Quoi qu’on dise du tournoi de Paris qui s’annonce, quels que soient les éloges ou les critiques, les éternels « c’est plus comme avant » – qui ont d’ailleurs dû commencer dès le tournoi qui a suivi le premier, celui de 1971, parce que la star Shozo Fujii n’était pas revenue, il reste une constante à ce rendez-vous de février, un invariant dont tout le monde a fini par intégrer sans trop y penser la consistance et la force, et c’est vous, le public. Présents en masse dans cette Accor Arena que le judo français et international retrouvait après la parenthèse olympique de l'Arena Champ-de-Mars, vous avez pu prendre le pouls de ce long cheminement qui recommence jusqu'aux Jeux de Los Angeles, avec certains protagonistes de ce prolifique week-end parisien fermement décidés à s'inscrire durablement dans l'histoire de l'équipe de France. De nouvelles têtes ? de nouveaux héros ? Il est temps d’aller voir, dans ce nouvel épisode d'Hajime, le podcast de L'Esprit du Judo, qui a marqué la séquence et a gagné le droit de rejouer en prévision des championnats d’Europe à venir, qui prend la tête du marathon qui débute.
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00:00Professeur, entraîneur, expert, champion d'hier et d'aujourd'hui, mais aussi judoka
00:09anonyme, le podcast de l'esprit du judo, c'est maintenant ! Hajime !
00:14Quoi qu'on dise du tournoi de Paris qui s'annonce, quelles que soient les éloges
00:18ou les critiques, les Eternels, c'est plus comme avant, qui ont d'ailleurs dû commencer
00:22dès le tournoi qui a suivi le premier, celui de 1971, parce que la star Chozo Fuji n'était
00:28pas revenue.
00:29Il reste une constante à ce rendez-vous de février, un invariant dont tout le monde
00:33a fini par intégrer sans trop y penser la consistance et la force, et c'est vous, le
00:38public.
00:39On pourrait presque dire que le tournoi de Paris, désormais grand chelème, se suffit
00:43à lui-même avec ça, le rendez-vous de Paris et de l'île de France, de l'île de France
00:48et de la province qui monte en famille, en club, avec les banderoles pour voir les combattants
00:53Certains ont été formés chez eux, à l'ES Belvigny, de Manon Décéter, aux jeunes de
00:59Saint-Augustin-Bordeaux, d'Arnaud Arigba, avec les échanges dans les coursives de Bercy,
01:04devant les stands et les buvettes, et dans ces salles annexes où, avec le badge ad hoc,
01:09on peut aller serrer sur son cœur les anciens potes de l'INSEP.
01:12Sur le tapis, c'est au fond toujours plus ou moins la même pièce qui se joue comme
01:17dans les tragédies grecques.
01:18En cette époque de l'Olympiade, au lendemain des Jeux de Paris, ce sont les espoirs de
01:23la jeune génération française qui sont mis en scène face à une opposition étrangère
01:27dont on va découvrir progressivement quel rôle elle va jouer dans les années à venir
01:32quand les nouvelles hiérarchies vont commencer à se définir.
01:35Cette fois encore, comme toujours depuis plus de 50 ans, le public était là, installé
01:41sur les sièges du haut en bas du chaudron, dès 9h30 le samedi, jamais lassé de se faire
01:47raconter la belle histoire de la vitalité du judo national.
01:50Frédéric Lecanu à la baguette, avec l'émouvant concours de la mezzo-soprano Axelle Saint-Cyrèle
01:56pour A Touch of Class Bienvenue, tout était prêt pour prendre la première mesure du
02:01long cheminement qui commence jusqu'à la prochaine Olympiade.
02:04Après des Jeux en tout point extraordinaires, et notamment parce qu'ils se déroulaient
02:08chez nous, la Fédération française a pris son temps pour digérer, a pris son temps
02:13pour mettre en place le poste Paris, comme si elle n'avait pas très envie de tourner
02:17la page, ce qui peut se comprendre, mais ce qui commençait aussi à agacer les entraîneurs
02:21dans les clubs, qui auraient voulu un peu plus tôt savoir quelle allait être l'organisation
02:26à venir et avec quelles équipes d'encadrement.
02:28Le grand chlem de Paris 2025 marquait en effet une transition à de très nombreux égards
02:33et notamment parce que les nouveaux entraîneurs nationaux, désignés par la nouvelle responsable
02:38Frédéric Jossinet, dont peu se souviennent de ses 12 médailles à Paris dont 9 consécutives
02:43avaient pris leur marque à peine deux semaines plus tôt.
02:46Dans ces conditions et au soir du dimanche, Stéphane Nomis, président impliqué dans
02:50le haut niveau, qui avait d'ailleurs rappelé aux journalistes qu'il n'avait pas souhaité
02:54désigner d'élus en charge de ce secteur pour être au plus proche de l'action, audacieux
02:59dans son choix de nommer l'ancienne vice-championne olympique d'Athènes, elle-même très déterminée
03:03dans ses choix, pouvait afficher sa satisfaction devant les 15 médailles récoltées par la
03:08délégation nationale et annonçait aussi son plaisir d'avoir vu de nouvelles têtes émerger
03:13à l'occasion de cette première étape bien négociée, ce qui est toujours attendu
03:17et en particulier lors du premier pari de l'Olympiade.
03:19Avaient-ils raison de s'en réjouir ? Plutôt oui, 15 est un très beau chiffre qui n'avait
03:25pas été atteint depuis 2009 et trois titres à Paris avec presque aucune des têtes d'affiche
03:30de cet été au championnat du monde comme aux Jeux, c'est aussi un très bon début.
03:34Au lendemain des Jeux de Rio en 2016, il n'y en avait eu qu'un et zéro après ceux de
03:39Tokyo.
03:40La nouvelle chef d'écurie du haut niveau de la Maison France Judo, Frédéric Jossinet,
03:44pouvait exprimer la satisfaction du premier test validé.
03:4715 médailles, Première Nation, 10 médailles le premier jour, 5 aujourd'hui, de la jeunesse,
03:54surtout de l'engagement, de la résilience, du plaisir, on a vu en tout cas de très belles
04:03choses aussi bien chez les jeunes que chez les moins jeunes, il y en a qui revenaient
04:07des Jeux, c'est très très courageux, franchement il faut le dire aussi, ceux qui ont fait
04:11les Jeux, qui ont été médaillés ou pas médaillés, de revenir ici à Paris, quelque
04:16part de se mettre à nu et de repartir, c'est très fort, ceux qui ont eu des médailles
04:20en étant dans cette position, c'est incroyable déjà et je les félicite bien évidemment,
04:25ceux qui n'ont pas eu de médailles mais qui étaient aussi dans cette position, c'est
04:28malgré tout très courageux et donc on les félicite aussi et après il y a beaucoup
04:33d'enseignements sur ces deux jours à prendre, suivant les kt mais on a déjà beaucoup d'éléments,
04:40d'indicateurs pour la suite, il va y avoir des comités de sélection très vite et à partir de
04:46là ça va vraiment lancer en fait les objectifs de l'année, championnat d'Europe, championnat du
04:53monde, voir des objectifs sur deux saisons, donc on va réfléchir avec les staffs, on l'a dit pareil
05:00dans les différentes causeries, on a dit vous avez l'opportunité, si vous êtes là, c'est que
05:04vous avez décidé d'être là déjà, on vous a sélectionné parce que vous le méritez, maintenant
05:09l'opportunité elle vous tend les bras, c'est vous qui allez faire le travail, nous on est derrière,
05:14on va pousser, on va tout mettre en place pour que vous soyez les meilleurs et puis il n'y a plus
05:18qu'à. De nouvelles têtes, de nouveaux héros, il est temps d'aller voir qui a marqué la séquence et a
05:24gagné le droit de rejouer en prévision des championnats d'Europe à venir, qui prend la
05:28tête du marathon qui débute. On l'a dit, les Olympiens étaient peu nombreux et encore moins
05:33les médaillés de Paris. Deux d'entre eux étaient pourtant déjà à pied d'oeuvre, la médaillée de
05:38bronze des moins de 48 kg, Shirin Boukli, courageuse et déterminée à défendre son classement dans
05:43cette catégorie très dynamique et le formidable médaillé de bronze des moins de 90 kg, Maxime
05:48Gaël Ngayap-Ambou, conscient d'avoir encore à affirmer son autorité malgré sa formidable
05:54réussite à Paris cet été. Il réussit ce l'un et l'autre, une performance inaboutie mais
05:58rassurante. Shirin Boukli avait gagné un an plus tôt sa première levée parisienne en battant en
06:02finale la numéro 2 japonaise Wakana Koga comme elle l'avait fait au championnat du monde 2023
06:08pour se hisser en finale. Dans cette catégorie où l'épouvantable Natsumi Tsunoda, la formidable
06:14machine à faire des tomoe nagi enchaînés en jujigatame, ne terminera probablement pas l'Olympiade
06:19si même elle la débute après son titre olympique et ses 32 ans, la leader française peut s'estimer
06:25déjà satisfaite d'avoir une nouvelle fois maîtrisé Koga avec son sumigayashi, laquelle Koga avait
06:31pourtant su mater à Tokyo en décembre, la jeune et redoutable opposition japonaise qui lui court
06:35derrière. Mais en finale, en déficit d'énergie, la française devait céder au travail inlassable et
06:42remarquable au sol de Mitsuki Kondo, deuxième à Tokyo. Il faudra travailler sur elle, un décor
06:47assez clairement planté. C'est une japonaise que j'avais jamais pris, donc c'est hyper intéressant
06:52de prendre des filles qu'on n'a pas l'habitude de prendre. Après c'était une cliente, elle avait
06:55médaille sur le grand chêne de Tokyo quand même, donc c'est pas dégueu. Et voilà c'est des profils
07:01qui sont intéressants, c'est une gauchère, c'est un peu comme Koga du coup le match précédent sur
07:07Mad Me, mais différent encore, très forte au sol, donc j'ai dû me battre un petit peu pour tout
07:13avoir, le sol, le debout, essayer de défendre, essayer de chercher des solutions et c'était un
07:17match vraiment intéressant, je suis assez fière de ce combat quand même, même s'il y a la clé,
07:20ben j'ai pas trouvé la petite solution qu'elle allait trouver, mais voilà c'était une belle
07:25reprise. Je suis assez fière, vraiment, parce que c'était une compétition qui était vraiment
07:29difficile. Je pense que c'est la rentrée, c'est pareil pour tout le monde, mais voilà je suis
07:37contente, même si je voulais l'or. Effectivement je suis une compétitrice et aujourd'hui je finis
07:42avec un goût amer de c'est pas si loin que ça et j'ai un peu la haine de me dire qu'il y a eu
07:47mieux que moi aujourd'hui, mais c'est le jeu, c'est comme ça et c'est une belle médaille d'argent,
07:50l'objectif n'était pas là, l'objectif c'est d'être championne du monde au mois de juin, donc là je
07:55mets un pied sur une belle médaille à Paris et on verra la suite. Maxime Gaël NGAYAPAMBU avait
08:01donné des signes de son potentiel olympique en emportant le bronze à Paris en 2024. Il était
08:06cette fois à deux doigts de rééditer l'exploit en s'offrant au passage le champion d'Europe Junior
08:102021, le géorgien Nika Karazajvili, un garçon de sa génération, mais il était arrêté à la
08:17dernière seconde de leur demi-finale par un contre de l'homme qui monte, la future médaille d'or,
08:21le coréen Kim Jong-un, l'un des plus impressionnants du plateau ce week-end. Commotionné sur cette
08:28ultime action, Maxime Gaël ne pouvait pas honorer un défi pour le bronze qui aurait ravi le public
08:32contre son rival malheureux pour la sélection olympique, l'excellent Alexis Mathieu, finalement
08:38médaillé sans combattre. Malheureusement ça se finit pas comme j'aurais ou comme on aurait aimé,
08:43mais voilà c'est à prendre, l'année est lancée et puis on va se concentrer sur la suite. On l'apprend
08:49et puis voilà c'est un petit échelon de passer sur le tour à Paris parce que j'ai déjà fait une
08:54médaille en Grand Slam et le Tour de Paris m'échappait encore un peu, mais voilà c'est
08:57que le début et puis on espère que ça va se reproduire avec une meilleure médaille. Il y
09:01avait aussi présent à Paris certains des sélectionnés olympiques non médaillés, c'était
09:05le cas du moins de 66 kg Walid Kiar et de la moins de 70 kg Marie-Eve Gayet. Ils étaient tous les
09:11deux médaillés à la fin de la journée, mais pas en or. Dans un parcours sans trop d'aspérité, Walid
09:15Kiar était victime en demi-finale d'un des deux grands contres en Seine-Nocen du week-end par le
09:21meilleur azerbaïdjanais de sa catégorie, Rouslan Bachaev, 24 ans et 19e mondial, un Sasae Tsurikomi
09:28Hachi ultra fluide placé dans une attaque en Kouchigari. J'avais besoin de remonter sur le tapis
09:33même si en toute humilité je me sentais pas prêt, j'ai cogité pendant un bon moment ce que je fais,
09:40ce que je fais pas, ce que je fais, ce que je fais pas. Franchement j'ai longtemps cogité mais je me
09:45suis dit faut que je le fasse parce que si je repousse là, je vais encore repousser, je vais
09:48encore repousser, je vais encore et on va arriver au championnat du monde et ça se trouve je serais
09:52pas prêt. Donc j'ai préféré prendre le risque de combattre sur ce terrain. Dans un contexte
09:56général de vitalité de nos masculins en l'absence des grands leaders, ce n'était finalement pas le
10:00sélectionné olympique de la catégorie Walid Kiar qui se mettait le plus en valeur devant le public
10:06mais son rival le plus régulier, le puissant parisien Daiki Bouba. Il se hisseait jusqu'en finale
10:11en se payant au passage deux des hommes forts du jour, le médaillé d'argent du grand chlemme de
10:16Tokyo Taiko Fujisaka et plus probant encore le numéro 3 mondial, le géorgien Faza Markvelashvili
10:23médaillé mondial 2024. Avec son style original tout en traction mais sans envahir et avec ses
10:28belles techniques de jambes, il a les moyens de battre les combattants japonais comme il l'a fait
10:33à Paris mais aussi au grand chlemme d'Abu Dhabi en octobre dernier où il s'était déjà hissé en
10:38finale en sortant le vice champion du monde et vainqueur à Tokyo Takeshi Takeoka. Battu à Abu
10:44Dhabi par le russe Chopanov, il est arrêté à Paris, lui aussi par l'Azerbaïdjanais Ruslan
10:48Bachaev qui trouvait une solution en se jetant dans son dos pour le contrer, technique dont on
10:53ne sait plus trop si elle est interdite ou pas, manifestement non.
11:23La part du spectacle à Paris, c'est chez moi, c'est important. Finalement c'est un grand slam,
11:29c'est un grand slam et tous les grands slams sont forts, toutes les finales je pense qu'il
11:33faut les approcher de la même manière pour pouvoir après faire un retour carré et qu'on
11:38peut reproduire après aussi sur tous les grands événements. Donc là ça fait, c'est ma troisième
11:44finale en grand slam d'affilée, troisième, deuxième place. Clairement il y a un problème
11:49dans la gestion de la pause. Quant à Marie-Eve Gaillet, elle a repris le collier en utilisant un
11:54tableau à sa main pour travailler un peu, notamment son renversement au sol à la japonaise. Elle
11:59n'avait en revanche pas les moyens de faire face à un affrontement de plus de 10 minutes avec les
12:0320 ans de Mayu Honda, championne du monde junior 2023 et victorieuse du grand slam de Tokyo. Elle
12:09prenait la dernière pénalité après 6 minutes 14 de golden score. J'étais présente c'est vrai,
12:14je suis un peu déçue de ne pas avoir trouvé la solution à la fin. Après c'est vrai que le
12:20Niwaza à la défense ça m'a un peu fatiguée aussi, je ne vais pas vous mentir, mais je pense que la
12:26prochaine fois je retournerai pour bosser sur elle et je pense que la prochaine fois je trouverai la
12:30solution. Ça fait forcément plaisir de commencer l'année comme ça, c'est un beau cadeau et je le
12:35prends. Sans prétention vraiment, je pense que j'aurais pu passer la japonaise et aller en finale.
12:41Je pense qu'on s'est bien préparé, j'ai échangé avec toi, on a eu la ligue des champions même si
12:46j'ai pas combattu, ça m'a fait aussi un retour à la compétition. A l'entraînement je me sentais
12:52vraiment bien donc je suis contente de la médaille. La couleur c'est autre chose mais je suis contente
12:57de la médaille. De la sélection olympique française, il restait le moins de 81 kg Alpha
13:01Omar Diallo sur le tapis qui subissait en quart la loi du futur vainqueur, un homme qui va compter
13:06sur cette olympiade, le canadien François Gauthier Drapeau et butait en repêchage sur le
13:11catagourma de l'azérie Omar Rajabli. Audrey Chemeu n'a pas fait les derniers jeux mais elle était
13:16dans la course jusqu'au bout avec son titre européen 2024, son cinquième. Elle a fait à Paris une
13:21reprise tout en sérénité, seulement surprise en demi-finale, moins par son adversaire la médaille
13:26olympique portugaise Patricia Sampaio que par la vitesse à laquelle les pénalités sont tombées de
13:31son côté sans que rien ne se soit joué sur le tapis. Habituel excès de zèle dans les tournois
13:35qui suivent les changements de règles. C'est d'ailleurs le moment de dire que ces changements
13:38de règles très attendus, appliqués pour la première fois à Paris, ont sans aucun doute
13:42été à l'origine de plusieurs situations de ce genre mais ont globalement accouché aussi d'un
13:48tournoi plus apaisé et plus judo, le retour de Yuko notamment ouvrant plus largement le jeu.
13:53Le corps arbitral avait laissé tomber judicieusement les pénalités pour sortie de tapis,
13:57les athlètes étant toujours conditionnés à rester sur l'air de combat, cela n'a pas posé de
14:02problème et d'une façon générale mis la pédale douce sur toutes les situations de pénalités qui
14:08avaient tant crispé le milieu ces dernières années. Il pénalisait en revanche avec enthousiasme et pas
14:14toujours le discernement nécessaire les combats de saisie qui se prolongeaient mais n'a pas vraiment
14:19su faire la différence entre les fausses attaques et les vraies comme on pouvait le craindre ce qui
14:23est embêtant car cela continue à autoriser les victoires tactiques dont on devait se débarrasser.
14:28Audrey Tchemeo regardait surtout devant et acceptait avec philosophie de devoir renoncer
14:32à son septième titre à Paris ce qui l'aurait amené à égalité avec Lucie Descosse et Clarisse
14:38Agbenienou juste derrière les huit titres parisiens de Teddy Riner.
14:41Une bonne journée pour moi, je voulais faire ta gueuleur mais malheureusement je suis passé à
14:45côté mais bon c'est frustrant mais pas décevant, ça prouve que je suis là je suis dans un bon
14:51mouvement, un bon rythme, la nouvelle équipe qui est arrivée me fait un grand bien, ça me fait
14:57respirer, ça me donne confiance en moi donc je suis très content de ma journée parce que
15:00d'habitude des matchs comme ça à toute une place je décroche un peu et là je suis
15:03assez serein toute la journée et vraiment je suis très content de ma journée.
15:06Pour moi ça me donne un second souffle, je vendrais un enfant qui a un entraînement,
15:08qui a le sourire, qui a l'envie de gagner et c'est kiffant quoi.
15:11Là j'ouvre ma médaille, profiter, me ressourcer et on verra, on va aller tranquillement,
15:15on va pas aller à un TGV là, tranquille tranquille tranquille, on va step by step,
15:19on n'est pas pressé, on fait les choses, la dernière fois j'ai gagné deux paris,
15:22j'ai pas fait les jeux donc là je commence bien, je fais droit et après on verra pour la suite.
15:24Les neuf médailles françaises de reste mais aussi bien des encouragements pour les beaux
15:29parcours sont allées à beaucoup de ceux qui n'étaient pas champions de France en débarquant
15:33à Bercy. Le public a encouragé comme il le méritait Arnaud Aregba, vice-champion de France
15:38en moins de 81 kg, vainqueur brillant du médaillé mondial et olympique 2024, le coréen Lee Joon-hwan
15:44mais qui devait céder ensuite devant le numéro 3 et le numéro 2 mondial le canadien Gauthier
15:50Drapeau et le belge Kass, une cinquième place qui confirme tout de même sa bonne dynamique du
15:55moment. En moins de 73 kg et on l'y attendait depuis longtemps, Maxime Gobert est lui parvenu
16:02jusqu'au podium après un parcours tout à fait remarquable dans lequel il écarte le triple
16:07médaillé olympique georgien Lacha Chavdatashvili à 5 secondes du gong alors qu'il est mené d'un
16:11yuko. Battu d'une dernière pénalité par l'Ouzbek Ahadov, auteur pourtant d'évidentes fausses attaques,
16:17il allait arracher le bronze à personne d'autre que l'italien Lombardo numéro 2 mondial sur un
16:23beau catagrome. Une première médaille en grand chelem dans cette catégorie qui ouvre une nouvelle
16:28étape pour le champion d'Europe et médaillé mondial junior 2021. C'est vrai que depuis que
16:33j'ai changé de catégorie, j'ai mis pas mal de choses en place. Au début c'était très difficile
16:37de changer de catégorie, de changer un peu de judo, plus axé sur faire tomber et voilà c'est vrai
16:44que je suis content de voir qu'aujourd'hui j'ai quasiment fait que tomber donc franchement c'est
16:49un travail de longue haleine pas seulement ces derniers mois mais pour moi cette dernière année
16:53ça a été quasiment que ça et je suis content de voir que le travail paye. C'est beau, c'est
16:59magnifique, on s'entraîne tous les jours pour ce genre de compétition, ce genre de match,
17:03de match dur contre des mecs forts. On est fait pour ça et je suis content de ramener cette
17:10médaille de bronze. J'aurais voulu ramener l'or mais aujourd'hui je pense que le bronze avec la
17:14journée que j'ai fait, je m'en contenterai. Cinquième seulement des championnats de France
17:18mais déjà cinq fois médaillé en tournoi open à 22 ans et troisième au grand prix de Croatie en
17:22septembre, Enzo Jean profitait de sa sélection en moins de 60 kg pour atteindre son premier podium
17:28en grand chelème en sortant le combat décisif pour le bronze contre le bel Jore Verstraten auquel
17:35il plaçait un bel Uranage au moment où il se relevait du sol, une situation désormais valable.
17:40Je suis content parce que ce Uranage en fait il est juste, il en suit d'une liaison de boussole,
17:44en fait de base j'ai essayé de faire une liaison et je suis vraiment content parce que j'ai énormément
17:48travaillé au Némoisa et c'est en faisant peur sur une technique au sol qu'en fait il se relève et
17:53c'est là que je peux charger ce Uranage donc je suis content. C'est pas si fou que ça parce que
17:57moi je sais que j'ai le niveau d'être médaillé sur ce grand slam de Paris et même sur tous les
18:00grands slams, ça fait longtemps que j'estime avoir ce niveau et donc je trouve que cette médaille elle
18:05est juste normale. J'ai conscience que c'était pas non plus les championnats du monde, c'est pas
18:09non plus un truc de fou de faire médaille sur ce grand slam et mais je suis quand même super
18:12content et fier de moi d'avoir rebondi parce que ça m'a fait mal de perdre en quart de finale et
18:16j'ai su me remobiliser donc pour ça je suis vraiment content. C'est pas du tout une concrétisation,
18:20c'est une étape pour qu'un jour je devienne champion du monde, c'est une étape importante
18:25et je suis content d'avoir cette médaille pour mon premier grand slam de Paris.
18:29Comme Enzo Jean qui remplaçait Luka Mekidze est finalement forfait, Léa Fontaine n'aurait
18:34même pas dû faire ce tournoi de Paris après des championnats de France ratés. C'est le forfait
18:38de Roman Diko qui lui entrouverait la porte qu'elle allait exploser avec une détermination
18:42qu'on ne lui a pas toujours connue à ce niveau. Elle arrachait la victoire en demi-finale à Kim
18:47Ah-Yoon, coréenne et cinquième mondiale, troisième des championnats du monde et des
18:52jeux olympiques qu'elle parvenait à allonger pour un yuko après une féroce bataille à la garde sur
18:57laquelle elle ne lâchait rien. Une sacrée bagarre et un combat de référence contre une combattante
19:02qu'il avait battu quatre fois en quatre rencontres et sorti de deux championnats du monde. En finale,
19:08Léa Fontaine enfonçait le clou jusqu'à la tête en surclassant la seconde coréenne présente Lee
19:13Yeon-ji, championne d'Asie junior en août et déjà dixième mondiale qui sortait tristement sur une
19:19civière. Seconde victoire en grand chelene de sa carrière pour la médaillée de bronze des derniers
19:24championnats d'Europe. Le moins qu'on puisse dire c'est que Léa Fontaine s'est replacée.
19:28Si aujourd'hui je veux être médaillée mondiale ou médaillée européenne, il faut battre cette
19:31fille-là donc maintenant c'est comme ça, on le sait très bien. Si je veux être championne du
19:34monde, il faut battre tout le monde pareil donc franchement ça fait du bien au moral et ça fait
19:38du bien. Après il ne faut pas que je reste là dessus, il va falloir vite rebondir puisque les
19:41échéances vont s'enchaîner mais en vrai ça fait du bien et après comme je dis toujours pour moi
19:47l'entraînement ça efface les doutes. Plus tu t'entraînes, plus tu n'as pas de doute et aujourd'hui
19:50je n'ai pas douté parce que j'étais vraiment bien préparée. Je reviens quand même de loin, j'ai
19:55subi une opération en juin et le temps de revenir j'ai beaucoup galéré. J'ai fait une compétition
19:59aux championnats de France, ça s'est mal passé mais j'ai envie de dire c'est un mal pour un bien
20:03parce que au final ça m'a fait rebondir et aujourd'hui si je suis là, c'est aussi grâce à
20:06ces échecs-là. C'est juste pour dire qu'il y a traversé du désert à l'élan mais au bout il y a
20:12la lumière et aujourd'hui j'ai été chercher la lumière. Franchement j'étais sans pression relâchée,
20:15j'étais remplaçante donc je l'ai pris vraiment en mode outsider et du coup voilà on est là.
20:20Dans le genre outsider, c'est toute la catégorie des moins de 57 kg qui a fait sauter le couvercle.
20:26La médaille olympique Sarah Léonie Cizik toujours au repos, on attendait sa numéro 2,
20:30triple championne de France en titre et en or à Paris en 2024. Mais Fayza Mogdar a manqué de
20:36son feu habituel sur ce rendez-vous important et laisse passer deux déterminées volontaires pour
20:41faire de cette année post-olympique leur grand moment. Troisième à Tokyo et au Grand Prix de
20:46Croatie où Mogdar avait fini en or, on peut s'en souvenir, Martha Fawaz traverse le tournoi
20:51parisien pour y décrocher l'une des trois médailles d'or françaises, étranglant Fayza Mogdar au
20:57passage alors qu'elle était restée dans son sillage depuis quatre ans. La finale l'oppose à
21:02l'une des références du circuit, l'israélienne Kimna Nelson-Levy, championne d'Europe en 2022,
21:07médaillée l'année dernière, une combattante agressive et puissante qui fut longtemps la
21:12bête noire de Sarah Léonie Cizik elle-même. Elle lui marque pour l'or l'un des plus beaux
21:17hippos du week-end sur un Sasaï Tsurikomiyachi très bien préparé. À 22 ans, Martha Fawaz a
21:23décidé qu'elle n'avait plus le temps d'attendre. C'est Paris, c'est quand même Paris pour tous
21:27les athlètes français, tous les judokas français, c'est le tournoi référence et de pouvoir briller
21:32de la plus belle des médailles ici, c'est une fierté et c'est un accomplissement vraiment,
21:37je suis vraiment contente, ça marque le début de belles choses, je l'espère. Franchement j'ai fait
21:43une belle journée, je suis contente de moi, je suis assez difficile avec moi-même mais là vraiment
21:49sur cette journée c'était vraiment toutes les étoiles étaient alignées et je commence à faire
21:54mon petit trou dans le jeu et je suis vraiment contente. J'ai fait beaucoup de travail personnel,
22:01beaucoup de travail sur moi-même, ce qui n'allait pas, beaucoup de travail sur le stress, les
22:05sportifs vont se reconnaître là-dedans. En vrai c'est vrai que j'étais beaucoup stressée avant,
22:09peut-être c'est ce qui m'a enlevé ce petit peps, ce petit grain de folie des fois et là je l'ai
22:17retrouvé et ça fait du bien, j'ai lâché les chevaux et là ça fait vraiment du bien. Là franchement
22:20ça me donne envie de tout, là franchement je suis focus depuis ce début saison comme tout le monde,
22:26je pense les JO 2028 c'est l'objectif final donc ça reste qu'une étape, là je suis contente mais
22:31c'est vrai que ça reste qu'une étape, c'est pas une fin en soi de gagner Paris, si ça l'était ce
22:34serait trop facile entre guillemets, le plus dur reste à faire et voilà j'essaye d'apprécier ces
22:40moments-là et en espérant qu'il y en ait d'autres. Elle n'était pas la seule à faire regretter son
22:44tournoi en dedans à Faïsa Mogdard dans cette catégorie puisqu'elle était suivie sur le podium
22:49par une étonnante Ophélie Vélosi, 25 ans, qui s'inclinait à la pénalité dans un long bras de
22:54fer avec Marta Fawaz en demi-finale mais offrait pour le bronze au public de Bercy l'un de ses
22:59meilleurs moments du samedi en découpant à coups de haut saut au Gary en contre la pourtant ultra
23:05puissante Georgienne et Thierry Lipartelliani. Une première médaille en grand chelm et peut-être le
23:10réveil d'un grand potentiel assoupi. C'est dire qu'on n'est pas là pour rien et que le travail
23:15paye, en fait c'est surtout ça. Je pense que la confiance en moi a permis aussi d'impacter sur les
23:21mains et ça a payé. C'est quelque chose qui manque encore dans mon judo, la tactique et surtout savoir
23:27gérer les pénalités parce que je suis quelqu'un qui veut m'exprimer, il va falloir aussi que je
23:31trouve cette petite astuce pour pouvoir passer ces matchs-là. Je suis rentrée en me disant que
23:38tout était possible et que moi aussi j'avais ma place. J'espère qu'il y en aura d'autres et
23:44prochainement. C'est surtout sur ce que je me dis et ce que je rêve en fait et les Jeux 2028 sont
23:52peut-être accessibles. Il fallait bien que quelques champions de France assument leur statut, trop peu
23:56sans doute puisque sur les 13 présents, seuls trois d'entre eux atteignaient le podium du grand
24:01tournoi international de Paris. Ce n'était pas le cas par exemple du sémillant poids lourd Angel
24:06Gustin qui trouvait ici sa limite du moment, trop tendre au Kumikata face au colosse georgien Sabah
24:11Inanayeshvili, champion du monde junior 2021. Il n'était d'ailleurs supplé par aucun des autres
24:16poids lourds français, un vrai champ de travail pour cette catégorie qui doit sortir un jour ou
24:21l'autre de l'ombre de Teddy Riner. Pas de moins de 100 kg non plus à l'horizon de cette année pour
24:26faire oublier Aurélien Dias blessé. Chez les féminines, c'est plutôt du côté des légères
24:31que la concurrence semble tarder à se montrer derrière les médaillées olympiennes, bouclies
24:35et buchard. La fortune sourira aux audacieux et aux audacieuses qui voudront se montrer dans les
24:41deux ans qui viennent. Du côté des champions de France récompensés, on trouvait la moindre de 78
24:45kg Fanny Estelle Postbitte de plus en plus sûre de son judo et de sa force à mesure qu'elle se
24:51retire de la carrière. Troisième aux côtés d'Audrey Tsumeo, en battant la japonaise victorieuse à
24:56Tokyo Kurena Ikeda, c'est sa dixième médaille en grand chelème, un beau score. Franchement je me
25:02suis dit, si à chaque fois c'est comme ça, pourquoi tu n'irais pas jusqu'en Los Angeles ? Mais
25:06franchement pour l'instant, j'ai fait une bonne compétition, on verra si j'en ai d'autres. J'espère
25:12que chacune que j'aurai, je les fêterai comme ça. Je pense que psychologiquement, j'ai eu des
25:20épreuves qui font qu'on relativise vachement sur ce que c'est le sport, le judo. On se prend
25:26beaucoup la tête, je me suis beaucoup pris la tête. Et maintenant, en sachant que j'ai annoncé
25:32que c'était ma dernière saison, je n'ai plus envie de me prendre la tête. Vraiment 100% plaisir. Puis si ça
25:37m'amène plus loin, tant mieux, on verra. Mais pour l'instant, c'est jour le jour. La catégorie des
25:42moins de 63 kg proposait un duel comme on les aime et comme en a besoin le judo français. En
25:48l'absence de l'illustre Clarissac Beignenou, on retrouvait les deux finalistes du championnat
25:52national. La championne de France Manon Dekéter dont on se souvient qu'elle avait su prendre une
25:57médaille mondiale en 2022 et qui est repartie à l'assaut des podiums avec beaucoup de constance
26:01ces derniers mois. Avec notamment une finale au grand prix de Zagreb et une victoire au grand
26:05chelem d'Abu Dhabi. Et face à elle, une jeune étoile un peu tombée de la lune avec sa façon
26:11de faire tourner en bourrique les arbitres en prenant tout le temps qu'il lui faut. Dans son
26:15monde, sans doute, mais aussi un diamant déjà bien taillé par Benjamin Guri HL et double championne
26:22du monde junior Melchia Oshkorn, 20 ans, la fille que tout le monde attend au sens propre
26:27comme au sens figuré. Manon Dekéter s'illustrait en sortant en demi-finale la japonaise Megu Dano,
26:32finaliste à Tokyo, en étranglant proprement en Hadakajime son enchaînement au sol favori.
26:37Melchia Oshkorn la suivait en sortant de référence du circuit avec ses attaques de jambes en prise
26:42d'initiative rapide et ses bons enchaînements au sol, ratait l'occasion de retrouver Dekéter en
26:48finale en subissant la loi du travail au sol de la seconde japonaise victorieuse à Tokyo,
26:53Haruka Kaju, mais finissait très fort en emportant un long bras de fer qui parut longtemps mal
26:59embarqué contre Megu Dano, laquelle finissait par céder sur une fausse attaque pénalisée
27:03sous le poids constant du bras de fer de Melchia Oshkorn. En finale, Manon Dekéter se faisait
27:09pénaliser pour sortie à quatre pattes pour se défendre, une sanction qu'on ne voyait plus et qui
27:15est revenue au devant de la scène alors qu'on ne pénalise plus celle qu'on pratique debout. Un
27:19peu étrange sans doute mais pas aberrant non plus. Une erreur qui n'a moindris cependant pas
27:24l'évidence de l'excellente séquence qu'elle a lancée depuis l'été. Je me sens plutôt bien,
27:28je suis contente parce que je suis bien revenu de mon croisé, donc avant le croisé c'est ce qui
27:35manquait d'être régulière, là je commence à réussir à le faire, je suis contente, j'espère
27:41que la suite sera pareil. Je sais que mentalement je suis bien, je me sens mieux, je suis plus en
27:46confiance, après meilleur, je pense que j'ai juste retrouvé mon judo d'avant. L'Olympiade ça dure
27:52quatre ans, c'est très long donc je prends compétition par compétition, pour l'instant
27:55je pense pas trop à 2028 parce que c'est vraiment dans très longtemps, je préfère prendre étape
28:01par étape et je sais qu'il y a les champions adorables, les champions du monde à aller
28:03chercher et on va passer par là avant. Je garde ma dynamique, on est à la maison donc ça fait
28:08toujours plaisir de ramener cette médaille pour moi mais aussi pour ma famille, pour le public parce
28:12qu'ils sont grandioses. C'est une régularité, les France c'était une étape qu'il fallait que je
28:18repasse, maintenant je reviens par les médailles en grand chelem. Quant à Melchior Horn, elle
28:24inaugure sa première médaille en grand chelem, un marqueur fondamental dans les courses aux grandes
28:29sélections à venir. Ça signifie beaucoup parce qu'il y a beaucoup de travail derrière, c'est ma
28:34troisième participation et c'est la première fois que je me classe, c'est la première fois que je fais
28:37une médaille, c'est la première fois pour tout donc je suis très très très contente. Je pense que
28:41j'ai grandi parce qu'en fait les autres fois j'ai pas abordé de la même manière la compétition,
28:47je me cachais derrière le fait que j'étais encore junior, pas beaucoup d'expérience, voilà du coup
28:52je me mettais un peu en dessous des filles alors qu'aujourd'hui j'ai vraiment cru en moi. Franchement
28:56c'est un soulagement parce que je me disais quand est-ce que je vais passer le cap,
29:02à chaque fois je parlais avec les grandes, elles me disaient t'inquiète ça va venir,
29:05tu vas passer le cap mais en fait on sait jamais quand on le passe, pour certains ça va prendre
29:08deux ans, trois ans, d'autres ça se fait directement donc voilà, ça me lance, ça me donne confiance en
29:14moi un peu, voilà après je vais pas commencer à faire des plans sur la comète parce qu'une
29:18olympiade c'est long donc on sait tous qu'il peut se passer beaucoup de choses donc voilà je vais
29:23rester focus sur l'entraînement, sur le fait de progresser. Trois médailles d'or ce week-end,
29:28il en manque une dans ce récit et c'est peut-être la plus belle même si cela ne veut rien dire. Un
29:34titre masculin à Paris c'est assez rare en tout cas pour être marqué d'une pierre blanche comme
29:38on dit puisque hormis Teddy Riner et Luca Mechizze l'année dernière, il faut remonter au triplé du
29:44grand Cyril Marais de 2014 à 2016 pour trouver la précédente. Cette fois c'est en moins de 60 kg
29:51qu'apparaît le nouveau héros et il s'agit de notre petit prince à nous, le remarquable Romain
29:56Valadier Piccard, 22 ans, dont on prend plaisir à suivre les aventures et les progrès depuis sa
30:01sortie des juniors par le haut avec deux médailles de bronze mondiales en 2021 et 2022. Déjà cinq fois
30:08médaillé en grand chelème dans le bronze à Paris dès 2021 mais sans jamais emporter le titre, il
30:14était intouchable sur la journée faisant exploser le top 15 Yoro Verstraeten en demi-finale et se
30:20retrouvait en finale devant son défi du jour le japonais Kenta Sekimoto en argent à Tokyo et
30:26vainqueur du jeune français dans leur unique rencontre deux ans plus tôt. Toujours vaincu
30:32jusque là par les adversaires nippons qu'il avait rencontré, Romain Valadier Piccard avait décidé que
30:37c'était une spirale à briser au plus vite et il a fait ce qu'il fallait pour ça. Immédiatement à
30:42l'aise au sol, il affrontait ce redoutable adversaire d'égal à égal techniquement et
30:47parvenait à l'ouvrir sur un merveilleux et étonnant petit enchaînement en ho-uchigari qui
30:51semblait mourir au sol et qu'il reprenait pour un impeccable uchimata kenken ultra précis. Il
30:57finissait sa démonstration sur un serenage bien amené qui enfonçait Sekimoto dans les limbes du
31:03doute pour longtemps on peut en faire le pari et qui envoyait le message comme une onde à toute
31:08la planète moins de 60 kg, Romain Valadier Piccard est encore plus fort qu'avant. Avoir une première
31:13médaille d'or en grand chelème ça fait plaisir ce qui me fait encore plus plaisir c'est d'avoir
31:16battu un jap en finale voilà c'est mon premier jap que je bats, il faut se le dire j'ai perdu en
31:21junior j'ai perdu en senior j'avais jamais battu de jap encore donc c'était je suis allé au japon
31:27je me suis entraîné comme un comme un chien permettez moi l'expression pendant que certains
31:31profitaient de leur médaille au jeu moi voilà j'étais au japon je m'entraînais dur et aujourd'hui
31:36ça fait du bien voir que tout ce travail est récompensé. J'ai réussi à mettre des hachis
31:40aujourd'hui et pour atteindre le meilleur niveau le niveau de médaillé mondial le niveau de médaillé
31:48olympique voilà c'est une des étapes les plus importantes réussir à allier ces hachis au
31:53travail du debout donc voilà déjà pour ça puis ça m'a permis vraiment de m'imprégner cette culture
31:59du japon et cette façon de faire du judo et aujourd'hui je pense que c'est en partie grâce
32:02à ça que j'ai réussi à gagner cette finale et à avoir ce déclic face aux japonais. J'ai
32:06fait tomber j'ai fait de la liaison j'ai pas pris un seul shido j'ai pas pris une seule valeur
32:11personne m'a vraiment mis en danger sauf sur le japonais j'avoue il m'a un peu décollé un moment
32:16sur son sode mais je pense que je peux me permettre de dire qu'aujourd'hui j'ai été un patron donc les
32:23journées comme ça évidemment ça fait plaisir je veux montrer que que je suis là et que j'espère
32:27bien que je serai un adversaire redoutable pour cette nouvelle olympiade et que et que j'irai
32:33chercher cette sélection olympique et évidemment elle est dans un coin de ma tête après d'abord on
32:37va penser aux européens au monde qui arrive bientôt voilà c'est cette victoire elle me
32:42permet de prendre un peu d'avance il va falloir confirmer maintenant parce que le travail n'est
32:46jamais accompli avant la médaille mondiale ou la médaille olympique mais on va continuer à
32:51bosser et c'est de bonne augure. 15 médailles donc le bilan à retenir et pour ce qui est des étrangers
32:56présents c'est le grand russe Inaïl Tassoyev qui a sans doute fait le plus de bruit avec les
33:00techniques extraordinaires qu'il est le seul capable de sortir dont un ouchi gaeshi à l'effet
33:06waouh immédiat dans tout bercy contre le japonais Yuta Nakamura champion du monde junior 2022 avant
33:11un merveilleux enchaînement en finale ponctué en sasae tsurikomi ashi sur un coréen copieux pour
33:17sa deuxième victoire ici à paris avec l'oeil tranquille du vainqueur serein et une barbe de
33:21bûcheron formidable il envoie lui aussi très clairement le message où es-tu Teddy Riner
33:26on aimerait bien voir une revanche entre ces deux là dans la discrétion les émirats arabes unis
33:32se hissent dans deux finales et en gagne une avec le moins de 100 kg Jaffar Kostoïev la
33:38quatrième médaille d'or en grand chelème de leur histoire une grande montée en puissance semble
33:43s'amorcer là bas dans un contexte dynamique de concurrence avec les autres pays du golfe fou
33:48de sport de combat aux moyens illimités et qui s'organise pour le futur proche c'est à suivre de près