Il y croyait comme les autres et, comme les autres, il s’est engagé avec toute son énergie. Et à le voir projeter l’Azerbaïdjanais Tckaev, vainqueur du Grand Chelem de Bakou, sur un ura-nage en contre audacieux et technique, le public était tout prêt de croire qu’Alpha Oumar Djalo était lui aussi parti sur les bases très hautes auxquelles nous nous sommes habitués ces jours derniers...
La suite de son parcours, mais aussi celui achevé avec du bronze contrasté pour la tenante du titre Clarisse Agbegnenou, celui du serpent Nagase qui se fraya un chemin jusqu'au doublé sans faire, comme à son habitude, de bruit, tout est à revivre dans ce quatrième volet d'Au coeur de Paris 2024, nouvelle série du podcast Hajime de L'Esprit du Judo.
La suite de son parcours, mais aussi celui achevé avec du bronze contrasté pour la tenante du titre Clarisse Agbegnenou, celui du serpent Nagase qui se fraya un chemin jusqu'au doublé sans faire, comme à son habitude, de bruit, tout est à revivre dans ce quatrième volet d'Au coeur de Paris 2024, nouvelle série du podcast Hajime de L'Esprit du Judo.
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00:00Il y croyait comme les autres et comme les autres, il s'est engagé avec toute son énergie
00:24et à le voir projeter l'Azerbaïdjanais TKF, vainqueur du grand chelem de Bakou sur
00:29un Ouranagué en contre audacieux et technique, le public était tout près de croire qu'Alpha
00:34Oumar Diallo était lui aussi parti sur les bases très hautes auxquelles nous nous sommes
00:38habitués ces jours derniers.
00:40La joie fut de courte durée pour Alpha et pour le public, même s'il avançait avec
00:45détermination sur Loosbeck qui semblait sortir du lit, c'est lui, Boltaboyef, qui trouvait
00:51soudain l'ouverture pour un Kouchigari qui couchait le français et marquait Ouazari.
00:56C'était la ruée pour tenter de conjurer le sort deux minutes pour sortir de la nasse
01:01tragique dans laquelle Alpha Diallo était pris.
01:03Il poussait Loosbeck dehors et le faisait souffrir à chaque fois qu'il prenait la
01:08manche en premier, le faisait souffler de fatigue et finir à plat ventre mais ses techniques
01:13de jambes si efficaces en 2022-2023 quand il avait atteint le podium de nombreux tournois
01:18et du championnat d'Europe partaient cette fois de trop loin pour inquiéter le petit
01:22pieu de l'équipe piliadis.
01:24Avec une sorte d'insolence cruelle, c'est lui qui concluait avec un makikomi tout en
01:28mollesse assassine accroché comme un poids sur le bas de la manche et le pied en cuillère
01:34pour faire trébucher.
01:35Alpha tombait pour la seconde fois et de très haut comme l'expliquait son entraîneur
01:40Daniel Fernandez.
01:41C'était une journée qui commençait bien malgré le fait qu'il ouvre le bal, c'est
01:47toujours un truc particulier ça, c'est un truc particulier, quand on ouvre à Uno c'est
01:51un truc particulier à gérer.
01:52Donc ça c'est bien passé et ensuite sur la Zermattiané, il fait le taf, il fait un
02:03beau combat, il met de la présence, il met de l'initiative, de l'audace et ça se passe
02:08bien.
02:09Après sur le Boltabo F, c'est un profil qu'il connait bien puisqu'ils se sont rencontrés
02:14plusieurs fois et le schéma il est assez clair sur lui, c'était de travailler sur
02:23la manche, de prendre l'initiative, quand il se faisait un petit peu coller de faire
02:26les décalages, chose qu'il arrive à faire au début du match et après en faisant justement
02:34un décalage, il met la jambe au milieu, il tombe tous les deux sur le côté, du coup
02:38il prend au hasari et après ça change complètement la physionomie du match, ça devient beaucoup
02:45plus compliqué.
02:46C'est dommage parce qu'il avait bien commencé, il avait bien entamé sa journée quand même.
02:51Depuis qu'on travaille ensemble, il est d'un professionnalisme quasi extrême, il est archi
02:57sérieux donc il est irréprochable par rapport à sa démarche, par rapport à son engagement,
03:03par rapport à son investissement.
03:05Après sa médaille au championnat d'Europe et l'annonce de sélection au jeu, il a eu
03:12un petit peu de temps où c'était un peu compliqué parce qu'Alpha, ça fait six ans
03:21qu'il court après sa sélection olympique donc c'est un truc à digérer pour lui, c'était
03:25un truc à digérer pour lui, en plus à la maison.
03:28Donc il y avait ça, il y a eu des petits changements dans l'organisation de son entraînement
03:35qui l'ont perturbé et puis on a fait des tournois de préparation où il n'a pas eu
03:42de bonne sensation, il n'était pas au top, mais là sur la préparation terminale, ça
03:46s'est vraiment bien passé.
03:47Il a fait notamment un stage au Japon au mois de mars quand on y était, où il a été
03:55et c'était incroyable, il a vraiment été bon sur la préparation et je pense que les
04:03deux premiers combats, ça démontre bien le fait qu'il était présent, bon ça n'a
04:11pas suffi pour le coup.
04:13Le grand déçu du jour côté français, le premier à ne pas être dans les phases finales,
04:17se montrait économe de ses émotions et restait impavide au micro, réconforté autant qu'il
04:23était possible par la belle Marseillaise sortie tout en douceur et en empathie triste
04:28du cœur des spectateurs.
04:29Je dois reconnaître qu'il a été plus fort, vu que je suis tombé deux fois.
04:33J'étais très bien dans ma compétition, concentré, j'ai appliqué les schémas,
04:40je ne pense pas m'être trompé dans mes schémas, mais voilà, il y a eu une faille
04:46chez moi et puis il a su s'en servir.
04:49Je pense que je suis quelqu'un d'entier, je combats beaucoup avec mon cœur et donc
04:52du coup, je pense qu'ils ont voulu aussi me le rendre, c'était un moment de partage
04:58et ils ont vu que c'était compliqué et puis ils s'en sont rendu compte et puis voilà,
05:04c'est ce genre d'image qu'on aime voir au judo mais aussi en France, c'est un beau
05:09message qu'ils m'ont envoyé et puis ça m'a fait du bien.
05:13J'ai envie de retenir, là, il y a du négatif mais il y a aussi du positif, c'est qu'il
05:19y a trois ans, je n'y étais pas et j'ai pu faire ce de Paris et j'ai pu voir ce
05:25que c'était et puis faire à Paris, il n'y a pas un plus beau cadeau et je pense
05:31qu'il y a beaucoup de chemins parcourus, beaucoup de difficultés mais j'ai su m'accrocher.
05:36Mes dernières sorties en tournoi, ce n'étaient pas les plus fameuses mais je suis m'accroché
05:41à les chercher et puis j'ai essayé de donner tout ce que j'avais aujourd'hui,
05:46ça n'a pas été assez donc c'est comme ça.
05:48Privé de son représentant, le public était plus calme aujourd'hui pour assister pourtant
05:52à un triomphe discret mais majeur dans une étrange compétition des moins de 81 kilos
05:57où les plus forts des dernières années semblaient frapper de langueur et d'une lourde fatigue.
06:01Le belge Kass, même le monstre géorgien Tato Grigalajvili, s'arrachait à chaque
06:07tour avec plus d'expérience que de moyens aujourd'hui.
06:10Il n'y en avait qu'un à montrer de toute autre disposition, c'était le lézard japonais
06:15Nagase, ancien capitaine de l'équipe de Tsukuba et membre de l'équipe professionnelle
06:20dirigée par Kenzo Nakamura de l'entreprise Asahi Kessei.
06:24C'était lui le champion olympique en titre, le héros de Tokyo et champion du monde en
06:292015, une éternité déjà, année où il avait fait gagner le championnat par équipe
06:33à son université en battant lui-même le champion des moins de 100 kilos, le fameux
06:38Aaron Wolf.
06:40Takanori Nagase, il n'est pas sur les réseaux et les médias japonais eux-mêmes ne savent
06:45pas qui il est.
06:46Était-il en forme, capable d'aller au bout ? Ce fut rapidement clair pour tout le monde.
06:52Ce formidable judoka qui a la particularité de battre les meilleurs en donnant l'impression
06:56d'être toujours à deux à l'heure avait ce mardi des reflets fauves dans l'œil
07:01et une forme d'énergie féline inhabituelle chez un combattant qui ne craint qu'une seule
07:05chose, les pénalités pour non-combativité, lui qui prend toujours le temps de bien s'installer
07:10pour projeter.
07:11Cette fois, il ne fut en danger à aucun moment, monstrueusement fort sur les mains pour installer
07:17une garde de droitier paralysante à partir de laquelle il lance ses grands uchimata d'équilibriste,
07:23ses hashiguruma mortels qu'il place comme une fatality et des sasae presque nonchalants.
07:28L'italien Esposito qu'il rencontrait en demi-finale s'en souviendra, lui qui est
07:32le plus habile de la catégorie pour pourrir les combats et lever les mains de la victoire
07:37sous les sifflets du public.
07:39Il n'eut aucun impact sur le grand nagase qui se débarrassait de lui avec un sasae
07:43à une main cuisant comme la leçon tranquille d'un professeur à un élève turbulent.
07:48La finale promettait d'être belle puisque le fantastique héros de Gori, Tato Grigalajvili
07:54était tout de même parvenu à le rejoindre, montrant des signes très inattendus chez
07:58lui d'épuisement complet, notamment dans une demi-finale difficile contre le médaillé
08:03mondial coréen Lee Ju-hwan, futur troisième, mais il s'était montré capable aussi de
08:08sortir au bout des golden score un sumi gaeshi efficace.
08:12Le destin était déjà plié et pas en sa faveur, lui qui avait déjà tant souffert
08:16d'avoir échoué à Tokyo.
08:18Cette fois encore, il ne sera pas champion olympique, vaincu par deux jolies contres
08:22de l'homme de Tsukuba qui avait manifestement parfaitement préparé son sujet et sanctionné
08:27de Deuko Sotogake surprenant la garde ultra latérisée du géorgien.
08:31Personne ne semble donc savoir ce qui se passe dans la tête de ce grand ami de Shoyono,
08:36mais après avoir salué avec simplicité les quatre points cardinaux, il se permettait
08:41qu'à l'exubérance de lever les bras en triomphe pour la première fois de sa vie
08:45peut-être.
08:46Le Japon lui pardonnera ce manquement léger à l'étiquette, il a bien mérité de la
08:50patrie, il est digne de la grande légende japonaise rejoignant les doubles champions
08:55olympiques masculins sur deux Olympiades et marchant même dans l'ombre du triple
08:59champion olympique Tadahiro Nomura avec lui aussi trois médailles olympiques successives
09:03puisqu'il était déjà troisième à Rio en 2016.
09:06Un immense champion méconnu, même chez lui, mais une référence pour tous les connaisseurs.
09:11Une réussite qui démontre aussi qu'une grande compétition se prépare à l'avance
09:17car il était arrivé ici sans en faire trop, mais huitième tête de série tout de même,
09:22obtenue avec deux sorties en grand chelème quand ses adversaires étaient manifestement
09:26éreintés par le calendrier infernal imposé par la Fédération Internationale.
09:30Encore une autre question qui se pose.
09:33Il y avait des nouveaux venus dans la salle, à pied d'oeuvre dès le matin et ça se
09:37bousculait un peu dans la tribune de presse, la déesse Clarisse Akbenienu allait entrer
09:42en scène pour son grand rituel, les émotions collectives qui vont avec, ses gestes magiques
09:47et ses victoires majestueuses.
09:49Les familles étreignaient les drapeaux et les journalistes non-spécialistes compulsaient
09:54les dossiers de presse.
09:55Elle entrait dans l'arène dans un bruit de tonnerre pour affronter sa première adversaire,
10:00l'israélienne Gilly Sharir, vice-championne d'Europe en 2023.
10:03Ce que les proches et les spécialistes savaient, eux, c'est que la déesse avait retrouvé
10:08sa condition humaine pour mettre au monde la petite Athéna, décidément la métaphore
10:12divine s'impose, et que si elle était toujours la plus forte, elle était aussi désormais
10:17accessible.
10:19A 31 ans et l'esprit objectivement occupé par autre chose que l'exclusive de l'entraînement
10:23et de la guerre des arènes, Clarisse triomphait le plus souvent depuis son retour, un championnat
10:29du monde et deux tournois en or à son actif, mais avait aussi laissé échapper des combats
10:33importants.
10:34C'est toujours par la qualité des appuis que les meilleures laissent apparaître les
10:37micro-signes de leur faiblesse naissante avec les années qui passent, sort commun de
10:42tous les mortels.
10:43Elle avait trébuché au dernier championnat du monde, allait-elle cette fois parvenir
10:47au triomphe espéré sans faillir ? Son premier combat donnait des indications et elle n'était
10:53pas favorable.
10:54Moins dure à l'impact, moins souveraine, il lui fallait trois minutes après le golden
10:59score pour trouver le beau geste, un Ouranagué tenté par l'israélienne qu'elle accompagnait
11:04avec beaucoup de feeling.
11:05C'était un pas de fait, mais il avait fallu s'employer.
11:09Au deuxième tour, une ancienne gloire brésilienne de 36 ans lui donnait la réplique, Cathleen
11:15Hadros avait atteint le bronze aux Jeux Olympiques, mais c'était en 2008 à Pékin.
11:20Elle prenait deux pénalités contre elle, mais à 20 secondes de la fin du combat, était
11:24à deux doigts de renverser Clarisse sur un contre.
11:27Celle-ci prenait alors les choses en main et la punissait par un bel enchaînement technique,
11:31un Kouchio-Uchigari sec qui lui valait le Waza-Ari et le passage en finale, le tableau,
11:37où l'attendait sa Nemesis, la très solide Kosovar Laura Fazliou.
11:42C'était elle, la première rivale, la dangereuse, capable d'être l'instrument d'un destin
11:47défavorable.
11:48Puissante au point de pouvoir tenir la dragée haute à la française, elle restait sur deux
11:52victoires de rang en 2023 contre elle, mais dès la deuxième reprise, Clarisse balayait
11:58les ombres d'un enchaînement Ouchi-Taniyotoshi qui plaquait la féroce sur le dos.
12:03Cette fois, c'était réglé, la déesse guerrière était de retour, avait retrouvé
12:07son aura.
12:08Et au sortir de ce combat, en regardant autour d'elle, elle ne voyait plus d'adversaire
12:12à sa mesure.
12:13La championne du monde néerlandaise, la jeune prometteuse Yohann Van Lichoute avait disparu
12:17en tableau.
12:18De même que son ancienne grande rivale japonaise Miku Tachiro devenue Madame Takeshi, encore
12:24une fois inconsistante au point d'être une énigme.
12:26Cette magnifique finaliste des championnats du monde de Tokyo en 2019 a insisté jusqu'à
12:32Paris pour prendre sa revanche sur le sort et sur Clarisse Akbenenu qu'elle était parvenue
12:36à vaincre en finale du Master 2023, mais ne semble s'être jamais vraiment remise
12:40de son échec de Tokyo.
12:42Tombait aussi la vice-championne du monde polonaise Zimanska ou l'anglaise Reinscholl
12:46victorieuse de 6 tournois.
12:47Même la dernière à avoir obtenu une victoire contre la française au championnat du monde,
12:52la canadienne Bośma Pina avait échoué.
12:54C'était la Slovène Leschi qui l'attendait en demi-finale, une bonne combattante, deux
12:58fois finaliste d'un championnat du monde en 2021 et 2023, mais à chaque fois battue
13:03par la même, la sextuple championne du monde, championne olympique individuelle et par équipe,
13:08Sa Majesté Clarisse Akbenenu.
13:09Le bilan de leurs affrontements depuis 2019 était vite établi, 5 rencontres pour 5 défaites
13:16et des douloureuses contre la française.
13:18Difficile d'espérer, d'autant qu'elle ne s'était pas elle-même montrée très
13:21dominante en devant même remontée à Ouazahari dès son premier combat contre l'algérienne
13:26Belkady.
13:27Après cette victoire probable, le clan français avait la perspective d'une finale à venir,
13:31moins escarpée qu'un premier tour contre la très inattendue mexicaine Awiki Alcaraz,
13:37une londonienne de 28 ans qui représentait l'Angleterre jusqu'en 2017, sortie en tête
13:42d'un carambolage de leader.
13:44De quoi déjà préparer la fanfare et les accordéons, la France tenait, c'était
13:48sûr, sa première médaille d'or de judo.
13:51Mais on le sait depuis Perrette et son potolet, il ne faut pas trop projeter les veaux, les
13:56vaches et les couvées à venir.
13:57A quelques secondes de la fin d'un combat qu'elle contrôlait tranquillement et qu'elle
14:01menait aux pénalités, Clarisse presse l'adversaire comme pour en finir, lance son bras impérieusement
14:08et se fait prendre en compte par un petit Kouchigari de Jarnac.
14:12Achille moderne au féminin, elle est touchée à la cheville, aux appuis et tombe, concédant
14:17le Ouazahari à quelques secondes du terme.
14:19Le projet rêvé de doubler Olympique individuelle s'écroulait avec elle.
14:24Tandis que la reine privée des lauriers dorés trouvait les ressources pour aller tout de
14:27même prendre le bronze, en crucifiant sur un Osotogari en contre l'autrichienne Piovesana,
14:33elle aussi transmuge britannique, la modeste et souriante Andrea Leschi allait gagner cet
14:38ultime combat, non sans d'ailleurs devoir remonter un Ouazahari pris d'entrée sur
14:43le Yokota-Moyen Age de notre Mexicaine qui se contentait tout à fait d'amener aujourd'hui
14:48sa première très grande médaille au judo mexicain.
14:51Une catégorie de bouleversée, une déesse guerrière plus humaine qu'avant, c'est
14:55l'ordre des choses, reconnaissait l'entraîneur Ludovic Delacote.
14:59La Tokyo Heavy Claw c'était pas la même, déjà elle avait une maîtrise en tout cas
15:04beaucoup plus supérieure, notamment sur le volet physique, impactante, ce qui lui permettait
15:09du coup de pouvoir mieux gérer parce qu'elle écrabouillait les filles, ce volet là même
15:13si on l'a beaucoup fait progresser, c'est plus la même Clarisse.
15:20Rapidement je m'en suis rendu compte, on s'en est rendu compte, donc partant de là
15:23il a fallu trouver d'autres armes, voilà, il y a une absence, il y a un moment peut-être
15:32de panique sur la situation et peut-être que ce moment-là avant Tokyo, ou à Tokyo
15:37elle l'aurait pas eu, voilà, c'est plus la même, elle a perdu plus de matchs sur
15:41cette Olympiade qu'elle en a perdu sur 8 ans, donc voilà.
15:44L'esquisse c'est pas n'importe qui, c'est une double médaille mondiale, championne
15:47d'Europe, c'est une fille de grande valeur, donc ça déjà, c'est pas parce qu'elle
15:53avait battu la Kosova, contre qui elle était un petit peu en échec sur les derniers mois,
15:59qu'elle s'est dit je me suis ouvert les portes de la finale et l'or est à moi, c'est pas
16:02du tout ça.
16:03Par contre, effectivement, tactiquement, elle sort d'une attaque forte, elle a une pénalité
16:10d'avance, elle a créé le décalage, il y a juste à sécuriser le Kumikata, quitte
16:14à prendre une pénalité toutes les deux et puis le match est plié.
16:16Donc je sais pas, à ce moment-là, est-ce qu'il a coiffé, est-ce qu'elle panique
16:21un peu, elle dit j'en fais une à plat ventre, sauf que vous savez, quand vous êtes coiffé,
16:26il y a un vrai risque de contre, donc malheureusement elle a fait.
16:30Y aura-t-il une vie judo après le bronze Olympique de Paris pour la plus grande championne française
16:34? Clarisse Akbeninou se sentait elle-même à la hauteur de sa légende dorée, mais
16:39dit aussi, où vont ses préoccupations pour demain ? On la reverra sur un tapis de judo
16:43dit-elle, mais pour l'instant, elle a autre chose en tête.
16:46En même temps je me dis, Clarisse, t'as quand même une médaille à la maison, en
16:49même temps, t'étais tellement au-dessus que t'as raté le coche, ouais, c'est pas
16:55facile, c'est pas facile, je prendrais le temps de la savourer quand même, mais ouais,
17:01et puis je me dis, le chemin quand même était long, une grossesse, revenir, un allaitement,
17:06c'est pas simple, c'est pas simple, mais quand je me dis que je suis autant au-dessus
17:09comme ça, avec tout ça, c'est qu'en fait je peux décrocher la ligne et que j'aurais
17:13dû décrocher la ligne, mais bon, j'ai décroché une médaille de bronze, mais je
17:16peux remercier Ludovic parce que j'étais pas du tout dedans, et quand j'ai regardé
17:20son regard noir, qui m'a dit t'es pas dedans, alors réveille-toi, plus le public
17:25qui en a rajouté derrière, non, je me suis dit, Clarisse, tu peux pas lâcher, parce
17:29que derrière tu seras encore plus déçue et là tu pourras que t'emmordre les doigts.
17:31Trop gourmande, j'aurais dû me dire, le gold one score, ça va le faire aussi parce
17:35qu'elle va fatiguer, je suis bien, je suis en avance sur l'échido, et pourquoi tu veux
17:40marquer, en fait, ça sert à rien, ça m'apprendra, voilà, maintenant les championnats olympiques.
17:44Je savais que ça allait être dur, je savais que ça allait être dur, et en même temps
17:47je me suis dit il faut monter crescendo comme d'habitude, donc voilà, et c'est ce que
17:51j'ai fait, et après je savais que les adversaires que j'avais, fallait faire attention, fallait
17:57prendre son temps.
17:58Je vais pas finir comme ça, surtout que maintenant je connais la potion magique, on peut revenir
18:03avec plusieurs enfants maintenant, voilà, et comme je vois que j'ai encore de la force
18:07et que je me sens bien, il n'y aura plus qu'à, voilà, je vais me laisser du temps.
18:11Tu savais que tu repartirais pour 2028, c'est ce que t'es en train de dire.
18:13Bah, moi, avec ce que j'ai, la forme physique que j'ai, ce que j'ai pu montrer aujourd'hui,
18:17j'ai pas de frein, et en plus, j'ai pas gagné à la maison, alors on va gagner aux US.
18:22Des médailles, le judo français en fournit tous les jours, et le sans-faute au niveau
18:25du podium continue pour nos féminines, 4 engagées, 4 médaillées et 2 garçons sur
18:304 en finale, ce qui fait 6 récompenses.
18:33Le pari fou des 10 médailles n'est plus une chimère, il faudra trouver 4 médailles
18:38dans les 6 catégories qui restent, avec les équipes en plus, mais il faudra aussi que
18:42certaines d'entre elles soient en or pour faire de Paris la fête du judo français
18:46dont on rêve.
18:47C'est tout ce qu'on attend désormais, de l'or, de l'or.
18:50C'est au tour de Marie-Eve Gaillet, en moins de 70 kg, d'aller défier ses rivales pour
18:55être championne olympique à Paris.
18:57Maxime Gaël Ndiaye Pambou, en moins de 90 kg, est prêt à se révéler.