline.
00:56:35On se retrouve
00:56:36pour une nouvelle partie
00:56:37de Punchline.
00:56:38On se retrouve
00:56:39pour une nouvelle partie
00:56:40de Punchline.
00:56:41On se retrouve
00:56:42pour une nouvelle partie
00:56:43de Punchline.
00:56:44On se retrouve
00:56:45pour une nouvelle partie
00:56:46de Punchline.
00:56:47On se retrouve
00:56:48pour une nouvelle partie
00:56:49de Punchline.
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00:58:42la gauche qui souhaite toujours une hausse du SMIC et l'abrogation de la réforme des retraites.
00:58:46En Grèce, les incendies ne faiblissent pas et les flammes se rapprochent d'Athènes à Chalandry,
00:58:51une des plus grandes banlieues du nord-est de la capitale.
00:58:53Quelques-uns des 70 000 habitants ont été priés de quitter leur logement.
00:58:57Cinq autres localités ont déjà été évacuées, de même que deux hôpitaux.
00:59:01Notez que la France va apporter son aide à la Grèce avec l'envoi de 180 sapeurs-pompiers de la sécurité civile,
00:59:0755 camions et un hélicoptère. C'est une annonce du ministre de l'Intérieur démissionnaire Gérald Darmanin.
00:59:13Et puis Vladimir Poutine promet de tout faire pour expulser les forces ukrainiennes de Kursk.
00:59:18Dans cette région russe, 28 localités sont actuellement sous contrôle ukrainien.
00:59:22Au moins 12 morts et 121 blessés civils ont été déclarés par le gouverneur de la région.
00:59:27Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà été évacuées.
00:59:31Et évidemment, comme chaque jour, on le rappelle, 311e jour de détention pour les otages
00:59:35détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bande de Gaza.
00:59:39Deux de ces otages sont français. Ils se nomment Ofer et Ouad.
00:59:42Nous pensons évidemment à tous les otages, à toutes leurs familles
00:59:45et nous demandons une fois de plus leur libération immédiate et sans condition.
00:59:49Pour cette deuxième heure de Punchline, je suis accompagnée par Sabrina Medjeber.
00:59:53Bonjour Sabrina.
00:59:54Bonsoir Elodie.
00:59:55Essayiste et sociologue Loïc Valder. Bonjour.
00:59:57Bonjour.
00:59:58Déléguée nationale UNESA Police, Georges Fenech. Bonjour à vous.
01:00:00Bonjour.
01:00:01Ancien magistrat et fabrice à Koun. Essayiste, entrepreneur. Bonjour.
01:00:03Bonjour.
01:00:04On peut parler justement des Jeux Olympiques avec l'angle un peu plus politique
01:00:07puisque Emmanuel Macron, évidemment, espère être un petit peu gratifié de popularité
01:00:12grâce aux Jeux Olympiques et il s'est exprimé à la mi-journée sur l'esprit des Jeux qui doit perdurer.
01:00:17Écoutez-le.
01:00:18Cet esprit des Jeux nous montre une chose très simple.
01:00:21Thierry Henry le disait très bien avec ses mots il y a quelques jours au moment de la finale.
01:00:26C'est que quand on est tous ensemble, on est imbattable.
01:00:30C'est ça ce que nous ont montré ces Jeux.
01:00:32C'est ça.
01:00:34Et c'est extraordinaire.
01:00:36Ils nous ont montré que quand on sait avoir un objectif commun très simple,
01:00:41on est inarrêtable.
01:00:43Que l'impossible n'est même pas une frontière.
01:00:47Il n'est pas français, oui.
01:00:49Et ça, je ne veux pas qu'on l'oublie.
01:00:52Fabrice à Koun, effectivement.
01:00:54Alors on sent ce soulagement de la part de chef de l'État, cette volonté aussi de surfer là-dessus.
01:01:00Le problème, c'est que quand un tonnier stanguet ou un sportif dit ce genre de choses, ça peut prendre.
01:01:05Quand c'est le chef de l'État qui est un peu clivant,
01:01:07on imagine qu'il y a quand même une partie des Français que ça peut hérisser
01:01:11plus qu'ils n'ont envie d'aller dans son sens.
01:01:13Déjà, ce qu'il faut dire, c'est qu'il est dans son rôle.
01:01:15Bien sûr.
01:01:16Ça aurait été quand même surprenant qu'il fasse un bilan sur un bilan négatif,
01:01:19soit dire qu'on va retomber dans la tristesse, etc.
01:01:22C'est une formule de convenance.
01:01:28Et le problème, c'est que de toute façon, il est tellement démonétisé,
01:01:32tellement discrédité aux yeux de l'opinion et aux yeux des Français
01:01:36que quoi qu'ils disent, il va agacer.
01:01:38De toute façon, je pense qu'il y a une grande difficulté aujourd'hui
01:01:42pour le président de la République, c'est de continuer à exprimer un point de vue
01:01:45quel qu'il soit, sans que ce soit un point de vue qui ne le discrédite
01:01:49ou en tout cas qui n'irrite, même s'il dit une vérité absolue.
01:01:52C'est vrai que Georges Fenech, ce qu'on a entendu du chef de l'État,
01:01:57on ne peut pas lui attribuer de mentir ou d'utiliser une situation,
01:02:00c'est-à-dire qu'il est dans son rôle.
01:02:01Ce qu'il dit est plutôt vrai, mais c'est le problème de la récupération politique.
01:02:05Quand c'est un politique qui le dit, souvent, ça passe moins
01:02:08et ça n'a pas le même retentissement.
01:02:11Nous attendons du président de la République qu'il nomme un Premier ministre.
01:02:15Ça serait bien.
01:02:16Ce n'est pas uniquement la question qui va-t-il nommer à Matignon.
01:02:20Il y a une autre question derrière, c'est à qui il va remettre le pouvoir.
01:02:26C'est complètement différent, parce que nous allons rentrer
01:02:31dans une nouvelle période de cohabitation.
01:02:35On va avoir une lecture parlementaire de notre Constitution,
01:02:39et non plus présidentielle.
01:02:41Elle est présidentielle lorsqu'il y a concordance entre la majorité présidentielle
01:02:45et la majorité à l'Assemblée nationale, le phénomène majoritaire.
01:02:49Là, c'est fini.
01:02:50Les macronistes ont perdu et largement perdu.
01:02:54Le président va nommer et remettre le pouvoir à un Premier ministre
01:02:59qui sera tout puissant, à condition d'avoir sa majorité à l'Assemblée nationale,
01:03:04pour mener, selon l'article 20 de la Constitution, déterminer et conduire
01:03:08la politique du pays.
01:03:10Et, je rajoute, ce Premier ministre sera indéboulonnable.
01:03:15Le président, une fois qu'il l'a nommé, ne peut plus le démissionner.
01:03:21Il pourrait être renversé par une motion de censure, bien sûr.
01:03:24Donc, quoi qu'il arrive, que ce soit la Première ministre autoproclamée,
01:03:28Mme Castex, c'est très drôle.
01:03:31Elle se comporte déjà comme si rien n'était.
01:03:33Elle envoie des lettres aux parlementaires.
01:03:35Franchement, elle devrait planter une tonte, rue de Varennes.
01:03:38Non, parce que ses congés se terminent bientôt.
01:03:40On rappelle qu'elle est au congé jusqu'à fin août,
01:03:42donc je pense qu'elle se dit qu'après, il va falloir retourner travailler.
01:03:44C'est un côté un peu, j'allais dire presque pathétique, cette situation.
01:03:49Mais que ce soit elle, admettons, que ce soit le nouveau Front populaire,
01:03:54il appliquera, ils nous l'ont dit d'ailleurs, leur programme.
01:03:58Ou que ce soit un nouveau Premier ministre qui soit issu, disons,
01:04:03du centre-roi, il appliquera le programme également de cette couleur-là.
01:04:09Il n'y aura plus de politique en même temps, en quelque sorte.
01:04:12Donc, c'est ça que nous attendons tous maintenant.
01:04:14Et quand même, c'est une très, très lourde responsabilité du chef de l'État
01:04:19de faire en sorte de trouver la bonne personnalité
01:04:22qui soit en capacité d'avoir au moins une majorité relative
01:04:27le temps nécessaire à ce qu'on retrouve un jour ou l'autre
01:04:30une Assemblée nationale, disons, plus conforme aux phénomènes majoritaires
01:04:33qui nous caractérisent.
01:04:34Et on en reparlera justement un peu plus loin au monde d'ici une dizaine de minutes.
01:04:38Ce qui est aussi intéressant, Sabrina Medjéber,
01:04:40et on va voir à quel point la ferveur des Jeux olympiques peut continuer ou pas.
01:04:43Parce qu'on le rappelle, à partir du 28 août, il y a les Jeux paralympiques.
01:04:46Et ce qu'on voit, c'est que les billets qui avaient plus de mal à partir
01:04:50que pour les Jeux olympiques commencent à trouver beaucoup de preneurs, etc.
01:04:54Et ça aussi, c'est une bonne nouvelle parce que la ferveur pour les Jeux olympiques,
01:04:57c'est aussi important qu'elle perdure pour tous ces athlètes
01:04:59qui, comme les athlètes olympiques, ont fait des efforts toute leur vie.
01:05:02Et il faut aussi les mettre en avant au moins autant que les athlètes olympiques.
01:05:06Parce qu'on dit souvent que malheureusement, les Jeux paralympiques,
01:05:08ils partent en pauvres souvent de l'organisation et de la compétition.
01:05:11Oui, vous avez raison Élodie, de soulever que ça a créé une impulsion incroyable,
01:05:16d'ailleurs même sur certains chiffres.
01:05:18Il y a certaines prédictions.
01:05:19La Banque de France, par exemple, prévoit une hausse de plus 0,5 % du PIB sur le dernier trimestre.
01:05:26Par exemple, j'avais noté une personne qui s'appelle Richard Venopoulos,
01:05:31qui est le spécialiste du tourisme et président de Tourcom,
01:05:34qui est un site des agences de voyage qui est plutôt satisfait de la hausse des réservations.
01:05:40Alors qu'en amont, malheureusement, on a eu beaucoup d'annulations d'hôtels,
01:05:46des taxis pour lesquels la situation a été compliquée,
01:05:50des commerçants qui ont dû fermer à cause, ou en tout cas mettre au chômage technique
01:05:54certains de leurs employés à cause des barrières, etc.
01:05:56C'est vrai que ce qui s'est passé là pendant 15 jours a été, pour l'économie française, une grande chance.
01:06:04Pour la symbolique politique, une forme d'apaisement et d'espoir, on peut dire ça comme ça.
01:06:13Une parenthèse enchantée.
01:06:14Une parenthèse enchantée, absolument.
01:06:16D'où le mot, ce fameux aphorisme trêve politique et trêve olympique.
01:06:23Cette tripolarisation de l'Assemblée nationale va être très compliquée
01:06:27pour faire émerger une figure qui sera à même de conduire la politique du gouvernement
01:06:32à condition, encore une fois, selon les règles de la Constitution,
01:06:35que ce soit le Président de la République qui nomme cette personne.
01:06:38Madame Castex, elle, elle fait sa campagne.
01:06:41Je n'ai jamais vu un Premier ministre faire sa campagne.
01:06:43Ça plutôt, oui, effectivement, après la pause.
01:06:45Exactement.
01:06:46Et donc tout ça pour dire que les Jeux olympiques, non, je ne crois pas que ce soit la fin de la parenthèse enchantée.
01:06:50Je pense qu'au contraire, ça va être une réelle impulsion sur le plan social,
01:06:55sur le plan sécuritaire et sur le plan économique.
01:06:58Après, sur le plan de la rentrée parlementaire, là, à mon avis, ce sera un autre type de parenthèse.
01:07:05Je voudrais qu'on écoute une dernière déclaration du chef de l'État,
01:07:09toujours à la mi-journée, quand il recevait tous ceux qui ont participé aux Jeux olympiques,
01:07:14les personnels soignants, les forces de l'ordre, les volontaires, les élus.
01:07:17Regardez, écoutez ce qu'il disait notamment sur la sécurité.
01:07:21On a 250 000 forces de sécurité intérieure qui ont été mobilisées tout au long de ces Jeux.
01:07:2635 000 policiers et gendarmes mobilisés chaque journée olympique,
01:07:30venus de toute la France, quittant leurs familles, renonçant à leurs congés estivaux.
01:07:35Merci aux 650 membres de nos unités d'intervention spécialisées, GIGN, RAID, BRI.
01:07:43Ce qui a été fait, c'est une prouesse inédite dans notre histoire en matière de sécurité.
01:07:49Là aussi, c'est une démonstration de force.
01:07:52Et nous avons appris de ces Jeux. Ce qui sera appris de ces Jeux, nous ne l'oublierons pas.
01:07:57Loïc Valder, c'est vrai qu'à chaque fois qu'il y a eu des prises de parole du président de la République,
01:08:00du Premier ministre, du ministre de l'Intérieur, de la ministre des Sports,
01:08:02à chaque fois, on souligne à quel point le défi sécuritaire était à la fois une prouesse, un immense défi,
01:08:07à quel point il a été réussi.
01:08:09Le ministre de l'Intérieur des missionnaires disait même hier que la médaille d'or revenait avant tout aux forces de l'ordre.
01:08:14Quand on a sacrifié son été, quand on a été sur le terrain, on imagine que ça fait quand même du bien au moral d'entendre tout ça.
01:08:20Tout à fait. C'était une immense fierté, un grand challenge pour les forces de l'ordre en France,
01:08:26pour cette cérémonie d'ouverture, notamment sur la Seine, qui était la première fois qu'une cérémonie était organisée hors d'un stade.
01:08:32C'était un défi qui était immense et pour lequel les forces de l'ordre ont répondu présentes.
01:08:37Aujourd'hui, on réalise que ces sacrifices-là sur les vacances, le fait d'adapter au niveau de la famille, ce genre de choses,
01:08:45de reporter nos départs, ça a payé.
01:08:48Aujourd'hui, on ressort grandi avec une fierté exceptionnelle d'avoir pu assurer la sécurité de tout le monde.
01:08:54Je pense que de le mettre en avant par les plus hauts politiques,
01:08:58c'est quelque chose qui effectivement tente à mettre le moral au bout fixe, en tout cas à rendre les policiers heureux.
01:09:04On remercie encore toutes les forces de l'ordre et tous ceux qui ont été mobilisés pendant toute la durée des Jeux olympiques,
01:09:10qui le seront encore pendant la durée des Jeux paralympiques et qui assurent la sécurité et le bon fonctionnement de ces Jeux olympiques.
01:09:16On va marquer une pause et on se retrouve avec mes invités pour la dernière partie de Punchline sur CNews et sur Europe 1.
01:09:26De retour dans Punchline sur CNews et Europe 1.
01:09:29Les Jeux olympiques se sont donc terminés.
01:09:31C'est un bilan positif évidemment pour les touristes, pour les Français bien sûr, pour les athlètes, mais aussi semblerait-il pour Emmanuel Macron.
01:09:38Dans les colonnes de l'équipe, le président revient sur ces semaines festives.
01:09:42Il parle notamment évidemment de la situation politique en France.
01:09:45Le décryptage de ses propos est signé Mathilde Ibanez.
01:09:48C'est un bilan positif pour le chef de l'État.
01:09:51Les Jeux olympiques ont été une vraie réussite.
01:09:55C'est la démonstration que la France, quand elle se rassemble, sait faire de grandes choses.
01:09:59Les Français ont redécouvert qu'ils pouvaient faire de grandes choses ensemble.
01:10:02Des phrases qui appellent au rassemblement alors que la France vit dans un climat politique particulier.
01:10:07Remarqué lors de la cérémonie d'ouverture, Emmanuel Macron s'est fait siffler par les Français.
01:10:13Je ne les ai pas entendus. Et qu'est-ce que ça apporte de siffler ?
01:10:16Un signe de contestation après la dissolution de l'Assemblée nationale.
01:10:20Une décision importante qui, pour le président, n'a pas eu d'impact sur ces Jeux.
01:10:24Beaucoup de gens disaient que c'est terrible, ça va gâcher les Jeux.
01:10:27Cela les a-t-il gâchés ? Non.
01:10:29Quand on se bat pour obtenir quelque chose, on y arrive.
01:10:32Il faut faire vivre cet esprit.
01:10:34Selon lui, cette annonce et ces élections ont créé un esprit de responsabilité, un sursaut.
01:10:39Quand on a des objectifs communs, quand on travaille ensemble, rien n'est insurmontable.
01:10:43Le message qu'ont envoyés les Français est très cohérent avec les Jeux.
01:10:46Travailler ensemble, c'est ce qu'ils ont dit aux forces politiques.
01:10:49Pour l'heure, les Français ne connaissent toujours pas le nom du prochain Premier ministre
01:10:52et des membres du gouvernement.
01:10:54Emmanuel Macron a déjà prévu d'annoncer le 14 septembre prochain
01:10:58des mesures d'héritage dans le sport français.
01:11:02Fabrice Hakoun, effectivement, ce qu'on a vu aussi lors de la cérémonie de clôture,
01:11:07c'est que lorsque le nom du chef de l'État parmi les organisateurs a été évoqué,
01:11:11cette fois-ci, il a été applaudi.
01:11:13Ça n'a pas forcément été toujours le cas au Club France.
01:11:15Par exemple, quand on l'a vu apparaître sur les images avec Teddy Riner,
01:11:18il était plutôt hué.
01:11:19On peut se dire qu'il y a un petit mieux pour le chef de l'État.
01:11:21Écoutez, tant mieux.
01:11:23Je rappelle souvent à votre antenne que le président de la République
01:11:27incarne la continuité de l'État.
01:11:29Il incarne l'État français.
01:11:31C'est le successeur du roi, puisqu'après on avait le roi.
01:11:33Et que donc, on lui doit, et on doit à sa personne malgré tout, un certain respect.
01:11:38C'est pour ça que je suis toujours très siaconspect quand il s'agit de huer,
01:11:41de siffler, d'insulter, d'injurer, comme c'est souvent le cas maintenant.
01:11:44Il y a cette espèce de culture des réseaux sociaux.
01:11:46C'est Nicolas Sarkozy qui me disait, à Miroménie, lors d'une de mes visites,
01:11:50qui me disait que c'est devenu très compliqué parce que maintenant,
01:11:53n'importe quelle personne peut invectiver le chef de l'État en le tutoyant sur Twitter.
01:11:58C'est effectivement assez compliqué, en fait, et je trouve qu'il faut savoir convenir.
01:12:01Il y a un manque de respect de la fonction, en quelque part.
01:12:02C'est ça, exactement.
01:12:03Et donc, on peut saluer la fonction, on peut respecter la fonction,
01:12:06tout en étant circonspect sur la personne.
01:12:08Sabrina Medjéber, on l'entend aussi, et on le lit, le chef de l'État dans l'équipe,
01:12:13dire que la dissolution n'a pas gâché la fête.
01:12:15Alors, certes, la dissolution n'a pas gâché les Jeux olympiques,
01:12:18mais quand même, la dissolution a créé une sorte de trouble,
01:12:21et on voit bien que ça influence aussi la suite de la politique.
01:12:23Il ne pouvait pas nommer de nouveaux premiers ministres,
01:12:25donc de nouveaux ministres de l'Intérieur et ministres des Sports,
01:12:28entre la dissolution, justement, et les Jeux olympiques,
01:12:31parce que c'était trop risqué.
01:12:32Donc, ça ne gâche peut-être pas la fête,
01:12:33mais on ne va pas dire que c'est totalement étranger et décorrélé.
01:12:35Oui, absolument.
01:12:36Et d'ailleurs, ça a été à dessein.
01:12:38S'il n'a pas nommé de premier ministre et donc un nouveau gouvernement
01:12:42par la voie du premier ministre,
01:12:43c'est bien parce qu'il nous a sereinés de trêves olympiques
01:12:47et de trêves politiques.
01:12:48Et fort heureusement, d'ailleurs, puisque je n'imagine pas
01:12:51un ministre de l'Intérieur démissionnaire,
01:12:53comme Gérald Darmanin, précisément démissionné
01:12:56à la veille des Jeux olympiques.
01:12:57Donc, ça a été bien réalisé sur la forme.
01:13:00Effectivement, il y a un parallélisme précis, là, des formes entre eux.
01:13:04Vous voyez, le message qui est envoyé, la symbolique, c'est
01:13:07nous sommes capables de faire des choses ensemble.
01:13:09Nous sommes capables de vibrer de façon fédératrice ensemble.
01:13:14Et en sous-bassement ou en sous-texte, ce serait bien
01:13:18que les forces politiques, finalement, prennent exemple
01:13:21sur la capacité des Français à se ravir et à s'enchanter
01:13:25pour un moment qui a été celui des Jeux olympiques,
01:13:27de pouvoir le satisfaire au mieux lorsqu'on s'y donne les moyens.
01:13:31Et je trouve que dans les tweets que vous avez montrés là,
01:13:34il y a un réel parallélisme et même une forme de procédé dilatoire,
01:13:38c'est-à-dire une rhétorique qui vise à gagner du temps,
01:13:42finalement, sur le bilan de ces Jeux olympiques,
01:13:45comparativement à l'avenir parlementaire qui se dessine dès la rentrée.
01:13:49Donc, je trouve qu'effectivement, il y a une forme d'analogie
01:13:54entre la réussite des Jeux olympiques et l'espoir qu'ils portent
01:13:57quant aux manœuvres parlementaires qui vont arriver dès la rentrée.
01:14:02Georges Fenech, on voit que le président de la République,
01:14:04on le disait, veut gagner du temps.
01:14:05C'est-à-dire qu'il y a eu les Jeux olympiques.
01:14:06Maintenant, il va y avoir les Jeux paralympiques.
01:14:08Après, on aura le 14 septembre, la parade des athlètes sur les Champs-Elysées.
01:14:12Après, il y a le budget. Après, il y a les vacances de Noël.
01:14:14Il y a un moment donné où on se dit, si le président veut gagner du temps,
01:14:16on peut aller jusqu'où comme ça avec un gouvernement en charge des affaires courantes ?
01:14:20Non, on aura un gouvernement plus tard, la semaine prochaine.
01:14:23Vous prenez les paris, Georges ?
01:14:25Oui, je prends les paris. C'est ce qu'il a laissé en temps, d'ailleurs.
01:14:29Il avait dit pas avant mi-août.
01:14:31La mi-août, c'est dans trois jours, la mi-août.
01:14:35Ça veut dire que ça peut être longtemps après.
01:14:37C'est dans trois jours.
01:14:38Théoriquement, la semaine prochaine, ne serait-ce que déjà pour préparer le budget de la nation.
01:14:43C'est pas rien.
01:14:44C'est-à-dire les arbitrages budgétaires qui devraient ensuite arriver devant une Assemblée nationale
01:14:50avec un Premier ministre qui présente un budget.
01:14:53Je pense qu'on ne pourra pas.
01:14:56D'ailleurs, ça n'est pas souhaitable.
01:14:57La France n'est pas la Belgique.
01:14:59La Belgique a tenu 18 mois sans gouvernement.
01:15:03Mais nous avons besoin d'avoir une loi de finances.
01:15:07Ça, c'est le plus urgent.
01:15:09Il faut qu'il y ait un gouvernement qui soit nommé.
01:15:12C'est inimaginable de penser qu'il faudra attendre jusqu'au mois de septembre.
01:15:16On espère.
01:15:17En tout cas, Loïc Valder, le problème de la gestion des affaires courantes,
01:15:20c'est que tous les corps de l'État attendent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés,
01:15:25si j'ose m'exprimer.
01:15:26Si, on cite par exemple le nom de Lucie Castex du Nouveau Fonds Populaire
01:15:30où un Xavier Bertrand pourrait être Premier ministre,
01:15:32sur la doctrine du maintien de l'ordre,
01:15:34sur la façon dont on va gérer les forces de l'ordre,
01:15:36on n'est pas du tout sur la même façon de faire.
01:15:38On imagine qu'il peut y avoir peut-être de l'inquiétude dans certains rangs
01:15:41de savoir de quel côté la pièce va tomber.
01:15:43Parce que ça va forcément influencer un certain nombre de choses
01:15:46chez les fonctionnaires notamment et tous les serviteurs de l'État.
01:15:49Aujourd'hui, je pense que la police nationale n'est pas préoccupée par ça.
01:15:53On est préoccupé par les Jeux Paralympiques qui arrivent.
01:15:55On vient de sortir des Jeux Olympiques.
01:15:56C'est notre priorité.
01:15:57Je pense qu'il faut faire face à ces défis sécuritaires-là.
01:16:01Maintenant, peu importe qui sera nommé ou non,
01:16:04nous travaillons dans le dialogue social.
01:16:07La police est professionnelle et s'adapte.
01:16:09Aujourd'hui, en tout cas, ce n'est pas le sujet.
01:16:13C'est très républicain ce que vous dites.
01:16:15C'est tout à votre honneur.
01:16:17Mais il y a quand même un parti politique qui réclame la victoire
01:16:22et qui nous dit que la police tue.
01:16:26Et qu'il faut la désarmer.
01:16:27Je ne suis pas certain que dans vos rangs syndicaux,
01:16:30on soit particulièrement ouvert à ce qu'il y ait ce genre de propos
01:16:36qui arrivent au pouvoir.
01:16:38Je ne veux pas vous mettre en difficulté.
01:16:40Non, je ne dis pas qu'on est ouvert à ce genre de propos.
01:16:43Je pense que de dire que la police tue,
01:16:45ce n'est évidemment pas quelque chose que je partage, bien évidemment.
01:16:49Maintenant, aujourd'hui, je n'ai pas comme priorité
01:16:52de savoir qui sera le prochain ministre de l'Intérieur.
01:16:55Actuellement, nous avons Gérald Darmanin.
01:16:58Et nous avons quand même beaucoup de choses à gérer sur le plan sécuritaire.
01:17:01Et je pense que c'est peut-être ça, notre priorité actuellement.
01:17:04Et au-delà de ça, après les paralympiques,
01:17:06on a encore, comme vous le disiez, la parade des athlètes.
01:17:09Ce qui va aussi être un défi sécuritaire.
01:17:11Ils sont la politique aux politiciens.
01:17:14Et nous nous occupons de la sécurité.
01:17:16C'est vrai que Fabrice Hakoun,
01:17:18on voit aussi ceux qui ont envie que les choses se débloquent un peu.
01:17:21Un certain nombre de ministres eux-mêmes.
01:17:24Parce qu'on a, par exemple, Gérald Darmanin
01:17:26qui doit faire sa rentrée politique à Tourcoing le 15 septembre.
01:17:29Donc, si tenter qu'il soit encore ministre de l'Intérieur le 14,
01:17:31ça complique un peu les choses.
01:17:32Gabriel Attal est certes toujours Premier ministre au moment où on se parle,
01:17:35mais aussi président d'un groupe parlementaire.
01:17:37C'est vrai aussi pour le ministre de l'Agriculture.
01:17:39Et on voit, en fait, d'un côté, si on divise,
01:17:41il y a un peu deux types de ministres.
01:17:42Ceux qui veulent rester en politique, qui ont déjà un certain rôle.
01:17:45Et donc, qui ont envie de l'occuper pleinement et de ne pas perdre trop de temps.
01:17:47Et il y a aussi des ministres pour qui la politique s'est terminée,
01:17:49qui veulent partir dans le privé, qui se disent,
01:17:51à un moment donné, l'attente, c'était drôle, 5 minutes, ça devient un petit peu long.
01:17:55Oui, parce qu'on sait très bien que rien n'est pire que le doute.
01:17:58En politique comme ailleurs.
01:18:00Enfin, je veux dire, sur le plan professionnel, sur le plan personnel,
01:18:03il va y avoir des besoins d'évolution.
01:18:05Et en plus, il y a un autre souci qu'on souligne peu,
01:18:08c'est le problème de séparation des pouvoirs.
01:18:11C'est-à-dire qu'on a aujourd'hui un Premier ministre qui, en même temps,
01:18:15est élu député, qui va à l'Assemblée.
01:18:17Oui, qui préside quand même des réunions de groupe à Gabriel Attal.
01:18:20Oui, et puis la rupture est consommant.
01:18:22Vous savez très bien que c'est toujours dans ces moments-là
01:18:24que les dissensions se font ressentir,
01:18:26alors que la pression continue quand même malgré tout à monter.
01:18:28Et plus personne ne se cache, je pense, entre le chef de l'État et le Premier ministre
01:18:31pour faire savoir par leurs proches et leurs conseillers que ça ne va pas.
01:18:34Ils sont en désaccord total.
01:18:36Ce qui est absolument inquiétant parce qu'ils étaient quand même très proches
01:18:41il y a quelques mois, pas très longtemps,
01:18:43parce que je crois que c'est sept mois pour Gabriel Attal.
01:18:46Ça fait sept mois qu'il a été nommé.
01:18:48Oui, c'est ça, depuis janvier.
01:18:49Donc, en sept mois, une telle dégradation,
01:18:51alors qu'on est censé porter un projet commun,
01:18:53normalement, ça fait d'air le projet commun.
01:18:55Normalement, ça fait d'air quand vous montez un projet.
01:18:57Ça fait d'air, ça soude.
01:18:59Donc, ça pose quand même question, effectivement, sur les ambitions de chacun.
01:19:02Mais là, il est clair que maintenant, il faut que ça finisse
01:19:05pour que chacun puisse trouver sa place
01:19:08et surtout pour que ce pays ait la direction qu'il mérite.
01:19:11Ce pays mérite une vision, ce pays mérite un projet
01:19:14et il mérite mieux que cette espèce de période
01:19:17dans laquelle on est depuis maintenant quelques semaines.
01:19:21On va voir aussi ce que disait la porte-parole du gouvernement, Priska Thévenot,
01:19:26puisqu'elle s'est exprimée.
01:19:27Vous allez peut-être l'entendre et reconnaître des propos
01:19:30que vous avez déjà entendus à peu près toutes les semaines depuis 2022.
01:19:34Écoutez la porte-parole des missionnaires du gouvernement.
01:19:36Je pense qu'il faut se rappeler qu'il n'y a pas de gagnant à cette élection législative.
01:19:40Il y a trois blocs qui se sont mis en place.
01:19:43Maintenant, le temps, effectivement, de trouver une personnalité capable de faire coalition
01:19:48et de faire en sorte que les chambres, aussi bien à l'Assemblée nationale
01:19:52et le Sénat, qui est un peu moins diversifié,
01:19:55puissent continuer à travailler simplement pour défendre des idées
01:19:58et pas simplement pour flatter des égaux.
01:20:01Je pense que nous sommes capables ensemble, en français, de trouver cette personnalité.
01:20:05Alors, Georges Fenech, ce que dit Priska Thévenot est tout à son honneur
01:20:08et à une sorte de bon sens, mais depuis 2022 et Elisabeth Borne,
01:20:12on a entendu dire, je ne sais combien de fois, qu'il faut trouver des compromis.
01:20:16Les majorités, texte par texte, ce sont des éléments de langage
01:20:19qu'on nous a sortis déjà beaucoup.
01:20:21Et ça n'a pas toujours fonctionné.
01:20:24Avec la nouvelle Assemblée dont on va disposer,
01:20:26on imagine encore moins comment ça peut fonctionner.
01:20:29Il n'y a jamais eu, je crois, véritablement de main tendue du président de la République
01:20:34depuis les dernières élections, si ce n'était pas 2022,
01:20:37qui l'avait privée de majorité absolue.
01:20:41Il n'y a jamais eu vraiment de main tendue vers, par exemple, les Républicains.
01:20:46Il n'y a pas eu cette main tendue sur un programme de gouvernement
01:20:51qu'on aurait pu imaginer quand même.
01:20:53Il avait confié, souvenez-vous, à Elisabeth Borne, le soin de trouver cette formule.
01:20:58Ça n'a pas marché.
01:21:00Pas plus qu'avec Gabriel Attal.
01:21:02Ça n'a pas fonctionné.
01:21:04Cette dissolution a été inscrite déjà le soir des élections législatives de 2022.
01:21:11C'était évident qu'on ne pouvait pas continuer comme ça jusqu'à la fin.
01:21:15Le président de la République a anticipé une dissolution
01:21:18qui sera arrivée immanquablement au moment de la loi de finances,
01:21:22novembre-décembre.
01:21:24C'était tout à fait prévisible.
01:21:28Aujourd'hui, c'est encore plus compliqué pour le président de la République.
01:21:32Pour tendre la main, encore faut-il avoir une main en capacité.
01:21:37Quelque chose à offrir de l'autre côté.
01:21:39Exactement.
01:21:40Il ne tient plus les rênes, non pas du pays, mais du gouvernement.
01:21:45Aujourd'hui, il doit, en tant que premier responsable de ce pays,
01:21:52faire en sorte que le pays fonctionne.
01:21:55C'est-à-dire qu'il a la charge des institutions,
01:21:58de l'arbitrage des institutions.
01:22:00Il lui faudra apaiser ce climat qui est quand même anxiogène.
01:22:05Ne pas avoir de gouvernement, c'est quand même anxiogène.
01:22:08Pas avoir de majorité, pas avoir de gouvernement.
01:22:10Pas avoir de vision, pas avoir de cas, pas avoir de programme.
01:22:12On n'est pas au bord du précipice.
01:22:15Je ne l'espère pas, en tout cas.
01:22:17Mais c'est quand même vertigineux de se dire
01:22:20que notre pays, 6e ou 7e puissance économique mondiale,
01:22:24n'a pas pour l'instant de gouvernement.
01:22:27Il lui appartient de trouver cette personnalité, effectivement,
01:22:31et de lui laisser les clés du pouvoir
01:22:34en application du régime parlementaire.
01:22:37Puisque nous allons rentrer, je le disais tout à l'heure,
01:22:39en période de cohabitation.
01:22:41On va continuer la politique dans un instant, dans Punchline.
01:22:45Mais tout de suite, on fait le point sur l'actualité avec Adrien Fontenot.
01:22:48Bonsoir, Adrien.
01:22:52Bonsoir Elodie, bonsoir à tous.
01:22:53L'Ukraine revendique le contrôle de 1000 km2 de territoire russe.
01:22:57Dans le même temps, Vladimir Poutine promet de tout faire
01:22:59pour expulser les forces ukrainiennes de Kursk.
01:23:02Dans cette région russe, 28 localités sont actuellement sous contrôle ukrainien.
01:23:05Au moins 12 morts et 121 blessés civils ont été déclarés par le gouverneur de la région.
01:23:09Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà été évacuées.
01:23:13Les appels à une trêve à Gaza se multiplient.
01:23:15La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni affirment
01:23:17qu'il ne peut plus y avoir aucun délai supplémentaire pour le cesser le feu.
01:23:20Ce week-end, l'armée israélienne a frappé Gaza
01:23:22et notamment une école où elle affirme que des combattants palestiniens se cachaient.
01:23:26Tzahal qui assure avoir tué 31 d'entre eux dans ses frappes.
01:23:30Et puis les Jeux Olympiques de Paris ont montré le vrai visage de la France.
01:23:33La phrase est signée du président de la République.
01:23:35Au lendemain de la clôture des JO, Emmanuel Macron a salué
01:23:38un succès de sécurité, d'organisation, un succès sportif et populaire également.
01:23:42Le chef de l'État ajoute que les efforts ne doivent pas être relâchés
01:23:45avec les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre.
01:23:49Merci à vous Adrien Fontenot, Sabrina Medjéber.
01:23:52Je voudrais qu'on continue sur ce que disait Georges Fenech juste avant les informations.
01:23:56Effectivement, il y a cette tentative de pacte avec la droite,
01:24:00la droite républicaine comme elle s'appelle maintenant à l'Assemblée nationale.
01:24:03Mais d'un côté, on a Laurent Wauquiez qui veut bien un pacte législatif,
01:24:07virgule, mais pas de coalition gouvernementale.
01:24:10C'est-à-dire qu'on a l'impression que chacun est en train de faire un petit pas.
01:24:13Pourtant, on a entendu notamment Sabrina Agressi-Roubach, Gérald Darmanin
01:24:17dire qu'il fallait aller vers la droite.
01:24:19Prisca Athénault, porte-parole du gouvernement aussi.
01:24:21Mais le rapprochement est pour le moins très timide et sans grande garantie.
01:24:26Il me semble que la culture du rapport de force politique à la française
01:24:30est complètement différente des pays régionalistes.
01:24:33Précisément parce que nous sommes un État unitaire
01:24:36et que nous n'avons pas cette culture du compromis comme au Danemark,
01:24:39comme en Allemagne ou comme en Italie.
01:24:42Donc la substance même de l'accord législatif,
01:24:47l'objectif de l'accord législatif va être très difficile
01:24:51déjà sans coalition gouvernementale.
01:24:53Donc quels seront les mécanismes parlementaires qui pourront être mis en œuvre ?
01:24:57Alors cela, je n'en ai pas la moindre idée.
01:25:01Ce qui est évident, c'est que les rapports de force sont extrêmement schismatiques.
01:25:05C'est-à-dire que pour l'instant, comme nous n'avons pas de Premier ministre,
01:25:08nous n'avons pas de gouvernement.
01:25:10Mais il y a déjà des projections qui permettent d'avoir une grille de lecture
01:25:14de ce que seront les débats parlementaires à venir
01:25:18au regard encore une fois des préoccupations.
01:25:20Parce que là, Emmanuel Macron nous rappelle que la France est magnifique
01:25:24lorsqu'elle s'allie, lorsqu'elle s'en donne les moyens
01:25:27et que tout cela est merveilleux.
01:25:28Mais il oublie par exemple les 750 zones de non-droit qui existent dans ce pays.
01:25:32On parlera certainement de PIS-20, l'insécurité française.
01:25:35Les préoccupations réelles des Français, le contexte économique inflationniste,
01:25:39les problèmes liés à l'immigration, à la sécurité, etc.
01:25:42On verra en fonction précisément de ces inquiétudes-là
01:25:47ce qui va pouvoir être, entre guillemets, légiféré, si j'ose dire ça.
01:25:51Parce que pour légiférer, il faudrait qu'il y ait une majorité.
01:25:54Pour l'instant, c'est un peu un embrouillamini sur le plan structurel
01:25:58de l'Assemblée nationale qui laisseront place à des alliances
01:26:03d'intérêts politiques et des querelles schismatiques.
01:26:08Parce qu'il va y avoir un manichéisme et une binarité dans les débats
01:26:13qui seront à l'œuvre dès septembre.
01:26:16Cela commence déjà avec la France insoumise
01:26:19qui n'a pas pu s'empêcher de parler en mauvais terme sur les Jeux olympiques.
01:26:24On verra après ce qui concernera les sujets un peu plus sérieux que les Jeux olympiques.
01:26:29C'est vrai Fabrice Hakoun que du coup, certains ont envie de l'occuper.
01:26:33On rappelle Lucie Castex qui est désignée par le nouveau Franc populaire
01:26:36comme étant la candidate à Matignon.
01:26:39C'est un poste un peu original mais on va le qualifier comme ça.
01:26:42On voit qu'elle a fait un certain nombre de déplacements dans des usines.
01:26:45Elle voulait voir les syndicats.
01:26:47Aujourd'hui, elle écrit une lettre au groupe parlementaire dit républicain.
01:26:51Quand on interroge un certain nombre de députés à la droite républicaine,
01:26:54ils sentent qu'il ne l'est pas reçu.
01:26:56Je ne sais pas comment elle a fait sa liste d'invitations.
01:26:58On a aussi les proches de Xavier Bertrand qui n'ont de cesse de rappeler qu'il est disponible.
01:27:02On voit que forcément, comme il y a un vide à combler,
01:27:04certains se disent peut-être que si mon nom fuite de partout,
01:27:06je vais finir par être l'heureuse élue.
01:27:08Ça aiguise les appétits fatalement.
01:27:10Et puis surtout, ça démontre une méconnaissance totale des institutions,
01:27:14pourtant de gens qui sont censés être érudits.
01:27:17C'est quand même du domaine vraiment réservé du président de la République
01:27:23de choisir son premier ministre au sein bien entendu de la majorité.
01:27:27Moi, ce que je remarque sur cette dissolution
01:27:29et sur les élections d'ailleurs qui ont précédé,
01:27:31finalement, on assiste à un formidable coup d'État démocratique.
01:27:35C'est-à-dire que les Français ont repris le pouvoir.
01:27:37Les Français ont repris le pouvoir sur leur destin.
01:27:39Ils ont décidé...
01:27:40C'est encore possible qu'on les écoute.
01:27:42Exactement.
01:27:43Mais moi, le message que j'entends en tout cas,
01:27:45c'est un message de reprise de pouvoir.
01:27:47Vous avez un système majoritaire qui normalement est très brutal,
01:27:50qui est destiné à sortir des majorités
01:27:53pour éviter ce qu'on a connu sous la 4ème République
01:27:56avec des gouvernements qui tombent et un pays ingouvernable,
01:27:58mais en échange qui était quand même relativement antidémocratique
01:28:00puisque des formations politiques comme le Rassemblement national, par exemple,
01:28:03n'étaient pas du tout représentées, alors qu'ils représentaient 20% des électeurs.
01:28:06Et tout à coup, ces électeurs-là ont dit, nous, on va reprendre le pouvoir.
01:28:09Et malgré ça, malgré ce système majoritaire,
01:28:12ils ont réussi à avoir d'abord 88 députés,
01:28:14puis maintenant 120, 130, je ne sais plus, ou 140 députés.
01:28:16140.
01:28:17Ce qui est quand même considérable.
01:28:18Donc, il y a une reprise en main du pouvoir et de leur destin par les Français.
01:28:22Et c'est ça que le président de la République doit absolument entendre,
01:28:25au-delà des querelles de personnes.
01:28:27Oui, mais Georges Fenech, la reprise en main du pouvoir par le peuple,
01:28:30on l'entend parce qu'ils ont voté,
01:28:31mais le Rassemblement national, c'est aussi le groupe qui est le plus important
01:28:35en tant que groupe et en tant que coalition.
01:28:37C'est le groupe qui a quasiment doublé son nombre de députés.
01:28:40Le groupe qui, à l'époque, avait deux vice-présidents qui n'en a plus,
01:28:42qui n'a aucune place au bureau.
01:28:43C'est-à-dire que le coup d'État démocratique par le peuple,
01:28:45il ne fonctionne que si les élites, en haut, l'écoutent.
01:28:48Et ça n'a pas l'air d'être le cas pour l'instant.
01:28:50Oui, et méfions-nous d'un peuple qui n'est pas écouté.
01:28:54Notre histoire regorge de peuples en colère
01:28:59et qui ont modifié les choses de manière radicale et quelquefois brutale.
01:29:03Moi, ce que je constate, c'est que si demain,
01:29:09il y a une impossibilité totale, effectivement,
01:29:13d'avoir un gouvernement qui se maintienne,
01:29:16qui ne soit pas renversé immédiatement,
01:29:18il n'y a plus qu'une seule solution.
01:29:21Il n'y en a pas 36.
01:29:23C'est la démission du président de la République.
01:29:27Le président de la République a dit très clairement,
01:29:30j'ai été élu et j'irai jusqu'au bout de mon mandat.
01:29:33Mais vous n'êtes pas à l'abri, si vous voulez,
01:29:38d'un peuple qui dit que ça suffit.
01:29:41Parce que le président de la République a été désavoué à trois reprises.
01:29:45Il a été désavoué en 2022.
01:29:49Il a été désavoué aux élections européennes.
01:29:52Et il a été désavoué après la dissolution.
01:29:55Il y a d'autres présidents de la République, au premier désaveu,
01:29:57ils ont quitté le pouvoir.
01:29:59Donc, le président de la République joue aussi, je dirais,
01:30:03sa survie politique de trouver un premier ministre
01:30:07qui se maintienne au moins pendant un an,
01:30:09le temps de pouvoir refaire une dissolution.
01:30:11On ne peut pas pendant un an.
01:30:13Donc, vous voyez qu'on ne peut écarter aucune hypothèse aujourd'hui
01:30:17et que tout va se jouer dans les prochaines semaines.
01:30:20C'est vrai que Sabrina Medjaber, on a fait un peu la liste
01:30:22de tout ce qu'il fallait régler pendant cette émission.
01:30:25On se dit que soit des gouvernements qui sont renversés
01:30:29tous les, je l'exagère, mais tous les mois ou même plus,
01:30:32ça ne va pas aider.
01:30:33Donc, il y a un moment donné, on se dit, en cas de situation bloquée,
01:30:36Emmanuel Macron peut totalement, évidemment, aller au bout de son mandat.
01:30:40Un pays bloqué ne l'empêche pas d'être président de la République.
01:30:42La question, c'est du coup, quel héritage vous laissez ?
01:30:44Alors, après, il y a l'histoire du gouvernement technique.
01:30:46Moi, je ne suis pas constitutionnaliste.
01:30:48J'estime que si les rapports de force parlementaires n'arrivent pas
01:30:51à s'équilibrer, eh bien, il va y avoir...
01:30:54De toute façon, c'est ce qui était prévu, un gouvernement technique.
01:30:57Même les techniciens penchent à droite ou à gauche.
01:30:59Voilà.
01:31:00Donc, après, il me semble qu'il y a une tendance quand même
01:31:03qui se dessine vers la formation d'un centre droit
01:31:05plutôt majoritaire en termes de nombre de parlementaires,
01:31:09mais pas non plus absolu du point de vue de la formation politique.
01:31:13Mais pour me greffer à ce que disait Georges,
01:31:17effectivement, Georges a raison.
01:31:19C'est-à-dire qu'il y a à la fois ce qu'a subi comme échec politique
01:31:23Emmanuel Macron, et en même temps, la double exaspération
01:31:27des Français du fait d'avoir ce sentiment-là
01:31:30qu'on leur a volé l'élection.
01:31:32Mais en amont, il ne faut pas oublier la violence politique
01:31:35qui s'est amorcée et exacerbée depuis le début du mandat
01:31:38d'Emmanuel Macron, à commencer par les Gilets jaunes.
01:31:41Comme vous disiez tout à l'heure, méfiez-vous d'un peuple
01:31:43qui se sent, comment dire, désaffilié, en déréliction,
01:31:48abandonné, etc.
01:31:49Il y a quand même eu des séquences de violence politique
01:31:52intenses en France depuis 2017.
01:31:54Les Gilets jaunes, la réforme des retraites,
01:31:57et tout un tas d'autres émeutes, exactement.
01:31:59Donc, il faut se méfier aussi, je pense, de ce qu'appelle
01:32:03le sociologue Michel Maffesoli, la déconnexion du peuple
01:32:08vis-à-vis de ses élites.
01:32:09Parce que là, dans une période qui s'annonce trouble
01:32:12en termes de structure parlementaire, ça peut laisser place
01:32:16justement à une sorte de période un peu crépusculaire,
01:32:21de grouillements culturels et populaires,
01:32:23qui pourraient saisir justement ces manquements-là parlementaires
01:32:27pour faire entendre leur voix, autrement que par les urnes
01:32:31et donc dans la rue, ce à quoi aspire d'ailleurs
01:32:34très bien la France insoumise.
01:32:36Je rappelle qu'il y a eu un sondage de l'IFOP
01:32:38lors des manifestations des Gilets jaunes,
01:32:40où 69% des sympathisants de la France insoumise
01:32:43avaient estimé les violences légitimes
01:32:45contre les policiers en l'espèce.
01:32:47Je voudrais qu'on change de thème.
01:32:49On va parler maintenant de ce qui se passe à Nîmes,
01:32:51notamment dans le quartier de Pise 20,
01:32:54qui débute sa transformation.
01:32:56Après une décennie d'attente, de gigantesques travaux
01:32:59ont enfin débuté dans ce quartier,
01:33:01ce quartier qui est l'un des symboles des maux
01:33:03et des dysfonctionnements des banlieues françaises.
01:33:05A peu près 16 000 habitants y résident,
01:33:08des habitats très fortement dégradés
01:33:10où se concentrent des familles de milieux
01:33:12socio-professionnels défavorisés
01:33:14et où malheureusement, surtout,
01:33:16le trafic de drogue s'est installé.
01:33:18Vous vous en rappelez peut-être l'an dernier,
01:33:20le jeune Fayed, à 10 ans, était mort,
01:33:22victime collatérale d'une fusillade au pied de la galerie.
01:33:25Ça avait évidemment marqué les habitants et les Français.
01:33:28Le résumé de la situation sur place
01:33:30avec Mathilde Couvillère-Flornois et Mathilde Gibanès.
01:33:32Sous les coups des bulldozers,
01:33:34le quartier de Pise 20 souhaite faire peau neuve.
01:33:37Objectif, redynamiser ce quartier
01:33:39qui a surtout fait couler de l'encre ces dernières années
01:33:42pour ces fusillades meurtrières entre bandes rivales
01:33:45sur fond de trafic de drogue.
01:33:47Raouf Azouz, directeur du centre social Les 1000 couleurs,
01:33:50connaît bien les problématiques du quartier.
01:33:52Les gens aspirent à plus de sécurité.
01:33:54On a vécu un été dernier douloureux,
01:33:56la mort d'un gamin de 10 ans.
01:33:58Donc c'est vrai qu'on a eu la CRS,
01:34:00on a eu les hélicoptères.
01:34:02Aujourd'hui, les gens aspirent à vivre en paix
01:34:04dans un quartier rénové, un quartier de la République.
01:34:07Depuis des années, les habitants de ce quartier
01:34:09se sentent démunis et abandonnés.
01:34:11Il était très bien avant.
01:34:13Puis après, dans la délinquance, il est parti.
01:34:16Et grave, on ne pouvait même plus aller à la poste.
01:34:19Il fallait y aller entre 9 et 10.
01:34:21Il va être agressé.
01:34:23J'ai été agressée deux fois, moi.
01:34:25Les urbanistes ont travaillé avec la police
01:34:27pour faire disparaître les coins et recoins.
01:34:29Terrain de jeu rêvé des trafiquants de drogue
01:34:31et cauchemar des habitants.
01:34:33Notamment dans la galerie commerçante du quartier.
01:34:36Des investissements qui ne peuvent suffire
01:34:38sans responsabilisation, selon Eric Henry,
01:34:40secrétaire national d'Alliance Police.
01:34:42On peut mettre de l'argent, on peut injecter de l'argent.
01:34:45Si derrière, il n'y a pas de responsabilisation,
01:34:48d'une manière ou d'une autre,
01:34:50face à celles et ceux qui pourrissent
01:34:52le quotidien de ces habitants,
01:34:54c'est malheureusement voué à un certain échec.
01:34:57Plus de trois ans et demi de travaux
01:34:59et un budget de près de 270 millions d'euros
01:35:02sont prévus pour permettre la transformation
01:35:04du quartier avec démolition
01:35:06et réhabilitation de logements dégradés.
01:35:09Les habitants espèrent tous que le quartier
01:35:11de Pise 20 retrouvera une dose de sérénité
01:35:13avec ces travaux.
01:35:15Loic Valder, ce qu'on a entendu aussi est très vrai.
01:35:18C'est-à-dire que d'avoir un habitat
01:35:20qui est moins dégradé, qui est moins insalubre,
01:35:22évidemment c'est normal et c'est la moindre
01:35:24des choses pour les habitants.
01:35:26Si on ne mixe pas ça avec de la sécurité,
01:35:28avec une présence de force de l'ordre,
01:35:30avec le harcèlement des points de deal,
01:35:32dans 10-15 ans on peut parier que, certes,
01:35:34les immeubles seront plus jolis,
01:35:36mais rien n'aura changé dans l'ambiance
01:35:38et l'atmosphère qui règnent dans ce quartier.
01:35:40Oui, tout à fait. Et puis je voudrais quand même
01:35:42dire que la police à elle seule ne pourra pas tout non plus.
01:35:44Il ne suffira pas juste de mettre des policiers
01:35:46pour que le trafic s'arrête.
01:35:48Il faudra vraiment une coopération,
01:35:50que ce soit avec la justice mais aussi
01:35:52avec les associations qui oeuvrent au quotidien
01:35:54pour faire de la prévention.
01:35:56La responsabilité des parents aussi qui sera
01:35:58derrière à assumer pour pouvoir
01:36:00prévenir ces jeunes-là de rester peut-être
01:36:02très tard ou de s'adonner à ce genre d'activité.
01:36:04Mais derrière, il y aura aussi de notre côté
01:36:06le triptyque prévention, dissuasion
01:36:08et répression. Il faudra vraiment
01:36:10être fort là-dessus puisqu'aujourd'hui le trafic
01:36:12de drogue est un fléau.
01:36:14Ça génère en fait des problèmes de santé publique
01:36:16mais aussi derrière de la dangerosité,
01:36:18d'insécurité, des fois
01:36:20des drames. Donc c'est quelque chose
01:36:22qu'il faut prendre à bras-le-cœur.
01:36:24Fabrice Hakoun, c'est vrai qu'on dit souvent
01:36:26et on parle beaucoup de quartiers qui sont
01:36:28rénovés, de cette politique de la ville
01:36:30dans laquelle on injecte sans arrêt
01:36:32des milliards. Mais le problème, c'est qu'on a l'impression
01:36:34qu'une fois de plus, il y a un petit manque de vision.
01:36:36C'est-à-dire qu'on se dit, on va rénover des quartiers,
01:36:38on va faire de l'urbanisme et c'est tout à fait normal.
01:36:40On voit bien et on connaît l'état
01:36:42aussi de ces quartiers-là. Donc il faut
01:36:44les rénover, il n'y a pas de problème. Mais si on ne va pas plus loin,
01:36:46c'est de l'argent qu'on met en fait
01:36:48un peu, j'avais envie de dire, dans l'artificiel.
01:36:50Oui, en fait, la politique,
01:36:52alors bien évidemment, personne n'y raconte
01:36:54le fait qu'il faut rénover du tas social
01:36:56et que les locataires
01:36:58des logements sociaux doivent être traités au même titre
01:37:00que les locataires du domaine privé.
01:37:02Donc ça, bien évidemment, c'est essentiel.
01:37:04Mais moi, je peux faire un parallèle avec les lycées.
01:37:06Parce que c'est exactement le même sujet.
01:37:08C'est-à-dire qu'on a rénové, dans le cadre
01:37:10des grands plans d'urbanisme,
01:37:12etc., on a rénové beaucoup de lycées dans des zones
01:37:14qui étaient des zones difficiles. Donc vous avez des lycées flambant neufs,
01:37:16dans lesquelles vous avez toujours les mêmes élèves,
01:37:18avec toujours les mêmes problèmes, et donc à nouveau
01:37:20des dégradations. L'enveloppe, c'est très
01:37:22important. L'habitat, c'est très important. L'immobilier,
01:37:24c'est très important. Mais ce n'est pas l'alpha et l'oméga
01:37:26d'une politique publique. C'est-à-dire une politique
01:37:28publique et une politique urbaine,
01:37:30c'est aussi de l'éducation,
01:37:32c'est aussi de la responsabilisation.
01:37:34Quand on voit, ne serait-ce que
01:37:36la manière dont réagissent les gens quand on dit simplement
01:37:38qu'on va soumettre les allocations,
01:37:40le versement des allocations familiales à
01:37:42l'éducation des enfants ou la responsabilisation des familles,
01:37:44on voit déjà la levée
01:37:46de bouclier que ça provoque, alors que c'est quand même
01:37:48la moindre des choses quand vous versez de l'argent pour l'éducation
01:37:50des enfants qui soit destinée à l'éducation des enfants.
01:37:52On voit bien quand même qu'on a
01:37:54encore un long chemin à faire.
01:37:56Comme je voudrais
01:37:58rejoindre ce que disait votre collègue policier,
01:38:00c'est-à-dire qu'en fait, s'il n'y a pas
01:38:02responsabilisation des individus,
01:38:04des familles, parce que là on parle du trafic de drogue,
01:38:06mais il n'y a pas que le trafic de drogue. Il y a aussi
01:38:08la délinquance des mineurs qui est
01:38:10endémique dans ces quartiers, et donc si on ne règle
01:38:12pas ce souci-là, et si on ne responsabilise pas,
01:38:14et si on n'est pas dans une logique qui est
01:38:16plutôt de tolérance zéro, ou si on ne tend pas
01:38:18vers une logique de tolérance zéro,
01:38:20on ne va faire que déplacer les problèmes
01:38:22et dépenser de l'argent en remplissant
01:38:24une baignoire percée.
01:38:26Il y a certains élus qui ont beaucoup d'idées
01:38:28pour lutter contre ce fléau qu'est le trafic
01:38:30de drogue. C'est le cas par exemple du maire
01:38:32de Nice, Christian Istrosi, maire horizon de Nice,
01:38:34qui s'exprime justement dans les
01:38:36colonnes de nos confrères de Nice ce matin. Il propose
01:38:38un certain nombre de mesures. On va les
01:38:40regarder ensemble les unes après les autres,
01:38:42on va les écouter ensemble. D'abord, je demande
01:38:44qu'on déploie la force sentinelle, même
01:38:46limitée dans le temps, pour protéger
01:38:48les populations et nettoyer les quartiers. On est
01:38:50face à une armée de narcoterroristes
01:38:52qui terrorisent nos populations. Or,
01:38:54la force sentinelle a été créée pour nous protéger
01:38:56du terrorisme. Georges Fenech,
01:38:58vous entendez cette
01:39:00idée du maire de Nice.
01:39:02Est-ce que vous pourriez y souscrire, ou est-ce que
01:39:04c'est une solution miracle, comme le dit
01:39:06le préfet des Alpes-Maritimes, dont on va
01:39:08parler dans un instant ? J'ai toujours été
01:39:10très
01:39:12impressionné par la
01:39:14politique de sécurité que mène
01:39:16Christian Estrosi dans sa ville.
01:39:18Pas que sécurité, il y a beaucoup de choses.
01:39:20Mais on parle de la sécurité. On connaît son ADN
01:39:22là-dessus, on sait ce qu'il a fait.
01:39:24Je crois que c'est la première police municipale de France
01:39:26en termes d'effectifs.
01:39:28Mais là, franchement, l'armée,
01:39:30la force sentinelle, c'est l'armée.
01:39:32On revient à l'armée
01:39:34dans les quartiers, comme on dit souvent. Elle est faite pour faire
01:39:36la guerre. Elle n'est pas faite
01:39:38pour faire du maintien de l'ordre public.
01:39:40Ce n'est pas sa vocation.
01:39:42L'ordre public, c'est la
01:39:44police, c'est la gendarmerie.
01:39:46Donc, la force
01:39:48sentinelle a été créée pour
01:39:50patrouiller et
01:39:52sécuriser des quartiers,
01:39:54des bâtiments,
01:39:56et la population de manière générale
01:39:58après les attentats.
01:40:00Moi,
01:40:02je ne vois pas du tout
01:40:04comment on pourrait impliquer
01:40:06l'armée dans la lutte contre
01:40:08le trafic de drogue, si vous voulez. Il faut que ça reste
01:40:10le domaine de la police et
01:40:12de la gendarmerie.
01:40:14Louis Valder, effectivement,
01:40:16est-ce que vous diriez, comme Georges Fenech à l'instant,
01:40:18que l'armée dans les quartiers,
01:40:20c'est un peu quand même l'arlesienne ?
01:40:22On en parle tout le temps, on ne le voit jamais.
01:40:24Est-ce que c'est aller trop loin ?
01:40:26Est-ce que ça prend finalement trop de moyens alors qu'il peut y en avoir
01:40:28d'autres qui soient plus efficaces
01:40:30et qui soient davantage dédiées justement à cette mission ?
01:40:32Je pense qu'on a
01:40:34pas mal de solutions qui sont encore à notre
01:40:36disponibilité.
01:40:38Je ne suis pas sûr non plus que ce soit le rôle
01:40:40des forces sentinelles que d'être dans
01:40:42les quartiers pour lutter contre ce fléau.
01:40:44Maintenant, derrière, quand on voit une rénovation
01:40:46d'un quartier, c'est aussi l'occasion
01:40:48peut-être de penser
01:40:50l'architecture de manière à peut-être aider
01:40:52les forces de police pour pouvoir avoir
01:40:54moins de lieux où on peut se cacher,
01:40:56où on peut intervenir beaucoup plus facilement.
01:40:58Il y a vraiment toute une réflexion à avoir
01:41:00autour de ça, mais ça doit
01:41:02devenir réellement une priorité.
01:41:04On a aujourd'hui les places nettes
01:41:06qui sont mises en place de notre côté,
01:41:08qui fonctionnent bien. Maintenant, il faut que ce soit
01:41:10aussi agrémenté d'autres
01:41:12solutions et tous les acteurs
01:41:14doivent jouer leur rôle pour pouvoir
01:41:16se prévenir en tout cas de ce fléau.
01:41:18Une autre idée
01:41:20du maire de Nice, Christian Estrosi.
01:41:22Il demande la création d'un parquet
01:41:24anti-stupe, dit-il, sur le modèle du
01:41:26parquet anti-terrorisme
01:41:28qu'on durcisse les peines encourues
01:41:30et que nos policiers municipaux puissent
01:41:32dresser des amendes forfaitaires.
01:41:34Fabrice Sakoun, je vous voyais tout à l'heure,
01:41:36le côté armé dans les quartiers, non.
01:41:38Est-ce que là en revanche, davantage de coordination
01:41:40entre les services,
01:41:42ça vous semble une piste qui puisse être
01:41:44intéressante et efficiente ?
01:41:46Je ne suis pas expert judiciaire, donc je pense que pour le coup
01:41:48j'en dirais un mot.
01:41:50Moi, ça fait déjà un bout de temps
01:41:52que je suggérais
01:41:54la création d'un parquet national
01:41:56anti-stupe. Et d'ailleurs,
01:41:58vous le savez, le garde des Sceaux
01:42:00a annoncé la création d'un parquet
01:42:02national anti-criminalité
01:42:04organisé, ce qui revient au même finalement,
01:42:06qui serait donc attaché à la
01:42:08june alco, la juridiction nationale
01:42:10du crime organisé, sur
01:42:12le modèle du parquet national anti-terroriste
01:42:14ou du parquet national
01:42:16financier. C'est une nécessité,
01:42:18ça a été annoncé, sauf qu'entre-temps il y a eu
01:42:20une dissolution et qu'il n'y a plus de gouvernement.
01:42:22Nous attendons le nouveau gouvernement
01:42:24pour pouvoir mettre
01:42:26sur place, sur pied, je dirais, le parquet
01:42:28national anti-stupe, donc
01:42:30anti-criminalité organisée, qui est une
01:42:32excellente chose parce qu'aujourd'hui vous avez affaire à des réseaux
01:42:34internationaux.
01:42:36Il faut de la coordination. Tout le monde
01:42:38comprend qu'il faut une coordination
01:42:40au niveau national de la lutte contre ce fléau
01:42:42qui est le fléau numéro un.
01:42:44Je préférais laisser parler d'abord.
01:42:46Vous avez raison Fabrice Hakoun.
01:42:48Vous pouvez être sûr de ne pas dire de bêtises.
01:42:50Mais par contre, si je peux rebondir...
01:42:52Je suis sûre que vous pouvez rebondir Fabrice Hakoun.
01:42:54Juste pour rebondir,
01:42:56c'est vrai que si on mettait
01:42:58autant d'énergie à lutter
01:43:00contre les trafics de drogue qu'on en met
01:43:02par exemple à lutter contre la délinquance financière
01:43:04où là on voit bien qu'il y a tout de suite
01:43:06réactivité, on voit les hiérarchies,
01:43:08la priorité dans ce pays
01:43:10qui est assez singulière, c'est qu'en fait dès qu'il s'agit
01:43:12de crimes financiers, etc., alors là vous avez
01:43:14tous les moyens possibles, etc., puis quand il s'agit
01:43:16effectivement de trafics de drogue, quand il s'agit des violences faites
01:43:18aux femmes, quand il s'agit d'un certain nombre de sujets,
01:43:20on est toujours plus timoré, plus timide,
01:43:22on trouve toujours des raisons pour. Maintenant, ça va être
01:43:24compliqué parce que vous savez que le trafic de drogue,
01:43:26le principe c'est que vous avez une très
01:43:28très grande capacité
01:43:30à, comment dire, je cherche mon mot,
01:43:32mais à distribuer de l'argent
01:43:34à des... Le mot m'échappe
01:43:36mais il va revenir. Blanchir. Oui, voilà,
01:43:38exactement, à blanchir et surtout
01:43:40à distribuer de l'argent, exactement, à la corruption,
01:43:42excusez-moi, c'était le mot que je cherchais, à corrompre
01:43:44donc il y a quand même problème de corruption, on le sait par exemple
01:43:46dans les ports, que la drogue arrive
01:43:48dans les ports et qu'il y a une grande capacité de corruption
01:43:50et que quand vous avez de la corruption,
01:43:52c'est très très très compliqué parce qu'elle touche
01:43:54toutes les strates, y compris politiques,
01:43:56et là on le voit bien que c'est le cas, et qu'il va falloir
01:43:58absolument aller contre ça
01:44:00et lutter contre la corruption en France,
01:44:02on va devoir s'accrocher.
01:44:04Je vous fais réagir à une autre idée
01:44:06de Christian Estrosi, le maire de Nice,
01:44:08il dit je demande la nomination en urgence
01:44:10d'un préfet dédié à la lutte contre le narcotrafic
01:44:12dans les Alpes-Maritimes, ayant autorité
01:44:14pour protéger les populations quand on est face
01:44:16à un problème d'une telle ampleur, il faut un commandement
01:44:18adapté, alors ça a déclenché
01:44:20une guerre immédiate avec le préfet des Alpes-Maritimes
01:44:22parce qu'un peu plus loin, Christian Estrosi
01:44:24s'en prend avec virulence au préfet,
01:44:26il dénonce, je le cite, un problème de commandement,
01:44:28de compétence et de responsabilité, rien que ça.
01:44:30C'est donc sur X que le préfet
01:44:32lui a répondu, expliquant que
01:44:34les policiers engagés à Nice ne méritaient
01:44:36pas un tel dénigrement, il ajoute
01:44:38pour combattre la délinquance, il n'y a pas de recette
01:44:40miracle, ni de potion magique.
01:44:42En tout cas, bonne ambiance, parce que si on a
01:44:44Sabrina d'un côté, un maire,
01:44:46de l'autre, un préfet qui ne sont pas d'accord
01:44:48et qui se renvoient la balle à se dire qui a tort dans l'histoire,
01:44:50c'est pas comme ça qu'on va lutter contre le trafic de drogue.
01:44:52Oui, parce que les deux sont impuissants, en réalité.
01:44:54C'est-à-dire ? Ils renvoient la balle à l'autre
01:44:56du plus impuissant. Absolument.
01:44:58L'idée de M. Estrosi,
01:45:00comme l'a énoncé Georges
01:45:02tout à l'heure, c'est une idée
01:45:04sur le plan, encore une fois, structurel,
01:45:06mais le narcotrafic, c'est un fléau
01:45:08civilisationnel et je reprends les mots de
01:45:10M. Gérald Darmanin lorsqu'il a été auditionné
01:45:12au Sénat. Il y a 15 millions
01:45:14de Français qui vivent près d'un point de deal.
01:45:16Nous sommes
01:45:18frontaliers à deux narco-états
01:45:20et pour le coup, ce sont deux narco-états
01:45:22parce que précisément, il y a
01:45:24la corruption qui est liée et qui menace
01:45:26les plus hautes sphères
01:45:28de la société. Souvenez-vous que même
01:45:30le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti
01:45:32avait maurigéné les magistrats
01:45:34qui avaient prêté,
01:45:36qui avaient été auditionnés
01:45:38sous serment parce
01:45:40qu'ils ont commencé précisément à parler
01:45:42de la corruption
01:45:44donc évidemment que
01:45:46ce narcotrafic étant un fléau n'est pas
01:45:48un phénomène franco-français
01:45:50quand on voit que par exemple au port
01:45:52d'Anvers, les saisines
01:45:54de cocaïne ont augmenté
01:45:56de 2400%
01:45:58en 10 ans. C'est
01:46:00un port. Un port d'Anvers, c'est
01:46:02une ville. C'est 146 000
01:46:04habitants. La Manche,
01:46:06c'est 25% du trafic
01:46:08mondial. Ca passe également
01:46:10par la Méditerranée. Ca arrive
01:46:12par le port de Rotterdam.
01:46:14Il n'y a pas simplement que la résine de cannabis
01:46:16qui émane précisément de la région
01:46:18du Rif, mais avec laquelle
01:46:20M. Darmanin est obligé
01:46:22finalement de pouvoir travailler
01:46:24parce que nous avons besoin du Maroc
01:46:26pour lutter contre l'islamisme
01:46:28et pour lutter contre l'immigration.
01:46:30Il y a aussi des enjeux politiques
01:46:32dont les narcotrafiquants
01:46:34bénéficient d'une forme de rente
01:46:36finalement géopolitique qui leur profite
01:46:38et vous avez également et malheureusement
01:46:40non seulement
01:46:42le bénéfice
01:46:44que font les narcotrafiquants sur
01:46:46un kilo de cocaïne parce qu'ils
01:46:48le découpent. Vous voyez, c'est pour ça que
01:46:50je lis le tweet de M. Estrosi
01:46:52mais il faut se rendre compte qu'en fait la
01:46:54sociologie même du trafic de drogue
01:46:56a changé. Vous avez aujourd'hui les Delivruids,
01:46:58les Ubercokes, les Ubercheats.
01:47:00Vous faites appel à des personnes
01:47:02que vous embauchez pour trois heures,
01:47:04quatre heures, qui habitent à cinquante,
01:47:06cent kilomètres du point de deal.
01:47:08Il y a aussi des zones de chalandises
01:47:10qui se sont créées. Ce n'est plus simplement
01:47:12un phénomène de banlieue. Ça s'est disséminé,
01:47:14ça s'est pollinisé à travers
01:47:16le territoire national et
01:47:18quand on prend simplement les drogues
01:47:20cannabisoïdes
01:47:22ou les drogues opioïdes type cocaïne
01:47:24etc., morphiniques,
01:47:26vous avez à côté de ça 897
01:47:28drogues de synthèse
01:47:30et que quelqu'un qui consomme...
01:47:32Il y a de nouvelles drogues
01:47:34qui arrivent sur le marché
01:47:36et il y a aussi une polytoxicomanie
01:47:38qui touche des personnes
01:47:40de plus en plus jeunes et ce dont
01:47:42on redoute les personnes
01:47:44qui étudient la criminologie et le narcotrafic
01:47:46c'est surtout maintenant
01:47:48l'arrivée du fentanyl.
01:47:50Le fentanyl qui est un opioïde extrêmement puissant.
01:47:52Je rappelle qu'aux Etats-Unis, par exemple,
01:47:54dans les années 90, il y avait la fameuse
01:47:56Pordofarma qui avait fait une grande
01:47:58campagne sur l'oxycotine
01:48:00et j'ose espérer qu'un jour
01:48:02nous n'arriverons pas à ce libéralisme-là
01:48:04de la drogue pour soulager
01:48:06les personnes en grande souffrance.
01:48:08C'est la fin de cette émission. Merci de nous avoir suivis
01:48:10sur Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
01:48:12Merci à mes invités Georges Fenech,
01:48:14Sabrina Medjeber, Fabrice Hakoun et Loïc Valder
01:48:16d'avoir été présents à mes côtés.
01:48:18Tout de suite, la suite des programmes
01:48:20d'abord sur CNews, c'est Face à l'Info
01:48:22avec Thierry Cabane sur Europe 1.
01:48:24On va retrouver Europe 1 soir avec Michael Dorian.
01:48:26Quant à moi, je vous dis à demain dans MediNews à 11h.
01:48:30Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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