Punchline Été (Émission du 09/08/2024)

  • il y a 2 mois
Pendant tout l'été, les invités de #PunchlineEte débattent des grands thèmes de l'actualité de 17h à 19h

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour deux heures d'infos, de décryptage et de commentaires autour de l'actualité.
00:00:07C'est Punchline, bien sûr, en direct sur CNews avec autour de la table ce soir Martin Garagnon.
00:00:11Bonsoir monsieur, porte-parole Ensemble pour la République.
00:00:15Vous êtes un homme heureux ces derniers jours, c'est vrai que cette parenthèse olympique vous va ravir.
00:00:20Va-t-elle durer ? Tiens, ce sera une question qu'on se posera ensemble pendant cette émission,
00:00:24avec Jean-Christophe Couville, également secrétaire national Unité Police.
00:00:27Merci beaucoup Jean-Christophe d'être là, Bernard Cohenadade est de la partie ce soir.
00:00:31Bonsoir Bernard, président du cercle de réflexion Etienne Marcel.
00:00:34Bienvenue, Eliott Mamann, également chroniqueur politique.
00:00:38Énormément de sujets à évoquer ensemble ce soir.
00:00:40Bien sûr, on parlera des Jeux Olympiques qui sont sur la fin.
00:00:44Jean Castex et Valérie Pécresse qui s'occupent, vous le savez, des transports.
00:00:48Elles sont en pleine conférence de presse et ils sont évidemment très heureux de ce bilan.
00:00:52Le problème, c'est que la galère risque de revenir.
00:00:54On entendra Jean Castex dans un instant.
00:00:56Le président de la République a le téléphone qui chauffe, en tout cas on l'espère.
00:01:00Et on se demandera si cette trêve politique voulue par Emmanuel Macron n'est pas sur le point d'être prolongée.
00:01:05Et puis bien sûr, la question de l'antisémitisme qui revient sur le devant de l'actualité
00:01:09avec de nouveaux chiffres insupportables qu'a dévoilé le ministre de l'Intérieur.
00:01:14On parlera bien sûr de ce conflit au Proche-Orient également à 18h.
00:01:17Rendez-vous important en direct avec nous, le colonel Olivier Rafovitch
00:01:22qui sera avec nous en direct, le porte-parole de l'armée israélienne
00:01:25pour revenir sur la situation au Proche-Orient.
00:01:27Et puis cette négociation qui pourrait reprendre aux alentours du 15 août au Proche-Orient
00:01:33pour la libération des otages et un nouveau cessez-le-feu.
00:01:36On lui posera énormément de questions.
00:01:38Il est 17h pile, bienvenue dans Punchline.
00:01:40Tout de suite, Maureen Vidal pour l'essentiel de l'actualité.
00:01:44Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:01:47À l'œil de l'actualité, un hommage a été rendu ce matin aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers
00:01:52qui a eu lieu le 9 août 1982.
00:01:54Gérald Darmanin a confirmé la forte hausse des actes antisémites en France.
00:01:58Ils ont été multipliés par trois depuis l'automne dernier lors des attaques du 7 octobre.
00:02:02L'antisémitisme qui a toujours existé désormais ne se cache plus,
00:02:05a déclaré le ministre de l'Intérieur démissionnaire.
00:02:08Les autorités britanniques restent alertes malgré un certain retour au calme
00:02:12après dix jours d'émeute.
00:02:14Le gouvernement compte sur des condamnations rapides pour décourager les émeutiers.
00:02:17Un Britannique a d'ailleurs été condamné à une peine de prison ferme pour incitation à la haine en ligne.
00:02:22Pour rappel, les violences avaient éclaté après l'attaque au couteau à Southport
00:02:25où trois fillettes ont été tuées.
00:02:27Et en Russie, l'Ukraine poursuit son incursion dans la région de Kursk
00:02:31et lance des attaques de drones sur plusieurs autres régions dont celle de Lipetsk.
00:02:35Le gouverneur décrète l'état d'urgence.
00:02:37Au moins 20 000 personnes doivent être évacuées de la région frontalière avec la Russie.
00:02:42Et on reviendra aussi, merci beaucoup Maureen dans Punchline
00:02:45sur ce qui semble être un tournant majeur dans cette guerre entre la Russie et l'Ukraine.
00:02:50On développera cette actualité.
00:02:52Mais d'abord les Jeux Olympiques qui sont sur la fin.
00:02:55Et vous le savez, on en parle énormément à la surprise de beaucoup de touristes
00:02:59et surtout de beaucoup de Parisiens.
00:03:01Paris a un visage de carte postale.
00:03:03Les services essentiels comme la collecte des déchets,
00:03:05les transports sont très largement assurés avec une grande qualité qui étonne tout le monde.
00:03:10C'est l'heure du bilan.
00:03:12En ce moment même d'ailleurs pour Valéry Pécresse et Jean Castex
00:03:14qui ont entamé depuis une petite heure une large conférence de presse
00:03:17pour se féliciter de cette réussite.
00:03:20Jean Castex évidemment ancien Premier ministre et désormais président de la RATP.
00:03:24On l'écoute.
00:03:26Je trouve et je pense que Valéry qui était également à la manœuvre à ce moment-là
00:03:31que ces Jeux sont une exceptionnelle réussite.
00:03:36Vraiment.
00:03:38A tous égards.
00:03:40Je ne vais pas vous le dire au-delà de ce qu'on espérait.
00:03:43Mais il fallait toujours rester humble.
00:03:45On voulait faire tous et toutes des Jeux réussis.
00:03:48On ne s'étonnait pas qu'en France une forme de scepticisme ait régné.
00:03:55Martin Garayon, notre ancien Premier ministre,
00:03:57qu'on a même vu ces derniers jours dans les couloirs du métro parisien
00:04:00avec des mains géantes et un micro
00:04:03en train de donner la direction des différents usagers de la RATP.
00:04:07Le problème c'est qu'à partir du 1er septembre
00:04:09on risque de moins le voir donner la direction.
00:04:11Bernard Castex, les Parisiens hallucinent
00:04:13pour être un petit peu plus sérieux depuis 15 jours
00:04:15sur la qualité des transports.
00:04:17C'est un mirage.
00:04:19En tout cas on ne peut que déjà se réjouir
00:04:21qu'effectivement ces Jeux Olympiques se passent bien
00:04:23à la fois au niveau des transports mais à tous les autres niveaux également
00:04:25parce qu'on a tellement entendu de propos défaitistes, déclinistes, alarmistes
00:04:32depuis des mois et des mois sur l'organisation des Jeux Olympiques
00:04:35d'ailleurs y compris de la part de ceux-là même
00:04:37qui désormais aujourd'hui se félicitent du succès de ces Jeux Olympiques
00:04:39qu'il y a quelques mois nous expliquaient que rien n'allait être prêt
00:04:41que ça allait être une énorme galère pour tout le monde
00:04:43qu'on allait être la risée du monde entier
00:04:45force est de constater que ça n'est pas le cas.
00:04:47Donc ça fait du bien aussi.
00:04:49Moi je fais partie de ces Français qui considèrent que de temps en temps
00:04:51on peut aussi se réjouir et être fier de ce qu'on fait
00:04:53être fier d'être Français
00:04:55Le retour de bâton risque d'être un petit peu douloureux.
00:04:59Vous anticipez une situation qui n'est peut-être pas non plus une fatalité.
00:05:02Je n'anticipe rien, c'est factuel.
00:05:04A la rentrée par exemple, j'ai un chiffre très simple
00:05:06à la rentrée vous avez un million d'usagers en plus dans les couloirs du métro qui reviennent.
00:05:09Oui mais vous voyez, on avait annoncé que ces Jeux Olympiques
00:05:13pouvaient être une galère au niveau des transports
00:05:16si on s'arrête au sujet des transports
00:05:18mais je trouve que cette séquence finalement
00:05:20qui s'est déroulée de manière très positive
00:05:22on le reconnaît y compris la presse internationale
00:05:24mais démontre aussi une chose
00:05:26c'est qu'il n'y a peut-être pas de fatalité
00:05:28et qu'il y a peut-être aussi des solutions
00:05:30que ce soit pour les transports ou la sécurité
00:05:32parce que sur la sécurité c'est pareil
00:05:34on nous annonçait une espèce de raz-de-marée d'insécurité à Paris
00:05:36que ça allait être une espèce de cannibalisme
00:05:38à tous les coins de rue
00:05:40et au final on voit qu'il n'y a jamais eu aussi peu de délinquance à Paris.
00:05:42Alors on va nous expliquer oui
00:05:44mais parce que vous mettez des bleus partout
00:05:46mais bien sûr qu'on met des bleus partout
00:05:48mais finalement est-ce que ce n'est peut-être pas ça aussi une des solutions
00:05:50mais le problème c'est que ces policiers
00:05:52et on les comprend bien, ils vont partir en vacances
00:05:54ils vont retrouver leur territoire
00:05:56et les parisiens vont retrouver le métro tel qu'ils le connaissent
00:05:58c'est-à-dire une galère quasi quotidienne
00:06:00et une insécurité
00:06:02qui plane évidemment sur la capitale
00:06:04depuis un bon moment maintenant
00:06:06cette parenthèse
00:06:08elle est sur le point de se terminer
00:06:10est-ce qu'on va en tirer les leçons
00:06:12est-ce qu'en effet cette fluidité
00:06:14observée dans plein de domaines mais notamment les transports
00:06:16puisqu'on en parle actuellement
00:06:18est-ce qu'on peut la maintenir d'une manière ou d'une autre
00:06:20Jean-Christophe Kouvi ?
00:06:22C'est les Jeux Olympiques
00:06:24quand on fait un effort, l'effort il doit perdurer
00:06:26donc on a vu maintenant ce qu'il nous fallait
00:06:28comme exigence pour atteindre l'excellence
00:06:30j'allais dire mais il faut que cette excellence
00:06:32elle reste
00:06:34les policiers, on ne va pas repartir se reposer
00:06:36prendre des vacances parce que malheureusement
00:06:38il faut aussi continuer
00:06:40il y a aussi les JO
00:06:42paralympiques mais surtout c'est que les policiers
00:06:44vont revenir dans leur mission et dès qu'ils ont fini
00:06:46leur renfort
00:06:48sur les JO
00:06:50ils attaquent dès le lendemain dans leur
00:06:52service d'origine
00:06:54ce qui est marrant, ça c'est un petit pied de nez à LFI
00:06:56c'est qu'on peut mettre 45 000 policiers
00:06:58à Paris, il n'y a pas de violence policière
00:07:00quand on met des gens
00:07:02avec des policiers, tout se passe bien
00:07:04il y a des selfies
00:07:06la police et les citoyens
00:07:08c'est un miroir
00:07:10quand on est gentil avec les policiers, les policiers sont gentils
00:07:12avec les gens, il n'y a aucun souci
00:07:14tout le monde cohabite
00:07:16quand en face on a des gens un peu rebelles
00:07:18et qui ne respectent pas la loi
00:07:20on n'est pas forcément gentil
00:07:22c'est l'histoire de la vie
00:07:24Bernard Cohen Haddad et Elliot Mamman
00:07:26qu'on n'a pas encore entendu
00:07:28c'est vrai que les transports font rêver
00:07:30le prix du ticket fait moins rêver
00:07:32depuis 15 jours, 3 semaines également
00:07:344 euros au lieu de 2,10
00:07:36mais c'est pour les touristes
00:07:38vous avez pris le métro ces derniers jours ?
00:07:40je l'ai pris régulièrement
00:07:42je le reconnais, non
00:07:44mais c'est vrai qu'il y a plus de tramways
00:07:46il y a plus aussi de wagons
00:07:48on est à 90% du service
00:07:50alors que d'habitude on est à 70%
00:07:52il faut être honnête quand même, ça marche beaucoup mieux
00:07:54que d'habitude, tant mieux
00:07:56et c'est ce qu'on souhaiterait, c'est que cet impact positif
00:07:58en matière de sécurité, d'attractivité
00:08:00de déplacement
00:08:02et de sécurité, vous l'avez dit tout à l'heure
00:08:04soit maintenu dans la durée
00:08:06même Jean Castex, il manque 1500 conducteurs de métro
00:08:08et de bus
00:08:10donc ça arrive, il faut 8 à 9 mois
00:08:12pour former et 12 mois pour former ce type de personnel
00:08:14il faut mettre de l'argent
00:08:16Valérie Pécresse est très heureuse
00:08:18d'être avec Jean Castex, comme ça
00:08:20elle rappelle que c'est elle qui finance et non pas Anidalgo
00:08:22donc c'est le règlement de compte à Aukécoral
00:08:24en Ile-de-France, on va même pas l'oublier non plus
00:08:26IDF Mobilité a quand même
00:08:284,5 milliards de déficit
00:08:30ceci étant, ça va beaucoup mieux
00:08:32ce qu'on aimerait, c'est que cet impact positif
00:08:34des JO que tout le monde reconnaît
00:08:36continue dans la durée, qu'on ait un peu moins
00:08:38de difficultés lorsqu'on est francilien
00:08:40le matin avec des problèmes
00:08:42de RER qui fonctionnent pas
00:08:44bah écoutez, tout le monde prend le RER
00:08:46et c'est difficile quand même, il faut le reconnaître
00:08:48également, tout le monde n'est pas à bicyclette
00:08:50comme M. Béliard en Paris
00:08:52donc tout ça fait en sorte sorte
00:08:54on règle les comptes un petit peu
00:08:56on est là pour soi, ça s'appelle punchline, non ?
00:08:58Oui, c'est pas règlement de compte
00:09:00à Aukécoral, c'est punchline
00:09:02on est à fleur et moucheté quand même
00:09:04donc ça va mieux mais il faut que ça continue
00:09:06Dernier mot là-dessus et puis on va parler
00:09:08d'Emmanuel Macron qui, les Français
00:09:10l'espèrent, travaille à la formation
00:09:12d'un prochain gouvernement. Oui en effet d'abord
00:09:14un héritage intellectuel qui me semble très positif
00:09:16renvoie en effet aux projections
00:09:18idéologiques qui sont effectuées
00:09:20sur les policiers puisque certains nous expliquaient
00:09:22que Semey est en eux un criminel en devenir
00:09:24et que d'ailleurs les Français étaient apeurés à la vue
00:09:26des personnels en bleu
00:09:28de toute évidence ils ont été démentis
00:09:30donc j'espère que l'on pourra s'en féliciter
00:09:32néanmoins il faut aussi tout de même regretter
00:09:34que la seule solution pour assurer
00:09:36une forme de maintien de l'ordre et une vie
00:09:38paisible à Paris est de mobiliser un tel
00:09:40effectif de force de l'ordre
00:09:42cela en dit tout de même long sur l'état
00:09:44de décomposition de notre société et la violence
00:09:46à laquelle les Français doivent faire face
00:09:48au quotidien. Plus que 3 jours
00:09:50pour profiter des jeux donc, plus que 3 jours
00:09:52pour le chef de l'Etat pour profiter de la
00:09:54trêve olympique décrétée par
00:09:56lui-même d'ailleurs, on va se remettre très vite
00:09:58à parler politique, ça sans nul doute
00:10:00alors que le pays se cherche toujours à un gouvernement
00:10:02quelles sont les pistes ?
00:10:04Cette date du 15 août sera-t-elle tenue ?
00:10:06L'engagement sera-t-il tenu ?
00:10:08Maxime Meulguet nous en dit un petit peu plus.
00:10:10Avec la fin des jeux olympiques se termine aussi la trêve
00:10:12politique décrétée par le Président
00:10:14de la République, Emmanuel Macron
00:10:16va-t-il donc enfin procéder
00:10:18à un remaniement, à commencer par celui
00:10:20de son Premier Ministre. Du côté de l'Elysée
00:10:22on souffle le chaud et le froid
00:10:24l'hypothèse d'abord évoquée d'un nouveau nom
00:10:26pour Matignon le 15 août semble
00:10:28de plus en plus s'éloigner pour des raisons
00:10:30de calendrier d'abord puisque le
00:10:32Président assistera à l'anniversaire
00:10:34du débarquement de Provence à Saint-Raphaël
00:10:36et à Toulon le 15 août ainsi
00:10:38qu'aux commémorations organisées à
00:10:40Borne-les-Mimosas le 17 août.
00:10:42Autre signe annonciateur d'une éventuelle
00:10:44prolongation de cette trêve politique
00:10:46le Conseil des ministres initialement
00:10:48prévu dès le lundi 12 août
00:10:50a lui été annulé. Les oppositions
00:10:52elles continuent de mettre la pression
00:10:54sur le Président. Du côté du
00:10:56Nouveau Front populaire, Lucie Castex poursuit
00:10:58sa campagne estivale. A droite
00:11:00le nom de Xavier Bertrand revient
00:11:02avec insistance et puis
00:11:04le dernier candidat putatif en date
00:11:06pourrait bien être l'ancien
00:11:08ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve
00:11:10mais on le sait Emmanuel Macron
00:11:12aime être le maître des horloges et
00:11:14pourrait donc se donner encore un peu
00:11:16de temps avant d'arrêter sa
00:11:18décision. Une situation qui finalement
00:11:20arrangerait toutes les forces politiques
00:11:22puisque malgré les dires de chacun
00:11:24aucun parti ni coalition
00:11:26n'est en mesure à ce jour
00:11:28de gouverner le nouvel hémicycle.
00:11:30Martin Garignon, je rappelle que vous êtes porte-parole du
00:11:32parti présidentiel. Ensemble
00:11:34elle pourrait se prolonger cette trêve
00:11:36politique. Le Président n'est pas
00:11:38pressé on peut l'imaginer de se replonger dans la crise.
00:11:40Surtout le Président n'est pas
00:11:42chef de la majorité ni chef de l'opposition
00:11:44le Président nomme un Premier ministre
00:11:46c'est constitutionnel, c'est son pouvoir
00:11:48et d'ailleurs je rappelle à Madame Castex ou à d'autres
00:11:50prétendants qu'ils ne s'autoproclament
00:11:52pas Premier ministre. Ils sont nommés par le Président
00:11:54de la République mais ils tiennent aussi leur légitimité
00:11:56de l'Assemblée Nationale avec
00:11:58notamment le vote de confiance ou à contrario
00:12:00le vote d'une motion de censure. Donc le Premier
00:12:02ministre il tient une double légitimité à la fois
00:12:04du Président et à la fois des parlementaires de l'Assemblée.
00:12:06Mais donc c'est avant tout aux parlementaires
00:12:08eux-mêmes à cette nouvelle Assemblée Nationale
00:12:10de dégager une majorité stable.
00:12:12Le sujet n'est pas tant le casting...
00:12:14C'est le Président de la République qui a convoqué des élections législatives
00:12:16c'est le Président de la République...
00:12:18Oui mais c'est les Français qui ont voté. C'est pas Emmanuel Macron
00:12:20qui a voté pour 66 millions de Français.
00:12:22Donc ce sont les Français qui ont voté. Ce sont
00:12:24donc les Français qui ont, en responsabilité,
00:12:26décidé de la physionomie de cette Assemblée-là.
00:12:28Pourquoi Emmanuel Macron n'a jamais reçu
00:12:30ce qu'il a cité par exemple ? Elle est d'autant plus légitime
00:12:32cette Assemblée que la participation était très massive.
00:12:34Donc on ne remet pas en question le résultat
00:12:36de ces élections. Et ces élections ont démontré que...
00:12:38Laisser un statu quo comme ça c'est
00:12:40une certaine façon, en tout cas beaucoup de Français
00:12:42l'interprètent de cette façon, c'est
00:12:44laisser un petit peu figer les choses
00:12:46et cette question, et pardon je la répète
00:12:48puisque vous étiez en train de vous exprimer, j'en suis désolé
00:12:50Emmanuel Macron
00:12:52aurait pu ces derniers jours tout de même
00:12:54faire un signe
00:12:56aux oppositions et aux Français
00:12:58d'une manière plus générale.
00:13:00Ça ne l'engage à rien, mais c'est un signal
00:13:02de recevoir les leaders politiques,
00:13:04de recevoir Mme Castex, de recevoir peut-être
00:13:06d'autres responsables des oppositions
00:13:08pour montrer qu'il a entendu les Français.
00:13:10Emmanuel Macron peut recevoir
00:13:12Mme Castex,
00:13:14Mme Castex peut nous expliquer à longueur de journée
00:13:16qu'elle est légitime à gouverner le pays,
00:13:18mais elle ne changera pas avec ce discours-là
00:13:20la réalité parlementaire, qui est que
00:13:22sa coalition gouvernementale
00:13:24pèse en gros un tiers des députés
00:13:26et que les deux autres tiers de députés
00:13:28qui ont la même légitimité
00:13:30que les députés de son parti, eux ont
00:13:32déjà clairement annoncé qu'ils voteraient
00:13:34dans les 48 heures une motion de censure si tant est
00:13:36qu'un gouvernement dirigé par Mme Castex
00:13:38et comprenant des ministres insoumis
00:13:40était appelé à Matignon.
00:13:42Donc la situation est extrêmement claire.
00:13:44Si on pouvait, je pense, s'épargner
00:13:46le spectacle à nos concitoyens du cirque
00:13:48qui consisterait à appeler un gouvernement
00:13:50en sachant pertinemment qu'il allait durer
00:13:52enfin qu'il durerait 48 heures
00:13:54tout ça pour que quelques-uns valorisent leur égo
00:13:56pour avoir un gyros de ton
00:13:58et avoir leur nom en tant que ministre pour 48 heures
00:14:00je pense qu'on en sortirait tous gagnants.
00:14:02Donc la responsabilité actuelle, effectivement
00:14:04factuellement, mathématiquement, c'est le nouveau
00:14:06front populaire qui est arrivé en tête
00:14:08d'une très courte tête, vainqueur
00:14:10de ses élections, en tout cas vainqueur avec
00:14:12le plus de députés, mais très très en deçà
00:14:14de la barre fatidique de ce qui constituerait
00:14:16une majorité absolue. Donc c'est leur responsabilité
00:14:18de tendre aussi des mains
00:14:20et de constituer, ou en tout cas d'essayer de constituer
00:14:22une majorité, qu'elle soit relative ou absolue.
00:14:24Et juste pour en conclure sur ce point-là
00:14:26qui est quand même assez important, parce que
00:14:28à longueur de plateau télé, ces députés-là
00:14:30notamment les députés France Insoumise, expliquent
00:14:32aux Français qu'ils ont gagné, qu'ils ont un mandat
00:14:34pour gouverner et pour appliquer leur programme.
00:14:36Mais il faut rappeler, et donc ils appellent à une cohabitation
00:14:38avec le président. Une cohabitation.
00:14:40Je vous prends les deux derniers exemples de cohabitation.
00:14:42En 97, Lionel Jospin, la gauche plurielle
00:14:44qui avait 30 députés
00:14:46de plus que la majorité absolue.
00:14:48L'avant-dernière, celle de
00:14:50M. Balladur en 93, ils avaient 100 députés
00:14:52de plus que la majorité absolue.
00:14:54Là, on a une coalition Front Populaire
00:14:56qui a 100 députés de moins que la majorité
00:14:58absolue. Donc il y a aussi une espèce
00:15:00de braquage
00:15:02sémantique de la part des députés Front Populaire
00:15:04qui mettent à peu près tout au même niveau.
00:15:06On est en cohabitation, donc on est aussi légime que les présidents.
00:15:08Mais ils n'ont pas de majorité
00:15:10et les Français n'ont pas voté pour appliquer tout le programme
00:15:12rien que le programme du Front Populaire.
00:15:14En tout cas, on l'a bien compris,
00:15:16Eliott Mamann, cette date
00:15:18du 15 août pour
00:15:20l'annonce d'un futur gouvernement
00:15:22semble quand même durablement s'éloigner.
00:15:24Oui, alors un indicateur de cet élément
00:15:26est que les portables
00:15:28des journalistes politiques n'ont pas encore
00:15:30reçu de nombreux appels
00:15:32de la part des conseillers aux visiteurs du Soir de l'Elysée.
00:15:34Donc vraisemblablement, en effet,
00:15:36la matérialisation d'une décision du côté
00:15:38du président de la République
00:15:40va encore se faire attendre. Peut-être préciser d'ailleurs
00:15:42une autre chose sur l'état des choses
00:15:44à l'Assemblée Nationale et
00:15:46l'avancée du Nouveau Front Populaire.
00:15:48Le Nouveau Front Populaire part encore plus désuni
00:15:50que la lupesse de 2022 puisque
00:15:52les différents groupes coalisés n'ont jamais
00:15:54prétendu pouvoir siéger au sein d'un groupe commun.
00:15:56Et donc, en réalité, lorsque l'on dit
00:15:58que le Nouveau Front Populaire est arrivé premier,
00:16:00c'est vrai. Néanmoins, à l'Assemblée Nationale,
00:16:02ils ne pensent même pas pouvoir matérialiser
00:16:04leur coalition par un groupe commun.
00:16:06Donc, en un sens, ils ne sont pas si
00:16:08aussi premiers que l'on veut bien l'entendre.
00:16:10Et d'ailleurs, je pense que
00:16:12ce qui fait aussi retarder
00:16:14les choses du côté de l'Élysée, c'est qu'Emmanuel Macron,
00:16:16au sortir de ces élections législatives,
00:16:18n'avait pas remarqué
00:16:20à quel point une coalition sur sa droite,
00:16:22avec sa droite, était envisageable.
00:16:24Naturellement, cette coalition-là
00:16:26ne tiendra pas la majorité absolue.
00:16:28Néanmoins, à partir du moment où il y a une forme
00:16:30d'entente entre le Premier ministre et
00:16:32le président de la République, comme on l'a vu
00:16:34d'ailleurs au cours de cette
00:16:36précédente législature, il est
00:16:38possible tout de même de gouverner plus ou moins
00:16:40les choses, puisque l'important,
00:16:42s'agissant de l'Assemblée Nationale, est naturellement
00:16:44de trouver une majorité qui ne
00:16:46s'opposera pas à nous. Et
00:16:48vraisemblablement, avec une coalition
00:16:50entre le Bloc Ensemble pour
00:16:52la République et une partie
00:16:54des Républicains, le Rassemblement National
00:16:56n'opèrera pas une opposition de principe,
00:16:58alors qu'elle l'opérerait, s'agissant
00:17:00d'un gouvernement constitué de membres
00:17:02du Nouveau Front Populaire. Et le
00:17:04NFP pourrait voter toutes les censures qu'il voudrait,
00:17:06il ne parviendrait pas non plus à faire tomber
00:17:08pareil gouvernement. Bernard Cohenadal,
00:17:10le fait que le président prenne son temps,
00:17:12finalement, ça arrange un petit peu tout le monde.
00:17:14Alors ça l'arrange lui le premier, mais
00:17:16Maxime Legay l'a très bien expliqué
00:17:18dans le plateau qu'on vient d'écouter. Aucun parti
00:17:20pour le moment n'a véritablement une coalition
00:17:22qui pourrait soutenir un Premier ministre
00:17:24durablement. On est vraiment dans une période
00:17:26politique extrêmement trouble. J'ai
00:17:28presque envie de parler d'impasse. Bien
00:17:30malin celui qui peut nous dire où va
00:17:32le pays politiquement. C'est bien pour ça
00:17:34qu'il prend son temps. C'est la première
00:17:36fois sous la Vème République qu'on met autant
00:17:38de temps à nommer un chef de gouvernement.
00:17:40Non pas un gouvernement... On joue avec
00:17:42l'avenir du pays, vous diriez ? Non, parce que
00:17:44l'avenir du pays... Les affaires courantes pendant
00:17:462-3 mois, ça commence à... Non mais là ça va être
00:17:48réglé avant le mois de septembre. Il ne peut pas
00:17:50en être autrement pour des raisons budgétaires et aussi
00:17:52pour des raisons tout simplement
00:17:54d'équilibre politique. Je vous rappelle
00:17:56quand même que lorsque Gabriel Attal a été
00:17:58nommé, il a fallu plusieurs jours avant que le
00:18:00gouvernement soit nommé et que la suite
00:18:02du gouvernement, il a fallu 21 jours
00:18:04avec l'ensemble du gouvernement
00:18:06soit nommé. Donc ça prend un peu de temps.
00:18:08Ça a été dit par Elliot,
00:18:10la majorité, elle n'est pas
00:18:12à gauche, elle n'est pas au front
00:18:14populaire. Ce n'est pas possible. D'ailleurs, l'élection
00:18:16de Mme Braune-Pivet a montré que ce n'était pas
00:18:18M. Chachaine qui était élue. Sinon
00:18:20les choses seraient beaucoup plus simples.
00:18:22Elle n'est pas à l'extrême droite. Sinon ce serait M. Bardella
00:18:24qui serait Premier ministre. Ça aurait été beaucoup
00:18:26plus simple qu'on soit d'accord ou pas. Mais les choses
00:18:28ont été claires. On aurait eu une vraie opposition
00:18:30comme on a eu du temps de
00:18:32Lionel Jospin, de Jacques Chirac ou d'Edouard Baldur.
00:18:34Ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, il faut trouver
00:18:36une majorité. Moi, je lisais, je crois
00:18:38que c'était ce matin, un entretien
00:18:40de Mme Pannier-Nerude Hachet qui disait
00:18:42qu'elle pense que plutôt c'est
00:18:44à gauche, mais elle voit bien
00:18:46Xavier Bertrand pouvoir
00:18:48être le faiseur
00:18:50de roi, en tous les cas, si ce n'est de
00:18:52pouvoir réussir à un équilibre.
00:18:54La difficulté, ça a été bien dit à l'instant,
00:18:56c'est comment on peut tenir
00:18:58une majorité
00:19:00dans l'optique de terminer l'année
00:19:02pour le budget
00:19:04et réduire les dépenses publiques.
00:19:06On sait bien que le programme du Nouveau Front
00:19:08Populaire, c'est 314 milliards
00:19:10de dettes supplémentaires.
00:19:12Le programme du...
00:19:14Déjà 3200 milliards, je le rappelle.
00:19:16Ce n'est pas rien du tout. Et le programme
00:19:18du Rassemblement National, c'était 100 milliards
00:19:20de dettes supplémentaires.
00:19:22On voit bien qu'entre ces
00:19:24deux dépenses supplémentaires
00:19:26et l'idée d'avoir
00:19:28un programme économique
00:19:30qui taxe les entreprises, qui taxe
00:19:32les investisseurs, qui remet en cause
00:19:34un certain nombre davantage
00:19:36acquis des Français, notamment l'épargne
00:19:38des Français, qui aujourd'hui est une sécurité
00:19:40et la confiance qui fait marcher
00:19:42notre économie. On comprend
00:19:44que le président de la République, qui a été quand même ministre des Finances,
00:19:46qui est un grand banquier et qui n'est pas non plus
00:19:48irresponsable, quoi qu'on dise,
00:19:50n'a pas envie de faire n'importe quoi
00:19:52pour que ce soit tout simplement balayé par un vote
00:19:54négatif trois jours après.
00:19:56Du temps, c'est vrai qu'on aurait aimé, moi je l'ai dit au début,
00:19:58je l'ai même écrit, j'aurais aimé que ce soit tout de suite
00:20:00un Premier ministre qui soit nommé dès le
00:20:028 juillet et qui puisse monter un gouvernement. C'est pas
00:20:04comme ça parce que c'est pas notre culture.
00:20:06On n'a pas cette culture parlementaire. On reste
00:20:08dans une majorité présidentielle
00:20:10et on reste dans un régime parlementaire
00:20:12où le président de la République choisit son Premier ministre
00:20:14et c'est pas le Parlement qui choisit son Premier ministre
00:20:16dans notre régime. En tout cas, personne ne sait
00:20:18où on va aujourd'hui, oui Jean-Christophe ? Personne ne sait où on va
00:20:20mais n'empêche qu'il y a des échéances qui vont arriver
00:20:22très très rapidement. Nous on sait qu'on aura
00:20:24très chaud, très chaude.
00:20:26Encore une fois, les flics
00:20:28seront en première ligne et surtout
00:20:30c'est que le gouvernement... Qu'est-ce que vous craignez le plus
00:20:32sur cette rentrée, pardon pour la parenthèse ?
00:20:34Justement, c'est tout
00:20:36ce marasme politique avec une crise qui
00:20:38s'installe et que derrière, on a encore
00:20:40des manifestations avec des cocktails
00:20:42molotov, des excités qui viennent
00:20:44provoquer des policiers, ça va être ça en fait.
00:20:46Et puis des extrêmes qui aiment bien justement
00:20:48remettre un peu d'huile sur le feu
00:20:50parce qu'ils vivent là-dedans. Vous savez,
00:20:52ils aiment bien se
00:20:54baigner là-dedans et au contraire, c'est là qu'ils font leur sauce.
00:20:56Et moralité, les Français
00:20:58nous le voient tous les jours dans la rue,
00:21:00ils nous disent non, en fait, cette
00:21:02parenthèse des JO se calme,
00:21:04ils en prennent mais
00:21:06vraiment pleine
00:21:08conscience, ils le vivent pleinement
00:21:10parce qu'ils savent malheureusement que c'est une parenthèse enchantée.
00:21:12Et donc, voilà,
00:21:14et nous, ce qu'on sait aussi,
00:21:16c'est que toutes les promesses qui ont été faites pour le service public,
00:21:18notamment les primes JO, etc.,
00:21:20le prochain gouvernement qui va arriver, il a intérêt
00:21:22à respecter les promesses qui ont été tenues
00:21:24jusque-là parce que sinon,
00:21:26il va se mettre encore plus
00:21:28les services publics sur le dos. Donc, il y a plein
00:21:30d'échéances et notamment les policiers.
00:21:32Les primes JO, si on ne nous les paye pas, je peux vous dire que ça va être
00:21:34un... Je ne le souhaite
00:21:36pas et j'espère qu'ils ne vont pas faire
00:21:38cette bêtise-là. – Vous l'entendez,
00:21:40ce cri du cœur un petit peu de
00:21:42Jean-Christophe Coville, cette colère sociale qui couvre
00:21:44d'une manière générale, après la
00:21:46parenthèse enchantée qu'ont été les Jeux olympiques,
00:21:48le soufflet risque de retomber et ça risque d'être
00:21:50violent, pardon du terme.
00:21:52– Alors, sur le traitement réservé aux forces
00:21:54de l'ordre, je n'ai absolument aucun doute que
00:21:56les promesses sont tenues, bien légitimement,
00:21:58heureusement, parce qu'il ne faut jamais rater
00:22:00une occasion de remercier, de féliciter
00:22:02la qualité et la formation
00:22:04de nos forces de l'ordre en France,
00:22:06quoiqu'en disent certaines oppositions irresponsables.
00:22:08Mais ce qui se passe en ce moment montre à la fois
00:22:10leur engagement, les sacrifices aussi à titre
00:22:12personnel qu'ils peuvent consentir, parce qu'il y a
00:22:14la rentrée aussi, vous parliez de ceux qui retournent
00:22:16en province, mais il y a ceux aussi qui ont des enfants
00:22:18qui sont assez nombreux et qui vont reprendre la rentrée
00:22:20scolaire, qui ne vont pas partir en vacances une fois que
00:22:22les JO vont être finies. Donc voilà, parenthèse refermée
00:22:24sur le traitement réservé aux forces de l'ordre,
00:22:26je pense que ce sera tenu.
00:22:28Mais sur la
00:22:30rentrée sociale, ce que vous disiez
00:22:32à l'instant sur cette parenthèse et que les Français
00:22:34en profitent parce qu'ils ont conscience qu'elle va
00:22:36se terminer, moi je pense aussi que ça peut
00:22:38avoir un effet inverse, c'est-à-dire que les Français
00:22:40constatent qu'en fait c'est possible,
00:22:42que c'est possible de vivre et que
00:22:44non seulement c'est possible...
00:22:46Mais ça c'est presque un problème pour le pouvoir en place,
00:22:48parce qu'on va le faire remarquer à
00:22:50ceux qui nous gouverneront et ceux qui nous
00:22:52gouvernent encore aujourd'hui, c'est que
00:22:54quand on veut dans ce pays, on peut.
00:22:56Et souvent,
00:22:58les Français, pour de multiples raisons et dans
00:23:00de multiples cas de crise, disent
00:23:02mais avec de la volonté et des moyens,
00:23:04nous serions capables de le faire, on l'a prouvé aujourd'hui.
00:23:06Il va falloir le prouver peut-être sur la durée
00:23:08des mois et des années qui viennent.
00:23:10Mais je pense que c'est justement ce qui peut aussi
00:23:12vacciner les risques
00:23:14d'aventures politiques demain.
00:23:16Vous parliez du temps
00:23:18que ça prend pour effectivement trouver
00:23:20un gouvernement qui dépend en effet
00:23:22d'une majorité
00:23:24qui reste encore à dégager.
00:23:26Nous, à l'heure actuelle, on est les seuls à s'adresser à tout le monde.
00:23:28On parle à la gauche de gouvernement,
00:23:30on parle à la droite de gouvernement, on propose
00:23:32un certain nombre d'options possibles
00:23:34en actant que ce n'est pas nous qui...
00:23:36Parce que Gabriel Attal a été clair, il a dit moi je ne...
00:23:38À la droite du gouvernement, il y a Xavier Bertrand.
00:23:40Et à la gauche du gouvernement, il y a Bernard Cazeneuve.
00:23:42Laquelle a vos faveurs ?
00:23:44Moi, je ne suis pas parlementaire, donc...
00:23:46C'est bien, mais vous représentez la majorité,
00:23:48enfin, une partie présidentielle sur ce plateau.
00:23:50Il y a des vieux réflexes.
00:23:52Vous m'excuserez.
00:23:54Mais on va les retrouver assez vite. Mais ce qui compte, c'est surtout
00:23:56que ce soit une personnalité qui est,
00:23:58à mon sens, mais qui soit déjà en capacité de rassembler
00:24:00au-delà de son propre camp.
00:24:02En plus, ce n'est pas le cas de Lucie Castet,
00:24:04qui a déjà dit...
00:24:06En tout cas, ce sont des gens...
00:24:08J'aurais tendance à rajouter une deuxième
00:24:10condition, si tant est qu'on puisse utiliser
00:24:12ce terme. Idéalement, il me semble
00:24:14qu'il faudrait quelqu'un qui n'ait pas
00:24:16d'ambition personnelle pour
00:24:182027.
00:24:20Pour une raison simple, c'est qu'en fait,
00:24:22on voit bien que ce qui pose problème...
00:24:24Des hommes politiques ou des femmes politiques qui n'ont pas d'ambition politique ?
00:24:26Vous pouvez avoir quelqu'un qui a déjà eu
00:24:28une carrière dense,
00:24:30qui a été assumée, qui,
00:24:32par son expérience ou son âge... Non, parce que vous prenez...
00:24:34Enfin, vous citiez M. Cazeneuve,
00:24:36par un technocrate, qui a montré
00:24:38à la fois qu'il pouvait s'adresser
00:24:40et avoir le respect de la droite républicaine,
00:24:42mais également qui venait
00:24:44historiquement de la gauche républicaine...
00:24:46Vous adopteriez vous plutôt pour Bernard Cazeneuve ?
00:24:48Non, mais c'est un profil qui, effectivement, à son sens...
00:24:50Madame Castet a beaucoup de qualités, très certainement,
00:24:52mais visiblement, elle n'a pas celle de...
00:24:54D'être chéanceuse ?
00:24:56De rassembler au-delà de son camp. Parce qu'elle a donné
00:24:58cette interview il y a peu de temps, elle s'exprime beaucoup,
00:25:00et c'est tout à fait son droit et sa légitimité,
00:25:02mais elle a quand même dit, moi, je serais prêt
00:25:04à faire des compromis, ou en tout cas
00:25:06des discussions avec tout le monde, sauf avec le RN.
00:25:08Or, dans le même temps, le seul
00:25:10sujet, le seul point de réforme
00:25:12qui est prêt à passer,
00:25:14c'est l'abolition de la réforme
00:25:16des retraites.
00:25:18Or, les seuls qui sont prêts à la voter, c'est le RN.
00:25:20Donc, c'est un peu compliqué.
00:25:22Voilà ce que l'on pouvait dire. Donc, merci beaucoup
00:25:24à Martin Garagnon sur cette
00:25:26trêve politique qui risque, on l'a bien compris,
00:25:28de se prolonger. On va marquer
00:25:30une courte pause et revenir sur une tout autre
00:25:32thématique. Gérald Darmanin a annoncé
00:25:34ce matin de nouveaux chiffres concernant
00:25:36l'antisémitisme. Ils sont encore une fois
00:25:38particulièrement alarmants.
00:25:40Il y a trois fois plus de faits
00:25:42antisémites recensés que
00:25:44l'an dernier sur la même période. On vous en
00:25:46dit plus et on commande tout cela dans une
00:25:48poignée de secondes. Punchline revient.
00:25:50A tout de suite.
00:25:53De retour sur le plateau de Punchline.
00:25:55Merci à nos téléspectateurs de nous rejoindre
00:25:57en direct. On est toujours ensemble
00:25:59jusqu'à 19h en direct avec
00:26:01Eliott Mamann, Bernard Cohenada, Jean-Christophe
00:26:03Couvy et Martin Garagnon.
00:26:05On va parler de ces chiffres dévoilés
00:26:07aujourd'hui par le ministre des Missionnaires de l'Intérieur.
00:26:09Gérald Darmanin, lors d'une cérémonie d'hommage
00:26:11aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers,
00:26:13l'attentat antisémite du 9 août 1982.
00:26:15Le ministre a donné justement
00:26:17les chiffres des actes antisémites
00:26:19au premier semestre de l'année 2024.
00:26:21On en dénombre 887.
00:26:23Écoutez Gérald Darmanin aujourd'hui.
00:26:27Les antisémites en France ont été multipliés par trois
00:26:29depuis l'automne dernier.
00:26:31Les 887 faits ont été recensés
00:26:33rien que dans ce premier semestre.
00:26:35Depuis le 7 octobre,
00:26:37et alors que les otages sont toujours
00:26:39prisonniers,
00:26:41comment ne pas entendre le cri des Juifs
00:26:43qui se sentent menacés dans leur chair
00:26:45et dans leur existence.
00:26:47L'antisémitisme qui a toujours existé
00:26:49désormais ne se cache plus.
00:26:51Il est une insulte aux morts,
00:26:53aux blessés,
00:26:55aux humiliés
00:26:57et à notre histoire.
00:26:59Et comment des hommes politiques
00:27:01peuvent considérer qu'il est résiduel ?
00:27:03Bernard Cohenadade,
00:27:05des chiffres quasiment multipliés par trois
00:27:07depuis l'automne dernier,
00:27:09trois fois plus que l'an dernier
00:27:11sur la même période.
00:27:13Le pire, j'ai envie de dire,
00:27:15c'est que ça ne nous surprend pas.
00:27:17C'est ça ma réflexion.
00:27:19C'est qu'on fait ce triste constat
00:27:21mais comment on règle le problème ?
00:27:23Parce que c'est ça la réalité,
00:27:25sans polémique aucune.
00:27:27Depuis le 7 octobre,
00:27:29il y a
00:27:31une ambiance
00:27:33antisémite un peu partout,
00:27:35décomplexée, affirmée,
00:27:37revendiquée.
00:27:39Souvenez-vous ce qu'on a pu voir
00:27:41rue Saint-Guillaume,
00:27:43entendre et voir sur les réseaux sociaux
00:27:45et on trouve ça finalement
00:27:47d'une normalité affligeante.
00:27:49Donc décomplexée,
00:27:51naturalisée,
00:27:53c'est naturel
00:27:55et puis on se dit mais comment font
00:27:57nos compatriotes juifs
00:27:59pour pouvoir avoir une vie intégrée
00:28:01dans la République
00:28:03des Lumières ? C'est ça ma problématique.
00:28:05Je voudrais qu'on ait
00:28:07un peu plus de peines applicables,
00:28:09qu'on revoie peut-être les peines
00:28:11et surtout
00:28:13qu'on arrête ce type d'actes qui semblent
00:28:15des délits communs
00:28:17ou anodins.
00:28:19Moi aujourd'hui, l'antisémitisme
00:28:21en France n'est pas anodin,
00:28:23il est un vrai cancer qu'il faut
00:28:25combattre définitivement.
00:28:27Jonathan Arfi, président
00:28:29du CRIF, était lui aussi présent ce matin
00:28:31pour cette commémoration. Il affirme que la haine des Juifs
00:28:33prend sa source dans le
00:28:35conflit du Proche-Orient.
00:28:37Nous ne nous résignerons jamais
00:28:39sur le terrorisme triomphé sur la justice.
00:28:43Peut-être d'ailleurs
00:28:45que ce procès permettrait d'apporter un éclairage
00:28:47supplémentaire à la question
00:28:49la plus fondamentale.
00:28:51D'où venait cette haine
00:28:53qui a visé ici un symbole
00:28:55des Juifs de France ?
00:28:57Cet antisémitisme, disons-le
00:28:59avec lucidité,
00:29:01prenait alors directement sa source
00:29:03au Proche-Orient.
00:29:05Sous prétexte d'hostilité à l'État d'Israël
00:29:07et de refus de son droit à l'existence,
00:29:09des criminels du groupe terroriste
00:29:11Abu Nidal ont considéré
00:29:13les Juifs en France comme une cible légitime.
00:29:15C'est important ce que dit
00:29:17Johan Arfi. Un avant et un après cet octobre sur cette
00:29:19question de l'antisémitisme en
00:29:21France. Il y a des messages de fermeté
00:29:23en effet de la part du gouvernement
00:29:25depuis près d'un an. C'est indéniable
00:29:27mais les chiffres restent
00:29:29exponentiels. On a effectivement une espèce
00:29:31de continuum qui s'est développé
00:29:33et qui a trouvé une légitimité politique
00:29:35entre ce qui relève de l'opinion
00:29:37politique, c'est-à-dire notamment
00:29:39l'opinion qu'on peut avoir sur l'attitude
00:29:41du gouvernement israélien, de Benjamin Netanyahou,
00:29:43de la politique qu'il mène, de sa façon
00:29:45de mener la guerre
00:29:47à des groupes terroristes. On peut en débattre,
00:29:49on peut avoir une opinion sur ce sujet-là
00:29:51mais sur l'antisémitisme, comme sur
00:29:53l'homophobie, comme sur le racisme, il faut
00:29:55toujours le rappeler que ce n'est pas une opinion, c'est un délit.
00:29:57Et le problème c'est que désormais on a cette
00:29:59espèce de continuum
00:30:01entre eux
00:30:03parce que certains ont fait les ponts,
00:30:05certains ont proposé que
00:30:07finalement, lorsque vous étiez juif,
00:30:09nécessairement, vous étiez comptable
00:30:11de ce qui pouvait se passer
00:30:13dans un pays, peut-être dans lequel
00:30:15vous n'avez jamais pu mettre les pieds.
00:30:17Et c'est ça tout le drame de l'antisémitisme, c'est ça qui
00:30:19explique l'explosion des agressions
00:30:21antisémites, des actes antisémites en France
00:30:23depuis le 7 octobre.
00:30:25Mais ce qu'il faut rappeler à tous ceux qui ne seraient pas
00:30:27nécessairement sensibilisés
00:30:29aux agressions antisémites, c'est que
00:30:31les Français de confession juive ont toujours
00:30:33été les premiers, les premiers
00:30:35bouc émissaires. Donc même si vous ne
00:30:37vous sentez pas très solidaire,
00:30:39je trouve ça dramatique, mais
00:30:41si ça devait être le cas, dites-vous
00:30:43simplement qu'on va toujours commencer
00:30:45par les mêmes. Donc c'est d'abord
00:30:47les Français de confession juive qui vont commencer
00:30:49à être les premières victimes, mais les autres suivent
00:30:51derrière. Ne vous pensez pas à l'abri, ne pensez
00:30:53pas qu'on va s'en prendre à eux et qu'on s'arrêtera
00:30:55à ça. Et ce discours il est très important
00:30:57et il est tout à votre honneur M. Garignan,
00:30:59mais j'ai l'impression que parallèlement
00:31:01le sujet est trop négligé encore
00:31:03par les politiques publiques. Les chiffres
00:31:05continuent d'augmenter malgré le
00:31:07message qui est le vôtre, le message de fermeté
00:31:09apporté par l'exécutif. Comment on peut
00:31:11expliquer ça ? Pourquoi est-ce qu'on ne va pas plus loin
00:31:13peut-être en termes de répression
00:31:15et je vous le dis, de grandes manœuvres de politiques
00:31:17publiques pour faire cesser ce qui est
00:31:19une honte nationale ?
00:31:21En termes de répression, je pense que la répression
00:31:23elle est vraiment
00:31:25sévère. Comment vous expliquez que ça continue
00:31:27et que ça augmente ? Parce que vous avez dans le même temps
00:31:29une espèce de... Je pense
00:31:31que c'est l'expression de quelque chose qui
00:31:33était sous-jacente depuis des années
00:31:35et des années. On avait, moi j'ai
00:31:37connu l'époque de Dieudonné
00:31:39qui donnait des spectacles en salle comble
00:31:41et à l'époque il y avait ce débat sur
00:31:43ce qu'était la liberté d'expression, sur
00:31:45Manuel Valls, lui a été irréprochable
00:31:47à cette époque-là
00:31:49dans sa lutte contre... On a quand même
00:31:51un discours
00:31:53d'une partie de la gauche qui est
00:31:55inqualifiable. On n'a jamais
00:31:57entendu ce type de discours du temps
00:31:59de François Mitterrand, de 1981
00:32:01jusqu'au 2ème septembre.
00:32:03Jamais la gauche a eu
00:32:05flirter avec cet antisémitisme
00:32:07d'ultra-gauche qui a toujours été, l'ultra-gauche
00:32:09a toujours été antisémite.
00:32:11Aujourd'hui c'est plus acceptable cela.
00:32:13Et désormais cette ultra-gauche-là, elle a pris aussi le lead
00:32:15intellectuel et moral sur l'ensemble
00:32:17de la gauche. Moi j'en veux beaucoup. Parce que vous, ce que vous appelez
00:32:19ce cancer que vous avez nommé,
00:32:21et le mot est évidemment extrêmement fort
00:32:23et il colle à priori tout à fait aussi à la
00:32:25situation. Il est présent dans le pays
00:32:27parce qu'on ne va pas se cacher, vous avez une formation
00:32:29politique qui a décidé
00:32:31qu'en termes de clientélisme
00:32:33ça allait servir sa cause
00:32:35au détriment donc d'une situation
00:32:37dramatique pour les juifs de France.
00:32:39Bien entendu, et cet amalgame qu'on fait
00:32:41et ça a été bien dit à l'instant,
00:32:43les juifs français ont toujours été
00:32:45pour beaucoup des laïcs
00:32:47et des républicains.
00:32:49Et en face, on a un camp qui diabolise
00:32:51ceux qui sont des laïcs, des républicains
00:32:53pour mettre en avant un clientélisme
00:32:55islamo-gauchiste et gauchiste.
00:32:57Donc la réalité elle est la politique.
00:32:59On est tout simplement dans un inversement
00:33:01de tendance qui n'était pas le cas
00:33:03du temps de la gauche de gouvernement
00:33:05y compris de la gauche
00:33:07un peu gauche de la gauche
00:33:09mais qui était identitaire des mouvements
00:33:11d'ultra-gauche qui ont toujours été plus ou moins
00:33:13antisémites parce que tout simplement
00:33:15ça fait partie, ils n'aiment pas les communautés
00:33:17en général. Mais là on a un inversement de tendance
00:33:19avec une gauche radicale
00:33:21qui aujourd'hui est clairement antisémite
00:33:23on le voit bien avec les déclarations
00:33:25d'un certain nombre
00:33:27de représentants politiques.
00:33:29On a vu avec les manifestations de Mme
00:33:31Rima Astan, on a vu
00:33:33au municipal à Paris, il n'y a pas si longtemps
00:33:35quand même, Mme Keke,
00:33:37Mme Obono et consorts
00:33:39qui faisaient venir M. Corbine,
00:33:41ne l'oublions pas non plus. Donc tout ça
00:33:43est quand même une manifestation d'un mouvement politique
00:33:45qui instrumentalise tout simplement
00:33:47la haine des autres.
00:33:49Et on peut le dire peut-être aussi que la plupart des juifs
00:33:51et des musulmans de France n'ont aucune envie de s'opposer.
00:33:53On a un sentiment communautaire
00:33:55qui est en train d'être
00:33:57monté facticement
00:33:59par
00:34:01en effet une formation politique
00:34:03dans des visées purement électoralistes.
00:34:05Oui c'est sûr
00:34:07et puis vous regardez, en fait ce qui est marrant
00:34:09c'est que les gens ont plein d'opinions mais en fait ils ne réfléchissent pas
00:34:11ils ne pensent pas, ils ne sont même pas
00:34:13capables des fois de penser et de prendre de la hauteur.
00:34:15Quand vous regardez un petit peu l'histoire
00:34:17même au Moyen-Âge avec les Omeyades
00:34:19qui étaient en Espagne,
00:34:21en Andalousie, donc c'était l'islam
00:34:23ils avaient aussi une population juive
00:34:25il y avait des bibliothèques, c'était
00:34:27les juifs qui marchandaient
00:34:29avec les musulmans.
00:34:31Au Maroc aujourd'hui par exemple
00:34:33vous pouvez vivre votre religion juive,
00:34:35chrétienne, vous n'êtes pas menacé.
00:34:37Les Marocains sont très accueillants pour ça,
00:34:39ils respectent. Enfin je veux dire et en France
00:34:41Terre des Lumières justement
00:34:43d'ailleurs je ne sais pas qui a éteint la lumière
00:34:45je vais peut-être retrouver le bouton, l'interrupteur parce que
00:34:47il y en a certains qui ont le cerveau un peu obscur
00:34:49bien obscurci.
00:34:51Il faut savoir d'où on vient
00:34:53il faut savoir qu'à un moment donné les peuples justement
00:34:55se mélangeaient, discutaient et se toléraient.
00:34:57Voilà, y compris même quand il y avait les croisades
00:34:59quand vous regardez un petit peu, vous vous intéressez
00:35:01à l'histoire, vous voyez qu'il n'y avait pas des génocides
00:35:03c'était vraiment pour occuper...
00:35:05Mais on n'est pas obligé de remonter aussi loin, moi je me souviens
00:35:07de mon adolescence et de mon enfance
00:35:09
00:35:11quelle que soit la religion, la couleur
00:35:13de peau, qu'on soit musulman, juif
00:35:15ou peu importe
00:35:17les questions ne se posaient jamais.
00:35:19Et si c'était les musulmans qui étaient menacés comme ça
00:35:21et qu'on montrait du doigt et qu'il y avait une chasse
00:35:23aux musulmans, qu'est-ce qu'on ferait aujourd'hui ?
00:35:25Nous policiers et beaucoup de, j'espère
00:35:27la majorité, l'immense majorité
00:35:29des français prendraient la défense aussi
00:35:31parce qu'en France justement c'est ça, c'est qu'on a le droit de croire
00:35:33ou de ne pas croire, c'est la laïcité
00:35:35c'est de piller la République et donc on doit
00:35:37laisser les gens tranquillement avec leur religion
00:35:39et pas tout mélanger justement la géopolitique
00:35:41avec la religion et la liberté.
00:35:43Eliott Mamann, est-ce qu'on a trop négligé
00:35:45est-ce que la question
00:35:47que je posais à M. Garagnon il y a un instant
00:35:49il y a la dénonciation, il y a le fait
00:35:51de fustiger ce qui est innommable
00:35:53et puis il y a la lutte
00:35:55profonde qu'on ne voit pas
00:35:57suivie des faits.
00:35:59Oui, d'abord rappeler d'ailleurs que si
00:36:01il y a des responsables politiques qui peuvent
00:36:03se servir de l'électoralisme pour
00:36:05véhiculer des messages qui peuvent
00:36:07ressembler assez proche de l'antisémitisme
00:36:09c'est parce qu'ils savent que dans la base électorale
00:36:11dans la base de la population, il y a des personnes
00:36:13qui sont fermement convaincus par leur
00:36:15antisémitisme, donc il faut
00:36:17tout de même aussi prendre en compte
00:36:19cette dimension-là, à cet égard on peut
00:36:21notamment reprocher leur
00:36:23responsabilité à un
00:36:25certain nombre de personnes qui véhiculent
00:36:27des discours de l'islam politique
00:36:29puisque l'islamisme a tout de même
00:36:31toujours eu l'antisémitisme
00:36:33chevillé au corps, on se
00:36:35rappelle notamment l'influence délétère des frères musulmans
00:36:37à cet égard, par ailleurs
00:36:39il y a en effet une dimension
00:36:41beaucoup plus idéologique et qui elle n'est pas
00:36:43électoraliste, puisqu'il y a des personnes qui sont
00:36:45véritablement convaincus par ce qu'ils disent
00:36:47même dans la classe politique ou dans les
00:36:49élites universitaires par exemple, puisque
00:36:51le néo-progressisme, en voulant
00:36:53tout cliver selon un rapport entre
00:36:55dominants et dominés, a pu prendre acte
00:36:57de la situation en Israël, où Israël
00:36:59bien qu'attaqué, dispose d'une
00:37:01supériorité matérielle à l'égard de ses
00:37:03opposants et de ce fait
00:37:05est plutôt considéré comme étant la
00:37:07quintessence d'un état occidental
00:37:09auquel on reproche ses vérités
00:37:11dites coloniales
00:37:13et qu'il s'agirait donc de condamner.
00:37:15Puisqu'il y a ensuite un amalgame qui est fait
00:37:17entre le caractère sioniste de l'État d'Israël
00:37:19et l'adhésion
00:37:21aux personnes de confession juive en France
00:37:23aux convictions
00:37:25sionistes, il y a une forme d'assise
00:37:27morale sur laquelle cette propulsion
00:37:29de l'antisémitisme dans l'espace intellectuel
00:37:31peut ensuite reposer.
00:37:33Et je pense que ce sont ces deux dimensions-là
00:37:35qu'il nous faut bien prendre en compte
00:37:37et d'ailleurs on parle beaucoup d'opinion
00:37:39ce qui est absolument dramatique
00:37:41en l'occurrence, même si ce que je vais dire est tout à fait
00:37:43convenu, c'est que l'opinion dépasse
00:37:45naturellement sa simple expression
00:37:47à partir du moment où elle s'en prend physiquement
00:37:49soit à des symboles qui sont importants
00:37:51pour les personnes de confession juive, soit
00:37:53naturellement à des personnes. Et on a vu
00:37:55que les agressions physiques à l'encontre des
00:37:57personnes de confession juive ont pu
00:37:59augmenter depuis quelques mois
00:38:01et c'est dramatique. Justement pour aller plus
00:38:03loin sur cette question, un exemple très
00:38:05concret de ces derniers jours
00:38:07agression antisémite dans un tramway, ça s'est
00:38:09passé à Montpellier dans l'Hérault, un
00:38:11sexagénaire a été pris à partie par un autre
00:38:13individu qui lui a demandé à plusieurs reprises
00:38:15s'il était juif avant de le rouer de coup
00:38:17une scène filmée par d'autres usagers évidemment
00:38:19stupéfaits, l'agresseur finalement
00:38:21interpellé par les forces de l'ordre.
00:38:23Regardez plus de détails
00:38:25la façon dont ça s'est déroulé avec
00:38:27Pierre Tengour et Maxime Lavandier
00:38:33Un interrogatoire
00:38:35sur un ton menaçant
00:38:37qui finit par une agression d'une rare
00:38:39violence. La scène a été
00:38:41filmée dans le tramway de Montpellier
00:38:43un individu prend à partie
00:38:45un passager lui demandant à plusieurs
00:38:47reprises s'il est de confession juive
00:38:49le ton monte. Très vite
00:38:51les coups pleuvent, coup de pied
00:38:53coup de poing, l'individu menaçant
00:38:55finit par frapper la victime
00:38:57sous le regard des usagers
00:38:59terrifiés. Ce monsieur
00:39:01était vêtu d'une gelaba et d'un
00:39:03petit chapeau traditionnel
00:39:05et
00:39:07personne n'est intervenu, personne
00:39:09n'a sonné la sonnette d'alarme pour
00:39:11arrêter le tram, c'est extrêmement
00:39:13sidérant. Et quand
00:39:15il est sorti du tram, il y avait
00:39:17des policiers sur le quai, personne n'a dit
00:39:19aux policiers il y a eu une agression.
00:39:21La présidente de la délégation régionale du
00:39:23Stryf a pu s'entretenir avec le
00:39:25passager agressé. Il m'a dit
00:39:27quand j'ai vu la haine de ce monsieur
00:39:29je n'ai pas voulu
00:39:31dire que je n'étais pas juif parce que
00:39:33c'était lâche et
00:39:35j'ai pensé à la
00:39:37haine des gens qui ont perpétré
00:39:39le pogrom du
00:39:417 octobre. Le maire de
00:39:43Montpellier s'est quant à lui félicité
00:39:45de la réactivité des services publics
00:39:47face à cette agression. L'auteur
00:39:49de l'acte antisémite a été interpellé, il
00:39:51va devoir répondre de son acte devant la justice.
00:39:53Il ne peut y avoir aucune complaisance
00:39:55face à l'antisémitisme et au
00:39:57racisme sur le territoire de la République.
00:39:59Au premier trimestre 2024,
00:40:01le ministère de l'Intérieur recense
00:40:03une hausse de 300% des actes
00:40:05antisémites par rapport à la même
00:40:07période en 2023.
00:40:09J'ai envie de repartir un petit peu comme quand
00:40:11on a débuté le sujet il y a une dizaine
00:40:13de minutes, ça n'étonne presque
00:40:15plus personne mais si on se remet
00:40:17un petit peu en arrière, ces images, ce qu'on
00:40:19vient de voir, ce qu'on vient d'entendre, c'est complètement
00:40:21fou, Jean-Christophe Kouvi,
00:40:23sale juif de merde dans un tramway,
00:40:25vous êtes roué de cou, on a l'impression
00:40:27qu'on est revenu 80 ans en arrière et personne
00:40:29n'est intervenu, c'est ce qu'on nous raconte
00:40:31également dans ce sujet.
00:40:33Ce climat est irrespirable.
00:40:35Irrespirable et puis
00:40:37les citoyens sont pétrifiés
00:40:39maintenant. Personne ne bouge ?
00:40:41Personne ne bouge parce qu'ils ont peur. Parce qu'ils ont
00:40:43peur qu'il y ait un couteau ? Parce qu'ils ont peur, évidemment.
00:40:45Evidemment, on peut les comprendre.
00:40:47On peut se demander dans le métro, est-ce qu'il a une
00:40:49ceinture d'explosif ?
00:40:51Maintenant, on s'imagine tout. Du coup, les gens sont pétrifiés.
00:40:53Ils ne bougent plus.
00:40:55Effectivement, on en appelle toujours aux forces de l'ordre.
00:40:57On intervient. Mais il y a encore 20-30 ans,
00:40:59je pense qu'il y avait quelques solides qui seraient intervenus
00:41:01et qui l'auraient maîtrisé.
00:41:03Aujourd'hui, oui,
00:41:05on voit que les esprits sont touchés par rapport à ça.
00:41:07Les gens sont anesthésiés.
00:41:09Cette société est anesthésiée.
00:41:11C'est un
00:41:13antisémitisme décomplexé.
00:41:15Vous avez discuté avec
00:41:17cette personne. Après, vous lui avez demandé
00:41:19comment, pourquoi, explique-moi
00:41:21comment vous pouvez insulter les juifs et expliquez-moi
00:41:23le fond de votre pensée. Je suis sûr qu'il est incapable
00:41:25de dérouler. Il n'a même pas un argument.
00:41:27Parce qu'il y a des arguments qui sont prémâchés par certains
00:41:29qui leur bourrent le crâne toute la journée
00:41:31d'images de réseaux sociaux.
00:41:33On ne demande pas de réfléchir par vous-même.
00:41:35On demande de répéter bêtement comme des perroquets.
00:41:37Et ces gens-là, en fait, ils sont vides.
00:41:39Ils cultivent l'ignorance. Ils ne savent pas de quoi ils parlent.
00:41:41Par contre, à Ideblaterre...
00:41:43Pardon, allez-y.
00:41:45Et nous, encore une fois, on est confrontés.
00:41:47On le voit, cette société qui est en train
00:41:49de bouger. Mais encore une fois,
00:41:51la société, c'est un miroir. Et si, derrière,
00:41:53on s'attaquait à un musulman, on lui disait ce que t'es musulman
00:41:55et qu'on le passe à tabac. Comment on réagirait ?
00:41:57Ou alors, est-ce que tu es chrétien ?
00:41:59N'importe quelle religion.
00:42:01Il faut se mettre à la place des personnes,
00:42:03encore une fois, qui
00:42:05ont une culture différente de la nôtre
00:42:07et qui sont en France, qui ont le droit
00:42:09d'exercer cette culture dans le respect
00:42:11de la République. Point.
00:42:13Les mots de Caroline Niaden, députée de la 8e circonscription des Français
00:42:15établies à l'étranger.
00:42:17Insupportable l'agression antisémite.
00:42:19Nos tripes se retournent devant tant de haine gratuite.
00:42:21L'auteur de ces violences doit être retrouvé.
00:42:23Il doit être sanctionné sévèrement
00:42:25par de la prison ferme. Intolérable.
00:42:27Toutes mes pensées à la victime. Alors, en l'occurrence, il a été
00:42:29arrêté depuis ce Twitch.
00:42:31Je voudrais juste qu'on entende également un dernier extrait.
00:42:33Vous l'avez vu dans ce reportage.
00:42:35Perla Danan, qui est responsable du CRIF
00:42:37en Loc-Doc-Roussillon, qui parle
00:42:39du contexte un petit peu plus global
00:42:41dans ce territoire.
00:42:43C'est une région sous tension,
00:42:45d'extrême droite et d'extrême gauche, d'ailleurs.
00:42:47Et je voudrais
00:42:49dire qu'on est ici
00:42:51notamment, malgré
00:42:53les propos extrêmement
00:42:55engagés du maire
00:42:57et du président de la métropole,
00:42:59contre l'antisémitisme, contre le racisme,
00:43:01un préfet engagé là-dedans aussi.
00:43:03On a toutes les samedis
00:43:05des manifestations extrêmement
00:43:07violentes sur la voie publique
00:43:09et qui
00:43:11amènent finalement
00:43:13à légitimer des
00:43:15passages à l'acte
00:43:17envers la population juive
00:43:19qui est soutien de la population
00:43:21israélienne.
00:43:22Bernard Cohen Haddad, il y a quelques mois,
00:43:24on avait interrogé Florence Bergeau-Blacklare,
00:43:26que l'on connaît bien, cette chercheuse au
00:43:28CNRS, qui tirait la sonnette d'alarme.
00:43:30J'ai repris ses propos parce que
00:43:32finalement, depuis plusieurs mois, on est toujours
00:43:34dans la même situation. Elle rappelait, et je voulais
00:43:36rappeler à nos téléspectateurs, s'il n'y a pas un
00:43:38sursaut, ce qui s'est passé en Israël
00:43:40se passera en France. C'est une phrase
00:43:42glaçante qui vient d'une spécialiste
00:43:44du sujet de l'islamisme
00:43:46notamment. Elle fait un excellent constat
00:43:48sans concession,
00:43:50elle prouve bien dans tout ce qu'elle dit et ce qu'elle
00:43:52écrit, l'influence des frères
00:43:54musulmans et le financement par les frères
00:43:56musulmans et un certain nombre d'organisations
00:43:58d'États
00:44:00pour créer de la déstabilisation
00:44:02dans les quartiers d'un certain nombre
00:44:04de zones en France.
00:44:06Les policiers et leur renseignement le savent très bien,
00:44:08ça fait partie tout simplement de l'influence.
00:44:10Ce qui est aussi grave
00:44:12aujourd'hui, c'est qu'on a
00:44:14un acte antisémite sur quelqu'un qui n'est pas
00:44:16juif. Ne l'oublions pas,
00:44:18on a un délit de faciès,
00:44:20une attaque sur
00:44:22quelqu'un qui ressemble
00:44:24à un juif. Donc imaginez, on se trouve...
00:44:26On ne sait même pas si ce monsieur est juif. Apparemment,
00:44:28il ne l'est pas, mais ce n'est pas le
00:44:30problème. C'est qu'on se trouve
00:44:32à Nuremberg en 1936
00:44:34et non pas à Montpellier. Arrêtons
00:44:36de se complaire
00:44:38en donnant des chiffres. Trouvons des solutions.
00:44:40Mettons des moyens,
00:44:42pas uniquement de policiers,
00:44:44mais tout simplement de répression pénale.
00:44:46Vous l'avez dit, c'est un délit, c'est un crime.
00:44:48Sanctionnons et soyons
00:44:50un peu moins souples sur ce type de manifestation
00:44:52dans la voie publique. On ne peut
00:44:54pas accepter cela. Et je vous fais grâce
00:44:56de ceux qu'on a assassinés,
00:44:58qu'on a défenestrés depuis un certain nombre d'années
00:45:00ou qu'on a torturés dans des caves
00:45:02en Ile-de-France ou ailleurs.
00:45:04Quel terrible retour en arrière, Eliott Mamal.
00:45:06Oui, d'autant que, comme Jean-Christophe Couville
00:45:08a rappelé tout à l'heure, les périodes
00:45:10où l'antisémitisme monte dans une société
00:45:12politique sont toujours corrélées
00:45:14à des périodes de déstabilisation politique
00:45:16extrêmement importantes qui touchent
00:45:18l'intégralité des citoyens qui sont membres
00:45:20de cette communauté politique.
00:45:22Il y a une matérialisation
00:45:24très saisissante de ce phénomène-là
00:45:26en l'occurrence. Par ailleurs, une autre précision
00:45:28par rapport au témoignage que l'on a pu entendre
00:45:30sur place, il s'avère que
00:45:32à l'arrêt du tram qui a suivi
00:45:34cette agression, il se trouvait des policiers
00:45:36sur le quai de l'arrêt du tram
00:45:38et qu'aucun passager
00:45:40n'a jugé bon d'aller alerter
00:45:42les policiers de la situation
00:45:44qui prenait cours dans le tram.
00:45:46Comment on peut expliquer une chose pareille ? Parce que
00:45:48qu'il y ait un manque de courage,
00:45:50qu'il y ait une peur qui saisisse
00:45:52les gens, on peut très bien l'imaginer.
00:45:54Et évidemment, il n'y a pas de jugement
00:45:56à avoir sur des gens qui peuvent être pétrifiés,
00:45:58qui imaginent une ceinture explosive,
00:46:00un couteau, je ne sais quoi. Mais que vous descendiez
00:46:02du tramway, il y ait un effectif de police
00:46:04devant vous et ne pas leur dire, là, il y a un malade
00:46:06qui est en train de chasser du juif et qui tabasse
00:46:08un monsieur parce qu'il a l'impression
00:46:10qu'il est juif, ça, je n'arrive pas à comprendre.
00:46:12Mais parce qu'en fait, on est dans une société
00:46:14où le collectif n'existe plus, c'est vous.
00:46:16Et donc, en fait, vous, vous pensez
00:46:18à vous et quand vous sortez, vous n'allez pas...
00:46:20Si vous dites, je vais aller voir les policiers
00:46:22pour le dénoncer, aujourd'hui, on vous montre du doigt
00:46:24en disant que vous êtes un poucave, vous êtes une poucave,
00:46:26vous allez dénoncer et que ce que vous faites...
00:46:28Oui, on va me voir en train de parler
00:46:30à la police, c'est moi qui risque de devenir un...
00:46:32Oui, ça va encore plus loin, d'accord.
00:46:34Voilà, on en est, alors qu'en fait,
00:46:36la collaboration avec les citoyens...
00:46:38On va dire que je suis raciste, que je suis islamophobe, on va me...
00:46:40Mais moi, ça me nerve,
00:46:42parce que justement, les citoyens
00:46:44doivent être proches de leur police et les policiers
00:46:46sont au service des citoyens et on devrait
00:46:48se serrer les coudes par rapport à ça,
00:46:50au contraire. Et là, on voit bien,
00:46:52comme je disais tout à l'heure, les Français, ils sont anesthésiés,
00:46:54ils ne pensent même plus à la rigueur,
00:46:56ça arrive tellement souvent
00:46:58que du coup, ça fait partie de l'ordinaire.
00:47:00Ouais, bon, il y a une petite bagarre,
00:47:02rien de grave, c'est bon, on passe à autre chose,
00:47:04ça fait partie du paysage.
00:47:06On fait une autre séquence, on passe à une autre séquence et je continue
00:47:08à faire mes courses, à faire mes trucs, voilà,
00:47:10c'est ça qui est dramatique.
00:47:12Ça fait partie du paysage, le message véhiculé
00:47:14un peu globalement et ce qui infuse dans la tête de ces gens,
00:47:16Martin Garagnon, c'est tout ce qui se passe
00:47:18au Proche-Orient, c'est de la faute d'Israël,
00:47:20ils l'ont bien cherché,
00:47:22sauf que ce qu'on note et ce qu'on répète
00:47:24à chaque fois qu'on évoque
00:47:26ces terribles actes antisémites,
00:47:28c'est que l'explosion des actes antisémites en France,
00:47:30elle a démarré le 7 octobre.
00:47:32Ce que je veux dire par là, c'est que ça a démarré,
00:47:34cet élan de haine, ça a démarré avant
00:47:36la riposte israélienne et avant
00:47:38le drame de Gaza que l'on a pu voir
00:47:40et qui permet à certains
00:47:42de justifier ces actes.
00:47:44Donc c'est beaucoup plus
00:47:46vicieux que ce que l'on pourrait
00:47:48imaginer également, ce sentiment d'antisémitisme
00:47:50que certains ressentent.
00:47:52C'est pour ça que tout à l'heure je parlais aussi
00:47:54de l'expression d'une situation latente,
00:47:56c'est qu'en fait le 7 octobre a agi pour beaucoup
00:47:58comme une espèce de prétexte à enfin
00:48:00pouvoir exprimer une haine
00:48:02jusqu'alors très contenue.
00:48:04Une haine assez ancestrale,
00:48:06historiquement assez ancienne,
00:48:08qui a toujours eu un antisémitisme
00:48:10d'extrême droite comme il y a eu un antisémitisme
00:48:12d'extrême gauche. Il se trouve que
00:48:14tout à l'heure on parlait d'une inversion des valeurs,
00:48:16toujours des sujets comme l'antisémitisme,
00:48:18comme la défense de la laïcité, etc.
00:48:20qui étaient avant des marqueurs
00:48:22plutôt orientés extrême droite,
00:48:24désormais c'est devenu des marqueurs d'extrême gauche.
00:48:26Donc il y a cette inversion des valeurs
00:48:28qui pour moi est dramatique, c'est là où
00:48:30j'en veux politiquement
00:48:32à la gauche de gouvernement.
00:48:34Rien ne les obligeait à toper pour monter
00:48:36cette alliance baroque avec
00:48:38la France insoumise qui a toujours été
00:48:40le moteur et
00:48:42si vous voulez le point de levier
00:48:44c'est l'expression d'un antisémitisme décomplexité.
00:48:46Rien ne les obligeait à toper avec eux.
00:48:48Rien. Rien. Et d'ailleurs quand vous avez
00:48:50encore...
00:48:52Le fait de conserver son siège...
00:48:54Mais je pense que ça...
00:48:56Et d'ailleurs
00:48:58sans revenir à la situation politique intérieure,
00:49:00c'est ça aussi le point de blocage à l'heure actuelle.
00:49:02C'est qu'ils sont otages de la France insoumise.
00:49:04Il y a cette espèce de syndrome de Stockholm
00:49:06qui les oblige maintenant à rester collés
00:49:08à la France insoumise. Mais quand vous voyez
00:49:10les tweets de Madame Chiricou encore
00:49:12il y a quelques jours... Chichirou. Chichirou pardon.
00:49:14Enfin c'est tellement
00:49:16je repense à l'expression qu'elle a pu avoir.
00:49:18Alors évidemment elle a des condamnations de la part
00:49:20de parlementaires de gauche. Mais enfin à quel moment
00:49:22est-ce que vous ne dites pas maintenant
00:49:24c'est terminé ? C'est soit elle est exclue
00:49:26soit nous on arrête. On ne vous parle plus.
00:49:28Ce sont des propos. Et donc
00:49:30tout à l'heure je parlais de ce continuum
00:49:32entre à la fois la situation géopolitique
00:49:34et l'expression de l'antisémitisme.
00:49:36Quand vous avez quelqu'un
00:49:38qui a un tel sentiment d'impunité
00:49:40qu'il peut s'exprimer à visage
00:49:42découvert dans un lieu public où il sait
00:49:44que c'est filmé. Parce que les transports en commun
00:49:46tout le monde a son téléphone dans la main.
00:49:48Et qu'il a ce type d'expression
00:49:50qui se matérialise en violence
00:49:52inouïe. Vous imaginez le sentiment
00:49:54de légitimité que cette personne peut avoir.
00:49:56Mais il est entretenu une fois de plus.
00:49:58Il y a quelques jours, je crois hier ou avant-hier, vous avez encore
00:50:00un député à la France insoumise, monsieur Clouet
00:50:02pour ne pas le citer, qui tweetait avec une serviette
00:50:04drapeau palestinien en disant
00:50:06moi je vais à la piscine etc.
00:50:08Et qui après vous explique
00:50:10je ne vois pas où vous voyez le mal.
00:50:12Moi je parle juste de ce qui se passe. Mais ils le savent.
00:50:14Ils le savent très très bien. Ils entretiennent
00:50:16ce climat. Ils l'alimentent à dessein
00:50:18parce qu'ils ont un calendrier électoral.
00:50:20Parce qu'ils font de l'électoralisme communautaire.
00:50:22Et c'est ça qui est en train de ronger notre pays.
00:50:24C'est un cancer. Je rejoins vos propos.
00:50:26Il y a eu un seul tweet de Mathilde Panot depuis le début des Jeux Olympiques
00:50:28c'est une photo du bateau
00:50:30de la délégation palestinienne qui
00:50:32naviguait sur la Seine. C'est la seule
00:50:34remarque. Ce qui est très bien, le bateau de la délégation palestinienne
00:50:36Oui je ne dis pas le contraire. C'est juste que le seul
00:50:38et unique commentaire qui a été fait
00:50:40par Mathilde Panot. On va vérifier. Je ne veux pas
00:50:42dire de bêtises mais de ce que j'ai vu en tout cas
00:50:44jusqu'à encore il y a un ou deux jours.
00:50:46Le seul commentaire qui pouvait être fait de près ou de loin
00:50:48autour des Jeux Olympiques c'était sur le bateau de la délégation
00:50:50palestinienne. Une petite minute
00:50:52avant de marquer notre dernière pause.
00:50:54Oui mais juste au bout d'un moment il faut aller un peu
00:50:56plus loin. C'est que
00:50:58on ne fait pas alliance avec ceux qui
00:51:00déshonorent la République. Il faut avoir le courage de le dire.
00:51:02Vous l'avez dit. C'est que
00:51:04la gauche de gouvernement n'a pas à s'allier
00:51:06avec la France insoumise.
00:51:08Comment on peut aujourd'hui
00:51:10accepter d'avoir
00:51:12une partie d'un mouvement politique
00:51:14qui met la haine
00:51:16dans les banlieues, dans les territoires
00:51:18et qu'on le voit bien a
00:51:20des propos de certains de ces
00:51:22parlementaires qui sont antisémites.
00:51:24Il faut le reconnaître.
00:51:26Comment la gauche de gouvernement
00:51:28que ce soit le parti socialiste
00:51:30ou le parti communiste qui ont une histoire
00:51:32de gouvernement, on revient sur
00:51:34François Mitterrand, m'incitait.
00:51:36Les communistes étaient des rénovateurs.
00:51:38Ne l'oublions pas. Comment ces
00:51:40parties-là acceptent ce type
00:51:42d'alliance contre nature,
00:51:44contre la République, contre les valeurs,
00:51:46contre les droits de l'homme ?
00:51:48On va continuer notre discussion après
00:51:50une courte pause. Restez bien avec
00:51:52nous parce que dans un instant après la pause
00:51:54on sera en direct avec le colonel Olivier Rafovitch.
00:51:56Bonsoir mon colonel.
00:51:58Bienvenue sur CNews, porte-parole
00:52:00de l'armée israélienne, je le rappelle
00:52:02évidemment. Ca faisait longtemps
00:52:04que vous n'étiez pas exprimé,
00:52:06notamment autour des questions des récents
00:52:08assassinats des responsables
00:52:10du Hezbollah et du Hamas,
00:52:12des informations des dernières minutes
00:52:14et dernières heures également avec ces négociations
00:52:16qui pourraient reprendre cette situation
00:52:18particulièrement tendue. On a énormément
00:52:20de questions à vous poser.
00:52:22Merci beaucoup de prendre le temps de nous répondre.
00:52:24Ce sera juste après la pause
00:52:26sur CNews et Europe. A tout de suite.
00:52:3117h59 sur CNews
00:52:33et Europe 1. Bienvenue aux auditeurs
00:52:35qui nous rejoignent et merci aux téléspectateurs
00:52:37de CNews d'être toujours avec nous pour cette
00:52:39deuxième heure de punchline.
00:52:41Dans quelques instants on sera en direct
00:52:43par visio avec le colonel
00:52:45Olivier Rafovitch, porte-parole de l'armée
00:52:47israélienne. Merci beaucoup encore d'être
00:52:49avec nous. Beaucoup de questions à vous poser.
00:52:51Cette menace d'escalade qui est dans
00:52:53toutes les têtes au Proche-Orient,
00:52:55les espoirs de négociations éventuellement
00:52:57qui renaissent, qu'à l'issue
00:52:59aussi pour les otages auxquels on
00:53:01pense tous depuis plus de dix mois maintenant
00:53:03et puis l'isolement politique
00:53:05de Benyamin Netanyahou est-il acté ?
00:53:07Autant de sujets qu'on va aborder
00:53:09ensemble dans quelques instants.
00:53:11Merci donc à tout le monde de nous suivre. A quasiment
00:53:1318h d'abord on fait un rapide point sur l'actualité
00:53:15avec Maureen Vidal. Ce sera juste
00:53:17après le générique. Punchline débute comme ça.
00:53:29D'abord l'essentiel de l'actualité
00:53:33sur CNE1. Maureen Vidal.
00:53:35Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:53:37À la ligne de l'actualité, 887
00:53:39actes antisémites recensés
00:53:41au premier semestre 2024,
00:53:43soit trois fois plus que sur la même
00:53:45période en 2023.
00:53:47Ce sont des chiffres annoncés par
00:53:49le ministre des Missionnaires de l'Intérieur,
00:53:51Gérald Darmanin.
00:53:53Les autorités britanniques
00:53:55restent en alerte malgré un certain
00:53:57retour au calme après dix jours d'émeutes.
00:53:59Le gouvernement compte sur des condamnations
00:54:01rapides pour décourager les émeutiers.
00:54:03Un Britannique a d'ailleurs été condamné à une peine
00:54:05de prison ferme pour incitation à la haine
00:54:07en ligne. Pour rappel, les violences avaient
00:54:09éclaté après l'attaque au couteau à
00:54:11Southport où trois fillettes ont été tuées.
00:54:13La chef de l'opposition
00:54:15vénézuélienne affirme qu'elle
00:54:17offrira des garanties et sauf
00:54:19conduit au président Nicolas Maduro
00:54:21s'il quitte volontairement le pouvoir après sa
00:54:23réélection contestée. Maria Corina
00:54:25Machado a également souligné que les
00:54:27forces internationales sont conjointement
00:54:29responsables de ce qui se passe au Vénézuéla
00:54:31appelant à plus d'implications
00:54:33de la part de la communauté internationale.
00:54:35Merci infiniment Maureen Vidal
00:54:37pour l'essentiel. Autour de la table
00:54:39jusqu'à 19h, Eliott Mamann, chroniqueur
00:54:41politique, Bernard Cohen à date président
00:54:43du Cercle de réflexion, Étienne Marcel,
00:54:45Jean-Christophe Couvis, syndicat Unité
00:54:47Police, secrétaire national de ce
00:54:49syndicat et Martin Garagnon, porte-parole
00:54:51Ensemble pour la République.
00:54:53Bonsoir Olivier Rafovitch,
00:54:55merci beaucoup d'être avec nous en direct
00:54:57sur CNE ce soir.
00:54:59Israël a accepté de
00:55:01reprendre le 15 août
00:55:03prochain des discussions pour
00:55:05un éventuel cessez-le-feu
00:55:07et des libérations d'otages à Gaza.
00:55:09On va l'évoquer dans quelques instants
00:55:11bien sûr, mais d'abord je voudrais qu'on revienne sur
00:55:13cette énorme séquence
00:55:15qu'on a observée
00:55:17ces derniers jours au Proche-Orient,
00:55:19ce risque d'une attaque de l'Iran,
00:55:21de ses proxys, le Hezbollah ou le Hamas
00:55:23sur Israël qui est dans toutes les têtes.
00:55:25Ce que l'on remarque dans un premier temps,
00:55:27colonel, c'est que les jours passent,
00:55:29la menace iranienne
00:55:31n'est pas réellement suivie d'acte,
00:55:33pour autant l'état hébreu reste en urgence
00:55:35maximale aujourd'hui.
00:55:37Bonsoir et merci de m'avoir invité
00:55:39dans votre émission ce soir.
00:55:41Nous sommes aujourd'hui dans
00:55:43une situation de guerre
00:55:45contre le Hamas qui a attaqué Israël, je vous rappelle
00:55:47il y a 308 jours maintenant,
00:55:49avec le pire des massacres connus
00:55:51dans l'histoire d'Israël.
00:55:53Depuis le 7 octobre 2023,
00:55:55d'autres acteurs sont entrés
00:55:57dans la danse
00:55:59terrible contre Israël,
00:56:01dont le Hezbollah, dont les Houthis,
00:56:03dont l'Iran,
00:56:05et effectivement il y a des menaces
00:56:07très sérieuses du Hezbollah,
00:56:09qui est le bras armé de l'Iran au Liban,
00:56:11qui est en fait quelque part
00:56:13une organisation terroriste
00:56:15qui préfère le Hamas,
00:56:17qui préfère servir les intérêts
00:56:19de l'Iran plutôt que les intérêts
00:56:21du Liban, qui l'entraîne
00:56:23s'il continue dans cette escalade,
00:56:25dans une escalade terrible,
00:56:27et ce qui se passe c'est que nous sommes
00:56:29effectivement prêts à toute éventualité,
00:56:31à tout développement, mais je voudrais être très clair,
00:56:33Israël ne veut pas la guerre,
00:56:35Israël ne cherche pas la guerre,
00:56:37mais dans le cas
00:56:39
00:56:41des éléments comme le Hezbollah
00:56:43ou d'autres attaquent Israël,
00:56:45attaquent des civils israéliens,
00:56:47Israël aura le devoir,
00:56:49le droit et la justesse
00:56:51et la justice de répondre.
00:56:53S'il y déclenche une attaque, on entrera
00:56:55dans un engrenage
00:56:57irréversible, on est vraiment
00:56:59dans une situation d'avant-guerre,
00:57:01d'escalade verbale, ça on l'a bien compris
00:57:03depuis plusieurs jours ?
00:57:05Je vais vous dire, le Hezbollah a attaqué Israël
00:57:07le 8 octobre en voulant
00:57:09soutenir le Hamas,
00:57:11encore une fois au détriment
00:57:13des Libanais, il y a des attaques quotidiennes,
00:57:15la dernière en date la plus terrible
00:57:17a eu lieu le 27 juillet,
00:57:19lorsque 12 enfants du village
00:57:21Madj-el-Sham ont été
00:57:23massacrés, assassinés par un missile
00:57:25iranien, je dis bien iranien,
00:57:27tiré par le Hezbollah,
00:57:29dont le chef militaire
00:57:31Fouad Choukhar
00:57:33en était responsable, et d'ailleurs,
00:57:35comme vous le savez, nous avons
00:57:37éliminé Fouad Choukhar à Beyrouth
00:57:39en réponse
00:57:41à ce massacre commis par le Hezbollah
00:57:43en territoire israélien,
00:57:45et cette réponse israélienne
00:57:47est une réponse d'un Etat
00:57:49démocratique, un Etat qui a
00:57:51le devoir, qui a l'obligation morale,
00:57:53physique, éthique
00:57:55de protéger ses habitants,
00:57:57et lorsque 12 enfants sont
00:57:59assassinés, massacrés par un missile
00:58:01du Hezbollah, eh bien, le Hezbollah
00:58:03paye
00:58:05le fruit, le résultat de ces actions
00:58:07meurtrières contre Israël. Je voudrais également
00:58:09vous dire qu'à l'heure où
00:58:11maintenant nous parlons, il y a des attaques
00:58:13dans le nord d'Israël, quotidiennes,
00:58:15du Hezbollah contre des villages, contre des
00:58:17villes israéliennes, et d'ailleurs, à l'heure où nous parlons,
00:58:19plus de 60 000 Israéliens
00:58:21ont dû quitter le nord
00:58:23d'Israël, leurs maisons, leurs villages,
00:58:25des villages ont été
00:58:27attaqués, des maisons ont été détruites,
00:58:29des milliers d'hectares ont été brûlés,
00:58:31des poulaillers ont été détruits,
00:58:33des vaches ont été tuées
00:58:35par des explosions, il y a une situation
00:58:37qui est absolument
00:58:39inacceptable pour Israël.
00:58:41Nous préférons, je le dis encore une fois,
00:58:43très clairement sur la chaîne CNews,
00:58:45que par un accord
00:58:47politique, diplomatique, le
00:58:49Hezbollah retourne
00:58:51se remettre,
00:58:53si vous voulez, au nord du fleuve
00:58:55Litanie, selon la résolution des
00:58:57Nations Unies 1701,
00:58:59mais si les efforts politiques et diplomatiques
00:59:01n'arrivent pas, malheureusement,
00:59:03à maturation, eh bien,
00:59:05nous devrons
00:59:07penser à
00:59:09une option militaire, parce que
00:59:11il est, encore une fois, pour Israël, impossible de
00:59:13continuer dans cette situation. Mais on lit
00:59:15et on entend ces derniers jours que l'Iran pourrait
00:59:17reconsidérer, justement, cette riposte
00:59:19contre Israël, ce sont des responsables
00:59:21américains, cités par le très sérieux Média
00:59:23Politico, qui notent qu'une telle action
00:59:25risquerait d'entraîner une confrontation directe avec
00:59:27Israël, donc on voit d'ores et déjà,
00:59:29Olivier Rafouritch, peut-être que la
00:59:31pression internationale, la communauté internationale
00:59:33porte ses fruits ?
00:59:35Je dois vous dire que l'Iran, depuis
00:59:37des années et des années, déclare ouvertement,
00:59:39publiquement, sans d'ailleurs très souvent
00:59:41beaucoup de gêne, qu'elle veut la destruction
00:59:43totale et physique de l'État d'Israël.
00:59:45Elle n'a pas attendu tel ou tel événement
00:59:47ou tel ou tel prétexte pour menacer
00:59:49l'État d'Israël. Je rappelle que dans la nuit entre le 13
00:59:51et le 14 avril 2024,
00:59:53plus de 300 missiles et drones
00:59:55ont été lancés par la République islamique d'Iran
00:59:57vers l'État d'Israël, et d'ailleurs,
00:59:59grâce à une coalition avec
01:00:01les Etats-Unis, pardon,
01:00:03la Grande-Botagne, la France également,
01:00:05cette attaque a été prévenue évidemment
01:00:07avec les forces de l'armée israélienne
01:00:09et les forces de l'armée de l'air israélienne.
01:00:11Mais il est clair que l'Iran
01:00:13est un danger dans la région, et que
01:00:15l'Iran, encore une fois, utilise des proxys,
01:00:17utilise des pions, comme le Hezbollah
01:00:19au Liban, comme le Hamas
01:00:21dans la bande de Gaza, comme les outils
01:00:23au Yémen, comme les milices
01:00:25chiites en Irak, pour
01:00:27déstabiliser toute la région, pour être
01:00:29vraiment un élément de
01:00:31danger, non pas seulement pour Israël,
01:00:33mais pour toutes les nations dans la région, et bien
01:00:35au-delà d'ailleurs, et je rappelle encore
01:00:37une fois que l'État d'Israël, je le dis
01:00:39clairement,
01:00:41nous ne voulons pas la guerre, mais nous sommes prêts
01:00:43à tout développement, à toute éventualité.
01:00:45Colonel Raffovitch, on va évoquer
01:00:47dans une seconde cette date du 15 août
01:00:49et ces négociations qu'il devrait reprendre.
01:00:51J'ai juste une question, et d'ailleurs,
01:00:53vous l'avez réaffirmé il y a un instant,
01:00:55Israël a neutralisé
01:00:57et assassiné Fouad Choukhar
01:00:59à Beyrouth, ce membre du
01:01:01Hezbollah. Pourquoi
01:01:03les Tahébraux ne revendiquent pas l'assassinat
01:01:05d'Ismail Haniyeh à Téhéran ?
01:01:09Cette question
01:01:11restera
01:01:13sans commentaire. Ce que je peux vous dire
01:01:15seulement par rapport à monsieur Haniyeh,
01:01:17c'est que le 7 octobre,
01:01:19il a
01:01:21pris position ouvertement,
01:01:23il s'est réjoui avec ses amis,
01:01:25du massacre commis par le Hamas
01:01:27qui a été, je le répète, le pire
01:01:29des massacres dans l'histoire de l'État d'Israël
01:01:31et peut-être même dans l'histoire des démocraties
01:01:33modernes, jusque depuis la fin de la
01:01:35Seconde Guerre mondiale.
01:01:37Vous parlez de l'étendue de ce massacre, aujourd'hui,
01:01:39on a pu enfin
01:01:41définir la mort
01:01:43d'une femme qui avait été assassinée
01:01:45le 7 octobre, ça nous a
01:01:4710 mois pour arriver
01:01:49à cette conclusion qu'elle avait été
01:01:51assassinée le 7 octobre,
01:01:53le massacre sans nom
01:01:55commis par le Hamas
01:01:57est la raison de la guerre
01:01:59que nous menons contre le Hamas à Gaza,
01:02:01d'ailleurs, contre le Hamas à Gaza
01:02:03et pas contre les Palestiniens
01:02:05à Gaza, malgré les critiques et malgré
01:02:07ce que disent les ennemis d'Israël
01:02:09et monsieur Haniyeh
01:02:11en était un des responsables premiers.
01:02:13Le président de la République française,
01:02:15Emmanuel Macron, a rappelé
01:02:17aujourd'hui que la guerre devait s'arrêter
01:02:19à Gaza, Olivier Rafovitch, alors que
01:02:21l'Etat hébreu a accepté de
01:02:23reprendre à partir du 15 août, dans 3 jours,
01:02:25les discussions en vue d'une trêve et de la libération
01:02:27d'otages.
01:02:29Il faut que la guerre
01:02:31s'arrête à Gaza, tous doivent
01:02:33l'entendre, c'est crucial pour les Gazaouis,
01:02:35pour les otages, pour la stabilité de la région
01:02:37aujourd'hui en jeu, plein soutien de la
01:02:39France aux médiateurs américains, égyptiens
01:02:41et qatariens. Olivier Rafovitch,
01:02:43il y a encore de la place pour les négociations,
01:02:45pour les pourparlers, malgré ces 2
01:02:47assassinats qu'on en a commentés
01:02:49ensemble, il y a encore un espoir
01:02:51de revoir les otages du Hamas
01:02:53retrouver Israël et leur famille ?
01:02:57Pour nous les otages, les 115 otages,
01:02:59certains vivants,
01:03:01d'autres assassinés,
01:03:03morts,
01:03:05tués par le Hamas, sont pour nous
01:03:07une priorité absolue, une priorité première.
01:03:09Je voudrais quand même vous dire que cette
01:03:11guerre, elle aurait pu s'arrêter, elle peut s'arrêter depuis
01:03:13toujours, si les otages
01:03:15sont libérés et si le Hamas dépose
01:03:17les armes. En fait,
01:03:19les Gazaouis payent le prix
01:03:21d'une politique
01:03:23désastreuse, destructrice
01:03:25du Hamas, nous payons
01:03:27le prix d'avoir eu
01:03:29depuis le 7 octobre
01:03:31251 otages, d'abord qu'aujourd'hui
01:03:33115, toujours aux mains du Hamas,
01:03:35un Hamas qui continue à tenir la bande
01:03:37Gaza en otage. Je rappelle que
01:03:39cette semaine, dans des écoles,
01:03:41dans des entrepôts humanitaires,
01:03:43le Hamas a utilisé
01:03:45ces écoles de l'UNRWA, entre autres,
01:03:47ces entrepôts humanitaires, comme base terroriste
01:03:49pour attaquer Israël, pour bombarder Israël,
01:03:51des villes et des villages israéliens.
01:03:53Encore une fois, ces guerres, elles portent
01:03:55un nom, c'est le Hamas qui en est responsable,
01:03:57c'est le Hamas qui attaque Israël le 7 octobre,
01:03:59c'est le Hamas qui refuse
01:04:01de libérer les otages.
01:04:03J'entends bien, colonel, mais ce qu'on se demande
01:04:05depuis Paris,
01:04:07et tous ceux qui observent ça de loin,
01:04:09bien sûr, et qui n'ont pas votre connaissance
01:04:11du terrain et des différents
01:04:13enjeux, en tout cas de la précision
01:04:15des enjeux, c'est comment peut-on
01:04:17redémarrer des négociations
01:04:19après ces assassinats,
01:04:21alors que les récents développements
01:04:23semblent avoir tendu considérablement
01:04:25la situation ?
01:04:27Ça paraît presque antinomique,
01:04:29cette stratégie israélienne, aujourd'hui,
01:04:31qui vise à la fois à éradiquer le Hamas
01:04:33et à libérer les otages.
01:04:35Je voudrais, si vous me permettez,
01:04:37corriger un petit peu
01:04:39ce que vous venez de dire sur
01:04:41les assassinats. Lorsqu'un homme
01:04:43qui a du sang sur les mains des centaines
01:04:45d'hommes et de femmes qui ont été assassinés
01:04:47par... Alors, cette neutralisation de ces
01:04:49leaders terroristes. Oui, mais c'est important.
01:04:51Vous avez raison, et je me reprends,
01:04:53mais comme le temps nous est compté,
01:04:55pardon si je
01:04:57vous ai choqué sur le mot employé,
01:04:59après ces neutralisations,
01:05:01comment est-ce qu'on peut imaginer encore
01:05:03qu'on puisse négocier et libérer les otages ?
01:05:05D'abord, les otages restent,
01:05:07je le répète, nous répétons, une priorité
01:05:09absolue. L'échelon politique israélien
01:05:11au plus haut niveau s'occupe, traite ce dossier
01:05:13avec des éléments
01:05:15multiples, parfois internationaux,
01:05:17comme vous le savez.
01:05:19Et c'est l'obligation d'Israël
01:05:21que les otages reviennent à la maison.
01:05:23Et encore une fois, je ne peux pas rentrer
01:05:25dans les détails des négociations,
01:05:27des processus de négociation. Ils ont des
01:05:29sensibilités extrêmes
01:05:31à tous les niveaux, au niveau sécuritaire,
01:05:33au niveau renseignement. Et encore une fois,
01:05:35nous sommes en Israël, dans l'attente
01:05:37du retour de tous nos otages,
01:05:39ceux qui sont en vie, nous prions tous les jours
01:05:41qu'ils reviennent. Et pour ceux
01:05:43qui ne le sont pas, qu'ils reviennent tous
01:05:45dans les maisons, je rappelle que cette semaine,
01:05:47la semaine dernière, un petit garçon
01:05:49de 5 ans a fêté son anniversaire
01:05:51dans les geôles
01:05:53du Hamas. Il s'appelle
01:05:55Bibas, il a un petit frère qui a
01:05:57un an. Ses enfants sont toujours aux mains
01:05:59du Hamas depuis le 7 octobre.
01:06:01Et c'est terrible, c'est évidemment
01:06:03terrible et on pense régulièrement
01:06:05à ses enfants et à
01:06:07tous ceux qui sont encore dans ces geôles
01:06:09et dans ces tunnels du
01:06:11Hamas. J'ai lu
01:06:13ces derniers jours que l'élite des services
01:06:15de sécurité
01:06:17en Israël, le patron du Mossad, le chef
01:06:19d'une Shin Bet, les services de sécurité
01:06:21de lutte antiterroriste, le ministre de la Défense
01:06:23Youhaf Galant, forment une coalition
01:06:25contre Benyamin Netanyahou.
01:06:27On l'accuse de vouloir faire
01:06:29échouer les négociations, notamment.
01:06:31Est-ce que
01:06:33le Premier ministre est de plus en plus
01:06:35isolé en Israël ou pas ?
01:06:37Comme vous le savez, je suis porte-parole
01:06:39de l'armée israélienne. Je ne rentrerai
01:06:41en aucun cas dans les questions
01:06:43de politique interne.
01:06:45Benyamin Netanyahou, qui est tout de même
01:06:47en une de Time Magazine,
01:06:49vous l'avez vu peut-être ces derniers jours,
01:06:51il affirme être profondément
01:06:53désolé que le groupe terroriste
01:06:55palestinien du Hamas ait pu attaquer Israël
01:06:57le 7 octobre dernier. Il dit ne pas
01:06:59avoir pu l'empêcher. Pour autant,
01:07:01il n'a pas été jusqu'à
01:07:03reconnaître explicitement une éventuelle responsabilité
01:07:05dans cette interview
01:07:07publiée hier par le magazine
01:07:09américain Time. Comment une telle barbarie
01:07:11a-t-elle pu déjouer
01:07:13les services de renseignement israéliens reconnus
01:07:15comme les plus performants du monde ? C'est vrai que
01:07:17beaucoup se sont posé cette question
01:07:19après le 7 octobre.
01:07:21Est-ce que c'est une question qui reste encore
01:07:23en suspens dix mois après ?
01:07:25Ce que je peux vous dire, c'est que
01:07:27nous sommes en guerre.
01:07:29Je pèse mes mots. C'est dur à dire ce mot.
01:07:31Nous sommes en guerre depuis
01:07:33le 7 octobre. Contre
01:07:35des organisations qui veulent la destruction
01:07:37totale et physique de l'état d'Israël.
01:07:39Et lorsque cette guerre sera
01:07:41terminée, eh bien
01:07:43les autorités
01:07:45feront ce qui doit être fait.
01:07:47Ça ne rentre pas dans ce débat. Et moi non plus d'ailleurs.
01:07:49La guerre pourra-t-elle être
01:07:51gagnée si
01:07:53tous les otages ne reviennent pas ?
01:07:55Est-ce qu'il y aura le sentiment d'avoir
01:07:57remporté la guerre dans le cas
01:07:59où tous les otages ne seraient pas rentrés
01:08:01en Israël ?
01:08:03Encore une fois, vous me posez des questions
01:08:05qui sont des questions
01:08:07presque de politique-fiction
01:08:09à l'heure où nous parlons. Nous sommes dans les faits
01:08:11à l'heure où nous parlons. Nous sommes menacés
01:08:13par l'Iran, par
01:08:15le Hezbollah. Nous sommes attaqués par le Hezbollah. Nous répondons
01:08:17de manière précise aux attaques.
01:08:19Nous attaquons le Hamas
01:08:21là où il se trouve pour détruire ses capacités
01:08:23militaires. Nous ne voulons pas que le
01:08:25Hamas continue à gérer la bande de Gaza
01:08:27pour le bien également des Gazaouis. Lorsque
01:08:29la guerre sera terminée, nous ferons un bilan.
01:08:31À l'heure où nous parlons, nous ne sommes pas encore
01:08:33malheureusement à la fin des opérations.
01:08:35Tsar est en guerre. L'État d'Israël
01:08:37est en guerre. Ce beau pays, ce
01:08:39magnifique pays, ce beau peuple,
01:08:41le peuple d'Israël, a le droit aussi
01:08:43à la paix, à la sécurité. Et nous
01:08:45ferons tout. Nous ferons tout
01:08:47pour que les Israéliens, les Israéliennes,
01:08:49les enfants Israéliens, vivent en paix
01:08:51pour que ce beau pays rayonne
01:08:53et continue à éclairer
01:08:55la région et le monde. Nous voulons la paix
01:08:57et nous obtiendrons ce que
01:08:59nous devons obtenir.
01:09:01La paix et la sécurité.
01:09:03Olivier, juste un dernier mot.
01:09:05Yaya Sinwar, aujourd'hui, c'est
01:09:07l'ennemi numéro un de l'État hébreu.
01:09:09C'est l'ennemi numéro
01:09:11un de l'État hébreu.
01:09:13Et même s'il change de titre aujourd'hui,
01:09:15s'il se fait appeler
01:09:17chef du bureau politique,
01:09:19il reste un homme à abattre
01:09:21et
01:09:23le responsable du massacre
01:09:25commis, perpétré,
01:09:27le 7 octobre 2023
01:09:29où plus de 1 200 personnes, femmes
01:09:31et enfants, ont été massacrées,
01:09:33ont été violées, ont été brûlées
01:09:35et encore, malheureusement,
01:09:37115 sont toujours aux mains du Hamas.
01:09:39Tous les unis, portent un nom.
01:09:41Yaya Sinwar,
01:09:43responsable du massacre,
01:09:45responsable des essais de guerre.
01:09:47Et donc, c'est l'homme à abattre.
01:09:49Juste un mot, vous avez la certitude qu'il est encore vivant ?
01:09:53Je ne rentrerai pas dans ces questions.
01:09:55Merci infiniment,
01:09:57Olivier Rafovitch, colonel Olivier Rafovitch,
01:09:59porte-parole de l'armée israélienne, de nous avoir éclairé.
01:10:01Oui, allez-y, pardon.
01:10:03Juste un mot, je voudrais,
01:10:05si vous me permettez, remercier également
01:10:07la France
01:10:09et les Français,
01:10:11lors de
01:10:13ce partenariat avec Israël
01:10:15et d'autres pays contre la menace iranienne
01:10:17et vous dire
01:10:19que nous sommes des démocraties
01:10:21face au terrorisme.
01:10:23Je sais qu'aujourd'hui, vous commémorez en France
01:10:25l'action terroriste contre
01:10:27le restaurant, je crois,
01:10:29Goldenberg rue des Rosiers.
01:10:31Le terrorisme était,
01:10:33il reste malheureusement, une menace
01:10:35pour toutes les démocraties et nous devons
01:10:37ensemble le combattre.
01:10:39Olivier Rafovitch, merci de nous avoir
01:10:41réservé ces propos et cette
01:10:43longue interview sur CNews et Europe.
01:10:45C'était le porte-parole de l'armée israélienne.
01:10:47Merci d'être intervenu.
01:10:49On marque une dernière courte pause
01:10:51dans Punchline, encore une fois sur CNews
01:10:53et avec les auditeurs d'Europe 1.
01:10:55On va commenter ce qui vient d'être dit,
01:10:57beaucoup de choses dites par le porte-parole
01:10:59de l'armée israélienne et d'autres sujets
01:11:01qui nous emmèneront sur le front
01:11:03de la guerre en Ukraine et en Russie,
01:11:05en Grande-Bretagne et on reparlera
01:11:07de la situation politique française.
01:11:09Restez bien fidèles à CNews et Europe 1.
01:11:11On arrive tout de suite.
01:11:1518h21, de retour sur le plateau de Punchline
01:11:17en direct sur CNews et sur Europe 1
01:11:19avec Eliott Mamann, Bernard Cohen-Adad,
01:11:21Jean-Christophe Kouvi et Martin Garagnon.
01:11:23Si vous étiez avec nous juste avant la pause,
01:11:25cette longue interview avec le colonel Rafovitch,
01:11:27on va en dire bien sûr quelques mots
01:11:29ici ensemble en plateau.
01:11:31Je rappelle l'information principale des dernières heures.
01:11:33Israël, dans le contexte extrêmement tendu
01:11:35que l'on connaît depuis plusieurs jours maintenant,
01:11:37enfin de nouveau un peu plus tendu
01:11:39puisqu'il est tendu depuis fort longtemps
01:11:41malheureusement, a accepté de reprendre
01:11:43le 15 août prochain les discussions pour un cessez-le-feu.
01:11:45Quels sont les enjeux ?
01:11:47On va d'abord voir ce sujet de Tancred Guillotel
01:11:49avec les équipes de CNews et d'Europe 1.
01:11:53En quelques heures ce jeudi,
01:11:55les habitants d'une partie de la ville de Caniounès,
01:11:57au sud de la bande de Gaza,
01:11:59ont déserté les lieux.
01:12:01L'ordre d'évacuation est venu de l'armée israélienne
01:12:03qui a déclaré mener une nouvelle opération militaire
01:12:05dans cette zone.
01:12:07Des combats qui pourraient cependant s'atténuer
01:12:09dans les prochains jours.
01:12:11A l'occasion de reprendre le 15 août,
01:12:13les discussions ont vu d'une trêve dans la bande de Gaza.
01:12:15Les trois pays médiateurs,
01:12:17le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte,
01:12:19ont indiqué qu'un accord cadre était sur la table
01:12:21et qu'il ne manquait que les détails de son implication.
01:12:23Une avancée dont s'est réjoui Emmanuel Macron
01:12:25sur le réseau social X.
01:12:27Il faut que la guerre à Gaza s'arrête.
01:12:29Tous doivent l'entendre.
01:12:31C'est crucial pour les Gazaouis,
01:12:33pour les otages, pour la stabilité de la région
01:12:35aujourd'hui en jeu.
01:12:37Plein soutien de la France aux médiateurs américains,
01:12:39et de l'Egypte.
01:12:41Le ministre de la Défense israélien,
01:12:43Yoav Galan, a estimé qu'il était important
01:12:45de parvenir rapidement à un accord
01:12:47pour permettre le retour des otages.
01:12:49A ce jour, selon l'armée israélienne,
01:12:51111 otages sont toujours retenus à Gaza,
01:12:53dont 39 sont décédés.
01:12:55Je voudrais qu'on revoie le tweet d'Emmanuel Macron
01:12:57posté aujourd'hui,
01:12:59qui explique qu'il faut que la guerre
01:13:01à Gaza s'arrête.
01:13:03Tous doivent l'entendre.
01:13:05C'est crucial pour les Gazaouis, pour les otages,
01:13:07de la France aux médiateurs américains,
01:13:09égyptiens et qatariens.
01:13:11Une question que j'ai posée tout à l'heure
01:13:13au colonel Rafovich, Bernard Cohen,
01:13:15est-ce qu'il y a encore de la place pour des négociations
01:13:17et pour parler dans le contexte des derniers jours ?
01:13:19Déjà, il n'y a pas de place
01:13:21pour la guérilla politique interne.
01:13:23En Israël, ça aussi,
01:13:25il faut le retenir, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:13:27le peuple israélien, quel que soit son gouvernement,
01:13:29pour ou contre Netanyahou,
01:13:31considère que ce n'est pas le moment
01:13:33de déstabiliser
01:13:35un gouvernement qui est en guerre.
01:13:37Ça, on l'a entendu, c'est important.
01:13:39Ça ne veut pas dire que demain,
01:13:41les choses ne vont pas changer.
01:13:43Deuxième, ce que j'ai pu retenir,
01:13:45c'est également qu'il y a des négociations
01:13:47permanentes, même si nous,
01:13:49ici, on a l'impression que les négociations
01:13:51sont terminées et que ça reprend.
01:13:53On a entendu le porte-parole
01:13:55de l'armée israélienne remercier la France.
01:13:57Ce n'est pas anodin non plus.
01:13:59Et ça rassure sur la politique et l'influence
01:14:01de la France dans cette zone du monde
01:14:03en accord avec
01:14:05l'influence des USA, du Qatar
01:14:07et de l'Égypte. L'Égypte a toujours été
01:14:09très proche d'Israël, ne l'oublions pas.
01:14:11Et d'ailleurs, la menace iranienne
01:14:13à un moment donné a été vis-à-vis
01:14:15d'un certain nombre d'États qui pourraient
01:14:17avoir une position
01:14:19de neutralité vis-à-vis
01:14:21de l'État d'Israël. Ce que j'ai retenu
01:14:23également, moi, c'est la volonté
01:14:25quand même de montrer
01:14:27qu'Israël, ce qui est une réalité,
01:14:29est la victime.
01:14:31N'oublions pas que tout ce que l'on vit
01:14:33aujourd'hui, c'est
01:14:35en réponse
01:14:37au pogrom
01:14:39du 7 octobre. Et si nous,
01:14:41Français, nous vivions la même
01:14:43chose à un moment,
01:14:45en quelle situation
01:14:47serions-nous ?
01:14:49Est-ce qu'on accepterait, bien
01:14:51entendu, cela ? Et les négociations,
01:14:53ce que l'on voit, c'est que
01:14:55le porte-parole ne s'interdit
01:14:57pas aujourd'hui d'aller
01:14:59dans des négociations avec le soutien
01:15:01mais
01:15:03il maintient la volonté
01:15:05de Tzahal d'aller toujours plus
01:15:07loin pour réduire l'influence
01:15:09du Hamal, parce que l'influence du Hamal
01:15:11c'est condamner
01:15:13l'existence d'Israël. Donc les négociations
01:15:15sont en cours et
01:15:17une volonté de récupérer les
01:15:19otages, vivants ou non vivants,
01:15:21le plus vite possible. D'ailleurs, ces dernières
01:15:23heures, on note que des centaines d'habitants de
01:15:25Gaza ont fui la ville
01:15:27de Hanouness après
01:15:29un ordre d'évacuation de l'armée israélienne
01:15:31cherchant désespérément un abri
01:15:33pour échapper à une nouvelle opération militaire
01:15:35dans cette zone du sud
01:15:37de la bande de Gaza, très précisément.
01:15:39Dans ce contexte de négociations qui
01:15:41approchent également et qui pourraient être
01:15:43décisives, notamment, bien sûr, pour
01:15:45les otages à qui on pense en priorité,
01:15:47une nouvelle opération dans Gaza,
01:15:49elle est souhaitable actuellement ?
01:15:51Ça, d'un point
01:15:53de vue militaire... C'est toujours cette balance
01:15:55entre la vie des otages,
01:15:57la préservation qu'on doit en faire
01:15:59en vue d'éventuelles négociations, et puis cette
01:16:01volonté, bien sûr également,
01:16:03de l'État hébreu d'éradiquer le Hamas
01:16:05et les terroristes. En réalité, il y a deux catégories
01:16:07d'otages dans cette histoire à Gaza. Il y a
01:16:09évidemment les otages du 7 octobre,
01:16:11auxquels on pense, parce qu'il faut le rappeler, c'est
01:16:13l'attentat terroriste qui a fait le plus de victimes
01:16:15françaises depuis
01:16:17plusieurs années. On a eu beaucoup, nous,
01:16:19de nos concitoyens qui sont morts pendant ces attaques,
01:16:21qui ont été pris en otage. Et puis, il y a des otages qui vivent à Gaza,
01:16:23c'est-à-dire les Gazaouis. On n'en parle pas
01:16:25assez, mais les Gazaouis... Faire la guerre
01:16:27contre le Hamas, ce n'est pas faire la guerre contre les Gazaouis.
01:16:29Les Gazaouis sont aussi, et vous en parliez
01:16:31sur l'évacuation à Ranounian,
01:16:33parce qu'ils n'ont pas d'endroit où aller.
01:16:35Ils sont bloqués dans cette situation. Il faut les aider
01:16:37aussi à se débarrasser du Hamas.
01:16:39C'est une nécessité pour une solution
01:16:41politique, parce qu'à l'heure actuelle, on est sur
01:16:43une solution militaire qui s'impose.
01:16:45On est dans un risque de guerre
01:16:47élevé. Mais
01:16:49à terme, la solution ne peut être que politique.
01:16:51La position de la France a toujours été très claire.
01:16:53Emmanuel Macron l'a rappelé.
01:16:55C'est deux États, deux États viables,
01:16:57deux territoires viables.
01:16:59Ça ne peut être que cette solution à laquelle
01:17:01on devra aboutir dans les prochains mois,
01:17:03les prochaines années, le plus vite possible en réalité.
01:17:05Mais à l'heure actuelle,
01:17:07vous ne pouvez pas discuter avec des gens qui,
01:17:09statutairement, ont clairement
01:17:11assumé que leur objectif, c'est de vous détruire,
01:17:13puisque c'est la raison d'être
01:17:15du Hamas. Le Hamas, on ne discute pas
01:17:17avec quelqu'un qui veut votre mort.
01:17:19Vous ne pouvez pas vous entendre. Pour pouvoir
01:17:21discuter, échanger, faire la paix, il faut déjà
01:17:23pouvoir se
01:17:25parler. Lorsque le Hamas
01:17:27est né de la volonté de tuer
01:17:29l'État d'Israël, de l'éradiquer, de l'effacer
01:17:31de la carte, il ne peut pas y avoir
01:17:33de discussion. Donc il faut s'en débarrasser
01:17:35d'une façon ou d'une autre. Mais le problème, c'est que
01:17:37derrière le Hamas, vous avez l'Iran.
01:17:39Ça a été dit, qui est un peu le maître
01:17:41marionnettiste de la région,
01:17:43que ce soit au Yémen, que ce soit avec le Hezbollah
01:17:45au sud Liban, que ce soit dans d'autres parties de la région
01:17:47en Irak notamment.
01:17:49Donc il y a un sujet qui est intimement lié aussi à l'Iran.
01:17:51Donc on voit aussi toutes les répercussions que ça
01:17:53peut avoir. A l'heure actuelle, il n'y a pas de risque d'une
01:17:55guerre classique, parce que
01:17:57militairement, Israël est largement supérieur
01:17:59et que l'Iran n'ira pas sur ce terrain-là,
01:18:01même s'il cherche à mobiliser un certain nombre d'alliés.
01:18:03En revanche, il y a le risque d'une guerre de basse
01:18:05intensité sur différents théâtres d'opérations.
01:18:07Liban sud, plateau du Golan,
01:18:09le sud Israël, etc.
01:18:11Le vrai risque, il est là. Et Israël ne peut pas
01:18:13s'embarquer là-dedans.
01:18:15Il y a une solution qui doit être militaire à l'heure actuelle,
01:18:17mais qui ne peut être que politique
01:18:19à moyen et long terme.
01:18:21Encore deux commentaires. Jean-Christophe Covillier, Eliott Mamann.
01:18:23Oui, c'est très difficile, on voit bien,
01:18:25de mener une guerre asymétrique.
01:18:27C'est-à-dire que vous ne luttez pas contre une autre armée
01:18:29à un autre pays. C'est très gazeux.
01:18:31On voit bien que ça se mélange à la population.
01:18:33Il y a des tunnels.
01:18:35En fait, je pense qu'il faut vraiment le vivre
01:18:37pour le comprendre. Là, ici,
01:18:39c'est vrai que c'est confortable.
01:18:41D'ailleurs, tous ceux qui vont manifester
01:18:43doivent le comprendre aussi
01:18:45que c'est très compliqué.
01:18:47Et quand vous devez lutter contre du terrorisme
01:18:49pour fréquenter
01:18:51des collègues qui luttent
01:18:53contre le terrorisme,
01:18:55c'est très compliqué. Parce qu'en face de vous,
01:18:57vous avez des gens, on est dans l'irrationnel.
01:18:59Ils sont complètement obtus. Il n'y a pas de dialogue.
01:19:01Ils sont enfoncés dans leur idéologie.
01:19:03Et effectivement, il n'y a qu'une seule chose
01:19:05qui peut les sauver, entre guillemets.
01:19:07C'est quand vous arrivez à trouver le bon angle.
01:19:09Et là, à la rigueur, ils ne veulent pas mourir.
01:19:11Il ne faut pas croire que tous sont des fous de Dieu.
01:19:13Ils ont aussi leur confort.
01:19:15Certains politiques,
01:19:17quand les collègues nous disaient,
01:19:19quand on va le matin, au petit matin, interpeller
01:19:21des terroristes,
01:19:23le premier réflexe, c'est de mettre
01:19:25leur femme ou leurs enfants en bouclier
01:19:27pour qu'eux ne meurent pas. Vous imaginez un petit peu.
01:19:29Donc, il y a le discours et les actes.
01:19:31Et en fait, quand vous avez
01:19:33une action comme celle
01:19:35du 7 octobre,
01:19:37vous devez faire face à l'émotion
01:19:39que ça dégage
01:19:41à l'opinion publique. Mais après, il y a
01:19:43les faits. Et les faits, c'est quoi ? Qu'est-ce que vous voulez faire ?
01:19:45Effectivement, supprimer les terroristes.
01:19:47Mais c'est vraiment inextricable.
01:19:49Et effectivement,
01:19:51à un moment donné, il va falloir poser un peu le débat.
01:19:53Et poser l'avion, si on peut, parce que
01:19:55il faut sortir de là. Et on le voit d'ailleurs
01:19:57que ça rejaillit sur toute notre société
01:19:59et à nous. Et on en souffre aussi
01:20:01quelque part de cette situation.
01:20:03Et on en parlait dans notre premier or.
01:20:05Je le dis à nos auditeurs d'Europe.
01:20:07On a évoqué
01:20:09cette multiplication, encore une fois,
01:20:11sur le premier trimestre 2024
01:20:13des actes antisémites sur le territoire.
01:20:15Des chiffres rappelés aujourd'hui par
01:20:17Gérald Darmanin.
01:20:19Et des faits insupportables qui continuent
01:20:21d'augmenter dans le pays. Un dernier commentaire
01:20:23sur tout ce qui vient d'être dit, Eliott Mamann.
01:20:25Oui, d'abord, rappeler que dans son tweet
01:20:27tout à l'heure, Emmanuel Macron,
01:20:29qui a d'ailleurs été publié au cours de l'adresse
01:20:31de Gérald Darmanin à l'hommage
01:20:33de l'attentat de la rue des Rosiers,
01:20:35Emmanuel Macron ne mentionne pas
01:20:37les Israéliens. Il parle
01:20:39simplement de la nécessité de libérer
01:20:41les otages. Je pense tout de même qu'il
01:20:43eût été salutaire d'également avoir un mot
01:20:45à l'égard des Israéliens qui vivent dans une situation
01:20:47très particulière depuis le 7 octobre.
01:20:49Et en ce moment même,
01:20:51tout spécifiquement,
01:20:53puisque l'Iran se sert tout de même d'une
01:20:55forme de guerre psychologique. On sait
01:20:57qu'une attaque par l'Iran
01:20:59et grâce à l'entremise
01:21:01de ses différents proxys devrait être déclenchée
01:21:03dans les prochains jours. On en ignore
01:21:05à l'heure actuelle l'ampleur, même si la presse
01:21:07a des sources qui lui indiquent que
01:21:09des groupes qui d'habitude pouvaient
01:21:11rester en retrait ces derniers temps, par exemple
01:21:13les milicies d'Irak, allaient également
01:21:15être mobilisés dans cette
01:21:17réponse à Israël.
01:21:19Et les Israéliens évoluent depuis
01:21:21quelques jours avec cette
01:21:23conscience-là, tout en ignorant la date,
01:21:25les cibles potentiellement
01:21:27civiles que ces
01:21:29proxys pourraient vouloir
01:21:31toucher en Israël. Et c'est donc tout de même
01:21:33aussi quelque chose qu'il faut
01:21:35voir et qui est évidemment particulièrement
01:21:37important quant à la menée des
01:21:39négociations en cours avec les entités terroristes.
01:21:41Et d'ailleurs, l'Iran est
01:21:43coutumeur du fait puisque en avril, lorsqu'il
01:21:45avait déjà eu d'importantes négociations,
01:21:47un point de cristallisation dans la
01:21:49libération de certains otages, l'Iran
01:21:51avait attaqué Israël à la suite
01:21:53d'une période d'atermoiement d'un peu
01:21:55plus de 15 jours, au cours desquels il
01:21:57faisait déjà diffuser une rumeur dans les médias
01:21:59occidentaux selon lesquels une attaque était imminente.
01:22:01Donc il faut aussi comprendre
01:22:03cette pression psychologique qui est exercée
01:22:05à l'encontre des Israéliens et qui ne s'estompe
01:22:07jamais. Voilà ce que l'on pouvait dire
01:22:09sur la situation au Proche-Orient.
01:22:11Et on continuera d'en parler évidemment
01:22:13tout au long de la soirée. L'autre
01:22:15actualité internationale forte également
01:22:17des derniers jours, elle nous emmène outre-manche.
01:22:19Le gouvernement reste sur le
01:22:21qui-vive. Le Premier ministre Britannique
01:22:23Keir Starmer a prévenu aujourd'hui que
01:22:25la police devait rester en état d'alerte face
01:22:27aux risques de violences racistes et
01:22:29islamophobes après les émeutes
01:22:31qui ont secoué le Royaume-Uni ces dix derniers jours.
01:22:33Malgré une accalmie justement, notamment
01:22:35observée les dernières 24 heures.
01:22:37Il rappelle, le Premier ministre,
01:22:39nous devons rester en état d'alerte à l'approche du
01:22:41week-end parce que nous devons assurer
01:22:43la sécurité de nos communautés.
01:22:45Olivier Weber, vous êtes pour CNews
01:22:47en duplex de Londres. Merci
01:22:49de nous répondre en direct. On l'a bien
01:22:51compris, la journée qui approche
01:22:53demain va être encore une fois
01:22:55absolument décisive parce que de nouveaux
01:22:57appels à manifester ont été lancés.
01:23:03Oui, et un autre facteur
01:23:05aggravant, c'est qu'il fait de plus en plus chaud,
01:23:07de plus en plus beau et que le championnat de football
01:23:09de D2 redémarre ce week-end.
01:23:11La police, vous le disiez, est sur le
01:23:13qui-vive. État d'alerte maximum
01:23:15maintenu ici avec
01:23:176000 agents anti-émeutes supplémentaires
01:23:19aux quatre coins du pays.
01:23:21C'est vrai que le calme est
01:23:23revenu, un calme précaire depuis quelques
01:23:25jours, sauf quelques incidents, notamment en
01:23:27Irlande du Nord et ce soir à
01:23:29Belfast, une manifestation
01:23:31anti-racisme en prévision
01:23:33d'un rassemblement
01:23:35de militants
01:23:37anti-migrants, donc quelques poches
01:23:39quand même de troubles qui restent.
01:23:41Olivier, il faut dire
01:23:43que le gouvernement met le paquet
01:23:45pour dissuader
01:23:47les violents et ceux qui seraient tentés
01:23:49de commettre de nouvelles violences.
01:23:53Oui, c'est une justice
01:23:55implacable qui est en train de s'abattre
01:23:57sur les personnes arrêtées. Plus de 600 personnes
01:23:59arrêtées déjà et les condamnations
01:24:01pleuvent ces dernières 48 heures. Des condamnations
01:24:03de la prison ferme entre 2 et 3
01:24:05ans pour des manifestants
01:24:07des émeutiers qui avaient tenté
01:24:09d'incendier des hôtels qui abritent des migrants,
01:24:11attaquer des policiers
01:24:13qui avaient également attaqué des mosquées
01:24:15ou des commerces.
01:24:17Il n'y a pas d'ailleurs que des manifestants anti-migrants.
01:24:19Les contre-manifestants anti-racisme
01:24:21sont également condamnés à de la prison
01:24:23deux ans pour
01:24:25notamment deux hommes à Leeds
01:24:27qui avaient frappé
01:24:29des militants de l'ultra-droite.
01:24:31Et puis il y a les condamnations, ça c'est tout à fait
01:24:33inédit dans le pays, les premières condamnations
01:24:35pour de la haine en ligne.
01:24:37Un homme de 28 ans vient d'être
01:24:39condamné à deux ans de prison
01:24:41pour avoir publié un post sur Facebook
01:24:43incitant à brûler des hôtels
01:24:45abritant des migrants. Et un autre,
01:24:47un père de trois enfants, 26 ans,
01:24:49qui avait publié aussi sur X
01:24:51des incitations à brûler des hôtels
01:24:53de migrants et attaquer des cabinets d'avocats,
01:24:55vient décoper de trois ans
01:24:57de prison. Pour ces gens-là,
01:24:59la vie a basculé d'un moment à l'autre.
01:25:01Une énorme fermeté affichée
01:25:03par le pouvoir britannique.
01:25:05Merci beaucoup Olivier Weber et correspondant
01:25:07pour ces news.
01:25:09À Londres, en Grande-Bretagne,
01:25:11des images que je vais décrire
01:25:13pour nos auditeurs d'Europe 1, des images
01:25:15en direct qui nous viennent de Belfast
01:25:17où on nous rappelle
01:25:19que plusieurs manifestations sont
01:25:21en cours. Ce que nous voyons
01:25:23à l'image, et là encore je le décris pour nos
01:25:25auditeurs d'Europe 1, c'est une manifestation
01:25:27antiraciste dans les rues
01:25:29de cette capitale
01:25:31nord-irlandaise où l'on observe
01:25:33un mouvement statique
01:25:35pour le moment où aucun
01:25:37élément violent n'est vu.
01:25:39Des drapeaux palestiniens comme on en voit
01:25:41beaucoup également dans ce genre
01:25:43de mobilisation, sachant que
01:25:45une autre manifestation anti-migrants
01:25:47se tient également, dans le même temps,
01:25:49toujours dans cette ville
01:25:51de Belfast. Donc on le comprend bien,
01:25:53là nous sommes en Irlande, mais bien sûr
01:25:55toujours au Royaume-Uni et de nouveaux appels
01:25:57à manifester demain, Elliot Mamman.
01:25:59On a bien compris, dans un même
01:26:01temps que des milliers de policiers
01:26:03en Irlande du Nord, en Belfast bien sûr, on a bien compris
01:26:05que des milliers de policiers sont mobilisés
01:26:07depuis que ces émeutes ont éclaté mardi
01:26:09dernier après une attaque au couteau dans le nord-ouest
01:26:11de l'Angleterre dans laquelle, je le rappelle,
01:26:13deux fillettes ont été tuées,
01:26:15500 personnes arrêtées, environ 150
01:26:17inculpées, une justice
01:26:19qui ne tremble pas comme l'a rappelé Olivier Weber
01:26:21il y a un instant.
01:26:23On se rend compte, même si c'est précaire
01:26:25et on le voit encore une fois
01:26:27et je le rappelle à nos auditeurs d'Europe 1,
01:26:29une mobilisation est en cours à Belfast
01:26:31mais quand la police et la justice
01:26:33travaillent main dans la main, ça produit
01:26:35ces effets étonnants et j'en parlerai
01:26:37aussi avec M. Garagnon dans un instant.
01:26:39Oui, c'est tout à fait salutaire,
01:26:41il faut néanmoins être
01:26:43vigilant à une polémique qui est en train de monter
01:26:45au Royaume-Uni
01:26:47qui relève du caractère
01:26:49du rendu de la justice
01:26:51qui peut parfois être vu comme étant à double vitesse.
01:26:53En effet, au cours de
01:26:55manifestations pro-palestiniennes,
01:26:57en faveur d'une
01:26:59forme radicale d'écologie politique,
01:27:01ces derniers mois au Royaume-Uni
01:27:03il y a pu également avoir des excès
01:27:05de violences. Il s'avère que
01:27:07au cours de ces manifestations-là, d'abord,
01:27:09les forces de l'ordre n'ont pas
01:27:11mené à bien une politique
01:27:13aussi répressive
01:27:15que celle qui a été appliquée
01:27:17à l'égard de ces manifestations
01:27:19qui, pour certaines, étaient de toute évidence
01:27:21d'extrême droite puisqu'elles considéraient que la violence
01:27:23était un moyen légitime de résoudre
01:27:25un conflit politique.
01:27:27D'ailleurs, la réponse politique
01:27:29n'a pas non plus été la même
01:27:31lorsqu'il y avait des débordements dans ces
01:27:33manifestations-là. Par exemple,
01:27:35il y avait eu à Londres un grand
01:27:37mouvement dans la suite du mouvement
01:27:39Black Lives Matter qui, lui aussi,
01:27:41avait connu des débordements extrêmement
01:27:43violents avec de
01:27:45nombreuses agressions physiques, avec des
01:27:47biens publics qui ont été détruits
01:27:49et à la suite de ces manifestations-là,
01:27:51Kirchheimer lui-même a mis un genou
01:27:53à terre. Il n'a pas
01:27:55condamné comme il l'a fait. On aurait pu
01:27:57penser qu'il pouvait y avoir une forme de mimétisme
01:27:59puisqu'il explique que les personnes qui
01:28:01se livrent à des choses tout à fait
01:28:03intolérables au cours de ces manifestations
01:28:05sont d'extrême droite. On aurait pu
01:28:07penser qu'il allait condamner l'extrême gauche lorsque
01:28:09l'autre camp s'était
01:28:11conduit de manière tout à fait irresponsable.
01:28:13Cela n'a pas été le cas et cela
01:28:15alimente un ressentiment
01:28:17auquel il faut être extrêmement prudent
01:28:19de l'autre côté de la Manche.
01:28:21Sur les images, et là encore
01:28:23je m'adresse à nos auditeurs,
01:28:25on découvre également à l'écran
01:28:27l'autre manifestation
01:28:29de Belfast qui se tient
01:28:31parallèlement, je le disais.
01:28:33Une manifestation anti-migrants.
01:28:35On a pu lire une affiche notamment
01:28:37portée par une dame
01:28:39en début de cortège sur laquelle on peut lire
01:28:41« Protect our children »
01:28:43« Protéger nos enfants ». Quant
01:28:45de l'autre côté de l'écran, dans cette manifestation
01:28:47anti-raciste, on voit des drapeaux
01:28:49palestiniens ou encore des croix
01:28:51gammées, barrées, d'un trait rouge
01:28:53pour dire
01:28:55non aux nazis, évidemment
01:28:57d'une certaine façon. Jean-Christophe
01:28:59Kouvis, je passe par vous
01:29:01avant de continuer le tour du plateau
01:29:03parce qu'on voit que cette Angleterre
01:29:05est d'une certaine manière
01:29:07face à face, mais ce que l'on voit
01:29:09également aussi sur les images
01:29:11et je continue de les décrire, c'est énormément
01:29:13de forces de police
01:29:15de fourgons, de camions de police
01:29:17qui font en sorte que ces différents
01:29:19rassemblements que tout oppose
01:29:21finalement, se déroulent tout de même dans le calme.
01:29:23Oui, c'est normal
01:29:25la police est là pour ça
01:29:27pour permettre aux gens
01:29:29je parle de la France, mais l'Angleterre c'est pareil
01:29:31de pouvoir manifester
01:29:33en toute sécurité
01:29:35on peut exprimer des opinions, tant que c'est pas
01:29:37du racisme, bien sûr, parce qu'encore une fois
01:29:39c'est un délit, on peut exprimer des
01:29:41opinions, des craintes, aller dans la rue
01:29:43manifester, mais en toute
01:29:45sécurité
01:29:47après, le Royaume-Uni
01:29:49c'est plutôt le Royaume des Unis en ce moment
01:29:51c'est compliqué
01:29:53c'est une crise sociale profonde
01:29:55avec un sentiment de déclassement
01:29:57et c'est ce que nous on ressent
01:29:59d'ailleurs, et on alerte nous aussi à chaque fois
01:30:01les différents gouvernements, on leur dit
01:30:03attention, on voit qu'il y a une société qui bouge
01:30:05qui bouillonne
01:30:07et effectivement, il y a les extrêmes gauche et droite
01:30:09qui font remonter un petit peu tout ça, qui brassent
01:30:11et qui appuient là où ça fait mal
01:30:13et un jour les gens, parce que justement
01:30:15trop de ras-le-bol
01:30:17ou alors un fait divers, ou quelque chose
01:30:19qui les touche profondément, vont les faire aller dans la rue
01:30:21et là c'est très compliqué après quand vous êtes policier
01:30:23parce que vous devez faire ramener le calme
01:30:25et donc là on a vu que
01:30:27la réponse, c'est un peu comme la réponse qu'on avait
01:30:29fait l'année dernière sur les émeutes
01:30:31suite à la mort de Nahel
01:30:33c'était des policiers en ombre
01:30:35et une justice implacable
01:30:37main dans la main, et vous coupez l'élan
01:30:39justement des violences. En fait je vais apporter une précision
01:30:41parce qu'on découvre en fait ces images
01:30:43en direct de Belfast
01:30:45et là encore j'apporte des précisions et un maximum
01:30:47de descriptions pour nos auditeurs
01:30:49en fait la réalité de ce qui est en train de se passer à Belfast
01:30:51c'est que les deux manifestations
01:30:53les deux mobilisations, et là je m'en rends compte
01:30:55sur les images en direct
01:30:57ont lieu exactement au même endroit
01:30:59en fait, et vous avez une rue qui est divisée
01:31:01en deux, entre d'un côté
01:31:03les antiracistes et de l'autre
01:31:05côté les anti-migrants
01:31:07ces deux
01:31:09cortèges, ces deux mobilisations sont
01:31:11séparées par des forces de l'ordre
01:31:13qui sont statiques au milieu de ces
01:31:15deux groupes d'individus, et la dernière chose que je remarque
01:31:17là encore sur les images, je décrivais
01:31:19des drapeaux palestiniens chez les antiracistes
01:31:21et je vois également des drapeaux
01:31:23israéliens brandis
01:31:25chez les anti-migrants
01:31:27donc encore une fois
01:31:29ce conflit israélo-palestinien
01:31:31il s'invite dans nos sociétés
01:31:33modernes pour
01:31:35plein de raisons, et c'est assez incroyable de voir
01:31:37encore cette opposition dans les rues de Belfast
01:31:39Bernard Cohen Haddad et Martin Garaignan
01:31:41je viens vers vous juste ensuite. Moi je vais aller dans le sens
01:31:43de Jean-Christophe, c'est que
01:31:45on est là, au-delà des émeutes
01:31:47et des violences gratuites
01:31:49dépolitisées
01:31:51le vrai sens
01:31:53de ce qui a pris aujourd'hui
01:31:55une dimension beaucoup plus grave
01:31:57c'est qu'on est sur une révolte
01:31:59politique, sociale et culturelle
01:32:01c'est effectivement, comme l'a bien dit Jean-Christophe
01:32:03un problème
01:32:05d'un Royaume-Uni et de l'Angleterre
01:32:07qui vit en communauté
01:32:09séparée, sans faire société
01:32:11avec une
01:32:13paupérisation
01:32:15de la classe ouvrière et de la classe moyenne
01:32:17qui est encore extrêmement forte
01:32:19c'est pour ça que le Parti Travailliste
01:32:21a été élu pour
01:32:23faire un certain
01:32:25nombre de réformes
01:32:27et c'est bien là aujourd'hui qu'ils se trouvent un peu
01:32:29bloqués, c'est qu'ils sont en train de
01:32:31tirer un peu contre leur camp
01:32:33parce qu'ils sont en train de se mettre à dos
01:32:35une partie de ceux qui ont voté
01:32:37pour eux, mais on ne peut pas laisser dire que c'est uniquement
01:32:39des hooligans, que c'est uniquement
01:32:41l'extrême droite qui aujourd'hui manifeste
01:32:43l'ensemble de la communauté
01:32:45et des communautés ouvrières
01:32:47et middle class
01:32:49britanniques revendiquent
01:32:51une meilleure qualité de vie et aussi une façon
01:32:53de vivre en tranquillité, plus de
01:32:55sécurité chez eux
01:32:57c'est-à-dire pas d'agression
01:32:59pas de drame, pas
01:33:01d'infanticide, tout cela fait partie
01:33:03aussi d'une volonté d'avoir
01:33:05plus de sécurité intérieure
01:33:07plus de sécurité extérieure
01:33:09moins d'immigration et
01:33:11enfin une meilleure qualité de vie
01:33:13dans un pays qui aujourd'hui a de grandes difficultés
01:33:15économiques. Oui, Eliott, vous voulez ajouter une chose
01:33:17et Martin Garagnon, je vais avoir vous tout de suite
01:33:19Non, simplement peut-être rappeler que
01:33:21ceux qui se servent de la violence dans ces
01:33:23manifestations sont d'extrême droite, ceux qui veulent
01:33:25exprimer une émotion à la suite
01:33:27de l'abomination qui a eu lieu
01:33:29la semaine dernière ne sont pas irrémédiablement
01:33:31anti-migrants ni d'extrême droite
01:33:33ils sont peut-être de droite lorsque
01:33:35en effet ils proposent de
01:33:37profiter de cet événement
01:33:39politique, de cette page politique, pardonnez-moi
01:33:41pour questionner la politique migratoire
01:33:43et la manière de l'accueil de laquelle on
01:33:45accueille les migrants au Royaume-Uni
01:33:47néanmoins, ils ne sont pas d'extrême droite
01:33:49c'est d'ailleurs l'un des problèmes, c'est que
01:33:51Kirchheimer et l'intégralité du gouvernement britannique
01:33:53a irrémédiablement renvoyé l'intégralité
01:33:55de ses opposants politiques à un
01:33:57spectre infréquentable
01:33:59de la classe politique et encore une précision
01:34:01pour rappeler qu'il y a des débordements des deux
01:34:03côtés, on a par exemple entendu hier
01:34:05après-midi, un membre du parti
01:34:07travailliste dire qu'il fallait couper
01:34:09la gorge de l'intégralité
01:34:11des fascistes et des nazis qui participaient
01:34:13à ces manifestations
01:34:15et ce faisant d'ailleurs il ne qualifiait pas
01:34:17uniquement les personnes qui se
01:34:19livraient à des débordements intolérables mais à
01:34:21l'intégralité des manifestants et il
01:34:23était derrière lui soutenu par une foule
01:34:25qui de toute évidence était en
01:34:27communion avec ses propos
01:34:29et pourtant le gouvernement britannique a été
01:34:31assez faible, il a maigrement
01:34:33disons, si je puis enfanter ce terme
01:34:35condamné
01:34:37l'expression inacceptable
01:34:39de ce cadre du parti travailliste
01:34:41alors même qu'il n'a pas
01:34:43hésité à faire une surenchère verbale
01:34:45s'agissant de la condamnation de ces manifestations
01:34:47dans leur ensemble. Le premier ministre britannique, fort
01:34:49avec les faibles et faible avec les forts ?
01:34:51Ou du moins hémiplégique
01:34:53quant à la condamnation de la violence
01:34:55selon le camp qui se sert
01:34:57de cette violence à des fins politiques.
01:34:59Martin Garagnon, je voudrais qu'on revienne sur cette réponse
01:35:01qui n'a pas tout réglé bien sûr mais
01:35:03qui a coupé l'herbe sous le pied peut-être
01:35:05des plus violents et on le constate
01:35:07du moins pour le moment on reste très prudent
01:35:09c'est une situation extrêmement fragile
01:35:11mais les images que l'on découvre à Belfast
01:35:13sont un face-à-face avec
01:35:15une opposition
01:35:17marquée mais pas de fait de
01:35:19violence et une police qui veille au grain
01:35:21parce que la réponse de la justice a également été
01:35:23extrêmement forte ces dernières heures
01:35:25on en a beaucoup parlé, des condamnations
01:35:27lourdes jusqu'à 3 ans là où en France
01:35:29on ne va pas se mentir on aurait eu des rappels
01:35:31à la loi ou des condamnations avec
01:35:33sursis, du name and shame
01:35:35comme on le dit également outre-Mange, des photos
01:35:37diffusées, des meutiers qui sont d'une certaine
01:35:39façon mis en
01:35:41accusation aux yeux
01:35:43de la Grande-Bretagne entière
01:35:45Starmer qui appelle
01:35:47à ne pas relâcher cette accalmie et qui
01:35:49vraiment permet à la police et la justice de fonctionner
01:35:51ensemble et dans une même
01:35:53idée et dans une même célérité
01:35:55également c'est important. On serait
01:35:57inspiré de s'en inspirer peut-être ?
01:35:59Il y aurait beaucoup de choses à dire, j'aimerais juste
01:36:01m'attarder sur deux points, le premier que
01:36:03vous venez d'évoquer sur la nature de la
01:36:05répression face à cette
01:36:07montée, à cette flambée de violences
01:36:09je vous trouve un peu dur par rapport à ce qui a été fait en France
01:36:11notamment vous avez dit Monsieur Couville
01:36:13lors des émeutes de l'été dernier
01:36:15où il faut le rappeler à nouveau la réponse
01:36:17pénale a été très forte
01:36:19et très rapide justement
01:36:21et ça a été reconnu
01:36:23très largement, il y a eu un taux d'interpellation
01:36:25élevé, il y a eu un taux de condamnation
01:36:27et un délai de condamnation élevé
01:36:29justement avec cette optique
01:36:31aussi qui est celle que vous venez de décrire de
01:36:33casser la dynamique de flambée de violences
01:36:35de ne pas laisser s'installer cette espèce de climat
01:36:37insurrectionnel. Donc c'est un peu ce qui se
01:36:39passe en Angleterre, évidemment il faut le rappeler
01:36:41mais la violence politique
01:36:43n'est jamais acceptable
01:36:45quel que soit le motif de son expression
01:36:47et c'est là où je vous rejoins parce que
01:36:49effectivement vous ne pouvez pas avoir
01:36:51de différenciation en fonction
01:36:53de la nature
01:36:55du motif
01:36:57qu'il s'agisse de radicalité
01:36:59écologique ou qu'il s'agisse
01:37:01de politique migratoire
01:37:03à partir du moment où vous acceptez une expression
01:37:05violente dans la contestation
01:37:07d'une politique, vous dérivez
01:37:09et vous laissez finalement une porte ouverte
01:37:11à quelque chose qui s'inscrit
01:37:13dans le chaos et non plus dans l'ordre
01:37:15de la démocratie. Donc ça c'est une réponse
01:37:17qui doit être uniformément apportée
01:37:19quel que soit le sujet
01:37:21je pense qu'en France on est plutôt
01:37:23assez ancré là-dessus
01:37:25il m'a choqué dans les propos qui ont été tenus par le chef de la police
01:37:27et lorsqu'il a dit cette expression
01:37:29je pense que ce n'est pas un problème de traduction
01:37:31je pense que c'est réellement le propos
01:37:33tenu initialement, la police va
01:37:35protéger ses communautés
01:37:37ses communautés, c'est bien là
01:37:39toute la distinction avec la France
01:37:41c'est qu'en France on ne connait qu'une communauté, c'est la communauté
01:37:43nationale, républicaine. C'est le chef du gouvernement
01:37:45qui a dit ça, c'est Kirsten Arnor
01:37:47qui a dit nous devons assurer la sécurité
01:37:49de nos communautés
01:37:51c'est le modèle britannique
01:37:53et c'est clairement là que je voulais aller
01:37:55parce que ça n'est pas notre modèle en France
01:37:57et ça ne doit pas l'être, à mon sens en tout cas
01:37:59Et vous croyez que la laïcité nous protège
01:38:01de tout ce qu'on a fait en Grande-Bretagne ces derniers jours ?
01:38:03C'était assez intéressant de vous entendre
01:38:05débattre sur la causalité
01:38:07en fait de cette situation là, parce que
01:38:09on a le sentiment que les Anglais
01:38:11cherchent depuis quelques années, depuis longtemps
01:38:13maintenant désormais, une réponse à un sentiment
01:38:15généralisé de déclassement. Une des
01:38:17premières réponses qu'ils ont trouvées, en tout cas
01:38:19qu'ils ont pensé trouver, c'est au moment du vote du Brexit
01:38:21ils mettaient la responsabilité
01:38:23sur l'Europe du déclassement
01:38:25du sentiment de déclassement de l'Angleterre
01:38:27ils ont vite déchanté
01:38:29finalement en comprenant que non seulement
01:38:31ce déclassement n'était pas contré
01:38:33mais qu'il s'accentuait avec la sortie de l'Europe
01:38:35et donc on sent un peu
01:38:37confusément qu'ils tâtonnent encore
01:38:39sur quelles sont les réponses pour contrer ce sentiment
01:38:41de déclassement. Mais c'est un sentiment qui est partagé
01:38:43dans beaucoup de pays et notamment en Europe
01:38:45nous c'est aussi un questionnement qu'on peut avoir en France
01:38:47sur quelle est
01:38:49la trajectoire de notre avenir commun
01:38:51parce qu'il y a une certitude c'est qu'on n'a pas
01:38:53réglé toutes ces questions ici en France
01:38:55non plus. Et l'Angleterre est à mon sens
01:38:57le parfait contre exemple
01:38:59de ce qu'il ne faudrait pas faire
01:39:01tomber dans la communautarisation à outrance
01:39:03alors en France on a des gardes fous
01:39:05qui n'existent pas en Angleterre puisque c'est un choix de modèle
01:39:07c'est un choix de société qui a été fait il y a
01:39:09très longtemps en Angleterre et qui n'a pas été
01:39:11fait en France. Vous me demandiez si la laïcité
01:39:13faisait partie de ces protections mais évidemment
01:39:15elle en fait partie. C'est pour cela qu'il faut
01:39:17qu'il faut la défendre, qu'il faut la renforcer
01:39:19qu'il faut la marteler au quotidien
01:39:21et dès l'école la laïcité
01:39:23ça n'est pas une arme d'oppression
01:39:25c'est au contraire une grande arme de liberté
01:39:27donc il faut toujours le rappeler
01:39:29mais ça n'est pas notre modèle
01:39:31en France. Et donc ce qui se passe en Angleterre
01:39:33est révélateur à la fois de choix de société
01:39:35qui ont été faits, de l'absence
01:39:37de réponses à des questions
01:39:39finalement assez prégnantes dans toutes les couches
01:39:41de la société anglaise depuis
01:39:43le Brexit
01:39:45et simplement de rappeler une dernière fois
01:39:47sur la nature de la répression policière
01:39:49qui est tout à fait légitime
01:39:51faire preuve de fermeté dans ces cas là
01:39:53est indispensable pour maintenir une espèce de cohésion
01:39:55et d'ordre public
01:39:57et je vous rejoins à nouveau sur le risque d'amalgame
01:39:59justement lorsque vous
01:40:01refusez de développer un débat
01:40:03sur un plan politique et que vous préférez
01:40:05y apporter une réponse policière
01:40:07vous ne réglez pas le problème, vous ne faites que
01:40:09l'enterrer quelques instants et vous le
01:40:11retrouverez avec d'autant plus de force et d'acuité
01:40:13quelques mois, quelques semaines, quelques jours
01:40:15plus tard. Donc ça c'est un vrai risque
01:40:17et c'est pour ça que pour en revenir à des sujets
01:40:19de politique nationale, il est indispensable
01:40:21que nous en France, on soit capable
01:40:23et c'est le rôle des parlementaires entre autres
01:40:25de pouvoir aborder tous les sujets mais de manière
01:40:27politique, sans blocage et sans violence
01:40:29On vient de perdre à l'instant les images
01:40:31de Belfast, là encore je le dis à nos
01:40:33auditeurs d'Europe 1 mais on a en tête
01:40:35il y a encore quelques secondes et on retrouvera
01:40:37peut-être le signal dans un instant, Jean-Christophe
01:40:39Couvy, ces deux camps qui s'opposent
01:40:41cette mobilisation dite antiraciste
01:40:43et cette mobilisation dite
01:40:45anti-migrants, 5 mètres
01:40:47séparent ces deux groupes
01:40:49et un cortège de forces de l'ordre
01:40:51et de police, on sent
01:40:53que c'est tenu
01:40:55mais c'est fragile, la vérité
01:40:57c'est que si vous n'avez pas ces forces de l'ordre
01:40:59pour les tenir en respect, vous avez
01:41:01un
01:41:03affrontement physique
01:41:05direct évidemment
01:41:07et une explosion de violence
01:41:09instantanée, comment est-ce qu'on maintient
01:41:11la distance techniquement
01:41:13d'ailleurs est-ce qu'il y a des différences de méthode
01:41:15en France et en Angleterre, dans un cadre
01:41:17comme celui-là où vous avez vraiment
01:41:19des dizaines de personnes, voire des centaines
01:41:21on a retrouvé des images
01:41:23qui se font face de cette façon
01:41:25ça c'est très anglo-saxon
01:41:27alors c'est vrai qu'en France on n'aurait jamais fait ça
01:41:29on n'aurait pas mis deux camps à 50 mètres les uns des autres
01:41:31vous dites 50 mètres, vous êtes gentil
01:41:33sur les images on a vraiment l'impression qu'il n'y a pas une dizaine de mètres
01:41:35on sait très bien comment ça va finir, à un moment donné il y a toujours des excités
01:41:37qui vont vouloir en découdre et puis après ça part
01:41:39d'ailleurs on a vu au premier plan également, je le rappelle à nos auditeurs
01:41:41des gens qui se masquent le visage
01:41:43qui se cagoulent et on sait
01:41:45que la plupart des gens dans les manifestations
01:41:47qui cachent leur visage c'est qu'ils ne sont pas là
01:41:49avec des intentions
01:41:51très pacifiques. Surtout qu'après ils sont affichés
01:41:53sur les journaux donc forcément ils ont envie d'être reconnus
01:41:55non mais en fait la police
01:41:57anglaise elle est complètement différente de la police française
01:41:59la police anglaise c'est la police par consentement
01:42:01c'est-à-dire que quand elle a été créée
01:42:03au 19ème siècle, la police est partie
01:42:05le policier est un citoyen
01:42:07c'est pour ça qu'il n'est pas armé
01:42:09et en fait il collabore avec les autres citoyens
01:42:11c'est une construction
01:42:13commune de la sécurité
01:42:15parce qu'à l'époque ils avaient été
01:42:17très meurtris
01:42:19il y avait eu des morts parce que l'armée
01:42:21avait tiré sur la foule et donc du coup ils avaient voulu
01:42:23une police sans armes
01:42:25c'est ce qu'on appelle le policing by consent
01:42:27c'est vraiment un concept
01:42:29bien particulier
01:42:31nous c'est complètement différent effectivement
01:42:33on a un maintien de l'ordre qui est complètement différent
01:42:35aussi, où nous on laisse les gens
01:42:37à distance, c'est-à-dire qu'on ne vient pas
01:42:39au contact des policiers
01:42:41alors quand les manifestations se passent très bien
01:42:43on fait un peu comme eux, c'est-à-dire qu'on ne s'habille pas forcément
01:42:45en robocop, ça se passe bien, c'est bon enfant
01:42:47on vient discuter un petit peu
01:42:49et dès lors que ça s'envenime
01:42:51effectivement nous aussi il y a une gradation
01:42:53et on monte petit à petit en pression
01:42:55mais là après les anglo-saxons c'est typique
01:42:57vous allez aux Etats-Unis c'est la même chose
01:42:59ils vont aller se parler
01:43:01front à front, se provoquer
01:43:03pas forcément se taper dessus
01:43:05mais par contre après, dès lors qu'il passe
01:43:07j'allais dire effectivement
01:43:09le Rubicon, derrière la justice
01:43:11elle est sans pitié, et quand vous voyez que des personnes
01:43:13prennent trois ans de prison pour
01:43:15poster un message sur X, je peux vous dire
01:43:17que moi ça me laisse rêveur
01:43:19et à n'en pas douter, si la réponse judiciaire
01:43:21et politique n'était pas celle-là
01:43:23le pays serait à feu et à sang
01:43:25ces derniers jours
01:43:27on se rend compte que la justice elle doit être équitable
01:43:29mais surtout c'est que c'est pas de la vengeance
01:43:31ça doit être équitable, après ce qui me pose un problème
01:43:33en tant que policier c'est d'afficher des têtes
01:43:35de gens comme ça sur des
01:43:37j'allais dire des journaux
01:43:39alors qu'ils ont été condamnés
01:43:41et bon ça c'est, sinon encore une fois
01:43:43c'est typiquement
01:43:45c'est typiquement
01:43:47c'est quelque chose qu'on ne verrait pas chez nous
01:43:49non parce que moi je me rappelle avoir assisté
01:43:51j'étais étudiant là-bas en Angleterre
01:43:53mais le soir par exemple vous avez une chasse à l'homme
01:43:55en direct avec des hélicoptères
01:43:57avec des caméras thermiques
01:43:59et vous étiez en direct
01:44:01avec la tête du fugitif
01:44:03et après c'était le wanted
01:44:05et justement il demandait à la population de le dénoncer
01:44:07de dénoncer les personnes et tout
01:44:09en France imaginez que c'est même pas
01:44:11imaginable.
01:44:13Il y a cette impression
01:44:15d'un point de non-retour en termes de multiculturalisme
01:44:17et de vivre ensemble qui est en train
01:44:19d'être franchi outre-manche
01:44:21Bernard Cohen a donné.
01:44:23Oui et on voit bien qu'on est au-delà
01:44:25de la notion et de la peine
01:44:27pour ce crime atroce.
01:44:29Il faut le dire quand même.
01:44:31Il faut revenir un petit peu à la base
01:44:33on est au-delà et on est dans une revendication
01:44:35sociétale
01:44:37dans des revendications
01:44:39de vivre en société
01:44:41et aussi dans des revendications
01:44:43excusez-moi de le dire
01:44:45humaines
01:44:47et alimentaires
01:44:49c'est-à-dire qu'on a des communautés qui ne s'en sortent plus
01:44:51qui ne veulent pas vivre ensemble
01:44:53et pourtant qui doivent travailler ensemble.
01:44:55Merci beaucoup
01:44:57Bernard Cohen Haddad, Eliott Mamann,
01:44:59Jean-Christophe Couville, Martin Garagnon.
01:45:01Merci aux téléspectateurs de CNEOS, aux éditeurs d'Europe 1
01:45:03qui nous ont suivis. C'est la fin de ce
01:45:05Punchline. Je vais souhaiter un bon week-end
01:45:07à ceux qui vont partir en...
01:45:09Bonnes vacances !
01:45:11Je suis encore avec vous de 21h à minuit mais c'est gentil de les anticiper
01:45:13Bernard Cohen Haddad.
01:45:15Merci à Martin Mazur et à toutes les équipes
01:45:17de la rédaction qui ont permis
01:45:19cette émission.
01:45:21Le week-end laisse place à...
01:45:23Face à l'info avec Thomas Bonnet
01:45:25et puis c'est bien Thomas Chenel qu'on retrouve
01:45:27sur Europe 1 dans un instant.
01:45:29On va me le confirmer. Oui, on me le confirme.
01:45:31Thomas Chenel pour les auditeurs d'Europe 1.
01:45:33Très bonne soirée et bon week-end à ceux qui ont décidé
01:45:35de prendre la route. Armez-vous de patience.
01:45:37Je pense que ça va être compliqué également sur les routes ce week-end.

Recommandations