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News
Transcription
00:00Toujours aucun répit en vue au Liban pour le quatrième jour consécutif.
00:05Israël poursuit donc sa campagne de frappe sur le pays du cèdre.
00:08Malgré des appels au cessez-le-feu formulés l'année dernière à l'ONU,
00:12l'État hébreu indique avoir atteint ces dernières heures 75 cibles du Hezbollah libanais.
00:17Des bombardements sur la vallée de la Beka et dans le sud du pays.
00:20Vous apercevez ici ces images en direct de la région.
00:24Des dizaines de milliers de civils ont préféré fuir pour le moment.
00:29Rien n'indique une volonté israélienne de vouloir stopper cette escalade.
00:32L'État hébreu a-t-il l'intention d'aller même au-delà en envoyant des troupes au sol,
00:37comme l'a laissé entendre hier le chef d'État-major ?
00:39Quelle riposte possible dans ce cas-là du Hezbollah libanais ?
00:42On va poser toutes ces questions au général Jérôme Pellistrandi qui est à mes côtés.
00:46C'est notre invité du jour. Bonjour.
00:47Vous êtes rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale. Merci d'être avec nous.
00:51Une question dans un instant pour recueillir votre sentiment.
00:55On ne vous a pas encore entendu sur cette crise.
00:58Nous serons également avec notre renvoyé spécial à Beyrouth, Karim Yahyaoui,
01:01qui nous donnera là aussi le pouls, l'état d'esprit des Libanais après quatre jours de frappes intensives.
01:08Bonjour à vous, Karim.
01:09Général Pellistrandi, je me tourne donc vers vous.
01:11C'est un peu une tradition depuis lundi.
01:13Chacun de mes invités m'a donné son sentiment.
01:15À quel point êtes-vous inquiet de la tournure des événements ?
01:20Bien sûr qu'il y a des raisons d'être inquiet de ce qui se passe dans cette région,
01:24qu'il faut replacer dans son contexte.
01:26En fait, c'est la conséquence des attaques terroristes du 7 octobre,
01:32il y a pratiquement un an, par le Hamas dans la bande de Gaza
01:35et le fait que le Hezbollah libanais a soutenu et soutient donc le Hamas.
01:41Et là, visiblement, nous sommes passés dans une phase beaucoup plus agressive de la part d'Israël.
01:46Il y a eu un premier temps, souvenez-vous, il y a encore à peu près une dizaine de jours, avec les...
01:54L'attaque au Biper et au Tuki-Wulki ?
01:55Exactement, qui a en fait touché une partie de l'encadrement du Hezbollah.
02:00Donc le Hezbollah se retrouve dans une situation affaiblie
02:03parce qu'une partie de ses cadres a été éliminée, tuée ou blessée.
02:08Et là, visiblement, Israël souhaite en quelque sorte donner le coup de grâce
02:12ou en tout cas casser l'outil militaire du Hezbollah dans les jours à venir.
02:17Maintenant, la question qui se pose, c'est va-t-on aller plus loin ?
02:21Y a-t-il un risque d'embrasement de la région,
02:25alors même qu'il y a l'Assemblée Générale des Nations Unies,
02:29où beaucoup de choses sont en cours de discussion ?
02:32Benyamin Netanyahou, d'ailleurs, s'est envolé ce matin de Tel Aviv.
02:35Il fait actuellement route vers New York.
02:37On avait des doutes sur sa venue.
02:39On pensait qu'il reporterait peut-être son arrivée.
02:43Un mot, peut-être, de ses derniers propos.
02:48Benyamin Netanyahou qui demande à son armée de poursuivre les combats
02:51avec toute la force nécessaire au Liban.
02:55On a plein de réactions.
02:57Pas de trêve avec le Hezbollah,
02:59ont dit plusieurs des ministres dorants de Benyamin Netanyahou ce matin.
03:03On a le sentiment que la rhétorique employée ces dernières heures
03:06ressemble fort à celle utilisée à Gaza.
03:09Oui, avec l'absence d'ouverture, en quelque sorte,
03:13vers soit un cessez-le-feu, soit vers des discussions diplomatiques.
03:17Mais le fait que Benyamin Netanyahou aille quand même à New York
03:22fait qu'en fait, Israël a quand même deux fers au feu.
03:26La guerre quasi totale, c'est ce qui se passe sur le terrain.
03:30Le chef d'état-major de TSAL ayant dit à ses soldats
03:33« Tenez-vous prêts à une offensive terrestre ? »
03:37Et puis, en coulisses, le fait que beaucoup de pays,
03:42dont les Etats-Unis et la France, s'agitent pour essayer d'éviter
03:46cette escalade. En fait, la question qui se pose,
03:49c'est quels sont les buts de guerre de Benyamin Netanyahou ?
03:53Veut-il aller sur le territoire libanais ?
03:56Parce qu'il ne faut pas oublier qu'à la différence de Gaza,
03:59il y a un acteur qui, lui, subit.
04:02C'est le Liban, à la fois l'état libanais qui est très fragile,
04:07et puis, bien sûr, la population libanaise avec ses multiples composantes
04:11et avec des relations très compliquées et très ambigües avec l'OSB.
04:15Pourquoi, à l'inverse, avec Gaza ?
04:17À Gaza aussi, les civils se sont retrouvés en prison.
04:19Oui, la seule chose, c'est que Gaza n'est pas un état souverain.
04:24Voilà, c'est ça ce qui fait la différence.
04:26C'est-à-dire que là, il y a l'OSB qui est un état dans l'état.
04:31Bon, un état libanais qui, lui-même, est très fragile.
04:34Il s'est substitué à l'état libanais ? C'est ça que vous êtes en train de dire ?
04:36Dans certaines parties du Liban, oui, c'est l'OSB.
04:39Notamment, par exemple, dans la partie sud.
04:42La banlieue sud du Beyrouth est totalement contrôlée par l'OSB.
04:46Et c'est ça ce qui est compliqué, parce qu'il y a à la fois le fait que les autres populations libanaises,
04:51on peut penser, par exemple, aux chrétiens libanais,
04:55sont à la fois hostiles à Israël,
04:58et en même temps, s'interrogent sur la place écrasante qu'a l'OSB.
05:05Donc, on voit qu'il y a une redistribution des cartes.
05:08La seule chose, c'est qu'on ne sait pas jusqu'où on va aller.
05:12Alors, on va aller regarder ce qui est en train de se passer sur le terrain.
05:14On vient de le dire, après avoir longtemps frappé le Hamas dans la bande de Gaza,
05:17l'armée israélienne cible désormais aussi le Hezbollah.
05:21La menace d'une incursion terrestre apparaît même grandissante aujourd'hui,
05:25comme nous l'explique tout de suite en image Nathalia Audissaria.
05:32Une nouvelle frappe israélienne sur tir dans le sud du Liban ce jeudi matin.
05:37Israël poursuit ses frappes près de la frontière et dans la plaine de l'Abeka à l'est du Liban.
05:42En quelques jours, l'armée indique avoir neutralisé plus de 2000 positions du Hezbollah,
05:46groupe armé chiite.
05:48Ces attaques posent des dizaines de milliers de civils à quitter leur maison et fuir le pays.
05:57Je me souviens que j'étais au travail,
05:59lorsqu'un missile est tombé à 50 mètres de chez moi.
06:03Les missiles tombaient comme une pluie.
06:06Pour Israël, l'objectif reste le même, le retour des habitants dans le nord du pays.
06:11Nous frappons le Hezbollah avec des coups qu'il n'aurait jamais imaginés.
06:14Nous le faisons avec force et par des ruses.
06:17Je vous promets une chose, nous ne nous arrêterons pas
06:20tant que les habitants du nord n'auront pas à regagner leur foyer.
06:23De son côté, le Hezbollah n'a pas dit son dernier mot.
06:26Mercredi, un missile balistique a visé Tel Aviv,
06:29et des dizaines de roquettes se sont abattues dans le nord d'Israël.
06:32Cette nuit, Benyamin Netanyahou, qui menace toujours d'une incursion terrestre,
06:36a décollé d'Israël pour rejoindre l'Assemblée Générale des Nations Unies.
06:40Le Premier ministre a rejeté la trêve demandée,
06:43notamment par les Etats-Unis et la France, qui pressent pour un cessez-le-feu.
06:49Sur le terrain, l'armée israélienne annonce de nouvelles frappes
06:52contre le Hezbollah libanais.
06:56On apprend aussi que plus de 22.000 personnes sont entrées en territoire syrien depuis lundi.
07:02On va retrouver tout de suite Karim Yahyaoui,
07:05qui est notre envoyé spécial à Beyrouth depuis le début de cette crise.
07:08Karim, bonjour. Où en est-on exactement aujourd'hui ?
07:14Aujourd'hui, c'est évidemment l'inquiétude la plus totale,
07:17puisque certains ont eu un peu d'espoir,
07:20avec ces Nations Unies qui se sont rassemblées au chevet
07:24du Liban, qui est au bord du précipice.
07:27Tous les Libanais suivent de très près les évolutions diplomatiques.
07:33C'est vrai que beaucoup d'entre eux nous confiaient qu'ils étaient assez sceptiques,
07:39parce que la situation est tellement dégradée,
07:42la tension est tellement élevée,
07:45que ça semble difficile, que les choses retombent très rapidement.
07:48Même si, dans un coin de leur tête, ils gardent une part d'espoir,
07:53des Libanais à Beyrouth, dans les quartiers qui sont pour l'instant épargnés,
07:58qui n'échappent pas à la peur.
08:01Et puis tous ceux qui ont fui le sud du pays,
08:04qui tentent de trouver refuge là où ils peuvent.
08:07Avec Achraf Habib, on a croisé la route d'une famille
08:10qui nous a autorisés à l'accompagner un petit peu
08:13pour aller voir l'endroit où elle a trouvé refuge.
08:16Je vous propose de regarder ce reportage.
08:20Zeynep goûte un moment de repos après des heures de route
08:24pour fuir les raids aériens dans le sud du pays.
08:29Que voulez-vous que je vous raconte ?
08:31Notre premier voyage ou notre second voyage ?
08:34Car il y a onze mois, on a déjà fui notre village de Kfar Kela.
08:38Et depuis, on était à Karnoun, on a dû quitter aussi.
08:42Et là, on ne sait plus où aller.
08:45Le mari de Zeynep est resté derrière.
08:48Il tentera de les rejoindre plus tard.
08:52On va à Beyrouth, on ne sait pas encore trop où.
08:55On doit trouver une maison.
08:58L'essentiel, c'est qu'on ait quitté la zone des bombardements.
09:01Des familles comme celle-ci, il y en a des milliers
09:04qui ont fui les frappes israéliennes dans le sud du Liban.
09:07Zeynep et ses proches ont la chance d'avoir trouvé un endroit où dormir.
09:11La nuit est tombée sur Beyrouth.
09:14Zeynep a fini par trouver un point de chute
09:17dans le quartier populaire de Karm el-Zeytoun.
09:20Dans un logement où il y a déjà plusieurs familles de sa région.
09:24Dans le village d'Arouf, une famille de dix personnes a été décimée.
09:28Des civils, il n'y avait pas de combattants ou de stock d'armes chez eux.
09:32Ils visent les civils.
09:35Je veux rentrer chez moi, je veux rentrer à la maison.
09:38Même si je dois rentrer et m'asseoir sur le bord de la route
09:41devant ma maison détruite.
09:44Zeynep et les autres ne pensent qu'à rentrer chez eux.
09:47Et ils surveillent sans cesse la moindre information,
09:50faisant état d'une accalmie.
09:53Voilà, Karim, on vous retrouve après votre document, votre reportage.
09:56Les Libanais qui, j'imagine, vous avez interrogés
09:59après les derniers mots du Conseil de sécurité hier soir,
10:02les appels au cessez-le-faire,
10:05mais ils ne croient pas vraiment en cette option aujourd'hui ?
10:08Non, ils ne croient assez peu en cette option,
10:11même s'ils l'espèrent, évidemment.
10:14Des Libanais qu'on a rencontrés, qui nous ont expliqué
10:17qu'Israël n'est pas de nature à reculer.
10:20Certains évoquant, évidemment, ce qui se passe dans la bande de Gaza.
10:23Ils soulignent que la pression internationale n'a jamais fait reculer Benyamin Netanyahou,
10:26qui est dans une logique,
10:29qui n'a jamais fait reculer Benyamin Netanyahou.
10:32Qui est dans une logique qui, évidemment,
10:35concerne la sécurité d'Israël,
10:38mais qui concerne aussi son propre avenir politique.
10:41Beaucoup de Libanais le soulignent et beaucoup de Libanais ont le sentiment
10:44qu'il n'y a pas grand-chose qui pourrait faire reculer Benyamin Netanyahou.
10:47Et évidemment, tous les signaux envoyés ces dernières heures,
10:50notamment par des militaires israéliens
10:53qui évoquent la possibilité d'une opération sur le sol libanais,
10:56tout ça contribue à la pression internationale.
11:00Tout ça contribue à évacuer l'espoir
11:03d'une trêve ou d'un cessez-le-feu,
11:06même si c'est pour quelques jours.
11:09Et quand bien même ceux qui croient à un cessez-le-feu
11:12ont bien du mal à imaginer qu'ils puissent tenir.
11:15Merci beaucoup Karim Yahyaoui et à toute l'équipe
11:18donc actuellement déployée sur Beyrouth.
11:21On vous retrouvera évidemment un peu plus tard.
11:24Général Jérôme Pellistrandi, on entend ces Libanais
11:27avoir peu de doutes sur l'issue de cette crise.
11:30Est-ce que vous, vous en avez encore aujourd'hui ?
11:33L'appel au cessez-le-feu, il y a eu cette fin de non recevoir
11:36de plusieurs ministres israéliens de haut rang.
11:39Benyamin Netanyahou est à bord de l'avion,
11:42il ne s'est pas encore exprimé là-dessus et réserve sa réponse.
11:45Il y a peu de chance qu'il accepte.
11:48Il faut rester très prudent parce qu'il va se retrouver
11:51à l'Assemblée générale.
11:55Il y a le fait que Benyamin Netanyahou profite
11:58de la faiblesse de l'Iran.
12:01Souvenez-vous, le 31 juillet, lorsque le dirigeant politique
12:04du Hamas a été éliminé à Téhéran,
12:07Téhéran avait promis une réplique qui serait épouvantable pour Israël.
12:10Il ne s'est rien passé.
12:13Il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Israël.
12:16Il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Israël.
12:19Il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Israël.
12:22Il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Israël.
12:25Il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Israël.
12:28Il y a une fenêtre d'opportunité pour l'Israël.
12:31C'est le moment où il faut frapper le plus fort possible
12:34sur le Hamas en considérant que le Hamas,
12:37militairement, ne pèse plus grand-chose.
12:40Maintenant, c'est l'ESBOLA, mais jusqu'à quand ?
12:43A cela se rajoute dans le calendrier
12:46l'élection américaine du 5 novembre.
12:49Tout va dépendre.
12:52Est-ce que c'est Donald Trump ?
12:55Est-ce que c'est Kamala Harris ?
12:58Pour Benyamin Netanyahou, la meilleure option serait la victoire de Donald Trump.
13:01D'ici là, il faut qu'il ait pris un maximum de gages.
13:04On sait qu'il joue la montre aujourd'hui.
13:07Il attend ce 5 novembre, jour du résultat du vote.
13:10Il attend ce 5 novembre, jour du résultat du vote.
13:13Il arrive en position de force à New York, le chef du gouvernement israélien ?
13:16Oui, il arrive en position de force,
13:19même si une partie de l'opinion publique internationale
13:22est très hostile au regard des massacres de populations
13:25dans la bande de Gaza et de ce qui est en train de se passer au Liban.
13:28Il en demeure, pas moins, que Benyamin Netanyahou réfléchit
13:31de façon géopolitique,
13:34de façon froide en quelque sorte.
13:37Les objectifs, c'est se garantir un maximum de sécurité
13:40pour éliminer le ESBOLA,
13:43pour éliminer le Hezbollah, sachant que, dans quelques jours,
13:48on va, hélas, fêter, entre guillemets,
13:51le premier anniversaire des attaques du 7 octobre.
13:54Donc c'est vrai que c'est extrêmement compliqué.
13:57On voit qu'il y a beaucoup de paramètres
13:59dans cette équation stratégique.
14:01Avec une certitude,
14:04peu de pays sont capables d'inverser la situation.
14:09Il y a bien sûr les Etats-Unis.
14:11L'Europe est très absente sur le dossier,
14:13même si le président Emmanuel Macron se mobilise.
14:16En tout état de cause, pour le moment,
14:18ce sont les armes qui parlent.
14:20Il y a de la diplomatie à New York,
14:22mais pour le moment, on est dans l'option militaire.
14:25Vous nous parliez de l'élection américaine du 5 novembre.
14:28Ça sera dans six semaines. Ça va être très long, forcément.
14:31Est-ce que, d'ici là,
14:33les Israéliens risquent de poursuivre à peu près sur le même rythme ?
14:37Ce n'est pas impossible.
14:38Ce qu'il faut bien voir, c'est que, sur le plan militaire,
14:41les cibles qui sont visées dans le Hezbollah,
14:44dans le sud du Liban,
14:47sont des cibles précises,
14:48avec le risque de dommages collatéraux.
14:51Dommages collatéraux, ça veut dire perte dans la population civile,
14:55mais il s'agit d'éliminer à la fois les capacités militaires,
14:59par exemple les magasins de stockage de munitions,
15:02les postes de commandement,
15:03sachant qu'il y a un énorme travail de renseignement qui a été fait,
15:08de, on va dire, par exemple, de géolocalisation.
15:10Et donc, il ne s'agit pas...
15:12À la différence de Gaza, où il ne reste plus rien,
15:16là, d'abord, la zone est plus étendue,
15:18donc on voit que ce sont des frappes plus ciblées.
15:21Bon, maintenant, Israël a les capacités de durée,
15:27mais la question, effectivement, c'est...
15:30Y aura-t-il une opération terrestre ?
15:32Est-ce que des soldats...
15:33Les mots du chef d'Etat-major, c'était pour faire quoi ?
15:36C'est pour maintenir la pression,
15:39à la fois à l'égard des soldats de Tsaïl
15:42et de l'opinion publique israélienne,
15:44mais aussi un message à envoyer au Hezbollah pour dire qu'on est prêts.
15:48Sachant que dans cette équation extrêmement complexe,
15:51au milieu, il y a aussi la FINUL,
15:52la Force intérimaire des Nations unies au Liban.
15:55Elle a été déployée après 2006 et la dernière guerre au Liban.
15:58Elle est présente depuis 1978.
16:00Il faut rappeler qu'il y a 700 soldats français qui sont là.
16:03Donc cette force, elle sert de tampon
16:06entre Israël et le Hezbollah.
16:09Est-ce que Tsaïl serait prêt à passer, en quelque sorte, au travers ?
16:14Parce que c'est ça, la question qui est posée.
16:16Pour le moment, on a plus de questions que de réponses.
16:19Est-ce que le Hezbollah est en mesure d'affronter,
16:23de prendre en frontale l'armée israélienne ?
16:26On a beaucoup parlé de cette armée, malgré tout,
16:29qui est constituée de dizaines de milliers d'hommes.
16:32Est-ce qu'elle en est capable ? Qu'est-ce qu'elle attend ?
16:35Le feu vert de l'Iran ?
16:37Peut-être le feu vert de l'Iran.
16:39Une chose est sûre, c'est qu'en 2006,
16:41les Israéliens n'ont pas réussi à casser le Hezbollah.
16:46Donc on a d'un côté le Hezbollah...
16:48C'est le même objectif qu'aujourd'hui.
16:50Exactement. Alors la différence,
16:52c'est qu'une partie de l'encadrement a été éliminée,
16:55les Bipers et Tokiwokis,
16:57donc ça a un impact très lourd sur le fonctionnement du Hezbollah.
17:01Il y a quand même une dissymétrie.
17:03Certes, le Hezbollah a énormément de combattants,
17:06mais la puissance de feu,
17:09elle est du côté israélien.
17:11Donc c'est très difficile, en quelque sorte,
17:13de faire un pronostic.
17:15Tout va dépendre des modes d'action israéliens.
17:18Par exemple, s'il s'agit de faire des raids puissants
17:22pour atteindre tel objectif à une quinzaine de kilomètres,
17:25le Hezbollah n'a pas beaucoup les moyens de s'opposer.
17:28Si c'est vouloir occuper le terrain, ça devient plus compliqué,
17:31puisqu'il y a également la population civile
17:35qui est imbriquée, ou en tout cas, le Hezbollah est imbriqué
17:38dans la population civile.
17:40Et puis, bien sûr, la question, vous l'avez soulevée,
17:44c'est Téhéran.
17:46Est-ce que Téhéran est prêt à poursuivre le soutien au Hezbollah ?
17:51Pour l'instant, ça reste que des mots.
17:53On a entendu les Iraniens dire qu'on ne peut pas laisser seuls
17:56nos alliés du Hezbollah, mais pour le moment,
17:59il n'y a aucun acte concret.
18:00Il n'y a aucun acte très concret de ce côté-là.
18:04Il y a aussi la question de la position
18:06des différents pays arabes.
18:08Certes, l'émir du Qatar a tenu un discours très dur
18:12à New York à l'égard d'Israël.
18:15Les capitales arabes, en quelque sorte,
18:18essayant de ménager la chèvre et le chou,
18:20en disant pas d'escalade, mais est-ce que le Hezbollah
18:23dispose de ressources suffisantes
18:26pour les attaquer ? La question est sur la table.
18:29On connaît et on a vu la supériorité technologique
18:31de l'armée israélienne ces derniers jours,
18:34avec l'attaque notamment au Bipper et au Toki Woki.
18:37Finalement, est-ce que les Israéliens n'ont pas intérêt
18:40à durer comme ça, à rester dans cette espèce d'entre-deux ?
18:43Oui, d'autant plus que, là encore,
18:46il faut rappeler l'échec du 7 octobre,
18:49puisque le renseignement israélien, en tout cas,
18:52n'a pas réussi à anticiper les attaques terroristes.
18:56On a, en quelque sorte, la nécessité,
18:58à l'intérieur du système israélien,
19:00que ce soit le système politique, le système militaire,
19:04de laver, en fait, cette tragédie.
19:08Et donc, on a une armée qui est totalement mobilisée
19:12et des services de renseignement israéliens
19:14qui sont extrêmement performants, on l'a vu avec l'affaire des Bippers.
19:18Continuer ce type de frappe pendant plusieurs jours
19:21permet d'affaiblir durablement le Hezbollah.
19:23Maintenant, il faut aussi voir
19:26qu'il ne reste plus grand monde autour de...
19:30Nasrallah, le chef du Hezbollah,
19:32parce que beaucoup de chefs militaires ont été éliminés.
19:36Et à quel moment...
19:37D'ailleurs, il est étonnamment silencieux.
19:39Depuis trois jours, on ne l'a pas entendu.
19:42Quelle va être l'attitude du Hezbollah ?
19:44Est-ce que le Hezbollah va dire,
19:46on arrête, ou en tout cas,
19:49on arrête de tirer des roquettes, au temps d'interrogations ?
19:52Une question peut-être sur le Conseil de sécurité de l'ONU,
19:55qui s'est réuni hier soir.
19:57Il y a eu cet appel au cessez-le-feu en voie
19:59qui n'est pas suivi des faits.
20:01On voit même que les Israéliens moquent un peu
20:04cette réponse de l'Occident.
20:05Qu'est-ce qu'on peut attendre de cette nouvelle journée ?
20:09Benyamin Netanyahou, qui, vous le disiez,
20:11arrive en force à New York.
20:13En fait, il va y avoir toujours...
20:15Il va y avoir les discours officiels.
20:17Il va s'exprimer devant l'Assemblée générale
20:20qu'Israël a droit à se défendre.
20:23Ca, c'est la rhétorique qu'on connaît.
20:25C'est la rhétorique liée aux attentats du 7 octobre.
20:28D'un côté, le Hamas, de l'autre, le Hezbollah.
20:31Et puis, il y a les discussions en coulisses.
20:34Qui sont les plus importantes.
20:36Qui va-t-il rencontrer ?
20:38Va-t-il avoir un dialogue avec, effectivement,
20:41donc Joe Biden,
20:43avec d'autres interlocuteurs ?
20:46C'est dans les coulisses que tout va se jouer
20:49dans les heures à venir.
20:50J'aimerais vous interroger sur un autre sujet,
20:54quoiqu'il est lié. On parlait de politique américaine.
20:57Joe Biden, aujourd'hui, reçoit Volodymyr Zelensky.
20:59Il a fait une annonce tonitruante.
21:01Des milliards d'aides supplémentaires à l'Ukraine
21:04et les fameuses armes tactiques
21:06qui vont être données aux Ukrainiens,
21:09ce qu'il réclame depuis des mois.
21:10Est-ce qu'il faut y voir une forme de réponse
21:13à ce qu'a dit Vladimir Poutine hier
21:16et à cette nouvelle menace nucléaire qu'il semble agiter ?
21:19Tout est lié, là encore,
21:22à l'échéance calendaire américaine le 5 novembre,
21:26d'autant plus que Donald Trump vient, en fait,
21:30s'est exprimé sur Volodymyr Zelensky
21:32en disant que, excusez-moi de le dire,
21:35il se fout de la gueule du monde et qu'il faut qu'il fasse la paix.
21:38En fait, pour Trump, faire la paix pour l'Ukraine,
21:42c'est capituler devant la Russie.
21:44Donc, là aussi,
21:46le croisement de ces deux guerres,
21:49le croisement de ce qui se passe
21:51et le feu vert donné par Joe Biden...
21:53Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'aller bombarder Moscou.
21:57Le but n'est pas là. Il s'agit, en fait,
21:59de pouvoir frapper militairement un peu plus loin...
22:02En profondeur.
22:04Frapper sur des cibles à caractère militaire.
22:07Parce que, là encore, il reste à peu près,
22:09on va dire, deux mois, un mois et demi
22:12avant que l'hiver ne fige la situation.
22:14Quand on parle de l'hiver, il ne s'agit pas d'une trêve.
22:17Mais l'hiver fait que les manœuvres militaires...
22:20Tout devient plus compliqué.
22:22Donc, on a ce croisement des calendriers
22:26et ce feu vert pourrait changer effectivement beaucoup de choses.
22:29Maintenant, il y a la rhétorique de Vladimir Poutine là-dessus,
22:33mais il faut rester prudent.
22:37Ca ne vous inquiète pas plus, ce qu'il a pu laisser entendre hier ?
22:40Il a beaucoup parlé... Depuis le 24 février,
22:43il a beaucoup agité la menace nucléaire à plusieurs reprises.
22:47C'est un message, bien sûr, qu'il envoie à Volodymyr Zelensky.
22:51C'est un message qu'il envoie à l'OTAN.
22:54On peut penser en particulier aux pays,
22:56par exemple, la Pologne ou les Etats-Baltes,
22:59qui sont en première ligne.
23:00Mais dès qu'on parle nucléaire, c'est un club très restreint.
23:04C'est un message qui est envoyé aussi à Washington,
23:07à Paris et à Londres.
23:09Mais, là encore, il y a aussi la problématique
23:12pour Vladimir Poutine.
23:14Il n'arrive pas à gagner cette opération militaire
23:16qui ne devait durer que quelques semaines.
23:19Ca fait beaucoup de dossiers qui reposent sur les épaules
23:22de Washington et de la Maison-Blanche.
23:24La guerre au Proche-Orient, ce front ukrainien avec la Russie,
23:28on voit que tout est lié.
23:29Est-ce que l'un ne va pas se faire au détriment de l'autre ?
23:32Tous les 4 ans, on dit que les élections américaines
23:35sont un tournant dans la géopolitique mondiale.
23:38Mais là, plus que jamais...
23:40Ca n'a jamais été autant vrai.
23:42On est vraiment dans un monde extrêmement fracturé.
23:44Il y a, bien sûr, guerre en Ukraine,
23:46le Proche et Moyen-Orient,
23:48mais il y a aussi d'autres foyers de tension,
23:51avec, d'une part, le fait que Joe Biden est en fin de mandat.
23:54Donc, beaucoup de pression.
23:57Une Europe qui a du mal à s'exprimer
24:00sur le plan de la scène internationale.
24:02Donc, énormément d'enjeux, des dossiers extrêmement lourds,
24:06comme on n'en a pas vécu depuis des décennies.
24:09Merci beaucoup, général Pélistrandi.
24:11Merci d'avoir été notre invité du jour,
24:14à l'heure où ces frappes se poursuivent sur le sud de Liban.
24:17On va continuer à vous en parler dans quelques instants.
24:20On va notamment s'intéresser avec Guillaume Grallet,
24:23notre spécialiste tech, à ces fameux tracts
24:25qui ont été largués sur le sud de Liban en début de semaine
24:29avec un QR code.
24:30Le Hezbollah disait ne surtout pas scanner, télécharger.
24:33On vous explique pourquoi.
24:35Restez avec nous.