L'Heure des Pros Été (Émission du 08/08/2024)

  • il y a 2 mois
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

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00:00:00Il est 9h, bonjour, soyez les bienvenus, c'est l'heure des pros, période d'été, saison d'été, je suis ravi de vous retrouver.
00:00:06Ce matin, on a beaucoup de petits sujets à vous soumettre.
00:00:09Je vous présenterai mon équipe du jour dans quelques instants.
00:00:12Ils sont dans les starting blocks, comme tous les jours, d'ailleurs.
00:00:14Pourquoi je dis ça ? C'est la réalité, en fait.
00:00:16Mais tout de suite, on fait un tour de l'information, un premier tour de l'information, parce qu'elle aussi est dans les starting blocks, c'est Marine Sabourin.
00:00:22Ces images désolantes d'une école complètement saccagée à Montgeron.
00:00:30Dans les sols, les auteurs des faits, possiblement des élèves, s'y sont introduits le week-end dernier.
00:00:36Tout le matériel scolaire a été renversé, des insultes envers les enseignants ont été tagués.
00:00:41Les agents de la ville sont à pied d'œuvre pour remettre en l'état les salles dégradées.
00:00:45A Vienne, en Autriche, les trois concerts de la superstar Taylor Swift ont été annulés après un projet d'attentat déjoué.
00:00:52Deux personnes ont été arrêtées, dont un jeune homme de 19 ans qui avait prêté allégeance à l'État islamique.
00:00:58Sur place, les autorités annoncent un renforcement du dispositif de sécurité.
00:01:02Écoutez le directeur de la police d'État de Vienne.
00:01:07Bien entendu, nous renforçons dans ce contexte la composante antiterroriste.
00:01:13Cela signifie que nous avons des forces spéciales, du personnel portant des armes longues.
00:01:18Des véhicules spéciaux vont être utilisés par les forces ayant une formation spéciale, comme les explosifs.
00:01:28Bien entendu, nous déploierons également nos unités spéciales, ainsi que des chiens d'assistance.
00:01:33Nous serons également soutenus en conséquence par notre unité antiterroriste.
00:01:42Et puis, une nouvelle œuvre de l'artiste Banksy a été découverte hier dans les rues de Londres.
00:01:47Troisième en trois jours après la chèvre et les éléphants, c'est au tour des singes.
00:01:50Comme toujours, l'artiste n'a donné aucune explication lorsqu'il a revendiqué son travail sur Instagram.
00:01:56C'est à vous Thierry, pour l'heure des pros.
00:01:58Merci, et on vous retrouve dans 30 minutes, c'est bien ça.
00:02:00Le rendez-vous est pris.
00:02:01Le rendez-vous est... Eh, vous savez quoi ? On sera présents. On sera bien là.
00:02:05Allez, avec moi pour débuter cette heure des pros.
00:02:08Première heure, première mi-temps, je me suis dit que vous étiez dans les starting blocks.
00:02:12Geoffroy Lejeune, soyez bienvenu.
00:02:13Bonjour Thierry.
00:02:13Ça va ? Vous êtes en forme ?
00:02:14Ça fait des années que je ne suis pas venu dans l'heure des pros le matin.
00:02:17Ça vous change.
00:02:18Ben oui.
00:02:19J'ai failli mettre le réveil et tout ça.
00:02:20Je me réveille quand même toutes les journées.
00:02:22Oui, mais quand même.
00:02:24Pierre Maraisel, directeur de l'Institut pour la justice, soyez le bienvenu.
00:02:27Bonjour, merci.
00:02:28Ravi de vous accueillir à nouveau.
00:02:30André Valigny.
00:02:31Bonjour Thierry.
00:02:32Vous allez bien ?
00:02:32Très bien.
00:02:33Vous êtes en forme ?
00:02:34Depuis hier soir.
00:02:34Depuis hier soir, c'est vrai.
00:02:37Paul Melun, écrivain, président de Souverain Demain.
00:02:40Bonjour cher Thierry.
00:02:40Toujours aussi élégant, Paul.
00:02:42En pleine forme aussi, vous êtes adorable.
00:02:44Je vous renvoie le compliment.
00:02:45Oui, c'est gentil.
00:02:46Les téléspectateurs vont dire qu'on n'arrête pas de se renvoyer des compliments.
00:02:49Pas de ça ici.
00:02:51On va commencer par des images assez révoltantes, je dois bien le dire.
00:02:57Et cela à trois semaines de la rentrée.
00:03:00Marine vous en a parlé dans son journal.
00:03:02Une école élémentaire située à Montgeron dans l'Essonne a été saccagée.
00:03:06Des intrus s'y sont introduits le week-end dernier.
00:03:09Regardez le sujet d'Origine Delfour et Raphaël Lasreg.
00:03:12Évidemment, on en parle.
00:03:13Et tout ça à trois semaines de la rentrée.
00:03:15Difficile de se frayer un chemin dans ces salles de classe.
00:03:21L'école primaire Jean Moulin à Montgeron dans l'Essonne a été victime d'actes de vandalisme le week-end dernier.
00:03:27Le mobilier, les fournitures, les jouets, tout a été jeté au sol.
00:03:33Les murs sont tagués et de la peinture a été projetée sur les tables et dans certaines salles.
00:03:38Sébastien Leblanc, le mari de l'enseignante dont la classe a été saccagée, ne cache pas son émotion.
00:03:44Avec un peu de recul, on a du mal à comprendre pourquoi s'amuser à faire ça.
00:03:48On sent que c'est du jeu idiot.
00:03:52Beaucoup d'émotions, oui.
00:03:53Parce que c'est des années d'investissement pour les professeurs qui s'engagent beaucoup,
00:03:57année après année avec les coopératives.
00:03:59C'est l'argent des parents aussi qui investit dans le matériel pédagogique au fur et à mesure.
00:04:04Et là c'est détruit en peu de temps, en un week-end.
00:04:07Au rez-de-chaussée, une partie du plafond a été ventrée.
00:04:10Les intrus ont mené un saccage très réfléchi.
00:04:14Ils ont bouché l'évacuation des sanitaires, tiré les chasses d'eau de façon à ce que toute l'eau sorte à l'extérieur.
00:04:22Je pense qu'ils ont aussi utilisé le lavabo.
00:04:25Et c'est cet endroit qui a inondé les dalles du faux plafond du rez-de-chaussée.
00:04:32Depuis lundi, des agents de la ville travaillent d'arrache-pied
00:04:35pour remettre en l'état les salles dégradées.
00:04:38La mairie assure que le 2 septembre, les élèves pourront faire leur entrée dans l'école.
00:04:44C'est terrible ce spectacle, Pierre-Marie, et je le disais, à trois semaines de l'entrée des classes.
00:04:51Montgeron, c'est une ville dans laquelle on a bâti beaucoup de grands ensembles.
00:04:55C'est une ville assez populaire, ça dépend des quartiers,
00:04:58mais à côté de cette école-là, j'ai regardé, c'est vraiment dans les cités.
00:05:04Et je trouve que ça nous rappelle une chose,
00:05:06c'est que quand on dit qu'on lutte contre l'insécurité,
00:05:08on en parle beaucoup, lutter contre l'insécurité,
00:05:11en fait, ça concerne toujours en priorité les gens dans des quartiers populaires,
00:05:18les gens qui ont des difficultés matérielles les plus importantes.
00:05:22Et donc, quand la gauche nous dit, des dirigeants de l'IFI nous disent
00:05:27que l'insécurité n'augmente pas et donc, in fine, que ça ne sert à rien de lutter contre elle,
00:05:33moi, je trouve que c'est très, très, très facile de dire ça
00:05:36parce qu'ils disent ça depuis des quartiers où ils ne vivent pas, ça.
00:05:38L'insécurité, elle touche en premier les gens les plus modestes, systématiquement.
00:05:42C'est certainement le cas, d'ailleurs, dans cette école-là.
00:05:44Donc voilà, je trouve que c'est quelque chose que c'est toujours bon de rappeler,
00:05:48que lutter contre l'insécurité, ce n'est pas un délire de gens
00:05:53qui ont simplement des envies d'ordre ou de quoi que ce soit.
00:05:56Non, non, c'est faire en sorte que la vie ordinaire de gens,
00:06:00souvent les plus modestes, soit vivable, tout simplement.
00:06:03Et au final, c'est toujours eux qui trinquent à la fin.
00:06:05Absolument, absolument, en priorité, c'est toujours eux.
00:06:08Bon, on ne sait pas encore qui est auteur de ce saccage.
00:06:12Il va falloir le savoir bien vite pour essayer de comprendre un peu les motivations.
00:06:16En tout cas, ce qui est sûr sur les motivations,
00:06:19sur les raisons qui peuvent éventuellement pousser à faire cela,
00:06:21c'est que là, on commet une forme de, je ne dirais pas de blasphème républicain,
00:06:25mais on s'attaque vraiment au sanctuaire de ce qu'il peut faire,
00:06:29y compris dans un quartier populaire, l'émancipation, la connaissance,
00:06:33le savoir, derrière potentiellement l'ascenseur social.
00:06:36Et donc, en termes de symboles, c'est très fort.
00:06:39C'est-à-dire que ce sont des gens, les auteurs de cela,
00:06:41qui, en tout cas, s'ils mesurent la portée de leurs gestes,
00:06:44s'en prennent véritablement à un des éléments qui peuvent permettre de résoudre les crises
00:06:50qui traversent précisément des villes comme Monjon,
00:06:52c'est-à-dire un élément, un endroit, un lieu de connaissance,
00:06:56de transmission du savoir, de paix,
00:06:59et vraiment le lieu qui, par excellence, devrait être, en toute situation, sanctuarisé.
00:07:04Vous vous souvenez, quand il y avait eu les émeutes suite à l'infernale,
00:07:07je crois que c'était Jean-Luc Mélenchon à l'époque.
00:07:08Il y a eu des bibliothèques, etc.
00:07:10Mais Jean-Luc Mélenchon, à l'époque, avait un peu dit, en gros,
00:07:12ne vous attaquez pas aux écoles, je crois.
00:07:14Sous-entendu, vous pouvez vous attaquer au reste,
00:07:16ce qui était complètement stupide de sa part,
00:07:18parce qu'il n'allait pas faire la liste à l'après-vert des lieux auxquels on ne doit pas s'attaquer.
00:07:22Mais il est vrai que, parmi tous les lieux auxquels des voyous, des criminels pourraient s'attaquer,
00:07:29disons que l'école est peut-être l'un de ceux qui peut nous choquer le plus,
00:07:34précisément pour la mission républicaine que l'école incarne.
00:07:38Donc ça, c'est un symbole qui est véritablement terrible.
00:07:42Et Mangeron avait été connu il n'y a pas si longtemps pour une autre affaire,
00:07:45elle aussi assez sinistre, assez dramatique.
00:07:48C'est que c'est là qu'il y avait eu, vous vous souvenez, une agression homophobe assez grave.
00:07:51Il y avait un pauvre garçon qui avait été attaqué par une horde.
00:07:54Cette vidéo avait été devenue virale sur les réseaux sociaux.
00:07:57Et je me rappelle qu'à l'époque, on avait été quelques-uns à dénoncer le fait
00:08:00que l'homophobie en banlieue était très importante.
00:08:03Et parce que les jeunes hommes qui agressaient ce garçon-là étaient pour beaucoup issus de l'immigration,
00:08:08certains avaient voulu mettre un peu un cache-sexe sur cette attaque homophobe et n'avaient pas voulu la souligner.
00:08:12Je pensais qu'il fallait au contraire en parler et qu'il fallait parler de toute l'agression homophobe.
00:08:15Donc c'est véritablement des communes, des lieux de France dans lesquels il y a énormément de problèmes.
00:08:21Et là, que l'on aille effectivement saccager une école, c'est encore une fois tout un symbole.
00:08:27Tout un symbole, vous avez raison de le rappeler. Geoffroy, Geoffroy Lejeune.
00:08:29Alors moi, il y a une chose qui me... Je pense, je vais rester prudent parce qu'on ne sait pas grand-chose, mais...
00:08:33Non, non, non, mais ça se trouve, c'est peut-être des anciens élèves, parfois.
00:08:36C'est ce que j'allais dire, j'allais dire, on a l'impression d'être en face.
00:08:39C'est pas une émeute, c'est plutôt du vandalisme crétin, on a le sentiment.
00:08:43On verra ce que donnera l'enquête, mais...
00:08:44Il y a quand même un point commun avec ce qui s'est passé l'été dernier, notamment pendant les émeutes.
00:08:48Moi, je suis assez frappé par le fait que j'entends toujours, depuis 20 ans,
00:08:51quand on tend le micro à des gens issus des banlieues qui adorent se victimiser,
00:08:56ils expliquent en permanence qu'on n'a rien, on est abandonné, on est délaissé pour compte, l'État ne s'intéresse pas à nous, etc.
00:09:02Et quand on regarde le détail de la réalité, il y a beaucoup d'investissements qui sont faits dans ces quartiers,
00:09:08énormément, notamment la politique de la ville, mais pas uniquement.
00:09:10Et il y a énormément d'infrastructures qui sont dégradées, pas uniquement pendant les émeutes, pas uniquement aujourd'hui.
00:09:16Il y a une manière de revendiquer l'opposition au pays, à la France, au système dans lequel on vit,
00:09:23en allant s'attaquer à des infrastructures qui sont là, justement, pour changer le quotidien égaillé.
00:09:27Vous avez cité tout à l'heure les bibliothèques, vous avez raison, un certain nombre d'entre elles ont été attaquées l'été dernier.
00:09:33Les ludothèques, les MJC, les médiathèques, et maintenant les écoles.
00:09:37C'était le cas d'ailleurs pendant les émeutes.
00:09:38Donc moi, je voudrais juste qu'on arrête de prendre au sérieux l'argument de
00:09:44« on n'a rien, vous n'avez pas été gentil avec nous, il n'y a pas d'investissement chez nous ».
00:09:48On est mis de côté parce qu'en réalité, une grande partie du problème de ces quartiers
00:09:54réside dans certains des habitants de ces quartiers qui veulent juste tout détruire.
00:09:58André Valli, qu'est-ce qu'on peut faire pour mieux protéger les établissements scolaires, les écoles, etc ?
00:10:03C'est compliqué, de toute façon, d'autant plus en période de vacances.
00:10:06Non, ce n'est pas tellement compliqué, mais c'est très cher.
00:10:09Moi, j'ai été maire pendant 15 ans, je suis sidéré de voir ce qui s'est passé à Mongeron.
00:10:13C'est vraiment lamentable.
00:10:14D'ailleurs, j'en profite pour vous dire qu'on sera avec le maire de Mongeron à partir de 10h.
00:10:18Les maires, les élus locaux sont soumis à beaucoup de problèmes, à affronter beaucoup de problèmes.
00:10:25Et je pense que la solution, hélas, c'est triste d'en arriver là, la solution consiste à verrouiller,
00:10:33à « bunkeriser » les écoles pendant les vacances, pendant les périodes hors scolaires,
00:10:39pour qu'elles ne soient plus susceptibles d'être attaquées.
00:10:42Il faut les protéger, comme on protège une banque ou un lieu très important.
00:10:47Et c'est un lieu très important, l'école, c'est-à-dire, avant moi, c'est un sanctuaire républicain.
00:10:51Donc, il va falloir sans doute, dans certaines communes en tout cas,
00:10:55prendre des mesures matérielles de protection, de sécurité,
00:10:58pour empêcher que des vandalismes aussi stupides et révoltants
00:11:02que celui de Mongeron puissent se reproduire.
00:11:04Vous savez, moi, je ne vais pas parler de ma vie personnelle,
00:11:06mais j'ai été élevé dans un établissement scolaire, j'avais un père qui était proviseur de lycée.
00:11:10Et donc, quand on est proviseur de lycée, on a logement de fonction.
00:11:13Oui.
00:11:13Et le nombre de fois où mon père a dû se déplacer,
00:11:16parce qu'il y avait des personnes qui tentaient d'entrer, c'est un gros lycée,
00:11:20mais c'était la première personne à se déplacer avec le conseiller principal d'éducation.
00:11:24Et je me souviens de ma mère qui disait « mais ce n'est pas ton rôle d'y aller ».
00:11:28Mais mon père, en tant que proviseur, se devait d'y aller.
00:11:31Il alertait évidemment les gendarmes, parce que c'était plutôt en zone gendarmerie,
00:11:35mais mon premier chef, il y allait parce que c'était son établissement scolaire.
00:11:38Et souvenez-vous, Thierry...
00:11:39Il ne faut pas oublier ça.
00:11:40Non, il ne faut pas oublier, surtout, celui qui est mort.
00:11:42Oui, bien sûr.
00:11:42C'est le chef de l'établissement qui est mort.
00:11:43C'est pour ça que ça me touche.
00:11:44Une nuit pendant les vacances, il est allé voir ce qui se passait.
00:11:48Oui, parce que c'est sa responsabilité et on l'oublie souvent.
00:11:50Et c'est effectivement un sujet qui ne me laisse pas totalement insensible
00:11:53parce que je l'ai vécu et que ce n'est pas simple à résoudre.
00:11:55Parce que les premières personnes qui se rendent sur les lieux quand il y a des infractions,
00:11:59ce sont les conseillers principaux, ce sont les principaux,
00:12:03ce sont les proviseurs ou le gardien.
00:12:05Enfin, voilà quoi.
00:12:06Donc, ce n'est pas simple.
00:12:08On a terminé sur le sujet.
00:12:10On en reparlera tout à l'heure à 10 heures et on interrogera justement le maire de la commune.
00:12:14Allez, on va prendre les directions de Marseille parce que c'est la période des médailles.
00:12:18Vous le savez, il y en a un qui se desserre carrément la médaille d'or de la lutte contre la délinquance.
00:12:25Vous devinez son nom ?
00:12:27On a une petite idée.
00:12:28Une petite idée.
00:12:29Il est à Places-Beauvau.
00:12:30C'est ça.
00:12:31Pour quelques jours encore.
00:12:32Oui, attendez, on va faire un jeu là.
00:12:33Je suis, je suis.
00:12:34Je suis, je suis.
00:12:35Ça commence par un G et son nom c'est D.
00:12:38Gérald Darmanin, dont je suis plus sérieux, se félicite donc d'une baisse significative
00:12:42de la délinquance grâce aux opérations Places Net XXL menées ces derniers mois.
00:12:46On voit le sujet du Net Angour, évidemment.
00:12:48Je vous interroge sur le sujet, interrogation orale, juste après puisque nous sommes dans
00:12:52l'éducation nationale.
00:12:53Interrogation orale, juste après.
00:12:56En déplacement à Marseille, le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:13:01s'est félicité de la baisse de la délinquance.
00:13:03Il a également dressé un bilan concernant le trafic de stupéfiants dans la région.
00:13:08Il y a ici des saisies record et puis des quartiers, y compris des quartiers nord où
00:13:12la police allait difficilement, qui désormais sont rendus à la population.
00:13:16Depuis plusieurs mois, nous avons lancé cette opération Places Net XXL avec le président
00:13:21de la République, où des centaines d'interpellations ont eu lieu, des condamnations de justice
00:13:25extrêmement fermes.
00:13:26Mais sur le terrain, le constat est plus nuancé.
00:13:29On peut dire qu'il y a des résultats, mais à quel prix ? Parce qu'on ne peut pas non
00:13:33plus tous les jours demander aux policiers et gendarmes de faire des Places Net sur tous
00:13:38les quartiers d'une ville, ça demande beaucoup d'effectifs parce qu'il y a d'autres missions
00:13:43aussi à couvrir.
00:13:44Selon le secrétaire national unité de la zone sud, le trafic de stupéfiants semble
00:13:48s'être adapté aux nouvelles habitudes des consommateurs, avec notamment l'utilisation
00:13:53des réseaux sociaux.
00:13:54Les consommateurs commandent leurs produits et les revendeurs se déplacent et vont vers
00:14:00les consommateurs.
00:14:01Donc c'est pour cette raison qu'effectivement sur les Places Net, on a des résultats sur
00:14:06ces places-là, mais il y a vraiment un trafic qui est différent aujourd'hui.
00:14:10Depuis la Covid, on sait qu'il y a de plus en plus de mobilité à travers les uber
00:14:15cheats, les uber coke.
00:14:17Lors de son déplacement, Gérald Darmanin a tenu à rappeler que Marseille a connu une
00:14:21baisse de 60% des homicides par rapport à l'année 2023.
00:14:25Geoffroy Lejeune, il a raison de se réjouir de ce bilan.
00:14:29Vous avez remarqué, il n'a plus de cravate, plus rien, il a un petit polo de la police
00:14:34et tout.
00:14:35Changement de look, on sait que la cravate, c'est le symbole de plein de choses.
00:14:39Il a théorisé ça, je crois que c'est les électeurs de sa circonscription dans le nord
00:14:42de la France qui lui ont dit qu'il fallait qu'il arrête de mettre une cravate.
00:14:45Ce n'est pas le plus intéressant de toute cette séquence.
00:14:47Moi, je trouve qu'en ce moment, tout à l'heure, André Valigny parlait au sujet des écoles,
00:14:52de bunkeriser les écoles.
00:14:53La vérité, c'est qu'en ce moment, Gérald Darmanin est le ministre de l'Intérieur
00:14:56d'un pays qui s'est bunkerisé tout court, c'est-à-dire qu'on est en train de vivre
00:14:59quelque chose d'assez inédit, anormal, dont tout le monde sait que ça ne pourra pas durer
00:15:03éternellement, où on a des moyens de sécurité.
00:15:07On a même d'ailleurs tous les moyens de sécurité qui sont déployés en même temps pour les
00:15:10Jeux olympiques, évidemment.
00:15:12Et en fait, on parle de places nettes pour la drogue, mais en fait, on est en train de
00:15:15vivre une opération France net en ce moment et on est en train même de voir que ça peut
00:15:19porter des fruits, qu'en tout cas, ça change la vie des gens.
00:15:23Nous tous qui travaillons à Paris pour venir ici, on a vu cette ville changer et on en
00:15:30voit les bénéfices. Sur le cas spécifique de la drogue, le policier a raison de dire
00:15:34que le trafic s'adapte, qu'il y a beaucoup de choses qui ne sont pas réglées.
00:15:37Je prends un exemple sur Marseille.
00:15:38Vous vous souvenez où, il y a quelques semaines, il y a eu un incendie dans un immeuble à
00:15:41Nice, où il y a une famille qui habitait au septième étage qui est morte alors que
00:15:46le deuxième étage était visé.
00:15:47C'était une histoire de drogue. C'était une bataille pour un point de deal à Nice
00:15:51qui avait été perdu par un gang qui avait été délogé par places nettes.
00:15:55Et donc, c'était les conséquences de places nettes à Marseille tuent des gens à
00:15:58Nice. Donc, il faut bien prendre l'ampleur, mesurer à quel point cette lutte contre le
00:16:04trafic de drogue va être longue et n'est pas gagnée du tout.
00:16:08Mais ce qui est très intéressant, c'est que quand on voit que quand on décuple les
00:16:10moyens, on obtient quelques résultats.
00:16:13Moi, j'ai juste envie d'une chose, c'est de demander à nos gouvernants et ceux qui
00:16:16nous gouverneront demain, on ne sait pas tellement qui ça sera d'ailleurs, de trouver le
00:16:19moyen de faire en sorte que la sécurité en France ressemble le plus possible à ce
00:16:24qu'on a vécu cet été.
00:16:25Pierre-Marie, ça va ?
00:16:27Alors moi, j'ai trois idées qui me viennent.
00:16:29Premièrement, je trouve que c'est assez difficile en tant qu'observateur extérieur de
00:16:33savoir la réalité. On a beaucoup de mal à savoir.
00:16:35On doit se fier à ce que nous dit le ministre.
00:16:37Quand on n'est pas à l'intérieur de la machine du ministère de l'Intérieur, c'est
00:16:40difficile de savoir les réels résultats.
00:16:42Je vais vous donner quand même un seul exemple d'un fait divers, un fait de société
00:16:46qui est arrivé il y a quelques temps.
00:16:48C'était début juillet. Il y a un père de famille, vous en souvenez peut-être, c'était
00:16:50à Cahors. Un père de famille avait été descendu dans une cité.
00:16:55Il avait marre du bruit et il était descendu voir les dealers puisque c'était bien des
00:17:00dealers. Il s'est fait tabasser à mort.
00:17:03Il avait 36 ans. J'ai recherché sur Facebook les publications de ce qu'en disaient les
00:17:09habitants de Cahors et j'ai réalisé que trois semaines auparavant, il y avait eu une
00:17:13opération place nette d'envergure à Cahors.
00:17:15Je ne dis pas que ça n'a servi à rien, mais visiblement, ça n'a pas réglé le
00:17:21problème. Et puis troisièmement, je mets en doute, je ne suis pas sûr de
00:17:26l'efficacité à long terme des opérations place nette, mais encore une fois, moi, j'ai
00:17:30pour habitude de ne pas trop lancer la culpabilité au ministère de l'Intérieur
00:17:38puisque moi, je pense que le ministère de l'Intérieur fait son travail, la police fait
00:17:41son travail, mais si elle n'est pas correctement aidée, supplée derrière et complétée par
00:17:46la justice, ça ne sert à rien.
00:17:48On peut saisir toute la drogue qu'on veut, on peut arrêter tous les dealers qu'on veut.
00:17:52Si derrière, ils ne sont pas condamnés à des peines dissuasives et des peines
00:17:56neutralisantes qui font en sorte qu'ils ne seront plus dans la rue.
00:17:59Ça ne sert à peu près à rien.
00:18:00Je ne sais pas si vous vous souvenez, on avait témoigné d'un dealer qui était dans une
00:18:06prison qui disait, super, les opérations place nette, moi, je suis dans ma cellule, je
00:18:11gère. Ce n'est rien, c'est de la com, vous vous souvenez de ça ?
00:18:15Amra, c'était ça.
00:18:15Amra, c'était ça, neuf téléphones portables, il n'y a pas de souci, je gère le truc, je
00:18:21gère les opérations.
00:18:22Il téléguidait ses équipes.
00:18:24Non, non, il y a les policiers sur le rond-point en tournant à droite maintenant.
00:18:27Oui, donc ce sont les limites de l'exercice.
00:18:29André et Paul, André Vallée.
00:18:30Mohamed Amra, dont je signale qu'il n'a toujours pas été retrouvé.
00:18:33Oui, il n'y a toujours pas de nouvelles, évidemment.
00:18:35En plus. Non, moi, les opérations place nette, je pense qu'elles ont eu leur utilité sur le
00:18:40moment.
00:18:40Selon les bons coups de com, il ne faut pas tout critiquer systématiquement.
00:18:45Mais moi, je prends l'exemple de ce qui se passe dans mon département.
00:18:47Tous les matins, je lis le Dauphiné libéré sur Internet parce que je ne suis pas dans ma
00:18:52circonscription pendant la semaine.
00:18:54Et ce matin encore, deux hommes blessés par balle dans le quartier Chaurier-Béria, à
00:18:59Grenoble, bien connu.
00:19:00Page suivante, squatté par des dealers, le Carrard, c'est un immeuble d'échirolles livré à la
00:19:05guerre des gangs. Tous les jours, depuis une semaine, il y a des règlements de comptes, des
00:19:08gens qui se font fusiller.
00:19:10Les cliniques du secteur à qui on apporte des blessés à trois heures du matin, qu'on laisse
00:19:14devant la clinique, chargent aux médecins de s'en occuper.
00:19:17Donc, la guerre des gangs, la guerre de la drogue à Grenoble et dans la banlieue continue
00:19:22comme avant. Il y a eu des opérations place nette, mais dès que les opérations place nette
00:19:26s'interrompent, eh bien, ça reprend, ça recommence.
00:19:28Donc, c'est un combat de très, très longue durée.
00:19:30Moi, je reviens à ce que je dis souvent, même si je me fais beaucoup attaquer sur les réseaux
00:19:35sociaux quand je dis ça, je pense qu'il faut frapper les consommateurs.
00:19:38Il faut vraiment frapper les consommateurs.
00:19:40Je sais qu'il y a des gens qui sont pour la légalisation.
00:19:42Moi, je n'y suis pas favorable.
00:19:44Je pense qu'il faut être plus sévère avec les consommateurs.
00:19:46S'il y a autant de trafiquants, c'est qu'il y a beaucoup de consommateurs.
00:19:50Mais ce qui est vrai, c'est que de la même manière que lorsqu'on détend la pression avec les
00:19:55opérations place nette, effectivement, la délinquance, la violence et le trafic reprend.
00:19:59De la même manière, Geoffroy parlait tout à l'heure de la parenthèse un peu enchantée que nous
00:20:04connaissons, en tout cas à Paris, au point de vue sécuritaire.
00:20:07Ça procède des mêmes logiques, c'est-à-dire que quand on prend des mesures conjoncturelles très
00:20:12fortes, on arrive à peu près à se débarrasser de l'ultra-violence, de la délinquance et parfois du
00:20:18trafic de drogue. Et puis après, elle revient.
00:20:20Pourquoi elle revient ? Parce qu'effectivement, je pense qu'à chaque fois, on prend des mesures
00:20:24extrêmement conjoncturelles, des mesures qui ne règlent pas les problèmes de fond.
00:20:28C'est pour ça que j'aimais bien ce que disait André sur les consommateurs, c'est-à-dire qu'il y
00:20:31aurait pourtant quelques mesures, je ne dis pas que j'ai la solution à tout, mais quelques mesures qui
00:20:36peut-être permettraient de s'attaquer aux racines du mal, qu'il s'agisse de la délinquance ou qu'il
00:20:40s'agisse du trafic de drogue. Les deux sont naturellement intimement liés.
00:20:43Et je pense que le sujet des consommateurs en fait partie.
00:20:45Je pense que s'attaquer au réseau mondialisé de la drogue en fait partie aussi, c'est-à-dire que dès
00:20:50lors que nous avons adopté la mondialisation, que nous avons abaissé nos frontières, les flux
00:20:55passent partout, que ce soit les flux sociaux avec l'immigration, les flux de capitaux avec la
00:20:59financiarisation du monde ou les flux de drogue aussi et toutes les économies illicites parallèles.
00:21:05Donc, quand on s'ouvre à la mondialisation, on ne peut pas choisir ce qui entre et qui sort.
00:21:09On fait tout rentrer ou on ne fait rien rentrer.
00:21:10C'est difficile de dire tiens, on va filtrer telle ou telle chose.
00:21:13Donc ça déjà, il y a aussi une réflexion sur peut-être une part de démondialisation ou de
00:21:17réflexion par rapport aux frontières.
00:21:19Mais vous voyez, en fait, le trafic de drogue, comme la délinquance d'ailleurs, nous appelle à penser
00:21:23une multitude de sujets, une multitude.
00:21:25Il y a évidemment ce lien à questionner entre immigration et délinquance aussi, donc questionner
00:21:30nos politiques migratoires.
00:21:31Et enfin, au point de vue de la drogue et de la consommation de drogue, quand on parle des
00:21:34consommateurs, il faut aussi réfléchir aux motivations profondes de l'explosion de la
00:21:39consommation de drogue en Occident et derrière la consommation de drogue aussi par exemple aux
00:21:43États-Unis et en France aussi d'ailleurs, la consommation d'anxiolithique, la consommation de
00:21:47substances pour essayer de comprendre qu'est-ce qui arrive à notre vieux continent, qu'est-ce qui
00:21:50arrive à notre civilisation, qu'est-ce qui arrive à l'Occident ?
00:21:53Et moi, je fais parfois le parallèle avec ce qui se passait au 19e siècle, avec la crise de la
00:21:57Révolution industrielle, qui a causé une vague d'alcoolisme énorme, où en fait, effectivement, ce
00:22:02profond mal-être s'exprimait par la consommation d'alcool.
00:22:05Et moi, je pense que le nihilisme, le mal-être de notre société aujourd'hui, se matérialise aussi
00:22:10pour beaucoup de gens, par beaucoup de consommateurs, par la consommation de drogue.
00:22:14Bien sûr, il y en a, c'est récréatif, comme on dit, c'est pour s'amuser.
00:22:16C'est pour faire je ne sais quoi, mais pas que.
00:22:18Il y a aussi beaucoup de gens, je pense, qui en consomment parce qu'ils souffrent.
00:22:20Donc, il faut aussi résoudre ce problème-là.
00:22:22Mais vous voyez, en fait, quand on commence à abattre les sujets les uns après les autres, on se
00:22:26dit mais il va falloir des décennies pour résoudre ces problèmes-là.
00:22:29Et ce ne sont pas des opérations place nette, même si moi, je les soutiens et je considère que
00:22:33Gérald Darmanin, il a fait beaucoup d'efforts et qu'il a beaucoup travaillé depuis Beauvau pour
00:22:36essayer de faire des choses. On ne peut pas lui approcher de son inactivité.
00:22:39Mais le problème, c'est qu'il faudrait que tous les ministères coordonnés, du ministère de la
00:22:42culture, à l'éducation, en passant par la justice, puissent travailler aussi à la résolution de ces
00:22:47problèmes. Et ce n'est pas seulement le ministre de l'Intérieur qui peut agir.
00:22:50Et puis après, c'est vrai que certaines fois, ces opérations place nette ou casser ces points de
00:22:54deal, c'était un coup de bulldozer dans un point de deal qui se reformait 500 mètres plus loin.
00:22:58Donc là, il ne faut pas non plus effectivement se ficher notre figure.
00:23:01Il y a aussi un aspect communicationnel dans le démantèlement de ces points de deal et une
00:23:05absence ou en tout cas trop peu de résolution des problèmes au long cours.
00:23:08Alors justement, puisqu'on parle de répression et de peine et de justice, c'est un sujet qui vous
00:23:13intéresse. Je dis ça parce qu'on va vous voir dans le reportage Pierre-Marie Aisselle, c'est les
00:23:16problèmes de prison. Eh oui, c'est bien d'arrêter, mais il faut qu'il y ait de la place dans la prison.
00:23:22Absolument. Et là, on a un vrai problème.
00:23:23On est allé à Nantes, justement, où le personnel, on a carrément ras-le-bol.
00:23:28930 personnes y sont incarcérées pour 508 places.
00:23:31930 personnes pour 508 places.
00:23:33Vous comprenez un peu l'exaspération du personnel.
00:23:36On voit tout ça avec Maxime Legay.
00:23:38On va vous voir, on va vous entendre et puis on va réagir, évidemment, parce que vous voyez, tout
00:23:41est lié. Tout est lié.
00:23:43Je vous ai fait une émission Coups humains pour vous.
00:23:45Coups humains, toutes les problématiques.
00:23:47On regarde. Des cellules de prison comme celle-ci.
00:23:52Il en manque près de 250 dans la maison d'arrêt de Nantes.
00:23:56Alors que l'établissement ne compte que 510 places, ce sont 946 détenus qui sont actuellement
00:24:02incarcérés. Une situation intenable et dangereuse pour le personnel pénitentiaire.
00:24:07Dans les cellules où il doit y avoir deux détenus, on en met trois.
00:24:11Là, on est arrivé à en mettre quatre dans chaque cellule.
00:24:14Donc, malgré les rajoutes de lits, aujourd'hui, on est quand même à près de 250 matelas au sol.
00:24:21Quand on ouvre une cellule où il y a quatre détenus à l'intérieur, c'est très, très tendu et
00:24:27un rien peut tout faire exploser et mettre en danger les collègues.
00:24:31Le phénomène n'est pas nouveau.
00:24:32Le manque de places de prison est un problème structurel des établissements pénitentiaires français.
00:24:38Pourtant, pour Pierre-Marie Sèvres, il existe des solutions pérennes.
00:24:42Il faut construire des places de prison.
00:24:44Je sais, tout le monde le sait, mais on ne construit pas assez de places de prison.
00:24:47Il y a une deuxième façon de faire aussi qui devrait être tout à fait valide, c'est que la
00:24:50population criminogène de France n'est pas tout à fait du fait de la population française.
00:24:56Il y a un certain nombre d'étrangers, on pourrait estimer, comme le font d'autres pays, par exemple
00:24:59la Suisse, et que quand on est reconnu coupable de certaines infractions suffisamment graves,
00:25:05il y a une automatisation de l'expulsion suite à la peine de prison.
00:25:09Selon le ministère de l'Intérieur, au 1er juillet 2024, plus de 78.000 personnes étaient
00:25:15détenues pour moins de 62.000 places opérationnelles.
00:25:21On vous retrouve, Pierre-Marie Sèvres, évidemment, c'est un problème structurel.
00:25:24Oui, c'est un problème structurel.
00:25:26Vous voyez, le Royaume-Uni, justement, je regardais leur chiffre hier, parce que le
00:25:30Royaume-Uni dit qu'ils ont un gros problème de suroccupation des prisons, comme la France dit
00:25:34qu'on a un problème de suroccupation des prisons.
00:25:36En fait, le Royaume-Uni, ils ne sont pas encore tout à fait à la limite, c'est-à-dire qu'ils ont
00:25:39moins, ils ont plus de places en ce moment, mais ils disent bientôt, on va bientôt arriver aux
00:25:43limites. Nous, on les a largement dépassées depuis longtemps.
00:25:45Donc, c'est évident qu'il y a un vrai sujet là-dessus.
00:25:49Moi, je pense qu'une civilisation digne de ce nom, effectivement, doit se flatter et d'offrir
00:25:56des conditions de réinsertion, enfin, doit se flatter, de respecter le cadre juridique qu'on
00:26:00s'est fixé, c'est-à-dire qu'en France, depuis un siècle, on a une règle qui s'appelle la règle de
00:26:04l'encellulement individuel. Chaque détenu devrait être seul dans sa prison.
00:26:08La philosophie de base, dans sa cellule, la philosophie de base étant de dire pour avoir une
00:26:12réinsertion digne de ce nom, etc., il faut pouvoir réfléchir au sens des crimes et des délits
00:26:18qu'on a commis, il vaut mieux être seul, etc., etc.
00:26:21Mais on n'a jamais respecté cette règle.
00:26:23Moi, je ne suis pas là en train de dire que les criminels et les délinquants sont des enfants de
00:26:27cœur qui doivent, au contraire, pour aller en prison en France, il faut vraiment le vouloir.
00:26:31C'est des multirécidivistes, on n'est pas en première infraction, on est sur des infractions
00:26:35graves, mais pour autant, il faudrait quand même pouvoir respecter le cadre que l'État s'est lui-même
00:26:40fixé il y a un siècle et que, malheureusement, après un siècle de travail, on n'arrive toujours
00:26:45pas à atteindre.
00:26:46André Vallini.
00:26:47Oui, c'est vraiment le sujet, moi, qui me désespère le plus de l'action publique.
00:26:52J'ai fait partie de la commission d'enquête parlementaire en 2000 sur les prisons, j'étais
00:26:56député à l'époque et en 2000 déjà, donc il y a 25 ans, un quart de siècle, on dénonçait la
00:27:01surpopulation carcérale, qui non seulement nuit à la réinsertion des détenus, mais qui nuit
00:27:06aussi aux conditions de travail des surveillants.
00:27:08Parce que quand on concentre autant de gens dans une prison, lorsqu'on manque de place, la
00:27:13violence explose et les surveillants pénitentiaires, il faut toujours commencer par eux,
00:27:17les surveillants pénitentiaires sont les premières victimes, entre guillemets, de ce qui peut se
00:27:21passer dans la prison.
00:27:22Et à l'extérieur, vous parliez de Mohamed El Mouar, tout à l'heure.
00:27:25Bien sûr, donc ça fait 25 ans que les gouvernements successifs disent on va s'en occuper, on va
00:27:30prendre le taureau par les cornes, on va construire des prisons et on ne construit jamais
00:27:34assez de prisons.
00:27:35J'ajoute qu'il est difficile de construire une prison parce que quand j'ai été maire, je connais
00:27:39mes collègues maires, quand on décide de construire une prison, on n'arrive jamais à trouver la
00:27:43ville prête à l'accueillir, il faut aussi en être conscient.
00:27:47Donc, il faut absolument que le plan qu'avait annoncé Emmanuel Macron soit mis en œuvre.
00:27:52Alors je crois que des prisons sont en train d'être construites, certaines vont être inaugurées,
00:27:56mais on est encore en dessous de ce qu'il faudrait faire.
00:27:59La population augmente, ce n'est pas être tout répressif ou tout carcéral que de dire qu'il faut
00:28:03des prisons supplémentaires, on est bientôt 70 millions d'habitants, on n'a pas assez de prisons
00:28:08pour le nombre d'habitants que nous sommes, il faut construire des places de prison.
00:28:11On continue le sujet, ça ne vous dérange pas ?
00:28:13Non, non.
00:28:14On part en pub.
00:28:15D'accord.
00:28:16Après, on sera avec Rudy Mana, on l'interrogera sur le bilan très positif de Marseille,
00:28:20il est aux premières loges, on l'interrogera aussi sur ce problème de prison,
00:28:25et puis on l'interrogera aussi sur tout va bien à Paris.
00:28:28On est en parfaite sécurité, on l'a évoqué.
00:28:32C'est vrai, c'est un constat, mais est-ce que ça va durer ?
00:28:34À défaut de nager dans la Seine, on nage dans le bonheur.
00:28:36On nage dans le bonheur.
00:28:37Très bonne liaison, je la garde.
00:28:39Je la ressortirai peut-être dans l'heure des pros de ce soir.
00:28:41Je ne l'assume plus.
00:28:42Il n'y a pas de copyright.
00:28:44Bon, ça va.
00:28:45Allez, on marque une pause.
00:28:46On se retrouve dans quelques instants avec notre ami Rudy Mana.
00:28:53Merci mille fois de nous accueillir chez vous.
00:28:55Et bon petit déjeuner pour ceux qui sont en vacances à 9h30.
00:28:59J'ai un petit clin d'œil pour tous ceux qui sont en vacances alors que nous, nous travaillons.
00:29:02C'est comme ça.
00:29:04On va faire un nouveau tour de l'information avec Marine Sabour, qui n'est pas en vacances,
00:29:09qui est au summum de sa forme, Marine.
00:29:14Une école complètement saccagée à Montgeron dans les sols.
00:29:18Les auteurs des faits, possiblement des élèves, s'y sont introduits le week-end dernier.
00:29:23Tout le matériel scolaire a été renversé.
00:29:25Des insultes envers les professeurs ont été taguées.
00:29:28Une enquête a été ouverte.
00:29:30En Argentine, les rugbymen Hugo Oradou et Oscar Gégou, accusés de viol par une femme de 39 ans,
00:29:35sont auditionnés aujourd'hui.
00:29:37Ils sont assignés à résidence depuis le 17 juillet dernier.
00:29:40Une complainante qui les accuse a de nouveau été entendue mardi.
00:29:43Et puis à Vienne, en Autriche, les trois concerts de la superstar Taylor Swift ont été annulés
00:29:48après un projet d'attentat déjoué.
00:29:50Deux personnes ont été arrêtées, dont un jeune homme de 19 ans qui avait prêté allégeance à l'État islamique.
00:29:55Sur place, les autorités annoncent un renforcement du dispositif de sécurité.
00:30:01Merci beaucoup Marine.
00:30:03Je représente mes invités du jour, Geoffroy Lejeune, plus habitué à l'heure des pros du soir.
00:30:07Je vous remercie mille fois d'avoir accepté d'être dans l'heure des pros 1.
00:30:10C'est un plaisir de vous avoir.
00:30:12Il est aussi bon dans le 1 que dans le 1.
00:30:14On est rassurés.
00:30:15On est rassurés.
00:30:16Pareil, c'est vrai, ne changez rien.
00:30:18Pierre-Marie Sèvres.
00:30:19Bonsoir.
00:30:20Ravi de vous retrouver évidemment.
00:30:21Bonsoir.
00:30:24Je ne suis pas du matin, mais je suis là.
00:30:26Pierre-Marie Sèvres, bonsoir.
00:30:27Paul Mellat, rebonjour.
00:30:29André Valigny, rebonjour.
00:30:30Et je salue notre ami Woody Mana du syndicat Alliance.
00:30:33Bonjour Woody, comment allez-vous ?
00:30:34Bonjour.
00:30:35Bonjour Thierry, ça va très bien.
00:30:36On est ravi de vous avoir pour plusieurs choses.
00:30:38Je ne sais pas si vous avez vu le début de l'émission,
00:30:40mais on a vu que Gérald Darmanin était à Marseille.
00:30:43Tout va bien à Marseille.
00:30:45Et puis, le sujet sur lequel j'aimerais vous entendre,
00:30:48c'est cette problématique également dans les prisons,
00:30:51avec cet exemple de la prison de Nantes qui affiche complet et plus que complet.
00:30:56D'abord, parlons de Marseille.
00:30:57Marseille, tout va bien ?
00:30:58Vous êtes content ?
00:30:59Vous confirmez les dires de Gérald Darmanin ?
00:31:01Vous les nuancez ?
00:31:02C'est quoi ?
00:31:03Écoutez, on est plutôt content que ces Jeux olympiques se passent bien.
00:31:08Alors, il y a les Jeux olympiques à Paris.
00:31:10C'est vrai que c'est le gros point, mais on a aussi Marseille.
00:31:13On a beaucoup d'épreuves.
00:31:14On a des épreuves tous les jours avec la voile.
00:31:16On a eu beaucoup de matchs de foot.
00:31:17Et il faut reconnaître que le dispositif de sécurité a permis
00:31:21à ce que tout se passe du mieux possible.
00:31:25On voit des gens heureux, Thierry.
00:31:27Vous savez, c'est fou.
00:31:28On voit des gens contents de voir la police.
00:31:30On voit des gens qui ont le sourire aux lèvres.
00:31:32Et nous, quand on voit ça, ça nous fait plaisir.
00:31:34Alors, on ne rêve pas.
00:31:36On sait que ça va s'arrêter, que le soufflé va retomber.
00:31:39Parce qu'à un moment donné, nous aussi, il va falloir qu'on prenne un peu de congé.
00:31:42Parce que travailler les deux mois d'été à 36 degrés,
00:31:45parce qu'il fait 36 degrés en ce moment à Marseille,
00:31:47je vous assure que c'est compliqué quand même avec les tenues qu'on a sur le dos.
00:31:50Donc, on n'est pas dupe.
00:31:51Mais franchement, je vous le dis, les policiers sont plutôt heureux d'être là
00:31:55pour protéger ces Jeux olympiques et pour que tout se passe bien.
00:31:58Et on voit des gens, surtout, heureux.
00:32:00Parce qu'ils se disent qu'on est en sécurité.
00:32:02On a même des femmes qui viennent nous voir, qui nous disent
00:32:04que c'est génial de promener dans la rue sans être importuné tous les trois mètres
00:32:07par des fracassés du bulbe qui nous incendient chaque fois qu'on promène dans la rue.
00:32:13C'est formidable.
00:32:14Comme quoi, vous voyez, il y a des recettes simples pour la sécurité.
00:32:19Il faut davantage de policiers.
00:32:20Quand on interpelle des individus, il faut davantage de sévérité.
00:32:23Et puis, j'ai l'impression que ça pourra peut-être marcher mieux.
00:32:26En substance, le slogan « Quand il y a du bleu, ça va mieux », quoi.
00:32:30« Quand il y a du bleu, ça va mieux », c'est un bon slogan, Thierry.
00:32:33Vous avez raison de le dire.
00:32:34Oui, effectivement, quand il y a du bleu, ça va mieux.
00:32:37Et puis, je vous le dis de manière très claire, les gens sont contents.
00:32:40Ils sont contents de nous voir.
00:32:41Il y a beaucoup de gens qui viennent nous voir.
00:32:43Il y a un petit sujet qu'on va vous montrer tout à l'heure, justement,
00:32:47concernant ce côté très positif et cet accueil.
00:32:50Il n'en des places à certains hommes politiques qui ont plutôt tendance à vous critiquer.
00:32:54Je dis ça, je dis rien.
00:32:55Concernant la place XXL, le bilan de Gérald Darmanin, vous confirmez ?
00:32:58À Marseille, là aussi, tout va bien ?
00:33:00On en parlait avec mes invités.
00:33:02Alors, tout va bien.
00:33:03Vous n'y êtes pas allé ?
00:33:04Pour doute.
00:33:05Voilà, je vais quand même nuancer les propos.
00:33:07Bien évidemment que ces opérations XXL ont fait du bien.
00:33:10Bien évidemment qu'il y a des quartiers où on a pu démanteler des trafics de SUV.
00:33:15Bon, je ne vous cache pas que ces individus, ils ont cherché d'autres endroits à se positionner.
00:33:20On a vu que Nice a été particulièrement prisée.
00:33:22On a des communes du Var.
00:33:24On a d'autres endroits où ils essayent de se positionner,
00:33:27parce qu'effectivement la présence au quotidien des policiers marseillais,
00:33:31ça les empêche un petit peu de faire leur business,
00:33:33même si le business marseillais existe toujours et malheureusement existera toujours.
00:33:38Mais il est vrai, et il faut le dire,
00:33:40quand on a des réussites, ça a fonctionné dans certaines cités,
00:33:43notamment à la Castellane.
00:33:44On fait beaucoup encore d'opérations tous les jours.
00:33:47On saisit énormément de stupéfiants.
00:33:49Ça veut dire qu'il a rentré encore énormément.
00:33:52Mais quand même, on a un petit peu calmé la situation,
00:33:56même si on a toujours, il faut le dire Thierry, des coups de couteau dans les cités.
00:34:00On a toujours des règlements de comptes de temps en temps.
00:34:03Malheureusement, ce business est trop lucratif et trop énorme
00:34:06pour qu'on puisse l'endiguer tout seul.
00:34:09Mais en tout cas, on a un effet, nous policiers,
00:34:12on est content sur le terrain de voir que quand même nos actions portent quelques fruits.
00:34:18Et puis, on évoquait avec mes invités du jour, évidemment,
00:34:21ce problème dans les prisons, avec cet exemple très, très, très concret de la prison de Nantes.
00:34:26Et sans surprise, évidemment, parce qu'on en parle depuis toujours
00:34:29et cette problématique demeure.
00:34:32Oui, complètement.
00:34:33Et puis, on le voit dans toutes les prisons.
00:34:34Il n'y a pas que la prison de Nantes.
00:34:35Je crois qu'au Beaumet, c'est un peu la même histoire.
00:34:37La prison de Marseille, la prison de Luyne à côté d'Aix-en-Provence, c'est pareil.
00:34:40On a une surpopulation carcérale qui est considérable.
00:34:44Je crois que c'est André Maligny qui a dit tout à l'heure très justement.
00:34:47Quand vous avez une population carcérale incroyable,
00:34:49les premiers qui sont embêtés par la situation, c'est les surveillants pénitentiaires.
00:34:53Parce que quand vous avez trois ou quatre individus par cellule,
00:34:56déjà que seul ou deux, ils sont insupportables.
00:34:58Imaginez quand ils sont quatre.
00:34:59Et les premiers qui subissent les conséquences de tout ça, c'est les surveillants pénitentiaires.
00:35:03Alors, vous savez, nous, avec l'Alliance, on le dit depuis de nombreuses années, Thierry.
00:35:06Et on le dit régulièrement sur votre plateau.
00:35:08Je le dis régulièrement sur CNews.
00:35:10Les places de prison, ça fait 35 ans, 40 ans qu'on nous dit,
00:35:13on va vous construire des places de prison.
00:35:15Vous allez voir, il y a un président, il arrive, il dit, je vais vous mettre 15 000 places de prison.
00:35:18Et à la fin de l'histoire, on se retrouve avec 3 000 places.
00:35:20Ça coûte rien de le dire.
00:35:21C'est ensuite que c'est plus compliqué.
00:35:23C'est ça.
00:35:24Le problème de le dire, c'est une chose.
00:35:25Alors, il y a encore des gens qui le croient.
00:35:27Moi, il y a bien longtemps que je ne crois plus à ce genre de choses.
00:35:29Mais il y a encore des gens qui le croient.
00:35:31Mais aujourd'hui, il faut quand même mettre les mains dans le cambouis
00:35:33et se dire qu'on a une vraie difficulté.
00:35:35Et ce n'est pas parce qu'on va construire des prisons,
00:35:37je crois aussi que c'est André Maligny qui l'a dit,
00:35:38qu'on va être dans le tout répressif et le tout carcéral.
00:35:41Je veux dire, à un moment donné, on a beaucoup de délinquances.
00:35:44Il faut qu'on puisse mettre en prison ces individus pour leur donner un exemple.
00:35:47Parce que si on ne les met pas en prison parce qu'il n'y a pas de place de prison,
00:35:50vous imaginez l'exact prison ?
00:35:52Et derrière, qu'est-ce qu'ils font ?
00:35:53Eh bien, ils recommencent.
00:35:54Et ils recommencent avec encore plus parfois de violence.
00:35:57Donc, je crois que c'est une nécessité absolue de construire ces places de prison,
00:36:01de trouver un vrai plan pour trouver des solutions.
00:36:04Alors, je comprends que les maires ne veulent pas de prison chez eux.
00:36:07Vous savez, à Marseille, on a une prison dans le 9e arrondissement de Marseille
00:36:10et ce n'est pas pour ça qu'on est malheureux.
00:36:12On a une prison, elle est énorme, la prison des Beaumet.
00:36:15Eh bien, ça vit quand même autour.
00:36:17Donc, je crois qu'à un moment donné, il faut que tout le monde réfléchisse,
00:36:19que tout le monde trouve des solutions, que tout le monde aide
00:36:22pour qu'on puisse avoir ces sacrées places de prison
00:36:24afin d'incarcérer ces individus qui, tous les jours,
00:36:31commettent des crimes et des délits sur la voie publique.
00:36:34Restez avec nous, Rudy, puisque, justement,
00:36:36vous évoquez ce succès de la sécurité des JO
00:36:40et puis ce lien qui s'est créé avec la population.
00:36:42On a justement un reportage qui va vous faire plaisir, j'en suis persuadé.
00:36:45Regardez ça avec Pierrinko et Dounia Tangour
00:36:47et on poursuit le débat avec mes invités qui vous écoutent religieusement.
00:36:54Une foule en liesse qui danse grâce à la garde républicaine
00:36:58ou encore un policier qui aide une petite fille à descendre les marches dans le métro.
00:37:07Pour les JO, la gendarmerie nationale partage ses vidéos de joie et de tendresse sur ses réseaux sociaux.
00:37:14Si les sportifs ont réussi à conquérir le cœur des Français et des touristes,
00:37:18les forces de l'ordre, en première ligne, parviennent elles aussi à se distinguer.
00:37:25J'ai demandé mon chemin à des policiers, ils m'ont aidé, ils ont été très aimables.
00:37:29Ils font même des selfies.
00:37:31De nombreux touristes saluent également la sécurité qui règne dans la capitale.
00:37:36Honnêtement, on se sent super bien en sécurité ici à Paris.
00:37:39J'ai rarement vu ça.
00:37:40Franchement, chapeau à la France pour l'organisation, pour le dispositif qu'ils ont mis en place pour les JO.
00:37:45C'est top, on se sent vraiment bien en sécurité ici.
00:37:47Bravo à la France.
00:37:48Autour des sites olympiques, ils sont 35 000 policiers et gendarmes,
00:37:5218 000 militaires de l'opération Sentinelle
00:37:55et plusieurs milliers d'agents de sécurité privée à être mobilisés chaque jour.
00:38:00Médaille d'or pour les policiers.
00:38:02Geoffroy Lejeune en parlait tout à l'heure.
00:38:04Je redonnerai la parole à mes habités dans quelques instants.
00:38:07Ce sont des images qui vous font plaisir.
00:38:10Rudy Mana, vous avez tellement été critiqué.
00:38:13Bien sûr que ce sont des images qui nous font plaisir.
00:38:17Je suis allé il y a trois jours pour le match à Marseille de demi-finale des JO au Maroc-Espagne
00:38:23où il y avait un énorme dispositif de sécurité.
00:38:25Effectivement, je l'ai vécu avec les collègues.
00:38:27En fait, il y a beaucoup de gens qui s'arrêtent, qui veulent discuter avec nous,
00:38:31qui veulent faire des selfies avec nous.
00:38:32Et c'est vrai que le fait que nous soyons nombreux aussi nous permet d'accomplir des tâches qu'on ne fait pas habituellement.
00:38:38Effectivement, on a vu l'image de ce gendarme qui aidait les petits à descendre dans le métro.
00:38:43J'ai vu une vidéo d'un policier qui aidait des mamies à traverser.
00:38:47Tout ça, habituellement, on n'a pas le temps de le faire parce qu'on n'est pas assez nombreux.
00:38:52Alors effectivement, là, on a le privilège du nombre.
00:38:55Alors quand on est nombreux, on peut se permettre d'être véritablement et encore plus des gardiens de la paix.
00:39:00C'est ce fameux terme de gardien de la paix qui nous tient à cœur.
00:39:03Et gardien de la paix, ce n'est pas forcément se rouler par terre avec des individus parce qu'ils ont commis des crimes et des délits.
00:39:10Gardien de la paix, c'est aussi aider nos concitoyens, aider des mamies pour traverser des routes, aider des enfants pour descendre des escaliers.
00:39:18Plein de choses qu'on ne peut pas faire habituellement par manque de temps et par manque de moyens.
00:39:23Comme quoi, vous voyez, quand la police est en nombre, ça ne met pas le pays en difficulté, comme certains le disent.
00:39:28Et puis, c'est super cette période parce qu'en ce moment, on évite le tweet de certains politiques insupportables.
00:39:33Ça fait dix jours qu'on n'a plus un tweet de leur part et franchement, je trouve qu'on est vraiment plus heureux.
00:39:38Donc, continuons dans cette société, continuons à comprendre que la police, ce n'est pas parce qu'il y en a davantage qu'on va vivre plus mal.
00:39:46Au contraire, on va vivre beaucoup mieux et ça va permettre de vivre en harmonie tous ensemble parce que c'est l'impression en tout cas que j'ai aujourd'hui.
00:39:54Restez avec nous, Rudy. Remarquez, les politiques auxquelles vous faites référence ne tweetent pas davantage sur les médailles que l'athlète français récolte.
00:40:02Je ne sais pas si vous avez observé, mais il n'y a pas beaucoup de communication là-dessus.
00:40:05D'ailleurs, il y a même parfois des reproches parce qu'on parle trop des succès français.
00:40:13Geoffroy.
00:40:16Alors déjà, je crois qu'on n'est pas en train de découvrir que les Français aiment la police. On le savait déjà.
00:40:20À part l'extrême gauche et la délinquance, tout le monde aime les policiers. Ce n'est pas nouveau.
00:40:25Les enquêtes d'opinion le disent les unes après les autres.
00:40:27Je vais reprendre à mon compte un terme qui a été employé au début de son intervention par Rudy Mana.
00:40:31Il a parlé de recettes simples. Il a dit que ce sont des recettes simples et ça fonctionne.
00:40:34Je pense qu'une grande partie de nos problèmes sur le plan sécuritaire et judiciaire, etc.
00:40:38viennent d'esprits raffinés qui nous ont expliqué qu'un et un ne faisait pas deux
00:40:42et que les choses étaient beaucoup plus complexes que ce qu'on voit avec nos yeux à l'œil nu.
00:40:47C'est des gens qui nous ont expliqué qu'il y avait une excuse sociale pour la délinquance,
00:40:50que la prison était criminogène, que toutes ces fadaises ici de Victor Hugo en disant
00:40:56ouvrez une école, vous fermerez une prison, etc.
00:40:58À la fin, on constate en fait que malheureusement, ils sont peut-être très raffinés
00:41:02et qu'on est peut-être complètement débiles, mais c'est nous qui avons raison
00:41:04quand on dit que la délinquance augmente et que pour protéger la société des délinquants,
00:41:08il faut créer des places de prison.
00:41:10Et je suis frappé parce qu'en ce moment, sur cette fameuse parenthèse enchantée
00:41:13de la sécurité à Paris en ce moment, on n'applique que des recettes très simples en réalité.
00:41:18Même très simplistes. Et elles fonctionnent particulièrement bien.
00:41:21Par exemple, les migrants sont sortis de Paris.
00:41:24On les a envoyés ailleurs pour ne pas qu'ils le perturbent.
00:41:27Pour le plus grand désespoir de certains maires dans les communes concernées.
00:41:30Absolument. Donc les gens qui disent ne laissons pas rentrer tous les migrants
00:41:33qui veulent venir en France le reste du temps, peut-être qu'ils avaient raison en réalité.
00:41:36Ensuite, on constate que quand on met plus de policiers, évidemment, on a moins de problèmes.
00:41:42Toutes ces méthodes très simples, au moment où il y a eu un vrai enjeu
00:41:45de sécuriser Paris pendant les trois semaines et un mois de JO, elles ont fonctionné.
00:41:49Par ailleurs, on explique souvent aussi que créer des prisons, c'est très long,
00:41:51la construction, etc. On a fait pousser un village olympique en quelques années
00:41:54qui est énorme et qui accueille énormément de monde.
00:41:57Bref, pour toutes ces raisons, j'aimerais beaucoup qu'on tire la conclusion de cette réussite
00:42:01et qu'on s'en félicite et qu'on applique exactement la même chose le reste du temps.
00:42:05Si vous ne voulez pas avoir de problème avec les étrangers délinquants,
00:42:08vous les expulsez quand vous les chopez et vous ne les laissez pas rentrer
00:42:11avant qu'ils arrivent dans le pays.
00:42:13Si vous ne voulez pas avoir de problème avec la délinquance tout court,
00:42:16vous enfermez les gens qui méritent d'être enfermés, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui en France.
00:42:19Bref, autant de choses un peu idiotes, et tant pis si je suis traité de simpliste,
00:42:23mais je constate que sur le plan empirique, ça a fonctionné.
00:42:26Vous savez, Gérald Darmanin a parlé d'héritage, comme tout le monde.
00:42:29Le logo à la mode, depuis quelques jours, c'est héritage.
00:42:32Tout le monde le met à toutes les sauces, donc on verra s'il y a un héritage.
00:42:35Heureusement, je ne veux pas être le chat noir, mais le réveil des Parisiens,
00:42:39on avait un sujet la semaine dernière sur le champ de Mars,
00:42:41où évidemment, le champ de Mars, on le connaît, c'est un peu gangrené
00:42:44par les vendeurs à la sauvette, les pickpockets, etc.,
00:42:47où les habitants du champ de Mars respirent, mais ça ne va pas durer.
00:42:52On le sait très bien, donc c'est un petit côté paillette.
00:42:55On verra si l'héritage se poursuit.
00:42:57Juste d'un mot, je pense que l'attente de la population va être énorme,
00:43:00parce qu'une femme qui a pu, pendant le mois d'août, se promener en jupe
00:43:03à Paris à minuit, aura envie de le refaire en réalité,
00:43:06et ne supportera pas l'idée que ça se termine.
00:43:08Et dans le métro aussi.
00:43:09Et dans le métro.
00:43:10Et tout va bien dans le métro.
00:43:11Paul Melun.
00:43:12Oui, c'est vrai, je souscris à ce qu'a dit Geoffroy,
00:43:15et ça veut dire aussi qu'on sait quelque part...
00:43:17C'est du bon sens ce que dit Geoffroy, mais...
00:43:19Sur l'analyse, en tout cas, des raisons qui ont fait cette parenthèse dite enchantée,
00:43:23j'aurais cité à peu près les mêmes.
00:43:25Après, c'est vrai que ça signifie aussi probablement que,
00:43:28notamment les Parisiens ou les Franciliens plus généralement,
00:43:31se sont peut-être...
00:43:32On ne s'habitue jamais, ils ne se sont probablement pas habitués,
00:43:34mais on s'est habitués en tout cas à vivre dans quelque chose d'anormal,
00:43:37au point de vue de l'insécurité.
00:43:40Et effectivement, qu'on retrouve un peu la saveur de ce que moi-même,
00:43:44peut-être étais-je d'ailleurs trop pessimiste,
00:43:46je ne pensais pas pouvoir revoir un jour,
00:43:48c'est quand même assez précieux.
00:43:50Moi, j'ai vécu dans des pays étrangers,
00:43:53notamment en Scandinave avant 2015,
00:43:55dans lesquels on pouvait laisser son téléphone portable sur la table
00:43:59quand on allait payer au comptoir dans un bistrot
00:44:01et il n'y avait pas de risque de se faire voler son téléphone portable.
00:44:03Dans lesquels, on ne mettait pas de cadenas sur son vélo
00:44:06et tous les vélos étaient posés sur des protège-range-vélo,
00:44:09il n'y avait pas un seul cadenas.
00:44:10Où des jeunes filles ressortaient de boîte de nuit à 3h du matin,
00:44:13en jupe, sur un vélo, traversaient des quartiers, des forêts, je ne sais quoi,
00:44:17sans risquer de se faire attaquer.
00:44:19Il faut quand même comprendre de là où on vient
00:44:21et ce qu'aujourd'hui est devenu notre pays.
00:44:24Ensuite, effectivement, un certain nombre des solutions
00:44:27qui ont été mises en place, déployées,
00:44:29pour parvenir à cette parenthèse enchantée au point de vue sécuritaire,
00:44:33sont des solutions bêtement et basiquement sécuritaires,
00:44:38organisationnelles et peut-être aussi plutôt mues
00:44:41par une logique qu'on aurait dit à l'époque conservatrice, réac,
00:44:45qu'avec des solutions bienveillantes et sympathiques.
00:44:48On s'aperçoit que par le déploiement de ces solutions
00:44:51qu'on aurait mis dans la case conservateur,
00:44:53on arrive finalement, in fine, à de la bienveillance,
00:44:56à des moments comme les moments que vous avez montrés là
00:44:59et les témoignages des micro-trottoirs.
00:45:02Ensuite, pour ce qui est du lien avec la police,
00:45:04je me méfie toujours, moi j'aimerais que ce soit
00:45:06toujours un long fleuve tranquille,
00:45:08mais je me souviens, quand il y a eu les attentats de 2015,
00:45:11je crois que c'était le chanteur Renaud qui avait sorti une chanson
00:45:13et j'ai embrassé un flic.
00:45:14Et tout le monde était, c'était l'esprit Charlie,
00:45:16et avant il y avait Charlie, et on était tous à dire
00:45:19voilà, merci la police, etc.
00:45:21Et quelques semaines, mois après, tout ça s'était évaporé
00:45:24comme un écran de fumée.
00:45:25Donc moi j'aimerais que cette logique-là, elle demeure,
00:45:28qu'elle demeure parce qu'effectivement on donne aux policiers
00:45:30les moyens de travailler, que durablement il y ait des solutions
00:45:33qui puissent être prises, parce que je ne me fais pas d'illusion,
00:45:35à la fin de cette parenthèse, et comme toute parenthèse
00:45:37elle se referme, tout ce qui a été mis en place,
00:45:40les déplacements qu'on a mis en place,
00:45:42les frackens qu'on a déplacés, les migrants qu'on a déplacés
00:45:45à Orléans chez Serge Grouard ou dans d'autres villes autour de Paris,
00:45:48tous ces phénomènes-là, ils vont probablement revenir.
00:45:52Et d'ailleurs, ces phénomènes-là, bizarrement, toute l'année,
00:45:55certains nous disent que ça ne pose aucun problème,
00:45:57que c'est formidable, mais quand ils veulent montrer Paris au monde,
00:46:00on se débarrasse de tout ça, d'ailleurs au mépris
00:46:03de certaines règles élémentaires d'humanité,
00:46:05c'est-à-dire qu'on ne demande pas aux gens qui étaient là,
00:46:07s'ils avaient envie de se déplacer, on les a déplacés de force.
00:46:09Donc pour des gens qui se revendiquent de l'humanisme,
00:46:12de la tolérance et qui nous expliquent que l'immigration
00:46:14est toujours systématiquement une chance pour la France,
00:46:16manifestement, selon eux, pas là, puisqu'ils les ont déplacés.
00:46:19Donc vraiment, il va falloir tirer les enseignements
00:46:22de cette parenthèse, mais les tirer au plan aussi national,
00:46:25réfléchir à ce qui peut être mis en place.
00:46:27Je ne suis pas cassandre, mais là, je suis un peu inquiet,
00:46:30je pense qu'aucun enseignement ne sera tiré,
00:46:32je pense que tout repartira comme avant, à partir de septembre, octobre,
00:46:35peut-être qu'il y aura encore deux mois de carence,
00:46:37après, moi, je pense qu'on aura les mêmes discussions dans six mois,
00:46:40et que dans six mois, on en sera toujours au même point,
00:46:42de se dire, rien n'est résolu, il y a eu une attaque au couteau
00:46:45sur le champ de Mars, il y a eu, je ne sais quoi, au Jardin des Halles,
00:46:48je sais très bien que ça va finir comme ça,
00:46:50je suis peut-être pessimiste, mais je suis inquiet.
00:46:52Et Paul, accessoirement, ceux qui nous dirigent
00:46:55ne seront plus là, donc qui sera ministre de l'Intérieur,
00:46:58quel sera le gouvernement, qui sera le Premier ministre, etc.
00:47:01Et il faut pas l'oublier, ça va être un enjeu majeur.
00:47:04A priori, il n'y aura pas de changement radical,
00:47:06si j'en crois un peu, les bruits de couloirs,
00:47:08à ce qu'on observe politiquement.
00:47:10Il ne sera ni le NFP, ni le RN au pouvoir, en gros.
00:47:13André, Pierre-Marie, je donnerai une dernière fois la parole
00:47:16à Audi Mana, pour conclure ce petit chapitre.
00:47:20Ce grand chapitre, d'ailleurs.
00:47:23On vit effectivement une période très heureuse à Paris,
00:47:26l'ambiance est formidable, on ne peut pas espérer
00:47:30que ça dure toujours.
00:47:32Les Jeux Olympiques, par définition, ça dure 15 jours.
00:47:34Si on attend un petit sujet pour vous montrer ça, on verra.
00:47:36On a mis beaucoup de policiers, tant mieux,
00:47:39l'ambiance est formidable, les policiers sont souriants,
00:47:41bienveillants, ils ont le temps d'être gentils
00:47:44avec tout le monde, comme l'a dit Rudy Mana.
00:47:46Ils ne sont pas harcelés par le manque d'effectifs
00:47:49et par la charge de travail qui pèse sur eux d'habitude,
00:47:52parce que la délinquance a baissé, elle est quasiment réduite à zéro.
00:47:55Il y a beaucoup de bénévoles, je veux toujours rendre hommage
00:47:58aux bénévoles qui sont partout, y compris dans les gares
00:48:00souterraines du RER, qui passent leur journée à aiguiller
00:48:03les touristes, à aiguiller les visiteurs, à faire preuve
00:48:06de beaucoup de gentillesse aussi.
00:48:08Mais tout ça, c'est parce que c'est les Jeux Olympiques.
00:48:10En plus, on a beaucoup de médailles, donc la France est fière,
00:48:12les Français sont heureux.
00:48:14C'est le mois d'août, donc au mois d'août, il y a beaucoup
00:48:16moins de gens qui travaillent à Paris, il y a moins de stress.
00:48:19Voilà, c'est une période, je sais bien qu'on aimerait tous
00:48:22qu'elle dure longtemps, voir qu'elle dure toujours,
00:48:24mais non, ce n'est pas possible, la réalité, ce n'est pas ça.
00:48:26Et puis vous, vous regagnez votre belle région ensuite,
00:48:30pas constamment à Paris.
00:48:32Heureusement que chaque week-end, je redescends en Isère.
00:48:34Vous avez de la chance.
00:48:36C'est la gauche gérondine, ce n'est pas la gauche jacobine.
00:48:38C'est ça, c'est ça.
00:48:40Si ça, je ne dis rien, mon cher André.
00:48:42Moi, comme tout le monde, je me félicite des bonnes relations,
00:48:46malgré ce que certains extrémistes vont dire.
00:48:49Des bonnes relations, des très bonnes relations même
00:48:51entre la population et la police et les forces de l'ordre.
00:48:54En ce moment, quand on voit ce qui se passe au Royaume-Uni,
00:48:56où ce n'est pas au beau fixe, on peut se féliciter.
00:48:59Les manifestations, on en parlera tout à l'heure,
00:49:01mais elles se sont développées dans un calme assez certain.
00:49:04Et ça a été moins pire que ce qu'on avait imaginé hier
00:49:06au cours de notre émission, l'heure des pros, hier soir.
00:49:08Mais les policiers sont très critiqués en ce moment au Royaume-Uni.
00:49:10Je ne sais pas si c'est quelque chose de long terme,
00:49:12mais en tout cas en France, de manière générale,
00:49:14l'immense majorité des gens sont heureux
00:49:17et sont rassurés par la présence policière.
00:49:19Ce qui d'ailleurs est une évidence prouvée par maintes et maintes études.
00:49:22Maintenant, j'ai une autre réflexion.
00:49:24J'étais dans une gare hier de la banlieue parisienne,
00:49:26pour rentrer chez moi.
00:49:27Et puis je voyais, j'étais encore une fois,
00:49:29alors qu'il n'y avait pas grand monde dans la gare,
00:49:31un déploiement policier très important.
00:49:34Et je me disais, est-ce que ce déploiement policier
00:49:38n'est pas en lui-même un aveu par les dirigeants,
00:49:41par ceux qui ont mis en place ce déploiement-là,
00:49:43du niveau catastrophique de délinquance en temps normal ?
00:49:47Si on n'avait pas, comme le disent beaucoup de gens
00:49:50sur les plateaux télé, y compris des gouvernants,
00:49:52le sentiment d'insécurité, etc.,
00:49:53s'il n'y avait pas réellement une délinquance aussi élevée
00:49:56que ce que les gens pensaient,
00:49:57on n'aurait pas besoin de mettre autant de policiers
00:49:59dans les rues pour sécuriser.
00:50:01Donc sur les plateaux télé, on aime bien nier l'insécurité,
00:50:05mais en fait, quand le monde entier nous regarde,
00:50:07alors là, on ne prend aucun risque
00:50:08et on met un nombre de policiers complètement hors norme.
00:50:11Je vous dis, on était une quinzaine dans la gare,
00:50:13il y avait trois fois plus de policiers.
00:50:15Ce qui était très bien, moi je suis rassuré par ça.
00:50:17Mais bon, c'est vrai que c'est quand même un dispositif
00:50:20très, très important.
00:50:21Là où je vous rejoins, c'est que dans un pays en paix,
00:50:24dans une démocratie libérale en paix,
00:50:26théoriquement, on devrait arriver à un point
00:50:28où il y aurait un policier quasiment non armé
00:50:32qui se baladerait au milieu d'une ville de 100 000 habitants.
00:50:34Ça, ce serait le symbole d'un pays pacifié.
00:50:37C'est pour ça d'ailleurs que c'est un peu injuste
00:50:38de se faire traiter d'être favorable à un État policier
00:50:40juste parce qu'on demande la sécurité.
00:50:42Non, ce n'est pas parce qu'on demande la sécurité
00:50:44et la liberté de se mouvoir dans la paix
00:50:46qu'on est un humaniste et un pacifiste.
00:50:48Mais malheureusement, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
00:50:50Mais est-ce que vous connaissez un seul pays, Paul,
00:50:52où c'est comme ça ?
00:50:53On parle d'un pays démocratique.
00:50:54J'en ai connu.
00:50:55Quand j'ai vécu en Suède en 2014,
00:50:57je peux vous dire que j'ai rarement vu un policier suédois.
00:50:59Oui, mais je crois que même en Scandinavie,
00:51:01les choses ont changé.
00:51:02Et que les pays dits développés, les pays dits riches,
00:51:05les démocraties occidentales, subissent tous
00:51:08un regain de violence.
00:51:10C'est notre monde qui a évolué, mon cher André.
00:51:13Quel héritage, Rudy Mana ?
00:51:15Quel héritage ?
00:51:16Quel enseignement va-t-il falloir tirer de tout cela,
00:51:19de cette description idyllique de ce monde merveilleux
00:51:22dans lequel nous évoluons ?
00:51:25Je suis taquin, évidemment.
00:51:26Je suis taquin, Rudy.
00:51:28Ça fait 28 ans que je suis dans la police.
00:51:30Vous savez, le monde idyllique, il y a bien longtemps
00:51:32que j'ai oublié qu'il existe.
00:51:33C'est bien de nous ramener à la vraie réalité, Rudy.
00:51:36L'héritage qu'on pourrait en tirer, c'est que,
00:51:39comme je l'ai dit en préambule,
00:51:41avec des méthodes simples, voire simplistes,
00:51:44parfois, on arrive à trouver des solutions efficaces.
00:51:47Permettez-moi, Thierry, de tirer un grand coup de chapeau
00:51:50à tous ces policiers et ces gendarmes de France
00:51:52qui, quand même, pour la durée de l'été,
00:51:55parce que ce n'est pas que la période des Jeux olympiques,
00:51:57on a des restrictions de congés avant, après
00:52:00et surtout pour les Jeux paralympiques.
00:52:02J'aimerais tirer mon chapeau à tous ces policiers
00:52:04et ces gendarmes de France qui ont sacrifié leurs vacances.
00:52:07Je ne vous cache pas qu'à la maison, des fois,
00:52:09les époux, les épouses, ça gueule un peu, les enfants aussi,
00:52:12mais on était là pour notre pays,
00:52:14on était là pour que ces Jeux olympiques se passent du mieux possible.
00:52:16Et pour l'instant, on a réussi à le faire.
00:52:20Mais quand même, il faut penser à tous ces pères de famille,
00:52:23ces époux et ces épouses qui ont laissé leur famille de côté
00:52:27pour que ça se passe du mieux possible en France.
00:52:29Alors moi, j'ai une vraie pensée affectueuse pour eux
00:52:32et pour avoir été à leur côté,
00:52:34notamment il y a deux jours à Marseille avec 37 degrés
00:52:37et des tenues sur le dos qui vous font transpirer,
00:52:39je ne vous dis pas comment.
00:52:40J'ai encore plus de respect et j'espère que le peuple de France
00:52:43aura encore plus de respect pour les policiers
00:52:45et que ça durera dans le temps, pour de multiples années
00:52:49et que ça va aller de mieux en mieux pour notre pays.
00:52:52Merci, merci beaucoup mon cher Rudy.
00:52:55Merci d'avoir accepté de témoigner dans l'heure des pros
00:52:58et allez l'OM, je sais que vous êtes supporter de l'OM.
00:53:02Allez, on se retrouve dans quelques instants,
00:53:05c'est la mi-temps de l'heure des pros
00:53:07et on sera avec le maire de Montgeron
00:53:09où cette école a été littéralement saccagée,
00:53:13témoignage dans l'heure des pros.
00:53:14A tout de suite.
00:53:19Il est 10 heures, on est très heureux de vous accueillir
00:53:21pour cette deuxième mi-temps de l'heure des pros,
00:53:23saison été évidemment.
00:53:25Je vous représente mon équipe qui m'entoure depuis une heure
00:53:28mais on fait un nouveau tour de l'information
00:53:30avec Marine Sabourin.
00:53:31Rebonjour Marine.
00:53:35C'est devenu l'ennemi numéro 1 d'Israël,
00:53:37Yahya Sinouar, nouveau chef du mouvement terroriste du Hamas.
00:53:41Il est connu comme étant l'un des commanditaires
00:53:43des attaques du 7 octobre.
00:53:44Hier soir, le chef de l'armée israélienne
00:53:46a promis de le traquer sans relâche
00:53:48et l'éliminer au plus vite.
00:53:50Au Royaume-Uni, un peu plus d'une semaine
00:53:52après le début des émeutes dans le pays,
00:53:54plusieurs manifestations anti-émeutes
00:53:56se sont déroulées aux quatre coins du pays.
00:53:58Parmi les émeutiers, au moins 400 personnes
00:54:00ont été interpellées et plus de 120 inculpées.
00:54:04Et puis elles ont enflammé la toile,
00:54:06les tenues de Céline Dion, Lady Gaga et Aya Nakamura,
00:54:08la cérémonie d'ouverture des JO.
00:54:10Il est maintenant possible de les admirer
00:54:12à la Galerie Dior à Paris jusqu'au 30 septembre.
00:54:14Attention, il est fortement conseillé
00:54:16de réserver ses billets.
00:54:19Merci mille fois, ma chère Marine.
00:54:21A tout à l'heure.
00:54:22Je vous présente l'équipe qui m'accompagne depuis une heure.
00:54:24Ils sont en pleine forme.
00:54:26C'est vrai qu'on a beaucoup de sujets à aborder aujourd'hui.
00:54:28Geoffroy Lejeune, André Vallini,
00:54:30Pierre-Marie Sève et Paul Melun.
00:54:33On va commencer, si vous voulez bien,
00:54:35comme on a commencé notre première heure,
00:54:37on va prendre la direction de Bongeron, je vous en parlais,
00:54:39où une école élémentaire située dans la commune
00:54:41a été littéralement saccagée
00:54:43puisque nous sommes avec Sylvie Carillon,
00:54:45qui est le maire libre de cette commune.
00:54:47Bonjour Sylvie Carillon.
00:54:49Merci d'avoir accepté de témoigner dans l'heure des pros.
00:54:51Quelle est un peu votre réaction
00:54:53quand on voit l'état de votre école ?
00:54:57La première réaction, c'est la colère
00:54:59parce que c'est vrai que
00:55:02c'est énormément de travail,
00:55:04d'investissement
00:55:06qui est fichu en l'air.
00:55:10Et puis surtout,
00:55:12on se dit, mais à quoi ça rime ?
00:55:14Ce sont des écoles pour les enfants,
00:55:18à quelques semaines de la rentrée.
00:55:22La première réaction,
00:55:24j'ai envie de dire,
00:55:26c'est vraiment la colère.
00:55:28Puis après, on essaie de comprendre,
00:55:30mais à quoi tout ça rime ?
00:55:36Ça témoigne, je pense,
00:55:38d'un déficit éducatif terrible.
00:55:42Ça signe un déficit éducatif terrible
00:55:46parce que c'est l'école qui fait grandir,
00:55:48l'école qui permet d'être libre,
00:55:50de faire des citoyens
00:55:52capables d'agir, de réfléchir
00:55:54librement.
00:55:56Et puis, c'est l'école de leurs petits frères,
00:55:58de leurs petites sœurs.
00:56:00On ne comprend pas bien.
00:56:02Et puis, quand même,
00:56:04des passages à l'acte,
00:56:06comme ça,
00:56:08on a l'impression d'avoir des gamins
00:56:10qui n'ont plus peur de rien.
00:56:12Ce qui est terrible, c'est qu'au moment
00:56:14où vous répondez à mes questions,
00:56:16on voit les images,
00:56:18le saccage est énorme, vraiment.
00:56:22On avait déjà eu une intrusion
00:56:24sur cette école, je pense, par les mêmes
00:56:26quelques mois,
00:56:28où ils s'étaient contentés de mettre quelques
00:56:30cahiers à terre, etc.
00:56:32Mais là, ils ont vraiment...
00:56:34Il y avait une vraie volonté
00:56:36pas seulement de s'amuser,
00:56:38mais il y avait une vraie volonté de détruire,
00:56:40de massacrer.
00:56:42C'est même le bâti de l'école qui a été
00:56:44endommagé, des vitres.
00:56:46Ils ont ouvert l'eau
00:56:50pour inonder.
00:56:52C'est une vraie volonté
00:56:54de mettre à sac
00:56:56l'école.
00:56:58Sylvie Cariantre a dévoilé
00:57:00le secret de l'enquête.
00:57:02Est-ce qu'on a déjà des pistes ?
00:57:04On parle potentiellement d'anciens élèves.
00:57:06Est-ce que vous confirmez la chose ?
00:57:10Oui, c'est surtout la nature des inscriptions
00:57:12qui nous laisse penser que ça n'est pas
00:57:14des adultes et que ce sont
00:57:16certainement
00:57:18des enfants de l'âge du collège
00:57:20qui sont intervenus.
00:57:22Aujourd'hui,
00:57:24on a toute une brigade policière
00:57:26qui cherche à identifier
00:57:28les contrevenants
00:57:30et notamment
00:57:32sur des recherches de traces d'ADN
00:57:34qui sont nombreuses.
00:57:36On a bon espoir de savoir
00:57:38qui est derrière tout ça.
00:57:40Quels étaient les types
00:57:42d'inscriptions qui vous font penser
00:57:44que potentiellement cela peut être
00:57:46des anciens élèves ?
00:57:50Je ne suis pas contre les profs
00:57:52ou ce genre de choses,
00:57:54contre les professeurs,
00:57:56mais c'était du langage
00:57:58adolescent.
00:58:00Ça n'allait pas plus loin.
00:58:04Le bilan,
00:58:06c'est ma dernière question,
00:58:08est déjà estimé.
00:58:10Vous allez pouvoir ouvrir cette école
00:58:12dans les délais pour la rentrée des classes ?
00:58:14Depuis 2-3 jours,
00:58:16tous nos effectifs
00:58:18libres qui étaient disponibles
00:58:20se sont mis à la tâche.
00:58:22Tout a été ramassé.
00:58:24On a eu l'aide du corps enseignant
00:58:26qui était présent sur Mongeon.
00:58:28Certains des
00:58:30conjoints de professeurs
00:58:32sont venus
00:58:34aider pour sauver
00:58:36tout ce qui pouvait l'être en termes éducatifs.
00:58:38Ce qui est terrible,
00:58:40c'est que tout le matériel
00:58:42pédagogique n'a pas une valeur
00:58:44vénale énorme.
00:58:46C'est beaucoup de travail.
00:58:48C'est tout ce que peuvent, sur plusieurs années,
00:58:50compiler
00:58:52les professeurs dans leur classe
00:58:54pour apporter à leurs élèves
00:58:56le matériel pédagogique
00:58:58dont ils ont besoin.
00:59:00C'est plutôt ça qui est
00:59:02rageant.
00:59:04Normalement,
00:59:06on devrait réussir
00:59:08à mettre
00:59:10les bouchées doubles
00:59:12pour remettre en état.
00:59:14Aujourd'hui, tout a été
00:59:16ramassé, trié.
00:59:18Maintenant, c'est le temps des entreprises
00:59:20que nous faisons des devis.
00:59:22Il faut refaire de la peinture,
00:59:24il y a tout un faux plafond à refaire,
00:59:26des vitres à repositionner.
00:59:30Les entreprises
00:59:32sont en train d'établir
00:59:34des devis, de façon à pouvoir
00:59:36intervenir très vite. En général,
00:59:38ils sont sympas sur ce genre
00:59:40de cas. Ils interviennent
00:59:42très rapidement.
00:59:44Je vous souhaite bon courage dans tous les cas.
00:59:46On pense à vous. Merci
00:59:48mille fois d'avoir accepté notre invitation
00:59:50dans leur dépôt, Sylvie Carillon. Merci beaucoup
00:59:52pour ce témoignage.
00:59:54André Baligny, en tant
00:59:56qu'élu, on voit
00:59:58Sylvie Carillon profondément touchée
01:00:00avec quelques messages qu'elle a pu transmettre
01:00:02et une colère.
01:00:04Évidemment, une colère.
01:00:06Je l'ai compris parce que j'ai été maire
01:00:08moi-même pendant une quinzaine d'années
01:00:10dans ma petite ville de l'Isère.
01:00:12C'est vrai qu'en général, les maires, quelle que soit
01:00:14leur étiquette politique, font le maximum
01:00:16pour leurs écoles. L'école, c'est vraiment
01:00:18le domaine où
01:00:20les équipes municipales font le plus
01:00:22d'efforts pour assurer l'égalité des enfants,
01:00:24pour assurer le bien-être des enfants et des
01:00:26enseignants. On voit que
01:00:28cette maire est très touchée
01:00:30moralement,
01:00:32psychologiquement, par le fait que
01:00:34des petits
01:00:36sauvageons, comme aurait dit
01:00:38Pierre-Marie Seve.
01:00:40Ils ont bien détruit.
01:00:42Ils ont saccagé
01:00:44avec une volonté de détruire
01:00:46tout ce qu'ils pouvaient détruire.
01:00:48C'est désespérant. En plus,
01:00:50ça va coûter cher.
01:00:52Les assurances ne sont pas toujours
01:00:54au rendez-vous. Je comprends aussi
01:00:56que la maire doit aussi imaginer
01:00:58les dépenses supplémentaires que ça va induire
01:01:00pour son budget communal. Et les budgets
01:01:02communaux ne sont pas extensibles.
01:01:04Pierre-Marie Seve.
01:01:06Je m'inquiète
01:01:08aussi de voir la violence.
01:01:10Je pense que
01:01:12le sens du développement d'une
01:01:14civilisation, c'est la diminution de la violence.
01:01:16Nous vivons dans la civilisation
01:01:18pacifique, pacifiée, mais en tout cas pacifique.
01:01:20D'ailleurs,
01:01:22la tolérance
01:01:24des Français et des gens
01:01:26des Occidentaux à la violence, normalement,
01:01:28est en baisse. Mais pour autant,
01:01:30on a l'impression que la violence ne disparaît
01:01:32pas, qu'elle touche
01:01:34à peu près n'importe quelle...
01:01:36Je dis souvent que ça devient
01:01:38le mode normal de règlement des conflits.
01:01:40Quand on a un conflit à l'égard d'une institution, on va
01:01:42saccager l'école. Quand on a un conflit
01:01:44à l'égard d'un camarade de classe, on lui met un coup de couteau.
01:01:46Ça, je trouve
01:01:48que ça fait extrêmement peur.
01:01:50Les images sont quand même impressionnantes.
01:01:52Ils n'ont pas juste renversé des tables et des chaises,
01:01:54ils ont volontairement saccagé.
01:01:56Avec certainement des objets,
01:01:58des armes, etc.
01:02:00Olivier Roland. Sur la symbolique de la destruction
01:02:02de l'école, j'en parlais tout à l'heure,
01:02:04et la maire en a parlé aussi, d'ailleurs,
01:02:06sur l'école, l'apprentissage des libertés, etc.
01:02:08Et levier de transmission aussi
01:02:10des valeurs républicaines, toutes ces choses-là, je suis d'accord.
01:02:12Il y a peut-être un autre élément aussi,
01:02:14et c'est un trait d'union dans les différents lieux
01:02:16qui sont souvent saccagés à la
01:02:18faveur des meutes ou de règlements de comptes,
01:02:20ou dans ces quartiers-là, c'est que c'est souvent des lieux aussi
01:02:22qui représentent la nation,
01:02:24qui représentent l'État, qui représentent la France.
01:02:26Une école, une mairie, une bibliothèque,
01:02:28un commissariat, qui vont être
01:02:30incendiés, saccagés.
01:02:32Et je pense qu'il y a là aussi,
01:02:34alors pas forcément dans ce cas présent, on verra,
01:02:36mais en tout cas, la négation
01:02:38de l'État et de la nation
01:02:40comme trait d'union pour réunir
01:02:42la France, en fait.
01:02:44Comme symbolique aussi de la France.
01:02:46Une forme de détestation
01:02:48aussi de ces institutions
01:02:50en ce qu'elles représentent,
01:02:52l'unité et la nation. Et je pense que
01:02:54ça aussi, ça doit rentrer dans l'équation
01:02:56et dans le raisonnement pour comprendre
01:02:58ce qui peut guider à la destruction
01:03:00de ça. L'école, c'est aussi ce qui rattache
01:03:02un certain nombre de jeunes qui n'ont guère
01:03:04que leur famille, leurs amis,
01:03:06parfois les réseaux sociaux, ce qui rattache
01:03:08ces jeunes-là à l'État, à la France,
01:03:10à la nation, avec ses valeurs, avec
01:03:12ses apprentissages. Et donc, que ce lien-là
01:03:14qui devrait être indéfectible
01:03:16puisse être ainsi brisé
01:03:18par ces voyous,
01:03:20ça en dit long aussi sur
01:03:22peut-être des motivations un peu plus
01:03:24profondes, peut-être même inconscientes d'ailleurs de leur part,
01:03:26de leur geste.
01:03:28Les amis, je vous propose un petit voyage en Corse.
01:03:30On va aller en Corse du Sud. Pourquoi en Corse du Sud ?
01:03:32On va aller du côté de Léchi,
01:03:34parce que depuis quelques jours, des femmes bêtues
01:03:36de Burkini se sont baignées
01:03:38sur une des plages de la commune.
01:03:40Évidemment, ça suscite une certaine
01:03:42agitation et le maire
01:03:44de Léchi a pris un arrêté
01:03:46interdisant le port du Burkini.
01:03:48Christine Luzzi est notre
01:03:50correspondante permanente en Corse. Elle nous raconte
01:03:52tout ça. Évidemment, ça fait débat et c'est un sujet
01:03:54pour leur dépôt.
01:03:56La Corse que l'on a crue un temps
01:03:58préservée est aujourd'hui touchée
01:04:00par les mêmes maux que le continent et donc
01:04:02agitée par les mêmes débats.
01:04:04Une réalité du terrain
01:04:06qui impose à des maires qui ne sont pas
01:04:08forcément marqués politiquement
01:04:10comme c'est le cas ici sur la commune
01:04:12de Léchi, de prendre
01:04:14des mesures. Le maire de cette
01:04:16commune de Corse du Sud a en effet
01:04:18pris un arrêté ce mercredi
01:04:20interdisant l'accès aux plages
01:04:22et à la baignade jusqu'au 30 septembre
01:04:24à toute personne n'ayant pas
01:04:26une tenue correcte, respectueuse
01:04:28des bonnes mœurs et de la laïcité.
01:04:30L'arrêté posté sur la page
01:04:32Facebook de la commune précise également
01:04:34que le port de vêtements pendant la baignade
01:04:36ayant une connotation contraire
01:04:38à ces principes est également
01:04:40interdit. Les deals de la commune
01:04:42dont Georges Diagne y justifie notamment
01:04:44cet arrêté par le fait que
01:04:46les tenues religieuses ostentatoires
01:04:48peuvent être source de conflits
01:04:50graves et donc de nature à créer
01:04:52des risques de troubles à l'ordre public
01:04:54qu'il est nécessaire de prévenir.
01:04:56Le maire invoque par ailleurs le
01:04:58principe constitutionnel de laïcité.
01:05:00La préfecture de Corse déclare avoir
01:05:02bien reçu l'arrêté pris par
01:05:04le maire et assure que le texte passera
01:05:06par le contrôle de l'égalité
01:05:08comme chaque arrêté.
01:05:10Cristina utilise le terme beau mais on ne peut pas
01:05:12utiliser ce terme beau parce que
01:05:14effectivement le principe de laïcité fait
01:05:16que... Cristina qui nous précise que
01:05:18des précédents en Corse avaient déjà eu lieu en 2016
01:05:20suite à une violente altercation sur une des
01:05:22plages de la commune.
01:05:24Le maire de Sisko, Ange-Pierre Vivoni
01:05:26avait déjà appliqué une mesure comparable
01:05:28et contestée par la ligue des droits de l'homme.
01:05:30Quel est votre regard, Pierre-Marie
01:05:32Sèvres, sur cette décision prise
01:05:34par le maire de Lecce?
01:05:36Moi ça me fait toujours
01:05:38penser aussi, parce qu'on parle beaucoup du Royaume-Uni
01:05:40aussi en ce moment, mais en
01:05:42France on n'est pas dans un pays communautariste.
01:05:44En France on est heurté lorsque
01:05:46autrui a
01:05:48des comportements
01:05:50trop loin de nos valeurs,
01:05:52des valeurs communes françaises.
01:05:54On parle de la laïcité, c'est exactement le cas.
01:05:56Donc
01:05:58moi je trouve ça bien,
01:06:00je trouve que c'est dans quoi j'ai été élevé.
01:06:02Moi je trouve
01:06:04agréable d'avoir
01:06:06des gens qui partagent mes valeurs, d'avoir une certaine
01:06:08confiance sociale
01:06:10immédiate
01:06:12avec les gens que je croise
01:06:14parce qu'ils respectent,
01:06:16ils s'inscrivent dans un cadre dans lequel
01:06:18on a tous été élevés, dans lequel
01:06:20en communauté on essaye
01:06:22collectivement de
01:06:24retourner.
01:06:26Après maintenant, j'en vois régulièrement,
01:06:28j'en ai vu l'année dernière en Bretagne
01:06:30sur une plage dans laquelle je vais régulièrement,
01:06:32j'ai vu un burkini,
01:06:34personne n'a rien dit, il n'y a pas eu d'arrêté.
01:06:36De toute façon c'est voué, avec l'immigration
01:06:38qui continue d'augmenter, c'est voué à se multiplier
01:06:40ce genre de choses. Et d'ailleurs je rajoute,
01:06:42l'année dernière on a vu, je crois que c'était en Tunisie
01:06:44ou au Maroc, on a vu que les
01:06:46autorités tunisiennes
01:06:48ont interdit l'accès à la plage à des femmes
01:06:50qui étaient en burkini. Donc
01:06:52les pays arabes eux-mêmes, et les pays musulmans,
01:06:54on ne peut pas dire que
01:06:56le Maroc est un pays qui ne respecte pas l'islam.
01:06:58Au contraire, le roi est un descendant
01:07:00du prophète, donc
01:07:02ils savent comment est-ce que les choses fonctionnent
01:07:04et ils savent que quand des extrémistes, quels qu'ils soient,
01:07:06décident de prendre en otage l'ensemble de la société,
01:07:08ça ne peut que mal finir. Et les Anglais
01:07:10sont en train de le réaliser aujourd'hui, donc moi je me félicite
01:07:12de ces arrêtés, ce qui ne veut pas dire que c'est
01:07:14islamophobe, ce qui ne veut pas dire qu'on manque de tolérance,
01:07:16ce qui ne veut pas dire que l'islam n'a aucun
01:07:18droit en France, au contraire,
01:07:20mais il doit respecter un certain cadre
01:07:22et ça je me félicite que
01:07:24collectivement on en soit conscients.
01:07:26Geoffroy, comment concilier la laïcité
01:07:28avec la liberté individuelle de porter ce type
01:07:30de tenue ? Justement, je pense
01:07:32qu'il faut s'épargner le débat sur la laïcité.
01:07:34C'est-à-dire que si on ne bandit que la laïcité,
01:07:36la laïcité par exemple,
01:07:38ça devient un débat
01:07:40juridique très compliqué,
01:07:42qui est susceptible de recours administratif.
01:07:44Et on a la bataille de 2016
01:07:46sur les plages, je crois que c'était à Cannes,
01:07:48David Lysnard qui avait pris un arrêté,
01:07:50qui était en fait une bataille juridique.
01:07:52Je ne dis pas
01:07:54qu'il ne faut pas mettre en place certaines choses sur le plan du droit,
01:07:56mais le vrai sujet il est ailleurs selon moi.
01:07:58Le vrai sujet c'est une question de modèle culturel.
01:08:00Et Pierre-Marie a raison de prendre l'exemple de la Tunisie.
01:08:02Moi je suis tombé sur le témoignage de cette jeune
01:08:04femme qui se plaignait de ne pas pouvoir aller sur
01:08:06une plage en Burkini
01:08:08en Tunisie. J'ai lu ça, ça m'a
01:08:10beaucoup intéressé. La Tunisie a décidé
01:08:12souverainement qu'elle ne voulait pas en fait que sur ses
01:08:14plages on soit en Burkini. Elle n'a même pas à le justifier.
01:08:16De fait, elle est un peu exempte
01:08:18de la critique d'islamophobie.
01:08:20Elle est un peu absoute
01:08:22de cette critique, mais il faut qu'on fasse la même chose.
01:08:24C'est-à-dire d'expliquer en Corse et ailleurs
01:08:26partout sur le continent, ce que les Corses appellent
01:08:28le continent, c'est-à-dire la France,
01:08:30de dire en fait, ça n'est pas notre modèle.
01:08:32On ne se baigne pas en Burkini en France.
01:08:34D'ailleurs, le Burkini, c'est comme
01:08:36quand on a interdit la burqa,
01:08:38ça n'est pas un vêtement français
01:08:40qui est toléré en France. Et ce n'est pas une question de laïcité,
01:08:42c'est comme ça. Et je pense que
01:08:44sur cette plage
01:08:46à Lechi, les gens qui
01:08:48les femmes qui
01:08:50viennent en Burkini
01:08:52sont dans une logique d'extension du territoire.
01:08:54C'est-à-dire en fait, elles s'habillent
01:08:56comme elles veulent chez elles, mais là elles veulent montrer
01:08:58au monde, c'est une façon d'être prosélite,
01:09:00qu'elles ont décidé que ce vêtement-là pouvait être porté
01:09:02en France. C'est le moment où il faut dire non.
01:09:04Et si on ne le fait qu'au nom de la laïcité
01:09:06et pas d'un modèle culturel,
01:09:08la laïcité, elle est susceptible
01:09:10de recours,
01:09:12elle est susceptible d'être contestée. En tout cas, c'est quelque chose
01:09:14de très précis sur le plan du loi. Et donc,
01:09:16on aura les batailles sur les Burkini,
01:09:18les nageuses à Grenoble, etc.
01:09:20Et on est voué avoir, comme le disait Pierre-Marie,
01:09:22parce que l'immigration augmente et que cette population
01:09:24s'installe chez nous, on est voué avoir
01:09:26ce débat juridique en permanence. Donc, je pense
01:09:28qu'il faut le solder tout de suite.
01:09:30Vous avez été maire, André.
01:09:32Que pensez-vous de la décision de votre
01:09:34collègue, du maire de
01:09:36Leitchi ? Vous auriez fait quoi, vous ?
01:09:38Vous auriez fait quoi, fait concrètement ?
01:09:40C'est un sujet très compliqué.
01:09:42Oui, il n'y a pas de place dans... Mais admettons
01:09:44qu'il y ait une place. Mais il y a peut-être un étang
01:09:46ou un lac. Il y a le lac de Paladru,
01:09:48qui est un lac très important
01:09:50près de chez moi. Il y a la piscine
01:09:52de Grenoble, parce que le premier Burkini s'est
01:09:54posé à Grenoble. Oui, mais ce n'est pas que les espaces
01:09:56nature, ce sont les piscines.
01:09:58Donc, c'est un sujet
01:10:00très compliqué. Moi, j'entends Geoffroy Lejeune.
01:10:02Ça ne tient pas juridiquement.
01:10:04On n'impose pas quelque
01:10:06chose au nom d'un modèle culturel.
01:10:08Ça ne passe pas le Conseil d'État, ça ne passe pas le Conseil
01:10:10constitutionnel, ça ne passe pas les filtres juridiques.
01:10:12Le problème est de savoir
01:10:14à quel titre, de quel droit,
01:10:16au nom de quoi on instaure une police
01:10:18du vêtement. Je ne dis pas que je suis
01:10:20favorable au Burkini,
01:10:22ni même au voile islamique,
01:10:24au foulard.
01:10:26Et on sait que derrière tout ça,
01:10:28il y a une espèce d'antrisme des frères musulmans.
01:10:30On n'est pas dupes de ça,
01:10:32on n'est pas naïfs, je ne suis pas naïf.
01:10:34Mais je me pose toujours la question de savoir
01:10:36au nom de quoi on peut interdire à quelqu'un
01:10:38de s'habiller comme il a envie de s'habiller.
01:10:40Ça va se tenir mort.
01:10:42Je pense que la seule solution,
01:10:44qui est une solution un peu hypocrite,
01:10:46mais la seule solution pour empêcher
01:10:48que ne prolifèrent
01:10:50les Burkini, c'est la solution
01:10:52du trouble à l'ordre public.
01:10:54À la mesure où on considère
01:10:56que la multiplication du Burkini
01:10:58peut entraîner des troubles à l'ordre public,
01:11:00c'est une raison juridique
01:11:02de pouvoir les interdire.
01:11:04C'est la seule solution juridique que je vois,
01:11:06même si, je le répète, je ne suis pas
01:11:08un défenseur loin de là du Burkini.
01:11:10Paul, sujet sensible.
01:11:12Oui, sujet très sensible.
01:11:14Là où je rejoins un peu André, c'est que
01:11:16moi, dans un monde idéal,
01:11:18j'aime la liberté et je n'aime pas la police
01:11:20du vêtement ou la police des comportements sociaux.
01:11:22Donc, dans un monde idéal,
01:11:24même si, sur 66 à 67 millions
01:11:26d'habitants, il y avait eu
01:11:28une femme ou deux femmes qui avaient porté
01:11:30le Burkini une fois à la plage, ce serait
01:11:32de l'ordre de la curiosité. Les gens diraient
01:11:34tiens, c'est marrant, il y en a qui se baignent avec une drôle de tenue.
01:11:36Ils ne sauraient même pas, peut-être, que c'est une tenue
01:11:38islamique. D'ailleurs, en plus, il n'y aurait
01:11:40beaucoup à en dire, puisque ce n'est pas une tenue,
01:11:42d'après ce que disent un certain nombre de théologiens de l'Islam,
01:11:44il n'y a pas marqué dans le Coran qu'il faut se baigner en Burkini.
01:11:46Enfin, ça, ce serait un autre débat sur...
01:11:48Ni même pour faire le voile.
01:11:50Le fait que ce sont, précisément, vous avez raison André,
01:11:52précisément aussi, que ce sont des choses
01:11:54qui sont extrêmement contemporaines et que c'est
01:11:56plus de l'ordre des influenceuses TikTok
01:11:58qui racontent aux femmes comment être pure, etc.
01:12:00Alors même que ça n'a aucune espèce de
01:12:02résonance religieuse réelle, mais bon, passons.
01:12:04En tout cas, c'est vrai que, voilà, si c'était quelque chose
01:12:06de purement résiduel, moi, je serais
01:12:08même favorable à dire, on s'en moque,
01:12:10on laisse faire. Là, le vrai sujet, c'est
01:12:12que c'est une marque,
01:12:14et ça a été bien dit autour du plateau, une marque
01:12:16d'entrisme, une marque
01:12:18d'appartenance sociale,
01:12:20culturelle, communautaire,
01:12:22et l'idée aussi
01:12:24d'une affirmation visible
01:12:26d'un modèle
01:12:28qui est concurrentiel, effectivement, au modèle culturel
01:12:30français. Et donc,
01:12:32en cela, ça devient un sujet politique.
01:12:34Alors après, à quel titre
01:12:36doit-on l'interdire ? Moi aussi, je suis plutôt favorable
01:12:38en tout cas à la décision du maire, en l'espèce,
01:12:40en Corse, mais à quel titre doit-on
01:12:42l'interdire ? Est-ce qu'on doit inscrire... Enfin, comment
01:12:44inscrire cette interdiction dans notre État de droit
01:12:46avec notre
01:12:48Conseil d'État, etc., ça, je ne sais pas.
01:12:50Peut-être, effectivement, que le trouble à l'ordre public
01:12:52est un bon motif, mais voyez,
01:12:54qu'on en soit, moi, ça m'agace quasiment, c'est pas de votre
01:12:56faute parce qu'on traite l'actualité, mais ça m'agace
01:12:58d'avoir à parler de ce sujet, franchement, parce que
01:13:00j'aimerais que ce soit un...
01:13:02que ce sujet n'existe pas. C'est-à-dire, j'aimerais
01:13:04que les, comment dirais-je,
01:13:06ces femmes qui portent le burkini,
01:13:08spontanément, ne le portent pas,
01:13:10qu'elles se soient assimilées à la France
01:13:12si elles sont issues de l'immigration, et qu'aujourd'hui,
01:13:14elles fassent comme en Tunisie,
01:13:16il y a 40 ans, c'est-à-dire les femmes
01:13:18avec les cheveux défaits, habillées à l'occidentale,
01:13:20assimilées ou intégrées
01:13:22au modèle français. Moi, ça serait mon rêve.
01:13:24Mais le problème,
01:13:26c'est le sujet de l'immigration
01:13:28massive qui n'a pas été assimilée.
01:13:30Et puis après, il y a un paradoxe, c'est que si vous
01:13:32faites rentrer des centaines et des centaines
01:13:34de milliers de personnes tous les ans, et qu'après,
01:13:36vous leur dites, par contre, du moment que vous êtes ici,
01:13:38je sais pas comment, mais vous quittez
01:13:40votre culture, vos habits,
01:13:42votre religion, vos mœurs,
01:13:44et vous devenez pleinement français,
01:13:46c'est vrai que c'est difficile. Ça se fait pas en 10 jours.
01:13:48Donc, il y a peut-être aussi une question de nombre,
01:13:50accessoirement. C'est-à-dire que si vous faites rentrer
01:13:52un demi-million de personnes tous les ans,
01:13:54et que vous dites aux gens, bon, vous avez deux semaines pour vous assimiler,
01:13:56sinon, on vous interdit de porter
01:13:58votre burkini à la plage, l'équation,
01:14:00elle est compliquée. On peut assimiler,
01:14:02on peut intégrer, mais ça prend
01:14:04beaucoup de temps, c'est quelques personnes.
01:14:06Donc, vous me voyez venir,
01:14:08ça questionne avant tout notre modèle
01:14:10de politique migratoire.
01:14:12Et je pense que c'est véritablement ça, le sujet.
01:14:14Vous me faites la transition, puisque vous parlez
01:14:16de politique migratoire. Vous voyez
01:14:18venir aussi, on va prendre la direction
01:14:20du Royaume-Uni,
01:14:22avec une trentaine de manifestations qui étaient
01:14:24organisées à travers le pays.
01:14:26Hier soir, on s'attendait au pire,
01:14:28on l'a évoqué sur ce plateau, fort heureusement,
01:14:30les choses se sont déroulées plutôt dans le calme.
01:14:32On va faire le point avec notre correspondant permanent,
01:14:34Olivier Weber, et on parlera de la suite.
01:14:36La suite, c'est quoi ?
01:14:38La police
01:14:40craignait le pire, mais la nuit a finalement
01:14:42été calme. Les émeutes en redouté
01:14:44ne se sont pas matérialisées.
01:14:46Un important dispositif sécuritaire
01:14:48avait été mis en place, avec 6000
01:14:50agents supplémentaires sur le terrain.
01:14:52Beaucoup de commerces avaient barricadé
01:14:54leurs devantures, mais finalement, les seuls
01:14:56à manifester hier soir étaient
01:14:58les contre-manifestants antiracistes
01:15:00qui ont défilé
01:15:02pacifiquement. Alors, la police espère
01:15:04que le pire est passé dans cette séquence
01:15:06d'émeutes, même s'il reste quelques appréhensions
01:15:08pour le week-end. En attendant,
01:15:10la machine judiciaire tourne
01:15:12à toute vitesse, avec déjà
01:15:14plus de 400 arrestations et d'autres
01:15:16arrestations prévues dans les prochains jours,
01:15:18et aussi les premières peines de prison
01:15:20fermes prononcées, des peines allant
01:15:22de 2 à 3 ans pour les émeutiers
01:15:24des jours précédents.
01:15:26Quoi qu'il en soit, après cette semaine
01:15:28d'émeutes, il reste des
01:15:30leçons à tirer, et là, le débat
01:15:32ne fait que commencer.
01:15:34Geoffroy Lejeune, camp Starmer, a dit
01:15:36je vais faire le P4, et visiblement,
01:15:38voilà, ça a suivi.
01:15:40Il a raison, ça s'appelle
01:15:42du maintien de l'ordre, mais le problème, il est ailleurs,
01:15:44c'est-à-dire qu'une fois que vous avez
01:15:46le retour au calme, c'est un peu comme ce qu'on a vécu, il y a un an,
01:15:48on a réussi, en mettant 45 000 forces de l'ordre,
01:15:50un peu d'ailleurs le même chiffre que pour les JO
01:15:52partout en France, à
01:15:54avoir un retour à la normale,
01:15:56mais le problème, il est existant. C'est intéressant, d'ailleurs, dans les deux
01:15:58cas, puisqu'on vient de parler de la Corse, et que là, on parle du Royaume-Uni,
01:16:00c'est deux manières
01:16:02différentes d'échouer dans le vivre-ensemble, c'est-à-dire que
01:16:04nous, on avait
01:16:06ce que Paul décrivait, c'est-à-dire qu'on avait
01:16:08le modèle assimilationniste qu'on a abandonné,
01:16:10et donc on se retrouve avec un problème
01:16:12de vivre-ensemble qui n'existe plus.
01:16:14Eux, ils ont un modèle communautariste, qui ne marche pas non plus en réalité,
01:16:16c'est-à-dire que le côté chacun chez soi,
01:16:18on ne se parle pas, on ne s'adresse pas la parole, vous avez des quartiers différents,
01:16:20vous vivez comme vous voulez, mais ça ne nous regarde pas,
01:16:22ne fonctionne pas non plus,
01:16:24ça finit aussi par des affrontements.
01:16:26Donc en fait, je pense qu'on peut dire,
01:16:28on peut rajouter même à ça le modèle
01:16:30allemand, qui est pour le coup une intégration par le
01:16:32travail et une intégration économique
01:16:34qui lui aussi est très fortement
01:16:36secouée. A la fin, vous avez trois manières différentes
01:16:38d'échouer dans l'intégration d'un très grand
01:16:40nombre de populations issues de l'immigration.
01:16:42Donc moi, je pense qu'on est
01:16:44arrivé, on est passé de la volonté
01:16:46de vivre-ensemble à
01:16:48une sorte de situation où on survit
01:16:50les uns contre les autres, et je pense qu'en effet
01:16:52ça revient à la même question que celle posée par Paul,
01:16:54notre modèle migratoire, est-ce qu'on peut continuer
01:16:56à apporter autant de populations
01:16:58en espérant que ça se passe bien, comme ça,
01:17:00par chance ou par hasard ?
01:17:02Pierre-Marie, ça va ?
01:17:04Oui, je suis entièrement d'accord. Moi, ce qui me fait
01:17:06par contre très peur pour le futur, c'est que l'immigration,
01:17:08non seulement, alors les gens
01:17:10ont beau, depuis des années, j'ai retrouvé
01:17:12un sondage en 1981, les Français
01:17:14trouvaient qu'il y avait trop, une majorité de Français
01:17:16trouvaient qu'il y avait trop de travailleurs immigrés, c'était le terme
01:17:18qu'on utilisait à l'époque. Et bien depuis 1981,
01:17:20on a beau avoir une opinion qui majoritairement
01:17:22demande la réduction de l'immigration, tous
01:17:24les ans, on bat des records, sauf en période Covid,
01:17:26tous les ans, on bat un nouveau record d'immigration.
01:17:28J'ai regardé les chiffres au Royaume-Uni, qui sont
01:17:30vraiment, vraiment très impressionnants.
01:17:32On avait, en 2016, 600 000,
01:17:34juste après le Brexit, 600 000
01:17:36entrées légales au Royaume-Uni.
01:17:38En 2022, on en avait le double,
01:17:401,2 million. Donc, ce sont des chiffres
01:17:42qui sont exponentiels. Donc,
01:17:44là, moi, je dis,
01:17:46accrochons-nous à des
01:17:48barres solides, parce que l'avenir
01:17:50va être très, très, très secouant.
01:17:52On l'est déjà. Et malheureusement, si
01:17:54collectivement, politiquement, on n'arrive pas
01:17:56à redresser la barre, ce qui, encore une fois,
01:17:58ne veut pas dire qu'il faut avoir
01:18:00une haine, avoir un énervement.
01:18:02Et justement, c'est même ce qu'il faut éviter à l'égard
01:18:04des immigrés et des étrangers, puisque beaucoup
01:18:06veulent s'intégrer, la plupart, la grande majorité
01:18:08sont bien intentionnés, mais même notre système
01:18:10ne peut pas digérer
01:18:12toute cette immigration.
01:18:14C'est tout simplement trop. Donc, je m'inquiète
01:18:16pour le futur, et j'espère que
01:18:18collectivement, politiquement, on va réussir à trouver des solutions,
01:18:20c'est-à-dire vraiment changer de direction
01:18:22assez fortement, et de manière assez
01:18:24radicale, sans évidemment aller dans
01:18:26des excès qui sont condamnables.
01:18:28Et je me réjouis qu'au Royaume-Uni,
01:18:30la violence est en train de disparaître.
01:18:32André Vellini, comment voyez-vous
01:18:34l'évolution de la situation en
01:18:36Grande-Bretagne ? Parce qu'effectivement, il y a des mesures
01:18:38qui ont été prises, fortes,
01:18:40tout s'est déroulé dans le calme, mais les problèmes
01:18:42ne sont pas résolus pour autant.
01:18:44Non, les chiffres que vous
01:18:46venez de donner sont intéressants.
01:18:48À droite anglaise, les conservateurs,
01:18:50Johnson en premier,
01:18:52ce clown qu'était Johnson,
01:18:54ont fait campagne au moment du Brexit
01:18:56en disant, grâce au Brexit, si on quitte
01:18:58l'Union Européenne, on aura beaucoup moins d'immigration.
01:19:00Les chiffres ont doublé.
01:19:02Donc, quand on ment au peuple,
01:19:04le peuple, un jour, se réveille.
01:19:06Et aujourd'hui, les conservateurs sont dans l'opposition,
01:19:08et je l'espère pour longtemps, parce qu'ils ont
01:19:10failli dans à peu près tous les domaines.
01:19:12Et les travaillistes, la gauche britannique
01:19:14se retrouve au pouvoir, au pire moment pour
01:19:16elle. Elle a une belle majorité,
01:19:18elle a une bonne majorité, elle va pouvoir travailler.
01:19:20La crise est là, et ça ne va pas être
01:19:22simple de la juguler.
01:19:24Je suis, moi, très heureux que les choses se soient
01:19:26passées correctement
01:19:28dans le calme cette nuit. Il y a eu beaucoup,
01:19:30beaucoup de gens qui sont venus manifester
01:19:32contre les fascistes et l'extrême droite,
01:19:34parce que l'extrême droite britannique
01:19:36est quand même derrière la manipulation
01:19:38de tout ce qui se passe depuis quelques jours en Grande-Bretagne.
01:19:40Et enfin, il n'empêche,
01:19:42après tout ce que je viens de dire, qui sans doute
01:19:44désespère un peu Geoffroy Lejeune,
01:19:46je suis d'accord avec vous, cher Geoffroy Lejeune,
01:19:48pour dire qu'il faut absolument maîtriser
01:19:50les flux migratoires, qu'on ne peut pas continuer,
01:19:52et l'Europe essaie de le faire,
01:19:54enfin c'est difficile, on ne peut pas continuer
01:19:56à considérer que toute immigration est bonne à prendre,
01:19:58il faut absolument que les choses soient régulées,
01:20:00soient maîtrisées, qu'on fasse venir
01:20:02des gens qui ont envie de venir
01:20:04lorsqu'on a de quoi les intégrer,
01:20:06lorsqu'on a du travail à leur fournir,
01:20:08des logements à leur fournir,
01:20:10parce que si on fait venir beaucoup de monde,
01:20:12depuis beaucoup d'années,
01:20:14sans leur donner les moyens de s'intégrer,
01:20:16ça produit ce qu'on voit en Angleterre.
01:20:18Et pour annuler aussi un peu les propos de Geoffroy,
01:20:20ce qui est important de dire aussi,
01:20:22et de vous payer un permis, c'est qu'il y a des familles
01:20:24qui arrivent à s'intégrer, qui viennent pour travailler,
01:20:26et ça se passe parfaitement bien,
01:20:28et puis d'autres cas où ça se passe moins bien.
01:20:30C'est d'ailleurs particulièrement injuste pour elles.
01:20:32C'est d'ailleurs particulièrement injuste pour elles
01:20:34qui sont mises dans le même panier,
01:20:36le délinquant qui ne devrait pas être là.
01:20:38Qui sont la majorité d'ailleurs, ces familles-là.
01:20:40Et d'autres, celles qui viennent travailler,
01:20:42et qui s'intègrent parfaitement,
01:20:44et qui respectent les justes coutumes de notre territoire,
01:20:46ou du territoire anglais,
01:20:48ou du territoire de n'importe quel autre pays, évidemment.
01:20:50Et puis ceux qui arrivent,
01:20:52et qui ne les respectent en aucune manière,
01:20:54et qui posent problème.
01:20:56Je suis d'accord avec vous, mais le fait que le phénomène
01:20:58de l'immigration soit aussi massif,
01:21:00condamne même les gens les mieux intentionnés
01:21:02à réussir moins bien, ou à ne pas réussir.
01:21:04C'est-à-dire que vous pouvez arriver
01:21:06avec les meilleures intentions du monde
01:21:08mais ça pèse quand même sur le système social, etc.
01:21:10Ça condamne les meilleures volontés
01:21:12parfois à ne pas réussir comme elles devraient réussir.
01:21:14Mais voilà, il est important aussi de le préciser.
01:21:16Allez, on marque une dernière pause
01:21:18dans cette Heure des pros d'été,
01:21:20et on se retrouve dans quelques instants,
01:21:22dans encore quelques petits sujets à aborder.
01:21:24Et on a abordé tous les sujets,
01:21:26une actualité relativement riche en ce jeudi.
01:21:28Allez, à tout de suite.
01:21:32Il est 10h30, merci de nous accueillir.
01:21:34C'est la toute dernière ligne droite
01:21:36de l'Heure des pros saison été.
01:21:38Évidemment, on fait un nouveau tour de l'information
01:21:40avec Marine Sabourin.
01:21:46Troisième journée de recherche en Haute-Saône
01:21:48pour retrouver la jeune Lina.
01:21:50Les fouilles se poursuivent à plus de 130 km
01:21:52du lieu de sa disparition.
01:21:5490 gendarmes sont de nouveau mobilisés.
01:21:58En Espagne, le leader indépendantiste
01:22:00Carl Puigdemont et son parti
01:22:02confirment son retour à Barcelone
01:22:04après trois ans d'exil.
01:22:06Il avait fui l'Espagne pour échapper aux poursuites
01:22:08après une tentative de sécession avortée en 2017,
01:22:10toujours visée par un mandat d'arrêt en Espagne.
01:22:12Son retour est prévu aujourd'hui.
01:22:14Et puis à Vienne, en Autriche,
01:22:16les trois concerts de la superstar Taylor Swift
01:22:18ont été annulés après un projet d'attentat déjoué.
01:22:20Deux personnes ont été arrêtées,
01:22:22dont un jeune homme de 19 ans
01:22:24qui avait prêté allégeance à l'État islamique.
01:22:26Sur place, les autorités annoncent
01:22:28un renforcement du dispositif de sécurité.
01:22:30Merci ma chère Marine.
01:22:32Toujours avec moi, Geoffroy Lejeune, André Vallini,
01:22:34Pierre-Marie Sèvres et Paul Melun.
01:22:36On continue de parler et d'évoquer
01:22:38ce qui s'est produit chez nos amis britanniques
01:22:40parce que parmi les manifestants,
01:22:42il y avait un député français.
01:22:46Oui ou pas ?
01:22:48Bien sûr.
01:22:50On a du mal à se faire à l'idée qu'il soit député,
01:22:52mais il a été annulé depuis qu'il est député.
01:22:54Raphaël Arnaud, l'insoumis évidemment,
01:22:56et je rappelle Fichet,
01:22:58s'est rendu sur place
01:23:00et il a posté sur ses réseaux
01:23:02une photo de lui débarquant à Londres.
01:23:04Je cite, pour soutenir les camarades antifascistes locaux.
01:23:06On l'écoute
01:23:08et on en parle.
01:23:10Est-ce que c'était sa place ou pas
01:23:12d'intervenir sur un dossier
01:23:14qui ne me concerne pas spécialement
01:23:16puisque ça concerne avant tout
01:23:18nos amis britanniques.
01:23:20On en parle juste après, on l'écoute.
01:23:22Il faut savoir que les milices fascistes
01:23:24avaient prévu d'attaquer
01:23:26des milliers de lieux partout sur le territoire
01:23:28ici au Royaume-Uni.
01:23:30Et là, face à la mobilisation gigantesque,
01:23:32on est des milliers ce soir,
01:23:34face à une mobilisation large de la jeunesse,
01:23:36bizarrement, étrangement,
01:23:38les milices d'extrême droite se font bien discrètes.
01:23:40Preuve en est que l'antifascisme,
01:23:42ça fonctionne. On est encore une majorité
01:23:44à vouloir se battre contre l'extrême droite,
01:23:46à vouloir se battre contre le racisme,
01:23:48contre les horreurs que mènent
01:23:50ces milices d'extrême droite.
01:23:52Il va falloir continuer à se mobiliser
01:23:54au Royaume-Uni. Et là, on sent bien
01:23:56que la résistance est en marche,
01:23:58que dans ce pays, dans les prochains jours,
01:24:00ça va changer la donne.
01:24:02Bon, André Valigny, je commence par vous.
01:24:04Est-ce qu'en tant que débuté, il avait raison
01:24:06de se déplacer ? Il n'y a pas de surprise.
01:24:08En l'occurrence, quand je pose la question,
01:24:10on connaît un peu la réponse
01:24:12et il est là où on l'attend, en fait.
01:24:14Oui, moi, ça ne me choque pas.
01:24:16Ça fait partie du romantisme,
01:24:18de l'internationalisme
01:24:20propre à la gauche.
01:24:22Ça ne me choque pas qu'un député français
01:24:24se considérant de gauche,
01:24:26antifasciste, aille retrouver
01:24:28ses camarades, entre guillemets,
01:24:30en Angleterre.
01:24:32Il n'y a rien de choquant. Il est fidèle
01:24:34à ses convictions, fidèle à ce qu'on sait de lui.
01:24:36Il est fiché S, sans doute.
01:24:38Il y a plusieurs catégories de fichés S.
01:24:40Il y a une vingtaine de catégories de fichés S.
01:24:42Il n'a rien commis d'illégal.
01:24:44On peut être fiché S sur le plan
01:24:46administratif. Tant qu'on n'a pas été condamné
01:24:48par la justice, on est éligible.
01:24:50Je parle d'un autre débat
01:24:52qui, il y a quelques semaines, consistait
01:24:54à se demander si on pouvait être inéligible
01:24:56parce qu'on était fiché S.
01:24:58Fiché S est une mesure administrative.
01:25:00Ce n'est pas une mesure judiciaire.
01:25:02Je reviens donc au cas de ce député Arnaud.
01:25:04Ça ne me choque pas qu'il soit allé en Angleterre
01:25:06soutenir ses camarades antifascistes.
01:25:08Paul ?
01:25:10Je serais plus dur qu'André là-dessus.
01:25:12Je pense que ce n'est pas le rôle de cet homme
01:25:14que d'aller là-bas rajouter
01:25:16du désordre au désordre.
01:25:18Ça a été dit, et tu l'as dit André,
01:25:20qu'Ernst Harmer a pris des mesures
01:25:22très strictes. Je crois que
01:25:24l'Angleterre, pour le moment, a plutôt besoin
01:25:26d'apaisement plutôt que d'avoir des antifascistes
01:25:28dans lesquels il y a aussi des éléments
01:25:30dangereux, d'ultra-gauche,
01:25:32violents à l'intérieur de ces
01:25:34groupes-là, d'avoir le soutien d'un député
01:25:36de la République qui manifestement, d'ailleurs,
01:25:38n'a pas compris qu'il n'était plus un
01:25:40militant qui travaille avec les
01:25:42casseurs pour aller détruire le
01:25:44mobilier urbain, mais qui est devenu un député
01:25:46accessoirement. Et le rôle d'un député, peut-être
01:25:48aurait-il pu, alors là je te rejoins, aller
01:25:50en Angleterre, mais à ce moment-là, en délégation
01:25:52avec ses assistants parlementaires pour regarder
01:25:54ce qu'il s'est passé, faire peut-être
01:25:56un rapport, après écrire un texte.
01:25:58Alors on va voir, mais faire un texte,
01:26:00etc., mais aller se mettre
01:26:02avec des mouvements
01:26:04antifascistes dont
01:26:06on sait qu'eux, par contre,
01:26:08effectivement, ont des méthodes assez
01:26:10martiales, et d'ailleurs, on le
01:26:12détecte entre les lignes, alors il était assez habile pour ne pas le dire
01:26:14complètement, mais on détecte quand même entre les lignes
01:26:16dans ses prises de parole, là on les
01:26:18entend plus trop, etc.
01:26:20Attendez, il ne faut pas non plus nous prendre pour
01:26:22des lapins de six semaines. On voit très bien
01:26:24que derrière cette rhétorique-là, il y a aussi
01:26:26un peu de... Il avait dit
01:26:28d'ailleurs à un journaliste, l'autre fois, j'avais
01:26:30vu ça sur les réseaux sociaux, il y a une vidéo où il le dit, il dit
01:26:32à un de ces journalistes-là, je crois qu'il est de
01:26:34je ne sais plus quel média en ligne, Boulevard Volta, je crois,
01:26:36il lui dit d'habitude, on vous fait courir dans l'autre sens.
01:26:38Donc vous voyez, je n'ai pas l'impression non plus
01:26:40que cet homme-là soit mu par un
01:26:42internationalisme pacifiste
01:26:44de la gauche à laquelle moi j'appartiens. Et je
01:26:46serais certains députés socialistes, notamment
01:26:48qui sont présents à l'Assemblée Nationale, à l'instar de l'ancien
01:26:50président François Hollande, pour lequel j'ai du respect,
01:26:52je m'interrogerais quand même sur le fait de
01:26:54partager les bancs de l'Assemblée
01:26:56Nationale et un groupe politique avec
01:26:58ce genre d'individus, voyez-vous. Et je trouve
01:27:00qu'on aurait à gagner, en tout cas
01:27:02la gauche républicaine, la gauche dite de gouvernement,
01:27:04la gauche social-démocrate, aurait à gagner
01:27:06à rompre définitivement avec ce
01:27:08type d'élément, parce que
01:27:10Arnaud et ses amis de La Jeune Garde
01:27:12et surtout La Jeune Garde
01:27:14ont commis un certain nombre de méfaits,
01:27:16que c'est un antifascisme qui se
01:27:18drape dans l'idée noble d'être
01:27:20contre le racisme, etc. Mais dont les méthodes
01:27:22sont des méthodes, pour le coup,
01:27:24qui, si un jour elles arrivaient au pouvoir, seraient
01:27:26probablement beaucoup plus fascistes qu'antifascistes.
01:27:28– Geoffroy Lejeune, je vous
01:27:30attends sur le sujet. – Moi j'ai entendu
01:27:32André Valigné parler de romantisme, alors je ne sais plus
01:27:34comment me positionner maintenant. Je voudrais juste dire
01:27:36que, je ne sais pas dans le cas précis de Raphaël Arnaud,
01:27:38mais ses petits camarades, les antifas français,
01:27:40ils sont peut-être romantiques,
01:27:42mais ils sont romantiques à coup de barre de fer, de poing américain,
01:27:44et ils sont surtout très
01:27:46violents en réalité. Ça c'est la première chose.
01:27:48Tout à l'heure vous avez cru m'exaspérer
01:27:50en parlant de l'extrême droite qui est à la manœuvre
01:27:52en Angleterre, ça ne m'exaspère pas du tout.
01:27:54Si c'est vrai, il faut le dire, et il y a une
01:27:56extrême droite britannique, je n'ai aucun problème avec ça.
01:27:58Mais il faut reconnaître dans les deux cas, c'est-à-dire que
01:28:00en gros, il y a une extrême droite
01:28:02et une extrême gauche qui s'affrontent et qui
01:28:04essaient de manipuler les gens sur place,
01:28:06mais pour moi le vrai sujet n'est pas là. Lui, il fait de la gîte propre,
01:28:08objectivement, on s'y attendait.
01:28:10Si on ne voulait pas
01:28:12qu'il le fasse, il ne fallait pas l'élire. Moi je me sens un peu coupable
01:28:14parce qu'il a été élu à côté de chez moi à Avignon, donc du coup
01:28:16j'ai l'impression de porter une forme de responsabilité.
01:28:18Mais
01:28:20je pense que le vrai sujet en Grande-Bretagne,
01:28:22ce n'est pas l'affrontement de Raphaël Arnaud et de
01:28:24ses camarades avec l'extrême droite britannique,
01:28:26je pense que c'est un sujet d'exaspération.
01:28:28Rappelons juste,
01:28:30parce qu'on arrête de le dire, qu'il y a trois petites filles
01:28:32qui sont mortes et qui ont été assassinées.
01:28:36C'est une question d'affrontement
01:28:38entre communautés, puisqu'on a voulu ce communautarisme.
01:28:40Et ça me paraît beaucoup plus significatif
01:28:42sur le plan politique que
01:28:44l'agitation médiatique
01:28:46de ces gens qui cherchent une part de lumière.
01:28:48Oui, moi je suis d'accord
01:28:50avec Geoffroy Lejeune, il est évident
01:28:52que je condamne aussi toute forme de violence.
01:28:54Lorsque je parlais de ce député
01:28:56qui est allé en Angleterre,
01:28:58en disant qu'il avait finalement
01:29:00épousé ce qu'on appelait autrefois
01:29:02l'internationalisme de la gauche,
01:29:04c'était évidemment
01:29:06sans vouloir en aucun cas
01:29:08l'absoudre de quelque violence que ce soit.
01:29:10A priori,
01:29:12Paul, il n'a pas commis de violence.
01:29:14Non, mais rien n'a dit qu'il ne se tenait pas
01:29:16aux côtés des groupes antifascistes, on le sait,
01:29:18font usage de la violence dans à peu près toutes leurs mobilisations.
01:29:20Oui, hélas, hélas, et je condamne toute violence,
01:29:22y compris lorsqu'elles viennent des antifascistes, évidemment.
01:29:24Pierre-Marie Sève,
01:29:26j'ai pas entendu sur le sujet.
01:29:28Moi, j'ai cru comprendre que les filles chez S
01:29:30avaient du mal à revenir.
01:29:32En France, ils étaient arrêtés par les douanes.
01:29:34Ils étaient interrogés en plus.
01:29:36Ça, je me réjouis que Raphaël Narnault puisse perdre
01:29:38un petit peu de temps à l'aéroport.
01:29:40Mais plus sérieusement,
01:29:42je ne lui en veux pas d'être là.
01:29:44Moi, ça prouve à mon avis une chose,
01:29:46c'est que ce qui se passe en Angleterre
01:29:48est quelque chose d'international.
01:29:50Ça ne concerne pas uniquement le Royaume-Uni.
01:29:52C'est bon, c'est vrai que c'est important et intéressant
01:29:54de le commenter, c'est que les mêmes causes
01:29:56partout en Occident produisent
01:29:58les mêmes effets partout en Occident.
01:30:00Les politiques migratoires européennes
01:30:02doivent être remises en cause,
01:30:04pas par la violence, évidemment,
01:30:06comme c'est le cas au Royaume-Uni.
01:30:08Je ne vais pas me dire que je suis content
01:30:10que Raphaël Narnault y soit allé.
01:30:12Quoique, je trouve que ça montre bien
01:30:14quel est le camp adverse au Royaume-Uni.
01:30:16Le camp adverse aux manifestations,
01:30:18c'est le camp des antifas, etc.
01:30:20Pour moi même,
01:30:22il est en train de décrédibiliser,
01:30:24en tout cas en France,
01:30:26les contre-manifestants au Royaume-Uni.
01:30:28Donc voilà, finalement,
01:30:30pourquoi pas ?
01:30:32Mais je répète, je pense que c'est un sujet
01:30:34que tout l'Occident doit regarder
01:30:36avec beaucoup d'attention, ce qui s'y passe,
01:30:38ce qui se passe au Royaume-Uni,
01:30:40et finalement Raphaël Narnault permet
01:30:42de prouver ce point-là.
01:30:44Un autre sujet, je connais
01:30:46votre culture musicale, vous connaissez Taylor Swift,
01:30:48mon cher André Vallée.
01:30:50De loin.
01:30:52Oui,
01:30:54j'ai commencé par vous.
01:30:56Oui, plus sérieusement,
01:30:58trois concerts de Taylor Swift
01:31:00ont été purement et simplement annulés
01:31:02à Vienne,
01:31:04suite à un projet d'attentat déjoué.
01:31:06Deux personnes ont été arrêtées, dont un jeune homme
01:31:08de 19 ans qui avait prêté allégeance
01:31:10à l'État islamique. J'ai pris le sujet
01:31:12avec légèreté au début,
01:31:14évidemment, mais le sujet est ô combien
01:31:16sérieux. On écoute
01:31:18le directeur de la police d'État de Vienne
01:31:20et on en parle juste après.
01:31:22Bien entendu,
01:31:24nous renforçons dans ce contexte
01:31:26la composante antiterroriste.
01:31:30Cela signifie que nous avons des forces spéciales,
01:31:32du personnel portant des armes longues,
01:31:34des véhicules spéciaux
01:31:36vont être utilisés par les forces
01:31:38ayant une formation spéciale comme les explosifs.
01:31:44Bien entendu,
01:31:46nous déploierons également nos unités spéciales
01:31:48ainsi que des chiens d'assistance.
01:31:50Nous serons également soutenus en conséquence
01:31:52par notre unité antiterroriste.
01:31:58Et avant de vous faire réagir sur ce plateau,
01:32:00je voudrais qu'on écoute notre spécialiste
01:32:02terrorisme, Claude Moniquet.
01:32:04On a trouvé effectivement,
01:32:06la police autrichienne a découvert des précurseurs chimiques
01:32:08d'explosifs. Donc il y avait bien
01:32:10un attentat qui était en préparation
01:32:12contre l'un des trois concerts. Il devait y en avoir
01:32:14un ce soir, puis demain soir
01:32:16et samedi dans un stade de Vienne
01:32:18et on attendait 65 000 personnes
01:32:20dans chacun des concerts.
01:32:22Donc c'était une cible majeure
01:32:24et d'autant plus inquiétante qu'à trois reprises
01:32:26ces dernières années, Daesh,
01:32:28puisque les gens qui ont été arrêtés ont été radicalisés
01:32:30en ligne par Daesh,
01:32:32tous les deux, et en tout cas
01:32:34celui qu'on a identifié à 19 ans
01:32:36avait prêté serment d'allégeance à Daesh.
01:32:38Daesh a visé à trois reprises
01:32:40des salles de concert.
01:32:42La menace est toujours là, Pierre-Marie.
01:32:44Oui, et à Southport
01:32:46en Angleterre, c'était aussi,
01:32:48on va finir par faire changer de bord
01:32:50à Taylor Swift, qui est une démocrate
01:32:52connue,
01:32:54qui se dit démocrate.
01:32:56Qui n'a plus à voter contre Trump.
01:32:58Et qui s'est fortement visée.
01:33:00En Angleterre aussi,
01:33:02l'attaque au couteau qui a coûté la vie
01:33:04à trois fillettes, 6, 7
01:33:06et 9 ans, je rappelle, c'était lors d'un
01:33:08atelier sur Taylor Swift
01:33:10et elle avait dit publiquement à quel point
01:33:12elle avait beaucoup
01:33:14d'empathie pour les fillettes. Et là je vois que
01:33:16ces concerts maintenant sont arrêtés
01:33:18pour des raisons
01:33:20de terrorisme islamiste.
01:33:22Ça va finir par
01:33:24lui faire changer d'idée. Le réel
01:33:26va finir par la rattraper un petit peu à Taylor Swift.
01:33:28Geoffroy, Geoffroy O'John.
01:33:30Moi, ce qui m'a frappé quand j'ai vu
01:33:32cette information sortir, c'est
01:33:34vous vous souvenez pendant le confinement
01:33:36Emmanuel Macron avait dit qu'au bout d'un certain temps, il va falloir
01:33:38vivre avec le coronavirus. Je pense
01:33:40que depuis 2015, on vit avec le terrorisme.
01:33:42En réalité, c'est assez. Dieu merci,
01:33:44on évite beaucoup d'attentats
01:33:46et on n'a pas connu de tueries de masse depuis quelques temps.
01:33:48Mais malgré tout,
01:33:50on s'est habitués à ce que ce soit une information
01:33:52normale, que ce genre d'événement soit visé
01:33:54par des gens, par quelqu'un de 19 ans
01:33:56qui s'est radicalisé ici, enfin ici,
01:33:58en Europe et qui a prêté
01:34:00serment, le serment d'allégeance
01:34:02à l'État islamique. Ça fait vraiment partie
01:34:04de notre vie.
01:34:06Notre droit
01:34:08commun s'est adapté à ça. C'est-à-dire que l'état d'urgence
01:34:10de l'époque est devenu le droit commun en matière
01:34:12de terrorisme. Et moi, je
01:34:14comprends qu'on puisse le discuter, mais je
01:34:16trouve ça quand même plus rassurant que l'inverse.
01:34:18Et en fait, nos vies se sont
01:34:20adaptées à cette donne-là et ça
01:34:22durera probablement des décennies.
01:34:24Oui, je pense qu'en fait, si vous voulez,
01:34:26je vais faire le lien avec le sujet qu'on a traité aussi
01:34:28sur le Burkini, parce que je pense que
01:34:30la stratégie des islamistes
01:34:32en Europe, elle est protéiforme. C'est-à-dire que
01:34:34ils utilisent plusieurs leviers
01:34:36pour nous intimider, pour nous
01:34:38mettre sous pression. Et d'ailleurs,
01:34:40des écrivains comme Boalem
01:34:42Sansal ou Kamel Daoud décrivent comment,
01:34:44avec des méthodes un peu similaires, notamment
01:34:46au Maghreb, ils ont essayé de
01:34:48parvenir à leur fin, c'est-à-dire
01:34:50vassaliser des peuples au nom de l'islam
01:34:52politique. Et je pense que c'est précisément
01:34:54ce qui est en train de nous arriver en Europe, sous plusieurs
01:34:56formes. Il y a des formes soft, il y a des
01:34:58formes hard. La forme hard,
01:35:00la forme violente, c'est effectivement le
01:35:02terrorisme. Et nous vivons effectivement
01:35:04sous la menace terroriste à
01:35:06chaque seconde où nous respirons en Europe.
01:35:08Et ça, c'est, pour le coup, proprement irrespirable
01:35:10parce que, malgré les grandes qualités
01:35:12de nos services de renseignement qui déjouent un nombre
01:35:14incalculable d'attentats, cette menace,
01:35:16elle existe et elle peut faire des dizaines ou des centaines
01:35:18de morts. On en a fait les frais en France. Donc il y a la menace
01:35:20violente. Il y a des menaces
01:35:22non violentes mais communautaires,
01:35:24culturelles, qui visent à rendre visible
01:35:26des choses qui sont de l'ordre de l'islam
01:35:28politique et qu'on ne voyait pas, y compris dans les pays
01:35:30musulmans, il y a quelques décennies.
01:35:32Ça, c'est le Burkini,
01:35:34le débat sur la Burqa, le Niqab, il y a quelques temps,
01:35:36tous les débats religieux, le débat sur
01:35:38l'Abaya, le débat sur le Camis. Et ensuite,
01:35:40troisième levier qu'ils utilisent,
01:35:42lié au premier, c'est l'accusation en
01:35:44islamophobie, le lobbying
01:35:46auprès des institutions à Bruxelles, etc.
01:35:48Précisément, quand Gabriel Attal, par exemple,
01:35:50interdit l'Abaya, et il a bien
01:35:52fait, nous sommes traités d'islamophobes
01:35:54par à peu près le monde entier,
01:35:56y compris dans des journaux bien comme il faut,
01:35:58comme le Washington Post ou le New York Times,
01:36:00dans lesquels on explique que les Français,
01:36:02comme d'habitude, sont des méchants racistes, des islamophobes,
01:36:04des néocolonialistes, etc.
01:36:06Et donc, la boucle est bouclée, et ça permet
01:36:08aux frères musulmans d'agir.
01:36:10Alors nous, on essaie, avec nos moyens,
01:36:12Gérald Darmanin essaie de dissoudre des organisations
01:36:14comme le CCIF, qui appelaient à peu près tout
01:36:16islamophobie pour essayer de tous nous faire passer
01:36:18pour des islamophobes, sachant qu'en plus,
01:36:20quand vous passez pour un islamophobe, généralement, après, vous avez
01:36:22une fatwa contre vous, où on essaie de vous décapiter.
01:36:24Donc, il y a aussi l'intimidation personnelle.
01:36:26Voyez, la mise sous pression,
01:36:28quand même, dans laquelle se trouve l'Occident aujourd'hui,
01:36:30l'ampleur de l'hydre, c'est énorme.
01:36:32Et effectivement, ce frérisme-là,
01:36:34cette organisation, pour la combattre,
01:36:36il faut la combattre sur chacun de ces segments-là,
01:36:38et il n'y a qu'à ce prix-là qu'on pourra, éventuellement,
01:36:40peut-être un jour, du moins, je l'espère,
01:36:42se débarrasser de ce mal.
01:36:44André Vellini, un dernier mot sur le sujet, parce que je vois
01:36:46qu'on vous fait réagir sur une tribune
01:36:48du réalisateur Michel Azana-Vicius,
01:36:50qui est exprimé dans Le Monde, et j'aimerais
01:36:52vous faire réagir sur cette tribune.
01:36:54Sur le terrorisme islamique,
01:36:56la période est terrible, et ça dure depuis des années,
01:36:58et ça n'est pas près de finir.
01:37:00Et je veux saluer, d'ailleurs, l'efficacité
01:37:02des services de renseignement français,
01:37:04anglais, italien, allemand,
01:37:06autrichien, en l'espèce, marocain,
01:37:08qui nous aident beaucoup aussi,
01:37:10parce qu'on n'imagine pas la somme de travail
01:37:12énorme, énorme, du matin au soir
01:37:14et souvent la nuit, que des
01:37:16centaines, voire des milliers de policiers
01:37:18sont obligés de faire pour surveiller
01:37:20les réseaux terroristes. J'ajoute que
01:37:22cette période est terrible, que d'autres périodes
01:37:24dans l'histoire européenne ont été
01:37:26terribles aussi, les anarchistes à la fin du XIXe siècle,
01:37:28qui ont tué le roi d'Italie,
01:37:30le président de la République française,
01:37:32il y a eu Sadi Carnot, le président,
01:37:34il y a eu aussi, dans les années 70,
01:37:36l'extrême gauche violente,
01:37:38les brigades rouges en Italie, la bande à Bader
01:37:40en Allemagne, Action Directe en France,
01:37:42mais ça a duré moins longtemps, et c'était
01:37:44quand même beaucoup moins prégnant.
01:37:46Là, ça dure depuis longtemps, ça va durer
01:37:48encore longtemps, hélas, et c'est partout,
01:37:50partout en Europe. Donc,
01:37:52à nouveau, un grand coup de chapeau aux services de renseignement
01:37:54qui déjouent des attentats.
01:37:56À la différence des anarchistes
01:37:58et de Sanjuro Nimo qui tue Sadi Carnot
01:38:00et tous ces gens-là, là, les relais
01:38:02des islamistes, ils sont beaucoup plus
01:38:04puissants, et l'idéologie islamiste,
01:38:06elle s'exerce partout.
01:38:08Et les réseaux sociaux !
01:38:10Les réseaux sociaux, TikTok, tout ça. Alors qu'Action Directe,
01:38:12effectivement, ils commettaient leur assassinat ciblé,
01:38:14mais évidemment, ils n'avaient pas de
01:38:16moyens de pression sur à peu près tout ce que
01:38:18notre société comptait d'organisation
01:38:20et d'institution. Allez les amis, on va
01:38:22terminer, il nous reste 4 minutes. Je ne sais pas si
01:38:24vous avez vu cette tribune de Michel
01:38:26Azanavicius dans Le Monde
01:38:28avec cette question, pourquoi
01:38:30j'ai le sentiment que les juifs sont les ennemis
01:38:32les plus cools à détester. On a quelques
01:38:34extraits de cette tribune
01:38:36que Samuel
01:38:38va nous diffuser
01:38:40à l'écran. Pourquoi
01:38:42depuis quelques temps, moi qui
01:38:44suis juif, entre autres choses,
01:38:46et qui n'en ai jamais vraiment eu
01:38:48rien à foutre, j'ai l'impression d'être de plus en plus
01:38:50obligé d'être juif.
01:38:52On a un autre extrait
01:38:54pourquoi on voudrait faire des musulmans
01:38:56mes antagonistes alors qu'en fait
01:38:58non, pourquoi j'ai passé ma jeunesse
01:39:00avec des arabes sans que ce soit un sujet
01:39:02et on voudrait que ce soit plus compliqué que ça maintenant.
01:39:04Et autre extrait
01:39:06comment ne pas voir qu'avec les mots
01:39:08se forment les idées et qu'après les idées
01:39:10viennent les actes. Pourquoi c'est si compliqué
01:39:12de ne détester personne
01:39:14et espérer que personne ne nous déteste.
01:39:16Pierre-Marie Sève.
01:39:18Moi, j'ai envie de lui répondre
01:39:20qu'il y a des responsabilités politiques là-dedans
01:39:22il y a des gens, on parle souvent de l'instrumentalisation
01:39:24bien souvent
01:39:26la droite est accusée d'instrumentaliser
01:39:28d'éprouver de la haine pour des gens
01:39:30alors que moi j'estime que c'est complètement faux
01:39:32en l'occurrence, en ce qui me concerne
01:39:34c'est complètement faux. En revanche
01:39:36à l'extrême gauche, on voit des gens qui attisent
01:39:38qui instrumentalisent, qui soufflent sur les braises
01:39:40de conflits internationaux
01:39:42auxquels en France on ne peut pas
01:39:44grand chose. Ce qui se passe au Proche-Orient
01:39:46nous dépasse évidemment et dépasse
01:39:48les responsables politiques, mais on voit
01:39:50des gens qui soufflent sur les braises, on voit des gens qui instrumentalisent
01:39:52pour des raisons
01:39:54assez basses, bassement électoral
01:39:56donc voilà
01:39:58ce que j'ai envie de lui répondre. Évidemment
01:40:00j'estime que c'est
01:40:02catastrophique, c'est le pays
01:40:04qui se divise, l'archipel français
01:40:06qui est en train de s'éloigner
01:40:08les îles qui continuent à s'éloigner les unes les autres
01:40:10c'est
01:40:12tout le contraire de l'image
01:40:14de notre pays dans lequel on a été élevé
01:40:16moi-même encore dans les années 90
01:40:18je pensais que la France était un pays uni
01:40:20et aujourd'hui malheureusement je constate que ça l'est
01:40:22de moins en moins. Allez, petit tour de table rapide
01:40:24Geoffroy, Paul et André. Moi j'ai vu
01:40:26tous les films de Michel Aznavissus et je les ai tous adorés
01:40:28c'est vraiment quelqu'un de
01:40:30très très talentueux, mais je le dis
01:40:32pour dire que par contre quand il s'aventure sur le terrain
01:40:34politique, c'est oui oui au pays des méchants
01:40:36il est en train de découvrir
01:40:38ce que sont les rapports humains
01:40:40leur laideur
01:40:42qu'est-ce qu'est la haine
01:40:44et en l'occurrence
01:40:46les causes de l'antisémitisme, si il veut je peux l'aider
01:40:48je peux lui expliquer ce qu'il s'est passé
01:40:50et c'est en fait, il y a toute la naïveté
01:40:52c'est presque touchant, la naïveté de la gauche
01:40:54culturelle qui pense
01:40:56que les gens sont comme elle
01:40:58c'est-à-dire préservés
01:41:00c'est-à-dire exempts de toute mauvaise pensée
01:41:02etc. Non, je suis désolé, l'antisémitisme
01:41:04en France, on sait d'où il vient
01:41:06on sait par qui il est pratiqué majoritairement
01:41:08et on sait
01:41:10comment il s'exerce aujourd'hui
01:41:12encore plus depuis le 7 octobre
01:41:14mais on le savait avant quand même
01:41:16donc il est opposé à tous les gens qui ont annoncé ça
01:41:18il est opposé à tous les gens qui aujourd'hui
01:41:20essayent de défendre les juifs, en tout cas qui font le diagnostic
01:41:22qui pourrait aider les juifs
01:41:24à être plus en sécurité
01:41:26et il ne changera pas
01:41:28manifestement. Paul ?
01:41:30Oui c'est vrai, et notons aussi que
01:41:32l'antisémitisme a tellement varié à travers l'histoire
01:41:34mais il y a une chose qui est sûre, c'est que depuis
01:41:36quand même des centaines d'années ça dure
01:41:38alors ça a pris plein de formes différentes, mais là pour le coup j'ai pas la réponse
01:41:40et pour le coup ça me parait pas être un sujet de oui-oui ou simple
01:41:42c'est pourquoi l'antisémitisme
01:41:44même s'il mute
01:41:46pourquoi est-ce qu'il existe depuis tant de décennies
01:41:48et pourquoi cette diaspora
01:41:50est-elle aussi, pourquoi cette détestation
01:41:52en fait, et j'ai pas la réponse parce qu'effectivement
01:41:54tu as raison Geoffroy, mais elle a pris une nouvelle forme
01:41:56mais au 19e siècle
01:41:58il y a eu un antisémitisme de gauche
01:42:00considérant que le juif c'était le banquier
01:42:02le patron etc, après il y a eu l'affaire Dreyfus
01:42:04après il y a eu l'antisémitisme d'extrême droite
01:42:06dans les années 30
01:42:08après il y a eu évidemment la solution finale
01:42:10et tout ce que le nazisme a eu d'antisémite
01:42:12après il y a eu un antisémitisme
01:42:14un peu d'extrême droite aussi dans les années 50-60
01:42:16maintenant celui-là il est en recul
01:42:18c'est un antisémitisme mu par l'islamisme
01:42:20par l'islam politique et par
01:42:22la cristallisation du conflit israélo-palestinien
01:42:24peut-être dans un siècle ou dans 200 ans
01:42:26il y aura un autre antisémitisme, mais en tout cas
01:42:28toutes ces mutations
01:42:30demeurent que
01:42:32le peuple juif suscite toujours
01:42:34cette haine de la part de
01:42:36certains, qu'il y a toujours cet antisémitisme latin
01:42:38et que c'est proprement
01:42:40ignoble, et effectivement on ne peut que
01:42:42le déplorer. Théorie du bouc émissaire de René Gérard
01:42:44là-dessus, c'est peut-être
01:42:46aussi le propre de certaines minorités
01:42:48mais pourquoi celle-ci plus que les autres ?
01:42:50Allez, on touche à
01:42:52sa fin, André, qu'avez-vous pensé
01:42:54de cette question ?
01:42:56L'antisémitisme
01:42:58l'antisémitisme
01:43:00l'antisémitisme couvre toujours
01:43:02sur la Bresse de toute façon, ça a été dit
01:43:04par Paul, ça fait des siècles que ça dure
01:43:06aujourd'hui l'antisémitisme prend la forme de
01:43:08l'antisionisme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
01:43:10on dissimule son antisémitisme
01:43:12derrière l'antisionisme en disant
01:43:14Israël exagère, Israël
01:43:16va trop loin, c'est vrai que ce qui se passe à Gaza
01:43:18n'est pas acceptable, mais il y a
01:43:20souvent maintenant chez les antisémites
01:43:22la volonté d'en finir avec Israël même, avec
01:43:24l'État d'Israël. Eh bien écoutez
01:43:26ce sera le mot de la fin, merci de m'avoir
01:43:28accompagné durant ces deux heures, c'est un plaisir
01:43:30de vous avoir à mes côtés en ce
01:43:32midi matin, on a abordé beaucoup de sujets, je ne sais pas
01:43:34si vous avez vu, mais il y avait beaucoup de sujets à aborder, beaucoup
01:43:36de sujets graves aussi, des sujets parfois plus légers
01:43:38merci encore, merci
01:43:40de votre grande fidélité à ce
01:43:42rendez-vous, merci à l'équipe qui m'a entouré
01:43:44Samuel Vasselin, Abib Alphinaud,
01:43:46Bouillac Japiol, Yael Benhamou,
01:43:48merci à la formation Louis Lallement, merci aux équipes en régie
01:43:50c'était Mathieu Sébille
01:43:52pour la réalisation, Rémi à la vidéo
01:43:54et au son Greg, vous pouvez
01:43:56revivre cette émission évidemment sur notre site
01:43:58cnews.fr dans quelques instants, place
01:44:00à Elodie Huchard
01:44:02pour Midi News été, et moi j'aurais
01:44:04le plaisir de vous retrouver pour la partie 2
01:44:06de l'heure des pros, passez une très très belle journée
01:44:08sur CNews évidemment et tâchez de profiter
01:44:10du soleil, vous installez la télévision dans votre jardin
01:44:12au bord de la piscine ou si vous pouvez
01:44:14vous transporter votre télé au bord de la mer
01:44:16allez, belle journée
01:44:18à tout à l'heure

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