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00:00Bonjour Gauthier. Bonjour Florent. Plusieurs raisons peuvent aujourd'hui expliquer la position française Paris qui prend donc le parti de Rabat.
00:07Oui parce que comme Noemi le disait à l'instant, ça n'a pas toujours été la solution, l'option la plus vraisemblable pour Paris.
00:15Que s'est-il passé ? Bon il y a d'une part un contexte de
00:19dissension assez fort non seulement
00:22avec Rabat jusqu'à présent mais aussi avec l'Algérie et au fond Paris s'est livré probablement à une sorte d'évaluation
00:30coût avantage et voyant que le Maroc est un pays qui pousse beaucoup pour avoir une stature internationale,
00:37pour avoir une action internationale,
00:40à ce moment-là on se range derrière le Maroc. Il y a d'ailleurs une habitude française qui est peut-être
00:45sujette à caution, c'est que très souvent en ce qui concerne l'Afrique,
00:48Paris mise sur la stabilité comme on dit, quitte à ce que cette stabilité un jour se retourne contre Paris,
00:54je pense à ce qui s'est passé au moment des révolutions arabes.
00:57Parenthèses fermées, ce qui est important là c'est effectivement d'avoir d'une part voulu absolument
01:03comment dirais-je, sanctuariser,
01:05conforter les liens économiques qui sont très forts avec le Maroc. C'est une façon aussi pour Paris de dire bon on est peut-être
01:12à la ramasse ou chassé d'un certain nombre de
01:16contrées notamment sahéliennes, on a quand même ce point d'ancrage avec le Maroc.
01:21Ça c'est une grille de lecture importante.
01:22Oui, oui, oui, tout à fait, tout à fait. C'est une grille de lecture importante et c'est aussi une manière de
01:28comment dirais-je, d'éviter des situations. On a bien vu, vous avez parlé de l'Espagne qui a rejoint
01:32cette formule-là, pro-marocaine, et l'Espagne on avait vu que lorsqu'elle avait accueilli un des chefs du front policério pour des raisons médicales,
01:40bien le Maroc avait, de manière assez cynique il faut bien le dire, activé les robinets à migrants et que
01:47cette chose-là pourrait un jour aussi arriver à la France. Donc
01:50voilà, il y a quelque chose de cet ordre-là
01:53par rapport aussi, il faut bien le dire, à un Maroc qui fait toujours peur aux Français
01:57parce que la stature de Hassan II, le père de Mohamed VI, avec à la fois son intelligence et sa cruauté
02:03profonde, c'est quelque chose qui fait encore peur. Mais là vous voyez, il y a cette opportunité on va dire qui est
02:10proportionnelle aussi au sentiment un peu d'échec qu'a la France par rapport à
02:15à ce qui était son précaré, on va dire ça comme ça.
02:17Et dans l'autre camp, le camp algérien, qui soutient donc le front
02:21policério, eh bien on a décidé de retirer l'ambassadeur en poste à Paris, c'était prévisible ?
02:26Oui c'est prévisible, c'est prévisible parce qu'avec Alger les choses sont très à vif. Vous savez très bien qu'aussi, d'une certaine manière,
02:34le régime algérien, lorsqu'il y a des problématiques internes,
02:38ça range toujours pour dire qu'il y a une cause française et des fois il y en a une. Mon propos n'est pas de
02:44dénigrer cela. Simplement,
02:46si vous voulez, cette affaire quand même doit nous inviter à réfléchir sur ce qu'avait été
02:52le principe de l'autodétermination. C'est-à-dire qu'au moment des indépendances africaines, le principe avait été arrêté, avait été même
02:59conforté par l'ONU et aujourd'hui, en quelque sorte, on en fait litière. C'est-à-dire que
03:04sans présager de ce que peut-être la domination marocaine, encore que c'est un pays, c'est un pouvoir autoritaire,
03:10mais ça veut dire simplement que les Sahraouis, par suite d'attermoiement, n'auront pas un référendum qui
03:16prévoyait de dégager une voix, une majorité, sur pour ou contre l'indépendance et que, de ce fait-là, on se range derrière
03:24la voix marocaine qui est...
03:27Comment dire ? Tout reste à prouver pour cette voix marocaine quand on n'est pas
03:31partisan d'emblée et parfois aveugle.
03:34Merci pour vos explications.