Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h
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00:00:00À 19h, avec mes invités, je vous les présente, Gilles Mihaili, qui est avec nous ce soir.
00:00:05Bonsoir et merci d'être présent, directeur de la publication Revue Conflit.
00:00:09Samy Biazani est parmi nous également.
00:00:10Bonsoir et merci d'être là.
00:00:12Essayiste de l'autre côté de la table, Jean-Christophe Couville, secrétaire national du syndicat policier Unité.
00:00:17Jean-Michel Fauvert, que vous venez d'apercevoir, il est là, l'ancien patron du Raid.
00:00:22Merci à tous les quatre d'être présents.
00:00:23Beaucoup de thématiques à aborder en ce lundi.
00:00:26L'énorme polémique autour de la baignade olympique.
00:00:28Les athlètes belges, notamment, ont-ils été ou ont-elles été, puisqu'on parle d'une femme, ont-elles été contaminées ?
00:00:34On le verra.
00:00:35La situation internationale, qu'elle soit en Angleterre ou au Royaume-Uni, précisément en Israël, également très, très tendue.
00:00:41Et beaucoup de choses à dire.
00:00:42Voilà l'essentiel de cette première heure.
00:00:44Avant de commencer notre première thématique, on accueille Barbara Durand.
00:00:47Il est 17h.
00:00:48L'essentiel de l'actu.
00:00:49Bonjour, Barbara.
00:00:50Bonjour, Julien.
00:00:50Bonjour à tous.
00:00:51À la une de l'actualité, ce tragique accident la nuit dernière en Haute-Savoie.
00:00:57Un alpiniste est mort.
00:00:58Quatre personnes ont été blessées lorsqu'un bloc de glace, un sérax, s'est détaché d'un glacier d'un sommet du massif du Mont-Blanc.
00:01:06Les faits se sont produits aux alentours de 3h du matin.
00:01:08Dix autres personnes s'en sont sorties indemnes, précise la préfecture, qui indique sur X que les opérations sur place se poursuivent.
00:01:16Au Royaume-Uni, Kersthermer veut des condamnations rapides pour les émeutiers d'extrême droite.
00:01:21Une semaine après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes dans le nord du pays,
00:01:26l'Angleterre est confrontée à ses pires émeutes depuis 13 ans.
00:01:30Des centaines d'arrestations ont déjà eu lieu.
00:01:33Enfin, attention aux orages et à la chaleur demain.
00:01:36Douze départements sont placés en vigilance jaune à la canicule.
00:01:40Sept pour des risques d'orage.
00:01:42Ce sont notamment concernés la Haute-Loire, l'Ardèche, la Lozère ou encore les Pyrénées-Orientales.
00:01:48Merci beaucoup, chère Barbara Durand.
00:01:50On vous retrouvera donc à 18h pour un nouveau point sur l'actualité.
00:01:54Et avant d'évoquer deux situations internationales particulièrement préoccupantes,
00:01:58les émeutes en Angleterre qui nous tiennent en haleine malheureusement depuis plusieurs jours maintenant
00:02:03et bien sûr cette situation extrêmement fragile au Proche-Orient.
00:02:06J'aimerais qu'on commence quand même avec cette info, cette triathlète belge autour des Jeux olympiques.
00:02:11Bien sûr, Claire Michel qui est malade apparemment après sa baignade dans la Seine.
00:02:16Son équipe n'a pas pu prendre part d'ailleurs à l'épreuve mixte aujourd'hui dans ce fleuve
00:02:23qui a été programmé aujourd'hui, le comité olympique belge qui pointe du doigt la baignabilité de la Seine remise en question.
00:02:29Donc les explications avec Jade Chevret.
00:02:33Une couleur qui n'inspire toujours pas confiance.
00:02:36Bien que les organisateurs soutiennent pourtant des résultats d'analyse correct sur la qualité de la Seine,
00:02:41du côté du village olympique, les athlètes ne sont pas du même avis.
00:02:45A la suite de l'abandon du relais mixte belge en triathlon après l'infection d'une de leurs équipières,
00:02:51plusieurs sportifs ont fait part de leurs inquiétudes.
00:02:56Je pense que la santé doit toujours être la priorité et s'ils ne peuvent pas dire que l'eau est assez bonne,
00:03:01alors cela devrait être annulé ou fait d'une autre manière ou dans un autre endroit.
00:03:06Mais oui, je pense que leur décision est prise.
00:03:12En revanche, du côté des supporters, les impressions sont plutôt positives.
00:03:16Certains, présents sur les quais de Seine, décrivent une occasion de mettre en avant le travail réalisé sur le fleuve.
00:03:22On a les technologies qu'il faut.
00:03:24Il y a des gens qui travaillent depuis des mois et des années pour améliorer l'état de la Seine.
00:03:28Et c'est super. Et c'est une opportunité extraordinaire.
00:03:31Ça aurait mis peut-être 5-10 ans de plus si on n'avait pas eu les jeux.
00:03:35La mairie de Paris rassure, affirmant qu'il n'y a aucun lien entre la Seine et une quelconque maladie.
00:03:40Cela n'empêchera donc pas le fleuve d'accueillir les épreuves de nage en eau libre les 8 et 9 août.
00:03:46L'épreuve s'est tenue malgré tout, mais à quel prix ?
00:03:50Le prix de la première polémique.
00:03:54Finalement, on disait que tout se passait plutôt bien.
00:03:57Celle-là était présente dans l'esprit d'un peu tout le monde.
00:04:01On a vu la mise en scène des responsables politiques quelques jours avant le début des Jeux Olympiques.
00:04:06On s'y attendait un peu.
00:04:08Les premiers triathlètes qui ont vu leurs entraînements décalés plusieurs fois.
00:04:12Ceux qui ont plongé ont fait état d'une aminima aux goûts douteux.
00:04:17Je cite l'un d'entre eux.
00:04:19Un peu trouble.
00:04:20Ne pas boire la tasse.
00:04:22C'est un peu le problème.
00:04:23Ce qui est difficile dans cette histoire, c'est qu'on sait que la Seine ne sera jamais parfaitement propre.
00:04:28Il faudrait changer des habitudes séculaires auprès de la population.
00:04:32On connaît toutes les difficultés techniques de déversement des eaux usées.
00:04:36Ils continuent de se déverser les eaux usées dans la Seine.
00:04:41On a pris des mesures.
00:04:43Une personne qui était interrogée disait quelque chose de très juste.
00:04:47C'est un formidable accélérateur.
00:04:49Il faudra un jour qu'on la nettoie cette Seine.
00:04:51Chirac a échoué à le faire.
00:04:53Je ne sais pas comment on nettoie un fleuve.
00:04:55Il n'échappe à personne qu'un fleuve c'est un flux continu.
00:04:58Que vous avez beau figer, nettoyer, purifier le fleuve à un moment donné.
00:05:02Je n'ai pas besoin d'avoir fait beaucoup d'études pour comprendre que c'est un flux continu.
00:05:09Il ne s'agit pas de la boire.
00:05:11Les conditions de baignabilité ne sont pas les mêmes que pour boire l'eau.
00:05:15Vous allez à Bâle et vous baignez dans le Rhin.
00:05:17Je voudrais que vous entendiez cet expert international sur les espèces invasives
00:05:23qui a été interrogé aujourd'hui.
00:05:25Est-ce qu'il est possible d'établir un lien entre les différentes infections
00:05:28qui sont relevées ces derniers jours et une baignade dans la Seine ?
00:05:31On écoute Romain Vasseur.
00:05:34Tout n'a pas été regardé dans les critères de baignabilité de la Seine.
00:05:38Comment pouvoir garantir en un point A la baignabilité de la Seine
00:05:41quand on fait des analyses à un certain moment ?
00:05:44Il y a de l'eau qui coule sous les ponts, comme on peut dire.
00:05:46Il faudrait garantir la qualité de l'eau en amont de ces épreuves aquatiques.
00:05:53Le tableau clinique présenté par les deux athlètes qui sont forfaits aujourd'hui
00:05:59ressemble assez bizarrement à ce qu'on connaît de cette intoxication bactérienne,
00:06:05ces 3-4 jours d'incubation.
00:06:07Ça correspondrait quand même au moment où ces athlètes-là ont sauté dans la Seine,
00:06:11même s'il faut quand même rappeler que chez Richiacolli,
00:06:13il reste une bactérie opportuniste.
00:06:15On peut en trouver aussi ailleurs que dans l'eau de baignade.
00:06:18Mais là, c'est vrai que les facteurs sont suffisamment ressemblants
00:06:23à ce qu'on connaît de cette infection bactérienne.
00:06:26Malgré ce que disent les spécialistes, le gouvernement essaye de sauver la face.
00:06:30Pour la ministre des Sports, Amélie Houde et Acasterat,
00:06:32aucun lien n'a été établi pour le moment.
00:06:34Ce sont de fausses informations.
00:06:36Il y a également ce que dit Pierre Rabadon, l'adjoint au sport de la mairie de Paris.
00:06:39Rien ne prouve aujourd'hui qu'il y a un lien entre sa maladie et sa baignade dans la Seine.
00:06:43Au village olympique, il y a d'autres athlètes qui sont malades
00:06:45et qui ne se sont pas baignés dans la Seine.
00:06:48Un commentaire ? Oui, Gilles Merahili.
00:06:50Oui, plutôt un bon point.
00:06:54Ça fait longtemps qu'on est dans une culture de précaution,
00:06:57principe des précautions, on ne prend pas de risques.
00:07:00Dans l'exécution, dans la planification et la mise en œuvre de plans de JO,
00:07:06il y avait énormément de prises de risques.
00:07:08On sort du stade, on fait ça en ville.
00:07:11Je ne parle pas uniquement de risques sécuritaires.
00:07:15Je salue les forces de l'ordre pour un effort extraordinaire qui n'est pas encore terminé.
00:07:19Ils ont encore plusieurs semaines.
00:07:21Mais ce n'est pas uniquement ça.
00:07:23Tout est risqué.
00:07:25L'une des risques majeurs et les plus difficiles à maîtriser, c'est la Seine.
00:07:30Et malgré cela, ça ne va pas du tout avec la culture de notre haute administration.
00:07:39Depuis 20 ans, il y avait une énorme prise de risque assumée.
00:07:45Et pour cela, j'ai dit, mesdames et messieurs, chapeau.
00:07:49Si vous avez des athlètes qui sont contaminés, chapeau.
00:07:52Ce n'est pas très grave pour le moment.
00:07:54Les morts ne s'empilent pas.
00:07:56Mais je pense que c'est comme ça qu'il faut faire.
00:07:58Il faut être ambitieux.
00:08:00Il faut prendre des risques.
00:08:01Il ne faut pas écouter tous ceux qui disent que ça ne marchera pas.
00:08:03Non, c'est une façon intéressante de voir la chose.
00:08:05C'est vrai.
00:08:06Mais je trouve que ce qui nous manque depuis plusieurs décennies, c'est ça.
00:08:10Allez dire ça à l'équipe olympique belge qui s'est désengagée aujourd'hui.
00:08:14Salut Jérémy Stubbs.
00:08:15J'y vais à 19h.
00:08:16Vous y allez à 19h ?
00:08:17Pour leur dire.
00:08:18Oui.
00:08:19Jérémy Stubbs qui est avec nous, qui vient de nous rejoindre.
00:08:21Merci beaucoup.
00:08:22Spécialiste du Royaume-Uni.
00:08:23Bien sûr qu'on va revenir longuement sur le drame de Southport et ses conséquences
00:08:27outre-Mange.
00:08:28Directeur adjoint de la réaction de la rédaction de Causeur également.
00:08:30Juste un petit mot.
00:08:31On se baigne dans la tamise ?
00:08:32Pas trop.
00:08:33Non.
00:08:34Elle est en meilleur état que la Seine, la tamise ?
00:08:36En aval de Londres, oui.
00:08:38Oui, mais dans Londres.
00:08:39Comme là, dans Paris.
00:08:40Non, c'est pareil.
00:08:41C'est la même problématique.
00:08:42D'ailleurs, il y a une sorte d'obsession française avec la pureté de la Seine.
00:08:48Alors, je ne voudrais pas faire de la psychanalyse collective, mais c'est une vraie obsession.
00:08:54Pourquoi, à votre avis ?
00:08:55Il y a une sorte d'idée.
00:08:57C'est comme peut-être une sorte de prédiction de Nostradamus.
00:09:02Quand la Seine sera pure, la France sera libre, quelque chose comme ça.
00:09:07Je n'en sais rien, mais c'est très, très curieux.
00:09:11Jean-Michel et Jean-Christophe Couvier, Jean-Michel Flauberg.
00:09:13Jean-Michel Flauberg.
00:09:14La guerre de cent ans.
00:09:17Oui, et puis on est les grands coussins.
00:09:20On a trop tenu à ce défi.
00:09:21Un milliard quatre pour rien, j'ai envie de dire.
00:09:24De toute façon, et on va entendre Rachida Dati dans un instant.
00:09:27C'est vrai qu'elle a commenté cette situation, Rachida Dati, en défendant un peu sa position du gouvernement,
00:09:34en tout cas de ministre démissionnaire.
00:09:36Elle a défendu, évidemment, cette façon de voir les jeux et de vouloir rendre la Seine béniable.
00:09:40Mais ce qu'on comprend aussi, c'est que de toute façon, quand bien même vous allez vouloir pérenniser cela
00:09:44et faire en sorte que dans les mois, les années qui viennent, les Parisiens puissent bénéficier de cette Seine et de s'y baigner.
00:09:49Quand bien même, moi, je ne connais pas un seul Parisien qui a envie de se baigner dans la Seine.
00:09:51Mais bon, peu importe.
00:09:52Il y a un moment, il faudra investir en permanence parce que ce traitement de l'eau,
00:09:56que rappelait Samy Biazoni il y a quelques instants, ce sont des investissements réguliers.
00:10:01Si vous voulez que la Seine soit assainie de façon durable.
00:10:03Écoutez, Rachida Dati et puis on poursuit ce tour de table.
00:10:07Alors d'abord, il y a eu un fort investissement pour la bénéabilité de la Seine.
00:10:10Plus d'un milliard quatre.
00:10:11Un milliard quatre cent millions d'euros, oui.
00:10:13Il faut le rappeler.
00:10:14Pour une incertitude qui reste encore grande.
00:10:15Mais il y a des incertitudes.
00:10:16C'est un fleuve, il y a un courant important.
00:10:18Alors est-ce que ça valait le coup ?
00:10:20Non, mais en tout cas pour ces JO, moi, je pense que ça valait le coup.
00:10:23Ensuite, il y aura un héritage sur cette bénéabilité puisque cet assainissement,
00:10:28il y a eu de nouveaux dispositifs mis en place pour dépolluer, pour assainir la Seine.
00:10:33Ces dispositifs vont être pérennes.
00:10:35Alors ensuite, est-ce qu'il y aura une bénéabilité permanente ?
00:10:38Moi, je ne le crois pas.
00:10:39Vous diriez vous baignez, vous ?
00:10:40Non, mais l'eau n'est pas mon élément, je dois l'avouer.
00:10:44Mais il y aura à chaque fois, si on veut souhaiter la bénéabilité dans le temps,
00:10:49il sera nécessaire de faire des analyses et des dosages de manière systématique.
00:10:54Et il faudra évidemment continuer à investir dans la bénéabilité,
00:10:58dans ces mesures, comme je vous l'ai dit, de dépollution et d'assainissement.
00:11:01Si nous souhaitons une bénéabilité pérenne.
00:11:03Jean-Michel Fauvergue.
00:11:04Moi, l'eau est plutôt mon élément, mais la Seine n'est pas trop mon élément.
00:11:08Voilà ce que je pourrais redire à Rachida Dati.
00:11:12Moi, il m'est arrivé à plusieurs reprises de me baigner dans la Marne, qui n'est pas très loin.
00:11:16Et donc, c'est possible.
00:11:20Marne, ce n'est pas la Seine, c'est un affluent.
00:11:22Ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:11:24Mais effectivement, c'est possible de se baigner dans un fleuve.
00:11:27Mais effectivement, ça ne doit pas être une obsession non plus.
00:11:30Ça a été fait pour les Jeux olympiques.
00:11:32Et je salue ce qui a été dit.
00:11:34Et j'y adhère plutôt.
00:11:35Le principe de précaution qui a été instauré dans notre Constitution nous bride de manière exceptionnelle.
00:11:44Je l'entends sur plein de thématiques, Jean-Michel.
00:11:46Mais franchement, il y avait nos équipes encore ce matin qui étaient au bord de la Seine.
00:11:49Vous avez des déchets plastiques partout.
00:11:51L'eau est brûlée.
00:11:52Justement.
00:11:53Opaque.
00:11:54Qui a envie de se baigner là-dedans ?
00:11:56Quand même, on dit qu'elle est baignable.
00:11:58Par-delà le fait de se baigner, ce qu'il y a d'important aussi,
00:12:01c'est d'arriver à filtrer un certain nombre de choses.
00:12:03Arriver à travailler sur ces déchets-là.
00:12:07Et je pense que les investissements qui sont faits iront dans le bon sens.
00:12:12Maintenant, est-ce qu'on se baignera dans la Seine ?
00:12:14Dans quelque temps, je n'en s'effistre rien.
00:12:16J'aurais préféré qu'on investisse dans des hôpitaux plutôt qu'on essaye en vain d'assainir un fleuve qui ne le sera jamais.
00:12:21Il faut investir dans tout.
00:12:22Comment ?
00:12:23Il faut investir dans tout.
00:12:24C'est aussi un investissement vertueux.
00:12:26À une époque où on a 3200 milliards de dettes, il y a un moment où il faut choisir les investissements qu'aujourd'hui.
00:12:30Sauf qu'aujourd'hui, on essaie aussi de faire investir les entreprises et la finance.
00:12:34Notamment dans l'ISR, c'est l'investissement socialement responsable.
00:12:37Donc c'est avec des critères environnementaux, de gouvernance et sociétaux.
00:12:42Tout ça, en fait, on est en train de faire changer les choses.
00:12:44Et il faut donner l'exemple.
00:12:46Et quelque part, vous donner un coup de semence, de vous lancer.
00:12:50Et si vous ne prenez pas de risques, de toute façon, les civilisations ne vont jamais...
00:12:53Je suis le seul arbageau autour de cette table, c'est ce que je comprends.
00:12:55Non, mais il faut bien tenir le rôle.
00:12:57Effectivement, les JO, c'était un alibi.
00:12:59On vous doit la vérité ?
00:13:00Oui, merci de m'avoir éclairé.
00:13:02N'empêche que maintenant qu'on a commencé à donner cet acte vertueux, il faut continuer.
00:13:06Il y a l'ADEME qui a été créée, qui est une agence sur l'environnement et l'énergie,
00:13:10pour décarboner des entreprises, décarboner des maisons.
00:13:13Il faut aller vers le cercle vertueux.
00:13:15Mais encore une fois, il faut l'accompagner, il ne faut pas l'imposer.
00:13:18Félicitations aux équipes de Paris 2024, au gouvernement d'avoir rendu cette scène un petit peu plus propre qu'auparavant.
00:13:25Et puis on va continuer d'investir, de mettre tout le budget de l'État dans la scène,
00:13:28puisque c'est évidemment un investissement au long cours.
00:13:31Évidemment qu'au-delà de cette petite anecdote,
00:13:34enfin petite anecdote, il y a quand même une athlète qui est tombée malade et des vraies questions,
00:13:38mais au-delà de ce point noir, on va dire, rappelons que les JO sont une réussite,
00:13:41que les Français nous font vibrer.
00:13:43Il y en a un qui m'a personnellement fait beaucoup vibrer ces derniers jours,
00:13:45mais je pense que je ne suis pas le seul, il s'appelle Félix Lebrun.
00:13:47Il a réussi un exploit de remporter une médaille de bronze hier.
00:13:50On termine cette petite page JO sur un petit déj de champion,
00:13:53avec Félix Lebrun posté ce matin, regardez.
00:14:14Voilà, il y en a qui mettent du chocolat dans leur bol, lui il met sa médaille de bronze.
00:14:18Félicitations à lui, je ne sais pas si vous avez vu cette petite anecdote,
00:14:21où on raconte qu'à l'âge de 5 ans, il a fait un dessin où il se montait,
00:14:25il s'illustrait sur la première marche d'un podium olympique en tennis de table.
00:14:3012 ans après, il a réalisé son rêve de gosse.
00:14:33Et franchement, ça c'est une très belle histoire.
00:14:35Vous avez regardé les finales de tennis de table, la finale pour le bronze ?
00:14:38Oui.
00:14:39C'est impressionnant.
00:14:40Je me demande quand même comment il renvoie la balle, ça a une vitesse.
00:14:42Ce qui est frais, c'est que c'est un gamin de 17 ans, avec son trottinet.
00:14:46Il ne vit que pour ça, pour cette passion, la famille construite autour de ça.
00:14:50Puis on voit bien que des fois dans la vie, quand on veut, on peut.
00:14:53C'est la loi de l'attraction, vous savez, quand vous pensez positivement.
00:14:56Et il y a beaucoup de personnes d'ailleurs, des gens qui ont réussi dans la vie.
00:14:59Vous écoutez, tiens, Schwarzenegger, je suis tombé sur Netflix l'autre jour.
00:15:02C'est exactement ça.
00:15:03Vous pouvez bien regarder un bon Schwarzenegger.
00:15:05Depuis tout petit, ce n'est pas mon héros, mais j'aime bien les gens qui réussissent comme ça.
00:15:08Et depuis tout petit, ils se mettent des défis, ils veulent y arriver à tout prix.
00:15:13Et en fait, on a l'impression que tout est construit.
00:15:15Ils y arrivent et jamais ils baissent d'énergie.
00:15:19C'est impressionnant.
00:15:20C'est ça qui est beau avec les Jeux.
00:15:21On découvre des personnages également qui émergent seulement tous les 4 ans.
00:15:25Parce que ce sont des sports qui sont totalement anonymes le reste de l'année.
00:15:29Et c'est vrai que ça fait du bien au-delà des grands athlètes, stars internationales que l'on peut connaître dans ces disciplines.
00:15:35Découvrir des talents, des personnalités et une humilité face aux résultats également, ça fait beaucoup de bien.
00:15:42En plus, ce sont des sports où certains gagnent très peu.
00:15:46Bien sûr, mais c'est vraiment des sacrifices.
00:15:49Mais les Jeux olympiques, à la base, c'est le sport amateur qui est mis en avant.
00:15:52La plupart des sports olympiques sont des sports amateurs.
00:15:54Des gens qui sont soit détachés de leur activité grâce à leur entreprise, soit c'est des gens qui travaillent à l'année et qui ne vivent pas de leur sport.
00:16:02Tout le week-end, tout autre sujet, on part pour l'Angleterre, tout le week-end a été émaillé de grosses tensions,
00:16:08énormes tensions au Royaume-Uni avec des manifestations violentes dans plusieurs villes,
00:16:12évidemment conséquentes au drame de Southport.
00:16:15Retour sur ce qui s'est passé ce week-end avec Tancred Guillotel.
00:16:19À la une des journaux britanniques ce matin, un seul sujet au cœur des préoccupations.
00:16:24Les émeutes, survenues dans de nombreuses villes du pays ce week-end.
00:16:28Le Royaume-Uni se réveille grogui, marqué par ces images de violence.
00:16:32À Roserham, dans le nord du pays, un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile a été attaqué par plusieurs centaines d'émeutiers,
00:16:38au cri de slogans anti-immigration.
00:16:41J'étais ici hier avec les équipes de secours, la police, les ambulances.
00:16:45Vous pouvez le voir, la zone a été dévastée.
00:16:47Le personnel et les résidents étaient en état de choc et épris par la peur tout au long de la journée d'hier.
00:16:55Ils se sont barricadés dans l'hôtel alors que des gens cassaient les fenêtres et essayaient d'y mettre le feu.
00:17:00Des affrontements, marqués par une opposition entre forces de l'ordre et émeutiers.
00:17:07Au moins 12 de nos agents ont été blessés par des objets tels que des briques, des poteaux de clôture,
00:17:12des branches et d'autres projectiles qui leur ont été lancés.
00:17:15Sur l'ensemble du pays, plusieurs centaines de manifestants ont été interpellés.
00:17:19Au sortir d'une réunion de crise ce matin, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé vouloir faire preuve de fermeté.
00:17:27Mon objectif est de veiller à ce que nous mettions fin à ce désordre, à ce que les sanctions pénales soient rapides et visibles.
00:17:33C'est pourquoi j'ai demandé que l'on envisage d'identifier et de nommer au plus tôt ceux qui sont impliqués.
00:17:38Beaucoup ont été arrêtés, certains ont été inculpés, certains d'entre eux sont actuellement devant le tribunal.
00:17:48Le Royaume-Uni n'avait pas connu une telle flambée de violence depuis 2011.
00:17:53Et face à cette situation et la réponse ferme, donc plutôt ferme, de la justice britannique, écoutez quelques Londoniens interroger aujourd'hui.
00:18:01Je pense que les manifestations sont principalement axées sur la violence.
00:18:06Ce ne sont pas des manifestations pacifiques. Je n'appellerais même pas cela des manifestations.
00:18:12Je parlerais plutôt de dévastation et de vandalisme.
00:18:16Je pense que la violence est odieuse. Rien ne justifie ce genre de violence contre des innocents.
00:18:22Je pense qu'il s'agit d'un tas de gens qui se sont mis en colère et qui ont utilisé un événement terrible et tragique pour leur propre cause.
00:18:32Non, je ne pense pas que ce soit profondément enraciné dans la société britannique.
00:18:36Je pense qu'il s'agit simplement d'une vague très menaçante et extrêmement préoccupante qui balaye toute l'Europe.
00:18:41Jérémy Stubbs, je rappelle évidemment comme votre nom l'indique que vous êtes spécialiste du Royaume-Uni, directeur adjoint de la rédaction de Causer.
00:18:49La situation, on l'observe depuis un peu plus d'une semaine. Maintenant, elle dégénère totalement outre-manche.
00:18:53Après ce drame, on sent une grande colère d'une partie de la population.
00:18:57Et ce sentiment, pour reprendre les mots de l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, qui disait, nous sommes côte à côte, nous serons bientôt face à face.
00:19:06Cette impression que les communautés britanniques sont face à face aujourd'hui.
00:19:12Oui, c'est un peu plus compliqué que ça, dans la mesure où il y a un récit officiel qui s'installe.
00:19:18C'est le gouvernement qui le pousse en avant et la plupart des médias traditionnels qui disent que tout est la faute de l'extrême droite.
00:19:26Et ses émeutiers sont contre l'immigration.
00:19:33Il y a une part de vérité là-dedans, mais ce n'est pas du tout tout le récit.
00:19:37Parce qu'il y a une vraie colère populaire, une vraie frustration populaire.
00:19:43Et les débuts de ce mouvement constituent une protestation d'abord contre le fait que, on le connaît en France, quand il y a un événement comme cet assassinat atroce de trois jeunes filles,
00:19:57d'abord le gouvernement, les médias, les autorités ont créé une ambiguïté sur l'identité de la personne qui est derrière.
00:20:06Ensuite, on essaie de noyer le poisson, pour revenir à la scène, dans l'eau de quelque autre bain.
00:20:14C'est ce problème de crime à l'arme blanche qui est un phénomène complètement distinct de ce qui est arrivé à Southport.
00:20:23Finalement, on escamote les vraies causes et la vraie responsabilité du gouvernement et des médias là-dedans.
00:20:33Les gens en ont marre d'être pris pour des imbéciles.
00:20:38Qu'est-ce qu'on sait d'ailleurs, puisque c'est l'origine du mal et du début de ces émeutes ?
00:20:44Aujourd'hui, parce qu'il y a eu beaucoup de rétention d'informations autour de l'identité de ce jeune homme coupable d'avoir poignardé plusieurs enfants, dont trois mortellement.
00:20:52Est-ce qu'il y a un petit peu plus d'infos aujourd'hui ?
00:20:55Est-ce qu'on en sait plus sur ce jeune homme dont on a établi plusieurs profils sans jamais vraiment comprendre qui il était vraiment et ses motivations ?
00:21:03Non, non, pas du tout.
00:21:04Donc la colère est entretenue d'une certaine manière également ?
00:21:07Oui, parce que dans une certaine mesure, on sait que tout le monde est clair là-dessus, ce n'est pas un musulman.
00:21:16Le Rwanda n'est pas un pays musulman de toute façon.
00:21:19Parce que ses parents sont rwandais, ça c'est un fait établi.
00:21:22Et les rumeurs qui ont circulé au début comme quoi c'était un musulman qui était responsable, ça c'est complètement faux.
00:21:29Et là, on est complètement justifié pour dénoncer ces fausses rumeurs.
00:21:35En même temps, soulever des questions quant au mobile de cet assassin, c'est parfaitement légitime.
00:21:45Et par exemple, Nigel Farage, qui est le chef du parti Reform, et nouvellement élu au Parlement, il a soulevé des questions.
00:21:55Mais quels sont les mobiles de cet individu ?
00:21:58Quand est-ce qu'on va nous dire ce qui l'a motivé ?
00:22:01Rien que pour avoir dit ça, il a été dénoncé, condamné de tous les côtés.
00:22:06C'est vrai que les émeutes et les violences ont été décrites factuellement comme initiées par des militants d'extrême droite, d'ultra droite.
00:22:17Mais ce que l'on voit également, et ça c'est soumis à votre commentaire et à votre décryptage, ce qu'on voit de plus en plus,
00:22:23ce sont des gens qui s'agrègent à ces émeutes, à ces mouvements de violence,
00:22:26qui ne sont pas forcément affiliés à du militantisme quel qu'il soit, qui n'ont aucun casier judiciaire également.
00:22:33C'est-à-dire que cette colère, elle se densifie à l'échelle du pays.
00:22:37On ne peut pas nier l'implication de ce que j'appellerais des groupuscules ultra-nationalistes, ça c'est sûr.
00:22:44Mais il n'y a pas que ces gens-là.
00:22:46Il y a aussi des manifestations complètement paisibles, mais qui ont rencontré des contre-manifestations et le choc a donné lieu à encore des violences.
00:22:59Ça me fait penser un peu à l'effet gilet jaune ici en France.
00:23:02C'est un peu comme ça, oui.
00:23:04La violence attirant la violence, même les ultra-nationalistes sont entourés par d'autres personnes qui sont là parce que ces personnes sont en colère.
00:23:15Et le dernier point vraiment à soulever, c'est que les gens sont en train de protester aussi contre une perception d'un deux poids, deux mesures dans le mode opérationnel de la police.
00:23:32Parce qu'une semaine avant l'événement de Southport dans la ville de Leeds, également dans le Nord, et tout est dans le Nord, et ça c'est significatif, c'est très significatif.
00:23:42Parce que c'est évidemment la région de l'Angleterre la plus pauvre ou la plus socialement précaire.
00:23:47Et il faut aussi se rappeler que c'est aussi dans ces villes, notamment à Rotherham, qu'on a vu tout à l'heure, qu'on sévit ces soi-disant « grooming gangs », c'est-à-dire des bandes organisées de macros.
00:24:05Des réseaux dont la plupart des membres avaient une ascendance pakistanaise et qui ont pu opérer plus ou moins avec impunité parce que la police et d'autres autorités avaient peur d'être accusées de racistes s'ils les dénonçaient.
00:24:24Donc on voit qu'il y a une colère qui gronde et qui vient de très loin.
00:24:28Il nous reste deux minutes avant une première pause, mais on refera un petit tour sur ce sujet après la pub.
00:24:33Jean-Christophe Couville, d'abord, c'est vrai que ces manifestations sont très fortement contenues par la police britannique, quand bien même on sent un ras-le-bol des britanniques encore une fois vis-à-vis, et c'est ce qui est central dans ces mouvements de violence, c'est la politique migratoire de l'Angleterre.
00:24:51Oui, alors déjà, le rôle de la police, c'est quand même de maintenir la paix sociale, que ce soit en France ou ailleurs, c'est toujours la même chose.
00:24:58Après, connaissant bien l'Angleterre, moi j'ai passé deux ans aussi, j'étais étudiant à Newcastle, dans le Nord-Est, et effectivement c'est très communautaire, et en même temps c'est la middle class society qui se rabaisse.
00:25:11Les classes moyennes.
00:25:12C'est un peu comme en France d'ailleurs, c'est similaire, c'est-à-dire que quand vous avez une crise sociale, une crise économique, que quelque part vous cherchez aussi des boucs émissaires, parce qu'en fait on a l'impression d'avoir des gouvernements qui sont dans le déni, et qui vous disent non, mais la vérité que vous voyez tous les jours, vous, en bas de chez vous, c'est pas vrai, c'est pas la vraie réalité, c'est un sentiment, ça vous rappelle quelque chose, un sentiment d'insécurité.
00:25:31Sauf que les gens, ils vivent la réalité.
00:25:33Et en fait quand vous comparez les deux, entre ce qu'on vous vend à la télé et chez les politiques, et votre vie de tous les jours, vous croyez même plus du tout les gouvernements.
00:25:40Et le problème aujourd'hui c'est qu'est-ce que vous faites, vous allez dans la rue.
00:25:42Alors après, il y a aussi effectivement les réseaux sociaux qui enveniment un peu tout ça, avec des fakes et des fake news, on voit bien que dès le départ c'est des tweets qui ont été envoyés pour mélanger, accuser les musulmans, enfin tout ça, des choses qui n'avaient rien à voir.
00:25:56Mais en même temps, vous surfez sur la colère, et vous êtes quelque part l'ingénieur du chaos, et les gens descendent dans la rue parce qu'il y a le seur à le bol, qu'ils ont envie d'exprimer.
00:26:04Samy Biazoni, en 30 secondes, mais je vous le disais, on refera un tour de table dès la fin de la publicité.
00:26:09Je pense qu'une partie de l'exaspération provient de l'asymétrie de la réponse.
00:26:13Vous avez vu des postures extrêmement résolues face à ces groupuscules qui doivent être condamnés, qui doivent être combattus, il n'y a absolument aucune ambiguïté.
00:26:21Et en revanche, ces postures-là, on ne les retrouve pas lorsqu'on a des milices islamistes dans les rues, on n'a pas la même fermeté.
00:26:28Lorsque ces fameux grooming gangs ont sévi pendant de nombreuses années en faisant, il se dit, près de 1000 victimes.
00:26:34Et en fait, cette asymétrie de la réponse, elle est incompréhensible, et donc elle exaspère, effectivement.
00:26:39Et je pense qu'une partie de l'analyse doit se focaliser sur cet aspect-là.
00:26:43Je voulais simplement souligner un point très rapide.
00:26:45Très rapide, parce qu'on va marquer la pause, et je vous dis, on continue la discussion.
00:26:48Vous évoquiez les gilets jaunes, face aux gilets jaunes, il n'y avait pas de mouvement ultranationaliste ou d'antifasciste.
00:26:53Ici, vous avez quatre groupes, vous avez ces groupuscules qui manifestent, vous avez les groupes dits antifascistes en face, qui viennent envenimer les situations.
00:27:00Vous avez les forces de police pour maintenir l'ordre, et vous avez certains groupes islamistes, militants aussi dans les rues, qui font des contre-manifestations.
00:27:09Voilà la situation.
00:27:10Est-ce que globalement, on n'est pas en train de constater l'échec du multiculturalisme à l'Anglais ?
00:27:14C'est une question que je vous poserai en retour de pub.
00:27:16Jeremy Stubbs, à tout de suite pour Punchline.
00:27:23De retour sur le plateau de Punchline.
00:27:24Merci aux téléspectateurs qui nous rejoignent en direct sur CNews de nous être fidèles et de nous suivre à 17h30.
00:27:30Jeremy Stubbs, toujours présent, tout comme Gilles Michaili, Jean-Michel Fauvergne, Jean-Christophe Couvy et Samy Biazony.
00:27:36On est en plein dans cette actualité autour du drame de Southport et des conséquences outre-Marche que l'on observe.
00:27:42Ces émeutes de plus en plus nombreuses, réparties un petit peu partout sur le territoire.
00:27:47Ce gouvernement britannique qui serre la vis.
00:27:49Avant de parler du multiculturalisme à l'anglaise qui est pointé du doigt et qu'on regarde ici en France avec l'œil laïcar.
00:28:00Bien sûr, un mot quand même sur le maintien de l'ordre parce qu'on a un ancien flic et un flic en plateau.
00:28:04Pardon de le dire de cette façon, mais c'est affectueux.
00:28:07On va revoir les images peut-être de ces affrontements avec les forces de l'ordre avant de revenir vers vous, Jeremy.
00:28:13C'est vrai qu'il y a une façon de maintenir l'ordre en Angleterre qui n'est pas exactement celle que l'on connaît nous ici en France.
00:28:20Et je le disais, il y a des forces de l'ordre qui sont très actives sur le terrain.
00:28:25Décrivez-nous un petit peu les différences entre ce que l'on observe sur ces images et ce que l'on vit nous en France.
00:28:30Déjà, la première chose, vous observerez que les policiers, les flics, comme vous dites, et vous avez raison, c'est affectueux.
00:28:36Les policiers ne sont pas équipés, à part un casque.
00:28:39Bon, là, ils ne l'ont même pas, mais à part un casque et une matraque souple, ils ne sont pas équipés pour ce maintien d'ordre.
00:28:44Il y a pourtant des unités de maintien d'ordre, mais elles sont beaucoup moins nombreuses qu'en France.
00:28:48Ils ne sont pas équipés et en plus, ils sont au contact.
00:28:51Ils n'ont pas cette culture de maintenir comme nous faisons en France et dans de nombreux autres pays,
00:28:57maintenir les manifestants à distance pour ne pas être au corps à corps, pour éviter les blessés.
00:29:02En fait, avec du gaz, avec des moyens de gaz, avec des LBD, lanceurs de balles de défense, etc.
00:29:11Donc, il n'y a pas cette culture-là, ce qui fait qu'il y a énormément de blessés.
00:29:14Ils ont aussi traditionnellement, ils le font toujours, ils chargent quelques fois avec des animaux, avec des chevaux,
00:29:22ce qui est particulièrement...
00:29:25Dangereux pour les...
00:29:26J'allais dire virils.
00:29:27Pour un animal, ce n'est peut-être pas ça, mais c'est particulièrement dangereux.
00:29:29Les bestiales.
00:29:30Les bestiales, oui.
00:29:31C'est quelque chose que nous, on a arrêté depuis des décennies et des décennies, bien évidemment.
00:29:35Donc, il y a une différence...
00:29:38Les chiens aussi sont lâchés sur les manifestants ?
00:29:40Les chiens mordants.
00:29:41Les chiens mordants, on dit.
00:29:42Sans muselière.
00:29:43Sans muselière.
00:29:44Parce que nous, quand on utilise les chiens, souvent, ils sont muselés et ils vont...
00:29:48Ça dissuade.
00:29:49Au contact en frappant avec le museau, mais ils ne mordent pas.
00:29:52Là, oui, vous voyez un chien sans muselière.
00:29:55Et donc, il y a vraiment une philosophie du maintien d'ordre qui est complètement différente
00:29:59avec des manifestants qui, pour le coup, eux, n'ont pas de technique différente.
00:30:03Leur technique, c'est de rentrer sur les policiers, de faire le plus de dégâts possible,
00:30:10s'attaquer aux policiers.
00:30:12Ça, c'est mondial.
00:30:13S'attaquer aux policiers, de manière générale.
00:30:15Sur cette façon de maintenir l'ordre à la britannique, il faut envier nos voisins,
00:30:19s'inspirer d'eux ou tout l'inverse ?
00:30:21Non, mais justement, c'est tous nos sociologues, vous savez, les bien-pensants,
00:30:24qui viennent nous expliquer en France comment on doit faire le maintien de l'ordre.
00:30:27Quand on compare avec les pays étrangers, en fait, on s'adapte que c'est notre public, entre guillemets.
00:30:32Et les Français, on a une façon particulière du faire du maintien de l'ordre,
00:30:36c'est toujours maintenir la distance.
00:30:38C'est pour ça que des fois, on envoie du gaz, mais c'est encore une fois pour faire reculer, disperser.
00:30:42Comme on dit, il vaut mieux avaler un peu de gaz qu'une gomme à effacer le sourire.
00:30:45C'est comme ça.
00:30:47Et quand on voit les Allemands, notamment les Belges aussi, les Anglais, eux, c'est au contact.
00:30:53Donc, c'est des bagarres, vous voyez, il y a des coups échangés.
00:30:56Les chiens en mordant, c'est-à-dire que nous, jamais vous verrez un chien français, je veux dire,
00:31:02où on va ôter la muselière.
00:31:04Non, ça n'existe pas.
00:31:05Comme on disait, ils vont taper, ils mettent KO, etc.
00:31:08Mais même dans les manifs, on ne lâche pas de chien.
00:31:10Et là, c'est complètement différent.
00:31:11Alors après, voilà, on peut discuter, on peut philosopher.
00:31:14N'empêche qu'on a quand même moins de blessés sur les maintiens de l'ordre en France
00:31:18parce que nous, on a une spécificité aussi, c'est qu'on est les champions de la manifestation.
00:31:22Et on voit bien que les manifestations dans d'autres pays sont plus rares.
00:31:26Mais quand elles arrivent, ce n'est plus des manifs, c'est des émeutes.
00:31:29Et donc, c'est du rétablissement d'ordre, pas du maintien de l'ordre.
00:31:32– Retour sur le fond de ce qui se passe en Angleterre.
00:31:34Donc Jeremy Stubbs, on pose la question du multiculturalisme à l'anglaise.
00:31:38C'est vrai qu'en France, il y a une méfiance autour du communautarisme
00:31:42et la laïcité qui semble nous protéger de ce phénomène,
00:31:45même si dans les faits, on sait qu'il y a beaucoup à dire.
00:31:48En Angleterre, depuis des décennies, il a été organisé.
00:31:51On a bien compris que différentes communautés s'opposaient depuis plusieurs jours.
00:31:55Et cette question, elle est simple.
00:31:56Elle est écrite en bas de l'écran de nos téléspectateurs.
00:31:59Est-ce que la situation n'est pas l'échec du multiculturalisme à l'anglaise ?
00:32:03Alors, il n'y a pas assez d'une émission, j'imagine bien, pour parler de cela.
00:32:06Mais votre sentiment profond ?
00:32:07– Pour le dire crûment, le multiculturalisme à l'anglaise est mort il y a très longtemps.
00:32:13– Ah bon ?
00:32:14– Et son arrêt de mort a été signé par des dirigeants successifs du pays.
00:32:20Je vous donne un exemple.
00:32:21En 2004-2005, il y a eu, justement dans la région du nord-ouest de l'Angleterre,
00:32:26des émeutes anti-immigration à l'époque, aussi violentes qu'aujourd'hui.
00:32:33Tony Blair, le travailliste qui était Premier ministre,
00:32:36a commandé cinq rapports dans la suite de ces événements.
00:32:40Chaque rapport disait le multiculturalisme est mort, il ne marche pas.
00:32:44D'ailleurs, il n'a jamais été une politique officielle.
00:32:48Et je dirais même que, en fait, que ce soit en France ou au Royaume-Uni,
00:32:54les gens arrivent, ils s'installent, les choses s'arrangent sur le terrain.
00:33:01Et quand ça se passe bien, l'État arrive pour dire, voilà, notre politique a bien marché.
00:33:09Et quand ça se passe mal, comme en ce moment, l'État dit,
00:33:12ah oui, mais vous ne suivez pas notre politique.
00:33:15Que ce soit en France. En France, on a l'universalisme.
00:33:18En Angleterre, on a le pseudo-multiculturalisme.
00:33:22À la fin, ce sont des mots que les États mettent sur leur impuissance.
00:33:28Un ou deux derniers mots. On en reparlera dans la deuxième heure, évidemment, de cette situation.
00:33:32J'ai lu aussi que certains, outrement,
00:33:34je décrypte la situation comme les prémices d'une guerre civile.
00:33:38Oui, alors là, c'est peut-être aller un peu loin, puisque rien ne l'atteste.
00:33:42Il n'y a pas de mouvement de fond dans la société.
00:33:44L'extrême droite dure, représente 14% dans les élections.
00:33:48Le Reform UK a engrangé plus de 14% des voix, en effet, aux dernières législatives.
00:33:51Ce n'est pas négligeable, mais je ne parlerai pas de ferment d'une guerre civile.
00:33:55En revanche, sur la question du multiculturalisme, c'est indéniable,
00:33:58mais c'est en fait la question philosophique et politique d'un modèle en échec
00:34:03dans l'ensemble du monde occidental.
00:34:05Ce qui se passe en France, ce qui se passe en Suède,
00:34:07qui est un pays qui a adopté officiellement un modèle multiculturaliste
00:34:11dans les années 70, ou ce qui se passe dans ce pseudo multiculturalisme,
00:34:14je vous rejoins, à l'anglaise ou à l'anglo-saxonne,
00:34:17finalement, c'est la même chose.
00:34:19Ces social-démocraties sont dépassées parce qu'elles sont incapables
00:34:22de gérer leur flux, gérer leur stock, être exigeantes et humanistes à la fois.
00:34:27Je pense qu'à un moment...
00:34:29Il y a eu beaucoup de laxisme, ce qu'expliquait Jeremy Stubb.
00:34:31Il y a eu beaucoup de laxisme sur la politique migratoire ces dernières années.
00:34:34L'État tente de faire machine arrière ces derniers mois, ces dernières années,
00:34:37mais il semblerait que ce soit trop tard.
00:34:39Oui, mais c'est un fait, finalement, aggravateur.
00:34:42Le mal était déjà là, déjà présent, et le mal, en fait,
00:34:45il se nomme relativement clairement, c'est celui de la désunion.
00:34:48On ne juxtapose pas des populations, on les fait vivre ensemble,
00:34:51et vivre ensemble, ce n'est pas un vingt mots, ça veut dire quelque chose,
00:34:54et ça demande énormément d'efforts de part et d'autre.
00:34:56Les discours qui sont tenus aujourd'hui sont directement responsables
00:34:59de la montée des extrêmes dans toute l'Europe, dans tout le monde occidental,
00:35:04de l'augmentation, effectivement, des attentats, du terrorisme.
00:35:08Cette situation qui est extrêmement délicate, elle est le fruit direct
00:35:12de ces renoncements ou de ces incapacités à traiter un sujet,
00:35:15d'un point de vue, je le dis bien, philosophique et politique.
00:35:17Il y a toujours les deux versants.
00:35:18On reviendra sur cette situation tout à l'heure dans la deuxième heure.
00:35:21Je voudrais qu'on avance à voir la fin de la première heure,
00:35:23justement, sur la situation en Israël.
00:35:25Gilles Mihaili, je vais venir vers vous dans un instant
00:35:27pour décrypter, là encore, ce qui se passe.
00:35:29Israël, qui, on l'a bien compris, est encerclé désormais,
00:35:32craint des ripostes après les morts des chefs du Hamas et du Hezbollah.
00:35:37Écoutez Benjamin Netanyahou, hier soir, qui a frappé du point sur la table
00:35:41concernant la situation et les tensions actuelles.
00:36:07La paix se fait avec les forts et non avec les faibles.
00:36:38Main de fer, donc, brandi par le Premier ministre israélien.
00:36:41La riposte semble assez évidente ces dernières heures.
00:36:45La question, est-ce que désormais, c'est quand et dans quelle proportion ?
00:36:49Oui, c'est à peu près ça.
00:36:50Et je voulais juste une petite correction.
00:36:53Israël n'est pas encerclé.
00:36:55Il y a un problème avec la frontière libanaise.
00:36:57Il y a un problème avec Gaza.
00:36:59Mais la frontière avec le royaume de Jordanie est en frontière de paix.
00:37:04La frontière avec l'Egypte, pareil.
00:37:06Il y a des incidents.
00:37:07Mais si on mesure, c'est probablement 70%, 75% de frontières
00:37:12qui sont face à un pays qui est en paix.
00:37:16Pour autant, ces deux fronts sont particulièrement menaçants.
00:37:20Et la menace est réelle.
00:37:22L'escalade aussi.
00:37:23Tout à fait.
00:37:24Il y a sept fronts.
00:37:26Pour monter un pont en étage, le 7 octobre a renversé la table géostratégique
00:37:36au Moyen-Orient.
00:37:37Ce qui s'est passé, c'est que des alliés qui ne sont pas des marionnettes
00:37:43de l'Iran, un allié au moins, Hamas, a décidé d'utiliser les moyens
00:37:49qu'il a développés avec l'aide de l'Iran.
00:37:53Dans l'idée de l'Iran, c'était d'utiliser les Hamas dans un contexte
00:37:58géostratégique qui est propice pour l'Iran.
00:38:02Et ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont tiré à volonté,
00:38:05avant de recevoir l'ordre.
00:38:07Ils espéraient entraîner les autres.
00:38:09Donc l'espoir des Sinoirs le 7 octobre, c'est que tous les autres
00:38:14vont se joindre à ces mouvements-là.
00:38:18C'est le nom en arabe de l'opération Tsunami, Tifoun.
00:38:21Et qu'Israël va faire la guerre vraiment sur tous les fronts.
00:38:28Ce qui s'est passé, c'est que les Iraniens et les Hezbollah
00:38:31ont tout de suite dit qu'ils n'étaient pas au courant.
00:38:35Bien sûr, ils soutiennent, mais ce n'est pas leur guerre.
00:38:39Les Hezbollah ont essayé de faire en sorte qu'il y ait un soutien symbolique.
00:38:46Et c'est à ce moment-là qu'en Israël, ils ont compris
00:38:52qu'ils ont la légitimité d'étaper des ennemis qui s'est renforcé
00:39:00pendant des années et qu'Israël ne pouvait rien faire
00:39:03pour ne pas rompre le status quo.
00:39:07Donc maintenant, ils ont la légitimité parce qu'ils ont tapé le premier
00:39:10et qu'ils n'ont pas l'intention de faire une guerre.
00:39:13Vous vous trouvez devant une fenêtre géostratégique géniale.
00:39:17Il y a des gens au Liban qui cumulent de capacités.
00:39:22Vous avez très envie de les taper, mais vous ne pouvez pas
00:39:25parce que vous êtes un fouteur des guerres.
00:39:27Vous attaquez sans être attaqué.
00:39:29Laisse les armes pourrir dans les dépôts, etc.
00:39:34Donc il y a un intérêt pour Israël.
00:39:36C'est ça que vous êtes en train de me dire.
00:39:38Les 6 octobre, non. Les 7 octobre, oui.
00:39:41Les 7 octobre, vous avez renversé la table. Très bien.
00:39:45Vous avez attaqué le premier.
00:39:47Maintenant, ce n'est pas vous qui auront le droit de décider quand est-ce qu'on finit.
00:39:57Parce que vous êtes gagnant sur la table.
00:39:59Vous partez ? Non. Vous restez.
00:40:01Vous avez gagné, c'est vrai, premier tour.
00:40:04Mais maintenant, vous ne quittez pas la table.
00:40:06Sauf que désormais, ces dernières heures, on voit l'Iran
00:40:09en train de légitimer une prochaine attaque, une prochaine riposte,
00:40:13en disant en effet que l'état souverain iranien a été attaqué.
00:40:16Écoutez juste ce que disait ces dernières heures
00:40:18le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Iran.
00:40:26Personne n'a le droit de douter du droit légal de la République islamique d'Iran,
00:40:30de punir l'agresseur et de créer une dissuasion contre un régime usurpateur et agresseur.
00:40:39Nous pensons que la consolidation de la stabilité et de la sécurité dans la région
00:40:43sera obtenue en punissant l'agresseur
00:40:46et en créant un effet dissuasif contre le comportement aventureux
00:40:49et les terreurs extraterritoriales du régime sioniste.
00:40:56Sami, bienvenue. Un petit mot avant que je revienne vers vous, Gilles Mikhaéli.
00:40:59On a entendu Benyamin Netanyahou évoquer la paix avec les forts,
00:41:04en l'occurrence, pour reprendre ses mots.
00:41:06Quand on entend le porte-parole iranien, on se dit qu'il n'y a pas de place pour quelconque négociation.
00:41:12C'est difficile. Maintenant, quand on analyse la communication historique du régime iranien,
00:41:17c'est une communication résolue et ferme, mais somme toute relativement mesurée.
00:41:21Elle se réfugie d'un régime de droit ou des arguments de droit.
00:41:25Elle nie la réalité du terrain, parce que ce dont il s'agit, c'est qu'en réalité,
00:41:29Israël a frappé un groupe terroriste.
00:41:31En tout cas, c'est ce qui a été visé et non pas l'Iran.
00:41:34Donc effectivement, l'argument qui est évoqué là est un argument...
00:41:37Tout comme ce qui s'est passé quelques heures plus tôt à Beyrouth, au Liban.
00:41:40C'est la même chose.
00:41:41A peu de choses près.
00:41:42Donc du point de vue de la légalité, c'est pour cela qu'il faut analyser cette prise de parole
00:41:48comme une prise de parole plutôt diplomatique, à mon sens.
00:41:50Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas d'escalade, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de riposte.
00:41:54Mais pour le moment, il n'y a pas de signe majeur, en tout cas à la lumière de ces éléments,
00:41:59du début d'une escalade importante et périlleuse.
00:42:02L'Iran a les moyens d'entrer en guerre contre Israël ou va se réfugier derrière ses proxys
00:42:07et pourquoi pas prévoir des attaques conjointes du Hamas, du Hezbollah ?
00:42:12Par quoi on se dirige ?
00:42:14Les mots guerre cachent tellement des réalités si différentes, presque inappropriées.
00:42:20Si par guerre on pense à la Wehrmacht qui est en train de traverser l'Ukraine dans l'été 1941,
00:42:27alors la réponse est non.
00:42:29Il n'y a même pas une frontière entre Israël et l'Iran et c'est le cas de rappeler qu'il n'y a même pas des contentieux.
00:42:34C'est un conflit monté de toutes pièces pour des raisons idéologiques que le régime iranien trouve qui vont dans son sens.
00:42:42Mais il n'y a rien entre Israël et l'Iran, il n'y a rien.
00:42:46Il y a juste de la haine en fait.
00:42:47Il y a juste de la haine qui fait partie de l'ADN du régime.
00:42:50Ils peuvent être solidaires avec les Palestiniens, il n'y a pas de problème,
00:42:53mais vouer la destruction d'un autre pays membre des Nations Unies sans raison, sans avoir une frontière, sans avoir un contentieux, c'est complètement dingue.
00:43:03Pour revenir à la situation stratégique, ce que les Iraniens aimeraient c'est arriver au sanctuaire nucléaire
00:43:13et avant d'y arriver, d'utiliser ce qu'on appelle les proxys.
00:43:19Les proxys, je rappelle, ce ne sont pas des marionnettes, c'est beaucoup plus bordélique que ça.
00:43:23On a vu que les Hamas ont tiré sur une décision qu'ils ont prise au propre chef.
00:43:29Les Iraniens n'étaient pas contents, les Hezbollah n'étaient pas au courant.
00:43:32Ce n'est pas vraiment des alliés, ce n'est pas l'OTAN, c'est plutôt le bazar.
00:43:36Non, mais l'Iran fait à peu près faire ce qu'il veut au Hezbollah et au Hamas.
00:43:39Pas du tout, pas du tout.
00:43:41En 2006, les Hezbollah ont décidé de lancer une guerre contre Israël sans demander l'autorisation de l'Iran.
00:43:48Le Hamas a attaqué le 7 octobre sans demander l'autorisation de l'Iran.
00:43:52Non, non, c'est beaucoup plus flou pour eux.
00:43:57Les intérêts des Houthis aussi ne sont pas les intérêts des Iraniens.
00:44:00Il y a une convergence.
00:44:02Mais c'est tout, chacun plus ou moins fait ce qu'il veut
00:44:05et chacun essaie de profiter autant qu'il peut de ce que font les autres.
00:44:10Mais on n'est pas face à l'OTAN.
00:44:12Je voudrais qu'on lise ensemble ce tweet du chef de l'État publié à 17h25.
00:44:16Il y a une vingtaine de minutes à peine.
00:44:18Emmanuel Macron qui dit s'être entretenu avec le président Mohamed Bin Zayed,
00:44:21le prince héritier Mohamed Bin Salman sur la situation au Proche-Orient.
00:44:26Nous appelons tous les acteurs à la responsabilité et à la retenue pour éviter un embrasement régional.
00:44:31Personne n'a intérêt à une escalade.
00:44:33Je vais retenir cette dernière phrase.
00:44:35Personne au Proche-Orient n'a intérêt à cette escalade.
00:44:37Jean-Michel Fauvergue.
00:44:39En tout cas, il y a plusieurs certitudes.
00:44:41La première certitude, c'est qu'Israël mène une guerre quasi de survie face à des groupes terroristes,
00:44:48déjà au départ le Hamas et l'Hezbollah, qui l'agressent et qui l'ont agressé et qui l'agressent encore.
00:44:56Ça, c'est quelque chose d'évident.
00:44:58La deuxième chose d'évident, c'est qu'on ne peut pas continuer,
00:45:02enfin ils ne peuvent pas en tout cas continuer à vivre avec la menace permanente des missiles du Hezbollah
00:45:09qui tombent sur le nord d'Israël et peut-être plus loin puisqu'ils sont dotés de missiles
00:45:16qui peuvent atteindre tous les points d'Israël d'après ce qu'on dit.
00:45:20La troisième évidence, c'est qu'on a un Iran dont le gouvernement est malmené pour l'instant par la population
00:45:32puisqu'il y a une opinion publique.
00:45:34C'est en cela que l'Iran n'a pas grand intérêt à mener une guerre contre Israël.
00:45:38Ça, c'est une troisième évidence et donc il doit se prémunir là-dessus.
00:45:42On a vu qu'il y a quelques mois de ça, Téhéran avait riposté à une entre guillemets pseudo-attaque d'Israël
00:45:52en lançant des missiles mais où la force de la riposte était proportionnée à la force de la défense d'Israël.
00:46:00C'est un espèce de jeu du chat et de la souris.
00:46:04On est peut-être sur autre chose, je ne suis pas persuadé.
00:46:06On verra comment les choses se feront mais toujours est-il qu'à un certain moment,
00:46:12je pense qu'Israël a de l'intérêt à aller frapper en tout cas le Hezbollah.
00:46:17Je voudrais juste qu'on entende Thierry Coville qui est chercheur à l'IRIS
00:46:20sur la capacité et la volonté réelle de l'Iran d'entrer dans une guerre contre Israël.
00:46:26Savoir ce qui va se passer du côté iranien, je pense qu'il y a des éléments qui sont importants à prendre en compte.
00:46:30Le sentiment d'humiliation dont on a parlé qui est réel.
00:46:33Le guide a dit « c'était notre invité ».
00:46:36Il y avait tous les dirigeants de l'axe de résistance, il est tué en Iran.
00:46:41Ils sont obligés presque, je répète, je pense que Netanyahou compte là-dessus.
00:46:46Ils sont obligés de se fonger.
00:46:47Deuxième élément qu'il ne faut pas oublier, le régime iranien,
00:46:50il ne s'agit pas de, j'essaie d'expliquer sans justifier, ils sont très calculateurs.
00:46:54Ils pensent toujours au coup d'après.
00:46:57L'élément qu'on entend partout en Iran, c'est qu'ils savent très bien qu'ils ne veulent pas d'une guerre totale.
00:47:02Il faut le répéter, c'est important.
00:47:04C'est vrai qu'il y a des guerres qui commencent, personne ne veut une guerre totale.
00:47:07Mais en Iran, ils savent très bien qu'ils refusent une guerre totale
00:47:10parce qu'ils savent que ce ne sera pas simplement une guerre avec Israël,
00:47:12ce sera une guerre avec les Etats-Unis.
00:47:13Gilles Metrailli, on a bien compris à travers...
00:47:16D'ailleurs, c'est l'assassinat d'Ismail Hanié qui a été évidemment reprise dans cette explication.
00:47:22On a bien compris que la balle est dans le camp de l'Iran désormais.
00:47:25Je voulais vous poser une dernière question sur la stratégie israélienne.
00:47:28L'impression que ça nous donne, c'est que c'est de plus en plus compliqué à accomplir.
00:47:33Il y a deux buts de guerre pour Benyamin Netanyahou depuis le 7 octobre au soir,
00:47:37éradiquer le Hamas et libérer tous les otages.
00:47:40Aujourd'hui, on se dit que ces deux stratégies sont totalement antinomiques.
00:47:44Je suis d'accord et je ne pensais cela pas tout de suite.
00:47:48Il a choisi Benyamin Netanyahou ?
00:47:49Je pense que Netanyahou a choisi de mettre dans le fait la libération des otages en deuxième place.
00:47:57Pour lui, le véritable but de la guerre...
00:48:01Politiquement, il va le payer.
00:48:03Comment ?
00:48:04Politiquement, il va le payer le prix fort.
00:48:06Ce n'est pas du tout sûr.
00:48:08Non ?
00:48:09Non.
00:48:10Les choses évoluent d'une manière extraordinaire en Israël.
00:48:16Est-ce qu'Israël est capable de dire qu'il a remporté cette guerre dans un mois, dans six mois, dans dix ans,
00:48:22sans avoir libéré les otages ?
00:48:24C'est une autre question.
00:48:26La question que vous m'avez posée, c'est est-ce qu'il peut rester au pouvoir dans la semaine, dans les mois à venir,
00:48:31sans faire tout pour faire libérer les otages ?
00:48:34Et la réponse est oui.
00:48:35Est-ce que c'est une bonne idée ?
00:48:37Non, ce n'est pas une bonne idée et ce sont des choses qui sont...
00:48:40En fait, il s'agit des mythes.
00:48:43Quand les mythes sont créés, c'est extrêmement difficile.
00:48:46Mais après, parfois, ce sont des défaites glorieuses.
00:48:48Mais après, ce sont des générations qui sont nourries.
00:48:52Ce sont des énormes choses qui sont accouplies à la lumière de ces choses-là.
00:48:56Et donc, partir avec l'idée que oui, on laisse des gens derrière,
00:49:02oui, on ne fait pas tout pour libérer nos gens,
00:49:05ce n'est pas de bon augure pour la suite.
00:49:08Je pense qu'aujourd'hui, Netanyahou préfère améliorer la situation géostratégique d'Israël
00:49:14avant de prendre les risques,
00:49:16parce que les risques de libération des otages,
00:49:21c'est de ne pas pouvoir continuer la guerre après.
00:49:24Et si on ne continue pas la guerre après,
00:49:27le Hamas va repousser et tout le monde...
00:49:31Aujourd'hui, c'est très urgent pour tout le monde de dire oui, oui, oui.
00:49:34Dès que la guerre est terminée, ça n'intéresse plus personne
00:49:36et Israël n'est plus autorisé de faire quoi que ce soit.
00:49:39Et on prépare le prochain 7 octobre.
00:49:42Il nous reste juste trois minutes avant de marquer la fin de cette première heure.
00:49:45Jean-Michel, je voulais vous soumettre une image également en marge de ce qui se passe en Israël.
00:49:49Les actes antisémites continuent un petit peu partout en Europe, aux Pays-Bas.
00:49:52La statue d'Anne Franck a été vandalisée ce week-end.
00:49:56Cette jeune femme, cette jeune fille d'ailleurs,
00:49:59qui était une enfant à l'époque et qui a subi la guerre de plein fouet,
00:50:05cette jeune fille juive, un acte inqualifiable
00:50:08qui intervient sur un symbole de la communauté juive et de la Shoah
00:50:12et ce sentiment que le conflit est importé partout encore une fois.
00:50:16Oui, ça prouve qu'effectivement ce conflit s'exporte sur l'ensemble de l'Europe
00:50:22et même bien évidemment aux États-Unis avec des communautés fortes
00:50:26qui s'opposent sur notre territoire national en particulier
00:50:30et sur lesquelles il faut veiller à ce que les affrontements ne se transforment pas en des affrontements...
00:50:35Alors on ne voit pas la dégradation, mais il y avait écrit Free Palestine sur le socle.
00:50:39Free Gaza, pardonnez-moi.
00:50:42Donc oui, c'est un conflit qui s'exporte et qui s'exporte un peu partout.
00:50:47On voit d'ailleurs à ce sujet, comme sur le sujet précédent,
00:50:50c'est-à-dire les émeutes en Angleterre,
00:50:54c'est-à-dire que la situation de la France,
00:50:57on a plutôt tendance à se dire que ça se passe chez nous.
00:51:01En réalité, ça se passe chez tout le monde.
00:51:03C'est les mêmes faits entraînent les mêmes conséquences.
00:51:06Je voudrais juste, si vous me le permettez, ajouter un mot sur les otages.
00:51:13C'est difficile déjà de délivrer des otages dans un pays en temps de paix.
00:51:19Délivrer des otages pendant qu'on fait la guerre,
00:51:22ça me semble quasiment tout à fait impossible.
00:51:25Alors, Al-Azhal l'a fait, ils ont délivré 3-4 otages.
00:51:29Ils en ont d'ailleurs tué par erreur 3 autres.
00:51:33Mais le meilleur moyen de délivrer des otages, c'est d'avoir une trêve.
00:51:37Et aujourd'hui, la trêve, on en est loin.
00:51:39Pour finir, il nous reste 50 secondes, Samy Biazoni.
00:51:43On se sert des symboles clairement pour faire de l'antisionisme
00:51:46qui n'est que le fauné de l'antisémitisme.
00:51:48Je voudrais juste préciser, bon, ils ne nous écoutent pas.
00:51:50A priori, les gens qui ont profané cette statue.
00:51:52Mais en 1945, l'État d'Israël n'avait même pas été créé encore.
00:51:55Donc il y a un moment, Anne Franck est morte avant la création de l'État d'Israël.
00:51:59Donc la responsabilité de cette petite fille qui a souffert dans sa chair
00:52:03de l'horreur de la Seconde Guerre mondiale
00:52:05n'a rien à voir avec ce qui se passe actuellement.
00:52:08Non, et ça illustre le déplacement, la dépolarisation
00:52:11de l'antisémitisme historique d'une certaine extrême droite nationaliste
00:52:16à une extrême gauche très engagée sur la question afro-palestinienne.
00:52:20Il y a une sorte de fusion, de déplacement du barycentre aujourd'hui de l'antisémitisme
00:52:25à la faveur des éléments qu'on évoquait, de la situation très complexe au Moyen-Orient
00:52:30qui a mélangé le sujet du sionisme politique
00:52:34avec le sujet de l'antisémitisme sociétal.
00:52:38Et voilà comment on en arrive à ce genre d'exactions.
00:52:41Merci beaucoup. Je vous remercie, Samy Biazoni,
00:52:43que vous allez nous quitter après cette première heure
00:52:48et Vincent Roy va prendre votre place.
00:52:50Tous les quatre, je vous garde jusqu'à 19h.
00:52:53Merci aux téléspectateurs d'Europe 1 qui vont nous rejoindre dans un instant.
00:52:56On marque une courte pause et on se retrouve pour la deuxième heure de Punchline.
00:52:58A tout de suite.
00:53:02Nous sommes de retour pour la deuxième heure de Punchline.
00:53:05Merci aux téléspectateurs de CNews d'être encore avec nous.
00:53:07Bienvenue aux éditeurs d'Europe 1 qui nous écoutent.
00:53:11Nos invités ce soir, Jérémy Stubbs, spécialiste du Royaume-Uni,
00:53:14directeur adjoint de la rédaction de Causer.
00:53:16Merci d'être là.
00:53:17Gilles Michaili, directeur de la publication de la revue Conflit.
00:53:20Jean-Michel Fauvergue est avec nous, ancien chef du RAID.
00:53:23Jean-Christophe Rouvy, secrétaire national Unité Police.
00:53:26Et Vincent Roy, journaliste, qui nous a rejoint au sommaire ce soir.
00:53:30Bien sûr que nous allons revenir notamment avec Jérémy
00:53:33sur cette situation en Angleterre après le drame de Southport.
00:53:36Les émeutes qui se généralisent, en tout cas qui se diffusent
00:53:39à plusieurs endroits du pays et cette volonté du gouvernement britannique
00:53:43de juguler un maximum les fauteurs de troubles.
00:53:47La sécurité autour des Jeux Olympiques est-elle un mirage ?
00:53:50On se posera la question puisque si l'on regarde dans le détail,
00:53:53autre que Paris, la délinquance est toujours présente.
00:53:57Les deals de drogue se poursuivent à l'image des Ubercheats
00:54:00qui n'ont jamais autant le vent en poupe.
00:54:02La livraison de stupéfiants, cette histoire à Marseille
00:54:04qui nous interpelle.
00:54:05Cet homme qui semble s'être fait justice lui-même
00:54:08après avoir été dérobé de sa montre dans un quartier marseillais.
00:54:12On pourra faire un bilan un an après les émeutes de Noël.
00:54:15Qu'est-ce qui a changé pour les villes qui ont été le plus dourment touchées
00:54:19dans les mesures politiques qui étaient prévues ?
00:54:21Pas grand-chose.
00:54:22On le verra également dans un instant.
00:54:24C'est Punchline qui redémarre, donc générique.
00:54:39Et avant de se retrouver avec les invités,
00:54:41l'essentiel de ce qu'il faut retenir avec Barbara Durand
00:54:44pour cette journée de lundi.
00:54:45Face aux craintes d'une escalade militaire entre l'Iran et ses alliés d'une part
00:54:50et Israël de l'autre, Emmanuel Macron et les dirigeants émiratis et saoudiens
00:54:55appellent à la retenue pour éviter un embrasement.
00:54:58Après la mort du chef du Hamas, l'Iran a déclaré ce matin
00:55:02avoir légalement le droit de punir Israël.
00:55:06Tragique accident la nuit dernière en Haute-Savoie.
00:55:08Un alpiniste français est mort.
00:55:10Quatre autres personnes ont été blessées.
00:55:12A l'origine du drame, un bloc de glace, un serac,
00:55:15s'est détaché d'un glacier au sommet du Mont Blanc.
00:55:18Les faits se sont produits aux alentours de 3h du matin.
00:55:21Dix autres personnes s'en sont sorties indemnes.
00:55:24Enfin, nouvelle médaille pour la France aux Jeux Olympiques.
00:55:26Cet après-midi, Angel Hug est devenue à 24 ans vice-championne de kayakrosse.
00:55:31Discipline nouvelle et spectaculaire dans ses Jeux.
00:55:34Elle apporte à l'équipe de canoë et kayak sa troisième médaille.
00:55:37Il s'agit de la 45e breloque pour la délégation française.
00:55:42Tout va pour le mieux pour cette délégation française.
00:55:44Merci beaucoup Barbara Durand pour cette dernière bonne nouvelle.
00:55:47Notamment, l'actualité internationale nous emmène en Angleterre.
00:55:51Ce début de punchline pour nos auditeurs d'Europe 1.
00:55:55Week-end émaillé de grosses tensions au Royaume-Uni
00:55:59avec des manifestations violentes dans plusieurs villes.
00:56:01Je voudrais qu'on revienne un instant sur les différentes images
00:56:05et les heures observées outre Manche avec Tancrede Guillotel.
00:56:09À la une des journaux britanniques ce matin,
00:56:11un seul sujet au cœur des préoccupations.
00:56:14Les émeutes, survenues dans de nombreuses villes du pays ce week-end.
00:56:17Le Royaume-Uni se réveille grogui, marqué par ces images de violence.
00:56:21À Roserham, dans le nord du pays, un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile
00:56:25a été attaqué par plusieurs centaines d'émeutiers
00:56:27au cri de slogans anti-immigration.
00:56:29John Healy, secrétaire d'Etat à la Défense britannique, déplore les dégâts.
00:56:35J'étais ici hier avec les équipes de secours, la police, les ambulances.
00:56:38Vous pouvez le voir, la zone a été dévastée.
00:56:40Le personnel et les résidents étaient en état de choc
00:56:42et épris par la peur tout au long de la journée d'hier.
00:56:48Ils se sont barricadés dans l'hôtel alors que des gens cassaient les fenêtres
00:56:51et essayaient d'y mettre le feu.
00:56:55Les affrontements opposent force de l'ordre et émeutiers.
00:56:58Lindsay Butterfield, chef adjointe de la police du South Yorkshire, fait le bilan.
00:57:05Au moins douze de nos agents ont été blessés par des objets
00:57:08tels que des briques, des poteaux de clôture, des branches
00:57:11et d'autres projectiles qui leur ont été lancés.
00:57:14Sur l'ensemble du pays, plusieurs centaines de manifestants ont été interpellés.
00:57:18Au sortir d'une réunion de crise ce matin,
00:57:20le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé vouloir faire preuve de fermeté.
00:57:25Mon objectif est de veiller à ce que nous mettions fin à ce désordre,
00:57:29à ce que les sanctions pénales soient rapides et visibles.
00:57:31C'est pourquoi j'ai demandé que l'on envisage d'identifier et de nommer au plus tôt
00:57:34ceux qui se sont impliqués.
00:57:36Beaucoup ont été arrêtés, certains ont été inculpés,
00:57:39certains d'entre eux sont actuellement devant le tribunal.
00:57:46Le Royaume-Uni n'avait pas connu une telle flambée de violence depuis 2011.
00:57:51Ce qui est intéressant de voir, notamment Jeremy Stubb,
00:57:53c'est la réaction du gouvernement parce qu'on voit des prises de parole dans l'urgence,
00:57:57des demandes du nouveau Premier ministre, là encore,
00:58:00qui font face à l'urgence de la situation.
00:58:03La vérité c'est que le gouvernement britannique n'est pas très habitué à ce genre de situation.
00:58:07Il y a très peu de manifestations aussi violentes dans le pays.
00:58:11En fait, on a une grande tradition.
00:58:16Ce n'est pas la même chose qu'en France.
00:58:19D'ailleurs, la tradition au Royaume-Uni, plutôt,
00:58:22est de manifestations d'émeutes spontanées.
00:58:26Mais dans la durée comme ça, peut-être un peu moins.
00:58:29Peut-être un peu moins, mais quand même,
00:58:32on peut faire la comparaison avec Naël l'année dernière en France.
00:58:36Et on va en parler tout à l'heure.
00:58:39Il y a des similarités, mais c'est très différent.
00:58:41Ce qu'on a là, et il faut le souligner,
00:58:45ces émeutes ne sont pas arrivées dans le vide.
00:58:49Il y a toute une série d'événements qui ont précédé.
00:58:54Et la tuerie de Southport est une forme de goutte d'eau
00:58:56qui fait déborder le vase, si je puis dire.
00:58:58En quelque sorte.
00:58:59Déjà, l'année dernière, je pense,
00:59:02il y avait deux jeunes étudiants qui ont été poignardés par un migrant
00:59:07qui a été identifié en tant que tel dans la région du Nord.
00:59:12Tentative d'assassinat sur un militaire en uniforme
00:59:15dans le Kent au mois de juillet avec un couteau.
00:59:17Tout ça, c'est du couteau.
00:59:21Ensuite, émeute dans la ville de Leeds,
00:59:25une semaine avant l'événement de Southport,
00:59:29quand les services sociaux ont essayé d'emmener quatre enfants
00:59:33qui appartenaient à une famille de gens du voyage de Rome.
00:59:37Alors là, grande émeute.
00:59:39La police bat la retraite et revient le lendemain.
00:59:44On voit aussi des véhicules à police se renverser et brûler.
00:59:48Alors les gens se disent,
00:59:49mais quand ce n'est pas les classes ouvrières blanches,
00:59:56il y a une certaine indulgence ou compréhension.
00:59:59Mais dès que c'est les classes ouvrières blanches,
01:00:02là, on tape fort.
01:00:03Il faut être très strict.
01:00:05Et tout le discours du gouvernement de Keir Starmer,
01:00:07qu'on vient de voir là, c'est un discours classique.
01:00:10Ce sont des voyous, il faut taper fort, il faut punir.
01:00:14C'est tout le discours disciplinaire.
01:00:16C'est comme monsieur Macron l'année dernière.
01:00:18Londres, Londres, Londres.
01:00:20Toujours la même chose.
01:00:22Ce qu'on voit en Angleterre,
01:00:23Vincent Roy qui vient de nous rejoindre sur le plateau.
01:00:26Ici, en France, question rhétorique,
01:00:29parce que je connais un petit peu la réponse,
01:00:30mais la laïcité nous protège de ce phénomène ?
01:00:33Non.
01:00:34Le problème, c'est que la laïcité est de plus en plus inefficiente.
01:00:38On le voit bien.
01:00:42Beaucoup de choses ont été dites autour de ce drame de Southport,
01:00:45notamment sur l'identité, l'idéologie du présumé coupable.
01:00:50Et en l'occurrence, rien n'est vérifié pour le moment.
01:00:53C'est pour ça que je parle d'étincelles, de gouttes d'eau.
01:00:55Mais le fond de cette affaire précisément,
01:00:57personne ne le connaît vraiment aujourd'hui.
01:00:59Tout ce qu'on sait, c'est que 9 gamines ont été poignardées
01:01:02et que 3 sont mortes.
01:01:03Ça, c'est une indignation nationale et personne ne peut revenir là-dessus.
01:01:06Oui, sauf que là, dans le cas qui nous occupe,
01:01:08pour ce qui est de l'Angleterre, le gouvernement, au départ,
01:01:11le gouvernement anglais, est resté relativement flou,
01:01:13tout à la fois sur l'identité de l'individu.
01:01:17Et ce flou, me semble-t-il, a sans doute fait monter une colère.
01:01:22Il faut être...
01:01:24Le gouvernement n'ayant pas été assez net,
01:01:27il a nourri cette colère qui s'est amalgamée au fil des mois,
01:01:31comme vous le rappeliez, avec le drame de Leeds, avec...
01:01:34Tout à fait. Le jour de l'événement, c'est juste une précision.
01:01:36Le jour de l'événement, il était encore mineur.
01:01:39Donc on n'avait pas le droit de divulguer son identité.
01:01:42Et comme, je pense, après-demain, il aura 18 ans,
01:01:46un juge a décidé qu'il était licite de divulguer son identité.
01:01:50Voilà. Et je pense que là, il y a une erreur d'appréciation,
01:01:54d'une certaine façon.
01:01:56Et le gouvernement n'ayant pas mesuré la colère,
01:01:58puisque ce qu'on voit là, me semble-t-il,
01:02:00c'est tout de même la face visible de l'iceberg.
01:02:03La colère anglaise, elle est cachée.
01:02:06Là, bon, elle est révélée.
01:02:08Mais effectivement, le fait d'avoir amalgamé au fil des mois
01:02:12un certain nombre de colères fait que maintenant, elle éclate.
01:02:15Et par conséquent, c'est difficile de transposer ces événements-là
01:02:19sur la société française.
01:02:21Mais pour répondre très directement à votre question,
01:02:23on voit bien qu'on a bien vu, au cours des derniers mois,
01:02:27que la laïcité ne nous protégeait plus de grand-chose
01:02:30et que l'idée communautariste anglaise,
01:02:33typically English, si j'ose dire,
01:02:36les protège non plus de rien.
01:02:38C'est vrai que c'est la croisée de beaucoup de phénomènes,
01:02:39ce qui se passe, Jeremy Stubbs.
01:02:41On ne peut pas expliquer ce que l'on voit
01:02:43uniquement par le biais de l'attaque de Southport.
01:02:46C'est globalement l'échec d'une politique migratoire
01:02:49qu'on a évoquée tout à l'heure dans la première heure,
01:02:50mais sur laquelle vous pouvez revenir.
01:02:52L'échec d'une idéologie multiculturaliste à l'anglaise
01:02:55qui est bien différente ici.
01:02:57Il y a peut-être aussi un retour de bâton post-Brexit
01:02:59que les Britanniques sont en train de payer.
01:03:01Une croisée des chemins ?
01:03:03Non, je pense que le seul lien avec le Brexit,
01:03:06c'est que ce sont les mêmes personnes
01:03:08qui se considèrent comme des laissés-pour-compte
01:03:11de la mondialisation, de l'immigration,
01:03:14de toutes les autres politiques modernes.
01:03:17Parce qu'on parle d'ultra-droite, d'extrême-droite,
01:03:19mais est-ce que ça suffit à qualifier les Britanniques
01:03:21en colère aujourd'hui ?
01:03:23Non, il y a, comme je l'ai dit tout à l'heure,
01:03:25il y a des groupuscules qui sont très actifs,
01:03:28mais qui canalisent en quelque sorte une colère générale.
01:03:34Et comme le disait Vincent, c'est la partie visible,
01:03:40mais ça couvre depuis très longtemps.
01:03:43On peut dire que le Brexit, c'est une des manifestations,
01:03:46mais ce sont, pour tout dire, les classes ouvrières blanches
01:03:51qui sont frappées par le chômage.
01:03:54Et qui cherchent un bouc émissaire aussi, d'une certaine manière.
01:03:58Peut-être un bouc émissaire, mais qui surtout voient
01:04:00le deux poids, deux mesures.
01:04:02C'est-à-dire qu'entre eux, ils ont des plaintes.
01:04:04Non, non, non, on ne les prend pas au sérieux.
01:04:07Et pourtant, ce sont les électeurs naturels des travaillistes.
01:04:12Et les travaillistes devraient faire plus
01:04:17pour les bichonner quand même un peu.
01:04:19Et là, ils vont taper dessus.
01:04:21Ils vont aliéner une partie de leur propre électorat.
01:04:24Ce n'est pas un bon début pour ce qui est Stam.
01:04:27– Classes ouvrières blanches non urbaines.
01:04:29– Un dernier mot, Gilles Mihaili, il nous reste une minute sur ce sujet.
01:04:32– Oui, il y a un sentiment de dépossession qui a été aggravé
01:04:35ces derniers mois.
01:04:37Car pendant les manifestations contre la guerre au Gaza,
01:04:40d'ailleurs parfaitement légitimes, on peut critiquer Israël,
01:04:43on peut demander de la cesser le feu.
01:04:45On a vu trop de barbus, trop de femmes voilées
01:04:49qui s'étaient comportées comme une force expéditionnaire
01:04:53en terre qu'il faut conquérir.
01:04:55Pas comme des Anglais d'origine quelconque, on s'en fout,
01:04:58qui manifestent en tant qu'Anglais ou qu'Anglaise
01:05:01son indignation vis-à-vis d'un supposé massacre ou une guerre.
01:05:05Mais véritablement comme une force qui va conquérir et changer le pays.
01:05:12Et je pense que ce qui énerve les gens, c'est ça.
01:05:14Ils appellent ça immigrés, mais ce sont des gens qui refusent de s'adapter.
01:05:21Ils veulent adapter les lieux qui les accueillent.
01:05:24– Oui, comme une forme de haine de l'Occident d'ailleurs,
01:05:26d'une manière un peu plus globale.
01:05:28Voilà ce que l'on pouvait dire dans cette première partie
01:05:30sur ce qui se passe en Angleterre.
01:05:32Et on aura bien sûr un œil attentif, parce que pour l'instant,
01:05:35la situation ne redescend pas forcément, Jeremy Stubbs.
01:05:38Et on verra combien de temps ça peut durer.
01:05:40Retour en France dans un instant.
01:05:42Le mirage sécuritaire olympique.
01:05:44Eh oui, parce que c'est vrai qu'on loue la délinquance réduite quasiment à zéro à Paris.
01:05:51Mais ça continue d'évoluer dans le reste de la France.
01:05:54On le verra dans un instant, notamment avec vous Jean-Christophe Couvy
01:05:56et Jean-Michel Fauvergne.
01:05:57À tout de suite.
01:06:01Nous sommes de retour sur le plateau de « Punchline »
01:06:04et t'es Jeremy Stubbs, Gilles Michaelis, Jean-Michel Fauvergne,
01:06:07Jean-Christophe Couvy, Vincent Roy toujours présents avec nous.
01:06:09Régine Delfour, de la rédaction de CNews, nous a rejoints.
01:06:12On va revenir notamment avec vous, Régine, sur la sécurité pendant ces Jeux olympiques.
01:06:17C'est vrai que les Parisiens, les Franciliens louent ce calme retrouvé,
01:06:22cette sérénité retrouvée.
01:06:24Mais on verra avec vous dans un instant que le tableau n'est pas forcément aussi propre qu'il n'y paraît.
01:06:29La délinquance quasiment ramenée à zéro dans la capitale grâce au dispositif Jio,
01:06:33comme le rappelait il y a quelques jours Gérald Darmanin.
01:06:35Il faut dire que le déploiement massif de bleu dans les rues,
01:06:38c'est vrai, a des vertus particulièrement dissuasives.
01:06:41Mais le ministre des Missionnaires n'a pas forcément tout dit.
01:06:43La violence fait de la résistance partout sur le territoire.
01:06:45On le verra avec différentes affaires ces derniers jours.
01:06:48Malgré toute la force de frappes sécuritaires lâchées pour les Jeux,
01:06:51les coups et blessures volontaires, par exemple,
01:06:53se stabilisent à des niveaux élevés aux quatre coins du pays.
01:06:56Faut-il pérenniser cette séquence sécuritaire à l'échelle de tout le territoire ?
01:07:00C'est le vœu de beaucoup déjà.
01:07:02Est-ce qu'à l'échelle de Paris, tout cela pourrait être pérennisé ?
01:07:05Écoutez d'abord ce que disait Rachida Dati ce matin au micro de la matinale de CNews.
01:07:10Nous sommes la capitale de la plus grande région d'Europe.
01:07:12Elle mérite une sécurité à la hauteur.
01:07:14Donc nous souhaitons que ces policiers municipaux soient armés, équipés, formés, en ce sens.
01:07:20Pour certains, d'ailleurs, dédiés sur des sites, comme par exemple sur le champ de Mars.
01:07:24Nous souhaitions qu'il y ait une police municipale dédiée au site du champ de Mars.
01:07:28Mais nous souhaitons également un plan de développement de caméras de vidéoprotection.
01:07:32On a vu son utilité. Son utilité dans la dissuasion.
01:07:36Comme vous savez qu'il y a des caméras de vidéoprotection, ça dissuade la délinquance.
01:07:40Mais c'est utile aussi dans les procédures judiciaires.
01:07:43Par exemple, quand nous avons eu des agressions sexuelles, des viols sur le champ de Mars,
01:07:48le défaut de caméras de vidéoprotection nous met en difficulté pour interpeller les auteurs.
01:07:53Rachida Dati sur CNews et Europe 1 bien sûr ce matin.
01:07:56Quel héritage sécuritaire pour les Jeux Olympiques ?
01:07:58C'est une grande question à laquelle les Parisiens aimeraient bien avoir une réponse.
01:08:01Jean-Christophe Couville, je sais que vous n'en êtes pas le garant nécessairement.
01:08:04Mais vous les entendez tous ces Parisiens et je pense à toutes ces Parisiennes précisément aussi
01:08:09qui se sentent revivre depuis dix jours.
01:08:12Combien de femmes avons-nous eu en plateau nous dire
01:08:17« moi depuis dix jours c'est vrai que je peux me balader en jupe, en robe, à n'importe quelle heure de la journée
01:08:22et je sais qu'il ne m'arrivera rien ».
01:08:24Le prix c'est 18 000 policiers de plus sur trois semaines H24.
01:08:29Vous rajoutez ça à ceux qui sont déjà sur place, en vacances.
01:08:32Bref, si vous voulez vraiment mettre une cloche sécuritaire, il faut des effectifs,
01:08:36il faut des places de prison, il faut une justice qui soit à niveau.
01:08:39Il y a des pays comme l'Espagne et l'Italie qui ont des PIB beaucoup moins importants que nous et qui arrivent,
01:08:44notamment dans le traitement judiciaire.
01:08:46Nous n'étions pas capables parce qu'on avait d'autres choix, d'autres idéaux peut-être.
01:08:52Mais effectivement on voit bien que quand on met des effectifs et de la volonté,
01:08:55c'est thérapeutique derrière, vous faites recueillir la délinquance.
01:08:58Maintenant on a un focus sur les JO.
01:09:00Moi la semaine dernière je suis allé voir les collègues des Sables d'Olonne
01:09:03parce qu'en fait tout littoral, sud ou sud-ouest ou ouest, n'a pas de renforts cette année.
01:09:10Ils font qu'avec les effectifs locaux.
01:09:12Sur le papier on nous dit qu'il y en a plus qu'avant, que l'année dernière,
01:09:16sauf que les collègues fournissent un effort surhumain.
01:09:19Par exemple un officier de police judiciaire fait sa semaine de travail matin à après-midi,
01:09:24le soir il est d'astreinte, c'est-à-dire que si le téléphone sonne, il se réveille,
01:09:28il va faire l'affaire et le lendemain il revient travailler.
01:09:30Imaginez un petit peu les nuits que les collègues passent,
01:09:33ils ont un jour de repos juste à la fin de leur semaine et ils rattaquent encore une autre semaine.
01:09:39Et donc on a des collègues effectivement qui commencent à être très fatigués.
01:09:43Il faut croiser les doigts sur une rentrée sociale qui pourrait être mouvementée également.
01:09:46Ce qui nous fait peur, il faut toujours anticiper de gouverner ses prévoirs,
01:09:49ça va être la rentrée sociale avec tous les excités de tous les bords
01:09:52qui vont remettre la politique au premier niveau, au premier degré
01:09:56et faire remonter un petit peu la mayonnaise.
01:09:58Nous encore une fois, on sera aux premières loges
01:10:00et malheureusement on va recevoir encore quelques cocktails motifs sur la fin.
01:10:04Avant de voir avec Régine que la délinquance n'est pas complètement anéantie dans la capitale notamment,
01:10:09c'est vrai qu'à travers les propos de Rachida Dati,
01:10:11on comprend bien qu'il y a une bataille pour les municipales qui se joue bien sûr pour Rachida Dati,
01:10:16mais elle évoque une question intéressante en termes de pérennité et de sécurité dans la ville de Paris.
01:10:21Pour l'après-jeu, la question de l'armement de la police municipale,
01:10:25est-ce qu'il est à remettre sur la table peut-être également ?
01:10:28Jean-Christophe fait peut-être un mot, Jean-Michel aussi.
01:10:30Alors aujourd'hui sur l'armement, effectivement depuis 2015,
01:10:34on a changé de logiciel depuis les attentats.
01:10:38Moi je ne comprends toujours pas comment des policiers municipaux ne sont pas armés.
01:10:42Quand vous avez dans le dos un flocage police,
01:10:44que ce soit police nationale, municipale, tout ce que vous voulez,
01:10:47je ne comprends pas aujourd'hui qu'un policier ne soit pas en état
01:10:50de se défendre de façon létale.
01:10:52Ils ne sont pas les poches vides.
01:10:54Un taser, une matraque.
01:10:56Quand en face de vous il y a des gens qui sont armés,
01:10:58on le voit d'ailleurs dans certains quartiers,
01:11:00qui ont des armes de guerre, des AK-47, des Kalachnikovs, etc.
01:11:04Je veux dire aujourd'hui on a changé d'air.
01:11:07Et donc encore une fois on est dans une idéologie un peu gaucho-bobo
01:11:10qui dit non ce n'est pas possible, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
01:11:13Mais moi les collègues sur le terrain ils nous disent,
01:11:15nous on n'a pas trop envie d'aller se faire allumer gratuitement.
01:11:18Alors après ça dépend aussi à qui on donne ces armes-là.
01:11:21Et donc là il faut revoir aussi l'encadrement,
01:11:23revoir l'entraînement, la formation, etc.
01:11:25Il faut repenser système, on est dans un ministère de l'Intérieur,
01:11:28il y a des polices municipales, polices nationales.
01:11:30Et je suis désolé à un moment donné, il faut qu'on ait un continuum de sécurité
01:11:33en nous levant depuis Nicolas Sarkozy.
01:11:35Il faut peut-être aussi que maintenant on soit un peu plus ensemble.
01:11:38Parce que les gens, les parisiens, je pense encore une fois aux parisiens,
01:11:40aux parisiennes qui risquent de déchanter à l'après-jeu.
01:11:43Est-ce que l'une des solutions, on a bien compris,
01:11:45qu'on n'embauche pas 20 000 policiers comme ça du jour au lendemain
01:11:47du bleu à tous les carrefours ?
01:11:48Ce n'est pas possible.
01:11:49C'est exceptionnel et ça ne durera pas.
01:11:51La question de l'armement de la police municipale,
01:11:53la question de la vidéosurveillance peut-être identifiée là encore un petit peu plus.
01:11:57Ce sont des pistes importantes qui doivent être suivies.
01:11:59Bien évidemment.
01:12:00Et ce n'est pas nouveau puisque moi j'ai porté...
01:12:03Jean-Michel Flauvergue.
01:12:04Quand j'étais député avec ma collègue Alice Souraud,
01:12:07j'ai porté une loi qui s'appelait la loi sur la sécurité globale.
01:12:09Pourquoi la sécurité globale ?
01:12:11Parce que la sécurité doit être prise en compte par les forces de police
01:12:14et les forces étatiques, les gendarmes et les policiers.
01:12:17Mais elle doit être prise en compte aussi par la police municipale,
01:12:19par les services privés de sécurité dans leur domaine de compétences.
01:12:23Bien évidemment, on a même voté dans cette loi-là,
01:12:25la création de la police municipale parisienne.
01:12:28C'est cette loi qui a permis la création de la police municipale parisienne.
01:12:31Aujourd'hui, la police municipale parisienne existe.
01:12:34Elle n'est pas tout à fait à son étiage que voulaient les élus.
01:12:41Mais elle n'est pas armée.
01:12:43Elle n'est non seulement pas armée, mais en plus,
01:12:45elle ne patrouille pas ou peu ou mal dans les endroits où elle devrait patrouiller.
01:12:50En particulier, elle n'a pas tort, Achille Adati,
01:12:53en disant ça sur le champ de Mars, etc.
01:12:57Aujourd'hui, effectivement, ce rôle de proximité,
01:13:00il faut aider les polices nationales et les gendarmeries nationales.
01:13:03Le rôle de proximité peut être tenu par les polices municipales
01:13:07à condition de les déployer et à condition, effectivement,
01:13:10qu'elles soient armées aussi parce qu'elles deviennent, pour deux raisons.
01:13:13D'abord, parce que ce sont des cibles.
01:13:16Il y a écrit police derrière le dos et ça a été bien dit.
01:13:19Et la deuxième chose, c'est qu'elles peuvent être,
01:13:22comme ça s'est fait sur Nice, les primo-intervenants.
01:13:26Ceux qui interviennent en premier sur un terroriste,
01:13:29ça s'est fait sur Nice et donc il va falloir se protéger
01:13:33et protéger la population en intervenant de manière armée.
01:13:37Bien heureusement, et on croise les doigts pour que ça dure,
01:13:40pas d'attaque majeure ou de violence majeure ou d'élinquance majeure
01:13:43n'ont été constatées ces derniers jours, chère Régine Delfour.
01:13:46Mais on voulait vous entendre ce soir dans Punchline
01:13:49sur Europe 1 et CNews parce que, oui, le crime a baissé,
01:13:52la délinquance avec, mais vous avez noté, Régine,
01:13:55et c'est assez intéressant de voir ça avec vous,
01:13:58quelques larcins ces derniers jours, depuis le début des Jeux,
01:14:01qui sont assez insolites.
01:14:03Oui, absolument, Julien.
01:14:05Il semblerait qu'il y ait quand même des voleurs
01:14:08qui arrivent à passer au travers des mailles du filet.
01:14:11Je vous donne quelques exemples.
01:14:14Le 23 juillet, trois jours avant l'ouverture des Jeux olympiques,
01:14:18il y a le vice-président de la société Coca-Cola
01:14:21qui est à l'accueil de son hôtel.
01:14:23Dans le 9e arrondissement, il a sa valise.
01:14:25Sur sa valise, il a son sac à dos.
01:14:27Le temps de quelques secondes, il tourne la tête
01:14:30et son sac à dos disparaît.
01:14:32Les voleurs sont assez organisées,
01:14:34parce qu'ils ont mis un autre sac à dos à la place, vide.
01:14:37Mais dans son sac à dos, il y avait une Rolex.
01:14:39Ça peut paraître étrange.
01:14:41Il y avait laissé sa montre à l'intérieur,
01:14:43une valeur de 10 000 euros.
01:14:45Bon, grâce aux vidéosurveillances
01:14:47et les enquêteurs de la BRB,
01:14:49la brigade de répression du banditisme,
01:14:51les ont arrêtés.
01:14:53C'était donc deux suspects de nationalité colombienne.
01:14:56Ensuite, il y a quand même pas mal de journalistes
01:14:59qui ont été victimes.
01:15:01C'est des gens qui sont venus de Colombie exprès pour les Jeux ?
01:15:04Ou c'est des gens qui sont sur le territoire toute l'année ?
01:15:07C'est du tourisme ?
01:15:09Des professionnels.
01:15:11C'est leur boulot.
01:15:13On sait qu'il y a un afflux de personnes,
01:15:15de pickpockets, de spécialistes
01:15:17qui viennent d'Amérique du Sud
01:15:19et d'Afrique du Nord,
01:15:21pour faire des vols à l'arraché
01:15:23ou pour faire des pickpockets.
01:15:25On le savait parce qu'on avait des collègues
01:15:27qui nous disaient qu'il y avait des remontées.
01:15:29C'est des gars qu'on voit, qu'on n'a jamais vus.
01:15:31On sait qu'il y a des Sud-Américains,
01:15:33des Maghrébins qui reviennent du Maghreb,
01:15:35qui remontent et qui sont spécialisés là-dedans.
01:15:37Je ne vise personne quand je dis ça,
01:15:39mais c'est parce que c'est factuel.
01:15:41On l'accepte, on ne l'accepte pas.
01:15:43Je ne vis pas dans le déni, je vis dans la réalité.
01:15:45Je ne tague personne, mais je vis dans la réalité.
01:15:47Les collègues nous disent qu'on le voit,
01:15:49et on le sait.
01:15:51Il y a aussi des gens du Pays de l'Est
01:15:53qui viennent dans le camping-car
01:15:55pour faire des radias dans des communes.
01:15:57Il y a quelques temps, les collègues ont interpellé
01:15:59un couple de Moldaves qui étaient venus
01:16:01avec un camping-car dans l'Est de la France
01:16:03et qui avaient à peu près 130 domiciles
01:16:05qu'ils avaient visités.
01:16:07Donc ils se sont fait interpeller.
01:16:09C'est la délinquance itinérante,
01:16:11qu'on appelle.
01:16:13Ils viennent de pays étrangers,
01:16:15parce qu'ils ont un afflux de touristes
01:16:17et ils savent qu'ils vont pouvoir travailler
01:16:19tranquillement et c'est des professionnels.
01:16:21Certains sont spécialisés, notamment en Amérique latine,
01:16:23notamment dans les hôtels.
01:16:25Ils sont bien présentés,
01:16:27c'est Monsieur Tout-le-Monde.
01:16:29C'est pas de l'opportunisme,
01:16:31c'est de l'organisation.
01:16:33Quand vous vous rendez compte
01:16:35que vous vous êtes fait voler quelque chose,
01:16:37la personne n'a déjà plus de bijoux
01:16:39ou la montre, la redonnez à quelqu'un d'autre.
01:16:41C'est vraiment très bien fait.
01:16:43Vincent, un petit commentaire ?
01:16:45Ces bandes en Europe existent depuis très longtemps.
01:16:47En Espagne, sur la Costa del Sol,
01:16:49il y a 20 ou 30 ans,
01:16:51vous aviez des bandes sud-américaines, maghrébines,
01:16:53extrêmement organisées,
01:16:55qui venaient dépouiller qui du tourisme allemand,
01:16:57qui du tourisme anglais,
01:16:59d'Alicante à Valence.
01:17:01La guardia civile connaissait très bien
01:17:03ces procédés, des gens qui venaient
01:17:05exclusivement durant la période estivale
01:17:07pour commettre l'arcin
01:17:09et autres exactions.
01:17:11On l'appelle d'ailleurs l'école sud-américaine.
01:17:13Régine Delfour,
01:17:15d'autres actes enregistrés à Paris
01:17:17ces derniers jours ?
01:17:19Autre population aussi visée,
01:17:21des journalistes venus du monde entier.
01:17:23Il y a deux journalistes brésiliens
01:17:25qui ont profité de cette période
01:17:27pour faire un reportage au Puce de Saint-Ouen.
01:17:29Ils avaient des sacs à dos.
01:17:31Nous, on connaît Puce de Saint-Ouen, eux non.
01:17:33Ils avaient des sacs à dos,
01:17:35des portables,
01:17:37des ordinateurs, des caméras et des appareils photos.
01:17:39En fait,
01:17:41les voleurs
01:17:43ont été interpellés assez rapidement
01:17:45puisqu'ils avaient oublié qu'il y avait quand même
01:17:47de la géolocalisation dans les portables.
01:17:49Entre 30 et 35 000 policiers
01:17:51et gendarmes sur le territoire,
01:17:53ça va quand même assez vite.
01:17:55Il y a ce photographe de presse américain
01:17:57qui est dans la tribune presse
01:17:59en train de faire des photos.
01:18:01Les photographes n'ont pas qu'un seul appareil photo,
01:18:03ils ont plusieurs appareils photos.
01:18:05Il pose un de ses appareils avec son objectif,
01:18:07le temps de faire 2-3 photos, il revient,
01:18:09son appareil a disparu.
01:18:11On voit très bien sur les vidéos de caméras surveillance
01:18:13que quelqu'un est en train de lui dérober.
01:18:15Il y a aussi le village olympique
01:18:17qui n'a pas été parnié, je crois.
01:18:19Oui, et c'est ça en fait.
01:18:21On l'imagine surprotégé encore plus peut-être
01:18:23que le reste de la capitale.
01:18:25Théoriquement, beaucoup plus sécurisé.
01:18:27Et là, l'entraîneur de l'équipe Slovaque de cyclisme
01:18:29qui porte plainte
01:18:31à cause du vol de 10 pneus
01:18:33et d'un gonfneur de pneus
01:18:35qu'il a mis dans un casier.
01:18:37C'est du sabotage d'autres délégations.
01:18:39Ce casier est partagé avec d'autres équipes
01:18:41des Jeux olympiques.
01:18:43Ce ne sont pas des gens étrangers au village qui sont entrés,
01:18:45c'est des athlètes, parce qu'on peut être athlète
01:18:47et être aussi voleur.
01:18:49Je ne sais pas.
01:18:51Et attendez, le dernier cas, Julien.
01:18:53Est-ce que ça a été résolu, cette histoire des roues de vélo ?
01:18:55On a vu, oui.
01:18:57Donc on sait qui a fait ça ?
01:18:59Je ne crois pas, non.
01:19:01D'accord, il n'a pas été identifié.
01:19:03Il y a l'entraîneur de l'équipe de France de basket
01:19:05qui, lui, a déclaré
01:19:07qu'il avait une tablette
01:19:09qui a été volée. Dans la tablette, il y avait
01:19:11toutes les données tactiques
01:19:13du jeu.
01:19:15Donc on peut se dire que c'est une équipe étrangère.
01:19:17Et le vol a été...
01:19:19Malheureusement, on ne peut pas accuser les Russes.
01:19:21Le vol a été
01:19:23commis dans la zone réservée aux athlètes
01:19:25et donc aux personnes accréditées,
01:19:27donc extrêmement sécurisé.
01:19:29Et le lendemain, on a trouvé la trace de cette tablette
01:19:31à Lille, dans un camping,
01:19:33et c'était un petit retraité de 68 ans
01:19:35qui voulait avoir un petit souvenir,
01:19:37qui a réussi quand même à voler cette tablette.
01:19:39En guise de souvenir,
01:19:41maintenant, il a une ordonnance pénale
01:19:43de 400 euros.
01:19:45Merci beaucoup, Régine.
01:19:47Ce qu'on remarque à travers ce que nous relate Régine,
01:19:49c'est que, évidemment, les faits que Régine évoque
01:19:51sont condamnables,
01:19:53mais c'est quand même assez marginal
01:19:55par rapport à tout ce qui aurait pu se passer
01:19:57et la délinquance que l'on pouvait
01:19:59croindre. Bien sûr que, revenir
01:20:01à la délinquance zéro, ce n'est pas impossible,
01:20:03même dans l'État le plus policier du monde,
01:20:05et qu'à un moment, ça reste résiduel.
01:20:07Jean-Christophe ?
01:20:09Ça dépend combien les Français veulent mettre
01:20:11en payant des impôts.
01:20:13Déjà pas mal, non ?
01:20:15Déjà pas mal, oui, mais après, il faut peut-être flécher,
01:20:17savoir où ça va. Il y a peut-être, à mon avis,
01:20:19un ventilé.
01:20:21Encore une fois, l'équation, elle est simple.
01:20:23Vous mettez plus d'effectifs de police pour occuper le terrain.
01:20:25On le voit, quand on envoie les CRS
01:20:27dans certains quartiers, quand vous restez trois semaines
01:20:29ou un mois, je peux vous dire que ça ne moufte pas.
01:20:31La paix sociale revient,
01:20:33les gens respirent, tout le monde est content.
01:20:35Vous mettez derrière une chaîne judiciaire à hauteur
01:20:37avec derrière des prisons aussi adaptées,
01:20:39humaines et adaptées en nombre.
01:20:41Je peux vous dire que si vous condamnez
01:20:43très rapidement, même à des petites peines,
01:20:45à un moment donné, vous allez enrayer le système.
01:20:47Vous ciblez une quarantaine de délits
01:20:49qui embêtent les Français,
01:20:51pour ne pas dire autre chose, tous les jours,
01:20:53et vous allez voir que quand vous mettez le paquet et la volonté,
01:20:55à un moment donné, vous allez arriver quand même à bloquer
01:20:57un peu tout ça.
01:20:59Ce qui est sûr, Vincent Roy, c'est qu'il ne faudrait pas que la bascule soit trop violente
01:21:01pour les Franciliens entre ce retour
01:21:03au calme et ce retour à une éventuelle délinquance
01:21:05qu'on imagine tous,
01:21:07une fois que les policiers auront quitté,
01:21:09en tout cas les policiers en renfort auront quitté Paris.
01:21:11Il y a une opportunité
01:21:13forte pour les pouvoirs publics
01:21:15de montrer qu'on est capable d'assurer
01:21:17de façon pérenne la sécurité. Il ne faudrait pas encore une fois,
01:21:19je me répète, que le soufflet rétombe trop violemment
01:21:21parce que la frustration et la colère
01:21:23pourraient se faire entendre aussi.
01:21:25Écoutez, je ne voudrais pas être désagréable,
01:21:27mais on est en train de rechercher, disiez-vous, des moyens.
01:21:29Il faut à toute force
01:21:31que les forces de l'ordre
01:21:33soient visibles.
01:21:35C'est ça le truc. À partir du moment où elles sont visibles,
01:21:37on met du bleu, on voit que vous avez une chute.
01:21:39Or, les parties prises
01:21:41sont assez nettes.
01:21:43Je vous rappelle que depuis plusieurs semaines,
01:21:45la grande obsession française,
01:21:47c'est de savoir si on peut se baigner dans la peine.
01:21:491 milliard 400 millions.
01:21:51C'est la grande obsession. Vous comprenez,
01:21:53les Parisiens ne peuvent plus vivre.
01:21:55Depuis que Jacques Chirac a lancé ces idées,
01:21:57ils ne peuvent plus vivre.
01:21:59Madame Hidalgo
01:22:01nous a expliqué qu'on n'entend plus.
01:22:03Elle a disparu. On ne sait plus où elle est.
01:22:05Peut-être qu'elle est allée dans la Seine.
01:22:07Ou elle est allée à l'hôpital parce qu'elle a chopé une saloperie dans la Seine.
01:22:09Mais en tous les cas,
01:22:11ce qui est très net,
01:22:13c'est qu'on a consacré 1 milliard 400 millions à ça.
01:22:15On ne l'a pas consacré à la sécurité
01:22:17des Français, à mettre du bleu, etc.
01:22:19Il y a 11 millions de personnes qui se sont manifestées
01:22:21au cours des élections qui vous ont dit
01:22:23qu'il n'y avait pas assez de sécurité et trop d'immigration.
01:22:25On ne les a pas écoutées. Je ne sais pas pourquoi.
01:22:27Je sais très bien pourquoi, en réalité.
01:22:291 milliard 400 millions là-dedans
01:22:31pour que les Parisiens
01:22:33les Parisiens, pas les Français,
01:22:35les Parisiens, puisqu'on est quand même un Etat très jacobin,
01:22:37il n'y a pas de problème,
01:22:39les Parisiens puissent se baigner. Les choix politiques sont faits.
01:22:41En l'occurrence, les athlètes.
01:22:43Il n'est pas question de mettre un policier
01:22:45derrière chaque Parisien ou un policier derrière
01:22:47chaque Lyonnais. On est bien d'accord.
01:22:49Mais on est en train, ça ne vous aura pas échappé,
01:22:51et notamment Gérald Delermanin,
01:22:53de nous parler d'héritage.
01:22:55On doit, après ces jeux,
01:22:57avoir un héritage.
01:22:59Un héritage, attention, ça comporte...
01:23:01L'héritage pour l'instant, c'est de conserver la masque
01:23:03et je ne sais plus quel autre symbole.
01:23:05Les statues des illustres femmes.
01:23:07Un héritage, et notamment on a parlé de l'héritage
01:23:09de la Seine, un héritage veut dire droits de succession.
01:23:11Pour l'instant, les droits de succession,
01:23:13c'est 1 milliard 400 millions. Mais attendez la suite.
01:23:15Ça fait cher les droits de succession.
01:23:17Mais ce n'est pas fini.
01:23:19Peut-être qu'il faudrait aussi
01:23:21penser
01:23:23plus que de recruter.
01:23:25Sans doute qu'il faudra recruter dans certains secteurs,
01:23:27mais le recrutement massif, moi je n'y crois pas trop
01:23:29et ça nous coûterait très cher.
01:23:31Mais peut-être penser aussi à faire en sorte
01:23:33de mettre plus de policiers
01:23:35et de gendarmes sur la voie publique,
01:23:37en essayant de voir les tâches annexes
01:23:39administratives et en particulier
01:23:41les tâches de procédure pénale.
01:23:43Alors c'est un serpent de mer qui revient
01:23:45tout le temps, mais savez-vous qu'il n'y a
01:23:47même pas un mois,
01:23:49en termes de simplification, on n'y est pas,
01:23:51parce qu'il n'y a même pas un mois, la garde à vue a été
01:23:53encore modifiée, les règles de la garde à vue
01:23:55ont été modifiées pour plus
01:23:57de paperasse et encore plus de
01:23:59notifications
01:24:01à l'avantage
01:24:03des mises en cause.
01:24:05Des mises en cause plutôt que des victimes.
01:24:07Donc il faudrait peut-être
01:24:09à un certain moment essayer d'alléger
01:24:11un certain nombre de tâches pour pouvoir remettre
01:24:13du flic, du gendarme,
01:24:15des réserves, des policiers municipaux.
01:24:17Qu'est-ce qui disait ça ? Qu'une heure sur le terrain pour un policier,
01:24:19c'est sept heures derrière.
01:24:21Nous ne sommes pas encore revenus au choc
01:24:23de la simplification.
01:24:25L'autre héritage
01:24:27qu'on va garder,
01:24:29j'espère qu'on va même pérenniser,
01:24:31c'est ce rapport
01:24:33police-population.
01:24:35Parce que là franchement,
01:24:37on voit des selfies,
01:24:39des citoyens qui offrent des cadeaux aux policiers,
01:24:41ça danse, ça chante,
01:24:43c'est vraiment...
01:24:45Un moment de grâce,
01:24:47la paix des braves, quelque part, autour de ça.
01:24:49Et c'est pour ça qu'il y a d'ailleurs, bizarrement,
01:24:51qu'on ne voit plus d'hommes politiques parler.
01:24:53Et quand les politiques ne parlent plus, les Français sont heureux.
01:24:55Et les policiers aussi.
01:24:57Non mais à un moment donné, on n'a plus les problématiques
01:24:59de tous les jours.
01:25:01Il y a une formule qui revient souvent depuis une semaine,
01:25:03la politique divise.
01:25:05Là où le sport rassemble, on le voit.
01:25:07On voit l'argent.
01:25:09C'est Teddy Riner.
01:25:11Et Antoine Dupont également.
01:25:13On pourrait faire un poste de Premier ministre,
01:25:15de co-Premier ministre.
01:25:17Il y a le volet police, mais vous l'avez évoqué tout à l'heure.
01:25:19Et il y a aussi le volet justice.
01:25:21Justement, permettez-moi
01:25:23de mettre en avant un autre sujet pour peut-être
01:25:25évoquer cette problématique également.
01:25:27Puisque si l'île de France
01:25:29est plutôt préservée ces derniers jours
01:25:31par la délinquance, Marseille,
01:25:33qui est aussi une ville olympique pourtant,
01:25:35puisqu'il y a les épreuves de voile qui s'y déroulent, je le rappelle,
01:25:37est touchée pour
01:25:39ces problèmes de délinquance.
01:25:41Vers 23h, samedi soir,
01:25:43un automobiliste a été percuté
01:25:45par deux hommes à scooter qui lui ont volé
01:25:47sa montre de luxe.
01:25:49Il a décidé de se faire justice lui-même,
01:25:51de les poursuivre.
01:25:53Et l'un des passagers est décédé sur place.
01:25:55Plus d'explications avec Dunia Tengour.
01:25:57Je remercie beaucoup Régine Delfour qui est venue
01:25:59nous apporter les précisions.
01:26:01Le sujet de Dunia Tengour.
01:26:03La scène s'est déroulée en plein cœur de Marseille,
01:26:05dans le quartier touristique du Pagne,
01:26:07aux alentours de 23h.
01:26:09Victime d'un vol à l'arraché,
01:26:11un automobiliste est soupçonné de s'être fait justice
01:26:13en renversant ces voleurs
01:26:15qui roulaient en scooter.
01:26:17Comme nous l'explique Rudi Mana,
01:26:19porte-parole national d'Alliance Police.
01:26:21C'est un quartier où il y a beaucoup de gens
01:26:23le soir qui sortent dans les bars,
01:26:25dans les restaurants.
01:26:27Il s'avère qu'hier soir,
01:26:29il y a eu, semble-t-il, deux individus
01:26:31qui en scooter ont dérobé une montre.
01:26:33Certainement une montre de luxe
01:26:35à une personne.
01:26:37Elle a poursuivi les deux individus
01:26:39en scooter, des jeunes individus.
01:26:41Ils ont probablement percuté,
01:26:43faisant un mort et un blessé grave.
01:26:45Loin d'être marginal,
01:26:47le phénomène des vols à l'arraché
01:26:49semble prendre de l'ampleur dans la cité fosséenne,
01:26:51selon Rudi Mana.
01:26:53C'est un phénomène qui est assez répandu,
01:26:55le vol de montre de luxe à Marseille.
01:26:57On en voit très régulièrement,
01:26:59au moins deux ou trois par semaine.
01:27:01On a des individus qui, pour arracher la montre,
01:27:03qui coûte peut-être 20, 30, 40 000 euros,
01:27:05sont prêts à être extrêmement violents
01:27:07pour la saisir
01:27:09et pour la revendre au marché noir.
01:27:11L'automobiliste est toujours recherché.
01:27:13L'enquête a quant à elle été confiée
01:27:15à la division de la criminalité territoriale.
01:27:17Pour l'heure,
01:27:19le parquet de Marseille n'a pas communiqué
01:27:21sur cette affaire.
01:27:23Jean-Michel, il faut voir
01:27:25qu'on voit parfois où peut mener
01:27:27la délinquance, l'insécurité.
01:27:29Cet homme s'est dit, on m'a volé.
01:27:31On est prudent sur les tenants et les aboutissants
01:27:33parce qu'il est en fuite
01:27:35et qu'on n'a pas tous les éléments de l'enquête.
01:27:37Mais en gros, ce que l'on comprend,
01:27:39on m'a volé, donc je vais récupérer
01:27:41ma montre moi-même, quel que soit
01:27:43le prix à payer.
01:27:45Vous avez raison de le dire,
01:27:47il faut être prudent.
01:27:49Il percute mortellement son agresseur.
01:27:51On ne sait pas s'il percute mortellement son agresseur
01:27:53ou si les deux agresseurs
01:27:55en scooter
01:27:57sont tombés et que lui n'a pas pu maîtriser
01:27:59son véhicule et qu'ensuite, il s'est affolé
01:28:01et il est parti.
01:28:03Tout est possible et il faut attendre
01:28:05qu'on détermine exactement les circonstances
01:28:07de ces faits-là. Mais ce qui est exact
01:28:09et ce qui est réel, c'est que
01:28:11ces faits-là sont dus au fait que
01:28:13cet individu se fait arracher
01:28:15un bien, ça montre,
01:28:17et qu'il poursuit
01:28:19ces agresseurs-là.
01:28:21On n'interdit pas
01:28:23en France de se défendre
01:28:25ni de poursuivre ces agresseurs.
01:28:27La législation de défense est une chose,
01:28:29l'auto-justice en est une autre.
01:28:31Après, il faut que les choses soient proportionnées
01:28:33et c'est là où on verra
01:28:35si le bas blesse ou si le bas ne blesse pas.
01:28:37Mais cette criminalité-là
01:28:39fait qu'il y a des réponses.
01:28:41Quelquefois, certains ont des réponses
01:28:43et que ces réponses-là sont des réponses
01:28:45exacerbées. Ensuite,
01:28:47c'est à la justice à régler ça.
01:28:49Il y a toujours des émotions contradictoires
01:28:51quand on parle d'un individu qui a
01:28:53voulu... Alors attendez, on me parle dans l'oreille
01:28:55en même temps. Il y a toujours un risque
01:28:57dans ces cas-là de se dire
01:28:59si j'étais à sa place, qu'est-ce que j'aurais fait ?
01:29:01Mais il y a un moment, il faut être clair,
01:29:03face à la loi,
01:29:05les gens dans ce pays,
01:29:07Vincent Roy, quoi qu'on en pense,
01:29:09quelle que soit l'émotion contradictoire
01:29:11qui peut nous animer au vu de telles informations,
01:29:13on est en France,
01:29:15la loi d'Utah-Lyon, ça n'existe pas.
01:29:17C'est une évidence,
01:29:19ça n'existe pas. Ce qui ne devrait pas exister
01:29:21effectivement, c'est qu'on devrait pouvoir se promener
01:29:23tranquillement sans qu'on vous vole votre monde.
01:29:25Le cas est un peu spécifique
01:29:27puisqu'en lisant la presse de près,
01:29:29a priori, il serait allé
01:29:31vers les individus qui l'avaient
01:29:33bousculé tout ça avec mille guillemets
01:29:35et la première chose qu'il aurait fait
01:29:37c'était de récupérer sa montre
01:29:39sans prévenir les services de police qu'il y avait
01:29:41deux personnes au tapis. C'est ce que j'ai lu
01:29:43dans la presse. Donc il faut faire attention aussi.
01:29:45Voilà, il faut être très prudent
01:29:47sur cette question. Mais quand je disais
01:29:49tout à l'heure... – Sur les éléments précis
01:29:51de l'affaire, on a bien compris qu'il nous manque beaucoup de choses.
01:29:53– Il nous manque beaucoup de choses. – Mais ce que relève
01:29:55ce dossier, je trouve,
01:29:57c'est une discussion et il y a des commentaires
01:29:59sur le fait qu'il y a des gens aujourd'hui
01:30:01sur le profil de ce dossier en l'occurrence
01:30:03– Il y a des gens qui n'ont plus confiance. – On va rester prudents.
01:30:05Mais ce n'est pas la première fois qu'on évoque des gens
01:30:07qui décident par eux-mêmes d'aller régler leurs problèmes
01:30:09et ils se disent tous la même chose
01:30:11quel que soit leur degré de délinquance
01:30:13ou le fait qu'ils aient zéro casier judiciaire,
01:30:15peu importe. Ils se disent
01:30:17la police ne va pas intervenir, la justice
01:30:19va les relâcher, je vais régler ça moi-même,
01:30:21ce sera bien fait. – Oui, parce qu'ils ont
01:30:23une chose sans doute
01:30:25dans la tête que moi je vais
01:30:27verbaliser d'une autre façon, mais je pense
01:30:29puisque vous parliez tout à l'heure de la justice
01:30:31parce que la police c'est bien beau, mais si derrière la justice
01:30:33c'est ce que vous disiez tout à l'heure, moi je crois qu'on vit
01:30:35toujours, toujours et de manière
01:30:37immanquable jusqu'à maintenant, sous la
01:30:39jurisprudence Taubira, c'est-à-dire que
01:30:41finalement
01:30:43on n'a pas construit de places
01:30:45de prison, vous évoquiez l'Espagne, vous disiez avec un
01:30:47PIB plus bas, mais attention, l'Espagne a
01:30:49construit des prisons, donc oui
01:30:51mais c'est très différent. Donc là
01:30:53on vit toujours sous la jurisprudence Taubira
01:30:55qui a été reprise par madame Belloubet,
01:30:57traduite aujourd'hui par monsieur Dupond-Moretti,
01:30:59alors que tout le monde sait
01:31:01que ce n'est pas forcément la
01:31:03taille de la peine qui compte, mais
01:31:05il faut la prononcer
01:31:07l'immédiateté et
01:31:09surtout l'application, on sait
01:31:11que c'est ça qui joue,
01:31:13ce sont les deux éléments
01:31:15qui peuvent enrayer
01:31:17la volonté politique, manifestement
01:31:19n'y est pas, c'est pourquoi je vous dis
01:31:21on vit toujours sous la jurisprudence Taubira
01:31:23et c'est à mon avis ça l'écueil.
01:31:25Gilles Michaili qui voulait dire un mot,
01:31:27Jean-Christophe Couvier ensuite. Ça me fait penser
01:31:29au film L'Arnaque, je pense que
01:31:31vous le comportement de la victime,
01:31:33ils sont tombés
01:31:35sur un os, ils ont probablement tombé
01:31:37sur quelqu'un. Ils ont mal choisi leur victime
01:31:39si je puis dire. Un montre à 40 000 euros,
01:31:41les sangs froids, l'effet qu'il récupère
01:31:43la montre, l'effet qu'il
01:31:45part, qu'on n'arrive pas
01:31:47à le trouver, que la voiture est probablement
01:31:49déjà brûlée dans la garrigue. Il semblerait
01:31:51que la voiture a été retrouvée brûlée,
01:31:53je regarde Jean-Christophe Couvier.
01:31:55À mon avis, ils ont fait...
01:31:57Ça sent délinquant contre délinquant.
01:31:59Ça sent, oui, c'est pas...
01:32:01C'est pas très républicain.
01:32:03Jean-Christophe, un commentaire,
01:32:05c'est vrai que face à une violence
01:32:07souvent insupportable, ce qui peut calmer,
01:32:09apaiser, éviter ou réguler
01:32:11ce désir de vengeance,
01:32:13c'est une justice implacable.
01:32:15Il y a un moment, tant qu'une partie de la population
01:32:17se dit, je ne peux pas compter sur la police
01:32:19parce qu'elle n'est pas là, parce qu'elle va mettre
01:32:21trop de temps à arriver, parce qu'on ne va pas retrouver
01:32:23mon fauteur de trouble, ou je ne peux pas compter
01:32:25sur la justice puisqu'il y aura de la clémence,
01:32:27eh bien, on en sera là.
01:32:29C'est sûr, effectivement, quand on voit
01:32:31que l'État, on se rend compte
01:32:33que l'État faiblit et que du coup
01:32:35on a une attente terrible, en fait, tous les citoyens
01:32:37ont une attente de son État
01:32:39de les protéger, c'est le
01:32:41contrat social de Rousseau, c'est-à-dire que
01:32:43je suis citoyen français, je paye des impôts,
01:32:45etc., mais en échange, je veux une protection.
01:32:47Et quand on voit, effectivement, que la protection
01:32:49n'est pas au niveau des attentes,
01:32:51un jour, oui, vous pouvez
01:32:53malheureusement passer
01:32:55la ligne rouge, et nous, on est toujours
01:32:57là à chaque fois pour dire, attention,
01:32:59effectivement, dans un État de droit, on ne se fait pas
01:33:01justice soi-même, on vit sous
01:33:03la loi, et c'est la loi, justement,
01:33:05qui permet d'avoir une,
01:33:07j'allais dire, une société apaisée,
01:33:09parce que la loi est là pour être juste.
01:33:11Et c'est Beccaria qui disait,
01:33:13d'ailleurs, ça date du XVIIIe siècle,
01:33:15c'est la certitude d'une peine, même modérée,
01:33:17fera toujours plus d'impression
01:33:19que la peur d'une autre,
01:33:21même plus terrible, mais qui serait inappliquée.
01:33:23Donc, en fait, si vous êtes sûrs que vous allez prendre une peine
01:33:25concomitante à votre acte,
01:33:27c'est la loi de cause à effet, entre guillemets,
01:33:29eh bien, effectivement, ça va,
01:33:31à un moment donné, vous freiner. Si, maintenant,
01:33:33vous prenez des peines au bout de la
01:33:35troisième, quatrième, dixième ou quinzième
01:33:37action délinquante,
01:33:39effectivement, vous dites, tiens, à un moment donné,
01:33:41je vais payer la TVA, mais je vais la payer
01:33:43dans quelques années, donc ça va, au moins,
01:33:45j'aurai profité avant.
01:33:47Juste un petit mot avec Jérémy Stubbs,
01:33:49qu'on n'a pas entendu sur ce sujet, c'est vrai qu'on a évoqué
01:33:51Southport et ses émeutes
01:33:53et ces gens qui ont le sentiment d'un deux poids,
01:33:55deux mesures,
01:33:57dans la population, dans la façon dont la police
01:33:59et la justice règlent certaines
01:34:01affaires. Il y a encore une fois,
01:34:03il y a un effet miroir,
01:34:05il y a une forme de similitude,
01:34:07je trouve, entre ces différentes
01:34:09affaires, ce problème de confiance
01:34:11envers le pouvoir,
01:34:13envers la police, envers la justice,
01:34:15c'est ce qui anime un peu ces deux affaires,
01:34:17à des échelles différentes,
01:34:19évidemment.
01:34:21Il y a une sorte de
01:34:23demande du citoyen
01:34:25de sécurité,
01:34:27et il est prêt à se tourner vers n'importe
01:34:29qui.
01:34:31Prêt à faire n'importe quoi, parfois, aussi.
01:34:33Oui. Le problème,
01:34:35quand on veut faire justice soi-même, c'est que
01:34:37les voleurs, les agresseurs
01:34:39appartiennent à
01:34:41des bandes.
01:34:43Même si on réussit
01:34:45à se défendre, ils peuvent savoir
01:34:47où on vit.
01:34:49On a toute la force,
01:34:51non pas de la loi, mais de la
01:34:53criminalité contre soi.
01:34:55Et de la mafia, même, parfois.
01:34:57Il y a des films qui glorifient
01:34:59le héros qui résiste,
01:35:01mais en réalité,
01:35:03c'est très dangereux.
01:35:05Il vaut mieux, quand même, se fier
01:35:07aux forces de Londres.
01:35:09Et ça s'applique aussi,
01:35:11je dois le dire, en Angleterre,
01:35:13dans ces situations.
01:35:15Ces gens qui sont ultra-nationalistes,
01:35:17et on peut comprendre
01:35:19leur colère,
01:35:21mais
01:35:23ils ne sont pas en train de servir leur cause.
01:35:25Ils donnent un alibi parfait
01:35:27aux autorités.
01:35:29Donc,
01:35:31la colère est
01:35:33un mauvais conseiller,
01:35:35sauf quand on est,
01:35:37comme le disait Guy, un pro
01:35:39du milieu soi-même.
01:35:41Il vaut mieux ne pas
01:35:43marcher sur ce terrain-là.
01:35:45Jean-Michel, c'est vrai que
01:35:47pour se recentrer sur la situation
01:35:49de Marseille,
01:35:51on a enchaîné
01:35:53les plans pour remettre Marseille à l'endroit.
01:35:55On n'observe aucun changement.
01:35:57Ou très peu.
01:35:59Marseille en grand...
01:36:01Jean-Christophe ne me contredira pas.
01:36:03Il y a eu énormément de travail
01:36:05de la part des policiers
01:36:07et des gendarmes,
01:36:09et surtout des policiers, puisque Marseille, c'est secteur police.
01:36:11Et beaucoup d'arrestations,
01:36:13et en particulier beaucoup
01:36:15d'arrestations sur
01:36:17les crimes qui se sont commis.
01:36:19Et là où vous coupez une tête, une autre repousse.
01:36:21La problématique, c'est
01:36:23effectivement de retrouver
01:36:25la paix publique. Mais pour retrouver la paix publique,
01:36:27il faut faire comme les JO.
01:36:29Mais à Marseille comme à Paris,
01:36:31durablement, vous ne mettez pas un policier partout.
01:36:33Mais il va falloir quand même mettre
01:36:35plus de bleu
01:36:37sur place, que ce soit du municipal,
01:36:39du policier. Et puis il faut aussi
01:36:41qu'il y ait, on vient d'en parler juste à l'instant,
01:36:43qu'il y ait cette réponse
01:36:45de la justice. Parce qu'en fait,
01:36:47le bras armé d'un État,
01:36:49ce n'est pas la police, ce n'est pas la gendarmerie.
01:36:51Le bras armé d'un État, c'est la justice.
01:36:53Parce qu'avec sans justice,
01:36:55tout part à volo, c'est ce qui se passe
01:36:57actuellement. Or, la justice en France,
01:36:59elle est un peu accaparée par
01:37:01des mentalités,
01:37:03je ne parle même pas des mentalités politiques
01:37:05qu'on connaît,
01:37:07elle est accaparée par les mentalités
01:37:09comme quoi la pénalité,
01:37:11ça ne serait pas quelque chose de bon.
01:37:13Et c'est plutôt l'esprit de rédemption.
01:37:15Jurisprudence, Taubira.
01:37:17Bien avant, ça.
01:37:19Là, ça marque quand même
01:37:21un tournant.
01:37:23Et donc, il faut un peu renverser la table de ce point de vue-là
01:37:25et dire que la justice doit être,
01:37:27effectivement, il doit y avoir une peine
01:37:29immédiate, et peut-être reparler aussi
01:37:31des courtes peines.
01:37:33Et des peines planchées.
01:37:35Très vite,
01:37:37parce que je voudrais qu'on traite
01:37:39le sujet de la drogue également.
01:37:41Est-ce qu'en Angleterre, au Royaume-Uni,
01:37:43quand on attaque un policier,
01:37:45quand on frappe un policier, est-ce qu'on va directement,
01:37:47l'auteur va directement en prison,
01:37:49et les peines sont très très sévères,
01:37:51et c'est vraiment, j'allais dire, que le policier est sacralisé.
01:37:53Le bobine.
01:37:55En principe, sauf que,
01:37:57comme vous le disiez tout à l'heure,
01:37:59aujourd'hui, trouver des déterrents
01:38:01qui marchent,
01:38:03très difficile.
01:38:05Donc en fait, c'est un mal qui touche toutes les,
01:38:07j'allais dire, les sociétés dites
01:38:09modernes et démocratiques.
01:38:11Parce qu'à un moment donné, le policier,
01:38:13le juge, c'est effectivement des personnes
01:38:15qui sont sacralisées, on ne doit pas y toucher.
01:38:17On évoquait ensemble,
01:38:19et on le fait depuis quelques instants,
01:38:21des délinquances quasiment réduites à zéro
01:38:23à Paris et en Ile-de-France,
01:38:25mais il y a une forme
01:38:27d'effet arbre qui cache la forêt,
01:38:29la situation dans le reste de la France s'inquiète,
01:38:31je donnais quelques chiffres tout à l'heure,
01:38:33sur l'usage des stupéfiants, par exemple,
01:38:35on a une baisse de 12%
01:38:37en Ile-de-France ces
01:38:39dernières semaines, entre la
01:38:41première et la dernière semaine de juillet,
01:38:43précisément, mais une augmentation de
01:38:452% sur le reste de l'ensemble
01:38:47du territoire. Parmi ces chiffres,
01:38:49je ne sais pas s'il est comptabilisé
01:38:51ce nouveau phénomène, enfin qui n'est plus vraiment nouveau,
01:38:53d'ailleurs, c'est la livraison
01:38:55de produits stupéfiants des ventes
01:38:57qui sont extrêmement délicates
01:38:59à détecter, les consommateurs n'ont aucun
01:39:01mal à passer commande via les réseaux sociaux, c'est un fléau
01:39:03pour les forces de l'ordre qui ont du mal à
01:39:05identifier les revendeurs. Phénomène
01:39:07donc en expansion, comme vous l'expliquent
01:39:09Raphaël Lazareng et Marie-Victoire Diodonné.
01:39:19On les commande.
01:39:21Alors Auguste, on se sera mieux,
01:39:23on va me dire en régie si on peut diffuser ce
01:39:25sujet dans un instant, mais ce qu'on comprend
01:39:27bien, et on va le dire avec vous,
01:39:29Jean-Christophe Crouvy, qui connaissait
01:39:31particulièrement le dossier. Comment ?
01:39:33Je ne fais pas le doublage. Non, vous ne ferez pas le doublage, mais vous allez
01:39:35faire mieux, c'est que vous allez nous décrire cette situation,
01:39:37c'est vrai que les dealers s'adaptent,
01:39:39et à travers cette ubérisation
01:39:41des trafics, le trafic de drogue reste
01:39:43le problème numéro 1 de nos sociétés
01:39:45modernes, c'est ça la vérité. Un dealer...
01:39:47C'est un dealer de toutes les violences et tous les délinquants.
01:39:49Oui, mais un dealer, c'est un commerçant.
01:39:51Désolé, c'est comme ça, c'est aussi cru,
01:39:53donc c'est un commerçant,
01:39:55il s'adapte au marché, il s'adapte à la situation,
01:39:57il sait qu'en ce moment, par exemple,
01:39:59Paris est verrouillé avec des forces de l'ordre de partout,
01:40:01donc en fait, il va chercher à aller
01:40:03vendre ailleurs, ou alors c'est les personnes qui vont
01:40:05se déplacer sur d'autres points de deal,
01:40:07ils ont vu qu'il y avait effectivement une offensive
01:40:09sur les points de deal avec les places nettes,
01:40:11donc à un moment donné, qu'est-ce qu'ils font ? Ils disent ok, on va
01:40:13changer avec les réseaux sociaux, on va vous
01:40:15livrer dans tel et tel endroit,
01:40:17on fera un petit tour, des fois vous discutez
01:40:19avec des vrais Uber qui vous disent
01:40:21des fois j'ai quelqu'un
01:40:23qui prend le Uber et je vois bien qu'à un moment donné,
01:40:25il s'arrête à certains points de la capitale
01:40:27et moi je le vire parce que je comprends qu'en fait, il va dealer.
01:40:29Donc en fait, si vous voulez, il s'adapte au marché.
01:40:31Il y a aussi des cartes de réduction,
01:40:33il y a des cartes de fidélité,
01:40:35et il y a des vrais,
01:40:37j'allais dire, des vrais faux...
01:40:39C'est professionnalisé et calqué sur les entreprises légales.
01:40:41Oui, mais oui,
01:40:43parce qu'en fait, ils sont tous off-bet.
01:40:45Et donc, je parle au moins
01:40:47dans le business, et donc l'idée
01:40:49c'est de faire un maximum de fric très très rapidement
01:40:51pour effectivement partir en retraite,
01:40:53très rapidement aussi, et mettre du fric
01:40:55de côté, et s'ils se font chopper, comme je disais
01:40:57tout à l'heure, ils payent une partie de la TVA pour eux,
01:40:59s'ils font un peu de prison, mais vu ce qu'ils ont
01:41:01magasiné avant, tant pis,
01:41:03ça fait partie du deal.
01:41:05On a retrouvé le son sur le sujet,
01:41:07c'est une aubaine, surtout pour nos auditeurs
01:41:09d'Europe 1, qui n'avaient même pas l'image.
01:41:11Marie-Marie Victoire, Dieudonné.
01:41:13Commander de la drogue
01:41:15comme on commande un burger ou une pizza.
01:41:17En France, les réseaux de trafiquants
01:41:19livrent désormais à domicile.
01:41:21Sur des applications comme WhatsApp
01:41:23ou Telegram, le client passe sa
01:41:25commande et précise son adresse,
01:41:27il est livré dans l'heure qui suit.
01:41:29Rien de plus simple selon l'avocat Adrien Gabault,
01:41:31spécialiste des affaires de trafic
01:41:33de stupéfiants.
01:41:35Ce n'est plus l'acheteur
01:41:37qui va vers le vendeur, c'est l'inverse.
01:41:39C'est le vendeur
01:41:41qui démarche
01:41:43les acheteurs via un certain
01:41:45nombre de messageries cryptées que nous connaissons
01:41:47tous. Il y a une nouvelle clientèle,
01:41:49une clientèle qui
01:41:51de prime abord n'avait pas envie
01:41:53d'aller dans la rue ou dans des cités
01:41:55pour acheter sa consommation.
01:41:57Marketing, promotion,
01:41:59les dealers innovent pour attirer
01:42:01de plus en plus de jeunes consommateurs.
01:42:03Le cannabis, la cocaïne
01:42:05deviennent accessibles en quelques clics.
01:42:07Des réseaux très difficiles
01:42:09à démanteler car très difficiles
01:42:11de remonter jusqu'aux vendeurs d'après
01:42:13Bruno Bartocchetti, secrétaire national
01:42:15Unité Zone Sud.
01:42:17C'est très difficile de remonter
01:42:19sur ces réseaux sociaux jusqu'aux revendeurs
01:42:21et c'est pour cette raison
01:42:23que c'est très simple pour eux de
01:42:25contacter le consommateur et inversement
01:42:27sans être inquiété.
01:42:29Et ensuite le marché se fait.
01:42:31D'ailleurs une étude sérieuse a démontré
01:42:33qu'il y avait toujours autant de consommateurs
01:42:35on a traqué les points de deal
01:42:37à travers les placenettes, à travers des interpellations
01:42:39et pour autant il y a toujours cette
01:42:41circulation qui existe.
01:42:43Les vendeurs
01:42:45risquent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle.
01:42:47Jean-Michel Fauvergue
01:42:49qui peut, pardon de le dire
01:42:51aussi cyniquement, mais qui peut
01:42:53imaginer qu'on peut encore mettre fin au trafic de drogue
01:42:55dans ce pays ?
01:42:57On peut mettre fin au trafic de drogue
01:42:59si on n'avait pas
01:43:0117 millions de consommateurs
01:43:03pas usuels
01:43:05il y a à peu près 4 à 5 millions de consommateurs
01:43:07et 17 millions de personnes
01:43:09qui ont déjà tâté du produit
01:43:11peut-être qu'on n'en serait pas là non plus, on est un des pays
01:43:13les plus gros consommateurs de l'Europe, il faut le savoir.
01:43:15Mais mettre fin de manière brute
01:43:17non, c'est pas le produit
01:43:19qu'il faut chasser.
01:43:21Parce qu'on n'y arrivera pas.
01:43:23Donc c'est les consommateurs qu'il faut chasser ?
01:43:25Non, c'est les trafiquants qu'il faut chasser.
01:43:27Et les trafiquants sur la voie publique
01:43:29en particulier. Et cette ubérisation-là
01:43:31en fait, en réalité
01:43:33effectivement
01:43:35c'est immoral, on continue le commerce
01:43:37tout ça a été décrit
01:43:39par Jean-Christophe de manière
01:43:41parfaite. Mais le fait
01:43:43de faire en sorte que
01:43:45les trafiquants disparaissent
01:43:47de la voie publique
01:43:49un trafic de stup sur un deal
01:43:51de voie publique, ça crée de la violence
01:43:53et ça nous draine à peu près
01:43:55entre 40 et 60% de la criminalité
01:43:57de terrain. Si ça disparaît de la voie publique
01:43:59c'est déjà une bonne chose.
01:44:01Alors moralement non, c'est vrai
01:44:03et le trafic existe toujours. Mais ça c'est
01:44:05peut-être une première étape, il faudra voir ce qu'on fait après.
01:44:07Le trafiquant...
01:44:09Une remarque
01:44:11sur les opérations PlaceNet
01:44:13jusqu'à maintenant il me semble bien que les résultats
01:44:15soient flous, premier point. Deuxième point
01:44:17pour ce qui est
01:44:19de...
01:44:21de la manière qu'on a de prendre à bras
01:44:23le corps le trafic, certes les trafiquants
01:44:25mais il faut
01:44:27je crois à égalité traiter
01:44:29des trafiquants et des consommateurs
01:44:31c'est-à-dire que pour l'instant je vois
01:44:33qu'on est quand même assez
01:44:35obnubilé par les trafiquants
01:44:37à bon droit d'ailleurs, mais ça suffit pas
01:44:39on ne fait que 50% du chemin
01:44:41alors là il faudrait d'ailleurs se mettre d'accord sur le pourcentage
01:44:43mais je pense qu'il faudrait comprendre
01:44:45pourquoi on a
01:44:4717 millions de consommateurs dans ce pays
01:44:494 à 5 millions de consommateurs
01:44:51extrêmement actifs et puis le reste
01:44:53ils ont déjà tâté du produit comme vous le disiez
01:44:55à l'instant, mais il faut comprendre
01:44:57ce qui se passe dans ce pays et pourquoi
01:44:59on a autant de consommateurs, pourquoi
01:45:01grosso modo on a
01:45:0317 millions de personnes qui vont mal
01:45:05c'est ça le problème, le vrai problème
01:45:07il est là, si vous avez beaucoup moins
01:45:09de consommateurs, le trafic a moins
01:45:11de raisons de s'installer et le commerce
01:45:13dont vous parliez à l'instant, c'est-à-dire
01:45:15vous disiez ce sont des vendeurs, vous savez
01:45:17le vendeur qui n'a pas de client
01:45:19il arrête son commerce, il fait faillite
01:45:21Je me permets de
01:45:23revenir, alors qu'il nous reste seulement 30 secondes
01:45:25sur cette affaire de Marseille parce que
01:45:27des informations communiquées
01:45:29par le parquet de Marseille, donc cette fameuse
01:45:31affaire de vol qui aurait viré au
01:45:33drame suite au fait que
01:45:35la victime a souhaité se venger
01:45:37je lis avec vous le communiqué
01:45:39du procureur qui est tombé il y a quelques
01:45:41instants, le 3 août à
01:45:4323h10 un véhicule
01:45:45bon je ne veux pas donner la marque, percutait
01:45:47volontairement de manière très violente après une course
01:45:49poursuite, un scooter monté par deux
01:45:51individus qui venaient dérober avec violence la montre
01:45:53du conducteur, suite au choc le conducteur et le
01:45:55passager du scooter étaient violemment
01:45:57projetés au sol, le pilote
01:45:59de la voiture descendait de son véhicule, fouillait
01:46:01les deux victimes gisant au sol, récupérait
01:46:03un objet pouvant être la montre dérobée
01:46:05il laissait sur place sa passagère
01:46:07sans se soucier des deux victimes au sol
01:46:09prenait la fuite à pied
01:46:11c'est un petit peu long donc je choisis
01:46:13les différents passages, le passager du scooter
01:46:15identifié comme étant mineur étranger
01:46:17isolé était hospitalisé avec un pronostic
01:46:19vital, toujours engagé
01:46:21c'est en train de se vérifier, en effet
01:46:23c'est bien le conducteur de cette
01:46:25voiture qui semble, et qui est toujours en fuite
01:46:27qui semble avoir voulu se faire justice lui-même
01:46:29malheureusement on n'a pas le temps de commenter
01:46:31cette dernière information puisque le temps
01:46:33file, je vous remercie tous les cinq d'avoir
01:46:35participé à cette émission, merci aux
01:46:37téléspectateurs de CNews, aux auditeurs d'Europe 1
01:46:39d'avoir vécu cette heure avec nous
01:46:41sur CNews, à suivre
01:46:43face à l'info autour d'Élodie Huchard
01:46:45la suite des programmes pour les auditeurs
01:46:47d'Europe 1, à très vite, je vous retrouve
01:46:49moi personnellement ce soir à partir de
01:46:5121h dans 100% politique sur CNews
01:46:53à tout à l'heure