• il y a 3 mois
Le septième jour, Dieu s’est reposé, mais l’équipe de France de judo, elle remet ça le huitième, sans avoir pris de vacances, avec l’idée d’aller plus loin dans la réussite, de parachever l’œuvre. Elle est tenante du titre de ce par équipes olympique, qui fut sans doute le masterpiece des Jeux de Tokyo, la grande première marquée à jamais du sceau de la France et d’un certain esprit de révolte et du sens de la bande, qui fait face ensemble. Revivez de l'intérieur cette épopée de ce samedi 3 août 2024, déjà entrée dans l'histoire du judo français et de ces Jeux de Paris, à travers cet ultime volet d'Au coeur de Paris 2024, la dernière série du podcast Hajime de L'Esprit du Judo.

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00:00Le septième jour, Dieu s'est reposé, mais l'équipe de France de judo, elle, remet
00:23ça le huitième, sans avoir pris de vacances, avec l'idée d'aller plus loin dans la réussite
00:28de parachever l'œuvre. Elle est tenante du titre de ce paréquipe olympique, qui fut
00:34sans doute le masterpiece des jeux de Tokyo, la grande première marquée à jamais du
00:38saut de la France et d'un certain esprit de révolte et du sens de la bande qui fait
00:43face ensemble. Masterpiece, chef d'œuvre en français. En japonais on dit kessaku,
00:49la question bien sûr en ce début de journée était de savoir si le Japon était venu pour
00:53ça, pour relever le gant de l'affront de Tokyo et une victoire chez eux qui avait arraché
00:57une plume dorée à leur triomphe, et s'ils nous réservaient le même sort, ou si les
01:01japonais allaient repartir une nouvelle fois battus, eux qui emportent depuis le début
01:05de cette formule du paréquipe mixte tous les championnats du monde. Dès le premier
01:09tour, tout faillit bien s'arrêter là, pas à cause de la France, mais du Japon, très
01:13contesté par l'Espagne qui démontrait les difficultés de Hashimoto, battu, de Utahabe
01:18mené d'un Wazari, et du lourd Saito, contré par Shirazada Jubili, à assumer leur déception
01:24des jours précédents. Poussé à trois partout, l'équipe japonaise ne devait son salut
01:28qu'à un bon tirage au sort qui voyait Miku Takeishi, sélectionné en moins de 70 kilos,
01:33vaincre facilement par Ojigari Christina Cabana Perez. Ce fut la seule alerte pour le Japon
01:39qui mettait ensuite 4-1 à la Serbie et 4-0 à l'Allemagne, l'adversaire désigné était
01:45bien là. La France ne connaissait pas de problème de ce type et avançait, poussé
01:49dans le dos par son destin, par le public en délire et les encouragements sonores d'un
01:53leader d'altitude, Teddy Riner, qui payait de sa personne. Il n'était pas sollicité
01:57sur le premier tour, l'équipe d'Israël, face à laquelle la France avait failli passer
02:01à la trappe à Tokyo. Si Sarah Leoni Sizik concédait d'entrer un Wazari contre son
02:05ancienne bête noire, Timna Nelson-Levy, elle mettait fin rapidement à l'émotion avec
02:10un fort saudé comptabilisé hippo. Johan Benjamin Gaba poussait Tohar Boudboul dehors
02:15aux pénalités et Marie-Eve Gayet jetait la moins de 63 kilos Gili Sharir au sol sur
02:21un ample Ouchi Gari. Pour achever de chasser le fantôme, MGNH Maxime Ngaia Bambou expulsait
02:29le grand Muki, ancien champion du monde sur deux Wazari, dont le dernier sur Kataguma.
02:34Le tour suivant était à considérer comme très sérieux contre une équipe coréenne
02:38quatre fois médaillée en individuelle. Johan Benjamin Gaba frappait fort en sortant aux
02:43pénalités l'ancien leader Han Bol, champion du monde en 2015 et double médaillé olympique.
02:49Mais Marie-Eve Gayet se faisait surprendre par Kim Jisoo qui passait en dessous avec
02:54un Seoi Nage que la française essayait maladroitement de contrer en donnant le hippo.
02:59Impérial, une nouvelle fois, le néo-médaillé MG savait revenir d'un Wazari contre Han
03:04Juhyeop par un Ko Uchi pour Wazari et son grand Sumi Yaichi. Romain Ndikwa surrait
03:09tranquillement contre la médaille olympique et mondiale Kim Ayu fixée au sol.
03:13La suite était amusante avec la victoire sur un gros Kosoto style sécateur de Teddy
03:18Wiener sur le médaillé mondial des moins de 81 kg, Lee Ju-hwan, un spécialiste du
03:23Seoi Nage et Ko Uchi Makikomi qui aurait été dangereux avec 40 kg de plus.
03:29Et c'était les demi-finales. Contre la solide Italie, Marie-Eve étouffait Kim Poling au
03:34sol et MG livrait une grosse bataille à Parlati, un homme frais puisque battu au premier tour
03:39en individuel qui se battait bien lui aussi et faisait pénaliser le français pour une
03:43défense avec la main sous la ceinture. L'affrontement suivant était excitant entre la championne
03:48italienne des moins de 78 kg Alice Pellandi et notre Romain Ndikwa nationale. On craignait
03:53les effets de ses Seoi Nage bas et de sa vivacité. Elle aura en effet une belle séquence mais
03:58la française faisait ensuite parler la poudre démontrant le gouffre de puissance entre
04:02les deux catégories avec une énorme attaque arrière. Toujours en déficit de gabarit,
04:07l'Italie jouait en défense mais le catenaccio courageux du moins de 100 kg Gennaro Pirelli
04:12contre Teddy Wiener ne l'empêchait pas de prendre la troisième pénalité après presque
04:167 minutes de bataille sur les mains. Enfin, Sizzik maltraitait la médaillée mondiale
04:20et olympique des moins de 52 kg Odette Giuffrida et parvenait à lui marquer un bois à riz
04:24sur un contre de Seoi Nage en uchi matin. Tout le monde était en place pour la finale
04:29attendue, espérée, qui allait se jouer devant une salle comble et toute la France réunie
04:34devant le poste. On pensait la première édition de ce par équipe aux jeux olympiques à Tokyo
04:40insurpassable, elle le fut pourtant et sans doute largement même si les moments d'exception
04:44ne se comparent pas. Tout allait être incroyable, insensé de suspense et d'excitation dans
04:50cette finale, tout allait être inimaginable et pourtant limpide en matière de scénario,
04:54un moment immense partagé par tant de cœurs passionnés, éprouvant et exaltant dont tout
05:00le monde se disait en sortant, en se tapant sur les épaules les uns des autres, on était
05:05là, on a vécu ça ensemble, on s'en souviendra toute notre vie. Pourtant cela avait mal commencé,
05:10après deux rencontres, le Japon menait déjà 2-0 avec un combat raté du côté français,
05:16si en effet Maxime Gaël N'Gaya Pambou donnait son maximum mais ne parvenait pas à troubler
05:20Sanchiro Murao comme en individuel et se faisait projeter pour Ippon sur Uchimata, la réelle
05:26mauvaise surprise venait ensuite avec la défaite inattendue de Romain Ndiko sur la moins de
05:3078 kg Takayama, la titulaire sonnée étant blessée, qu'elle traînait pourtant littéralement
05:35par terre ou portait carrément en dehors du tapis pendant la première partie du combat.
05:40Mais alors qu'elle la soulevait de terre une fois de plus, la japonaise suspendue attaquait
05:44en uchi pour ne pas prendre la dernière pénalité et marquait Wazahari, Romain avait le temps
05:49mais ne trouvait pas le moyen de projeter ou de faire pénaliser une dernière fois.
05:53Il fallait réagir et vite, ce que faisait sa majesté Rinneur en pompier de service
05:59et contre son rival Saito qu'il n'avait pas pu prendre en individuel. Très à l'aise
06:03contre le lourd japonais, il variait les gardes et les rythmes, obligeant le jeune Tatsuru
06:07soit tout de même 13 ans de moins que lui à descendre plusieurs fois à genoux.
06:11Et alors que le japonais rassemblait ses esprits et tentait de s'opposer, de faire
06:15meilleure figure, Teddy lançait soudain un grand Uchimata qui déroulait le japonais sur le dos.
06:21C'était un tonnerre dans la salle, malheureusement refroidie par le combat suivant qui opposait
06:26pourtant à la moins de 57 kg Sarah Leonie Sizik, à la moins de 48 kg championne olympique Natsumi
06:32Tsunoda. La française n'avait peut-être pas suffisamment pris garde au style très spécifique
06:37de Tsunoda, ou avait confiance en ses moyens de contrer ses tentatives. Mais le Japon avait
06:41sans doute aussi flairé le bon coup, et ils avaient eu raison. Bien campé sur ses jambes solides,
06:45Sarah Leonie tâchait de contrer le piton nippon et ce qui devait arriver est arrivé,
06:50elle se faisait déséquilibrer sur un deuxième temps de levier en Tomoe Nagie et tombait sur le
06:55dos. La France était proche de la rupture et eu triste échec final, trop rapide, menée qu'elle
07:01était déjà par 3 à 1. Tout allait s'arrêter là sans doute car si Johann Benjamin Gabba avait
07:06impressionné par sa détermination, il avait face à lui non pas Hashimoto mais Ifumi Abe largement
07:11remonté aux alentours des moins de 73 kg. Il se disait d'ailleurs que le champion olympique avait
07:16utilisé la dispense de 5% accordée aux athlètes pour faire le poids. Même si c'était à moins de
07:2266 kg face à un moins de 73 kg, une motivation de plus pour le français, la différence physique
07:28n'était pas significative. Comment Gabba pouvait-il faire tomber celui qu'on ne voit jamais
07:32tomber ? Le clan français avait prévu l'option et Gabba passait son combat à bousculer et à presser
07:37son adversaire en couronnant son bras pour l'empêcher de prendre la distance, ce qu'il
07:42faisait très bien, au point qu'on voyait le vaisseau Abe tanguer dans la tempête. Au golden score,
07:47le japonais montra qu'il saignait et demanda à sortir, ce qui donna une indication de son
07:51malaise à son adversaire en particulier. Encore plus engagé, après presque 5 minutes au golden
07:57score, le nouveau médaillé olympique se lançait soudain dans un kataguruma en plongeant en planche
08:02sous le bras du japonais, un mouvement que, dit-il, il a essayé en voyant le champion
08:07olympique de sa catégorie. L'Azerbaïdjanais Hidayat Eydarov l'utilisait avec beaucoup de
08:12succès au dernier championnat du monde, notamment contre son adversaire japonais. Une technique que
08:17par ailleurs, et vous me pardonnerez cet aparté, vous retrouvez décrite dans le magazine l'esprit
08:22du judo numéro 109, actuellement disponible. A 4 minutes 58 au golden score et dans une
08:28explosion délirante d'émotions et de cris, Johann Benjamin Gava écornait la légende du double
08:33champion olympique Ifume Abe en lui marquant Ippon dans ce combat décisif. A 3-2, la France pouvait
08:40revenir à égalité et obtenir sa chance au tirage au sort. Encore fallait-il revenir. C'était bien
08:46sûr dans les cordes de Clarissac Benyenou, choisi comme à Tokyo pour la mission difficile d'affronter
08:51la représentante japonaise. Mais on aurait dit que Miku Takeishi, enfin arrivée face à celle
08:56qu'elle veut reprendre depuis sa grande finale des championnats du monde 2019, celle pour laquelle
09:00elle a travaillé ces dernières années, retrouvait contre elle tout son éclat. Très précise à la
09:05garde, elle gênait la saisie forte de la française et lançait des attaques de jambes dangereuses. Le
09:10combat était serré sans que personne ne faiblisse mais Clarisse ne parvenait pas à mettre la main
09:14dessus. Après trois minutes au golden score, c'est la française qui semblait même en difficulté,
09:19apparemment impuissante, à faire céder une saisie haute sur son col. En hardy, la japonaise lançait
09:25au sotogari et le piège tendu fonctionnait. Clarisse ac Benyenou anticipait, tournait dans
09:31l'attaque pour la contrer, marquant un wasaari décisif qui ramenait les deux nations à égalité.
09:37Tandis que la route tournait, décidant du sort de cette finale, ils étaient nombreux à penser
09:41que c'était le patron, le chef d'équipe à qui allait revenir la responsabilité de sauver la
09:46France. Et c'est ce qui arriva comme si c'était écrit. Hurlement général de joie, d'excitation
10:05mêlée au moment où la route s'arrêta sur les plus de 90 kilos. Chaque groupe s'agglutina
10:10rapidement autour de leur colosse respectif pour donner les bonnes ondes et on repartait
10:15immédiatement au combat. Cette fois, le déjà quadruple champion olympique parut plus prudent
10:20comme rattrapé par l'enjeu, la peur de gagner, la peur d'être à la fin des fins celui qui fait
10:25perdre la belle médaille chavirait la belle histoire. Rattrapé par la fatigue aussi peut-être
10:31physique et mentale, Tatsuro Saito ne valait guère mieux mais tenait bon. Après 4 minutes,
10:36le champion commença à retrouver les bons réflexes, à faire tomber à genoux le challenger
10:41qui commença de son côté à être pénalisé. Mais l'arbitrage qui, il faut le souligner,
10:46fut presque parfait pendant la finale, non seulement parce qu'il fut très discret et peu
10:50invasif mais plutôt bon dans ses choix, ne laissa pas le français s'en tirer d'une pénalité. C'est
10:55lui au contraire qui prit les suivantes pour avoir poussé son adversaire dehors et pour manque
10:59d'activité. A 6 minutes, il fallait tenter, prendre le risque et c'est Teddy Riner qui se
11:05lança dans une feinte en Uchimataru Chigari qui trouvait la faille et une seconde fois en 1h30
11:11de finale, un sacré moment suspendu, projetait le sumo Saito sur le dos. Écroulement de soulagement
11:17des uns, explosion de joie des autres et abattement pour les vaincus. La France conservait son titre
11:23chez elle grâce à son roi qui venait d'atteindre encore un autre niveau, ce qu'on n'aurait pas cru
11:28possible. Le public ne touchait plus terre, la France du judo venait de vivre son plus grand
11:33moment d'émotion collective, une belle fin pour cette compétition déjà fabuleuse.
12:34Marie-Hélène Gagné
12:39Antoine-Marie Diallo
12:44Claïs Abagnélou
12:51Lucas Meriti
12:57Sariomi Sidique
13:03Wadi Ndiaye
13:10Amandine Bichard
13:20Jonathan Dupont
13:28Chirine Bouty
13:34Benjamin Gabat
13:38Le kentoku de l'équipe masculine japonaise ne s'y trompait pas et c'est Johann Benjamin Gabat qu'il allait féliciter en premier.
13:44Comment avait-il vécu sa finale, celui dont le public n'en finissait pas de scander le nom ?
13:48Je me dis, j'ai perdu la finale en individuel il y a quelques jours et je me dis vraiment c'est pas possible que je reperde ici à Paris,
13:56chez nous, une finale encore une deuxième fois et en plus là j'étais pas tout seul à perdre, il y avait toute l'équipe derrière moi donc ça m'a plus que galvanisé.
14:05Aujourd'hui j'ai jamais peur, j'ai peur de personne, ça reste en humain et en plus il est pas dans ma catégorie.
14:10Il a beau être fort, je suis en 73, je suis vice-champion olympique et pour le respect de tous les autres 73 je me désire de gagner.
14:17J'ai la condition physique qui va, je m'entraîne énormément et je me disais je vois pas comment il pourrait tenir plus que moi, c'est pas possible.
14:24Je m'entraîne beaucoup, j'ai une condition physique qui est vraiment bonne et il a beau être extrêmement fort, il est pas dans ma catégorie donc j'ai un dessus physique sur lui.
14:34Forcément il a laissé plus épuisé que moi, j'ai été patient et au moment de la pause, il demande à l'arbitre s'il peut aller dehors parce qu'il saignait.
14:45Généralement quand on fait ça, quand on demande à l'arbitre, c'est qu'on est fatigué et qu'on veut récupérer.
14:49Et là je me suis dit je vais le cueillir, il revient je vais le cueillir.
14:52Et là j'ai tout mis, dès qu'il est revenu j'ai tout mis.
14:55J'ai vu Edarov justement, celui qui m'a voté en finale, qu'il fait extrêmement bien, qu'il met souvent.
15:01Il a mis en finale des mondes sur un japonais, j'ai dit ça a l'air de marcher.
15:06Il y a deux semaines j'ai essayé quelques fois, j'ai mis 4-5 fois l'entraînement comme ça en testant et là je me suis dit pourquoi pas, j'ai essayé.
15:13Un katagourma a tout chaviré, un katagourma sorti de nulle part et qui n'était même pas dans le game plan,
15:18comme l'avouait avec plaisir le grand ordonnateur de cette équipe masculine au top, Baptiste Leroy.
15:23Pendant la finale j'étais un peu énervé parce qu'il était dans son match et il n'écoutait plus.
15:29Il était totalement parti et il y avait une ou deux choses que j'aurais aimé qu'il fasse mais au final c'est lui qui a eu raison.
15:37Mais à un moment je me retournais et je disais à Teddy mais il m'énerve, je vais me barrer, je vais me casser de la chaise.
15:42Il ne m'écoute pas, il ne m'écoute pas, il ne m'écoute pas. Alors là tout à l'heure il m'a dit oui, si, si, je t'entendais, je t'entendais.
15:46Mais il ne faisait pas ce que je voulais mais au final de toute façon c'est les acteurs, c'est lui qui est au milieu, qui sent son adversaire.
15:53Nous on est sur la chaise, on ne les a pas dans les bras et il me dit non, je le sentais en train de craquer, je le sentais en train de baisser physiquement.
16:02Après on sait que depuis déjà plus d'un an, quand il a joint en équipe, on sait qu'il peut perdre mais on sait qu'il peut gagner mais gagner sur tout le monde.
16:11Donc ça, on n'est pas là à se dire bon ben c'est mort.
16:14A tout seigneur, tout honneur, le scénario n'aurait pas été meilleur s'il avait été pensé par un showrunner de prestige.
16:21Teddy Riner allait chercher en sauveur sa cinquième couronne olympique.
16:25Qu'en pensait-il de toutes ces médailles emportées, ces moments à jamais inscrits dans la mémoire collective ?
16:30En fait je vais vous expliquer une chose, chaque Jeux Olympiques est différent, c'est une émotion différente.
16:342012, c'était un enfant qui avait envie d'en découdre.
16:382016, c'est un enfant qui voulait faire le doublé.
16:412020-21, c'est le gars qui veut essayer de tripler, qui n'y arrive pas mais qui gagne quand même une médaille d'or.
16:48Et là, c'est le mec qui doit assurer dans son pays mais qui a envie de mettre la manière et qui veut s'arracher comme un chien.
16:55En fait le truc que j'ai envie de faire là, c'est de mettre toutes mes médailles d'or les unes à côté des autres et de les contempler,
17:01de remémorer tout ce que j'ai vécu pour en arriver là.
17:04Quand je suis entré en 2004 à l'INSEP, j'ai regardé ce cadre en me disant, moi je veux être affiché là,
17:09mais jamais j'aurais pensé que j'aurais toutes ces médailles.
17:12Ça fait plaisir de pouvoir laisser une trace dans le sport, laisser une trace dans son sport.
17:17C'est incroyable de se préparer, de se mettre dans des difficultés pareilles
17:23et réussir le truc.
17:25Je n'aime pas trop quand on dit capitaine, mais aujourd'hui, j'ai joué mon rôle de capitaine.
17:30Je suis content parce qu'on est allé au bout.
17:33Et ce matin, je voyais Romane et Clarisse qui étaient remplis de, je ne sais pas, mélancolie, on pourrait dire, de tristesse, de peine.
17:41Et les mots que j'aurais dit, on va aller chercher l'or et je vous promets que ça va s'oublier et que ça sera une joie différente.
17:49Et vous allez oublier cette peine.
17:51Et tout à l'heure, je leur ai dit, alors, j'ai menti.
17:53Et ils m'ont dit, non, t'as raison.
17:55Et ça, pour moi, ça n'a pas de prix, c'est des moments uniques.
17:59Et puis on voit des petits amis que l'or, qui montrent le bout de leur nez.
18:04Moi, j'adore les mecs comme ça, qui posent leur, voilà, sur une papille, qui vont au bout des choses.
18:11Ça en dit long sur l'avenir.
18:13Et franchement, s'il continue comme ça, ce gars, il aura sa médaille d'or olympique.
18:19Je les ai pris à part et je leur ai dit, voilà, ça va être dur.
18:22C'est les Japonais.
18:24On va devoir s'arracher les uns pour les autres.
18:27Aujourd'hui, ce n'est pas moi, c'est nous.
18:30Et je veux que vous ressentiez la même joie que j'ai ressenti hier.
18:33Qu'on ait ce titre olympique.
18:35On va s'arracher et il faut être prêt à mourir sur le tapis.
18:37Même si j'en souffre là, je suis content de l'avoir fait pour eux.
18:41Je suis content qu'ils l'aient fait pour moi.
18:43Je suis content qu'on l'ait fait et qu'on se fasse ce cadeau.
18:46La vérité, je crois que c'est un film.
18:48C'est un script qu'il fallait réaliser.
18:50Il fallait aller chercher dans ses tripes pour aller se matcher.
18:54Notre ami Saito, qui est très costaud.
18:59Qui n'est pas facile à faire chuter.
19:01On le sait, c'est un Japonais, ça fait très bien judo.
19:04En plus, il a une masse imposante.
19:07J'étais déjà devant l'escalier.
19:09Je savais que ça allait être moi.
19:11J'étais prêt.
19:12Pour l'équipe, c'est samouraï, on ne lâche rien.
19:15C'est du fight.
19:17On est chez nous, on doit honorer notre public.
19:19Faire autant de ça à Marseille, c'est à ça que j'ai pensé.
19:22C'est on ne lâche pas.
19:24Il y a des images qui me viennent, c'est quand je monte.
19:26Je vois toute l'équipe qui dit, s'il te plaît, vas-y.
19:30Donc on ne peut pas se couper pour cette équipe.
19:32Et ça fait du bien.
19:34La France ne voulait pas que cela cesse.
19:36Les joies et les témoignages se croisaient dans la zone mixte
19:39où les combattants répondent aux journalistes du monde entier.
19:42Incroyable, incroyable.
19:44Les mots, c'est vraiment une dream team, comme je dis tout à l'heure.
19:47C'est vrai que c'est incroyable ce qu'on vient de faire.
19:52On est championne olympique à Paris.
19:54Je pense qu'on va s'en souvenir pendant longtemps,
19:57que la France va s'en souvenir pendant longtemps.
19:59On va bien fêter cette belle médaille.
20:01Je suis fière de ce que l'équipe a fait.
20:03On a vraiment tout donné.
20:05Ce revivrement de situation a été tellement intense en termes d'émotion
20:10que je ne peux que les remercier.
20:12Ça fait du bien, ça fait du bien.
20:14C'est un titre qui reste à la France.
20:17C'est une médaille d'or pour tout le monde.
20:19Tout le monde rend médaillé de ces Jeux olympiques de Paris.
20:21Je pense que c'est important.
20:23Tout le monde rend titré même.
20:24C'est important pour l'équipe.
20:26Et devant ce public incroyable, c'est vraiment beau.
20:28Il fallait qu'on gagne aujourd'hui.
20:30On l'a fait.
20:31C'est une belle histoire.
20:32Moi, je voulais qu'ils me tirent moi.
20:33Je voulais grave qu'ils me tirent.
20:35Je sais que j'ai déconné.
20:37Je tombe.
20:38L'action, c'était un peu chelou.
20:40Je voulais montrer que ce n'était pas moi.
20:43Mais l'histoire était écrite comme ça.
20:45Il fallait que Satédi qui ramène le point de la victoire.
20:47Notre médaille olympique individuelle.
20:48Notre titré olympique individuel hier.
20:50Aujourd'hui, qui ramène le point de la victoire.
20:51C'est beau.
20:52Ça fait du bien de se dire que vraiment,
20:55on est une vraie équipe de France.
20:57On est une vraie équipe.
20:58Mener 3-1, on finit à 4-3, c'est fou.
21:01Il n'y a jamais aucun match qui est fait d'avance.
21:03Sinon, on ne ferait pas du sport de haut niveau, je pense.
21:06On se dit que c'est possible.
21:07Mais je pense que les Japonais se disent que c'est possible aussi.
21:09Je ne sais pas si on voit les images.
21:11Je tiens Clarisse qui n'a presque plus de boucle.
21:13Sarah Loni, elle en pleure déjà.
21:15C'était très compliqué.
21:16Le match était très long en plus.
21:17On était dans l'attente.
21:21On regardait chaque séquence.
21:22C'était compliqué.
21:23Mais il l'a fait.
21:24Il l'a fait pour lui.
21:25Il l'a fait pour l'équipe.
21:26Et c'est beau.
21:27Je pense qu'il y a eu beaucoup de frustration individuelle par rapport à toute l'équipe.
21:29Il n'y a que Satédi qui ramène l'or.
21:30Chez les filles, on voulait vraiment ramener des titres.
21:32Il y a beaucoup de garçons malheureusement qui sont passés à côté.
21:35On ne pouvait pas rentrer sans ce titre qui restait chez nous.
21:39A Tokyo, on l'a fait.
21:40Sans public.
21:41Chez eux.
21:42Pourquoi pas ici, chez nous, avec le public.
21:44C'était important pour l'équipe.
21:46Et quand on voit l'équipe qu'on a, je pense qu'on ne pouvait pas rêver moins que ce titre olympique.
21:51On a une équipe jeune.
21:52On a une équipe qui a envie.
21:53On a une équipe qui sera là encore pendant longtemps.
21:55Et ça fait du bien.
21:56Il fallait qu'on gagne pour nous.
21:57Mais surtout pour tous ceux qui sont devant les gradins.
21:59Un deuxième titre par équipe consécutive.
22:01Une dixième médaille comme annoncé pour des Jeux à jamais illustres.
22:06Dans 100 ans, pour les prochains Jeux de Paris, on en parlera peut-être encore.

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